Les déterminants de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali en 2011

REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple - Un But – Une Foi
- - - - - - - - -

MINISTERE DE

L’AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE ET DE LA
POPULATION
- - - - - - - - -

INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE





CAHIER DE l’INSTAT1




1 Les analyses et opinions émises dans ce document sont cel es des auteurs et n’engagent pas l’INSTAT.



1


SOMMAIRE
Les déterminants de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali en 2011 _ 4
Sigles et abréviations ___________________________________________________ 5
1. Introduction _________________________________________________________ 6
2. Mesure de la pauvreté ________________________________________________ 8
3. Elaboration de l’Indice Composite de Pauvreté (ICP) ____________________13
4. Profils de pauvreté __________________________________________________15
5. Résultats économétriques des déterminants ___________________________21
6. Conclusion _________________________________________________________30
Références bibliographiques ____________________________________________32
Ef ets genre sur la structure de consommation des ménages au Mali en 2014 :
Application de la courbe d’Engel _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 36
Sigles et abréviations __________________________________________________37
1.- Introduction _______________________________________________________38
2.- Méthodologie et données ____________________________________________39
3.- Résultats __________________________________________________________41
4.- Conclusion _________________________________________________________70
Références bibliographiques ____________________________________________71
Genre et conditions de vie des ménages du Mali en 2014 : Analyse selon le sexe
du chef de ménage _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _74
Sigles et abréviations __________________________________________________75
1.- Introduction _______________________________________________________76
2. Méthodologie et données _____________________________________________77
3. Résultats ___________________________________________________________78
4.- Conclusion _________________________________________________________93
Références bibliographiques ____________________________________________94






2



REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple - Un But – Une Foi
- - - - - - - - -

MINISTERE DE
L’AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE ET DE LA
POPULATION
- - - - - - - - -

INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE





Les déterminants de la pauvreté monétaire et non monétaire au
Mali en 201
Seydou Mous a Traoré, Ibrahima Gacko, Diakaridia Dembélé et As a Doumbia Gakou






3



Les déterminants de la pauvreté monétaire et
non monétaire au Mali en 2011 Seydou Mousa Traoré
Ibrahima Gacko
Diakaridia Dembélé
et As a Doumbia Gakou
La présente étude se propose d’examiner les déterminants de la pauvreté
monétaire et non monétaire au Mali à partir de l’enquête modulaire et permanente
auprès des ménages (EMOP) de 2011.
Au Mali, la pauvreté non monétaire des ménages (65,6%) est plus ac entuée que
la pauvreté monétaire (35%). L’analyse descriptive des profils révèle les mêmes
conclusions concernant la pauvreté monétaire et non monétaire selon lesquel es la
pauvreté est es entiel ement rurale, touchant davantage les ménages dirigés par
un homme. Les deux formes de pauvreté sont positivement cor élées avec l’âge du
CM, la tail e du ménage et négativement cor élées au niveau d’étude.
Les principaux déterminants de la pauvreté monétaire au Mali sont la région, la
tail e du ménage, le niveau d’éducation du CM, et l’activité agricole comme
oc upation principale du CM. En milieu urbain, toutes les régions ont un niveau
de vie supérieur à celui de la région de Ségou, exception faite pour les régions de
Sikas o (inférieur) et Gao (non significatif). En milieu rural, les résultats ne sont
significatifs que pour la région de Kayes, de Tombouctou et Kidal qui ont toutes
une situation plus meil eure que cel e de Ségou. La tail e élevée du ménage
augmente le risque d’être pauvre. Les CM travail ant dans le secteur agricole ont
significativement plus de risque d’être pauvres que les ménages non agricoles.
Enfin, la probabilité de devenir pauvre diminue quand le niveau d’étude du CM
augmente.
Les principaux déterminants de la pauvreté non monétaire sont la région, le sexe,
le niveau d’étude et l’activité agricole comme oc upation principale du CM. Les
conclusions sont analogues à cel e de la pauvreté monétaire pour le niveau
d’éducation et l’activité agricole comme oc upation principale du CM. Par rapport
aux ménages vivant dans les milieux urbains de la région de Ségou, ceux des
autres régions ont moins de risque d’être pauvres à l’exception de Tombouctou
(situation plus grave) et Mopti (non significative). Quant aux milieux ruraux, le
même constat est fait à l’exception de Mopti et de Tombouctou où l’inverse est
observé et de Gao qui s’est révélé non significatif. La pauvreté non monétaire est
plus importante pour les ménages dirigés par un homme que ceux dirigés par une
femme.




4


Sigles et abréviations
ACM
Analyse des Cor espondances Multiples
ACP
Analyse des Composantes Principales
AFC
Analyse Factoriel e des Cor espondances
AFRISTAT Observatoire Économique et Statistique d’Afrique Subsaharienne
AUC
Area Under Curve
CFA
Communauté Financière Africaine
CM
Chef de Ménage
Cadre Stratégique pour la Crois ance et la Réduction de la
CSCRP Pauvreté
CSLP
Cadre Stratégique de Lut e contre la Pauvreté
DEAE
Division des Etudes et Analyses Economiques
DNSI
Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique
ELIM
Enquête Légère Intégré auprès des Ménages
EMEP
Enquête Malienne de l’Evaluation de la Pauvreté
EMOP
Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages
FGT
Foster, Gre r et Thorbecte
ICP
Indice Composite de Pauvreté
IDH
Indice de Développement Humain
INSTAT Institut National de la Statistique
IPH
Indicateur de Pauvreté Humaine
OCDE
Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ODHD Observatoire du Développement Humain Durable
OMD
Objectifs du Mil énaire pour le Développement
OR
Odds Ratio
PEP
Politiques Economiques et Pauvreté
PIB
Produit Intérieur Brut
PNUD
Programme des Nations Unies Pour le Développement
PPA
Parité du Pouvoir d’Achat
QUIBB Questionnaire des Indicateurs de Base de Bien-être
RGPH
Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SNLP
Stratégie Nationale de Lut e contre la Pauvreté
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine





5


1. Introduction
Avec une population de 14 528 662 habitants selon le Recensement Général de la
Population et de l’Habitat (RGPH) de 2009 sur une superficie de 1 241 238 Km2,
le Mali est un pays de l’Afrique de l’Ouest appartenant à l’union économique et
monétaire ouest africain (UEMOA)2. La population est es entiel ement jeune, vit
principalement en milieu rural3 (77,5%), est mal dotée en termes d’équipements et
d’infrastructures, évolue dans l’informel et exerce principalement l’agriculture
comme activité productive. Sur le plan macroéconomique, le pays a enregistré un
taux de crois ance réel e moyen de 5,4%4 au cours de la période 2001-2011. En
2011, le PIB nominal par tête s’élevait à 348 313 FCFA5 avec un taux d’inflation
de 3%.
Le concept de pauvreté intéres e aujourd’hui tous les acteurs de la société entre
autres la société civile, les gouvernements, les chercheurs et les institutions. La
thématique de la pauvreté figure au centre des Objectifs du Mil énaire pour le
Développement (OMD) à travers l’objectif 1 visant à réduire l’extrême pauvreté et
lut er contre la faim à l’échéance 2015. Un objectif intermédiaire est notamment
de diminuer de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à
1,25 $ par jour. El e reste également une priorité pour les nouveaux Objectifs de
Développement Durable (ODD) et l'Agenda post-2015 à travers son objectif qui
vise à « met re fin à la pauvreté sous toutes ses formes et partout ».

La pauvreté demeure un phénomène complexe, multidimensionnel et dif icilement
mesurable. En ef et, les dif érents acteurs la perçoivent dif éremment rendant les
débats compliqués et faisant ainsi res ortir ses dif érentes formes. Dans ce
document l’ac ent sera mis sur les formes monétaire et non monétaire de la
pauvreté.

S’agis ant de la pauvreté monétaire, un individu est pauvre lorsque son niveau de
revenu ou de consommation est inférieur à un certain niveau considéré comme un
minimum raisonnable appelé « seuil ou ligne de pauvreté ». La Banque mondiale
est l’un des partisans de cet e approche et a entrepris plusieurs investigations sur
la question. L’approche monétaire est la plus utilisée par les pays pour
appréhender la pauvreté. Cependant, cet e approche se heurte à de nombreuses
critiques, entre autres son aspect unidimensionnel. En ef et, selon le PNUD «la
pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel – un manque de revenus
pouvant être résolu de façon sectoriel e. Il s’agit d’un problème multidimensionnel
qui néces ite des solutions multisectoriel es intégrées»6. La Banque mondiale
reconnait également que la pauvreté a de multiples facet es.

2 L'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est une organisation sous-régionale cré e le 10 janvier 1994 ayant
en commun l’usage d’une monnaie unique, le FCFA (1 EURO = 655,9570 FCFA). El e compte actuel ement huit États membres :
Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bis au, Mali, Niger, Sénégal et Togo (ht p:/ www.uemoa.int).
3 Zones urbaines composées des communes urbaines des col ectivités ter itoriales et des localités d’au moins 5 000 habitants et zones
rurales composées des communes rurales des col ectivités ter itoriales et des localités de moins de 5 000 habitants.
4 Source : Comptes économiques, Institut National de la Statistique du Mali- INSTAT-
5 Soit 595 $ (au taux 1 $= 585,68 FCFA).
6 Rapport Vaincre la pauvreté humaine (2000) du PNUD,



6



La pauvreté non monétaire souvent appelée pauvreté multidimensionnel e vient
pal ier le coté unidimensionnel de la pauvreté monétaire. Le principe fondamental
de la mesure de cet e forme de pauvreté consiste à élaborer un indicateur
composite à partir de plusieurs dimensions entre autres sanitaire, sociale,
économique, culturel e etc.

Par ail eurs, l’Afrique est le continent où la proportion des pauvres est la plus
élevée et où l’on rencontre diverses formes de pauvreté. Cet e situation est encore
plus grave en Afrique subsaharienne. Selon la Banque mondiale, en 2011, 46,8%
de la population vivait en des ous du seuil de 1,25 $ (PPA) par jour contre 14,5%
pour le monde. En ce qui concerne le Mali, ce phénomène est une réalité majeure
avec plus de la moitié de la population (50,6%) vivant en des ous de ce seuil en
2010. C’est pourquoi la lut e contre la pauvreté est une priorité pour les autorités
maliennes et est ainsi inscrite dans les politiques de développement économique
et social à travers la Stratégie Nationale de Lut e contre la Pauvreté (SNLP)7 et
le Cadre Stratégique de Lut e contre la Pauvreté (CSLP)8.

Parmi les nombreuses études menées sur la pauvreté au Mali, selon ODHD (2006),
deux maliens sur trois sont pauvres monétairement et la pauvreté est un
phénomène es entiel ement rural, plus ac entuée dans les régions à fortes
potentialités agricoles. Le manque de nour iture est la principale manifestation
de la pauvreté monétaire. Selon Koloma (2008), l’approche multidimensionnel e
cor obore les conclusions de l’approche monétaire au Mali mais relativise cel es
concernant la problématique du genre. Backiny-Yetna et al. (2009) ont montré que
le taux de pauvreté monétaire a bais é entre 2001 et 2006 grâce aux performances
réalisées dans le domaine de l’agriculture et de l’extraction aurifère malgré une
tendance à la haus e du nombre de pauvres (notamment les agriculteurs). En
outre, la pauvreté en termes de conditions de vie des ménages a bais é entre 2001
et 2006 au Mali ; el e reste un phénomène es entiel ement rural, ac ompagnée
d’inégalités entre les clas es sociales et régionales (Dabitao et al., 2011). Enfin,
Gacko et al. (2014) ont montré une bais e de la pauvreté monétaire et non
monétaire sur la période 2001-2011 suivie d’une aggravation entre 2011 et 2013
pouvant être imputée à la crise politico-sécuritaire, institutionnel e et alimentaire
de 2012. La pauvreté est positivement cor élée avec l’âge du chef de ménage et la
tail e du ménage, et négativement cor élée avec le niveau d’étude. El e touche
davantage les ménages dirigés par un homme que ceux dirigés par une femme.


7 Le gouvernement du Mali a élaboré en juil et 1998 la Stratégie Nationale de Lut e contre la Pauvreté (SNLP). La SNLP avait pour
objectif principal d’améliorer les conditions de vie des maliens, en particulier les plus démunis.
8 Le Cadre Stratégique de Lut e contre la Pauvreté (CSLP) fut adopté le 29 mai 2002 au Mali. Cet e première génération du CSLP
(CSLP I) avait pour objectif de réaliser une forte crois ance économique (6,7 % en moyenne) afin de réduire l’incidence de la
pauvreté de 63,8 % en 2001 à 47,5% en 2006. A l’is u de l’exécution du CSLP I, il a été élaboré en fin 2006 la deuxième génération
du CSLP (CSLP I ) sous le nom de Cadre Stratégique pour la Crois ance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) couvrant la période
2007-2011. Ce document constitue l’unique cadre de référence des politiques et stratégies de développement de l’Etat à moyen terme.
Il a pour objectif général de stimuler une crois ance de 7 % en moyenne pour améliorer le bien-être des populations maliennes.



7


Ce document a pour objectif d’analyser les déterminants de la pauvreté monétaire
et non monétaire au Mali en 2011 à partir des données de l’Enquête Modulaire et
Permanente auprès des Ménages (EMOP, 2011). En ef et, les analyses conduites
jusque là sur les déterminants de la pauvreté au Mali se sont es entiel ement
penchées sur l’approche monétaire omet ant l’approche non monétaire. Combiner
les deux approches nous permet ra de proposer des résultats complémentaires aux
analyses initialement menées et identifiera d’autant mieux les politiques idoines
à mener pour lut er contre la pauvreté.

De plus, ce document s’inscrit dans le cadre de la valorisation des données de
l’enquête EMOP. En ef et, l’EMOP est un dispositif permanent de col ecte mis en
place par l’INSTAT avec l’appui technique et financier de la Suède pour répondre
aux besoins de suivi-évaluation du Cadre Stratégique pour la Crois ance et la
Réduction de la Pauvreté ainsi que des programmes sectoriels mis en œuvre par
le pays. L’enquête traite plusieurs thèmes entre autres les caractéristiques
sociodémographiques de la population, l’éducation, la santé, l’emploi, le logement,
la sécurité alimentaire et les dépenses de consommation des ménages. La méthode
de sondage appliquée pour l’EMOP est la méthode stratifiée à deux degrés dont
l’unité primaire est la section d’énumération (SE) et l’unité secondaire, le ménage.
L’EMOP 2011 utilise une tail e d’échantil on de 7176 ménages.

Pour cela, la méthodologie utilisée visera à appréhender la pauvreté (monétaire et
non monétaire) à partir des indices de Foster, Greer et Thorbecte (FGT). Les
dépenses de consommation par tête des ménages seront à cet ef et utilisées comme
indicateur de bien-être monétaire. Quant au bien-être non monétaire, un indice
composite de pauvreté (ICP) sera élaboré à partir de la méthode d’analyse des
cor espondances multiples (ACM). Les déterminants de la pauvreté seront
identifiés à partir de la régres ion linéaire.

Le document se présente comme suit. Après la présentation des méthodes de
mesure de la pauvreté au niveau de la section 2, la section 3 présentera les
résultats du calcul de l’ICP. La section 4 présentera les profils de pauvreté
monétaire et non monétaire. La section 5 quant à el e exposera les déterminants
de la pauvreté monétaire et non monétaire. Enfin, la section 6 conclura.
2. Mesure de la pauvreté
Préalablement à l’analyse de la pauvreté, il est important de comprendre comment
el e est appréhendée. Plusieurs débats tournent autour de cet e question. Ce qui
peut être retenu de ces débats est que la mesure de la pauvreté (monétaire ou non
monétaire) requiert trois éléments (i) l’indicateur de bien-être (i ) le seuil (ligne)
de pauvreté (i i) une mesure (indice agrégé) de la pauvreté.
L’objectif de cet e partie est d’exposer ces éléments.



8


2.1. Indicateur de bien-être
Dans ce présent document, deux indicateurs de bien-être seront utilisés : un
indicateur de bien-être monétaire et un indicateur de bien-être non
monétaire respectivement pour la pauvreté monétaire et non monétaire.

En ce qui concerne le bien-être monétaire, les indicateurs couramment utilisés par
les analystes de la pauvreté sont le revenu et la consommation. Si l’utilisation du
revenu est fortement recommandée dans les pays développés, dans les pays en
développement et en particulier les Etats membres d’AFRISTAT c’est plutôt la
dépense de consommation qui est recommandée pour plusieurs raisons. Coudouel
et al. avancent les arguments suivants (i) la consommation est naturel ement liée
au bien-être des individus (i ) la consommation est plus stable dans le temps que
le revenu (i i) la consommation est plus facilement mesurable que le revenu (i i )
la consommation peut résumer la capacité du ménage à couvrir ses besoins
fondamentaux.
Ainsi la consommation sera utilisée dans ce document comme indicateur de bien-
être monétaire. L’unité d’analyse sera le ménage. Pour tenir compte de la structure
et de la composition des ménages, les statisticiens ont recours à une échel e
d’équivalence. En ef et, un ménage composé de trois personnes, deux adultes et un
enfant, ne peut pas avoir la même consommation qu’un ménage composé de trois
adultes. L’utilisation d’une échel e d’équivalence permet d’obtenir une
consommation par équivalent-adulte qui prend en compte les dif érences de
composition et de structure entre les ménages. Il s’agit donc d’un système de
pondération at ribuant un coef icient à chaque membre du ménage normalisé à
‘’1’. On parle ainsi du nombre d’unités de consommation en équivalent-adulte.
Plusieurs échel es ont été développées par des organisations entres autres OCDE,
Oxford et FAO. L’utilisation de ces échel es standards peut ne pas refléter la
structure des ménages d’un pays donné. Etant donné que le Mali ne dispose pas
sa propre échel e d’équivalence, la dépense de consommation par tête sera utilisée.
Cependant, il faut noter que cet e méthode consiste à ac order la même
pondération à la consommation de chaque membre du ménage.

En ce qui concerne le bien-être non monétaire, plusieurs approches existent; entre
autres les approches fondées sur la théorie des ensembles flous, sur le critère
d’entropie, sur le critère d’inertie, l’indice de pauvreté Humaine (IPH) proposé par le
PNUD.
Dans ce présent document, l’approche d’inertie sera utilisée pour élaborer un
indicateur de pauvreté non monétaire appelé indice composite de pauvreté (ICP).
Cet e approche utilise les techniques d’analyse factoriel e, comme l’Analyse en
Composante Principale (ACP), l’Analyse des Cor espondances Multiples (ACM)
etc.
L’avantage de cet e approche d’inertie est qu’el e permet e de réduire l’arbitraire
dans la structure des pondérations ou des seuils de pauvreté fixés pour chaque
item (Filmer et Pritchet 2001, As elin 2002, Sahn et Stiefel 2001), qui devient



9


endogène à l’analyse. Aus i pour As elin (2002), cet e approche évite la redondance
dans le choix des dimensions pertinents de la pauvreté.
La formule de l’ICP de As elin sera privilégiée pour déterminer l’indicateur sur le
premier axe factoriel. Il convient alors de transformer toutes les modalités des
variables entrant dans l’analyse en indicateurs binaires codés en 0 ou 1, donnant
au total P modalités.
Si l’on considère que les ménages sont indicés par i et la valeur de l’ICP pour
le ménage i. La forme fonctionnel e de l’ est donnée par la formule suivante :
=
, (1)

Avec K le nombre de variables utilisées, Jk le nombre de modalités de la variable
k, le poids (co rdonnées factoriel es sur le premier axe) normalisé (Score / 1
avec 1 la valeur propre de l’axe 1). , Indicateur binaire 0/1, prenant la valeur 1
lorsque le ménage i a la modalité jk et 0 sinon.

2.2. Seuils de pauvreté
La méthode de calcul du seuil de pauvreté dif ère selon la forme de pauvreté. Il
sera présenté ici les méthodes qui seront utilisées pour déterminer nos seuils de
pauvreté : monétaire et non monétaire.

Le seuil de pauvreté se définit comme étant la ligne ou la limite en des ous de
laquel e un ménage ou un individu est considéré comme pauvre.

En ce qui concerne le seuil monétaire, ce document ne se préoc upe pas de calculer
un nouveau seuil. Il utilisera le seuil de pauvreté monétaire de 175 513 FCFA
calculé par l’INSTAT avec les données de l’Enquête EMOP 2011 (Document
d’Etude et d’Analyse Economiques-DEAE N°1-) et à partir de l’approche absolue
et précisément à la méthode des coûts des besoins es entiels.

Plusieurs méthodes existent pour déterminer le seuil de pauvreté non monétaire.
Dans ce document, la méthode de clas ification hiérarchique sera utilisée. Dans
cet e partie, l’objectif étant de déterminer une ligne qui sépare les pauvres des non
pauvres, il sera question de partitionner les ménages en deux groupes homogènes
(pauvre et non pauvre). Le seuil de pauvreté non monétaire sera déterminé à partir
de la formule suivante :

é
= ∗ + ∗ (2)
Avec
P1 : Poids de la clas e des pauvres
P2 : Poids de la clas e des non pauvres
C1 : Valeur Maximale de l’ICP de la clas e des pauvres



10


C2 : Valeur minimale de l’ICP de la clas e des non pauvres

2.3. Mesure de la pauvreté
Une fois le seuil et l’indicateur de bien-être définis, l’étape suivante consiste à
déterminer une mesure de pauvreté. Une mesure de pauvreté est un indice agrégé
qui permet d’avoir une idée sur la situation de la pauvreté au niveau d’une zone
donnée. C’est aus i une fonction de l’indicateur de bien-être et sa valeur varie
entre 0 et 1. Lorsque l’indice est égale à 0, toute la population est non pauvre et
s’il est égal à 1, toute la population est pauvre.
Pour mesurer la pauvreté plusieurs indices ont été élaborés par des chercheurs.
Dans cet e étude, l’at ention sera ac ordée à la clas e d’indices FGT. Ces indices
se révèlent être aujourd’hui les plus utilisés par la communauté internationale en
matière d’analyse de la pauvreté.
La clas e d’indices FGT a été élaborée en 1984 par Foster, Greer et Thorbecte. La
formule générale est :
∝ = 1 ∗
− ∝(3)
=1
Avec
q : nombre de pauvres dans la population
n : tail e de la population
z : le seuil de pauvreté
α : le degré d’aversion pour la pauvreté (est un nombre entier supérieur ou égal à
0)
Yi : l’indicateur de bien-être
 Si α=0, on a :

FGT0 = = (4)
FGT0 cor espond à l’indice H encore appelé l’incidence de la pauvreté qui
cor espond à la proportion des pauvres dans la population totale. Cet indice
présente quelques limites bien qu’il soit sol icité par les chercheurs à cause de sa
simplicité à être mise en œuvre. Entre autres limites, il ne prend pas en compte
les écarts individuels. Aus i, l’indice H ne respecte pas « l’axiome de monotonie9 »
es entiel pour les indicateurs de pauvreté.
 Si α=1, on a :
1 = 1 ∗
− = 1∗ − = ∗ ( )
=1
=1

Avec I = ∗∑
( )
L’indice I mesure l’écart relatif moyen des pauvres au seuil de pauvreté. L’indice
FGT1 appelé profondeur de la pauvreté ou encore l’écart de la pauvreté est le

9 Toutes choses égales par ail eurs, une réduction de l’indicateur de bien-être d'un individu se trouvant en-des ous de la ligne de
pauvreté doit ac roître la mesure de pauvreté (Sen).



11


produit de l’indice H et de l’indice I. Il mesure l’écart entre l’indicateur de bien-
être et le seuil de pauvreté. Cet indice vérifie l’axiome de monotonie mais pas
l’axiome de transfert10.
En termes de politique, la profondeur de la pauvreté donne les res ources
néces aires pour extraire tous les pauvres de leur situation par le biais des
transferts de liquidités.
 Si α=2, on a :
2 = 1 ∗
− 2( )
=1
L’indice FGT2 appelé sévérité de la pauvreté mesure l’écart au car é de l’indicateur
de bien-être et le seuil de pauvreté. En outre, l’écart de pauvreté au car é prend
en compte l’inégalité parmi les pauvres.



10Axiome de transferts : un transfert de l’indicateur de bien-être entre une personne qui se trouve en des ous de la ligne de pauvreté
et une personne qui est plus riche doit ac roître la mesure de pauvreté (Sen).



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3. Elaboration de l’Indice Composite de Pauvreté (ICP)
3.1. Les variables de l’Indice Composite de Pauvreté
L’élaboration de l’ICP néces ite un certain nombre de variables couvrant plusieurs
dimensions. Le tableau 1 contient la liste préliminaire des variables pour l’ICP.
Tableau 1:Liste préliminaire des variables de l’ICP
Variables
Variables
1. Energie
5. Eléments de confort, d’équipement et
autres actifs
Mode d'éclairage
Char et e
2. Education
Climatiseur
Alphabétisation
Parabole
3. Eau et As ainis ement Ordinateur
Mode
d'approvisionnement en eau
Ventilateur
Type d'aisance
Voiture

Vélo
4. Habitat
Moto
Nature des murs
Réfrigérateur
Matériaux du toit
6. Communication
Nature du sol
Téléphone
Statut d'oc upation du
logement
Télévision
Source cuisine
Radio

3.2. Analyse des cor espondances multiples (ACM)
L’ACM s’est déroulée en deux étapes. La première étape consiste à sélectionner les
variables qui répondent au critère de consistance Ordinale Sur le Premier Axe
(COPA) qui stipule que le bien-être des ménages se dégrade en pas ant d’une
situation de non pauvreté à une situation de pauvreté tout au long de l’axe.
L’application de ce critère (COPA) a entrainé la suppres ion de deux variables
dans l’analyse ; à savoir la pos es ion de char et e et la pos es ion de bicyclet e.
La deuxième ACM a été réalisée sur la base des variables sélectionnées à l’is u du
test COPA ef ectué en amont.
Le tableau 2 présente l’histogramme des valeurs propres. Il res ort de l’analyse de
ce tableau que le premier axe représente 19,33% de l’inertie totale et le deuxième
axe 7,47%. Le premier plan représente donc environ 26,79% de l’inertie totale.

Tableau 2:Valeurs propres et histogramme



13


















14




Graphique 1: Le nuage des variables selon le premier plan

Le premier axe contribue à au moins 19% de l’information oppose deux catégories
de ménages (graphique 1).
D’un côté, les ménages vivants en milieu urbain qui ont facilement ac ès à
l’éducation, à l’information, à l’électricité, à la téléphonie, à l’eau potable, avec des
logements en dur et très souvent en location; et de l’autre coté, les ménages vivants
en milieu rural qui, contrairement aux ménages is us du milieu urbain ont un
ac ès limité à l’éducation, à l’information, à l’électricité, à la téléphonie, à l’eau
potable, avec des logements en banco et généralement propriétaires.
De cet e analyse, il res ort que l’axe 1 reflète bien la situation de bien-être, donc
de la pauvreté. L’axe 2 quant à lui oppose également deux catégories de ménages.
3.3. Calcul du seuil non monétaire
Pour le calcul du seuil non monétaire, une clas ification hiérarchique a été
ef ectuée selon les variables de l’ICP en vue de dégager deux clas es : les pauvres
et les non pauvres. Ce seuil a été calculé à partir de la formule indiquée dans la
partie méthodes.
4. Profils de pauvreté
Dans cet e partie, les profils de pauvreté monétaire et non monétaire des ménages
en 2011 seront déterminés à partir des données de l’EMOP de 2011.



15




Les ménages sont plus exposés à la pauvreté non monétaire qu’à cel e monétaire
au niveau national et selon toutes les caractéristiques (région, milieu, sexe etc.) en
2011. Le taux de pauvreté monétaire est de à 35% contre 65,6% pour cel e non
monétaire (tableau 3 et graphique 2).
4.1. Pauvreté et Région
Le taux de pauvreté monétaire est plus faible dans la région de Kidal (4,1%) et le
district de Bamako (8,8%) et suivi par les régions de Kayes (26,8%) et Gao (32,5%).
La plupart des régions a un taux de pauvreté compris entre 32% et 43% ; il s’agit
notamment des régions de Koulikoro (38,2%), Sikas o (43%), Ségou (42%) et
Tombouctou (37,9%). C’est dans la région de Mopti que la situation est plus grave
en termes de pauvreté monétaire avec plus de la moitié (50,5%) des ménages
vivant en des ous du seuil national de pauvreté (carte 1).
Tout comme la pauvreté monétaire, la pauvreté non monétaire est moins
ac entuée dans le district de Bamako (22,9%) et la région de Kidal (23,9%). Un
deuxième groupe de régions constitué de Kayes, Koulikoro, Sikas o et Gao
enregistre un taux de pauvreté compris entre 66,1% et 70,8% contre 77,2% dans
la région de Ségou. Le dernier groupe est composé des régions ayant les taux de
pauvreté les plus élevés, à savoir Mopti (86,5%) et Tombouctou (85,5%).
Carte 1: Répartition spatiale du taux de pauvreté monétaire et non monétaire au
Mali en 2011














4.2. Pauvreté et Milieu de résidence
Les deux formes de pauvreté sont plus ac entuées en milieu rural en 2011.


L’incidence de pauvreté monétaire est de 40,1% en milieu rural contre 19,6% en
milieu urbain. Quant à la pauvreté non monétaire, le taux est de 73,8% en milieu
rural contre 40,4% en milieu urbain.



16


Graphique 2: Taux de pauvreté monétaire et non monétaire en 2011 selon le
milieu de résidence


80
73,8
70

60
50

40,1
40,4
Rural
40
30
Urbain

19,6
20
10
0

Tx de pauvreté monétaire
Tx de pauvreté nn monétaire

4.3. Pauvreté et Sexe
Les ménages dirigés par un homme sont plus frappés par le phénomène de
pauvreté monétaire et non monétaire que ceux dirigés par une femme. L’écart de
taux de pauvreté est de 12 points pour la forme monétaire (36,1% chez les ménages
dirigés par un homme et 24,1% par une femme) et de 8,4% pour la forme non
monétaire (66,3 % chez les ménages dirigés par un homme et 57,9% par une
femme). Le même constat est fait pour les autres indices FGT, à savoir la
profondeur et la sévérité. Au vu de ces écarts, nous pouvons penser que le concept
de féminisation11 n’est pas vérifié au Mali. Des éléments explicatifs peuvent
provenir du statut des femmes chefs de ménage. En ef et, au Mali, les femmes
chefs de ménage sont en général veuves, sans niveau d’instruction, la moitié
d’entre el es a plus de 50 ans et dirige des ménages de moins de 7 personnes. El es
bénéficient donc soit de pensions soit de leurs prises en charge par leurs enfants
(tableau 3).
4.4. Pauvreté et âge
Quels que soient les indices FGT considérés, les deux formes de pauvreté sont
positivement cor élées avec le groupe d’âge du CM (graphique 3).

11 La « féminisation de la pauvreté » est un concept qui remonte aux années 1970 et qui a été vulgarisé au début des années 1990,
notamment grâce aux recherches menées par des organismes des Nations Unies. Il a plusieurs sens, certains n’étant pas tout à fait
cohérents avec la notion d’évolution implicite au concept. La définition que nous proposons ici est conforme à de nombreuses études
menées récemment dans ce domaine : la féminisation de la pauvreté est une évolution du niveau de pauvreté qui s’ef ectue au
détriment des femmes ou des ménages ayant une femme à leur tête (Marcelo Medeiros et Joana Costa, Centre international pour
l’action en faveur des pauvres)



17


Graphique 3: Taux de pauvreté monétaire et non monétaire en 2011 selon le
groupe d’âge des chefs de ménage

80
70

57,9
58,6
60,6
69,0
73,5
60
50
40
35,8
37,9
42,6
30
20 15,7
23,9
10
0

15 à 24 ans 25 à 39 ans 40 à 49 ans 50 à 59 ans 60 ans et plus


Tx monétaire Tx non monétaire

4.5. Pauvreté et tail e des ménages
Quels que soient les indices FGT considérés, les deux formes de pauvreté touchent
davantage les ménages de grande tail e que ceux de tail e moyenne ou petite
(graphique 4).
En ce qui concerne la pauvreté monétaire, 4% des ménages de petite tail e (1 à 3
individus) sont pauvres contre 49,7% pour les ménages de grande tail e (11
individus et plus). En ce qui concerne la pauvreté non monétaire, le taux est de
53 ,4% pour les ménages de petite tail e contre 69,9% pour les ménages de grande
tail e. Toutefois, la contribution du groupe des ménages de petite tail e au taux
national est très faible (moins de 1% pour la pauvreté monétaire et 6,8% pour la
pauvreté non monétaire). Ceci s’explique par le fait qu’au Mali la tail e moyenne
des ménage est élevée (tail e moyenne : 11 personnes).
Graphique 4: Taux de pauvreté monétaire et non monétaire en 2011 selon la
tail e du ménage

8070
60
53,4
62,7
66,7
69,9
49,7
50
40
37,3
30
23,8
20
10
4,0
0

1 à 3 individus
4 à 7 individus 8 à 10 individus 11 individus et plus

Tx Monétaire Tx non monétaire




18


4.6. Pauvreté et niveau d’études
La pauvreté est négativement cor élée au niveau d’études du CM (graphique 5).
L’écart est important entre les ménages dont le chef a niveau supérieur par
rapport à ceux dont le chef n’a aucun niveau d’études. A titre d’il ustration, le taux
de pauvreté monétaire est de 66,5% pour les ménages dirigés par un CM sans
niveau d’études contre 4,4% pour les ménages dont le CM a un niveau supérieur.
Pour la pauvreté non monétaire, ces taux sont respectivement de 75,8% et 10,4%.
En outre, les ménages dirigés par un CM sans niveau d’études contribuent le plus
au taux de pauvreté national (monétaire : 93,6% et non monétaire : 90,9%).
Graphique 5: Taux de pauvreté monétaire et non monétaire en 2011 selon le
niveau d’études
80
75,8
70
60
50
41,7
42,6
40
30
20
17,1
19,2
10
4,8
4,4 10,4
0
-10
Aucun
Primaire
Secondaire
Supérieur
Tx Monétaire Tx non monétaire

4.7. Pauvreté et statut matrimonial
Au Mali, la pauvreté touche davantage les ménages déclarés ‘’mariés’ ou veufs que
les autres (tableau 3). En ce qui concerne la pauvreté monétaire, 36,5% des
ménages dirigés par un CM marié vivent en des ous du seuil de pauvreté
monétaire contre 29% pour les ménages dirigés par un veuf. Pour la pauvreté non
monétaire, ces statistiques représentent 66,4% pour les mariés et 65,1% pour les
veufs. Il faut souligner que les CM sont majoritairement mariés (89,3%) ce qui
rend leurs contributions au taux national importantes que ce soit sur le plan
monétaire (93%) ou non monétaire (90,4%).



19


Tableau 3: Profils de pauvreté monétaire et non monétaire en 2011
Répartition
Pauvreté
Pauvreté
Contribution relative
Monétaire
Non monétaire
Caractéristiques
Ménage P0 P1 P2 P0 P1 P2 P0 Mon. P0 Non Mon.
1.- Région
Kayes
11,7
26,8 7,5 3 66,1 35,5 23,2 9,0
11,8
Koulikoro
15,2
38,2 10,6 4,1 67 35,4 23,3 16,6
15,5
Sikas o
16,6
43 15,1 6,9 65,8 32,5 20 20,3
16,6
Ségou
15,5
42 12,4 4,9 77,2 46,1 31,6 18,5
18,2
Mopti
13,6
50,5 20,6 10,5 86,5 54,3 39,1 19,6
17,9
Tombouctou
6,7
37,9 8,4 2,5 85,5 55,6 39,8 7,2
8,7
Gao
5,4
32,5 8,4 3,1 70,8 41,9 28,9 5,0
5,8
Kidal
0,8
4,1 0,9 0,3 23,9 11,4 7,5
0,1
0,3
Bamako
14,6
8,8 1,8 0,6 22,9 5,5 1,9
3,7
5,1
2.-Milieu de résidence
Rural
75,4
40,1 12,9 5,6 73,8 42,3 28,8 86,2
84,8
Urbain
24,6
19,6 5,2 2,1 40,4 17,8 10,7 13,8
15,2
3.-Sexe
Masculin
90,9
36,1 11,4 4,9 66,3 37,1 25,1 93,7
91,9
Féminin
9,1
24,1 7 2,7 57,9 27,7 16,9 6,3
8,1
4.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
1,3
15,7 4,4 1,7 57,9 28,1 18,5 0,6
1,1
25 à 39 ans
24,6
23,9 6,9 2,7 58,6 29,7 19,4 16,8
22
40 à 49 ans
24,0
35,8 11,1 4,8 60,6 33,5 22,6 24,6
22,2
50 à 59 ans
21,6
37,9 11,5 4,8 69 38,6 25,8 23,4
22,7
60 ans et plus
28,5
42,6 14,3 6,4 73,5 42,9 29,2 34,7
32
5.- Tail e des ménages
1 à 3 individus
8,3
4 0,9 0,3 53,4 26,6 17,1 0,9
6,8
4 à 7 individus
32,4
23,8 6,1 2,3 62,7 32,5 21,2 22,1
31
8 à 10 individus
20,1
37,3 10,7 4,2 66,7 37,4 25,5 21,4
20,5
11 individus et
plus
39,2
49,7 17,3 7,9 69,9 40,9 27,8 55,6
41,8
6.- Niveau d'étude
Aucun
78,6
41,7 13,4 5,8 75,8 43,6 29,7 93,6
90,9
Primaire
10,0
17,1 3,8 1,3 42,6 15,3 7,6
4,9
6,5
Secondaire
6,1
4,8 1 0,3 19,2 5,7 2,3
0,8
1,8
Supérieur
5,3
4,4 0,6 0,1 10,4 2,9 1,2
0,7
0,8
7.- Statut Matrimonial
Marié
89,3
36,5 11,5 5 66,4 37,1 25,1 93
90,4
Célibataire
2,6
9,3 2,3 0,7 39,7 18,3 11,3 0,7
1,6
Divorcé
1,0
15,4 4,9 2 64,2 33,1 21,8 0,5
1,0
Veuf/ve
7,1
29 9,0 3,6 65,1 32,5 20,2 5,8
7,0
National
100,0
35 11 4,7 65,6 36,3 24,3 100,0
100,0
Source : EMOP 2011, calculs des auteurs
Note : P0 : incidence, P1 : Profondeur et P2 : Sévérité



20


5. Résultats économétriques des déterminants
L’identification des principaux facteurs qui af ectent la pauvreté est indispensable
pour une meil eure orientation des politiques publiques. L’objectif de cet e section
est de déterminer ces facteurs à partir des profils identifiés au préalable et des
caractéristiques socioéconomiques des ménages maliens. Pour cela, une étude
économétrique permet de dégager des tendances et de confirmer ou d’infirmer ces
dernières à partir des tests statistiques. De plus, l’outil économétrique présente
l’avantage de pouvoir quantifier cet impact.
5.1. Spécification du modèle
Les modèles de régres ion qualitative (logit et probit) sont généralement utilisés
pour identifier les déterminants de la pauvreté. Alors que l’utilisation d’une
méthode de régres ion qualitative suppose que l’on ne dispose pas d’information
sur la variable latente qui a permis de calculer la variable qualitative (Maddala,
1983). Dans ce cas, la variable dépense ou l’ICP qui a permis de calculer la
pauvreté est connue. Donc l’utilisation du modèle probit ou logit fera perdre une
certaine information. Pour éviter cet e perte d’information, la régres ion linéaire
sera utilisée pour identifier les déterminants de la pauvreté monétaire et non
monétaire. Les variables dépendantes sont le logarithme des dépenses de
consommation par tête divisé par la ligne pour la pauvreté monétaire et l’ICP
divisé par la ligne non monétaire pour la pauvreté non monétaire. Si l’on
représente par Xi le vecteur des variables indépendantes, la régres ion suivante
peut être calculée :
=
+
Avec k=1 pour la pauvreté monétaire et k=2 pour la pauvreté non monétaire ; Yi1 :
dépense de consommation par tête ; Yi2 : ICP ; Z1 : Seuil monétaire et Z2 : seuil non
monétaire ; εk : terme d’er eur ; i nombre d’observations ; et k est le vecteur des
paramètres du modèle à estimer.
Le modèle a été estimé selon le milieu de résidence (urbain et rural) afin de
permet re aux variables d’avoir des impacts dif érents et d’en faire une
comparaison.
5.2. Déterminants de la pauvreté monétaire
L’analyse des déterminants de la pauvreté monétaire est faite à partir du tableau
4.
Le lien entre la pauvreté monétaire et la tail e du ménage est significatif au seuil
de 1% en milieu urbain et rural. Une tail e élevée ac roît la probabilité des
ménages d’être pauvres. L’élasticité entre la dépense de consommation par tête
rapporté au seuil de 1% et la tail e du ménage est de -0,35 en milieu urbain et -
0,34 en milieu rural. En d’autres termes, quand la tail e du ménage augmente de
1% la dépense de consommation par tête bais e respectivement de 35% en milieu
urbain et 34% en milieu rural. Ces résultats confirment les études antérieures



21


réalisées au Mali (cel e de Backiny-Yetna et al. (2009) et dans plusieurs pays en
développement at estant le poids des charges démographiques sur le ménage
comme facteur explicatif de la pauvreté. Cet ef et doit être pris en compte dans les
politiques de population. Toutefois cel es-ci doivent prendre en compte les
sensibilités religieuses et culturel es de la population.
Quel que soit le milieu de résidence, le niveau d’éducation du CM agit
significativement sur la pauvreté monétaire des ménages. En milieu urbain, par
rapport à un CM sans niveau d’instruction, un ménage dirigé par un Chef de
niveau primaire améliore son niveau de vie monétaire de 38%, de 47% pour un
ménage dont le CM a un niveau secondaire et 94% pour un ménage dont le CM a
un niveau supérieur. En milieu rural, cet e augmentation est de 27% pour le
niveau primaire, 54% pour le niveau secondaire et 87% pour le niveau supérieur.
Ce résultat est non seulement en conformité avec le profil de pauvreté présenté
dans la section précédente mais également avec la théorie économique.
L’éducation est un facteur es entiel pour at eindre un niveau élevé de crois ance
économique néces aire pour le développement d’un pays. Plusieurs études ont
montré cet impact positif du niveau d’éducation des individus sur leurs revenus,
donc sur la pauvreté parmi lesquel es on peut citer cel es de Mincer (1974) et
Psacharopoulos (1993).
Le statut matrimonial n’a d’ef et significatif que pour les célibataires
comparativement aux ménages dirigés par un CM marié. L’ef et est similaire selon
le milieu de résidence at estant que la pauvreté monétaire est plus importante
dans les ménages dirigés par un marié que ceux dirigés par un célibataire. Un
ménage dirigé par un célibataire a un niveau de vie de l’ordre de 26% supérieur à
un ménage dirigé par un marié en milieu urbain et 44% en milieu rural. Ceci tient
du fait que les ménages dirigés par un CM marié sont de tail e plus grande, donc
de dépense par tête plus faible.
Le lien entre la pauvreté et les caractéristiques du marché du travail a été toujours
au centre des analyses des déterminants de la pauvreté. Compte tenu des données
disponibles et pour éviter les problèmes de multi-colinéarité dans le modèle, deux
caractéristiques du marché du travail ont été retenus notamment la situation
d’activité du CM et l’activité agricole comme activité principale du CM. En ce qui
concerne la situation d’activité, el e est significative seulement en milieu rural et
pour la situation d’activité CM ‘’inactif’ par rapport à CM ‘’actif’. Les résultats
révèlent qu’un ménage dirigé par un CM ‘’inactif’ a de l’ordre de 16% un niveau de
vie inferieur à celui dirigé par un CM en activité. En outre, les CM travail ant
dans le secteur agricole courent plus de risque d’être pauvre que les ménages non
agricoles avec une dépense de consommation par tête inférieure de l’ordre de 20%
en milieu urbain et de 33% en milieu rural que cel e d’un non agricole.
La localisation géographique prise en compte ici à travers la variable région est
également un facteur déterminant de la pauvreté monétaire. En milieu urbain,
toutes les régions ont un niveau supérieur à celui de la région de Ségou, exception



22


faite pour les régions de Sikas o (inférieur) et Gao (non significatif). A titre
d’il ustration, un ménage vivant à Bamako a un niveau de vie de l’ordre de 53%
supérieur à celui d’un ménage vivant dans le milieu urbain de la région de Ségou.
En milieu rural, les résultats ne sont significatifs que pour les régions de Kayes,
de Tombouctou et Kidal qui ont toutes respectivement une situation meil eure de
l’ordre de 35%, de 7% et 74% que cel e de Ségou.
La variable sexe du CM n’est pas significative comme déterminant de la
pauvreté monétaire bien que les résultats descriptifs sur le profil aient montré que
les ménages dirigés par une femme étaient plus aisés. De même la variable
âge ne s’est pas révélée significative.






23


Tableau 4: Déterminants de la pauvreté monétaire
Pauvreté Monétaire
Urbain
Rural
Coef. T-Student Coef. T-Student
Ségou
Réf
Réf
Réf
Réf
Bamako
0,425*** 9,070


Kayes
0,243*** 4,230 0,301** 7,52
Région
Koulikoro 0,205*** 3,710
0,037
1,03
Sikas o
-0,140** -2,680 -0,046 -1,35
Mopti
0,137*** 2,650 -0,064 -1,53
Tombouctou 0,299*** 6,090 0,069** 2,18
Gao
0,062
1,120
0,051
1,19
Kidal
0,830*** 15,020 0,552** 11,16
Log de la tail e du ménage
-0,350** -14,630 -0,339** -18,02
Log de l'âge du CM
0,104
1,590
0,015
0,34
Niveau
Aucun
Réf
Réf
Réf
Réf
d'éducation du Primaire
0,325*** 7,250 0,238** 5,29
CM
Secondaire 0,383*** 7,460 0,431** 8,28
Supérieur 0,664*** 12,180 0,626** 8,25
Statut
Marié
Réf
Réf
Réf
Réf
matrimonial du Célibataire 0,232**
2,340 0,363** 3,83
CM
Divorce
-0,125 -0,830 -0,034 -0,37
Veuf
-0,053 -0,520 -0,076
-1,1
Sexe du CM
Féminin
Réf
Réf
Réf
Réf
Masculin
-0,063 -0,680 -0,070 -1,19
Activité
principale
Non agricole Réf
Réf
Réf
1,064***
Agricole
Agricole
-0,229** -5,810 -0,407** -14,61
Situation
Actif oc upé Réf
Réf
Réf
Réf
d'activité du CM chômeurs
0,162
0,880 -0,024 -0,15
inactifs
0,026
0,560 -0,179** -4,58
Constante
0,573**
2,300
6,34
Nombre d'observation
2988
3895
F
F (20, 2967) = 104,17 F (19, 3875) = 94,37
Prob> F
0,000
0,000
R-squared
0,4626
0,3998
Note : *= significatif au seuil de 10% **=significatif au seuil de 5% ***significatif au seuil
de 1%
Réf = référence
Source : EMOP 2011, calculs des auteurs





24


5.3. Déterminants de la pauvreté non monétaire
L’analyse des déterminants de la pauvreté non monétaire est faite à partir du
tableau 5. A l’instar de la pauvreté monétaire, l’éducation est un facteur clé pour
réduire la pauvreté non monétaire. Un niveau d’éducation élevé du CM réduit le
risque d’être pauvre non monétaire quel que soit le milieu de résidence. En milieu
urbain, un ménage dirigé par un CM qui a un niveau d’étude primaire a de l’ordre
de 39% de conditions de vie plus meil eures qu’un ménage dirigé par un CM sans
niveau d’instruction. Ces statistiques sont de l’ordre de 39% et 54% respectivement
pour les CM dirigés par les niveaux secondaire et supérieur. En milieu rural, el es
sont de l’ordre de 57% pour le niveau primaire, 100% pour le niveau secondaire et
140% pour le niveau supérieur.

Le statut matrimonial explique la pauvreté non monétaire seulement en milieu
urbain et pour les modalités ‘’veuf’ et ‘’divorcé’. Les ménages dirigés par un veuf
ou un divorcé ont respectivement des conditions de vie mauvaises de l’ordre 21%
et 18% par rapport à ceux dirigés par un marié. Ces dernières modalités n’étaient
pas significatives pour la pauvreté monétaire. Les explications peuvent provenir
du fait que le changement de statut de ‘’marié’ au ‘’veuf ou divorcé’ entraînerait
une dégradation des conditions de vie due à l’absence d’un conjoint pour faire face
à certains entretiens du ménage.

Contrairement à la pauvreté monétaire, le sexe du CM a un impact significatif sur
la pauvreté non monétaire et confirme les résultats du profil. Les conditions de vie
des ménages dirigés par un homme sont de l’ordre de 12% et 17% plus mauvaises
respectivement en milieu urbain et rural que cel es des ménages dirigés par une
femme. Les explications données dans la section profil demeurent valables.
Toutefois, ce résultat doit être pris avec précaution puisque la population féminine
ne se limite pas seulement aux femmes CM. Une analyse au niveau individuel
peut révéler d’autres aspects concernant le rôle du genre dans la réduction de la
pauvreté.

A l’instar de la pauvreté monétaire, les caractéristiques du marché du travail sont
déterminantes pour réduire la pauvreté non monétaire. Les CM ‘’inactifs’ ont une
situation non monétaire inférieure de 8% en milieu urbain et de 23% en milieu
rural que les CM ‘’actifs’. Les ménages dirigés par un chômeur ont par contre une
situation non monétaire plus meil eure que ceux dirigés par un ‘’actif ‘’ de l’ordre
de 20% en milieu urbain. Ceci peut paraitre surprenant mais si l’on regarde
l’organisation de la société malienne, à travers des transferts d’argents, des aides
sociales, la cohabitation en grands nombres (frères, sœurs, enfants), peut étayer
ce fait. Toutefois, d’autres analyses spécifiques s’avèrent indispensables pour
éclairer davantage le lien. Par ail eurs, le risque d’être pauvre pour les CM
exerçant une activité agricole est élevé. Les ménages exerçant une activité agricole
ont des situations non monétaires plus mauvaises de l’ordre de 47% en milieu
urbain et 50% en milieu rural que ceux dirigés par les non agricoles.



25



L’appartenance à une région influence également la probabilité d’être pauvre sur
le plan non monétaire. Par rapport aux ménages vivant dans les milieux urbains
de la région de Ségou, ceux des autres régions ont moins de risque d’être pauvres
sur le plan non monétaire à l’exception de Tombouctou (situation plus grave) et
Mopti (non significative). Quant aux milieux ruraux, le même constat est fait à
l’exception de Mopti et de Tombouctou, où l’inverse est observé et de Gao qui s’est
révélé non significatif.

Enfin, la tail e du ménage et l’âge du CM n’influencent pas significativement la
pauvreté non monétaire.




26


Tableau 5: Déterminants de la pauvreté non monétaire
Pauvreté non monétaire
Urbain
Rural
Coef, T-Student Coef, T-Student
Ségou
Réf
Réf
Réf
Réf
Bamako
0,660*** 12,750


Kayes
0,208*** 3,550 0,219** 5,140
Région
Koulikoro 0,523*** 8,530 0,137** 3,390
Sikas o
0,178*** 3,140 0,279** 7,370
Mopti
0,004 0,060 -0,146** -3,440
Tombouctou 0,361*** 5,350 -0,135** -2,850
Gao
-0,211*** -3,360 0,036
0,690
Kidal
0,882*** 15,700 0,728** 10,410
Log de la tail e du ménage
-0,004 -0,190 -0,002 -0,100
Log de l'âge du CM
0,050 1,000 -0,087 -1,830
Aucun
Réf
Réf
Réf
Réf
Niveau d'éducation
du CM
Primaire
0,327*** 9,730 0,451** 11,010
Secondaire 0,432*** 10,180 0,693** 15,020
Supérieur 0,636*** 14,810 0,874** 13,940
Marié
Réf
Réf
Réf
Réf
Statut matrimonial
du CM
Célibataire 0,070 0,900 0,087
0,950
Divorce
-0,237** -2,000 -0,113 -1,160
Veuf
-0,199*** -2,940 -0,014 -0,200
Sexe du CM
Féminin
Réf
Réf
Réf
Réf
Masculin -0,130** -2,020 -0,188** -2,940
Activité principale
Agricole
Non agricole Réf
Réf
Réf
Réf
Agricole
-0,635*** -12,820 -0,692** -23,580
Situation d'activité Actif oc upé Réf
Réf
Réf
Réf
du CM
chômeurs 0,185** 2,080 0,130
0,840
inactifs
-0,081** -2,350 -0,257** -6,070

Constante -0,575*** -3,020 0,016
0,090
Nombre d'observation
2988
3894
F
F(20, 2967)=167,35 F (19, 3874) =131,88
Prob> F
0,000
0,000
R-squared
0,5671
0,4225
Note : *= significatif au seuil de 10% **=significatif au seuil de 5% ***significatif au seuil de 1%
Réf = référence
Source : EMOP 2011, calculs des auteurs






27


5.4. Analyse comparative des déterminants de la pauvreté monétaire et non
monétaire
L’analyse des déterminants de la pauvreté monétaire et non monétaire a permis
d’identifier plusieurs facteurs expliquant la pauvreté au Mali. Les deux formes de
pauvreté ont en commun trois principaux déterminants : la région, le niveau
d’éducation du CM et l’activité agricole comme oc upation principale du CM.

La localisation géographique est un facteur important pour réduire la pauvreté au
Mali surtout dans les milieux urbains. Cela peut être expliqué par le fait que les
régions n’ont pas les mêmes dotations en termes d’infrastructures, de climats, de
res ources naturel es (de l’or surtout). De plus certaines régions comme Kayes
bénéficient de transferts des migrants qui contribuent fortement à la construction
des infrastructures sanitaires, des écoles, de prise en charge des dépenses
familiales. Une des solutions ne serait-el e pas de revoir les politiques de
décentralisation pour réduire les disparités afin booster davantage les économies
locales et lut er contre la pauvreté. Il faut rappeler que depuis des décennies le
gouvernement malien s’est lancé dans ce proces us à travers plusieurs initiatives
qui se sont traduites par l’élaboration de schéma directeur du développement
rural. Le but principal de ce schéma était d’analyser les dif érents problèmes, de
synthétiser les options, les choix et les priorités de la promotion du monde rural.

Les résultats économétriques ont montré la relation existante entre l’agriculture
et la pauvreté. Les CM travail ant dans le secteur agricole courent plus de risque
d’être pauvres que les CM non agricoles. Pourtant l’agriculture contribue
fortement à la crois ance économique du pays. El e représente en moyenne plus
de 20% du PIB. Toutefois, l’agriculture au Mali est traditionnel e et reste
tributaire des aléas climatiques et des prix des matières premières sur le marché
international. Plusieurs politiques ont été menées par le gouvernement pour le
développement agricole notamment le cadre stratégique pour la crois ance et la
réduction de la pauvreté (CSCRP), la loi d’orientation agricole (LOA), la stratégie
nationale de sécurité alimentaire (SNSA) et le plan national d’investis ement du
secteur agricole (PNISA). Malgré ces dif érentes politiques, les ménages agricoles
restent les plus pauvres. Ils vivent principalement en milieu rural (88%) moins
dotés en termes d’infrastructures, dirigés par un chef sans niveau d’instruction
(95%) et avec une tail e moyenne d’environ 13 personnes. Un rapport de l’ODHD
(2005) cite les principaux problèmes des agriculteurs maliens (i) l’agriculteur
malien est sous-employé (il travail e 6 mois sur 12) (i ) il est sous-équipé ce qui
réduit sa capacité de production (i i) les exploitations agricoles qui évoluent
quasiment dans l’informel ne dispose que de petits lopins de ter e (1,5 ha par
personne en moyenne dans la zone C.M.D.T) (i i ) l’ac ès au crédit, à la propriété
foncière et à la formation est très réduit (i i i) l’habitat rural et les conditions
d’hygiène sont au plus bas (i i i ) l’agriculteur ne bénéficie d’aucune forme de
sécurité sociale (pas de retraite, pas d’as urance maladie).



28


L’éducation de manière générale et en particulier cel e du CM est un axe important
pour réduire la pauvreté. En outre, le système éducatif malien a fait des progrès
consistants puisque le taux brut de scolarisation au premier cycle de
l’enseignement fondamental est pas é de 26,5% en 1990 à plus de 80% en 2011.
Malgré cet e performance enregistrée, des ef orts doivent être fournis pour
rehaus er davantage la qualité des enseignements. Par ail eurs, des formations
profes ionnel es doivent être organisées à l’endroit de la population non scolarisée,
surtout les CM pour les aider à mieux excel er dans leurs domaines. Ceci
contribuerait à augmenter davantage leurs productivités et améliorer leurs
revenus donc à réduire la pauvreté.




29


6. Conclusion
Malgré des ef orts inces ants, la pauvreté demeure un problème majeur dans les
pays d’Afrique subsaharienne. La proportion de la population concernée par
l’extrême pauvreté n’a bais é que de six points en 30 ans (46,8 % en 2011 contre
52,8 % en 1981 selon la Banque mondiale). Pour le Mali, en 2010, la situation est
critique avec plus de la moitié de la population (50,6%) vivant en des ous du seuil
de pauvreté. Il est donc capital d’ac order une at ention particulière à ce
phénomène afin de proposer des résultats plus ef icaces et identifier d’autant
mieux les politiques idoines à mener pour lut er contre la pauvreté. Pour cela, cet e
étude combine plusieurs dimensions et met en évidence ses déterminants à partir
de l’EMOP 2011. A cet ef et, la pauvreté monétaire a été appréhendée à partir des
dépenses de consommation par tête des ménages et la pauvreté non monétaire à
partir de l’ICP.

Les analyses montrent que le taux de pauvreté non monétaire des ménages
(65,6%) est plus ac entué que le taux de pauvreté monétaire (35%).

L’analyse descriptive des profils révèle les mêmes conclusions concernant la
pauvreté monétaire et non monétaire at estant que la pauvreté est
es entiel ement rurale, touchant davantage les ménages dirigés par un homme.
Les deux formes de pauvreté sont positivement cor élées avec l’âge du CM, la tail e
du ménage et négativement cor élées au niveau d’étude.

Les principaux déterminants de la pauvreté monétaire au Mali sont la région, la
tail e du ménage, le niveau d’éducation du CM, et l’activité agricole comme
oc upation principale du CM. En milieu urbain, toutes les régions ont un niveau
de vie supérieur à celui de la région de Ségou, exception faite pour les régions de
Sikas o (inférieur) et Gao (non significatif). En milieu rural, les résultats ne sont
significatifs que pour la région de Kayes, de Tombouctou et Kidal qui ont toutes
une situation meil eure que cel e de Ségou. La tail e élevée du ménage augmente
le risque d’être pauvre. Les CM travail ant dans le secteur agricole ont
significativement plus de risque d’être pauvres que les ménages non agricoles.
Enfin, la probabilité de devenir pauvre diminue quand le niveau d’étude du CM
augmente.

Les principaux déterminants de la pauvreté non monétaire sont la région, le sexe,
le niveau d’étude et l’activité agricole comme oc upation principale du CM. Les
conclusions sont analogues à cel e de la pauvreté monétaire pour le niveau
d’éducation et l’activité agricole comme oc upation principale du CM. Par rapport
aux ménages vivant dans les milieux urbains de la région de Ségou, ceux des
autres régions ont moins de risque d’être pauvres à l’exception de Tombouctou
(situation plus grave) et Mopti (non significative). Quant aux milieux ruraux, le
même constat est fait à l’exception de Mopti et de Tombouctou où l’inverse est
observé et de Gao qui s’est révélé non significatif. La pauvreté non monétaire est



30


plus importante pour les ménages dirigés par un homme que ceux dirigés par une
femme.

Cet e étude a ainsi mis en évidence que les enjeux de la pauvreté au Mali se situent
au niveau de l’éducation, de l’agriculture et des régions (décentralisation). Les
recommandations suivantes peuvent donc être formulées en termes de politiques
publiques (i) met re en place des politiques visant à améliorer le secteur de
l’éducation (i ) met re en place des politiques inclusives et des stratégies ciblées
dans le secteur agricole (i i) met re en place des politiques de décentralisation
axées sur la pauvreté. Pour poursuivre l’analyse de cet e problématique, une étude
approfondie sur le noyau dur de la pauvreté et sur le lien entre la pauvreté et les
secteurs agricole et de l’éducation prenant en compte les disparités régionales
pour a être réalisée.





31


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34



REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple - Un But – Une Foi
- - - - - - - - -

MINISTERE DE
L’AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE ET DE LA
POPULATION
- - - - - - - - -

INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE





Efets genre sur la structure de consommation des ménages au
Mali en 2014 : Application de la courbe d’Engel
Seydou Mous a Traoré, Ibrahima Gacko, Diakaridia Dembélé et As a Doumbia Gakou

















35


Ef ets genre sur la structure de
consommation des ménages au Mali
en 2014 : Application de la courbe
d’Engel
Seydou Mous a Traoré
Ibrahima Gacko
Diakaridia Dembélé
et As a Doumbia Gakou

Ce document étudie l’ef et du genre sur la structure de consommation des ménages
au Mali à partir des données de l’Enquête Modulaire et Permanente auprès des
ménages (EMOP) de 2014. Pour cela, la méthodologie a consisté à utiliser la courbe
d’Engel suggérée par Working (1943) et des tests d’égalité de Fisher pour tester
l’existence d’une dif érence selon le sexe et le groupe d’âge des membres du
ménage.
Les résultats sug èrent une dif érence significative selon le genre pour toutes
certaines fonctions de consommation. Il s’agit de la consommation du pois on frais
pour les tranches 15 à 54 ans et 55 ans et plus respectivement au seuil de 10% et
de 5%. Une dif érence a été statistiquement prouvée également pour la
consommation d’alco ls et des tabacs entre les hommes et les femmes adultes de
15 à 54 ans. Pour la même tranche d’âge, il existe une dif érence selon le sexe pour
les fonctions communication, restauration et biens et services divers. Enfin, pour
les biens et services, une dif érence a été trouvée entre les fil es et les garçons
appartenant à la tranche d’âge 10 à 14 ans.










36


Sigles et abréviations
CFA
Communauté Financière Africaine
CM
Chef de Ménage
CSCRP Cadre Stratégique pour la Crois ance et la Réduction de la Pauvreté
CSLP Cadre Stratégique de Lut e contre la Pauvreté
DEAE Division des Etudes et Analyses Economiques
DNSI Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique
EMOP Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages
INSTAT Institut National de la Statistique
IPH
Indicateur de Pauvreté Humaine
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ODHD Observatoire du Développement Humain Durable
OMD Objectifs du Mil énaire pour le Développement
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SNLP Stratégie Nationale de Lut e contre la Pauvreté
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine


















37


1.- Introduction

Le Mali est un pays situé au centre de l’Afrique de l’Ouest avec une population de
14 528 662 habitants selon le Recensement Général de la Population et de
l’Habitat (RGPH) de 2009 sur une superficie de 1 241 238 Km2. Il est membre de
l’union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)12. La population,
es entiel ement jeune, vit majoritairement en milieu rural13 (77,5%) et exerce
l’agriculture comme principale activité productive.
Sur le plan macroéconomique, le pays a enregistré un taux de crois ance réel e
moyen de 4,1%14 sur la période 2004-2014. En 2014, le PIB nominal par tête
s’élevait à 341 569 FCFA15 avec un taux d’inflation de 0,9%.
Les problématiques sur le genre et le développement suscitent aujourd’hui une
at ention particulière des chercheurs, des décideurs politiques et des institutions
internationales. Ces questions sont soulevées dans tous les pays et surtout dans
les pays en développement où les femmes n’ont pas les mêmes avantages que les
hommes.
Les objectifs du développement durable (ODD) met ent l’ac ent sur le genre à
travers l’objectif qui vise à éliminer toute discrimination à l'égard des femmes et
des fil es et à garantir la participation entière et ef ective des femmes et leur ac ès
en toute égalité aux fonctions de direction, à tous les niveaux décisionnels, de la
vie politique, économique et publique.
En ce qui concerne le Mali, 45% des hommes ont été au moins à l’école primaire en
2014 contre 31% des femmes. Le nombre de femmes députés s’élevait à
seulement14 sur un total de 147 en 2013, soit 9,5%. Ce constat est également fait
au niveau des ménages où moins de 10% sont dirigés par des femmes.
Plusieurs études ont porté sur le bien-être des ménages dans les pays en
développement. Cel es-ci se focalisent davantage sur les dépenses globales de
consommation des ménages sans, toutefois, met re l’ac ent sur la structure de
consommation16. Alors que l’analyse approfondie de la répartition des dépenses
suivant ses dif érentes composantes (alimentation, logement, transport etc.) peut
aider à comprendre plusieurs aspects au sein des ménages. Ces aspects sont
relatifs, entre autres, à la répartition des dépenses entre les membres du ménage
et selon le sexe. Cet e considération permet de comprendre éventuel ement

12 L'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) est une organisation sous régionale cré e le 10 janvier 1994 ayant
en commun l’usage d’une monnaie unique, le FCFA (1 EURO = 655,9570 FCFA). El e compte actuel ement huit États membres :
Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bis au, Mali, Niger, Sénégal et Togo (ht p:/ www.uemoa.int).
13 Zones urbaines composées des communes urbaines des col ectivités ter itoriales et des localités d’au moins 5 000 habitants et
zones rurales composées des communes rurales des col ectivités ter itoriales et des localités de moins de 5 000 habitants.
14 Source : Comptes économiques, Institut National de la Statistique du Mali- INSTAT-
15 Soit 595 $ (au taux 1 $= 585,68 FCFA).
16 La structure de consommation est la répartition des dépenses de consommation en des fonctions de consommation déterminée ici
à partir de la nomenclature des fonctions de la consommation individuel e (COICOP).



38


l’existence d’une discrimination entre les femmes et les hommes ou entre les fil es
et les garçons.
Ainsi, le lien entre la structure de consommation et le sexe a intéres é certains
auteurs. Ces derniers ont cherché à analyser l’hypothèse d’un biais sexuel à
l’encontre des femmes sur la consommation des ménages. En se basant sur la
théorie de la demande, Deaton (1989) montre qu’il n’y a pas de discrimination
selon le sexe des enfants à partir des données portant sur la consommation de la
Côte-d’Ivoire et de la Thaïlande. Subramanian et Deaton (1991) suggèrent la
même conclusion dans l’Etat de Maharashtra en Inde. A partir des données de
l’enquête auprès des ménages (1994-1995) du Burkina Faso, Lachaud (1997)
suggère que l’hypothèse d’un biais sexuel intra-ménage à l’encontre des fil es
semble être plus probable en Afrique.
Enfin, sur la base des données de l’enquête auprès des ménages de 1997 et 1998,
Lefebvre (2006) suggère que l’ef et de « genre » dans les dépenses familiales est
peu marqué et systémique au Canada.
Ce document vise à appréhender l’ef et du genre sur la structure de consommation
des ménages au Mali à partir des données de l’Enquête Modulaire et Permanente
auprès des ménages (EMOP) de 2014. Pour cela, la courbe d’Engel suggérée par
Working (1943) sera utilisée pour tester l’existence d’une dif érence selon le sexe
en met ant non seulement l’ac ent sur les membres du ménage et par groupe d’âge
mais aus i sur le sexe du chef de ménage. En revanche ce document ne se
préoc upe pas de voir si cet e dif érence selon le genre est due à une discrimination
ou pas.
Le document se présente comme suit. La section 2 exposera la méthodologie et les
données. La section 3 quant à el e présentera les résultats en met ant l’ac ent sur
les analyses descriptives et économétriques. Enfin, la section 4 conclura.
2.- Méthodologie et données
2.1.- Méthodologie
Pour appréhender l’ef et du genre sur la structure de consommation des ménages,
la courbe d’Engel proposée par Working en 1943 sera utilisée. Cet e courbe met en
relation la part des dépenses totales consacrées à chaque bien ou fonction de
consommation au logarithme de la dépense totale par tête des caractéristiques
socioéconomiques et démographiques des ménages. Cet e étude utilise la même
méthodologie que Deaton (1987), Lachaud (1997) et plusieurs autres chercheurs.
La spécification du modèle est :
=∝ + ∗ln ( )+ ln ( )+∑
∗( )+ +
La variable dépendante Wi est le coef icient budgétaire de la fonction ou le bien i.



39


x : la dépense totale du ménage.
n : la tail e du ménage.
nj est le nombre de personnes dans le ménage appartenant à la Jième tranche
d’âge selon le sexe ;
z : un vecteur de caractéristiques sociodémographiques des ménages
ui : l’er eur.
Le coef icient βi contrôle l’élasticité de dépenses totales des ménages (εi),
déterminée à partir de la formule suivante :
εi =1+βi wi
En ef et, l’élasticité mesure la façon dont varie la quantité demandée quand
augmente le revenu avec des prix inchangés. Ici le revenu est approximé par les
dépenses. En fonction de la valeur de l’élasticité, on peut catégoriser les biens.
Lorsque l’augmentation du revenu engendre une diminution de la demande : le
bien est inférieur (εi<0). En d’autre terme, au fur et à mesure de l’augmentation
des revenus la demande d’un bien inférieur diminue. En revanche, lorsque
l’augmentation du revenu entraine l’augmentation de la demande : le bien est dit
supérieur (εi>0). Un bien supérieur est soit normal, soit de luxe. Lorsque le revenu
d’un bien augmente et la demande de ce bien augmente plus vite que le revenu :
la part du revenu consacrée à l’achat du bien (le coef icient budgétaire) augmente :
le bien est un bien (supérieur) de luxe (εi>1). Lorsque le revenu augmente la
demande augmente mais moins que le revenu : la part du revenu consacrée à
l’achat (le coef icient budgétaire) du bien diminue : le bien est un bien (supérieur)
ou normal ou prioritaire de première néces ité (0 < εi <1).
Le coef icient permet d’analyse l’influence de la tail e des ménages sur les biens
ou les fonctions de consommation. Lorsque ce coef icient est positif, cela signifie
que la part des dépenses sur le bien ou la fonction i croît avec la tail e des ménages
et inversement lorsqu’il est négatif.
Les ef ets de genre selon les tranches d’âge sont appréhendés à partir des
coef icients (nj /n). Pour cela, dix (10) tranches d’âges ont été calculé dont cinq(5)
pour les hommes et cinq (5) pour les femmes. Il s’agit de trois tranches d’âges, 0 à
4 ans, 5 à 9 ans et 10 à 14 ans, pour les enfants et deux tranches d’âges, 15 à 54
ans et 55 ans et plus, pour les adultes. Afin d’éviter les problèmes
d’autocor élation, la dixième tranche d’âge c'est-à-dire les femmes âgées d’au
moins 55 ans a été enlevée de la régres ion.
Les coef icients ′ permet ent de capter l’ef et des caractéristiques
démographiques sur la structure de consommation. Pour notre part, nous avons
utilisé la région, le milieu de résidence et le sexe du CM.



40


2.2.- Présentation des données
Les données proviennent de l’EMOP qui est une enquête par sondage, stratifiée à
deux degrés à al ocation proportionnel e au premier degré. Les 8 régions du Mali
et la vil e de Bamako constituent les domaines d’étude. L’échantil on est
représentatif selon le milieu de résidence de la population (urbain et rural). Le
dispositif de l’EMOP est conçu pour une col ecte de données à quatre pas ages
dans l’année. Chaque pas age dure trois mois. Les résultats de l’enquête sont
significatifs au niveau national, dans chacune des régions enquêtées et le district
de Bamako et selon le milieu de résidence (urbain et rural). La première édition
de cet e opération a démar é le 1er avril 2011 et a pris fin le 31 mars 2012. L’édition
EMOP 2014 est la troisième série de l'EMOP. El e s'est étalée sur la période d'avril
2014 à mars 2015. La région de Kidal n'a pas été enquêtée pour les raisons
sécuritaires. Au premier degré, il a été tiré un échantil on de 1040 unités primaires
(sections d’énumération9) soit 6240 ménages en raison de six (6) ménages par unité
primaire tirée.
3.- Résultats
3.1.- Caractéristiques démographiques des ménages en 2014
Il convient de rappeler que l’enquête EMOP 2014 a été réalisée dans toutes les
régions du Mali excepté Kidal pour des raisons sécuritaires. Avec plus de 2 mil ions
de ménages dont la majorité est es entiel ement dirigée par les hommes, les
femmes chefs de ménage représentent seulement 8%. Cet e section se propose de
présenter le profil des hommes et des femmes chefs de ménage.
3.1.1.- Localisation géographique
La majorité des femmes chefs de ménages (CM) vivent à Bamako (20,3%) suivie
de Gao (13%). La plus faible proportion (8,7%) des femmes CM est observée dans
la région de Mopti. Si la majorité des femmes CM vivent à Bamako et Gao, ceci
n’est pas le cas pour les hommes CM. En ef et, ceux-ci sont majoritaires dans la
région de Sikas o (16,4%) et de Ségou (16,2%). La région de Gao enregistre le plus
faible pourcentage (3,8%) des hommes CM.










41




Graphique 6 : Répartition des ménages selon la région et le sexe des CM (%)
Masculin Féminin Ensemble
20,3
15,3
16,4
16,2
15,1
16
15,7 15,1 14,6
12,8
13,4 14
12,512,8
12,9
10,6
11,9
13,3
9,7
8,7
6,9 7,3
3,8 4,5
KAYES KOULIKORO SIKAS O SÉGOU
MOPTI TOMBOUCTOU GAO
BAMAKO
Par ail eurs, l’analyse selon le milieu de résidence révèle que 72% des ménages
vivent en milieu rural contre 28% en milieu urbain. La proportion des hommes CM
vivant en milieu rural est de 73% contre 57% pour les femmes CM.
Graphique 7 : Répartition des ménages selon le milieu de résidence et le sexe des
CM (%)
Ensemble Féminin Masculin
72,1
RURAL
57
73,4
13,9
AUTRES VIL ES
22,7
13,2
14
BAMAKO
20,3
13,4

3.1.2.- Tail e des ménages
Les résultats révèlent une tail e moyenne de 8 personnes par ménage en 2014.
Cet e statistique est de 9 personnes chez les hommes CM et 6 chez les femmes CM.
En outre, seulement 10% des ménages présentent un ef ectif compris entre 1 à 3
individus contre 43,1% pour le groupe 4 à 7 individus et 46,8% pour au moins 8
individus. L’analyse selon le sexe du CM montre que 51% des ménages dirigés par
des femmes ont moins de 8 individus contre 79% pour les ménages dirigés par des
hommes.



42




Graphique 8 : Répartition des ménages selon la tail e des ménages et le sexe des
CM (%)
1 à 3 individus 4 à 7 individus 8 à 10 individus 11 individus et plus
ENSEMBLE 10
43,1
22,4
24,4
FÉMININ
23,4
55,4
14,1 7,1
MASCULIN 8,9
42,1
23,1
25,9

3.1.3.- Ages des CM
Un peu plus de la moitié (50,3%) des ménages maliens sont dirigés par des CM
âgés d’au moins 50 ans dont 50% pour les hommes et 54% pour les femmes. Une
faible proportion (4,9%) des CM sont dirigés par des jeunes (18 à 29 ans).
Graphique 9 : Répartition des ménages selon l’âge et le sexe des CM (%)
27,8
24,7 24,8
27,7
26,4
24,7
27,7
20,5
22,2
20,1
22,6
14,8
4,8 6,3 4,9
18 À 29 ANS 30 À 39 ANS 40 À 49 ANS 50 À 59 ANS 60 ANS ET PLUS
Masculin Féminin Ensemble

3.1.4.- Statut matrimonial
Au Mali, les CM sont généralement mariés (90,9%) avec une incidence majeure
selon le sexe. En ef et, le pourcentage des hommes CM mariés est de 96,2% contre
26,6% pour les femmes CM. Il convient alors de signaler que la majorité des
femmes CM sont veuves (64,1%).







43




Graphique 10 : Répartition des ménages selon le statut matrimonial et le sexe
des CM (%)
Masculin Féminin Ensemble
64,8
64,1
61
31,4 29,8
15,9
10,7
1,1 0 1
1,1 2,3 1,2 0,3 6,9 0,8 1,3
6,2

3.1.5.- Niveau d’étude
La plupart des CM n’ont aucun niveau d’éducation (74,4%) dont 74,6% pour les
ménages dirigés par des hommes et 72,4% pour ceux dirigés par des femmes. Une
proportion de 18,1% des CM ont at eint le niveau primaire contre 4,7% pour le
niveau secondaire et 2,8% pour le niveau supérieur. La proportion de femmes CM
qui a at eint le niveau supérieur est de 1,4%.
Graphique 11 : Répartition des ménages selon le niveau d’étude et le sexe des
CM (%)
Masculin Féminin Ensemble
74,6 72,4 74,4
17,7 23,2 18,1
4,8 2,9 4,7
2,9 1,4 2,8
AUCUN
PRIMAIRE
SECONDAIRE
SUPÉRIEUR




44


3.2.- Analyse descriptive de la structure de consommation des ménages
3.2.1.- Structure de consommation et sexe des CM
La dépense annuel e moyenne de consommation par tête des ménages est de
277 864 FCFA soit 761 FCFA par jour. Selon le sexe, la dépense moyenne par tête
est de 491 581 FCFA par an dans les ménages dirigés par des femmes contre
seulement 259 949 FCFA dans ceux dirigés par des hommes (Tableau 1).
Par ail eurs, l’es entiel des dépenses des ménages est consacré à l’alimentation et
aux bois ons non alco lisées, représentant plus de la moitié des dépenses totales
(57%). Ce coef icient est plus important chez les hommes CM (59,7%) par rapport
aux femmes CM (41,1%).
Après l’alimentation, la seconde préoc upation pour les ménages maliens est le
logement qui oc upe environ 13% des dépenses totales. Ce constat est valable pour
chez les hommes CM. Si le logement est la seconde préoc upation des ménages
dirigés par des hommes, il n’en est pas de même pour les femmes CM pour
lesquel es c’est plutôt les dépenses dédiées aux meubles, articles de ménage et
entretien courant du foyer qui se placent en deuxième position (28%). Pour ces
ménages, le logement vient en troisième place (12%).
Au niveau national, les dépenses consacrées au transport oc upent la troisième
position après l’alimentation et le logement avec un coef icient budgétaire de 6,3%,
suivies par les dépenses consacrées à la fonction pour les meubles, articles de
ménage et entretien courant du foyer (6%).
Le coef icient budgétaire consacré à l’habil ement est de 5,8% pour l’ensemble des
ménages. Pour les fonctions communications, biens et services divers et la santé,
les ménages maliens consacrent respectivement 3,4%, 3,1% et 2,4%.
En moyenne, un ménage lambda au Mali consacre environ 1,3% de son budget
pour les services de loisirs. Ils ac ordent moins de 1% de leur budget annuel pour
l’enseignement (0,6%) les bois ons alcoolisées (0,5%) et la restauration (0,4%).











45


Graphique 12 : Coef icient budgétaire des fonctions de consommation selon le
sexe du CM
100%
90%
80%
41,1
Alimentation
70%
59,7
57,3
Logement
Transport
60%
Meubles
12,3
50%
Habilement
3,8
Communication
40%
Divers
13,0
12,9
C
o
e
f
i
c
i
e
n
t

b
u
d
g
é
t
a
i
r
e
30%
Santé
28,0
6,6
6,3
Loisirs
20%
2,6
6,0
Enseignement
5,9
5,2
5,8
Alcools
10%
3
3,0,5
2,9
3,4
Restaurants
2,5
3,4
3,1
1,7
2,4
0%
Masculin
Féminin
Ensemble
Sexe du CM

L’écart important entre les hommes et les femmes CM en matière de leur structure
de consommation réside surtout au niveau de l’alimentation et de celui des
meubles. En dehors de cela, les dif érences ne semblent pas importantes variant
ainsi entre 0,2 et 2,8 point de pourcentage.











46


Tableau 6 : Dépense annuel e moyenne des ménages par tête et par fonction de
consommation des ménages selon le sexe du CM
Sexe du CM
Fonction de consommation
Masculin
Féminin
Ensemble
Alimentation
149 465
187 450
152 403
Alcools
1 397
711
1 344
Habilement
14 866
23 686
15 548
Logement
32 597
56 184
34 421
Meubles
6 537
127 707
15 909
Santé
6 247
7 824
6 369
Transport
16 636
17 446
16 699
Communication
8 810
13 262
9 154
Loisirs
3 650
2 525
3 563
Enseignement
1 523
2 769
1 619
Restaurants
1 006
855
994
Divers
7 532
15 690
8 163
Dépenses annueles par tête
259 949
491 581
277 864
3.2.2.- Structure de consommation et niveau de vie
Fonctions de consommation et niveau de vie
L’Alimentation, une part budgétaire plus élevée dans les ménages les plus pauvres
Les résultats montrent une cor élation négative entre le coef icient budgétaire de
la fonction alimentation et les quintiles des dépenses par tête des ménages. En
d’autres termes la part budgétaire consacrée à l’alimentation augmente quand le
niveau de vie bais e. En fait, le quintile 1, représentant les 20% des ménages les
plus pauvres, consacre 68,3% de leur budget à l’alimentation contre 48,4% pour le
quintile 5, les 20% des ménages les plus riches. Ce constat n’est pas étrange, en
raison de la faibles e des revenus, les ménages les plus pauvres consacrent la plus
grande part de leur budget de consommation dans les besoins de subsistance à la
dif érence des ménages les plus aisés.
En outre, il convient de noter que quel que soit leur niveau de vie, les ménages
consacrent une part importante de leur budget à l’alimentation par rapport à
toutes les autres fonctions de consommation.







47








Graphique 13 : Coef icient budgétaire de la fonction alimentation et bois ons non
alco lisées et les quintiles des dépenses annuel es par tête
68,34
68,29
66,3
60,6
48,4
Quintile 1
Quintile 2
Quintile 3
Quintile 4
Quintile 5
Le logement, une part budgétaire qui augmente avec le niveau de vie des ménages
Contrairement aux dépenses alimentaires, le coef icient budgétaire pour les
services de logement, eau, électricité et gaz augmente avec le niveau de vie des
ménages. En ef et, la part budgétaire consacrée à cet e fonction est de 11,4% pour
le quintile 1 contre 13,6% pour le quintile 5.
Graphique 14 : Coef icient budgétaire de la fonction logement, eau, électricité
selon les quintiles des dépenses annuel es par tête
13,4
13,6
11,9
11,4
11,7
Quintile 1
Quintile 2
Quintile 3
Quintile 4
Quintile 5
Le graphique 10, en plus de montrer une cor elation positive entre le coef icient
budgetaire de la fonction logement, montre que la proportion des ménages vivant
en location augmente avec le niveau de vie. En ef et, au Mali, les ménages pauvres
vivent généralement dans les maisons familiales et modestes où ils sont soit
propriétaires ou co-propriétaires ou logés gratuitement. Cet e situation al ège les
frais liés au logement. Aus i, la consommation d’électricité et eau est plus
importante dans les ménages aisés. Une cor elation positive a été montrée par



48







Gacko et al. (2014) entre la proportion des abonnés en electricité de l’Energie du
Mali (EDM) et les quintiles des dépenses de consommation par tête.
Graphique 15 : Coef icient budgétaire de la fonction logement, eau, électricité en
fonction de la proportion des ménages locataires
14,0
Quintile 5
13,5
Quintile 4
13,0
12,5
12,0
Quintile 2 Quintile 3
C
o
e
f
i
c
i
e
n
t

b
u
d
g
é
t
a
i
r
e

p
o
u
r

l
e

l
o
g
e
m
e
n
t
11,5
Quintile 1
11,0 0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
Proportion des ménages locataires

Contrairement à la santé, les parts budgétaires consacrées aux fonctions transport,
communication, habil ement et meubles sont plus importantes chez les ménages les
plus aisés
Il res ort de l’analyse que la part budgétaire al ouée à la santé bais e avec
l’augmentation du niveau de vie des ménages. En revanche, une cor élation
positive est observée entre le coef icient budgétaire des fonctions transport,
communication, habil ement, meubles et les quintiles de bien-être.
Pour la fonction meubles, une grande dif érence existe entre le quintile 5 qui
consacre environ 10% de leur budget par rapport aux autres quintiles avoisinant
les 2%.






49






Graphique 16 : Coef icients budgétaires des fonctions de santé, transport,
communication, habil ement et meubles selon les quintiles des dépenses par tête
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Santé
Transport Communication Habilement Meubles
Contrairement aux bois ons alcoolisées, les coef icients budgétaires al oués aux
fonctions loisirs, enseignement, restauration, Biens et services divers sont plus élevés
chez les ménages les plus aisés
Une cor élation positive existe entre le bien-être monétaire et les coef icients des
fonctions loisirs, enseignement, restauration et biens et services divers. En ef et,
la part budgétaire consacrée à chacune de ces fonctions a tendance à augmenter
avec les quintiles des dépenses de consommation par tête. Par contre, le coef icient
budgétaire pour les bois ons alcoolisées, tabacs et autres stupéfiants tend à bais er
lorsque le niveau de vie augmente.









50






Graphique 17 : Coef icients budgétaires des fonctions de loisirs, enseignement,
restauration, Biens et services divers et alco ls selon les quintiles des dépenses
par tête
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Q
u
i
n
t
i
l
e

1
Q
u
i
n
t
i
l
e

2
Q
u
i
n
t
i
l
e

3
Q
u
i
n
t
i
l
e

4
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
Loisirs
Enseignement Restaurants
Divers
Alcools
Produits consommés et niveau de vie
On cherche à voir ici le lien entre les produits consommés par les Maliens et le
bien-être monétaire. Pour ce faire, une comparaison a été faite entre les
coef icients budgétaires des quintile 1 et quintile 5 pour un certain nombre de
produits.
Il res ort des résultats que les ménages du quintile 1, consacrent une part
importante de leur budget de consommation dans les produits comme le riz, le
loyer, le mil, le sucre, les pois ons fumés ou secs, le thé, les médicaments, le maïs,
le sorgho, l’arachide etc. par rapport au quintile 5. En revanche, pour ceux du
quintile 5, ce sont les entretiens ménagers, l’habil ement, la viande de bœuf, le
carburant, les frais de communication téléphonique, l’électricité, les pois ons frais,
le lait en poudre etc. qui sont plus importants.






51


Graphique 18 : Coef icient budgétaire des dif érents produits consommés des
groupes de quintile 5 en fonction des coef icients budgétaires des groupes de
quintile 1
14
12
10
Entretien
Riz
8
ménager
Loyer
Autres_aliments
6
Habilement
Viande de boeuf
4
Es ence
Portable_comm
Mil
Pois on_frais Sucre
L
e
s

2
5
%

d
e
s

m
é
n
a
g
e
s

l
e
s

p
l
u
s

r
i
c
h
e
s

-
Q
u
i
n
t
i
l
e

5
2
Thé Pois on
fuméehé
MedicameMntais
Arach
0
Siodregho
0
2
4
6
8
10
12
14
Les 25% des ménages les plus pauvres -Quinile 1






52


3.2.3.- Profil de consommation des ménages et sexe du CM
Le profil de consommation des ménages selon le sexe du CM sera appréhendé à
partir des caractéristiques des CM (l’âge, le statut matrimonial, le niveau
d’éducation) et cel es des ménages (la localisation géographique, la tail e et les
quintiles des dépenses par tête).
3.2.3.1.- Fonctions de consommation
Alimentation
Les parts budgétaires consacrées à l’alimentation ne semblent pas être dif érentes
selon le sexe du CM dans toutes les régions excepté Tombouctou. Dans cet e
région, les hommes CM consacrent 78,1% de leur budget à l’alimentation contre
19,5% pour les femmes CM, soit un écart de 58,6 points de pourcentage. Les
résultats révèlent que le budget al oué à l’alimentation varie selon le milieu de
résidence chez les femmes et hommes CM. Dans le milieu rural, les hommes CM
consacrent 69% de leur budget à l’alimentation contre seulement 39% chez les
femmes CM, soit un écart de 30 points de pourcentage. Dans le milieu urbain
(Bamako et autres vil es), l’écart avoisine les 6 points de pourcentage.
Par ail eurs, quel e que soit la tail e du ménage, le coef icient budgétaire pour
l’alimentation chez les hommes CM est supérieur d’au moins 7 points de
pourcentage à celui des femmes CM. De plus, c’est lorsque la tail e du ménage est
plus petite (1 à 3 individus) que ce fos é est plus important (28,7 points de
pourcentages).
La part consacrée à l’alimentation bais e avec le niveau d’éducation des hommes
CM tandis que le contraire semble être observé jusqu’au niveau secondaire dans
les ménages dirigés par des femmes.
Pour finir, le coef icient budgétaire des produits alimentaires et bois ons non
alco lisées bais e avec les quintiles des dépenses par tête quel que soit le sexe du
CM.












53




Graphique 19 : Coef icient budgétaire (%) de la fonction alimentation et bois ons
non alco lisées selon les caractéristiques démographiques et économiques des
ménages
Homme Femme
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
0,0
K
a
y
e
s
K
o
u
l
i
k
o
r
o Sikaso Ségou Mopti Tombouctou Gao Bamako Bamako Autres viles Rural Aucun Primaire Secondaire Supérieur Quintile 1 Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Quintile 5
Région
Mileu
Niveau
Quintile

Logement
Hormis Tombouctou, la part de budgétaire al ouée à la fonction logement, eau,
électricité est plus importante dans les ménages dirigés par des femmes que ceux
dirigés par des hommes. L’analyse selon le milieu révèle le même constat à
l’exception du milieu rural. Par ail eurs, la part budgétaire consacrée au logement
augmente avec les quintiles des dépenses par tête et avec le niveau d’éducation du
CM.











54




Graphique 20 : Coeficient budgétaire (%) de la fonction logement, eau et
électricité selon les caractéristiques démographiques et économiques des
ménages
Homme Femme
25
20
15
10
5
0
K
a
y
e
s
K
o
u
l
i
k
o
r
o Sikaso Ségou Mopti Tombouctou Gao Bamako Bamako Autres viles Rural Aucun Primaire Secondaire Supérieur Quintile 1 Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Quintile 5
Région
Mileu
Niveau
Quintile

Transport
Quels que soit la région, le milieu de résidence, le niveau d’éducation des CM, les
quintiles, la part du budget consacrée au transport chez les hommes CM dépas e
cel e des femmes CM. Cet e part du budget bais e avec le niveau d’urbanisation
selon le sexe du CM. Enfin, le coef icient budgétaire du transport augmente avec
le niveau d’étude des CM et les quintiles (Graphique 16).






55


Graphique 21 : Coef icient budgétaire (%) de la fonction Transport selon les
caractéristiques démographiques et économiques des ménages
14,0
Homme Femme Ecart
12,0
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
K
a
y
e
s
K
o
u
l
i
k
o
r
o Sikaso Ségou Mopti Tombouctou Gao Bamako Bamako Autres viles Rural Aucun Primaire Secondaire Supérieur Quintile 1 Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Quintile 5
Région
Mileu
Niveau
Quintile

Meubles
Pour les meubles et entretiens domestiques des ménages, la structure semble être
la même entre les hommes et les femmes à l’exception de la région de Tombouctou,
le milieu rural et les quintiles 5 où la part budgétaire qui lui est consacrée est
beaucoup plus importante chez les ménages dirigés par des femmes.













56


Tableau 7 : Coef icient budgétaire (%) de la fonction Meubles et les
caractéristiques démographiques et économiques des ménages

Sexe
Caractéristiques des ménages
Homme
Femme
Kayes
3,02
3,10
Koulikoro
1,1
1,40
Sikas o
3,73
4,32
Ségou
2,44
2,01
Mopti
2,05
2,87
Tombouctou
3,00
74,39
Gao
2,04
1,59
Bamako
2,89
4,46
Milieu de résidence


Bamako
2,89
4,46
Autres vil es
3,19
3,05
Rural
2,35
44,49
Tail e des ménages


1 à 3 individus
2,32
53,73
4 à 7 individus
2,75
3,67
8 à 10 individus
2,54
2,96
11 individus et plus
2,64
3,52
Niveau d'éducation des chefs de ménage

Aucun
2,41
39,19
Primaire
3,10
4,11
Secondaire
2,67
3,81
Supérieur
3,09
2,94
Quintile des dépenses par tête


Quintile 1
2,44
1,84
Quintile 2
2,24
2,9
Quintile 3
2,33
2,86
Quintile 4
2,55
2,70
Quintile 5
2,89
36,67











57


Habil ement
Une tendance claire ne semble être dégagée pour la fonction habil ement d’une
manière générale suivant les dif érentes caractéristiques étudiées excepté les
quintiles. La part budgétaire pour cet e fonction tend à augmenter avec les
quintiles.
Graphique 22 : Coef icient budgétaire (%) de la fonction Habil ement selon les
caractéristiques démographiques et économiques des ménages
Homme Femme Ecart
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
-2,0 Kayes Koulikoro Sikaso Ségou Mopti
-4,0
T
o
m
b
o
u
c
t
o
u Gao Bamako Bamako Autres viles Rural Aucun Primaire Secondaire Supérieur Quintile 1 Quintile 2 Quintile 3 Quintile 4 Quintile 5
Région
Mileu
Niveau
Quintile

Fonctions alcools, enseignement et restauration
Quel que le soit le sexe du CM, les fonctions alco ls et tabacs, loisirs, enseignement
et restauration représentent moins de 1% du budget de consommation des
ménages maliens. En outre, les coef icients budgétaires pour les fonctions
enseignement et loisirs sont positivement cor élés avec les quintiles. Pour ce qui
est la fonction alcools, quel que soit le sexe du CM, les ménages appartenant au
quintile 1 consacrent plus de part de leur budget que ceux du quintiles 5.






58





Graphique 23 : Coef icient budgétaire (%) des fonctions alco ls, loisirs,
enseignement selon les quintiles des dépenses par tête suivant le sexe du CM
2,5
Homme Femme
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0 Q1Q2Q3Q4Q5 Q1Q2Q3Q4Q5 Q1Q2Q3Q4Q5 Q1Q2Q3Q4Q5
Alcools
Loisirs
Enseignement
Restaurants

Communication, biens et services divers et santé
Les parts budgétaires des ménages consacrées à la communication et des biens et
services divers tendent à augmenter avec les quintiles chez les hommes et les
femmes CM. De plus, les ménages dirigés par des femmes y consacrent moins par
rapport à ceux dirigés par les hommes quel que soit le niveau de vie. En ce qui
concerne la santé, la situation semble dif érente selon le sexe du CM. On constate
chez les hommes CM que plus le ménage est pauvre, plus la part budgétaire
consacrée aux dépenses de santé est élevée tandis que le contraire semble être
observé chez les femmes CM.
Graphique 24 : Coef icient budgétaire (%) des fonctions communication, biens et
services divers et santé selon les quintiles des dépenses par tête suivant le sexe
du CM
5,0
Homme Femme
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Q1 Q2 Q3 Q4 Q5
Communication
Biens et services divers
Santé




59



Produits consommés et sexe du CM
Il res ort des résultats que les ménagés dirigés par des femmes consacrent plus de
part de leur budget dans l’achat des meubles et l’entretien ménager que ceux
dirigés par des hommes. En revanche, ce sont les coef icients budgétaires pour le
riz, le loyer, le mil, le carburant etc. qui prévalent chez les hommes CM.
Graphique 25 : Coef icient budgétaire des dif érents produits consommés dans
les ménages dirigés par des femmes en fonction des coef icients budgétaires dans
les ménages dirigés par des femmes
30
25
20
15
10
5
C
o
e
f
i
c
i
e
n
t

b
u
d
g
é
t
a
i
r
e

d
e
s

m
é
n
a
g
e
s

d
i
r
i
g
é
s

p
a
r

d
e
s

f
e
m
m
e
s
0 0
2
4
6
8
10
12
Coef icient budétaire des ménages dirigés par un homme

3.3.- Modèle économétrique
Les résultats économétriques de la forme fonctionnel e de la courbe d’Engel
spécifiée dans la section 2 pour certains produits et groupes de produits (fonctions)
sont présentés dans les tableaux 3, 4 et 5.
3.3.1.- Alimentation
La fonction alimentation et bois ons non alco lisées apparait comme une fonction
néces aire au Mali. En ef et, toutes choses égales par ail eurs, une augmentation
de dépenses (ou revenus) engendre une augmentation de la demande de cet e
fonction mais à une proportion moindre, son coef icient budgétaire diminue. Son
élasticité par rapport à la dépense est inférieure à 1.
Le même exercice a été fait pour cinq (5) produits is us de la fonction alimentation
notamment le riz, le sorgho/mil, la viande, le pois on frais et le pain. Le riz et le
sorgho/mil apparais ent comme des biens néces aires avec des élasticités



60


respectives 0,83 et 0,53 inférieures à 1. En revanche, la viande (élasticité=1,36>1),
le pois on frais (élasticité=1,30>1) et le pain (élasticité=1,41>1) sont des biens de
luxes. Pour ces biens, quand les dépenses (revenus) des ménages augmentent la
demande augmente plus vite que les dépenses (revenus) : les coef icients
budgétaires de ces fonctions augmentent (élasticité >1). Ces dif érents résultats
sont significatifs au seuil de 1% (Tableau 3).
Par ail eurs, les coef icients as ociés au logarithme de la tail e des ménage sont
significativement négatifs au seuil de 1% pour la fonction alimentation et le riz et
au seuil de 10% pour le pois on frais. Cela signifie qu’un ac rois ement de la tail e
des ménages engendre une bais e de la part des dépenses consacrées à
l’alimentation de manière générale et spécifiquement pour le riz et le pois on frais.
Le contraire est observé pour la viande et le pain qui, toutes choses égales par
ail eurs, un ac rois ement de la tail e des ménages entraîne un ac rois ement des
coef icients budgétaires as ociés à ces produits.
L’ef et genre est appréhendé dans la régres ion à partir des tranches d’âge. Des
tests d’égalité de Fisher ont été ef ectués pour comparer les coef icients selon le
genre et par tranche d’âge. Pour la fonction alimentation et les biens utilisés mis
à part le pois on frais, les résultats montrent qu’ils n’existent pas de dif érences
significatives selon le genre et le groupe d’âge. Pour le pois on, ce sont les
coef icients as ociés aux tranches d’âges 15 à 54 ans et 55 ans et plus qui sont
statistiquement dif érents, le premier au seuil de 10% et le second à 5%.
Le sexe du CM a un ef et significatif sur les parts budgétaires consacrées à
l’alimentation de façon générale et spécifiquement pour le sorgho/mil
respectivement au seuil de 1% et de 10%. Le signe du coef icient est positif, par
rapport à la référence « ménages dirigés par des femmes », les ménages dirigés par
des hommes consacrent plus de part de leur budget dans la fonction alimentation
et le produit sorgho/mil. En outre pour la fonction alimentation et le produit
sorgho/mil, le milieu rural y consacre plus de part de leur budget comparativement
au milieu urbain. En revanche, les parts budgétaires consacrées au riz, la viande
et le pain prévalent en milieu urbain.



61



Tableau 8 : Régres ion pour la fonction et quelques produits alimentaires

Coef icient budgétaire

Alimentation
Riz
Sorgho_Mil
Viande
Pois on Frais
Pain

Coef.
t Coef. t Coef. t Coef. t Coef. T Coef. t
Log des dépenses par tête
-8,11 -12,6 -1,97 -6,7 -4,34 -14,8 1,73 9,0 0,58 4,8 0,69 9,6
Log de la tail e du ménage
-3,88 -9,9 -0,87 -3,6 0,08 0,3 0,73 5,7 -0,18 -1,9 0,20 2,8
Masculin












0 à 4 ans
3,90 1,3 -1,70 -0,9 -4,05 -1,8 1,31 1,6 -0,57 -0,7 0,06 0,2
5 à 9 ans
4,24 1,3 2,60 1,2 -4,71 -2,1 0,83 1,0 -1,12 -1,3 0,27 0,8
10 à 14 ans
3,73 1,1 -0,15 -0,1 -3,31 -1,3 1,01 1,1 -0,77 -0,9 0,27 0,8
15 à 54 ans
0,78 0,3 -2,45 -1,3 -2,84 -1,4 0,72 0,9 -1,47 -1,8 -0,08 -0,3
55 ans et plus
4,30 1,1 1,82 0,8 -0,78 -0,3 0,85 0,7 -2,22 -2,0 -0,36 -0,8
Féminin












0 à 4 ans
3,41 1,1 -1,08 -0,6 -3,36 -1,6 1,16 1,3 -0,71 -0,8 -0,05 -0,2
5 à 9 ans
5,57 1,7 0,07 0,0 -2,69 -1,3 2,09 2,4 -1,14 -1,3 0,67 2,1
10 à 14 ans
0,14 0,0 -1,54 -0,7 -4,11 -1,8 0,30 0,3 -0,43 -0,5 0,36 1,1
15 à 54 ans
2,33 0,8 -1,45 -0,8 -2,47 -1,3 1,47 2,2 -0,68 -0,9 -0,16 -0,7
Sexe du CM












Féminin
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Masculin
3,30 3,6 -0,52 -1,2 0,90 1,9 0,29 1,2 0,01 0,1 -0,14 -1,3
Groupe socioéconomique (GSE)
Salarié (Privé et public)
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Indépendant Agricole
2,53 3,9 -0,83 -2,3 2,30 5,6 -0,87 -4,2 -0,44 -3,2 -0,59 -7,4
Indépendant non agricole
2,21 3,7 0,79 2,5 0,59 1,9 0,10 0,5 0,16 1,4 -0,29 -3,6
Autre GSE
3,84 5,1 -0,69 -1,8 3,04 5,8 -0,31 -1,3 -0,37 -2,6 -0,41 -4,3
Milieu de résidence
Rural
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Urbain
-6,60 -12,8 1,51 5,4 -2,90 -10,0 1,13 6,9 0,08 0,8 0,84 13,4
Région















62


Tableau 8 : Régres ion pour la fonction et quelques produits alimentaires

Coef icient budgétaire

Alimentation
Riz
Sorgho_Mil
Viande
Pois on Frais
Pain

Coef.
t Coef. t Coef. t Coef. t Coef. T Coef. t
Kayes
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Koulikoro
-0,97 -1,4 0,31 0,9 3,13 6,6 -1,97 -8,1 -0,87 -6,7 -0,68 -5,9
Sikas o
-12,44 -21,0 -2,58 -8,5 -7,02 -21,6 -3,15 -13,9 -0,35 -2,7 -0,49 -4,7
Ségou
-4,71 -6,3 -0,07 -0,2 7,17 11,7 -2,60 -11,0 -0,18 -1,2 -1,33 -13,2
Mopti
-5,38 -8,5 0,48 1,0 7,14 15,3 -2,49 -10,8 0,00 0,0 -1,72 -18,6
Tombouctou
7,79 8,4 8,45 13,5 2,67 4,7 -0,33 -1,0 3,74 17,4 -1,26 -9,6
Gao
1,84 1,8 13,27 16,4 -2,68 -5,3 -2,40 -7,4 3,00 9,0 -1,17 -9,2
Bamako
-15,01 -25,0 -1,13 -3,3 -1,35 -4,4 -2,49 -10,1 -1,03 -7,8 -0,82 -6,6
Constante
167,64 19,1 38,41 8,9 63,23 14,7 -17,56 -6,7 -3,83 -2,1 -6,31 -6,3
R2
0,51
0,25
0,45
0,22
0,31
0,33
F-Tests d'égalité de Fisher











0 à 4 ans
0,23

0,49

0,44

0,21

0,27

0,47
5 à 9 ans
0,56

1,55

1,15

1,62

0,03

1,40
10 à 14 ans
1,24

0,79

0,37

0,81

0,61

0,28
15 à 54 ans
0,78

0,95

0,30

1,21

1,85*

0,33
55 ans et plus
1,06

0,83

0,28

0,70

1,99**
0,82
Enfants
0,68

0,94

0,65

0,88

0,30

0,72
Ensemble
0,77

0,92

0,51

0,91

0,95

0,66
Elasticité des dépenses
0,86
0,83
0,53
1,36
1,30
1,41




63


3.3.2.- Alcools, habil ement, logement, meubles, santé et transport
Le tableau 4 présente les résultats des régres ions des fonctions alco ls,
habil ement, logement, meubles, santé et transport.
Les fonctions bois ons alcoolisées et le logement sont des fonctions néces aires.
Par contre, les fonctions habil ement, santé, transport et meubles apparais ent
comme des groupes de biens de luxe. Il faut tout de même noter que l’élasticité de
la fonction meuble n’est pas significative.
La tail e des ménages a un ef et significatif sur toutes les fonctions citées mis à
part alco ls et tabacs. L’ef et est négatif pour le logement, c’est-à-dire
l’ac rois ement de la tail e des ménages entraine une bais e de la part des
dépenses consacrées à cet e fonction qui est également une fonction « néces aire ».
Par contre, le coef icient est positif pour les fonctions qui apparais ent comme de
luxes notamment pour l’habil ement, les meubles, la santé et le transport. Pour
ces dernières fonctions, l’ac rois ement de la tail e des ménages ac roit les parts
des dépenses qui y sont consacrées.
Les tests d’égalité de Fisher des coef icients montrent que l’hypothèse nul e de
l’égalité des coef icients est vérifiée pour toutes les tranches d’âge pour les
fonctions habil ement, logement et meubles. Cet e hypothèse de nul ité est
également vérifiée pour l’ensemble des individus (toutes catégories d’âge) et pour
toutes les fonctions du tableau 4.
Les résultats montrent une dif érence significative selon le genre pour les adultes
(15 à 54 ans) au seuil de 1% et de 10% pour les enfants âgés de 10 à 14 ans pour
la consommation d’alcools et tabacs. En ce qui concerne la santé et le transport,
une dif érence significative au seuil de 10% est observée selon le genre pour les
enfants de 5 à 9 ans. En outre, une dif érence significative entre les hommes
adultes (15-54 ans) par rapport aux femmes adultes au seuil de 5% est observée
au niveau du transport.
Par ail eurs, la variable sexe du CM s’est révélé significative pour les fonctions
Alco l, logement et transport. Le signe du coef icient as ocié est positif pour
l’alcool et le transport c'est-à-dire, par rapport aux ménages dirigés par des
femmes, ceux dirigés par des hommes consacrent plus de part de leur budget dans
le transport et l’alcool. En revanche il est négatif pour le logement.
Enfin, les parts budgétaires al ouées aux fonctions habil ement et logement
prévalent en milieu urbain par rapport au milieu rural.



64



Tableau 8 : Régres ion pour les fonctions alco ls, habil ement, logement, meubles, santé et transport

Coef icient budgétaire

Alcools Habil ement Logement Meubles
Santé
Transport

Coef. t Coef. t Coef. T Coef. t Coef. t Coef. t
Log des dépenses par tête
-0,20 -3,7 0,63 4,8 -3,28 -16,7 1,29 1,4 0,44 3,3 3,99 11,9
Log de la tail e du ménage
-0,06 -1,4 0,43 4,2 -2,16 -12,0 0,62 2,0 0,57 5,7 2,86 13,9
Masculin












0 à 4 ans
-0,83 -2,3 1,61 2,0 -2,62 -2,0 1,37 1,3 -0,31 -0,5 1,81 1,3
5 à 9 ans
-0,59 -1,5 1,52 1,8 -2,74 -2,1 0,76 1,2 0,32 0,4 -0,99 -0,7
10 à 14 ans
-1,00 -2,6 2,68 3,5 -0,01 0,0 0,48 0,6 -2,17 -2,7 -1,47 -0,9
15 à 54 ans
-0,11 -0,3 2,94 3,8 2,28 1,8 0,50 1,1 -1,10 -1,6 0,50 0,3
55 ans et plus
-0,57 -1,2 -0,88 -0,9 1,03 0,6 0,73 0,8 0,02 0,0 -2,97 -2,0
Féminin












0 à 4 ans
-0,49 -1,3 1,57 2,0 -2,28 -1,8 2,72 1,3 -0,49 -0,5 0,37 0,3
5 à 9 ans
-0,73 -1,9 1,71 2,0 -0,93 -0,7 0,77 1,4 -1,06 -1,3 -2,83 -2,0
10 à 14 ans
-0,43 -1,1 3,04 3,4 0,73 0,5 3,34 1,4 -1,69 -2,0 -2,57 -1,5
15 à 54 ans
-0,86 -2,7 2,85 3,7 1,45 1,3 0,87 1,9 -0,99 -1,4 -0,82 -0,6
Sexe du CM












Féminin
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Masculin
0,26 3,6 -0,18 -0,9 -1,43 -3,1 -0,88 -1,5 0,05 0,3 1,76 6,5
Groupe socioéconomique (GSE)
Salarié (Privé et public)
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Indépendant Agricole
0,03 0,5 -0,52 -2,9 -2,00 -5,6 0,49 2,2 0,53 3,5 -0,46 -1,4
Indépendant non agricole
-0,06 -0,9 -0,32 -2,0 -1,04 -2,7 -0,04 -0,3 0,00 0,0 -0,27 -0,9
Autre GSE
-0,09 -1,3 -0,53 -2,6 -1,33 -3,0 -0,21 -1,4 0,60 3,7 -0,54 -1,6
Milieu de résidence
Rural
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf



65


Tableau 8 : Régres ion pour les fonctions alco ls, habil ement, logement, meubles, santé et transport

Coef icient budgétaire

Alcools Habil ement Logement Meubles
Santé
Transport

Coef. t Coef. t Coef. T Coef. t Coef. t Coef. t
Urbain
0,03 0,5 1,10 8,1 4,65 19,2 0,18 0,5 0,03 0,2 -0,15 -0,7
Région












Kayes
Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf Réf
Koulikoro
-0,36 -5,7 -0,02 -0,2 0,78 2,3 -0,96 -4,8 -0,43 -2,4 0,74 1,9
Sikas o
0,05 0,7 0,83 4,7 -0,58 -2,4 1,61 4,6 1,72 6,2 5,13 12,4
Ségou
-0,18 -2,0 1,08 5,3 -0,61 -2,6 0,09 0,3 -0,15 -1,0 1,74 4,6
Mopti
-0,23 -3,2 1,07 6,6 3,54 13,0 -0,14 -0,5 -1,21 -8,7 0,69 1,9
Tombouctou
-0,44 -6,0 0,43 2,2 -1,10 -3,2 0,61 1,1 -1,67 -10,9 -3,62 -10,4
Gao
0,31 1,8 -0,49 -1,6 0,33 0,8 -0,57 -2,3 -0,37 -1,7 -1,56 -4,2
Bamako
-0,05 -0,6 -0,33 -1,8 8,94 20,9 0,01 0,1 -1,08 -6,6 3,45 8,8
Constante
3,56 4,2 -5,34 -3,0 56,27 20,7 -15,19 -1,2 -3,23 -1,7 -51,67 -11,5
R2
0,03
0,11
0,48
0,11
0,13
0,28
F-Tests d'égalité de Fisher









0 à 4 ans
1,42 0,07 0,35 1,09 0,28 1,44
5 à 9 ans
0,43 0,32 1,63 0,02 1,73* 1,73*
10 à 14 ans
1,91* 0,46 0,54 1,59 0,92 0,80
15 à 54 ans
3,21*** 0,19 0,74 1,18 0,23 1,48
55 ans et plus
1,18 0,86 0,59 0,83 0,02 1,97**
Enfants
0,97 0,24 0,84 0,90 0,36 1,32
Ensemble
1,63 0,38 0,77 0,94 0,64 1,48
Elasticité des dépenses
0,66
1,11
0,74
1,49
1,17
1,78





66


3.3.3.- Communication, loisirs, enseignement, restauration et biens et services
divers
Le tableau 5 présente les résultats économétriques pour les fonctions
communication, loisirs, enseignement, restaurants et biens et services divers.
Toutes ces fonctions soulignées ont des élasticités significativement supérieures
à 1, ce qui les clas e dans la catégorie des groupes de biens de « luxe ». Il faut noter
que l’élasticité la plus élevée est cel e de la fonction loisirs.
La tail e des ménage est également significative et de signe positif pour toutes ces
fonctions excepté la restauration. En ef et, toutes choses égales par ail eurs, un
ac rois ement de la tail e des ménages entraine une bais e de la part des dépenses
al ouées à la restauration tandis qu’une augmentation est constatée pour cel es
de communication, loisirs, enseignement, biens et services divers.
Les F-Tests de Fisher dénotent l’absence d’une dif érence significative selon le
genre pour les toutes les catégories d’âge et pour l’ensemble des individus pour les
fonctions loisirs et enseignement. Une dif érence significative est notée entre les
hommes adultes (15 à 54 ans) par rapport aux femmes (15 à 54 ans) en ce qui
concerne les dépenses de communication, de restauration et des biens et services
divers. Les résultats dénotent également une dif érence significative pour les
biens et services divers entre les garçons appartenant à la tranche d’âge de 10 à
14 ans par rapport aux fil es de même âge.
Par ail eurs, les ménages dirigés par des femmes consacrent plus de part de leur
budget à la restauration tandis que le contraire est observé pour les loisirs. On
note également que les ménages vivant en milieu urbain consacrent
significativement plus de part de leur dépense dans les fonctions communication,
enseignement et biens et services divers par rapport aux ménages vivant en
milieu rural.









67


Tableau 10 : Régres ion pour les fonctions communication, loisir, enseignement, restauration et biens et services
divers

Coef icient budgétaire

Communication
Loisir
Enseignement
Restaurants
Divers

Coef.
t
Coef.
t
Coef.
t
Coef.
t
Coef.
t
Log des dépenses par tête
0,82
8,3
0,97
4,2
0,13
4,0
0,10
2,9
1,38 9,4
Log de la tail e du ménage
0,61
7,5
0,57
5,8
0,27
8,6
-0,21 -3,1 0,85 7,9
Masculin










0 à 4 ans
2,06
3,9
0,09
0,3 -0,24
-1,5
1,00
3,4 -0,36 -0,5
5 à 9 ans
1,25
2,4
0,14
0,4
0,82
4,4
0,93
2,9 -0,14 -0,2
10 à 14 ans
0,59
1,4
0,50
1,6
1,25
6,0
0,95
3,4 -0,30 -0,5
15 à 54 ans
2,87
6,2
-0,06 -0,2 -0,03
-0,2
2,03
3,2 -0,68 -1,1
55 ans et plus
1,03
1,3
-0,59 -1,5 -0,26
-1,3
1,07
2,7 -1,46 -1,6
Féminin










0 à 4 ans
1,33
2,7
0,32
1,0 -0,33
-2,1
1,13
3,8
0,33 0,5
5 à 9 ans
1,55
2,8
-0,04 -0,1 0,60
3,4
0,89
2,9
0,10 0,2
10 à 14 ans
0,75
1,6
0,62
1,5
1,68
6,4
0,75
3,0
1,35 1,5
15 à 54 ans
1,88
5,0
-0,39 -0,8 0,10
0,8
-0,25 -1,5 1,13 2,0
Sexe du CM










Féminin
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf Réf
Masculin
0,10
0,7
0,37
4,6 -0,03
-0,5
-0,14 -2,3 -0,45 -1,9
Groupe socioéconomique (GSE)
Salarié (Privé et public)
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf Réf
Indépendant Agricole
-0,70
-5,3
0,34
3,9 -0,24
-4,4
-0,19 -2,1 -0,39 -1,9
Indépendant non agricole
-0,32
-2,3
-0,11 -1,2 -0,10
-1,4
-0,11 -0,9 -0,03 -0,1
Autre GSE
-0,96
-6,7
0,13
1,6 -0,27
-4,3
-0,27 -2,7 -0,90 -3,8
Milieu de résidence



68


Tableau 10 : Régres ion pour les fonctions communication, loisir, enseignement, restauration et biens et services
divers

Coef icient budgétaire

Communication
Loisir
Enseignement
Restaurants
Divers

Coef.
t
Coef.
t
Coef.
t
Coef.
t
Coef.
t
Rural
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf Réf
Urbain
0,62
6,9
-0,18 -1,7 0,29
6,9
0,06
1,0
0,34 2,6
Région










Kayes
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf
Réf Réf
Koulikoro
-0,26
-2,5
0,08
1,1
0,11
2,2
0,30
7,1
0,75 4,0
Sikas o
0,94
8,0
0,63
5,9
0,29
6,4
0,54
6,1
1,53 12,0
Ségou
0,13
0,8
0,72
7,0
0,09
2,3
0,03
1,4
0,70 5,5
Mopti
0,02
0,2
0,35
2,1 -0,15
-4,5
0,00
0,0
1,01 8,5
Tombouctou
-0,96
-6,7
0,54
3,1 -0,15
-4,0
-0,19 -4,1 -0,55 -3,5
Gao
0,15
0,7
0,01
0,1 -0,04
-0,9
-0,06 -1,4 0,49 2,3
Bamako
1,76
10,3
0,00
0,0
0,83
9,3
0,15
1,2
2,23 9,4
Constante
-10,19
-7,2
-12,94 -4,5 -1,91
-4,2
-1,39 -2,8 -16,65 -8,5
R2
0,31
0,08
0,27
0,08
0,19
F-Tests d'égalité de Fisher










0 à 4 ans
1,80

0,86

0,55

0,78

1,31

5 à 9 ans
0,60

0,59

1,20

0,27

0,39

10 à 14 ans
0,38

0,31

1,48

1,11

1,83*

15 à 54 ans
2,42**

1,06

0,92

3,13**

3,20**
55 ans et plus
1,29

1,51

1,29

2,72***

1,62

Enfants
0,93

0,59

1,08

0,72

1,18

Ensemble
1,30

0,87

1,09

1,60

1,67

Elasticité des dépenses
1,27
2,03
1,24
1,47
1,57




69


4.- Conclusion
L’objectif de ce document était d’étudier l’ef et du genre sur la structure de
consommation des ménages au Mali à partir des données de l’Enquête Modulaire
et Permanente auprès des ménages (EMOP) de 2014. Pour cela, la méthodologie
a consisté à utiliser la courbe d’Engel suggérée par Working (1943) et des tests
d’égalité de Fisher pour tester l’existence d’une dif érence selon le sexe en met ant
non seulement l’ac ent sur les membres du ménage en fonction de leur groupe
d’âge mais aus i sur le sexe du chef de ménage. En revanche, il ne se préoc upe
pas d’expliquer si la dif érence selon le genre est due à une discrimination ou pas.
Les résultats met ent en évidence que les ménages maliens consacrent plus de la
moitié (57%) de leur budget annuel dans l’alimentation. La part budgétaire
al ouée à l’alimentation est plus importante chez les plus pauvres, les hommes
CM et le milieu rural. Le logement, la deuxième préoc upation des maliens,
représentant près de 13% du budget des consommateurs, est plus important chez
les ménages les plus aisés. Les parts budgétaires consacrées aux fonctions
transport, communication, habil ement, meubles, loisirs, enseignement,
restauration et biens et services divers demeurent également plus importantes
chez les ménages les plus aisés. Même si leurs poids sont relativement faibles
dans le budget des ménages les parts du budget consacrées aux bois ons
alco lisées, tabacs et autres stupéfiants et la santé sont plus élevés chez les
ménages les plus pauvres.
L’analyse des élasticités montre que la fonction alimentation, les produits
alimentaires riz, sorgho/mil, les fonctions logement et alcools/tabacs apparais ent
comme des fonctions « néces aires». En revanche, les produits alimentaires
comme la viande, le pois on frais et le pain et les fonctions santé, transport,
communication, loisirs, enseignement, restauration et biens et services divers
apparais ent comme des fonctions de « luxe » au Mali.
L’analyse économétrique combinée aux tests d’égalité de Fisher ne suggère pas de
dif érence significative selon le sexe pour tous les cas. Les résultats montrent une
dif érence significative est notée selon le genre pour la consommation du pois on
frais pour les tranches 15 à 54 ans et 55 ans et plus respectivement au seuil de
10% et de 5%. Une dif érence a été statistiquement prouvée également pour la
consommation d’alco ls et tabacs entre les hommes et les femmes adultes de 15 à
54 ans. Pour la même tranche d’âge, il existe une dif érence selon le sexe pour les
fonctions communication, restauration et biens et services divers. Enfin, pour les
biens et services, une dif érence a été trouvée entre les fil es et les garçons
appartenant à la tranche d’âge 10 à 14 ans.



70


Pour le sorgho/mil, la consommation d’alcools/tabacs et le transport, les ménages
dirigés par des hommes consacrent significativement plus de part de leur budget
par rapport aux ménages dirigés par des femmes.
Références bibliographiques
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Pat erns », Indira Gandhi Institute of Development Research and Research
Program in Development Studies, Princeton University.





72



REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple - Un But – Une Foi
- - - - - - - - -

MINISTERE DE
L’AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE ET DE LA
POPULATION
- - - - - - - - -

INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE





Genre et conditions de vie des ménages du Mali en 2014 : Analyse
selon le sexe du chef de ménage
Seydou Mous a Traoré, Ibrahima Gacko, Diakaridia Dembélé et As a Doumbia Gakou






73



Genre et conditions de vie des
ménages du Mali en 2014 : Analyse
selon le sexe du chef de ménage
Seydou Mous a Traoré
Ibrahima Gacko
Diakaridia Dembélé
et As a Doumbia Gakou

Ce document compare les conditions de vie des ménages au Mali en 2014 dans les
dirigés par des hommes et ceux dirigés par des femmes à partir des données de
l’enquête modulaire et permanente auprès des ménages (EMOP). Pour cela, les
conditions de vie des ménages ont été appréhendées à partir d’un score de
privations ou de mauvaises conditions de vie.
Les résultats montrent que les conditions de vie semblent être meil eures dans les
ménages dirigés par des femmes par rapport à ceux dirigés par des hommes. Ces
résultats peuvent paraitre paradoxaux et contradictoires aux résultats de certains
pays. Les explications pour le Mali découlent du statut des femmes chefs de
ménage. Au Mali, les femmes chefs de ménage sont en général veuves, sans niveau
d’instruction, la moitié d’entre el es a plus de 50 ans et dirigent des ménages de
tail e plus petite. El es bénéficient des pensions de leurs défunts maris ou el es
ont des enfants qui travail ent et qui prennent en charge le ménage ou bénéficient
des transferts de fonds des migrants.






74


Sigles et abréviations
CFA
Communauté Financière Africaine
CM
Chef de Ménage
CSCRP Cadre Stratégique pour la Crois ance et la Réduction de la
Pauvreté
CSLP Cadre Stratégique de Lut e contre la Pauvreté
DEAE Division des Etudes et Analyses Economiques
DNSI Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique
EMOP Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages
INSTAT Institut National de la Statistique
IPH
Indicateur de Pauvreté Humaine
OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ODHD Observatoire du Développement Humain Durable
OMD
Objectifs du Mil énaire pour le Développement
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SNLP Stratégie Nationale de Lut e contre la Pauvreté
UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine






75


1.- Introduction
L’amélioration des conditions de vie et la lut e contre la pauvreté figurent
aujourd’hui au cœur de toute politique de développement économique et social
dans les pays en développement.
En ef et, depuis des décennies, les pays africains, en particulier le Mali, ont inscrit
la lut e contre la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie dans les
politiques de développement économique et social. Le gouvernement du Mali a
élaboré en juil et 1998 la Stratégie Nationale de Lut e contre la Pauvreté (SNLP).
La SNLP avait pour objectif principal d’améliorer les conditions de vie des
maliens, en particulier les plus démunis. Deux ans après l’adoption de la SNLP,
le gouvernement a élaboré sur recommandation des institutions financières
internationales, le Cadre Stratégique de Lut e contre la Pauvreté (CSLP), qui fut
adopté le 29 mai 2002. Cet e première génération du CSLP (CSLP I) avait pour
objectif de réaliser une forte crois ance économique (6,7 % en moyenne) afin de
réduire l’incidence de la pauvreté de 63,8 % en 2001 à 47.5% en 2006. A l’is ue de
l’exécution du CSLP I, il a été élaboré en fin 2006 la deuxième génération du CSLP
(CSLP I ) sous le nom de Cadre Stratégique pour la Crois ance et la Réduction de
la Pauvreté (CSCRP) couvrant la période 2007-2011 suivi d’une troisième
génération sur la période 2012-2017. Ce document constitue l’unique cadre de
référence des politiques et stratégies de développement de l’Etat à moyen terme.
Il a pour objectif général de stimuler une crois ance de 7 % en moyenne pour
améliorer le bien-être des populations maliennes.
Ce document analyse les conditions de vie des ménages et genre au Mali en 2014.
Plus précisément, ce document tentera d’analyser les conditions de vie selon le
sexe du chef de ménage en d’autres termes comparer la situation des ménages
dirigés par des femmes et ceux dirigés par des hommes en termes des indicateurs
de conditions de vie.
Pour cela, la méthodologie consistera à faire dans un premier temps une analyse
descriptive simple des dif érents indicateurs de conditions de vie des ménages
selon le sexe du CM. Dans un second temps, il sera élaboré un indice agrégé de
privations ou de mauvaises conditions de vie pour faire des comparaisons entre
les ménages dirigés par des hommes et ceux dirigés par des femmes.
Le document se présente comme suit. Après avoir présenté la méthodologie et les
données utilisées dans la section 2, la section 3 présentera les résultats.





76


2. Méthodologie et données
2.1.- Méthodologie
Deux types d’analyses sont faits dans ce document. En premier temps, une
analyse descriptive des dif érentes variables susceptibles d’appréhender les
conditions de vie des ménages selon le sexe du chef de ménage sera faite après la
présentation du profil sociodémographique des chefs de ménage au Mali.
En second temps, un indicateur agrégé de conditions de vie des ménages est
élaboré. Il faut souligner que plusieurs approches existent pour appréhender les
conditions de vie des ménages; entre autres les approches fondées sur la théorie
des ensembles flous, sur le critère d’entropie, le critère d’inertie, l’indice de
pauvreté Humaine (IPH), les approches basées sur le score de privations des
ménages. Dans ce document, la méthode basée sur le score de privation à partir
des dif icultés ou de manquements que présentent les ménages sera utilisée.
Cet e méthode calcule un score qui compte le nombre de privation ou de
manquement de biens ou des caractéristiques des mauvaises conditions de vie des
ménages. Pour cela, toutes les variables potentiel es sont codifiées. La variable a
une modalité ‘’1’lorsque les ménages ne pos èdent pas l’item ou ne remplis ent
pas les conditions de sa caractéristique. La variable a une modalité “ 0’ lorsque
les ménages pos èdent l’item considéré ou remplis ent les conditions de sa
caractéristique. Toutes les valeurs des items considérés pour l’analyse seront
additionnées pour parvenir au score des privations. De ce fait, un score maximum
indique un niveau de privation élevé alors qu’un score nul indique une absence
de manquement.
2.2.- Présentation des données
Les données proviennent de l’EMOP qui est une enquête par sondage, stratifiée à
deux degrés à al ocation proportionnel e au premier degré. Les 8 régions du Mali
et la vil e de Bamako constituent les domaines d’étude. L’échantil on est
représentatif selon le milieu de résidence de la population (urbain et rural). Le
dispositif de l’EMOP est conçu pour une col ecte de données à quatre pas ages
dans l’année. Chaque pas age dure trois mois. Les résultats de l’enquête sont
significatifs au niveau national, dans chacune des régions enquêtées et le district
de Bamako et selon le milieu de résidence (urbain et rural). La première édition
de cet e opération a démar é le 1er avril 2011 et a pris fin le 31 mars 2012.
L'édition 2013/2014 est la deuxième série de l’EMOP dont la période de col ecte
s’est étalée entre avril 2013 et mars 2014. Pour cet e édition, les régions de
Tombouctou, Gao et Kidal n'ont pas été couvertes à cause de l'insécurité dans ces
zones.



77


L'édition actuel e est la troisième série de l'EMOP. El e s'est étalée sur la période
d'avril 2014 à mars 2015. La région de Kidal n'a pas été enquêtée pour les raisons
sécuritaires. Au premier degré, il a été tiré un échantil on de 1040 unités
primaires (sections d’énumération9) soit 6240 ménages en raison de six (6)
ménages par unité primaire tirée.
Le premier pas age de la présente édition s’est déroulé entre le 1er avril et le 30
juin 2014.Il a renseigné principalement les indicateurs d’ac ès de l’éducation et
certains indicateurs du marché de l’emploi tels que le taux d’activité et le taux
chômage. Le premier pas age a donné également des informations sur la santé de
la population, les caractéristiques du logement, leur dotation en biens ainsi que
sur les dépenses de consommation des ménages.
Le deuxième pas age a été réalisé entre le 1er juil et 2014 et le 30 septembre 2014.
Il a permis de fournir des informations sur les transferts is us de migration ainsi
que sur la pauvreté subjective du ménage.
Le troisième pas age réalisé entre le 1er octobre et le 31 décembre 2014, a col ecté
des informations détail ées sur l’emploi en intégrant le module Enquête
Permanente Auprès des Ménages (EPAM) de l'Agence Nationale pour la
Promotion de l'Emploi (ANPE). Les modules de base sur la santé et les dépenses
ont été également renseignés.
En fin, la col ecte du quatrième et dernier pas age s’est déroulée du 1er janvier
2015 au 31 mars 2015. Ce pas age a été consacré à la col ecte des informations
sur le module Gouvernance, Paix et Sécurité (GPS) ainsi que sur les dépenses de
consommation.
3. Résultats
3.1.- Sexe des CM et Caractéristiques sociodémographiques des ménages
L’enquête EMOP 2014 a été réalisée dans toutes les régions du Mali excepté Kidal
pour des raisons sécuritaires. Les analyses portent sur ces localités enquêtées.
Avec plus de deux mil ions de ménages dans pays dont 8% dirigés par des femmes,
les ménages maliens sont généralement dirigés par des hommes. Cet e section se
propose de présenter le profil des hommes et des femmes chefs de ménage.
En ce qui concerne la répartition géographique, la majorité des femmes chefs de
ménages vivent à Bamako (20,3%) suivie de Gao (13%). La plus faible proportion
(8,7%) des femmes chefs de ménages parmi l’ensemble des femmes CM du Mali
est observée dans la région de Mopti. Si la majorité des femmes CM vivent à
Bamako et Gao, ceci n’est pas le cas pour les hommes CM. Les hommes CM sont
majoritaires dans la région de Sikas o (16,4%) et de Ségou (16,2%). La région de
Gao enregistre le plus faible pourcentage (3,8%) de chef de ménages hommes.



78


Par ail eurs, l’analyse selon le milieu de résidence révèle que 72% des ménages
maliens vivent en milieu rural contre 28% en milieu urbain. Parmi les CM
hommes, la proportion qui vit en milieu rural est de 73%. Tandis que cet e
statistique est de 57% pour les CM femmes. Par ail eurs, les CM ne sont pas des
jeunes au Mali. En ef et, la moitié d’entre eux (50,3%) a plus de 50 ans. Cet e
proportion est de 54% pour les femmes CM contre 50% pour les hommes CM.
En 2014, les ménages au Mali présentent une tail e moyenne de 8 personnes dont
9 dans les ménages dirigés par des hommes et 6 par une femme. Par ail eurs, 10%
des ménages maliens ont un ef ectif compris entre 1 à 3 personnes contre 43,1%
pour 4 à 7 individus et 46,8% de 8 individus et plus. En ce qui concerne les
ménages dirigés par des femmes, environ 79% d’entre eux ont au maximum 7
individus contre 51% pour les ménages dirigés par des hommes.
Selon la structure de la société malienne, les chefs de ménages sont généralement
mariés monogame ou polygame (90,9%). Si la majorité des hommes CM sont
mariés (96,2%), seulement 26,6% des femmes CM sont mariés. En ef et, la
majorité des femmes CM au Mali sont veuves (64,1%) ou divorcée (6,9%).
La majorité des CM au Mali sont sans niveau d’éducation (74,4%) dont 74,6% pour
les ménages dirigés par des hommes et 72,4% pour ceux dirigés par des femmes.
Une proportion de 18,1% des CM ont at eint le niveau primaire contre 4,7% pour
le niveau secondaire et 2,8% pour le niveau supérieur. La proportion de femmes
CM qui a at eint le niveau supérieur est de 1,4%.






79


Tableau 9 : Caractéristiques sociodémographiques des ménages
Caractéristiques
Sexe du CM
sociodémographiques
Masculin
Féminin Ensemble
Région



Kayes
12,8
12,5
12,8
Koulikoro
15,3
12,9
15,1
Sikas o
16,4
10,6
16,0
Ségou
16,2
9,7
15,7
Mopti
15,1
8,7
14,6
Tombouctou
6,9
11,9
7,3
Gao
3,8
13,3
4,5
Bamako
13,4
20,3
14,0
Milieu de résidence



Bamako
13,4
20,3
14,0
Autres vil es
13,2
22,7
13,9
Rural
73,4
57,0
72,1
Tail e des ménages



1 à 3 individus
8,9
23,4
10,0
4 à 7 individus
42,1
55,4
43,1
8 à 10 individus
23,1
14,1
22,4
11 individus et plus
25,9
7,1
24,4
Groupe d'âge des CM



18 à 29 ans
4,8
6,3
4,9
30 à 39 ans
20,5
14,8
20,1
40 à 49 ans
24,7
24,8
24,7
50 à 59 ans
22,2
27,7
22,6
60 ans et plus
27,8
26,4
27,7
Statut matrimonial



Marié(e) monogame
64,8
15,9
61,0
Marié(e) polygame
31,4
10,7
29,8
Union libre
1,1
0,0
1,0
Célibataire
1,1
2,3
1,2
Divorcé(e)/séparé(e)
0,3
6,9
0,8
Veuf (veuve)
1,3
64,1
6,2
Niveau d'éducation des chefs de ménage


Aucun
74,6
72,4
74,4
Primaire
17,7
23,2
18,1
Secondaire
4,8
2,9
4,7
Supérieur
2,9
1,4
2,8
Total
100,0
100,0
100,0



80


3.2.- Analyse descriptive de condition de vie des ménages
3.2.1.- Sexe du CM et ac ès à l’électricité
L’ac ès à l’énergie ou à l’électricité est une préoc upation majeure aujourd’hui des
pays d’Afrique Subsaharienne en particulier le nôtre. Au Mali, ce service est géré
en grande partie par la société Energie du Mali (EDM), une société anonyme,
majoritairement détenue par l’Etat. Au niveau national, en 2014, 22,9% des
ménages avaient comme source principale d’éclairage l’EDM avec une dif érence
selon le sexe. En ef et, 34,3% des ménages dirigés par des femmes contre 21,9%
de ceux dirigés par des hommes avaient ac ès à l’électricité de l’EDM. Le taux
d’ac ès à l’EDM élevé chez les ménages dirigés par les femmes peut être expliqué
par le fait que 43% des femmes chefs de ménages vivent en milieu urbain (Bamako
ou autres vil es) couvert par l’EDM. Le pourcentage des hommes chefs de ménages
vivant en milieu urbain est de 26,6%.
Depuis quelques années, les énergies renouvelables (panneaux solaires) gagnent
de plus en plus le ter ain surtout dans les localités non couvertes par l’EDM
majoritairement rurales avec un taux d’ac ès de 17,6% dont 18,4% dans les
ménages dirigés par des hommes et 7,4% de ceux dirigés par des femmes.
Même si l’électricité est un véritable enjeu de développement économique et
sanitaire, plus de la moitié des ménages maliens ne l’ont pas ac ès selon les
statistiques de l’EMOP 2014. En ef et, environ 54% des ménages utilisaient
comme principale source pour l’éclairage la torche à pile. Cet e statistique est sans
incidence majeure selon le sexe du CM. D’autres sources comme le pétrole, le gaz,
la paraf ine, le bois/planche, groupe électrogène sont également utilisées.
Tableau 10 : Répartition des ménages selon la source principale pour l’éclairage
et le sexe du CM
Source principale pour
Sexe du CM
l'éclairage
Masculin
Féminin Ensemble
Electricité EDM
21,9
34,3
22,9
Pétrole
0,6
1,0
0,7
Gaz
0,0
0,0
0,0
Paraf ine
2,3
0,6
2,1
Bois / Planche
0,2
0,4
0,2
Torche à pile
54,3
52,8
54,2
Panneau solaire
18,4
7,4
17,6
Groupe électrogène
0,1
0,1
0,1
Autre
2,2
3,4
2,2
Total
100,0
100,0 100,0
3.1.2.- Sexe du CM et ac ès à l’eau et l’as ainis ement




81


Approvisionnement en eau
La recherche de l’eau fait partie de la tâche quotidienne des ménages des pays en
développement surtout ceux vivant dans les localités qui ne sont pas couvertes
par les sociétés de gestion de l’eau potable. Au Mali, la production d’eau est
as urée par la société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAPEP).
Il res ort de l’analyse que 13,5% des ménages utilisaient le robinet (robinet du
ménage ou voisin) comme principalement source d’approvisionnement en eau
pour boire. L’analyse selon le sexe du CM révèle un avantage dans les ménages
dirigés par des femmes (16,6%) comparativement à ceux dirigés par des hommes
(9,2%). Environ 20% des ménages utilisaient comme source d’approvisionnement
en eau la fontaine publique dont la répartition par sexe est de 26,2% pour les
ménages dirigés par des femmes et 19,4% pour les ménages dirigés par des
hommes. En ce qui concerne le forage, 27,3% des ménages dirigés par des femmes
contre 28,5% de ceux dirigés par des hommes soit 16,7% au niveau national
l’utilisaient pour s’approvisionner en eau de bois on. Les puits aménagés et non
aménagés étaient utilisés respectivement par 28,4% et 17,9% des ménages
maliens avec des pourcentages plus élevés dans les ménages dirigés par des
hommes.
L’ac ès à l’eau potable est plus amélioré dans les ménages dirigés par des femmes
par rapport aux ménages dirigés par des hommes. Ceci s’explique par le profil des
femmes chefs de ménages qui vivent en milieu urbain où l’ac ès à l’eau ou
l’électricité est facile.
As ainis ement
Le niveau d’as ainis ement est appréhendé dans ce document par trois variables
notamment les modes d’évacuation des eaux usées, les modes d’évacuations des
ordures et le type d’aisance.
En ce qui concerne les eaux usées, la majorité des ménages utilisaient l’épandage
dans la rue (82,4%) dont 75,3% pour les ménages dirigés par des femmes et 83,1%
par un homme. Une minorité (6%) fait recours aux puisards dont 8,5% dans les
ménages dirigés par des femmes contre 5,8% chez les hommes chefs de ménage.
Par ail eurs, les ordures sont évacuées dans les dépotoirs sauvages par plus de la
moitié des ménages maliens (56,1%). Ce pourcentage est plus élevé chez les
ménages dirigés par des hommes (56,4%) que ceux dirigés par des femmes
(51,7%). Il existe également des dépotoirs conçus spécifiquement par l’Etat et mis
à la disposition des ménages pour l’évacuation des ordures. Environ un ménage
sur 10 utilisait ces dépotoirs publics parmi lesquels 10,2% des ménages dirigés
par des hommes et 13,1% des ménages dirigés par des femmes. Si la majorité des
ménages évacuent leur ordure à partir des dépotoirs (sauvage ou public), une
proportion de 17% sont abonnés au près des Groupements d’Intérêts Economiques



82


(GIE) dans le domaine de l’as ainis ement pour évacuer leurs ordures. Parmi ces
catégories de ménages, on note 22,4% des ménages dirigés par des femmes et
16,9% de ceux dirigés par des femmes. Certains ménages incinèrent (4,2%) ou
enfouis ent (11,3%) les ordures.
Concernant le type d’aisance, les ménages disposent généralement les latrines
privées (42,7%) ou communes à plusieurs ménages (41,6%). Les chas es d’eaux
(individuel ou commun) ne sont utilisées que par une minorité (5%). En outre, ce
dernier pourcentage est plus important dans les ménages dirigés par des femmes
(9,9%) que ceux dirigés par des hommes (4,7%). Il faut également signaler que
certains font recours à la nature (10,4%).
Tableau 11 : Répartition des ménages selon les caractéristiques de l’eau et
l’as ainis ement et le sexe du CM
Eau et As ainis ement
Sexe du CM
Masculin
Féminin Ensemble
Approvisionnement en eau



Robinet du ménage
9,2
16,6
9,7
Robinet du voisin
3,7
5,0
3,8
Forage
17,2
10,3
16,7
Fontaine publique
19,4
26,2
20,0
Puit aménagé
28,5
27,3
28,4
Puit non aménagé
18,7
8,4
17,9
Eau de surface
2,5
4,8
2,7
Autres
0,8
1,3
0,8
Mode d'évacuation des eaux
usées



Puisard
5,8
8,5
6,0
Egout
1,3
3,0
1,4
Trou dans parcel e
8,9
11,5
9,1
Epandage dans la rue
83,1
75,3
82,4
Autre
1,0
1,8
1,0
Mode d'évacuation des ordures



Dépotoir public
10,2
13,1
10,4
Enlèvement
16,9
22,4
17,4
Incinération
3,8
8,6
4,2
Enfouis ement
12,0
3,8
11,3
Dépotoir sauvage
56,4
51,7
56,1
Autre
0,7
0,4
0,7
Type d'aisance (WC)



Individuel avec chas e d’eau
1,9
3,7
2,0
Commun avec chas e d’eau
2,8
6,2
3,0
Latrine privée
43,2
36,5
42,7



83


Sexe du CM
Eau et As ainis ement
Masculin
Féminin Ensemble
Latrine commune à plusieurs
ménages
41,5
43,5
41,6
Dans la nature
10,5
8,8
10,4
Autre
0,2
1,4
0,3
Total
100,0
100,0
100,0

3.1.3.- Sexe du CM et l’habitat
L’habitation des ménages peut expliquer leurs conditions de vie. Avoir
aujourd’hui une habitation décente fait partie non seulement des préoc upations
majeures des citoyens mais aus i de l’Etat malien à travers plusieurs programmes
de logements sociaux. Si les conditions d’habitats sont relativement meil eures au
Mali dans les vil es, force est de constater qu’el es sont chaotiques dans les zones
rurales où les constructions sont très modestes. Ainsi, pour analyser le volet
habitat, un certain nombre de variables ont été utilisé : le statut d’oc upation, la
nature des murs, des toits, des sols et le type de logement.
Concernant le statut d’oc upation du logement, la majorité des ménages maliens
(80%) sont propriétaires ou copropriétaires de leur logement. La réparation par
sexe du CM est de 84% pour les hommes et 74% pour les femmes. Environ 14,1%
des ménages dirigés par des hommes et 18,4% de ceux dirigés par des femmes
étaient en location, soit un pourcentage 14,4% pour l’ensemble des ménages en
2014. Une proportion moindre des ménages étaient logés soit par leur employeur
soit gratuitement.
En ce qui concerne les murs des logements, ils sont généralement en banco pour
69,9% des ménages dont 71,4% chez les hommes CM et 53,7% chez les femmes
CM. Environ 26% des ménages avaient les murs en dur (ciment ou pier e). Ce
pourcentage est également en faveur des ménages dirigés par des femmes (35,8%)
en ce qui ce concerne la qualité des murs par rapport à ceux dirigés par des
hommes (24,8%). Les briques cuites sont peu utilisées au Mali avec seulement
2,1% des cas.
Les toits sont généralement en banco (40,8%) ou en tôles (41,2%) pour la majorité
des ménages. Par ail eurs, 7% des ménages avaient des toits en dal e dont 11,9%
pour les ménages dirigés par des femmes et 6,5% pour ceux des hommes.
En ce qui concerne le type de logement, les ménages vivaient dans les maisons qui
se trouvent dans une conces ion (69,3% de cas). Ce pourcentage est de 69,9% pour
les ménages dirigés par des hommes et 61,8% pour ceux dirigés par des femmes.
Une proportion de 6,1% vivait dans les appartements contre 4,4% pour les
maisons individuel es ou vil as, 11,3% dans les maisons en bandes. Pour ces
derniers types de logement, les pourcentages prévalent chez les ménages dirigés



84


par des femmes que ceux dirigés par des hommes. Environ, 8,4% des ménages
habitaient dans les pièces sans dépendance.
Pour ce qui est de la nature des sols, environ 53,5% des ménages avaient des sols
en ter e bat ue/sable contre 29,5% de sols en chape de ciment, 11,4% en bouse
d’animaux et 3,4% de car eaux. Il faut dire que 42% des ménages dirigés par des
femmes ont des sols en chapes de ciments contre 28,4% de ceux dirigés par des
hommes.
Tableau 12 : Répartition des ménages selon les caractéristiques de l’habitat et le
sexe du CM Sexe du CM
Habitat
Masculin Féminin Ensemble
Statut d'oc upation



Propriétaire avec titre /
Copropriétaire
15,4
22,8
16,0
Propriétaire sans titre /
Copropriétaire
65,6
51,2
64,4
Locataire
14,1
18,4
14,4
Logé par l'employeur
0,6
0,5
0,6
Logé gratuitement
3,7
6,1
3,9
Autre
0,7
1,1
0,7
Nature des murs



Murs en dur (ciment, pier e etc.)
24,8
35,8
25,7
Brique (cuite)
2,1
2,4
2,1
Banco
71,4
53,7
69,9
Autre
1,8
8,2
2,3
Nature de la toiture



Pail e
6,0
5,5
6,0
Banco
41,7
30,5
40,8
Chaume
2,8
2,4
2,7
Tôle
40,8
45,6
41,2
Dale
6,5
11,9
7,0
Tuile
0,0
0,0
0,0
Nat e
1,8
2,5
1,8
Autres
0,4
1,5
0,5
Type de logement



Appartement
5,9
8,1
6,1
Maison individuel e ou vil a
3,9
9,2
4,4
Maison dans une conces ion
69,9
61,8
69,3
Maison en bandes
11,2
12,9
11,3
Pièces sans dépendance
8,7
5,2
8,4
Autre
0,4
2,8
0,6



85


Sexe du CM
Habitat
Masculin Féminin Ensemble
Nature du sol



Ter e bat ue / Sable
54,6
40,7
53,5
Bouse d’animaux
11,7
7,2
11,4
Chape de ciment
28,4
42,1
29,5
Car eaux
3,0
7,6
3,4
Autres
2,3
2,4
2,3
Total
100,0
100,0 100,0
Source : EMOP 2014, calculs des auteurs
3.1.4.- Sexe du CM et actifs du ménage
La quasi-totalité des ménages pos édaient des moustiquaires (94,6%) dont 95,1%
dans les ménages dirigés par des hommes et 88,7% dans ceux dirigés par des
femmes. Le téléphone mobile est pos édé par 83,5% des ménages contre 60% pour
la radio, 47,9% pour la moto, 42,8% pour la char et e et 41,9% pour la télévision.
Pour tous ces biens cités, le taux de pos es ion prévale dans les ménages dirigés
par des hommes. Les chaines Hi-Fi (5,4%), les véhicules (3,5%), la magnétoscope
(19,5%), la pirogue (2,9%), la pinas e (0,9%) sont également plus pos édés par les
ménages dirigés par des hommes. Le taux de pos es ion de parabole est de 14,5%
sans incidence selon le sexe du CM. Par contre, les taux pos es ions pour
l’ordinateur (2,7%), le congélateur (1,6%), le groupe électrogène (0,7%), la
télévision (31,9%), le fer à repas er charbon (9,2%), le fer à repas er électrique
(0,9%), le climatiseur (0,8%), le téléphone fixe (2,2%), le foyer amélioré (17,3%), la
cuisinière à gaz ou électrique (3,3%), le réfrigérateur (3,8%) et le ventilateur
(15,3%) prévalent chez les femmes CM avec des dif érences minimes.
Tableau 13 : Proportion des ménages qui pos èdent certains éléments de
conforts selon le sexe du CM
Elément de confort, d’équipement et autres
actifs du ménage
Sexe du CM
Masculin Féminin Ensemble
Moustiquaire
95,1
88,7
94,6
Téléphone mobile
84,3
74,7
83,5
Radio
61,2
46,8
60,0
Moto
50,0
23,7
47,9
Vélo
45,6
11,2
42,8
Char et e
44,6
11,6
41,9
Télévision
31,8
32,2
31,9
Magnétoscope
19,6
18,0
19,5
Foyer amélioré
16,9
20,7
17,3
Ventilateur
14,8
20,7
15,3
Parabole
14,5
14,5
14,5
Fer à repas er charbon
9,2
9,5
9,2



86


Elément de confort, d’équipement et autres
Sexe du CM
actifs du ménage
Masculin Féminin Ensemble
Chaine Hi-Fi
5,6
2,6
5,4
Réfrigérateur
3,3
8,6
3,8
Voiture
3,7
1,7
3,5
Cuisinière à gaz ou électrique
3,0
6,9
3,3
Pirogue
3,0
1,5
2,9
Ordinateur
2,7
2,8
2,7
Téléphone Fixe
2,1
2,8
2,2
Congélateur
1,6
1,9
1,6
Pinas e
1,0
0,1
0,9
Fer à repas er électrique
0,8
1,4
0,9
Climatiseur
0,8
1,5
0,8
Groupe électrogène
0,7
1,0
0,7
3.3.- Score de privation des ménages
Plusieurs indicateurs existent pour appréhender les conditions de vie des
ménages parmi lesquels figures le score de privation ou encore de mauvaises
conditions de vie. Ce score consiste à compter le nombre de privation ou de
manquement de biens ou des caractéristiques des mauvaises conditions de vie des
ménages. Pour cela, toutes les variables potentiel es sont recodifiées. La variable
a une modalité ‘’1’lorsque les ménages ne pos èdent pas l’item ou ne remplis ent
pas les conditions de sa caractéristique. La variable a une modalité “ 0’ lorsque
les ménages pos èdent l’item considéré ou remplis ent les conditions de sa
caractéristique.
3.2.1.- Présentation des items du score
Pour la construction du score, 15 variables ont été retenues (graphique 1 à 4). Une
cor élation négative est notée entre les items retenus et les déciles des dépenses
par tête des ménages. En d’autres termes, la proportion des ménages qui ne
pos èdent pas un bien ou qui présente une mauvaise condition de vie bais e avec
les déciles des dépenses par tête.









87






Graphique 26 : Non pos es ion de la télévision, mauvaises qualités de sol et de
murs et absence d’électricité
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
Sol Télé Eclairage Murs

Graphique 27 : Non pos es ion du ventilateur, mauvaises qualités du foyer
amélioré, mauvaises gestions des ordures et non d’ac ès à l’eau potable
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
Ordure Foyer amélioré Ventilo Eau potable




88




Graphique 28 : Mauvaises gestions des eaux usées, mauvaises qualités de toit et
non pos es ion de véhicule
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
Eaux usées Toit Voiture

Graphique 29 : Non pos es ion de moto, radio, radio et mauvaise qualité du type
d’aisance
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10
Moto Radio Aisance Portable




89


3.2.2.-Score de privation et sexe du CM
Le tableau 6 présente le score de privation des ménages. Les conditions de vie des
ménages sont mauvaises au Mali. La proportion des ménages cumulant les 15
privations est de 3,1%. Les femmes CM (8,50%) sont majoritaires dans ce groupe
par rapport aux hommes CM (2,62%). Ce groupe de ménages présente les plus
mauvaises conditions de vie. A l’opposé de ces ménages, on a une proportion très
faible (0,03%) des groupes des ménages les plus aisés qui ne présentent aucune
privation. Par ail eurs, le score qui se répète le plus (mode) est de 12 chez les
ménages dirigés par des hommes et 14 chez les ménages dirigés par des femmes.
Tableau 14 : Score de privation et sexe du CM
Score de privation
Sexe du CM
Masculin
Féminin
Ensemble
0
0,03
0,00
0,03
1
0,25
0,00
0,23
2
0,91
1,89
0,98
3
1,25
2,88
1,38
4
2,37
2,96
2,42
5
3,38
4,61
3,47
6
4,20
5,96
4,34
7
5,44
8,33
5,66
8
6,57
6,38
6,55
9
8,43
7,83
8,38
10
9,68
6,24
9,42
11
12,92
7,01
12,46
12
16,99
10,78
16,51
13
15,18
10,95
14,85
14
9,78
15,44
10,22
15
2,62
8,75
3,10
Total
100,00
100,00
100,00
















90


Graphique 30 : Score et sexe du CM
Masculin
Féminin
Ensemble
18,00
16,00
14,00
12,00
10,00
8,00
6,00
4,00
2,00
0,00 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
L’analyse de la courbe cumulative (graphique 6) révèle que jusqu’à un seuil de 11
privations, la courbe des ménages dirigés par des femmes domine cel e des
ménages dirigés par des hommes. Cela signifie que jusqu’à ce seuil, les conditions
de vie des ménages dirigés par des femmes sont plus bonnes que cel es dirigés par
des hommes. Au-delà de ce seuil, les tendances se renversent.
Par ail eurs, en moyenne les conditions de vie des ménages dirigés par des femmes
sont légèrement plus meil eures que cel es dirigés par des hommes. En ef et, le
nombre de privation moyen est de 10,21 chez les femmes CM contre 10,40 chez
les hommes CM. Il faut noter que la médiane est égale à 11 privations chez les
deux groupes (tableau 7).
Graphique 31 : Courbe cumulative crois ance du score de privation des ménages
selon le sexe du CM
Masculin
Féminin
Ensemble
100,00
80,0
60,0
40,0
20,0
0,0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15



91


Tableau 15 : Statistique descriptive du score de privation et sexe du CM
Sexe du CM
Score de privation
Masculin
Féminin
Ensemble
Moyenne
10,40
10,21
10,39
Médiane
11,00
11,00
11,00
Minimum
0,00
2,00
0,00
Maximum
15,00
15,00
15,00

Si l’on considère comme seuil 10 privations, c'est-à-dire un ménage présente de
mauvaises conditions de vie s’il enregistre plus de 10 privations et bonnes pour
au plus 10 privations, le pourcentage des ménages vivant dans des mauvaises
conditions de vie serait de 57,13%. Ce pourcentage est de 52,93% dans les
ménages des femmes CM et 57,48% dans les ménages des hommes CM. Ces
résultats cor oborent les analyses monétaires de la pauvreté en 2014. Selon les
résultats de l’EMOP. En ef et, l’incidence de la pauvreté monétaire dans les
ménages est de 35,9 au niveau national. El e est plus ac entuée dans les ménages
dirigés par des hommes (36,9%) par rapport aux ménages dirigés par des femmes
(23,4%).





92


4.- Conclusion
Ce document étudie les conditions de vie des ménages selon le sexe du CM à partir
des données de l’EMOP-2014. Pour cela, un score de privations a été élaboré.
Les résultats montrent que les conditions de vie des ménages maliens sont
mauvaises. El es semblent être meil eures dans les ménages dirigés par des
femmes par rapport aux ménages dirigés par des hommes. En ef et, la proportion
des ménages cumulant plus de 10 privations est de 52,93% chez les femmes CM
contre 57,48% chez les hommes CM. Au niveau national ce pourcentage est de
57,13%. Ces résultats cor oborent les analyses monétaires de la pauvreté en 2014
dans le pays.
Ces résultats at estant des conditions de vie plus mauvaises dans les ménages
dirigés par des hommes par rapport à ceux dirigés par des femmes peuvent
paraitre paradoxaux et contradictoires aux résultats de certains pays. Les
explications peuvent découler du statut des femmes chefs de ménage au Mali. En
ef et, les femmes chefs de ménage sont en général veuves, sans niveau
d’instruction, la moitié d’entre el es a plus de 50 ans et dirigent des ménages d’une
tail e plus petite. Donc, el es bénéficient des pensions de leurs défunts maris ou
el es ont des enfants qui travail ent et qui prennent en charge le ménage ou
bénéficient des transferts de fonds émanant de l’extérieur.















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