LA CONCEPTION DE L’ENQUÊTE
LA CONCEPTION DE L’ENQUÊTE

1-1 Objectif de l’enquête et cadre institutionnel de conception et d’exécution

Le renforcement des capacités de collecte et de traitement des statistiques agricoles dans
les Etats membres d’AFRISTAT constitue un des résultats à atteindre dans la mise en
uvre du PROSMIC. Ce renforcement doit se faire à travers la formation mais aussi à
travers le d veloppement d’outils nouveaux. La recherche de m thodes nouvelles pour la
collecte des données en statistiques agricoles constitue l’un des axes de travail
d’AFRISTAT. L’objectif de ces recherches est de contribuer à d velopper et à mettre à
la disposition des statisticiens agricoles des méthodologies et des documents de
référence appropriés.

Apr s l’exp rience sur les enqu tes fruitières qui a abouti à la publication par
AFRISTAT d’un rapport largement diffus , cette exp rience a t conduite en 2002 et
2003 sur le maraîchage en poursuivant les m mes objectifs, c’est à dire publier et
diffuser un document de référence sur les méthodes d’estimation de la production
maraîchère.

L’enqu te a t con ue et r alis e par une quipe compos e des experts d’AFRISTAT,
de la Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique (DNSI) de la Direction
Régionale du Plan et de la Statistique (DRPS) du district de Bamako, de la Cellule de
Planification et de la Statistique (CPS) et la Direction Nationale de l’Appui au Monde
Rural (DNAMR), les deux derni res structures relevant du Minist re de l’agriculture, de
l’ levage et de la p che du Mali. L’objectif vis par cette organisation est de cr er, à
travers cette expérience pilote, des capacités dans divers services nationaux maliens dans
le domaine des enquêtes maraîchères.

1-2 Le champ de l’enquête

La ville de Bamako est une ville de maraîchage par excellence. Elle est travers e d’ouest
en est par le fleuve Niger. En outre un canal quittant le fleuve à l’est de la ville pour
l’irrigation de rizi res à quelques kilom tres offre d’ normes possibilit s pour le
maraîchage pour ses riverains. Il existe donc des dizaines de sites de maraîchage dans la
ville et ses périphéries ; on en trouve dans toutes les communes et dans presque tous les
quartiers de la ville.

1-3 Le plan de sondage

1-3-1 La recherche pr liminaire d’une base de sondage

Pour réaliser l’enqu te, la premi re pr occupation est de trouver une base de sondage
fiable des maraîchers. La recherche d’une telle base de sondage a t le premier travail
de l’ quipe de conception de l’enqu te. Pour atteindre ce but, plusieurs d marches ont
été entreprises.

D’abord, l’ quipe a entrepris de contacter les structures qui sont susceptibles d’ tablir et
de mettre à jour des listes de maraîchers. C’est ainsi que l’Assembl e Permanente des
Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), les services du Minist re de l’agriculture,

les services techniques des mairies des communes, certaines ONG ont été approchés.
Les listes de maraîchers, tenues par ces structures, se sont avérées non exhaustives. Le
point suivant a été fait :

- la DRAMR dispose de listes des adhérents des quelques coopératives de
maraîchers. Ces listes établies après les assemblées constitutives de ces
coopératives dans chaque zone ne contiennent comme information que les noms
des adhérents. Ces coopératives même si elles rassemblent un grand nombre de
maraîchers, on estime que près de 15% ne sont pas membres. Ces listes ne
peuvent donc tenir lieu de base de sondage exhaustive pour les zones de
maraîchage en question.
- l’APCAM et APROFA1 conduisaient un recensement des maraîchers du district
de Bamako au moment où nous recherchions notre base. Ce recensement était
mené par une seule personne et la m thodologie de recensement n’ tait pas
connue. Une tentative a été faite pour rechercher une collaboration entre la DNSI
et APROFA pour la conduite en commun de cette op ration mais n’a pas abouti.
- Au niveau des mairies des communes de Bamako, les contacts et entretiens avec
les responsables des mairies charg s des questions d’agriculture et
d’environnement (Cellules locales des agriculteurs, section r glementation et
contrôle) ont permis de prendre des contacts avec les responsables des
coop ratives avec qui les changes ont permis d’identifier les zones de
maraîchage et d’ valuer la compl tude de la liste des adh rents aux organisations
de maraîchers. Il s’av re que toutes les coop ratives de maraîchers n’organisent
qu’une partie des maraîchers sur les sites. Dans certaines communes les zones
non habitées (abords des rails) sont données en locations aux maraîchers contre
une somme forfaitaire par mètre carré (50 FCFA pour la commune II). Les listes
de maraîchers, tablies à l’occasion des paiements de ces redevances, ne
concernent donc aussi qu’une partie des maraîchers.

En outre, l’ quipe a essay d’explorer les donn es du Recensement G n ral de la
Population et de l’Habitation (RGPH) pour tablir une base de sondage. La variable
“activit agricole des actifs”, collect e lors du recensement de la population, a permis de
compter le nombre d’actifs ayant le maraîchage comme activit principale ou
secondaire. De m me, il est possible d’identifier les m nages ayant au moins un actif
dans le maraîchage. L’utilisation de cette d marche s’est av r e difficile. En effet, d’une
part il n’y a pas de correspondance biunivoque entre actif agricole et exploitation de
maraîchage, d’autre part la question de l’identification sur le terrain des exploitants de
maraîchage, une fois tirés, posait problème. Cela nécessitait le recensement complet de
toutes les Sections d’Enum ration (SE) auxquelles ils appartiennent en vue de les
localiser.

Au total, les tentatives pour disposer d’une base de sondage des maraîchers pr -établie
sont restées veines. Les listes existantes sont incomplètes et en plus, des concepts précis
des maraîchers n’ont pas t utilis s pour tablir ces listes. Il a donc été entrepris
d’ tablir une base de sondage exhaustive des maraîchers avant de proc der au sondage.


1 Agence pour la promotion des filières agricoles

1-3-2 Elaboration de la base de sondage de l’enqu te maraîch re

Compte tenu des difficult s qu’il y a à identifier les maraîchers à travers les ménages,
l’option a t prise de les identifier sur les sites de maraîchage. Pour ce faire, la
constitution d’une base de sondage exhaustive des maraîchers devrait passer d’abord par
l’identification, la d limitation g ographique de toutes les zones et de tous les sites de
maraîchage de la ville avant de procéder au recensement des maraîchers.

1-3-2-1 L’identification et le recensement des zones de production

Pour l’identification des sites de maraîchage, il a t proc d à un premier balayage de
tous les quartiers de la ville en vue de repérer tous les lieux où sont concentrées les terres
exploitées pour le maraîchage. Ce travail qui a été fait par 4 cadres de la DNSI et de la
DRPS de Bamako a permis de dresser une première liste des zones de maraîchage par
quartier et par commune.

Sur la base de cette première liste, une deuxième sortie sur le terrain avec tous les cadres
des services participant à l’enqu te (AFRISTAT, DNSI, CPS-MDRE, DNAMR, DRPS)
a permis de repasser dans chaque zone et d’identifier les sites de maraîchage. Le site a
t d fini comme “un espace continue où se pratique le maraîchage”. Dans chaque zone,
un ou plusieurs sites ont t d finis. La d finition d’un site a consist à d crire ses
limites géographiques (rue, chemin de fer, rivière, etc.) et à lui attribuer un nom. Ce
travail a permis de produire une nomenclature des zones et des sites de maraîchage de la
ville. La description des limites géographiques devrait permettre de recenser sans double
compte les maraîchers de chaque site.

Ainsi, les 6 communes et 26 quartiers de la ville de Bamako abritent 28 zones et 40 sites
de maraîchage. Dans chaque site, le recensement des maraîchers a été effectué (cf.
Nomenclature des zones et sites de maraîchage par commune en annexe 1).

1-3-3-2 La sensibilisation des maraîchers

Avant de proc der au recensement sur les sites, il s’est av r n cessaire de faire une
sensibilisation des maraîchers. Ainsi, des réunions ont été organisées avec les maraîchers
des communes par l’interm diaire des responsables communaux qui ont utilisé leurs
canaux de communications pour toucher les personnes concernées. En outre, des
messages ont été diffusés dans les radios privées les plus écoutées pour expliquer les
objectifs du recensement.

1-3-3-3 Le recensement des maraîchers

Le recensement des maraîchers a t fait sur la base d’un questionnaire. Le remplissage
du questionnaire a clôtur la premi re tape de l’enqu te. Les enqu teurs recrut s et
formés ont été répartis en quatre équipes de 3, chacune sous la supervision d’un
contrôleur. Les différents sites ont été confiés aux équipes.

Le recensement des maraîchers dans chaque site a t pr c d d’une sensibilisation
menée par le contrôleur auprès des responsables des associations de maraîchers.
L’enquêteur est présenté à ce responsable avant le début des opérations de recensement.


Pour le recensement des maraîchers d’un site, la d marche arr t e a t de :

- Contacter les responsables du site (pr sident de l’association, etc.) ;
- Dresser à l’aide des responsables la liste de tous les maraîchers disposant d’une
parcelle au moins sur le site ;
- Identifier chaque maraîcher personnellement et reconnaître sur le terrain sa (ses)
parcelle (s) physiquement ;
- Remplir la fiche de recensement.

Le concept de maraîcher retenu est : « toute personne, ou groupe de personnes,
responsable de parcelles pour la production des légumes ».

La fiche de recensement élaborée pour les besoins du dénombrement des maraîchers
contient les l ments n cessaires à l’identification de chaque exploitant (commune,
quartier, secteur, zone, site, nom et prénom) et les variables permettant de définir des
critères de stratification pour les besoins du sondage. Parmi les variables retenues
figurent :

- Sexe ;
- Membre d’une coop rative ;
- Superficie des parcelles (sur déclaration du maraîcher) ;
- Nombre d’actifs ;
- Utilisation d’une motopompe ;
- Nombre de planches ;
- La pratique de l’activit en toute saison ;
- Le type de cultures pratiquées.

1-3-3-4 La constitution de la base de sondage

Les fiches de recensement ont été saisies et un fichier de tous les maraîchers a été
constitué. Au total 2516 maraîchers ont été enregistrés. Ce fichier a servi de base de
sondage et les caractéristiques individuelles des exploitants ont servi à définir et retenir
les critères de stratification appropriés.

1-4 Le plan de sondage

Le plan de sondage adopt est celui d’un plan à un degr stratifi . Un sondage
indépendant a été fait par commune. Dans chaque commune deux critères de
stratification ont t retenus. D’une part la taille en superficie des parcelles réparties en
quatre classes (“moins de 150 m2”, “entre 151 et 450 m2”, “entre 451 m2 et moins d’1
hectare” et “Plus d’un hectare”). D’autre part la pratique de la culture en toute saison a
été retenue comme critère de stratification. Deux classes ont été considérées (la pratique
du maraîchage toute l’ann e et la pratique du maraîchage une partie de l’ann e). Au total
48 strates ont été retenues.

Un taux de sondage unifié (20%) a été appliqué aux différentes strates de maraîchers
pour obtenir la taille de l’ chantillon par strate. Un ajustement a t op r pour obtenir

une taille finale de 500 maraîchers. Un tirage aléatoire simple a été opéré pour
s lectionner l’ chantillon dans chaque strate.

Le choix de collecter des informations sur les types et le rang des cultures pratiquées par
ordre d’importance lors du recensement des maraîchers a t fait dans l’intention de
rechercher la représentativité de certaine culture à travers un plan de sondage approprié.
L’exploitation préliminaire de ces données a montré que :

- au total 29 types de cultures maraîchères ont été identifiés comme cultivés par les
maraîchers de Bamako indépendamment des variétés de chaque culture ;
- les maraîchers peuvent cultiver jusqu’à 15 types de cultures différentes échelonnées
dans le temps. Mais très peu de maraîchers exploitent plus de 5 cultures. On a noté
que 18% d’entre eux exploitent au minimum 5 cultures diff rentes, 32% au
minimum 4 cultures, 50% au minimum 3 cultures et 72% exploitent au minimum 2
cultures ;
- les cultures peuvent être classées selon leur importance. On note que la salade
constitue la culture la plus pratiquée et concerne 40% des maraîchers. Le deuxième
groupe est constitué des cultures telles que le gombo, les feuille de patate, les feuille
Gnougou
et la menthe, qui sont pratiquées par 20 à 30% des maraîchers. Un
troisième groupe est constitué de la carotte, le chou pomme, l’oignon feuille,
l’aubergine, le poivron, la betterave, l’ pinard, le piment, le céleri et le persil, qui
sont pratiquées par près de 10% des maraîchers. Les cultures restantes existent mais
sont assez peu pratiqu es et c’est le cas du chou-fleur, l’oignon bulbe, l’échalote, la
tomate, l’aubergine locale (gôyo), le navet, le concombre, la courge, la courgette,
le poivron, la pomme de terre, le haricot vert et la fraise.

L’objectif de la repr sentativit de certaines cultures n’a pas t retenu. Cette enqu te
constituant un test, il a décidé de ne pas prendre en compte cette préoccupation et
évaluer la pr cision des estimations concernant chaque culture apr s l’op ration avant de
faire des propositions pour les prochaines enquêtes.

1-5 La recherche d’une méthode d’observation des variables de production

Les difficultés liées à la collecte des données sur la production des cultures maraîchères
résident dans le fait la production se fait en continue et que les maraîchers pratiquent la
succession de cultures. Sur la même portion de terre, plusieurs ensemencements et
récoltes peuvent être effectués au cours d’une p riode de temps donn e compte tenu du
fait que le cycle de production des certaines cultures maraîchères est court permettant
jusqu’à 12 r coltes au cours d’une ann e pour la laitue par exemple.

Ceci pose donc plusieurs problèmes pour mesurer la production :

- comment mesurer les superficies récoltées si plusieurs productions, parfois de
cultures différentes, sont faites sur la même parcelle dans une période de temps
donnée ?
- comment mesurer la production d’une parcelle sur une p riode d’une année si en un
trimestre 3 récoltes peuvent être faites sur cette parcelle ? ne faut-il pas une enquête
à passages répétés pour saisir la production et combien de passages faut-il pour
couvrir une p riode d’une ann e ?

- Les pratiques des maraîchers leur permettent-elles de suivre et de se rappeler le
nombre de repiquages et de récoltes faites pour chaque culture ? Ont-ils une idée de
la production à chaque récolte et comment la mesurent-ils ?

Pour avoir une première idée sur les pratiques des maraîchers, un guide d’entretien a t
élaboré et 30 questionnaires ont été remplis auprès des maraîchers de la ville. Les
questions suivantes ont été posées pour cerner les pratiques courantes dans le domaine et
obtenir les informations n cessaires à la conception d’une m thode d’approche
appropriée de la production maraîchère :

1. Quelle est la période qui correspond à une campagne de production maraîchère
au cours d’une ann e (date de d but - date de fin) ?
2. Quelle est la m thode d’exploitation des terres (culture de plein champ, ou
culture sous forme de planches) ?
3. Quelle est la taille et la forme des parcelles (fixe ou extensible au besoin) et la
capacité du maraîcher à estimer la superficie exploitée ?
4. Quelle est la stratégie de succession des différentes cultures sur les planches
(mêmes produits ou produits différents selon une certaine stratégie les types de
produits qui se succèdent généralement) ?
5. Quelle peut être le nombre de repiquage récoltes des cultures pratiquées au cours
d’une campagne de maraîchage ?
6. Quelle sont les Unités de Mesure Locale (UML) utilisées pour la récolte et la
commercialisation par type de produit ? Quelles est la capacité du maraîcher à
donner une estimation de toute la production des planches selon cette UML
(poids de l’UML en unit du système métrique) ? Comment se fait la mise en
marché (récolte au fur et à mesure des achats ? A quelle heure de la journée ?
Enlèvement sur les sites par les commerçants ? Commercialisation du produit au
marché par le maraîcher lui-même ?)
7. Y a-t-il plusieurs variétés pour chaque culture et quelles sont les variétés
prédominantes ?
8. Quelle est la durée du cycle de végétation de chaque culture pratiquée ?

L’exploitation de ce questionnaire a permis de faire les choix n cessaires et proposer la
méthodologie à appliquer. Les principales conclusions sont :

- les maraîchers semblent avoir une certaine stratégie de production par rapport à la
succession des cultures dans le temps. Le choix des cultures pratiquées et de leur
échelonnement dans le temps est fonction de la demande du marché ;
- l’exploitation des parcelles est faite g n ralement sous forme de planches. Au cours
d’une campagne donn e, les maraîchers semblent tre capables de dire pour chaque
culture, le nombre de repiquage-récoltes effectué et pour chaque repiquage-récolte,
le nombre de planches cultivées et récoltées ;
- quant à la taille des planches, elle est standard pour chaque maraîcher. Il se peut
qu’elle soit standard pour les maraîchers exploitant le m me site, le travail de
préparation des planches étant souvent confié à des travailleurs occasionnels
spécialisés ;
- l’unit de mesure g n ralement utilis e pour la commercialisation des produits est la
planche pour toutes les cultures à récolte unique (salade, carotte, etc.). Pour les
cultures à récolte échelonn e, c’est le panier ou l’unit qui est utilis .


Suite à ce constat, les m thodes d’observation ont t arr t es pour l’estimation des
superficies et des rendements. Plusieurs méthodes concurrentes ont été appliquées pour
permettre la comparaison de leurs résultats après la collecte des données en vue de
guider le choix d’une m thode finale apr s l’ valuation de l’enqu te test.

1-5-1 Méthodes retenues pour la mesure de la superficie physique des parcelles

Pour la mesure des superficies physiques des parcelles, deux méthodes ont été retenues :

- la déclaration du maraîcher ;
- la mesure objective des parcelles par des enquêteurs.

En ce qui concerne la mesure objective, la méthode adoptée a été simplifiée par rapport
aux méthodes connues (triangulation). Les parcelles de maraîchage étant assimilables à
des figures g om triques r guli res (rectangle, triangle, trap ze, etc.) il s’est agi de
prendre les mesures nécessaires au calcul de la superficie pour chacune des formes
géométriques rencontrées (longueur de la base et hauteur pour le triangle, etc.) ;

1-5-2 Méthodes retenues pour la mesure de la superficie récoltée des parcelles

Pour la mesure des superficies récoltées, la préoccupation de trouver une méthode légère
a guid le choix d’un passage unique.

La méthode retenue est celle qui consiste à estimer le nombre de planches récoltées de
chaque culture (par déclaration du maraîcher) pour la période de référence donnée et de
lui appliquer une superficie moyenne des planches, obtenue à partir de mesures directes
faites sur les parcelles par des enquêteurs sur le terrain.

Le choix de cette m thode est fond sur l’hypoth se retenue selon laquelle, la base
d’ valuation de l’activit par le maraîcher est le nombre de planches r colt es de chaque
culture. La connaissance du nombre de repiquage-récolte de chaque culture et du
nombre de planches récoltées à chacune des repiquage-récoltes devrait permettre une
bonne estimation du nombre total de planches récoltées pour chaque culture au cours
d’une campagne de maraîchage.

1-5-3 Méthodes retenues pour la mesure du rendement des cultures

Pour l’estimation des rendements des cultures et de la production, 3 m thodes
alternatives ont été adoptées pour être testées.

La premi re a consist à estimer la production d’une superficie ensemencée en sollicitant
du maraîcher une estimation, par déclaration, de la production escomptée des planches
en maturit ou en cours de maturation, valu e en nombre d’unit s de mesure. A cette
estimation du nombre d’unit s de mesure, on appliquera le poids moyen de l’unit de
mesure en question calcul e à partir de mesures objectives de l’enqu teur (pesée du
contenu de l’unit de mesure remplie du produit en question). Les cultures pouvant tre
en cours de maturité dans certains cas, il a t demand aux enqu teurs d’ talonner
l’unit de mesure avec la production d’une exploitation voisine si cela est possible.


La deuxi me consiste à r colter et peser la production d’une planche de la culture en
question choisie de façon aléatoire sur la parcelle et d’utiliser la superficie moyenne des
planches pour estimer le rendement.

La troisi me m thode consiste à organiser lors d’un passage sp cifique une enqu te à
part pour estimer les rendements de chaque culture aupr s d’un sous-échantillon
sélectionné de parcelles.

1-6 Les différents passages de l’enquête

Suite à ces choix, il a t d cid de mener l’enqu te test en 3 passages qui correspondent
aux 3 derni res tapes de l’enqu te, la premi re tape tant la constitution de la base de
sondage par l’identification des zones et sites de maraîchage et le d nombrement des
maraîchers.

1-6-1 Etape 2 : Premier passage

La deuxi me tape et le premier passage de la collecte ont consist à remplir aupr s d’un
échantillon de 500 maraîchers le questionnaire principal de l’enqu te. Les donn es
collectées portent sur les caractéristiques socio-démographiques des exploitants, les
caract ristiques conomiques de l’exploitation dont la main d’ uvre, les terres (taille et
nombre de parcelles), les équipements, les coûts de production, les prix aux
producteurs, l’encadrement, le circuit de commercialisation.

Au cours de ce passage, les variables n cessaires à l’application des diff rentes
m thodes d’estimation des superficies r colt es, des rendements et de la production des
cultures ont été prises en compte dans le questionnaire.

Les variables mesur es pour l’estimation des superficies r colt es sont :

- le nombre de repiquage-récoltes pour chaque culture pratiquée au cours de la période
de référence (12 derniers mois avant le passage de l’enqu teur) ;
- et le nombre de planches r colt es pour l’ensemble des repiquage-récoltes ;

Les variables mesur es pour l’estimation des rendements de chaque culture par la
première méthode (méthode de déclarations du nombre d’unit s de mesure) sont :

- le nombre de planches en cours de culture sur la parcelle lors du passage de
l’enqu teur (d nombrement des planches non encore r colt es).
- la superficie moyenne des planches (mesurée) ;
- le nombre d’unit s de mesure à r colter (déclaration du maraîcher) ;
- le poids moyen de l’unit de mesure (remplissage et pesage de l’unit de mesure en
question).

Les variables mesur es pour l’estimation des rendements de chaque culture par la
deuxième méthode (méthode de calcul de la production d’une planche) sont :

- le nombre de planches actuellement en culture ;

- la superficie moyenne des planches ;
- le poids de la production d’une planche (r colte d’une planche et pesage de la
production).

1-6-2 Etape 3 : Deuxième passage


La troisième étape constitue le deuxi me passage de la collecte. Il s’agissait d’observer,
sur une deuxième période de production (6 mois après le premier passage), les parcelles
des mêmes maraîchers échantillons. Cela devrait permettre de vérifier le degré de
diversification des cultures d’une p riode de production à une autre et permettre
d’appr cier la strat gie des maraîchers. En outre, au cours de ce passage, la p riode de
référence retenue est celle qui sépare les deux premiers passages. Ce deuxième passage
mesure donc l’estimation r trospective de la production à partir de deux dates bien
connues des maraîchers ceux-ci étant informés par avance du deuxième passage de
l’enqu te, par opposition au premier passage où l’enqu t n’ tait pas au courant du
passage de l’enquêteur. Cette démarche devrait permettre, après évaluation de
l’exp rience de terrain et des r sultats des deux passages de d cider de la m thode la
plus pertinente pour l’estimation de la production maraîch re (enqu te à un seul passage
ou enquête sous forme de plusieurs passages pour la mesure de la production
maraîchère).

Au cours de ce deuxi me passage, seules les informations pour l’estimation des
superficies récoltées et des rendements selon les deux méthodes ci-dessous exposées ont
été collectées. En outre, les informations nécessaires ont été collectées pour permettre de
dresser, pour chaque culture pratiquée, la liste des maraîchers disposant de planches
portant cette culture et les dates approximatives prévues pour la récolte. Cette liste a
permis de constituer une base de sondage pour le tirage d’un chantillon de maraîchers
pour ex cuter l’enqu te rendement pr vue à la quatri me tape et 3ème passage de
l’enqu te.

1-6-3 Etape 4 – Troisième passage - L’enqu te rendement

Après le deuxième passage, les contrôleurs ont revisité un sous-échantillon de
maraîchers à la date de maturation des cultures pour une enquête rendement. Cette
enquête rendement a consisté à acheter, récolter et peser la production de planches sur
un échantillon de parcelles sélectionnées pour chaque type de culture.

La strat gie de l’enqu te rendement a t de collecter des donn es permettant de calculer
le rendement pour chaque culture selon plusieurs méthodes afin de pouvoir comparer les
résultats et choisir la méthode la plus appropriée. A cet effet, selon le type de culture une
m thode appropri e d’estimation du rendement a t exp riment e. Les cultures ont t
subdivisées en 5 types selon la méthode de récolte (récolte unique ou récolte
échelonnée) et la partie comestible des plantes (légume à fruit, légume à feuille ou
légume à racine). Pour chacun des 5 types de légume, un questionnaire spécifique a été
conçu pour la collecte des variables appropriées.

Dans certains cas (cultures à r colte unique), il s’agira soit de récolter et de peser la
production totale d’une planche (cas de la carotte), soit de compter le nombre de pieds
de la planche, de calculer le poids moyen d’un pied à partir de la r colte et du pesage de

quelques pieds et d’en d duire le poids de la production d’une planche (cas de la laitue et
du chou). Dans d’autres cas (cultures à r coltes chelonn es), il s’agira d’estimer la
production d’une planche en nombre d’unit s de mesure locales, et de peser le contenu
de cette unité pour dériver une production par unité de surface.

De manière plus spécifique, la méthode appliquée selon le type de culture est la
suivante :

- Pour les légumes à feuilles et à récolte unique par pieds (laitue, chou, chou-fleur), la
m thode d’estimation du rendement a consist à relever par mesure directe la
superficie moyenne d’une planche, et à estimer la production d’une planche en
relevant le nombre moyen de pieds par planche (calculé sur 3 planches choisies au
hasard) et le poids moyen d’un pied (calcul en pesant un chantillon de pieds).
- Pour les légumes à racine (ou à feuille) à récolte unique (carotte, betterave, navet,
oignon bulbe, chalote, poireau) la m thode d’estimation du rendement a consist à
relever par mesure directe la superficie moyenne d’une planche, et à estimer la
production d’une planche en r coltant et en pesant la totalit de la production d’une
planche sélectionnée.
- Pour les légumes à feuille et à récolte continue (épinard, menthe, persil, céleri,
feuille de patate, oignon feuille, feuille “gnougou”), il faut noter que la particularité
de ces cultures est que plusieurs récoltes sont faites sur la même planche après un
seul repiquage. Le calcul du rendement consiste à relever la superficie d’une planche
sélectionnée et à estimer la production en estimant le nombre de fois que la planche
est r colt e enti rement et le poids de la r colte d’une planche.
- Pour les légumes à fruit et à récolte unique (melon, courge, courgette), le calcul du
rendement a consist à relever la superficie d’une planche s lectionn e et à estimer
la production d’une planche en r coltant et en pesant la totalit de la production
d’une planche s lectionn e.
- Pour les légumes à fruit et à récolte continue (concombre, aubergine, poivron,
piment, tomate, gombo), le calcul du rendement a consisté à relever la superficie
d’une planche s lectionn e et à calculer la production d’une planche en faisant
estimer par le producteur la production totale de la planche en nombre d’unit de
mesure et en mesurant le poids d’une unit de mesure remplie du produit.

Le tableau ci-dessous r sume la strat gie adopt e pour l’estimation des rendements pour
chaque type de culture.


Tableau 1.1 : Correspondance catégorie de culture et méthode d’estimation des rendements
Catégorie de culture
Méthode d’estimation du rendement
légumes à feuilles et à récolte unique par pieds (laitue, Relever par mesure directe la superficie moyenne d’une
chou, chou-fleur)
planche, et estimer la production d’une planche en relevant le
nombre moyen de pieds par planche et le poids moyen d’un
pied
légumes à racine (et à feuille) à récolte unique (carotte, Relever par mesure directe la superficie moyenne d’une
betterave, navet, oignon bulbe, échalote, poireau)
planche, et estimer la production d’une planche en r coltant et
en pesant la totalit de la production d’une planche
sélectionnée
légumes à feuille et à récolte continue (épinard, menthe, Estimer la production d’une planche en estimant le nombre de
persil, céleri, feuille de patate, oignon feuille, feuille fois qu’elle est r colt e enti rement et mesurer le poids de la
“gnougou”)
r colte d’une planche.
Particularité de ces cultures : plusieurs récoltes (10 à 20)
sont faites sur la même planche après un seul repiquage
légumes à fruit et à récolte unique (melon, courge, Relever la superficie d’une planche s lectionn e et estimer la
courgette)
production d’une planche en r coltant et en pesant la totalit de
la production d’une planche s lectionn e
légumes à fruit et à récolte continue (concombre, Relever la superficie d’une planche s lectionn e et à calculer
aubergine, poivron, piment, tomate, gombo)
la production d’une planche en faisant estimer par le
producteur la production totale de la planche en nombre
d’unit de mesure et en mesurant le poids d’une unit de
mesure remplie des produits