Enquête 1-2-3 secteur informel 01-Gouvernance démocratie et lutte contre la pauvreté au Mli-04


MINISTERE DU PLAN ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

DIRECTION NATIONALE DE LA STATISTIQUE ET DE
L’INFORMATIQUE








Gouvernance, Démocratie et lutte
contre la pauvreté au Mali

(R sultats de l’enqu te 1-2-3, secteur informel menée par la DNSI en 2001)




Mahmoud Ali Sako, Coordinateur de l’enqu te 1-2-3 au Mali.



DNSI. BP :12, tel : 222 24 55 /678 02 74



Email : sakomahmoud@yahoo.fr





Juin 2004

SOMMAIRE

Liste de tableaux et des graphiques




3

Introduction








4

1. Gouvernance

1.1. La corruption dans la gestion des affaires publiques


6

1.2.L’Etat de droit








7

1.3.L’acc s aux services publics





8

1.4.Politique économique et environnement des affaires


11

2. Démocratie
2.1.La légitimité de la représentation politique



13

2.2.Le régime politique







16

3. La lutte contre la pauvreté








18

Conclusions








24
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
2

Liste des tableaux

- Tableau N°1 :
Evolution du niveau de corruption au Mali
- Tableau N°2 :
Tranche de paiement pour corrompre dans l’Administration
- Tableau N°3 :
Respect des droits de l’homme
- Tableau N°4 :
Les probl mes essentiels de l’Administration malienne
- Tableau N°5 :
Fonctionnement des services publiques depuis un an
- Tableau N°6 :
Recouvrement des coûts dans les structures sociales
- Tableau N°7
Type d’ cole souhait par sexe et par quintile
- Tableau N°8 :
Nature et efficacité des institutions républicaines
- Tableau N°9 :
Rôle de l’Etat dans la gestion des affaires conomiques
- Tableau N°10 : Participation électorale des citoyens
- Tableau N°11 : Intérêt pour la politique
- Tableau N°12 : Participation des citoyens aux mouvements politiques
- Tableau N°13 : Connaissance et activité politique de la population
- Tableau N°14 : Démocratie au Mali depuis les années 1990
- Tableau N°15 : Appréciation et fonctionnement de la démocratie
- Tableau N°16 : La décentralisation pour les Bamakois
- Tableau N°17 : Déterminant de la pauvreté et satisfaction des besoins
- Tableau N°18 : Répartition des ménages selon la situation financière
- Tableau N°19 : Conditions de vie des ménages de Bamako en 2001
- Tableau N°20 : Priorités des populations au cours des dix prochaines années

Liste des Graphiques

- Graphique N°1 : Population victime personnellement de la corruption par sexe
- Graphique N°2 : Population victime personnellement de la corruption par
quintile
- Graphique N° 3 : Importance et respect des principes démocratiques
- Graphique N°4 : Confiance aux institutions de la république
- Graphique N°5 : Part de la population ayant constatée des progrès dans les
services publics
- Graphique N° 6 : Impact de certains phénomènes sur le développement
- Graphique N°7 : Les politiques mises en œuvre contribuent actuellement à
réduire la pauvreté
- Graphique N°8 : Classe de pauvreté à Bamako
- Graphique N°9 : Opinion sur la classe politique
- Graphique N°10: Compréhension et activité politique selon le niveau de
formation
- Graphique N°11: Les méfaits de la démocratie
- Graphique N°12 : Type de gouvernement souhaité par sexe
- Graphique N°13 : Type de gouvernement souhaité par quintile
- Graphique N°14 : Niveau de satisfaction des besoins fondamentaux
- Graphique N°15 : Personnes ressources en cas de difficulté
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
3




INTRODUCTION

Le présent rapport sur la Gouvernance et la Démocratie a été rédigé spécialement pour les
besoins de l’Atelier national sur la « Gouvernance, démocratie et lutte contre la pauvreté au
Mali »
. Ce rapport donne les r sultats du module Gouvernance et d mocratie de l’Enqu te 1-
2-3 men e par la Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique à Bamako entre
2001 et 2002. Le pr sent rapport a pour objet d’analyser certains indicateurs sur l’ tat de la
Gouvernance et de la d mocratie au Mali. Il s’agit d’une premi re tentative dans le genre,
dans l’arsenal des enqu tes men es par la DNSI.

Rappelons que l’Enqu te sur la gouvernance et la d mocratie s’inscrit dans le cadre d’un
paquet d’enqu tes ex cut en trois phase. La première phase de ce dispositif est une enquête sur
l'emploi, le chômage et les conditions d'activité des membres des ménages. La deuxième phase
consiste à réaliser une enquête spécifique auprès des chefs des unités de production informelles sur
leurs conditions d’activit , leurs performances conomiques, le mode d’insertion dans le tissu
productif et leurs perspectives. Enfin, la troisième phase est une enquête sur la consommation des
ménages. Elle vise à estimer le niveau de vie des ménages, à mesurer le poids des secteurs formel et
informel dans leurs consommations, et à analyser les déterminants du choix des différents lieux
d’achat.

La s rie d’enqu tes dite Enquête 1-2-3 » en plus de ces trois principaux thèmes, comportait
deux modules complémentaires :
- Le module « Gouvernance et Démocratie » ;
- Le module « Différentes dimensions de la pauvreté » .

Ce rapport présente les r sultats de ces deux modules rattach s à la premi re phase. Il s’agit
d’enqu tes d’opinion. A cet effet, nous avons restitu le plus fid lement possible les opinions
exprimées par les citoyens de la capitale malienne en 2001. Les analyses qui en résultent
n’engagent que l’auteur de ce rapport et ne sauraient de ce fait, exprimer les points de vue de
la Direction Nationale de la Statistique et de l’informatique.

Les modules Gouvernance et Démocratie et celui de la Pauvreté ont été renseignés auprès de
toute la population de 18 ans et plus de la ville de Bamako, retrouvée dans les ménages
chantillons de la phase 1 de l’Enqu te 1-2-3 (enquête emploi). Les opérations de collecte ont
eu lieu sur le terrain entre octobre et novembre 2001. Près de 4.400 personnes ont été
enquêtées dans les 2.400 ménages échantillons de la ville de Bamako. Les mois de janvier et
f vrier 2002 ont t consacr s à la saisie des donn es, tandis que l’apurement des fichiers et
l’analyse des premiers r sultats ont t r alis s entre janvier et août 2003. Le retard dans la
publication des résultats est lié à la priorité donnée au traitement des principaux modules de
l’enqu te1.

L’interpr tation des r sultats dans le contexte temporel est sans conteste primordiale pour
comprendre les opinions exprim s lors de cette enqu te. Le Mali est entr dans l’ re de la
d mocratie avec l’av nement du multipartisme survenu apr s la r volution populaire de mars

1 Une présentation des résultats provisoires du module avait été effectuée lors de la Journée de la statistique en
novembre 2003.
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
4

1991. L’enqu te de la DNSI intervint en fin 2001, à la fin du deuxi me mandat de la premi re
République démocratique. Cette première décennie de démocratie est une période
pr liminaire et d’apprentissage d mocratique tant pour le pouvoir que par le peuple. Il en
r sulte que les approximations constat es dans la mise œuvre de cette d mocratie ont suscité
assez souvent des inquiétudes, voire des déceptions affectant du coup le jugement de la
population.

L’enqu te 1-2-3 a t initi e par l’UEMOA à travers le projet PARSTAT2, sur financement de
l’Union Europ enne. En finan ant cette op ration, l’UE a montré une fois de plus sa
disponibilité à aider nos Etats à une meilleure connaissance quantitative de leurs réalités
socio- conomiques, condition n cessaire à l’ laboration de politiques de d veloppement
pertinentes. C’est pourquoi nous lui t moignons toute notre gratitude et lui adressons nos vifs
remerciements.

Nos remerciements s’adressent galement à AFRISTAT et à DIAL dont les experts n’ont
m nag aucun effort en apportant une assistance technique à l’ quipe nationale d’enqu te.

Par la même occasion, nous tenons à féliciter les enquêteurs et les superviseurs nationaux qui
ont travaillé dans des conditions parfois difficiles. Enfin, tous nos sincères remerciements
s’adressent à la population de Bamako pour sa disponibilit et sa bonne compr hension de
l’int r t d’une telle tude.



2 PARSTAT : programme d’appui pour le renforcement de la statistique.
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
5

1. GOUVERNANCE

1.1. LA CORRUPTION DANS LA GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES

La corruption se d finie par l’action de soudoyer quelqu’un pour qu’il agisse autrement que
par devoir. Plus du tiers des habitants de Bamako déclarent n’avoir pas eu de contact avec
l’Administration en 2001. Pourtant, la grande majorit , soit 89% pense que la corruption est
un problème majeur dans notre société.

La sensibilité du phénomène de la corruption accentue sa portée. En fait, moins de 11% en ont
t victimes personnellement. A cela s’ajoutent un peu plus 5% des enqu t s dont au moins
un membre de la famille a été frappé par le phénomène. En définitive, c’est à 13% de la
population de Bamako, qui a été effectivement victime de la corruption directement ou
indirectement en 2001.

Graphique : N°1




Graphique : N°2


Part de la population victime de la cor uption
Part de la population victime de la cor uption


15,2
16,0
16,0

13,7
14,0
12,9
14,0

12,0

10,8
12,0
10,4
10,0
10,0
7,7
8,0
8,0
6,1
6,0

4,9
5,5
6,0
4,0

2,0
4,0
0,0
2,0
1
2
3
4
5
0,0

Quintile
Masc.
Fém.
total


moi-même victime
un membre du ménage
Moi même ou un mbre du ménage
moi-même victime
un membre du ménage

La population consid re que le ph nom ne à tendance à s’accentuer tant au niveau de la petite
corruption, qu’au niveau de la corruption de haut niveau. Plus des trois quarts des habitants
de la capitale sont convaincus qu’aucune am lioration de la situation n’a t constat e au
cours de l’ann e 2001. Pr s de la moiti pense d’ailleurs que le ph nom ne s’est aggrav au
cours de l’ann e. Notons que des jugements similaires sont portés par les citoyens sur la petite
corruption et sur la corruption au sommet et le tableau suivant indique que le phénomène tend
à s’aggraver en fonction du niveau de revenu des enqu t s.

Les services qui sont particulièrement affectés par ce phénomène sont ceux de la police, de la
justice, des services fiscaux, de l’ cole et des services de sant . Les habitants ont recours à la
corruption quant ils sont en fautes (circulation routière, non respect des procédures
administratives) ou pour demander des faveurs sur des délais de traitement de certains
dossiers administratifs.



Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
6

Tableau N°1 : Evolution du niveau de corruption au Mali
Sexe
Quintile

Masculin
Féminin
Total
1
2
3
4
5
La corruption au quotidien
en hausse
49,8
46,9
48,4
47,6
36,7
48,2
48,7
49,6
en baisse
20,8
21,2
21
21,2
26,7
20,3
21,4
21,3
hausse- baisse
29
25,7
27,4
26,4
10
27,9
27,3
28,3
La corruption au sommet
en hausse
49,7
46,7
48,3
49,5
43,3
45,4
48,8
48,1
en baisse
21
21,7
21,3
20,5
23,3
21,9
22,9
21,3
hausse- baisse
28,7
25
27
29
20
23,5
25,9
26,8


Tableau N°2 : Tranches de paiement pour corrompre dans l’Administration

Masculin
Féminin
Ensemble
de 0 à 10.000F.CFA
38,3
49,2
42,2
de 11.000 à 22.000 F.CFA
15,8
13,8
15,1
de 23.000à 100.000 F.CFA
30,0
27,7
29,2
de 101.000 à 500.000 F.CFA
9,2
6,2
8,1
plus de 500.000 F.CFA
6,7
3,1
5,4
Total
100
100
100

Les montants débloqués sont assez importants. Si 42% des paiements sont inférieurs à 10.000
francs CFA, il n’en demeure pas moins que pr s de 43% des sommes débloquées dépassent le
SMIG malien3 et 13% des sommes débloquées sont supérieures à 100.000 francs CFA. Il y a
lieu de penser que ces montants élevés sont destinés généralement aux cadres haut placés
(corruption au sommet).

En résumé, la corruption est considérée par neuf habitants sur dix à Bamako comme un
problème majeur dans notre société. 13% des habitants ont été frappés par le
phénomène directement ou indirectement en 2001 et 43% des paiements effectués
dépassaient le SMIG.


1.2.L'ETAT DE DROIT

Près de trois quarts des habitants trouvent que les citoyens ne sont pas égaux devant la loi et
près des deux tiers pensent que les élections ne sont pas libres et transparentes. Les autres
principes sont respectés pour la majorité de la population de la capitale.

L’analyse par revenu montre que plus les habitants sont nantis, plus ils sont exigeants en
mati re de respect des droits de l’homme. L’ galit devant la loi et la participation aux
élections sont les domaines où les progrès sont les moins sensibles aux yeux de la population.

Le respect des autres principes est généralement constaté .





3 Le SMIG malien était estimé à 22.000 francs CFA en 2001.
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
7


Graphique : N°3


Importance et respect des principes

démocratiques

100,0

80,0

60,0

40,0


20,0

0,0
Egalité
Elections
Liberté de
Liberté de
Liberté
Liberté

devant la loi
libres et
réligion
voyager
d'expressio
politique

Importance
87,6
87,6
89,9
88,7
91,1
90,2

Respect
27,1
37,9
92,6
85,1
63,8
81,0

Tableau N°3 : Respect des droits de l’homme

Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém. Total
1
2
3
4
5
Oui, très bien
14,6
13,7
14,2
14,8
21,9
14,0
12,7
14,9
Oui, plutôt bien
38,8
40,5
39,6
39,6
46,9
39,7
37,6
41,2
Non, pas vraiment
27,2
28,9
28,1
27,2
18,8
28,2
30,7
27,4
Non, pas du tout
19,3
16,8
18,1
18,4
12,5
18,2
19,0
16,5

Dans l’ensemble, les habitants sont partag s sur le sujet du respect des droits de
l’homme au Mali, m me si une l g re majorit se d gagent pour ceux qui sont positifs.
Les populations dénoncent surtout le manque d’ galit devant la loi (73%) et le manque
de liberté et de transparence dans les élections
(62%).

1.3. L'ACCES AUX SERVICES PUBLICS :

A Bamako, 55% de la population trouvent que l’Administration publique fonctionne bien,
dont 13% sont totalement satisfaits. Sur les 45% qui désapprouvent le fonctionnement de cette
administration, 17% trouvent qu’elle ne fonctionne pas du tout.

L’administration se compose essentiellement de structures et d’organismes publics qui sont
souvent dotés de pouvoirs régaliens (administration générale, armée, police, justice, etc.).
D’autres assurent les fonctions d’int r t public pour le bien de l’ensemble de la population
(presse, éducation, santé, etc.). La confiance des populations aux institutions étatiques ne
refl te pourtant pas cette classification. Il appara t que l’arm e, la presse, les grandes
entreprises et les syndicats sont les institutions qui inspirent le plus confiance aux Bamakois.
Par contre, le syst me ducatif malien, la justice et l’administration fiscale sont appr ci s
n gativement par la population de la capitale. Pr s de deux tiers des habitants n’apprécient pas
le fonctionnement de l’ cole malienne en raison de son faible rendement et du fl chissement
du niveau scolaire. La Justice est tax e g n ralement de corrompue, et l’administration
fiscale, d’injuste. Ces deux derni res institutions sont d sapprouvées par plus de la moitié de
la population.

Ainsi, malgr l’appr ciation g n ralement positive des institutions r publicaines, il s’av re
que certaines structures souffrent d’un manque de cr dibilit aupr s de la population.
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
8


Graphique : N°4


Confiance aux institutions de la république
L'éducation publique
Le système judiciaire
L'administration fiscale

La police

L' administration générale


La santé publique

La sécurité sociale

Le parlement

Les syndicats
L
es grandes entreprises

L'armée

La presse


0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0
90,0

Un des fait marquant de l’acc s aux services publics est l’absent isme. 61% de la population
d clarent n’avoir pas effectu de d marche aupr s de l’Administration en 2001. Pour celles
ayant eu contact, quatre personnes sur dix ont du attendre ou revenir pour avoir satisfaction
en raison de l’absence de l’agent de l’Etat.

Parmi les grands probl mes de l’Administration malienne, on peut noter les maux dont
souffrent généralement toutes les états non démocratiques: corruption, absentéisme,
politisation, incompétence des cadres et réglementations inadaptées. Plus de deux tiers des
enqu t s, accusent l’administration malienne de tous ces maux..

Tableau N°4 : Les probl mes essentiels de l’administration malienne
Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém. Total
1
2
3
4
5
corruption
89,8
88,7
89,3
75,9
75,0
79,3
75,9
79,0
politisation
81
79,6
80,3
88,3
84,4
90,6
89,4
89,3
absentéisme
78,9
75,6
77,3
81,4
81,3
79,2
80,2
79,4
incompétence
69,9
69,8
69,8
69,9
78,1
70,3
69,2
69,5
réglementations inadaptées
68,4
66,6
67,5
67,2
71,9
66,4
67,7
68,6
autres
33,5
32,5
33
34,2
50,0
35,1
32,3
29,9

A propos de l’absent isme, 61% des enqu t s d clarent n’avoir pas t concern s pendant la
p riode r f rence. 22,6% ont trouv l’agent de l’administration en place et 16,3% ont dû
revenir. Si l’on s’en tient à ceux qui ont eu à faire avec l’administration, il appara t que le
ph nom ne est inqui tant dans la mesure où c’est pr s de 42% de la population qui ont porté
absent les fonctionnaires de l’Etat et se sont vus contraints de revenir pour au moins une autre
fois. 40% d’entre eux sont m me revenus plus de trois fois pour pouvoir avoir satisfaction.




Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
9

Tableau N°5 : Fonctionnement des services publics depuis un an
Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém.
Total
1
2
3
4
5
Trouvé responsable au bureau







Oui
27,2
17,7
22,6
19,7
16,1
18,7
22,0
33,0
Non, j'ai dû attendre - revenir
20,2
12,1
16,3
13,8
6,5
13,0
17,1
23,4
pas de démarches
52,6
70,2
61
66,5
77,4
68,3
60,9
43,6
Nombre de fonctionnaires







trop élevé
9,1
9,5
9,3
9,5
9,4
9,0
9,9
8,6
normal
22,9
27,8
25,3
25,1
21,9
30,3
25,5
20,8
trop faible
68
62,6
65,4
65,4
68,8
60,7
64,6
70,6
Mode de paiement des fonctionnaires







mieux payé
6,6
8,1
7,3
6,5
15,6
9,6
8,3
5,3
payé pareil
17,9
19,8
18,8
17,8
15,6
20,7
19,7
18,0
pas assez payé
75,5
72
73,8
75,6
68,8
69,6
72,0
76,7
Salaire au mérite







oui
90,1
90,9
90,5
90,7
84,4
91,2
90,6
89,7
Sanctionner








oui
84,6
84,9
84,7
84,0
75,0
85,1
85,8
84,7

Pour expliquer les raisons de l’ampleur du ph nom ne, les enquêtés trouvent que les
fonctionnaires sont en nombre insuffisant et qu’ils sont mal pay s. Pr s de deux tiers des
habitants de la capitale interrog s trouvent que l’effectif des fonctionnaires est insuffisant et
près de trois quarts des enquêtés trouvent que leur niveau de salaire est bas en comparaison
des travailleurs des autres secteurs à travail égal.

Graphique : N°5


Part de la population ayant constatée des progrès

dans les services publics


éducation
17,5

autres
17,6


administration générale
35,4

sécurité
42,5

santé
43,0


infrastrure urbaine
68,8

0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0


Autant la population soutient une rémunération au mérite, autant elle exige des mesures
disciplinaires contre les mauvais agents. 84,7% des habitants de la capitale sont favorables à
l’application de sanctions aux agents d faillants et 90,5% encouragent les traitements au
mérite.

En fin 2001, la 3ème R publique a mis en œuvre un vaste programme de construction de
routes et des infrastructures urbaines de base qui ont remarquablement changé le cadre de vie
des populations. Ce programme a t bonifi avec l’organisation de la coupe d’Afrique des
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
10

Nations 2002, dont les travaux préparatoires ont permis de moderniser plusieurs axes routiers,
de construire les « villages CAN », les stades de football et de renforcer le système de
communication. Ce contexte explique en partie la satisfaction des populations par rapport aux
infrastructures urbaines en 2001.

Plus de deux tiers des Bamakois reconnaissent une amélioration à ce niveau en 2001. La
population trouvent qu’au niveau des autres structures, la situation s’est d grad e ou
maintenue depuis un an . Au niveau de la sant , seuls 43% de la population trouvent qu’il y a
amélioration de la situation en 2001. Ailleurs, les jugements sont encore plus sévères.

L’ ducation, est la structure qui semble avoir effectu le moins de progr s. Seuls 17,5% des
enqu t s trouvent qu’elle a enregistr une am lioration en 2001, contre 62%, qui trouvent que
la situation s’est plutôt d grad e depuis un an.

Tableau N°6 : Recouvrement des coûts dans les structures sociales

Sexe
Quintile de revenu
% opinion favorable
Masc.
Fém. Total
1
2
3
4
5
Recouvrement services de santé
66,0
66,2
66,1 65,4
65,6
65,9
64,5
68,6
Recouvrement éducation
59,2
59,1
59,2 57,6
62,5
59,6
58,9
61,5

Pour pallier aux insuffisance des services sociaux, la population est favorable au système de
recouvrement des coûts (partiel ou total). 59% sont favorables à la prise en charge de leurs
enfants à l’ cole, contre 69% pour la sant .


Au niveau de l’ ducation, 51% de la population sont favorables à la coexistence de l’ cole
publique et priv e et 7% des habitants r clament m me le retrait total de l’Etat du syst me
scolaire.

L’ ducation, est la structure qui semble avoir effectu le moins de progr s. Seuls 17,5% des
enqu t s trouvent qu’elle a enregistr une am lioration en 2001, contre 62%, qui trouvent que
la situation s’est plutôt d grad e depuis un an.

Tableau N°7 : Type d’ cole souhait
Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém.
Total
1
2
3
4
5
Ecole publique
41
42,8
41,8
40,3
34,4
46,1
44,7
37,8
Ecole publique et privée
50,5
51,2
50,9
51,0
65,6
48,5
48,5
54,7
Retrait total de l'état
8,5
6
7,3
8,7
0,0
5,4
6,8
7,5

En résumé, 55% de la population de la capitale sont satisfaits du fonctionnement de
l’administration malienne, qui reste marqu e par la corruption (89%) et par
l’absent isme (80%). Autant la population d nonce ces tares de notre administration,
autant elle reconnaît la faiblesse de l’effectif (65%) et du niveau de r mun ration des
agents (74%).


1.4.POLITIQUE ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES

La population en majorité, trouve que le Gouvernement est compétent. Elle trouve cependant
que celui-ci n’a pas la volonté suffisante pour les reformes annoncées et que les institutions
sont peu adaptées au contexte actuel. Le manque de volonté politique des dirigeants apparaît
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
11

ainsi comme le frein majeur à l’essor conomique. Il n’entame en rien pourtant l’appr ciation
des populations sur les orientations de politiques économiques.

Tableau N°8 : Nature et efficacité des institutions républicaines
Sexe
Quintile de revenu

Masc. Fém. Total
1
2
3
4
5
Le gouvernement est compétant
58,9
62,6
60,7
61,5
71,9
62,4
59,5
58,6
Le Gouvernement a la volonté de reforme 49,1
51,6
50,3
50,5
62,5
51,0
49,8
49,5
Les institutions sont adaptées au contexte 54,9
56
55,4
56,2
61,3
56,8
55,6
52,3

En effet, près de 55% des Bamakois sont favorables à la mise en place d’un Etat libéral ».
Ces populations sont pourtant favorables à un Etat qui s’implique dans la gestion des affaires
conomiques. Cette intervention de l’Etat dans les affaires conomiques est r clam e par
61% de la population. Mieux que cela, 34,5% de la population sont systématiquement contre
les privatisations et 51,4% réclament le maintien de quelques entreprises publiques.

Tableau N°9 : Rôle de l’Etat dans gestion des affaires conomiques
Sexe
Quintile de revenu

Masc. Fém. Total
1
2
3
4
5
Implication de l'Etat dans la gestion économique 58,2
64,4 61,2
61,5 62,5
62,9
60,7
59,7
Type d'économie








libérale
55,9
53,8 54,9
54,5 37,5
55,3
56,5
54,0
administrée
44,1
46,2 45,1
45,5 62,5
44,7
43,5
46,0
Privatisation des entreprises








de toutes les entreprises
16,0
11,9 14,0
13,5 15,6
13,2
12,9
16,8
de certaines entreprises
52,9
49,8 51,4
52,2 62,5
50,7
48,0
54,6
aucune privatisation
31,0
38,3 34,5
34,3 21,9
36,1
39,1
28,6
Transparence politique








suffisamment d'informations
18,6
19,6 19,0
17,4 32,3
22,4
17,9
19,6
pas assez d'informations
50,5
49,5 50,0
52,7 38,7
44,3
51,5
49,5
trop peu d'informations
31,0
31,0 31,0
29,9 29,0
33,4
30,6
30,9
Orientation politique claire
38,9
39,1 39,0
37,6 48,4
41,7
39,7
38,2
Politique tient compte des aspirations des
populations
57,6
62,5 59,6
62,4 51,6
58,3
60,3
61,8

Ces opinions qui sont quelque peu contradictoires résultent en fait des lacunes constatées dans
la mise en œuvre de la politique libérale au Mali. Le manque de transparence et/ou la sous
information dans les processus de privatisation sont dénoncés par plus de 81% des enquêtés.
61% de la population observent un manque de crédibilité et de clarté dans les orientations
politique et 65% trouvent que les actions entreprises par l’Etat ne r pondent pas à leurs
aspirations. Ces faiblesses qui faussent les règles du jeu du libéralisme expliquent le sentiment
mitig des populations sur le rôle de l’Etat dans le Mali lib ral.

D’une mani re générale, les principaux facteurs qui entravent le développement économique
du pays sont : la mauvaise gouvernance (83,7%), la faiblesse des ressources naturelles du
pays (78,2%) et les mentalités ou comportements des populations (75,3%).

Cela témoigne une foi de plus de tout l’int r t des populations à la bonne gestion des affaires
publiques. Le poids du passé et les interventions étrangères semblent avoir des impacts limités
au regard de ces trois principaux facteurs.


Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
12

Graphique : N°6


Impact de certains phénomènes sur le

dévelo ppement

83,7
90,0
78,2

75,3
80,0

70,0
60,0

57,2
51,4
50,0

40,0

30,0
20,0

10,0

0,0

entrave,
entrave, faible
entrave,
entrave, poids
entrave,
mauvaise
ressource
mentalité
du passé
interventions
gouvernance

étrangères


En résumé, même si 60% des répondants reconnaissent la compétence du
gouvernement, 81 % d’entre eux se plaignent de son manque de transparence dans la
gestion des affaires économiques et les deux tiers de son absence de prise en compte des
aspirations de la population. Plus généralement, la mauvaise gouvernance est considérée
de loin comme le principal obstacle au développement économique du pays

2. DEMOCRATIE

La démocratie se définit assez souvent par la formule célèbre du « pouvoir du peuple, par le
peuple et pour le peuple . Pour que le peuple exerce son pouvoir, il a besoin d’un certain
pouvoir. Ce pouvoir s’exerce à travers ses repr sentants librement choisis. La d mocratie
devrait permettre aux représentants de toutes les couches de la population, de toutes les
sensibilit s politiques de parler, de d cider et d’agir en leurs noms. A partir de la forme de
repr sentation du peuple et des rapports qui r gissent les organes de l’Etat, on reconna t la
nature du régime en place.

2.1. LA LEGITIMITE DE LA REPRESENTATION POLITIQUE

L’enqu te DNSI n’a pas demand explicitement l’avis de la population sur la l gitimit de la
repr sentation politique des institutions de la R publiques. Toutefois, elle s’est int ress e à la
participation des citoyens aux activités politiques. Les résultats sont relativement
contradictoires selon les variables considérées.

Tableau N°10 : Participation électorale des citoyens
Sexe
Quintile

Masc.
Fém.
Total
1
2
3
4
5
Participation aux élections de mai 1997







Oui
53,5
46,5
50,1
43,9 43,8 46,3
52
62,4
Si non participation aux élections, pourquoi?







Non inscrit sur les listes électorales
33,4
39,4
36,5
41,7 22,2 40,3
30
25
Voter ne sert jamais à rien
22
25,1
23,6
54
70
59,9 54,6 46,6
Pas de candidat représentant vos aspirations
25
15,2
19,9
46
30
40,1 45,4 53,4
Autres raisons
19,6
20,2
19,9
19,4 22,2 19,6 21,9 19,5

Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
13

L’int r t de la population à l’ gard de la politique se mesure d’abord par le degr de
militantisme. Près de 36% des habitants de la capitale déclaraient militer dans un parti
politique, ce qui constitue un pourcentage lev d’une mani re g n rale et particuli rement en
Afrique. En sens inverse, malgré les efforts de sensibilisation des partis politiques et de
l’Administration, pr s de la moiti des citoyens (49,9%) n’ont pas vot aux pr sidentielles de
1997. Cette situation s’explique au fait par des raisons ind pendantes de la volont des
citoyens.

Ainsi, parmi les raisons évoquées, on peut noter que plus du tiers de la population de la
population de la capitale n’ tait pas inscrite sur les listes lectorales. 42% de ceux qui n’ont
pas voté pensent que « voter ne sert à rien », ou que « les candidats présentés ne répondent
pas à leurs aspirations
» .

Graphique : N°7


Opinion sur la classe politique


90,0
79,7
82,4
81,0

80,0
70,0

60,0

50,0

40,0
30,0
20,3

17,6
19,0
20,0

10,0

0,0
Masc.
Fem.
Total


1 reflète les préoccupations de la population
2 ne pense qu'à leurs intérêts

D’une mani re g n rale, les Maliens ne s’int ressent pas trop à la politique dans la mesure où
ils pensent dans leur crasante majorit que les politiciens pensent d’abord à leurs int r ts
personnels.

Bamako, la capitale, qui recouvre une bonne partie de l’intelligentsia, donne une image peu
reluisante en la mati re. Pr s de la moiti de la population (58%), ne s’int resse gu re à la
politique. Les hommes s’int ressent nettement plus à la politique que les femmes.

Tableau N°11: Intérêt pour la politique
Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém.
Total
1
2
3
4
5
Oui, très bien
14,5
8,5
11,6
11,5
3,1
10,0
10,8
14,3
Oui, plutôt bien
33,1
26,8
30
27,9
40,6
29,7
30,9
32,9
Non, pas vraiment
28,6
35,1
31,7
34,1
15,6
30,7
32,3
29,0
Non, pas du tout
23,9
29,6
26,6
26,5
40,6
29,6
26,0
23,8

Et pourtant plus de la moitié de la population parle politique avec leurs proches. Cet intérêt se
limite aux débats politiques. Trois quarts des habitants ne participent pas aux mouvements
politiques, comme les meetings, les marches ou autres activités politiques. Il apparaît que les
plus nantis sont les plus actifs tant au niveau des votes, que dans leur participation aux autres
activités politiques .

Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
14

Tableau N°12 : Participation des citoyens aux mouvements politiques
Sexe
Quintile

Masc. Fém. Total 1
2
3
4
5
Parler politique avec ses proches
61,9
46,2 54,3 52,0 37,5 48,3 55,3 63,9
Participation aux mouvements politiques ou syndicaux 30,5
19,1
25 25,4 21,9 19,5 23,4 31,4
Compréhension de la notion de Gauche et Droite
32,6
19,8 26,5 25,2 16,1 21,1 23,7 37,3

Le d sint r t de la population à la politique pourrait s’expliquer par son niveau de
compréhension des concepts politiques. Près de deux citoyens sur trois ne comprennent pas
les notions de « Gauche - Droite » en politique. Les femmes sont encore moins informées.
80% d’entre elles ignorent le sens de ces mots.

Tableau N°13 : Connaissance et activité politique de la population

Masculin
Féminin
Ensemble
Classe d'appartenance politique



Très à gauche
10,1
8,1
9,2
A gauche
16,7
14,2
15,5
Un peu à gauche
23,5
25,3
24,3
Un peu à droite
25,4
30,7
27,8
A droite
15,7
14,7
15,3
Très à droite
8,6
7,1
7,9
Total
100
100
100

Pour les 26,5% qui déclarent comprendre ses notions, 49% se classent à Gauche, dont 50,3%
chez les hommes et 47,5% chez les femmes .

Il appara t que presque tous les indicateurs sont fonction du niveau d’instruction. L’ cart est
surtout manifeste dans la compréhension des notions de « Droite Gauche » et dans les
participations aux mouvements sociaux (pétitions, grèves, manifestations). Notons que plus de
la moitié des habitants ayant le niveau supérieur ne comprend pas le sens des mots « droite »
et « gauche ». Cela est plus surprenant que révélateur du niveau de culture général de
l’intelligentsia.

Graphique : N°8


Comprehension et activité politique selon le

niveau de formation

Fond.
Lycée
Supérieur

60,0

40,0

20,0

0,0

Compréhension de la notion de
Participation aux mouvements
Gauche et Droite
politiques ou syndicaux

Fond.
23,9
22,0

Lycée
39,3
39,1

Supérieur
45,7
43,5


Ainsi, 46% de la population ayant le niveau supérieur comprend le sens du mot « droite
gauche » contre 24% seulement de ceux qui ont le niveau du fondamental. De même, si 22%
seulement de la population peu instruite ont déjà participé à un mouvement politique, ce taux
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
15

atteint 39% chez la population ayant le niveau du lycée et 44% parmi celle ayant le niveau
supérieur.

En résumé, 36%, des habitants de la ville de Bamako militent dans un parti politique.
Moins de la moitié de la population ont voté aux élections présidentielles de 1997 en
raison essentiellement de leur non n’inscription sur les listes lectorales. Notons enfin,
que les habitants de la capitale et particulièrement les femmes ont une compréhension
limitée des principales notions politiques.

2.2. LE REGIME POLITIQUE


L’av nement de la d mocratie au Mali date de mars 1991, apr s la chute du r gime de
Moussa Traor . Le pouvoir de transition a permis l’instauration du multipartisme. Dix ans
apr s la r volution populaire pour l’instauration de la démocratie au Mali, seule la moitié des
habitants est satisfaite des progr s r alis es. 50% de la population trouvaient que l’ tat de la
d mocratie s’est am lior et 27% trouvent qu’il est rest identique.

Tableau N°14 : Démocratie au Mali depuis la moitié des années 1990
Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém. Total
1
2
3
4
5
Améliorée
51,8
49
50,4
48,0
46,9
47,1
51,1
57,0
Identique
26,5
27,1
26,8
29,9
34,4
27,1
25,6
22,3
Dégradée
21,7
23,9
22,8
22,1
18,8
25,8
23,3
20,7

Les principes démocratiques sont bien connus et leur importance est reconnue par la majeur
partie de la population de la capitale. Près de neuf habitants sur dix reconnaissent
l’importance des libert s l mentaires.

Plus de 77% de la population de la capitale sont favorables à la démocratie au Mali et 57%
approuve son fonctionnement. Notons cependant que seuls 14,4% des habitants trouvent que
la démocratie malienne fonctionne très bien. Si 23% de la population désapprouvent
l’instauration de la d mocratie, c’est plus de 40% qui dénoncent son fonctionnement en 2001.

Tableau N°15 : Appréciation et fonctionnement de la démocratie
Sexe
Quintile de revenu

Masc. Fém. Total
1
2
3
4
5
Favorable à la Démocratie








Oui, très bien
37,2
27,8 32,7
33,4
18,8
27,7
29,1
39,5
Oui, plutôt bien
41,6
47,5 44,4
44,8
59,4
46,3
45,3
41,0
Non, pas vraiment
11,2
13,3 12,2
10,7
9,4
15,7
14,0
10,3
Non, pas du tout
9,9
11,4 10,7
11,0
12,5
10,3
11,5
9,1
Fonctionnement de la démocratie au Mali








Oui, très bien
16
12,7 14,4
14,6
15,6
15,0
13,9
14,0
Oui, plutôt bien
42,6
44,2 43,3
44,5
46,9
40,8
43,3
44,4
Non, pas vraiment
24,9
26
25,4
24,8
21,9
27,3
25,5
24,6
Non, pas du tout
16,5
17,1 16,8
16,1
15,6
16,9
17,3
17,0

La population reste dubitative sur l’instauration de la d mocratie car plus du tiers trouve que
la d mocratie ne favorise pas le maintien de l’ordre public, rend difficile les prises de d cision
et entrave le développement économique
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
16


En fait, l’opinion publique approuve les vertus de la d mocratie et r pugne aux types de
gouvernement qui ne favorisent pas cette démocratie. Autant trois quarts de la population
approuvent un système démocratique, autant la même proportion condamne le pouvoir entre
les mains de l’arm e.

La démocratie suppose une plus grande implication de la population à la gestion du
d veloppement conomique et social du pays. La d centralisation est l’un des moyens les plus
appropri s pour l’Etat de c der une partie de ces pouvoir aux repr sentants de la population
pour initier, réaliser et suivre les actions de développement qui touchent directement la vie
d’une collectivit .

Graphique : N°9





Graphique : N°10


Les méfaits de la démocratie
Type de Gouvernement souhaité


80,0
40,0

35,0

60,0
30,0

25,0
40,0

20,0

15,0
20,0

10,0

5,0
0,0
0,0
Masculin
Féminin
total

Masculin
Féminin
Ensemble
Système démocratique
76,6
73,8
75,3

Gvt de techniciens
46,7
48,4
47,5

La démocratie ne permet pas de maintenir l'ordre
La démocratie ne permet pas de prendre des décisions
Gvt d'un homme fort
35,3
37,2
36,2

En démocratie, le système économique fonctionne mal
Gvt de l'armée
21,8
27,0
24,3


Graphique : N°11


Type de gouvernement souhaité

90,0%
78,9%

80,0%
71,9%
73,4%
74,5%
75,3%

70,0%

60,0%

50,0%
40,0%

30,0%

20,0%

10,0%

0,0%

1
2
3
4
5

Quintile
Gvnt d'un homme fort
Gvnt des techniciens

Gvnt de l'armée
Gvnt d'un système démocratique


Les habitants de la capitale sont favorables à la décentralisation. Près de sept personnes sur
dix sont favorables à la mise en œuvre de cette politique, qui selon 68,4% des population,
permet une meilleure prise en compte des demandes des citoyens. Plus de 30%
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
17

d sapprouvent la d centralisation, au motif qu’elle donne lieu aux injustices des autorités
locales ou qu’elle n’apporte aucun changement dans la vie quotidienne des populations.

Tableau N°16 : La décentralisation pour les Bamakois
Sexe

Quintile de revenu

Masc. Fém. total
1
2
3
4
5
Favorable politique de décentralisation
70,7
67,6 69,2
69,2
68,8
66,7
68,7
72,6
Meilleure prise en compte demandes citoyens
69,5
67,1 68,4
67,9
68,8
68,2
68,1
70,0
Injustice des autorités locales
15,7
14,4
15
14,5
12,5
16,3
16,1
14,0
Aucun changement
14,8
18,5 16,6
17,6
18,8
15,4
15,8
16,0

Il appara t que l’approbation des notions de d mocratie » et de «décentralisation» est
directement li e au niveau d’instruction de la population. Cela pourrait s’expliquer soit par les
bénéfices que les uns et les autres tirent de ces politiques en fonction du rôle qu’ils jouent, ou
de l’intensit des besoins ressentis par chaque groupe. Il est vrai, que les moins instruits sont
rarement des responsables politiques ou administratifs. Par cons quent, l’int r t qu’ils
peuvent trouver dans la mise en œuvre de la Démocratie et la Décentralisation, serait le
changement qu’ils constatent dans leurs conditions de vie de tous les jours. Or , il s’av re que
les mauvaises habitudes persistent : corruption, absentéisme, injustice sociale,. Donc, la
population à la base se pose à raison, des questions sur l’opportunit du changement politique
opéré.

En résumé, 75%, soit trois quarts des habitants de la ville de Bamako sont favorables à
la démocratie et 70% à la décentralisation. 57% trouvent que la démocratie malienne
fonctionne bien. Cette population reste cependant dubitative sur certains effets de la
d mocratie et de la d centralisation, notamment les difficult s de maintien de l’ordre
public et les injustices des autorités locales qui sont des entraves au développement
économique.

3. LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

Les Gouvernements africains considèrent la lutte contre la pauvreté comme la première
priorit de leurs politiques de d veloppement. Sous l’impulsion de la Banque Mondiale, le
Mali à l’instar des autres États a élaboré son Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP final), adopté par le Conseil des Ministres en sa session du 29 mai 2002. Ce document
qui est désormais le cadre unique de référence des politiques et stratégies de développement
du Mali devait tre pr par suivant un large processus participatif. L’enqu te (module
« Différente Dimensions de la pauvreté ) a r v l l’ tat de connaissance du CSLP par la
population et sa participation dans sa conception.
Il apparaît que 88,2% des ménages considèrent que la lutte contre la pauvreté est une priorité
pour le Mali mais seulement 22,5% taient inform s du processus d’ laboration du Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) en fin 2001 et moins de 3% ont participé à
son élaboration.

La population de Bamako, dans sa grande majorité se montre dubitative quant aux politiques
mise en œuvre pour lutter contre cette pauvret . L’enqu te r v le que seul un Bamakois sur
cinq est optimiste sur les orientations du CSLP. Par contre, près du tiers de la population
doute que les politiques mises en œuvre puissent r duire la pauvret . En r alit la majeure
partie de la population n’a pas une opinion claire sur ces politiques, dans la mesure où comme
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
18

nous l’avons vu pr s de 80% de cette population ignorent le contenu du CSLP, qui était en
phase de finalisation en fin 2001.




Graphique : N°12


Les politiques mises en œuvre contribuent

actuellement à reduire la pauvreté


60,0

47,9
50,0

40,0

32,1

30,0
20,0

20,0

10,0

0,0

Oui, avec une
un peu
Non

orientation claire


Le Module ad hoc de l’enqu te 1-2-3, qui a permis de collecter les informations sur la
démocratie et la gouvernance, a également permis de connaître l’opinion des populations sur
la pauvret . Nous l’avons appel la pauvreté qualitative » . Ce chapitre sera consacré à
l’interpr tation des r sultats de cette enqu te.

Graphique : N°13


Classe de pauvreté à Bamako


48,7
50,0

45,0
40,0

35,0

30,0
23,6
25,0
21,2

20,0

15,0
6,6
10,0

5,0
0,0

vous vivez bien Ca va à peu
ça va, mais il
vous vivez

près
faut faire
difficllement
attention


Il est assez important de comprendre l’opinion de la population sur ses conditions de vie. Plus
de 23,6% de la population de Bamako consid rent vivre difficilement. Si l’on consid re cette
tranche de la population comme pauvres, on constate que ces résultats sont en deçà de ceux de
l’EMEP (voir encadr ), qui donne 27,5% comme incidence de la pauvreté. Ces deux résultats
restent tout de même dans le même ordre de grandeur, tant il est difficile de comparer les
indicateurs obtenus par un calcul de revenu à ceux d’une enqu te d’opinion
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
19


Quelques résultats de l’EMEP :

La pauvreté est définie comme un état de privation à long terme de biens ou de services
jugés adéquats pour vivre décemment dans une communauté donnée. Le rapport de
synth se de l’Enqu te Malienne sur l’Evaluation de la Pauvret (EMEP) 2001, indique que
le diagnostique de la pauvreté en Afrique a permis de distinguer trois formes de pauvreté
qui sont :

La pauvreté de condition de vie ou pauvreté de masse, qui se traduit par une
situation de manque dans les domaines relatifs à l’ ducation, la sant , l’emploi, le
logement, etc. ;


La pauvreté monétaire ou de revenu qui exprime une insuffisance de ressources
engendrant une consommation insuffisante ;

La pauvreté de potentialité caractérisée par le manque de capital (accès à la terre,
aux animaux, aux équipements, etc.

Les r sultats de cette enqu te qui s’est d roul e la m me ann e que notre tude, r v lent
que la pauvreté de masse touche 64% de la population malienne en 2001. Le district de
Bamako affiche une incidence de pauvreté de masse de 29%.

Le seuil de pauvreté représente le niveau de consommation au dessous duquel nous
consid rons que les individu sont pauvres. Le seuil est exprim sous forme d’une capacit
mon taire minimale (pouvoir d’achat) qui permet de satisfaire les besoins l mentaires de
consommation. Les r sultats de l’EMEP ont permis de fixer le montant mon taire annuel
pour couvrir les besoins alimentaires et non alimentaires à 144.022 francs CFA par tête et
par an.

A partir des revenus des ménages, la population malienne a été classée en quatre
catégories :

Moins pauvres,
Vulnérables,
Pauvres,
Très pauvres.

La part de la population malienne qui consomme annuellement l’ quivalent de moins de
144.022 francs CFA et qui se trouve de ce fait class e comme pauvre s’ l ve à 68,3%, dont
55,1% sont très pauvres. A Bamako, le niveau de ces indicateurs est respectivement de
27,5% et 13,6%.
L’enqu te EMEP ne s’est pas int ress e à la troisi me forme de pauvret (pauvret de
potentialité). Cette 3ème forme exigerait l’ valuation des potentialité de toutes les localités
nationale.


Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
20


L’enqu te a r v l que six pr occupations retiennent l’attention de plus de la majorit de la
population : Il s’agit de :
- des problèmes de nutrition,
- des probl mes d’acc s à l’eau,
- des problèmes de santé,
- des difficult s d’emploi ;
- des problèmes de logement ;
- et les contraintes li es à l’acc s des enfants à l’ ducation.

Tableau N°17 : Déterminants de la pauvreté et satisfaction des besoins
Préoccupations de la population de Bamako
Part population
Besoins indispensables

Avoir accès à l'eau
72,9
Pouvoir se soigner quand on est malade
71,2
Avoir un travail stable et durable
68,4
Avoir un logement
66,6
Pouvoir envoyer les enfants à l'école
61,5
Prendre trois repas par jour
59,3
Besoins non indispensables

Ne pas travailler nuit et jour
25,0
Ne pas avoir trop d'enfants
16,7
Avoir un logement plus spacieux
13,0
Manger des légumes tous les jours
10,9
Avoir des tables et des lits dans la maison
10,9
Prendre des vacances une fois par an
10,7

Le niveau de satisfaction des besoins fondamentaux est présenté dans le graphique ci-après :

Graphique : N°14


Niveau de satisfaction des besoins fondamentaux


120
100

74,0
80
66,2
63,9
62,7

59,6
51,7
60

40

20

0
Trois repas
Pouvoir
Avoir accès à
Pouvoir se
Avoir un
Avoir un

par jour
envoyer les
l'eau potable
soigner
logement
emploi stable

enfants à
quand on est
et durable

l'école
malade

Indispensable ou necessaire
Satisfait


Notons, que 26% des ménages déclarent ne pas pouvoir prendre trois repas par jour. Ce
chiffre est d’ailleurs tr s proche de ceux qui se d clarent pauvres (23,6%) dans notre enquête
et encore plus proche des 27,5% de pauvres obtenus par l’EMEP. Ne pas pouvoir prendre
trois repas par jour »
se r v le du coup comme l’indicateur d terminant de pauvret au
Mali.

Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
21

Les non satisfaits en mati re d’acc s à l’ ducation pour leurs enfants, à l’eau et à la sant sont
respectivement de 42,8%, 46,1% et 47,3%.

Par contre, certains besoins comme prendre des congés annuels, avoir des meubles à la
maison, manger des légumes, etc
. ne sont pas considérés comme indispensables pour une
bonne partie de la population.

En demandant aux ménages de se comparer au reste de la population pour choisir leur quintile
d’appartenance selon son niveau de vie nous obtenons les r sultats suivant :

- 5,1% de la population de Bamako considèrent appartenir à la classe des riches ou
des moyennement riches,
- près de 38% considèrent que leur niveau de vie se situe dans une tranche
moyenne
- et 57% pensent qu’ils appartiennent à la classe des pauvres.

Le décalage de ces résultats avec le premier classement peut s’expliquer par le seuil de
pauvreté monétaire que se fixent les uns et des autres. En effet, 50% des ménages, considèrent
qu’avec 75.000 francs CFA par mois, ils pensent vivre d cemment. Ce qui correspond à une
dépense moyenne annuelle par ménage de 900.000 francs CFA, soit 150.000 francs CFA par
personne et par an4. Les r sultats de l’EMEP ont montr que les Bamakois ont d pens
309.000 francs CFA par tête en 2001. Seuls 5% de la population estiment leurs besoins de
revenu à 300.000 francs Cfa et plus pour vivre décemment.

Il apparaît que la population de Bamako ne semble pas avoir une idée bien précise de son
niveau de revenu qu’elle sous value. L’enqu te r v le que 24% de la population arrivent à
mettre un peu d’argent de côt et 43% arrivent à vivre sans s’endetter ou sans tirer sur leurs
r serves. Ainsi 67%, soit les deux tiers de la population s’en tirent plutôt bien, contre 33% qui
vivent dans une situation financière plutôt précaire.

Tableau N°18 : Répartition des ménages selon la situation financière

Opinion de la population sur leur situation financière
Part de la population (en %)
Arrive à mettre pas mal d'argent de côté
2,5
Arrive à mettre un peu d'argent de côté
21,4
Maintien tout juste l'équilibre
43,2
Obliger de tirer sur ses réserves
10,6
Obliger de s'endetter
22,3
Total
100,0

Si nous rapprochons ces résultats des premiers, il en résulte que ce sont les 22,3% de la
population qui s’endettent assez souvent pour vivre, qui sont en r alit pauvres. Ce chiffre
rejoint les 23,6% obtenus dans le classement par revenu.

La difficult d’appr ciation exacte du niveau de revenu, pourrait s’expliquer par l’instabilit
des revenus. En effet, plus de 80% des ménages considèrent que leur niveau de revenu est
instable et 32% pensent qu’il est m me tr s instable.

La proportion de m nages qui consid rent que leur niveau de vie s’est d grad en 2001 par
rapport à l’ann e pr c dente (36 %) est sup rieure à celle de ceux qui consid rent qu’il s’est

4 La taille moyenne des ménages est de 6 personnes
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
22

amélioré (19,2 %). Le solde d’opinion sur cette question est n gatif de -16,8 %. La perception
est encore plus pessimiste en ce qui concerne le niveau de vie des autres

Si près du quart de la population de la ville de Bamako est considéré comme pauvre, il
apparaît que près du tiers sont dans des conditions financières difficiles, dont 22% sont
oblig s de s’endetter pour survivre. Cette tranche de la population b n ficie en r alit des
appuis de la société sous forme de prêts ou de subventions. La solidarité malienne se
manifeste d’ailleurs plus sous forme d’aide que de pr t.

Tableau N°19 : Conditions de vie des ménages de Bamako en 2001
Niveau de vie Niveau de vie en
Opinions de l’ volution du niveau de vie des m nages
du ménage
général
Améliorer
19,2
13,1
Maintenu
44,8
46,2
Dégradé
36,0
40,7
Total
100,0
100,0


Graphique : N°15


Personnes ressources en cas de difficulté


ONG
2,9

Autres
7,2

Assiciation religieuse
9,4


Voisinage
20,2

Amis et relations
49,6

Famille
61,6


0
10
20
30
40
50
60
70

L’enqu te a r v l qu’en cas de difficult , le cercle familiale demeure le premier recours pour
61,6% des ménages. Pour près de la moitié des ménages (49,6%) les amis et relations
constituent le deuxi me moyen de recours. L’appui des associations et autres organismes
d’appui, tel que les banques reste tr s limit aupr s des m nages.

En résumé, près de neuf habitants sur dix de la ville de Bamako considèrent que la lutte
contre la pauvreté est une priorité pour le Mali. Près du quart de la population vivent
difficilement. L’enqu te a r v le, que l’indicateur le plus significatif pour mesurer l’ tat
de pauvreté est « la pris de trois repas par jour ». 26% des ménages déclarent ne pas
pouvoir prendre trois repas par jour et 22,3% sont oblig s de s’endetter assez souvent et
essentiellement auprès des parents ou des amis, pour vivre.

Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
23


CONCLUSIONS

Avec l’av nement de la d mocratie en 1991, l’Ecole et la Sant ont connu de v ritables
mutations li es à l’essor des entreprises priv es et associatives. Celles-ci contribuent de plus
en plus à la satisfaction des besoins fondamentaux de nos populations.

Pour rendre la soci t malienne plus juste, les habitants de la capitale pr conisent dans l’ordre
de priorité,:
- la reconnaissance des gens par le mérite,
- la garantie des besoins de base,
- l’ limination des in galit s de revenu.

Au faite, 89% des enqu t s pensent, qu’il est possible d’ liminer les in galit s de revenu,
94% croient à la possibilité de satisfaire aux besoins de base de la population et à la mise en
place d’un syst me de reconnaissance selon les m rites.

L’enqu te a permis de cerner la vision prospective des Bamakois pour les 10 prochaines
années. La première priorité pour les enquêtés est le maintien de l’ordre public dans le pays.
La deuxième priorité est la lutte contre la hausse des prix. En terme de première et deuxième
priorité, il apparaît, que ces deux besoins constituent les préoccupations essentielles de 80%
des populations enquêtées. Autant le malien est jaloux de sa sécurité, autant il constate que
son pouvoir d’achat est fragile. Les Bamakois souhaitent pr server tout d’abord la paix et la
qui tude, avant de d fendre le pouvoir d’achat.

Les problèmes de Gouvernance et de Démocratie mesurés à travers les phénomènes de
« participation des citoyens aux affaires publiques » et de « libert d’expression », sont
considérés pour moins de 15% de la population comme première priorité, et pour moins
de 35%, comme deuxième priorité.

Tableau N° 20: Priorité de la population au cours des 10 prochaines années

Sexe
Quintile de revenu

Masc.
Fém.
Total
1
2
3
4
5
1ères priorités








Maintenir l'ordre dans le pays
56,8
56,8
56,8
58,4
50,0
52,1
56,1
59,6
Combattre la hausse des prix
28,3
33,6
30,9
28,5
34,4
37,5
31,6
27,6
Augmenter la participation des citoyens
11,1
7,2
9,2
9,5
9,4
8,4
9,3
9,5
Garantir la liberté d'expression
3,7
2,5
3,1
3,7
6,3
2,0
3,0
3,3
2èmes priorités








Maintenir l'ordre dans le pays
22,7
25,0
23,8
22,2
31,3
26,7
26,0
21,4
Combattre la hausse des prix
43,3
46,6
44,9
45,5
50,0
42,2
46,7
44,4
Augmenter la participation des citoyens
21,4
19,5
20,5
19,4
9,4
23,0
19,6
21,3
Garantir la liberté d'expression
12,5
8,9
10,8
13,0
9,4
8,0
7,7
13,0

En définitive, les r sultats de cette enqu te nous enseignent à bien des gards sur l’opinion de
la population de la capitale sur l’ tat de la d mocratie et de la gouvernance au Mali. 5

5 L’ambigu t de certains r sultats peut tre attribu e aux faiblesses du questionnaire. Bien de concepts utilis s
sont abstraits (droit de l’homme, gauche-droite, transparence des politiques, etc.). Des traductions de certains
concepts ont t effectu es lors de la formation des enqu teurs. Ces efforts n’ont pas emp ch les diff rentes
interprétations de certaines notions par les enquêteurs qui avaient en charge la traduction du questionnaire en
Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
24


L’administration malienne souffre ind niablement d’un d ficit de communication qui
explique la critique un peu systématique envers la corruption, la transparence dans la gestion
des affaires économiques ou la prise en compte des aspirations des populations dans la
formulation des politiques économiques.

La faiblesse du niveau de participation aux lections s’explique en grande partie par la non
inscription des citoyens sur la liste lectorale. L’enqu te r v le que plus du tiers des habitants
n’a pas t inscrit. En r alit , c’est tout l’aspect organisationnel des lections qui est en cause
(non inscription, probl me de distribution de carte d’ lecteur, difficult s d’acc s aux bureaux
de vote, etc.) et qu’il convient de revoir pour am liorer la participation des citoyens aux
élections .

Une large diffusion de ces résultats auprès des populations semble aujourd’hui indispensable
pour remercier ces habitants de leurs efforts de participation à ces différentes enquêtes. Une
nouvelle enqu te permettra non seulement d’am liorer et d’adapter les questionnaires, mais
aussi d’appr cier l’ volution des différents indicateurs.



bambara auprès des populations. Ainsi, certaines questions très liées ont donné des résultats divergents. Il
conviendrait de noter ces questions afin d’am liorer les formulations dans les prochaines op rations.

Enquête 1-2-3, « Rapport Démocratie et Gouvernance au Mali en 2001», DNSI
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