
Institut National de la
République du Mali
Statistique
-=-=-=-=-=-
INSTAT
Un Peuple - Un But - Une Foi
Enquête Modulaire et Permanente auprès des Ménages (EMOP)
Dynamique de la Gouvernance, la paix et la Sécurité
au Mali entre 2014 et 2015 :
Une analyse à partir des modules GPS-SHaSA
Arouna SOUGANE, Mamadou TOUNKARA et Seydou Moussa TRAORE (INSTAT),
Mireille RAZAFINDRAKOTO et François ROUBAUD (DIAL-IRD)
Octobre 2015
AVEC
L'APPUI TECHNIQUE DE L'UMR – DIAL ET
LE SOUTIEN FINANCIER DU PNUD
Dynamique de la Gouvernance, la paix et la Sécurité au Mali entre 2014 et
2015 : Une analyse à partir des modules GPS-SHaSA
Mireille Razafindrakoto, François Roubaud, Arouna Sougané Mamadou Tounkara et
Seydou MoussaTraoré1
INSTAT (Mali), DIAL-IRD (France)
Octobre 2015
En 2014, l’Institut National de la Statistique du Mali (INSTAT) administrait pour la première fois le
module harmonisé d’enquête sur la Gouvernance, la Paix et la Sécurité, dans le cadre de la Stratégie
d’Harmonisation des Statistiques en Afrique (SHaSA), en le greffant à l’enquête modulaire et permanent auprès
des ménages (EMOP). Ce programme continental, coordonné par la Commission de l’Union africaine,
bénéficie du soutien institutionnel du PNUD et de l’appui scientifique du laboratoire de recherche DIAL-
IRD à Paris2. Le besoin de statistiques fiables sur la qualité des institutions, notamment dans le cadre des
Objectifs de Développement Durable, rend ces enquêtes plus que jamais indispensables. En 2015,
l’enquête a été reconduite. Non seulement l’échantillon a été élargi (de 14 000 à 15 000 personnes,
représentatives des résidents adultes de 18 ans et plus au niveau national), mais deux des trois régions du
Nord non couvertes en 2014 ont pu être réintégrées (Gao et Tombouctou). Seul Kidal reste hors champ
pour des raisons évidentes de sécurité3. L’enquête offre une occasion unique d’étudier l’évolution de la
situation au cours des deux dernières années, et d’apprécier la cohérence des résultats dans le temps. Tel
est l’objet de ce rapport analytique. Il vient actualiser le premier rapport publié en 20144.
Trois résultats principaux se dégagent de l’étude. En premier lieu, dans de nombreux domaines, les
résultats de 2015 sont très proches de ceux de 2014. Ils reflètent des caractéristiques structurelles du mode
de fonctionnement des institutions, qui ne peuvent se transformer en profondeur sur une période aussi
courte. Mais cette stabilité est aussi la marque de la robustesse de l’instrument de mesure. Loin de ne saisir
que des « humeurs » de l’instant, les enquêtes permettent de quantifier de manière fiable et robuste l’état
des lieux en matière de Gouvernance, de Paix et de Sécurité.
En second lieu, sur certaines questions, des évolutions significatives sont à souligner avec des indicateurs
plus positifs et d’autres qui se dégradent. D’un côté, la situation tend globalement à s’améliorer en matière
de gouvernance démocratique. Notamment, dans des services très problématiques comme la police et la
justice, des progrès sont enregistrés même si au final et dans l’absolu, le bilan reste négatif. De l’autre,
concernant la paix et la sécurité, le sentiment de peur se développe malgré des indicateurs plus favorables
quant à la situation objective de la population.
Enfin, les avis exprimés (concernant les jugements, les degrés de satisfaction) tendent à être plus mesurés :
on enregistre par exemple moins d’avis extrêmes (« très positifs »), sans que les répondants ne basculent
pour autant sur des avis négatifs. En cohérence avec le développement d’un sentiment diffus d’insécurité,
cette plus grande retenue dans les déclarations marque sans doute une circonspection, une prudence face à
des problèmes d’envergure qui perdurent, voire s’aggravent (menace terroriste, conflit armé, corruption
endémique). Les citoyens réalisent de plus en plus que les autorités étatiques n’ont pas la capacité de les
résoudre. Toutes dynamiques positives restent ainsi fragiles dans l’attente de contexte réellement favorable
à leur consolidation. La démobilisation des citoyens qui se conjugue avec l’érosion de la confiance à
l’égard de l’Etat et la hausse du sentiment d’insécurité sont autant de signaux inquiétants qui doivent être
pris en compte pour éviter un basculement du pays dans l’instabilité.
1 Nous tenons à remercier Thomas Calvo, stagiaire à DIAL, pour son appui à l’élaboration de ce rapport (tableaux).
2 Voir Razafindrakoto M. et Roubaud F. (2015), « Les modules Gouvernance, Paix et Sécurité dans un cadre harmonisé
au niveau de l’Afrique (GPS-SHaSA) : développement d’une méthodologie d’enquête statistique innovant », Statéco
No.109.
3 Pour des raisons de comparabilité, les régions du Nord ne sont pas prises en compte ici, sauf mention contraire.
4 INSTAT (2014), L'état de la gouvernance, de la paix et de la sécurité au Mali en 2014. Rapport d'analyse du Module GPS-
SHaSA, Institut National de la Statistique, Bamako.
2

Gouvernance démocratique : une légère amélioration mais un recul de la
participation citoyenne
Démocratie et droits fondamentaux
Entre 2014 et 2015, les citoyens ont gardé la même conception universelle de la démocratie : l’idée qu’ils
s’en font est la même que celle qui prévaut dans les démocraties historiques. Ce résultat n’est en rien
surprenant, mais qui prouve la grande robustesse du module d’enquête GPS-SHaSA. Sept des neuf
dimensions identifiées dans l’enquête (élections libres et transparentes, liberté d’expression, liberté d'association, liberté
de la presse, liberté politique, liberté de culte, liberté de voyager) sont toutes considérées comme essentielles par plus
de 90% de la population (Figure G-1). Seules exceptions à cette unanimité : l’égalité devant la loi, qui recueille
tout de même 72% des suffrages et l’absence de discrimination (75%). De plus, toutes les différences de soldes
d’opinion5, une mesure des variations d’opinion entre les deux années, sont proches de zéro.
Figure G-1 : Conception et respect des principes démocratiques en 2015
Mali (Hors Nord)
Mali (Nord)
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : La démocratie est souvent associée aux caractéristiques suivantes. Lesquelles vous semblent
essentielles ? Sont-elles respectées dans le pays ?
Note : Le Nord comprend les trois régions de Tombouctou, Gao et Kidal. En 2015 comme en 2014, cette dernière
n’a pas pu être enquêtée pour des raisons de sécurité.
En termes de respect des principes démocratiques, la dynamique est contrastée. Certaines composantes
s’améliorent, tandis que d’autres se détériorent. De façon systématique, le Mali fait des progrès sur ses
points faibles, alors qu’il recule légèrement sur ses points forts (Figure G-2). Ainsi, la liberté d'association, la
liberté religieuse, la liberté politique, la liberté de voyager et la liberté et la transparence électorales enregistrent toutes des
soldes de respect massivement positifs (+80, +79, +74, +72 et +62 points respectivement) ; mais ils sont
tous en recul par rapport à 2014 (de -4 points pour la liberté d'association à -10 points pour la liberté politique).
En revanche, pour les dimensions où le respect est plus problématique comme la liberté de la presse (solde
de +50 points), la liberté d’expression (38 points) et surtout les discriminations (+7) et l’égalité devant la loi (-19), la
situation s’améliore de +7 points (liberté d’expression) et jusqu’à +21 points pour l’égalité devant la loi.
5 Le solde d’opinion est définit comme : (% d’opinions positives) – (% d’opinions négatives). Toutes les échelles
proposées dans le module GPS-SHaSA comporte 4 positions : 2 positives (« très » et « plutôt ») et 2 négatives (« plutôt
pas » et « pas du tout »). Un solde positif signifie qu’il y a plus de réponses positives que négatives, et inversement. La
technique du solde d’opinion est courante dans le domaine de l’analyse conjoncturelle. Si opinions favorables et
défavorables s’équilibrent, le solde est proche de 0. D’un point de vue méthodologique, cette technique possède de
très bonnes propriétés statistiques (robustesse), et elle est facile à interpréter. Elle permet notamment de présenter de
manière synthétique des informations trop détaillées pour pouvoir être appréhendées facilement. Certes, cette notion
de « solde » exige des efforts de compréhension pour le lecteur non averti qui en prend connaissance pour la
première fois. Mais ici, son usage a également un intérêt pédagogique. Les résultats des enquêtes GPS-SHaSA ayant
vocation à être mobilisées par les citoyens, ces derniers doivent être informés et outillés pour décrypter la situation.
3

Figure G-2 : Evolution du respect des principes démocratiques entre 2014 et 2015
100
80
60
40
20
en %
0
-20
-40
-60
-80
Jamais
Parfois
Souvent
Toujours
Solde d'opinion
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Une fois l’ensemble de ces dimensions prises en compte, les avis restent partagés quant au
fonctionnement de la démocratie malienne (Tableau G-1). Si 57% ont un jugement global positif (13% très
positif et 44% plutôt positif), pour 43% le bilan est négatif (32% d’avis plutôt négatif et 11% très négatif). Le bilan
global est donc mitigé et légèrement en baisse par rapport à 2014 (-4 points). L’analyse par quintile des
dépenses (Figure G-3) met en évidence la fréquence plus grande des avis critiques à mesure que le niveau
de revenu croit. Pour le 4ème et surtout le 5ème quintile (le plus riche), le solde est stable et négatif. En
revanche, les opinions positives sur le fonctionnement de la démocratie prédominent toujours dans les
deux quintiles les plus pauvres (avec des soldes de +35 et +27 points). Toutefois, la perplexité semble
gagner du terrain chez ces derniers : le solde pour les plus pauvres perd -8 points de pourcentage par
rapport à 2014. Un diagnostic similaire est porté sur le respect des droits de l’homme en général, avec un
solde légèrement négatif en 2015 (-4 points), mais stable par rapport à 2014 (où il était de -3 points).
Figure G-3 : Evolution du degré de satisfaction sur le fonctionnement de la démocratie entre 2014
et 2015 suivant les quintiles de dépenses
80
60
40
20
0
-20
-40
-60
Pas du tout
Pas vraiment
Assez
Très
solde
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Les questions sont formulées comme suit : En général êtes-vous satisfait de la manière dont fonctionne la démocratie dans votre
pays ?
4
Malgré la légère dégradation de l’appréciation du fonctionnement de la démocratie au Mali, rien n’entame
le soutien des citoyens au système démocratique : non seulement celui-ci est massif, mais il est même en
augmentation par rapport à 2014 (Tableau G-1). Le solde d’opinion est de +96 points contre +89 points
en 2015, soit une croissance de +7 points. A contrario les régimes alternatifs sont toujours massivement
repoussés (solde de -70 points pour un régime militaire et jusqu’à -98 points pour la remise du pouvoir
entre les mains d’un homme fort), et ce rejet est de plus en plus fort d’une année à l’autre.
Tableau G-1 : Satisfaction avec le fonctionnement de la démocratie
En %
2014
2015
Avis sur les systèmes politiques Avis négatif Avis positif
Solde Avis négatif Avis positif
Solde
-
Régime dirigé par un Homme fort
97,7
2,3
-95,4
99,2
0,8
-98,4
-
Régime dirigé par l’Armée
83,7
16,3
-67,4
84,9
15,1
-69,7
-
Démocratie
5,4
94,6
+89,3
2,1
97,9
+95,7
Fonctionnement démocratique
Avis négatif Avis positif
Solde Avis négatif Avis positif
Solde
-
Satisfaction
41,3
58,7
+17,4
43,2
56,8
+13,5
Droits de l'homme
Avis négatif Avis positif
Solde Avis négatif Avis positif
Solde
-
Opinion sur le respect
51,5
48,5
-3,0
52,1
48,0
-4,1
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Les questions sont formulées comme suit : Que pensez-vous de ces différentes façons de gouverner votre pays ? En général êtes-vous
satisfait de la manière dont fonctionne la démocratie dans votre pays ? Dans ce pays les droits de l'homme sont-ils respectés ?
Discriminations
Les questions d'égalité devant la loi et de discriminations étant jugées les plus préoccupantes, il convient
de s’interroger sur les lignes de fracture les plus dénoncées. Des dix sources de discriminations interrogées
dans l'enquête (nationalité, religion, origine régionale, ethnique, linguistique, politique, genre, handicap, orientation
sexuelle, situation économique), c’est celle liée à la question économique qui pose le plus problème : 59% des
citoyens pensent qu’on est moins bien traité quand on est pauvre (pour 31% c’est même toujours ou
souvent le cas ; Tableau G-2). Dans tous les autres cas, de 60% à 70% des citoyens affirment qu’il n’existe
aucune discrimination dans le pays. La part de ceux qui pensent qu’elles sont généralisées est minime :
entre 1% et 2%, sauf pour l’homosexualité où cette proportion monte à 8%. Donc malgré le sentiment qu’il
existe des discriminations au Mali, celui-ci est plutôt de basse intensité. De plus, celui-ci est au pire resté
stable depuis 2014, mais la perception de la situation s’est le plus souvent améliorée (de +6 points pour
l’ethnicité et l’appartenance politique à +19 points pour le statut économique).
Cette baisse de la perception des phénomènes discriminatoires s’appuie au moins en partie sur la baisse
bien réelle des expériences vécues de discrimination. Moins de 1% des citoyens disent avoir été
personnellement discriminés à cause de leur religion, de leur nationalité de leur préférence sexuelle ou de leur
handicap. Cette proportion monte au maximum à 3% pour la discrimination ethnique et jusqu’à 8% pour les
discriminations suivant le statut économique. Du fait de ces faibles niveaux, il est difficile de mesurer des
variations statistiquement significatives. On notera néanmoins que les pratiques discriminatoires sont
orientées à la baisse dans sept cas sur dix. Pour les trois types restant (origine régionale, situation économique et
genre), l’augmentation est au plus de 0,8 point de pourcentage, donc non significative.
5
Tableau G-2 : Evolution des discriminations entre 2014 et 2015
en %
2014
2015
Perception
Expérience
Perception
Expérience
existe
existe
Sources de
généralisée:
a été
généralisée:
a été
Jamais "parfois"/
Jamais "parfois"/
discrimination
"toujours"
victime
"toujours"
victime
"souvent"
"souvent"
Situation éco
31,7
47,7
20,6
7,2
41,3
48,9
9,8
7,3
Ethnie
56,9
39,2
3,8
4,2
60,1
37,7
2,2
2,9
Genre
60,8
36,9
2,4
1,6
60,8
38,5
0,7
2,3
Langue
66,7
30,8
2,6
2,3
66,5
32,9
0,6
1,8
Région
66,8
30,5
2,7
1,5
65,4
32,3
2,3
1,4
Affiliat° politique
60,2
36,0
3,8
1,5
63,0
36,1
0,9
0,9
Homosexualité
53,7
30,4
16,0
2,7
60,9
31,5
7,6
0,8
Religion
67,3
30,1
2,5
1,1
67,0
31,8
1,2
0,8
Nationalité
68,5
29,5
2,0
3,1
70,7
28,6
0,8
0,6
Handicap
63,1
34,0
2,9
1,4
67,9
31,6
0,5
0,3
A été victime au moins d’une forme de discrimination
12,1
-
12,0
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Les gens sont parfois discriminés suivant leurs caractéristiques personnelles. Pensez-vous
qu'il y a des discriminations liées à [cette caractéristique ? Avez-vous été victime de ce type de discrimination ?
Accès et confiance dans les institutions
Les institutions publiques restent globalement peu accessibles, les secteurs sociaux et les institutions
locales étant les plus proches des citoyens. 41% d’entre eux ont été en contact avec les services de santé au
cours de l’année. Ce taux chute à 22% pour les services d’éducation, et à 21% pour les services
communaux. Ces taux sont d’une grande stabilité par rapport à 2014, avec des variations inférieures à +
ou -2 points de pourcentage, une nouvelle preuve de la fiabilité de l’instrument de mesure qu’est le module
GPS-SHaSA. On observe néanmoins un mieux significatif dans la fréquentation de l’administration en
général qui atteint 16%, soit 5 points de plus qu’en 2014.
La confiance dans les institutions bureaucratiques reste mitigée et polarisée (Figure G-3). D’un côté, pour
six des neuf administrations sous revue, ceux qui y ont eu accès ont plus confiance que les autres. Le
rapport à l’administration en général est emblématique à cet égard. Le niveau de confiance global baisse de 10
points. Même si le solde de confiance reste positif, il n’est plus que de +24 point en 2015. Pourtant, parmi
ceux qui ont été en contact avec l’administration, la confiance fait un bond en avant spectaculaire : le
solde, à peine positif en 2014 (+14 points), passe à +42 points. Les cinq autres de ces six institutions sont
également celles dont le solde de confiance est le plus positif : médias officiels (+52 points), éducation (+49
points), santé (+45 points), sécurité sociale (+39 points). C’est enfin celles dont le solde de confiance accordée
par leurs usagers s’améliore le plus dans le temps.
A contrario, trois institutions (le fisc, la justice et la police) suscitent non seulement la défiance, mais ceux qui
y ont été confrontés sont encore plus critiques que les autres. Ce résultat est d’autant plus inquiétant que
ces trois institutions correspondent aux fonctions régaliennes de l’Etat. Dans ce contexte globalement
négatif, un motif de satisfaction : les usagers de la police sont moins défiants qu’en 2014 : le solde
s’améliore de -41 à -21 points, mais il reste malgré tout dans le rouge. Deux modèles semblent donc
s’opposer : d’une part, des institutions ayant enclenché un cercle vertueux, les usagers plus confiants
entrainant le reste de la population dans leur sillage ; d’autre part et à l’opposé, des institutions engagées
dans un cercle vicieux inverse.
Du côté des institutions politiques, la confiance dans la représentation nationale et le gouvernement se
maintient à un très bon niveau, même si elle s’érode légèrement. Le Président est le plus touché (-7
points), mais son solde de confiance reste le plus élevé (+57 points). A contrario la confiance s’améliore
au niveau local, même si le solde de confiance n’est que légèrement positif (+17 points). Au total, l’armée
continue à tirer son épingle du jeu : c’est à la fois l’institution la plus plébiscitée (solde de +69 points) et
celle dont la confiance croit le plus (+7 points).
6

Figure G-4 : Evolution de la confiance dans les institutions entre 2014 et 2015
Total
Usagers (ont eu accès au service)
Armée
Président
Premier ministre
Parlement
Média
Média
Education publique
Santé publique
Santé publique
Education publique
Sécurité sociale
Sécurité sociale
Administration
Administration
Maire
Maire
Fisc
Fisc
Police
Justice
Justice
Police
-10
0
10
20
30
40
50
60
70
-50-40-30-20-10 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Solde d'opinion
Solde d'opinion
2015
2014
2015
2014
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Note : la question est formulée comme suit : Faites-vous confiance aux institutions suivantes ?
Corruption
La corruption est toujours un puissant facteur susceptible de saper la confiance dans les institutions et par
voie de conséquence réduire leur usage. Cet enchaînement néfaste est corroboré par la liste des
institutions perçues comme les plus corrompues : la justice, la police et le fisc. Mais si la perception d’une
corruption endémique continue à prédominer globalement, avec 73% qui considèrent que ce phénomène
constitue un véritable problème pour le pays (76% en 2014), ce diagnostic n’est pas généralisé. Parmi les
13 institutions citées, ce sont les institutions bureaucratiques qui sont les plus dénoncées : ceux qui
pensent qu’elles sont affectées par la corruption sont toujours plus nombreux que ceux qui pensent
qu’elles sont plutôt ou parfaitement intègres (une différence de -20 points pour les fonctionnaires en général, et
entre -23 et -33 points pour les trois institutions déjà invoquées). Les communes sont également au rouge
(-12 points). En revanche, les représentations nationales affichent un solde positif en bénéficiant de plus
d’avis favorables que défavorables en 2015 (différence allant de +5 pour les députés à +44 points pour le
Président). Enfin, les institutions non publiques (religieuses et chefferies traditionnelles) sont toujours celles
perçues comme les moins corrompues et de très loin (Figure G-5).
Les motifs d’inquiétude sur le front de la perception de la corruption ne concernent pas uniquement les
services bureaucratiques. La dynamique par rapport à 2014 apparaît globalement mal orientée. Pour toutes
les institutions considérées, la part de ceux qui les jugeaient parfaitement intègres au mieux est stable, mais
est plus fréquemment en nette baisse. Le recul est plus marqué pour les institutions les mieux placées
(autorités religieuses et leaders traditionnels ; Président, ministres, députés ; services d’éducation). Toutefois, ce bilan qui
ne comptabilise que les avis extrêmes (catégoriques : « parfaitement intègre ») doit être nuancé. L’évolution
du solde entre les avis positifs et les avis négatifs témoigne d’une amélioration dans les institutions les plus
touchées par la corruption : les soldes sont en hausse avec des progressions de +6 points de pourcentage
pour les fonctionnaires en général, +9 et +11 pour le fisc et les communes, +15 pour la justice et la police ; mais ce
sont les services d’éducation et surtout de santé qui se distinguent vraiment avec des indicateurs qui s’ancrent
dans le positif (avec une amélioration du solde de +26 points de pourcentage pour les services de santé).
Ces tendances positives sont confortées par le constat que l’expérience de la corruption par la population
est en recul. Non seulement l’incidence de la corruption a été divisée par deux mais sa fréquence pour les
victimes est plus rare. Ainsi, alors que 4,8% des citoyens déclaraient avoir été personnellement touchés par
la corruption en 2014, ils n’étaient plus que 2,4% en 2015. De plus, 53% des victimes avaient dû payer
plusieurs fois dans l’année. Elles ne sont « plus » que 44% cette année. Ces résultats viennent confirmer
la complémentarité entre les perceptions et les expériences : les phénomènes ne sont pas équivalents mais
ils sont reliés.
7

Figure G-5 : Evolution de la perception de la corruption entre 2014 et 2015
100
80
60
40
20
en %
0
-20
-40
-60
-80
Pas du tout
Pas vraiment
Assez
Beaucoup
Solde d'opinion
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Note : la question est formulée comme suit : Dans quelle mesure les personnes suivantes sont-elles impliquées dans la corruption ?
En termes de stratégie anti-corruption, peu de choses ont changé depuis 2014. Comme l’année passée,
seulement 20% des citoyens ont connaissance de l'existence d'une organisation anti-corruption. Plus
problématique encore, les indicateurs de performance de la lutte contre la corruption sont en baisse. 64%
se plaignent de ne pas être assez informés sur les efforts du Gouvernement dans la lutte anti-
corruption (ils étaient 56% en 2014), tandis que 57% affirment que le Gouvernement n’est pas efficace
(pas vraiment ou pas du tout) dans la lutte contre la corruption (contre 48% en 2014).
Redevabilité
En dépit de la relative confiance accordée par la population aux membres du parlement, ce diagnostic
positif doit être nuancé au vu du jugement formulé sur leur capacité d’écoute. Seulement 5% pensent
qu’ils sont toujours attentifs à leurs demandes, et 28% qu’ils le sont souvent. La proportion de députés
autistes diminue néanmoins : 31% dénonçaient des parlementaires jamais à l’écoute en 2014, contre 21%
en 2015. Le bilan est donc en faible amélioration, mais toujours globalement négatif. La plus grande
proximité des autorités locales est reconnue, mais seulement du bout des lèvres. La majorité exprime un
jugement négatif, avec un solde de -24 points en 2014 comme en 2015 (les chiffres correspondants pour
les députés étant de -42 et -34 points). Si comme pour la confiance et la perception de la corruption, les
autorités traditionnelles sont les mieux appréciées en termes d’écoute, c’est aussi celles dont la position se
dégrade le plus.
Les autorités locales bénéficient d’une certaine mansuétude par rapport à la représentation nationale
(Figure G-6). Ce qui n’empêche pas la population de porter un regard sévère à leur égard. Elle ne se prive
pas de critiquer la manière dont les décisions sont prises. 70% se disent pas du tout ou pas assez informés sur
les programmes et les budgets locaux (autant que ceux qui se plaignent de manquer d’information sur le
budget central), et 67% pensent que les chefs traditionnels n’ont pas, ou pas assez, été consultés. La
critique ne porte pas seulement sur les failles du processus de décision, mais aussi sur les réalisations
concrètes au niveau communal. 73% sont très ou plutôt insatisfaits de la fourniture de services au niveau des
communes, tandis que moins de 3% leur accordent leur plein satisfecit. Une petite consolation dans ce
domaine : la situation s’améliore doucement entre 2014 et 2015, avec un solde en hausse de +5 à +8
points de pourcentage.
8

Figure G-6 : Evolution de la redevabilité des autorités publiques entre 2014 et 2015
60
Niveau local
Niveau national
40
20
0
-20
-40
-60
-80
Très mal
Assez mal
Bien
Très bien
solde d'opinion
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Note : la question est formulée comme suit : A quel point pensez-vous que votre conseil municipal/communal met en pratique les
actions suivantes : Rendre compte à la population ? Consulter les chefs traditionnels/de la communauté ? Fourniture de service au niveau
local ? Les informations fournies aux citoyens concernant décisions prises par les autorités au niveau national sont ... ?
Il est important de souligner que ces piètres performances au niveau local ne sont pas considérées comme
complètement de la responsabilité des autorités communales. Ainsi, 39% des administrés suggèrent que
ces dernières n’ont pas assez de pouvoir. 6% sont même convaincus qu’elles n’en ont aucun. S’il se trouve
11% de la population pour se plaindre d’un excès de pouvoir, pour une petite moitié (44%) leur pouvoir
de décision est adapté ; ce qui signifie en contrepartie qu’elles sont comptables de leurs médiocres
performances. Cette répartition des avis sur l’étendue des pouvoirs locaux n’a pas évolué depuis 2014, si
ce n’est une très légère augmentation du niveau de satisfaction de l’ajustement entre pouvoir et mission.
En l’absence de changements majeurs concernant le processus de décentralisation et d’élections
communales sans cesse reportées, cette stabilité est parfaitement logique, prouvant une fois de plus la
qualité de l’instrument de mesure.
Plus globalement, le discrédit de la classe politique malienne, continue de toucher tous les échelons de
représentation : local, régional et national. Une grosse moitié (54%) considère qu’elle ne reflète pas
vraiment les préoccupations des citoyens. Pour un citoyen sur quatre, elle ne les relaie même pas du tout,
et n’œuvre que pour son propre intérêt. Finalement, seuls 20% lui font crédit en affirmant qu’elle est
plutôt tournée vers la réalisation du bien commun et moins de 2% sont convaincus qu’elle s’y consacre à
part entière. La structure des réponses a peu varié par rapport à 2014, avec à la marge deux effets
contrastés : d’un côté, le solde d’opinion, déjà très négatif, se dégrade de -4 points ; de l’autre, les points de
vue apparaissent moins extrêmes, notamment les avis les plus critiques (ils ne pensent qu’à leurs intérêts)
reculent de -9 points au bénéfice d’avis plutôt critiques.
Participation citoyenne, sociale et politique
La démocratie pour être pleine et entière suppose des citoyens intéressés par la chose publique, des
citoyens qui s'engagent dans le champ politique et social. Sur le premier plan et en l’absence d’élections, la
participation électorale étant la forme la plus naturelle de participation politique, nous nous pencherons
sur d’autres modes d’expression politique.
Le désamour des citoyens pour la chose politique déjà constaté en 2014 se confirme et même s’accentue
(Figure G-7). Alors qu’à peine 1% de la population a participé à un mouvement de type contestataire, la
part des adhérents à un parti politique chute de 17% à 11%. Les 39% qui se sentaient proches d’un parti
ne sont plus que 35%. Moins de 18% montre un intérêt pour la politique (dont seulement 3% de
passionnés), soit un recul de -10 points par rapport à 2014. Une conséquence concrète de cette déception
est l’effondrement du nombre de ceux qui disent parler de politique dans leur vie quotidienne. Le petit
tiers (32%) de ceux qui disaient parler souvent ou très souvent de politique ne sont plus que 22% cette année.
Ce déplacement s’opère au profit de ceux qui en parle parfois (47%). Par ailleurs, comme en 2014, environ
un tiers n’en discute jamais.
9

Figure G-7 : Evolution du rapport à la politique entre 2014 et 2015
40
30
20
en %
10
0
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Note : Les questions sont formulées comme suit : Êtes-vous intéressé par la politique ? Vous arrive-t-il souvent de parler de
politique avec vos proches (famille, amis, relations) ? Parmi les partis politiques, y en a-t-il un avec lequel vous avez des affinités/qui
représente vos opinions et intérêts ?
Cette chute du rapport au politique sous toutes ses formes (participation, proximité, intérêt) est d’autant
plus inquiétante qu’elle s’accompagne d’un recul de toutes les autres formes de participation sociale
(Figure G-8). L’engagement associatif de la population, traditionnellement élevé dans le pays, se
contracte : que ce soit au niveau local, professionnel ou religieux. Cette baisse qui affecte tous les membres
quel que soit leur statut, est plus prononcée chez les simples membres que chez les dirigeants, indice d’une
diminution de la taille des associations qui attirent moins d’adhérents, plus que du nombre d’associations.
S’il reste que 60% des citoyens sont membres d’au moins une association, le mouvement est au recul, car
ils étaient 67% en 2014.
Figure G-8 : Evolution de la participation associative entre 2014 et 2015
Religieuse
Politique
Professionnelle
2015
Familiale
2014
d'épargne
Locale
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
Taux de participation
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Note : La question est formulée comme suit : Etes-vous membre (ou dirigeant) d'une association ?
10

Paix et sécurité : une amélioration de la situation objective mais la peur
gagne du terrain
Menace générale et sentiment de sécurité
Si comme en 2014, les principaux risques ressentis par la population sont d'ordre économique (la faim, la
pauvreté et le chômage), ceux qui deviennent de plus en plus préoccupants relèvent de la paix et la sécurité
(Figure PS-1). Ainsi, ceux qui craignent le déclenchement de conflits armés sont maintenant 58%. Mais
c’est surtout la menace terroriste qui gagne du terrain. Près des deux tiers des citoyens (62%) y sont
aujourd’hui sensibles, contre un peu plus de la moitié en 2014, ce qui correspond à la plus forte
dégradation du solde d’opinion concernant l’évolution des douze menaces identifiées dans l’enquête (-19
points). Plus largement, presque toutes les menaces générales sont plus durement ressenties en 2015 qu’en
2014 ; c’est la marque d’un climat d’inquiétude qui se répand dans le pays.
Figure PS-1 : Evolution des principales menaces globales ressenties entre 2014 et 2015
-70
-50
-30
-10
10
30
50
70
90
Terrorisme 2015
2014
Conflits armés 2015
2014
sique
Agression Physique 2015
2014
phy
Violence entre communautés 2015
2014
Violence contre les femmes 2015
de violence
2014
es
Catastrophes naturelles 2015
2014
Menac
Pauvreté 2015
2014
Faim 2015
2014
Chômage 2015
2014
économiques
Risque de santé 2015
2014
Risques
Expulsion 2015
2014
Trafic d'êtres humains 2015
2014
Pas du tout
Pas vraiment
Assez
Beaucoup
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Est-ce que les menaces suivantes vous inquiètent actuellement dans votre vie quotidienne ?
Malgré la plus forte prégnance des menaces globales à l’échelle du pays, l'immense majorité des citoyens se
sent en sécurité dans sa vie de tous les jours. Quelle que soit le type de situation considéré, ceux qui se
sentent en sécurité sont largement plus nombreux que ceux qui pensent l’inverse (Tableau PS-1). Mais ici
aussi, le panorama se dégrade : tous les soldes sont orientés à la baisse. C’est surtout la nuit (dans le
quartier ou à la maison) que la peur s’accroit, avec des soldes en chute libre d’une année à l’autre (-15 et -
17 points respectivement). On observe un phénomène similaire bien que moins marqué de jour. Cette
dynamique est parfaitement en ligne avec les risques d’agression physique, perçus comme une menace
globale.
11

Tableau PS-1 : Evolution du sentiment de sécurité au quotidien entre 2014 et 2015
En %
2014
2015
Sentiment de sécurité
Avis négatif
Avis positif
Solde
Avis négatif
Avis positif
Solde
- Quartier, jour
13,1
83,9
+70,8
16,7
79,8
+63,1
- Maison, jour
13,1
84,1
+70,9
16,9
79,4
+62,6
- sur le lieu de travail
24,6
70,2
+45,6
21,7
71,0
+49,3
- Transport public
32,9
64,6
+31,8
32,4
64,7
+32,3
- Maison, nuit
24,5
72,8
+48,3
32,3
63,9
+31,6
- Quartier, nuit
26,3
70,7
+44,4
33,5
62,9
+29,4
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Les questions sont formulées comme suit : Vous sentez-vous en sécurité dans les situations suivantes ?
La montée des menaces perçues et du sentiment d’insécurité dans la vie de tous les jours est perceptible
dans toutes les régions du Mali. Mais de façon très révélatrice, la situation dans les régions du Nord de
Tombouctou et Gao qui n’avaient pas été enquêtées en 2014, est en 2015 nettement plus dégradée du
point de vue sécuritaire que dans le reste du pays (Figure PS-2). Par exemple, alors que 31% de ceux qui
résident au Sud se déclarent en insécurité, ils sont 39% au Nord. Plus alarmant, la crainte de conflits armés
touchent 58% des habitants du Sud, mais plus des trois quarts de ceux du Nord (76%). On peut gager que
la situation aurait été encore pire si l’enquête avait pu être menée dans la région de Kidal.
Figure PS-2 : Inquiétudes face à la menace terroriste selon la région entre 2014 et 2015
MALI 2014
MALI 2015
Solde d’opinion sur la menace ressentie (« Pas du tout » ou « pas vraiment » – « Plutôt » ou « beaucoup » )
Sources : modules GPS-SHaSA, 2014/2015, Instituts Nationaux de la Statistique, calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Est-ce que la menace suivante vous inquiète actuellement dans votre vie quotidienne : le
terrorisme ?
Ainsi, en permettant un diagnostic détaillé au niveau infra-national, dans des pays où la situation est très
hétérogène entre les régions, mais également une désagrégation suivant les catégories de population, c’est à
la fois un véritable système d’alerte précoce et un instrument de ciblage fin des politiques publiques sans
équivalent qu’offre le module GPS-SHaSA.
12
Criminalité
Paradoxalement, la dégradation du climat sécuritaire ne s’accompagne pas d’une augmentation de la
criminalité de droit commun. Celle-ci, est même au contraire en baisse6. En 2014, 1,7% de la population
avait été agressés dans l’année. Ils ne sont plus que 0,6% en 2015 (Tableau PS-2). Les vols au domicile
passent de 4,2% à 3,3%, tandis que le niveau reste stable hors du domicile (1,8%). Moins courants, les
autres types de délits sont eux-aussi en baisse. Par exemple, la destruction d’effets personnels passe de
1,1% à 0,5%. Quant au harcèlement sexuel, aux viols et aux tentatives de viol, ils restent, selon les
déclarations, marginaux (0,1%). Au total, un peu plus d’un adulte sur vingt (5,7%) a été victime d'une
agression ou d'un vol en 2015, contre 7,9% en 2014.
Tableau PS-2 : Evolution des atteintes aux biens et aux personnes entre 2014 et 2015
2014
2015
Incident
Taux de
Incident
Taux de
Victime
Victime
Rapporté
Satisfaction
Rapporté
Satisfaction
Vol à domicile
4,2
32,4
20,5
3,3
29,4
13,4
Vol hors domicile
1,8
41
22,5
1,9
33,1
13,6
Agression physique
1,7
41,2
29,7
0,6
37,9
9,8
Destruction de biens
1,1
49,9
25,5
0,5
34,5
9,2
Harcèlement sexuel
0,2
55,6
10,6
0,1
21,4
8,1
Viol ou tentative de viol
0,2
53,9
19,3
0,1
44,6
8,9
Au moins une atteinte
7,9
5,7
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Au cours de 12 derniers mois, avez-vous vécu l'une des situations suivantes ? Si oui, avez-
vous ou quelqu'un d'autres a t-il rapporté l'incident et auprès de qui ? Si vous l'avez rapporté, êtes-vous satisfait de la façon dont le
problème a été traité ?
Si la criminalité est en baisse, elle est aussi moins souvent rapportée. Par exemple, seulement 38% des
victimes d’agressions ont rapporté l’incident, et parmi elles un peu plus d’une sur deux (53%) s’en sont
remises aux forces de l’ordre. En 2014, les chiffres correspondants étaient de 41% (déclaration) et 65%
(forces de l’ordre). Autant dire que les statistiques administratives de criminalité sont massivement sous-
estimées et biaisées. Seulement 14% des agressions ont été rapportées à la police et moins de 9% des vols
à domicile !
Cette baisse du taux de déclaration des délits pourrait s’expliquer par une baisse de leur gravité, les
victimes reportant moins souvent les délits les moins graves. Mais il y a aussi une autre interprétation
possible, à savoir la baisse de confiance dans l’efficacité du traitement des cas reportés. Et c’est bien ce qui
semble advenir. En effet, pour ceux qui ont déclaré les délits dont ils ont été victimes, le taux de
satisfaction avec la façon dont l’affaire a été résolue est en très net recul, et ce quel que soit le délit
considéré. Ainsi par exemple, alors qu’en 2014 30% des victimes d’agression qui avaient reporté l’incident
se déclaraient satisfaites de la façon dont celui-ci avait été pris en charge, elles ne sont plus que 10% en
2015. Ce piètre résultat est d’autant plus déplorable que la baisse de la criminalité est censée avoir dégagé
des moyens supplémentaires pour mieux s’occuper des affaires reportées d’une part, et que les niveaux de
satisfaction initialement faibles auraient dû se traduire par un sursaut d’efficacité ; sursaut qui visiblement
n’a pas eu lieu.
La baisse sensible de la criminalité est associée avec un recul de la possession et de l’usage des armes, sous
toutes leurs formes. 22% des citoyens possédaient au moins une arme à feu en 2014, un phénomène avant
tout rural (27% dans les campagnes). Ils ne sont « plus » que 17% en 2015, dont seulement 5% en ville.
Cette mesure objective du taux de détention des armes à feu se traduit sur la perception que les autres sont
armés. Ainsi, la proportion de ceux qui sont convaincus que la possession d’arme est fréquente dans leur
communauté est en baisse aussi.
Les armes en circulation sont moins nombreuses, mais elles sont aussi moins souvent utilisées. Les 0,9%
qui avaient été personnellement menacés par une arme en 2014 ne sont plus que 0,3% en 2015 ; et ce
6 Il convient de noter que par construction, l'enquête ne permet pas de recenser les homicides.
13
recul est observé aussi bien pour les armes à feux (0,1%) que pour les armes blanches (0,2%). En
conséquence, le besoin de posséder une arme afin d’assurer sa propre protection ou celle de sa famille
reflue de 33% à 26%. Malgré tout, l'incitation à s'armer soi-même reste loin d'être négligeable.
Tableau PS-3 : Evolution de la détention d’armes et des menaces liées entre 2014 et 2015
2014
2015
Urbain
Rural
Total
Urbain
Rural
Total
Possession d'arme à feu
12,1
27,1
22,3
5,2
21,0
16,7
A été menacé par une arme au cours de l'année
1
0,8
0,9
0,7
0,2
0,4
Dont : avec une arme à feu
0,5
0,3
0,4
0,4
0,0
0,1
Dont : avec un autre type d'arme
0,6
0,6
0,6
0,3
0,2
0,2
Dans la localité, la possession d'arme est :
Pas du tout fréquente
30,3
24,3
26,2
19,9
15,9
17,0
Pas vraiment fréquente
49,4
51,5
50,8
63,6
61,0
61,7
Assez fréquente
18,9
21,3
20,5
15,0
21,1
19,4
Très fréquente
1,4
3
2,5
1,5
2,0
1,9
Besoin de posséder une arme
26
35,9
32,7
22,3
27,5
26,1
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La batterie de questions est formulée comme suit : Est-ce vous (ou quelqu’un de votre ménage) que Possédez (possède) une arme
à feu? Au cours des 12 derniers mois, vous a-t-on menacé avec une arme à feu? Au cours des 12 derniers mois, vous a-t-on menacé avec
un autre type d'arme (ex. couteau, machette, lame de rasoir, etc.)? Selon vous, la possession d’armes dans votre localité est-elle répandue?
Ressentez-vous le besoin de posséder une arme à feu afin d’assurer votre protection/celle de votre ménage?
Finalement, l’immense majorité de la population considère que le risque d’être victime de la criminalité est
limité, sans être toutefois absent (Tableau PS-4). Seulement 1 % le considère très élevé. Si on y ajoute ceux
qui jugent cette éventualité assez probable, ils sont 13% à penser que le risque d’être victime ne peut être
écarté. L’évolution de ce risque est contrastée. D’un côté, le solde d’opinion, bien que massivement
positif, se dégrade (de +80 à +75 points). On retrouve d’ailleurs cette tendance sur la perception globale
du sentiment de sécurité, avec un recul encore plus marqué (de +65 à +38). De l’autre, les positions
deviennent moins tranchées : ceux pour qui le risque est très élevé sont plus rares. Mais en même temps, la
proportion que ceux qui déclarent qu’il n’y a aucun risque se réduit elle aussi très fortement (de 38% à
24%) au profit de ceux pour qui le risque existe mais qu’il est faible. L’environnement criminel est perçu
comme plus incertain, mais il n’est pas le principal enjeu sécuritaire du pays.
Tableau PS-4 : Evolution de la perception de la menace de criminalité entre 2014 et 2015
Perception globale
Avis négatif
Avis positif
Avis négatif
Avis positif
Très et assez
Pas vraiment ou
Très et assez
Pas vraiment ou
Solde
Solde
Probabilité d’être
probable
pas du tout
probable
pas du tout
victime de criminalité
10,1
89,9
+79,9
12,7
87,3
+74,5
Pas vraiment ou
Pas vraiment ou
Sentiment de
Plutôt ou Très
Solde
Plutôt ou Très
Solde
pas du tout
pas du tout
sécurité (en général)
17,5
82,5
+65,0
31,1
69,0
+37,9
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
Les questions sont formulées comme suit : D’après vous, quelle est la probabilité que vous soyez victime de la criminalité ? Tout
compte fait, diriez-vous que vous vous sentez en sécurité ?
Conflits
En 2014, le niveau de conflictualité de la société malienne est de basse intensité. Il a encore reculé en 2015.
6% de la population déclarent qu’il existe des tensions ou de la violence entre les différentes communautés
au sein de leur localité (village, quartier). Ils étaient 10% l’année dernière (Tableau PS-5). La nature des
conflits déclarés ou latents a peu évolué. Phénomène avant tout rural, la majorité cite des disputes
territoriales ou d’accès aux ressources naturelles. Les différends sur des questions ethniques, linguistiques,
religieuses ou politiques restent marginaux.
14
Tableau PS-5 : Evolution du niveau et des sources de conflits entre 2014 et 2015
2014
2015
En %
Urbain
Rural
Total
Urbain
Rural
Total
Existence de tensions
10,9
9,6
10
2,5
7,3
6,0
Origine des tensions
Disputes territoriales
53,9
51,1
52,1
33,3
40,6
39,8
Rareté ressources naturelles
3,5
11,4
8,6
3,1
18,6
16,9
Compétition économique
14,9
14,3
14,5
9,4
12,7
12,4
Facteurs politiques
10,7
5,4
7,3
12,5
4,7
5,6
Gangs
0,5
1
0,8
23,1
3,3
5,5
Différences religieuse
10,9
3,1
5,9
3,2
2,9
3,0
Différences ethniques
2,6
1,5
1,9
1,0
3,0
2,8
Différences linguistique
0,7
1,1
1
1,1
1,4
1,3
Autre
2,3
11,1
8
13,3
12,8
12,9
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : De nos jours, y a-t-il de la tension, un conflit ou de la violence entre les différents groupes
vivant dans votre localité? Si oui, à votre avis, quelle est l’origine de cette tension ?
Comme l’année dernière, non seulement le niveau actuel de conflictualité est faible, mais il s'inscrit dans
une dynamique positive. Pour 44% de ceux vivant dans des localités touchées par des conflits, ces derniers
sont en recul, tandis qu’ils sont stable pour 46% (Figure PS-4). Il ne reste donc que 10% pour considérer
qu'ils sont en augmentation (dont 0,6% en forte croissance) par rapport à 2014. Rapportés à la population
totale, ces proportions sont de 0,6% et 0,03% respectivement. De plus et si l’on en croit les enquêtés, cette
tendance devait se poursuivre en 2016, puisque 60% des citoyens sont convaincus que les conflits vont
encore refluer, contre 7% qui affirment le contraire.
Figure PS-4 : Evolution des risques de conflits entre différents groupes entre 2014 et 2015
Au cours des 12 derniers mois
Dans les 12 prochains mois
100
100
80
80
60
60
40
40
20
20
0
0
-20
-20
2014 2015
2014 2015
2014 2015
2014
2015
2014
2015
2014
2015
Urbain
Rural
Total
Urbain
Rural
Total
A diminué
N'a pas changé
Va s'améliorer
Ne changera pas
A augmenté
A beaucoup augmenté
Va empirer
Va beaucoup empirer
Solde
Solde
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Dans votre localité au cours des douze derniers mois, la tension ou la violence
entre les différents groupes a-t-elle augmenté ou diminué? A votre avis, comment la situation évoluera-t-elle au cours des 12
prochains mois?
Pour résoudre les conflits, la population peut en général compter sur des structures locales : 69% font état
de leur présence, un chiffre légèrement en recul par rapport à 2014 (75%). Les communautés rurales, plus
15

souvent affectées par les conflits disposent aussi plus souvent de mécanismes locaux pour en trouver une
issue négociée (76% vs. 51% en milieu urbain). Les forces de l’ordre ne sont pas les premières sollicitées en
cas de conflit. Les autorités traditionnelles arrivent très largement en tête (54%), soit plus du double que la
police et la gendarmerie (24%). A elles deux, ces deux instances s’arrogent donc 78% des cas, un recours
encore plus fréquent qu’en 2014 (69%). Les autres institutions jouent un rôle secondaire : les comités locaux
sont sollicités dans 8% des cas, les chefs religieux (7%) et les autorités administratives (6%). Enfin, la population
ne s’adresse quasi pas aux leaders politiques pour régler les conflits (0,5%), ce qui donne un indicateur de
plus du profond discrédit dont ils sont l’objet. Quant au niveau de satisfaction avec le traitement des
conflits par ceux qui s’en sont chargés, il est massif. 90% se déclarent satisfaits, une proportion similaire à
2014 (92%).
Performance des forces de sécurité
Globalement, les forces de sécurité sont plutôt appréciées de la population dans la résolution des
problèmes de sécurité : près de deux personnes sur trois les jugent efficaces (48 % assez efficaces et 14 % très
efficaces). Seuls 3 % pensent qu'elles ne sont pas du tout efficaces. Néanmoins, la situation sur ce front se
dégrade dangereusement (Figure PS-5). Entre 2014 et 2015, même s’il reste encore positif, le solde
d’opinion chute de -26 points, soit le pire recul de tous les champs abordés dans cette étude. Ainsi, l’année
dernière, 29% affirmaient que les forces de sécurité étaient très efficaces, soit un effondrement de -15 points,
au profit de l’idée qu’elles sont plutôt inefficaces qui bondit de +15 points. Ce diagnostic général quant à
l’efficacité des forces de l’ordre embrassant toutes les formes de criminalité est confirmé lorsqu’on se
penche sur des cas plus ciblés. Par exemple, partant de niveau de satisfaction plus élevés, le solde
d’opinion dévisse de -28 points pour la gestion des violences faites aux femmes, et de -31 à -33 points pour les
enfants, les handicapés et les personnes âgées.
Figure PS-5 : Evolution de l’efficacité des forces de l’ordre entre 2014 et 2015
100
80
60
40
en %
20
0
-20
-40
Pas du tout
Pas vraiment
Assez
Très
Solde
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Dans l’ensemble, les forces de l’ordre sont-elles efficaces dans leur gestion des problèmes de
sécurité ? Et pour les problèmes spécifiques … ?
Les raisons de ces jugements nettement plus sévères en 2015 qu’en 2014 sont d’autant difficiles à
expliquer que dans un certain nombre de domaines-clefs, les forces de sécurité sont plus performantes :
c’est notamment le cas des discriminations et de la corruption, que l’enquête permet de documenter avec
précision (Tableau PS-6). En premier lieu, la ponction forcée des forces de l’ordre sur la population est en
recul sensible. L’incidence de la corruption a même été divisée par deux : de 4% l’année dernière à 2% en
2015. Cette dynamique objective est très bien perçue par la population, dont l’opinion s’améliore sur ce
front. Le solde d’opinion qui penchait du côté des perceptions négatives (-8 points), se redresse pour
atteindre l’équilibre (-1 points).
16
En second lieu, les attitudes discriminatoires des forces de l’ordre en direction de certaines catégories de
population sont en baisse. Ici aussi, expériences et perceptions convergent pour attester de l’amélioration
de la situation. Quel que soit le type de discrimination considéré (l’enquête en identifie pas moins de dix),
elles sont moins répandues qu’en 2014, au point de devenir marginales. Toutes affectent moins de 1% de
la population (et dans huit cas sur dix moins de 0,5% de la population). Comme l’année dernière, la plus
courante est la discrimination suivant le statut économique (riche ou pauvre) qui atteint 2,4%, contre 3,6% en
2014. Au-delà de l’expérience, la perception des forces de l’ordre sur le front des discriminations est
exceptionnellement positive et elle va en s’améliorant. Pour huit formes de discrimination, le solde
d’opinion dépasse +90 points ! Encore est-il de +88 points pour la perception des discriminations de genre,
avec comme attendu un score plus critique chez les femmes, mais qui atteint tout de même +80 points,
contre +91 points chez les hommes. A nouveau, ce sont les discriminations économiques qui apparaissent
comme les plus problématiques. Le solde d’opinion, bien que positif et en augmentation, est très
largement plus faible que pour les autres critères (+42 points, contre +30 points en 2014)
Tableau PS-6 : Evolution des discriminations et de la corruption des forces de l’ordre entre 2014
et 2015
Discriminations
Corruption
Perception (solde)
Victime
2014
2015
2014
2015
2014
2015
Pauvreté
+30,0
+42,1
3,6
2,4
Perception
Ethnicité
+90,2
+96,2
0,8
0,7
Pas du tout
19,1
14,6
Genre
+83,4
+88,2
0,6
0,5
Pas vraiment
26,9
34,9
Origine régionale
+87,5
+91,2
0,6
0,4
Assez
32,0
38,5
Langue/dialecte
+92,2
+97,0
0,3
0,2
Beaucoup
22,1
12,0
Religion
+96,0
+98,0
0,2
0,2
Nationalité
+90,9
+95,7
1,9
0,2
Solde d’opinion
-8,2
-1,1
Handicap
+92,1
+98,1
1,1
0,1
Affil. Politique
+89,2
+95,2
0,3
0,2
Expérience
2014
2015
Homosexualité
+74,0
+93,4
1,9
0,1
Victime
4,2
2,0
Sources : Enquêtes EMOP, Modules GPS-SHaSA, 2014 & 2015, INSTAT, Mali ; calculs des auteurs.
La question est formulée comme suit : Y at-il de la discrimination par les forces de l’ordre sur base de ...? Avez-vous déjà été
victime de discrimination du fait de votre… ?
Selon vous, dans quelle mesure les forces de l’ordre sont-elles impliquées dans la corruption? Au cours des douze derniers mois, avez-vous
dû payer un pot de vin ou donner un cadeau à un représentant des forces de l'ordre ?
Dans ce contexte favorable aux forces de sécurité, comment s’expliquer qu’elles soient jugées de plus en
plus inaptes à assurer leur mission ? Les doutes croissants sur leur efficacité s’inscrivent dans un contexte
plus global d’érosion de la confiance à l’égard des institutions étatiques dans leur ensemble pour assurer la
protection des citoyens. Même si les avis favorables sur les capacités de l’Etat continuent à prédominer
avec un solde de +53 points, ce dernier enregistre une baisse significative (-11 points).
Un élément d’interprétation possible à ce paradoxe - entre l’amélioration d’un certain nombre
d’indicateurs objectifs d’un côté et les appréciations subjectives plus négatives sur les institutions de l’autre
- est que la population leur reproche de ne pas réussir à faire disparaître le profond sentiment d’insécurité
qui les affecte, indépendamment des efforts qu’elles déploient par ailleurs pour garantir la sécurité
publique. Le procès qui leur est faite est probablement en partie injustifiée tant la peur engendrée par la
menace terroriste et de conflits armés dépasse les seules forces de police ordinaires.
17
Gouvernance, Paix et Sécurité en chiffres (Mali, 2014-2015)
2014
2015
2015
Sans le
Sans le
Nord
Urbain
Rural
Total
NORD
Nord
DEMOCRATIE ET DROIT DE L'HOMME
Appréciation des types de systèmes (% Très bon + plutôt bon)
- Système politique dirigé par un homme fort
2,3
0,8
5,6
1,2
1,2
1,2
- Système politique dirigé par l’armée
16,3
15,1
10,5
14,8
14,7
14,8
- Système démocratique
94,6
97,9
95,4
98,3
97,4
97,7
Satisfait du fonctionnement de la démocratie (% Très +plutôt)
58,7
56,8
66,4
37,1
65,1
57,5
Respect des principes démocratiques (% souvent + toujours)
- Liberté d'expression
65,1
68,8
62,7
65,5
69,4
68,3
- Liberté de la presse
67,6
74,8
73,0
67,8
77,2
74,6
- Egalité devant la loi
30,3
40,7
58,8
28,3
47,3
42,2
- Liberté politique
91,7
87,0
85,5
83,2
88,2
86,8
- Elections libres et transparentes
84,8
81,1
87,7
68,9
86,3
81,6
Droits de l'homme
Respect des droits de l'homme (% Complètement+plutôt)
48,5
48,0
63,2
39,0
52,9
49,2
Victime de discrimination
- Ethnique
4,2
2,9
4,2
2,4
3,2
3,0
- Régionale
1,5
1,4
2,8
1,4
1,6
1,5
- Religion
1,1
0,8
1,6
0,9
0,9
0,9
- Situation économique
7,2
7,3
5,9
7,3
7,1
7,1
- Genre
1,6
2,3
1,8
1,3
2,6
2,2
QUALITE DES INSTITUTIONS
Confiance dans l'administration (souvent + toujours)
67,4
62,2
62,1
49,8
66,8
62,2
Confiance dans la justice (souvent + toujours)
47,5
49,4
57,2
37,8
54,5
50,0
Confiance dans la police (souvent + toujours)
48,4
50,2
55,3
38,2
55,2
50,6
Corruption
Considère: corruption est un problème majeur (assez+ complètement)
76,2
73,3
76,5
74,6
73,2
73,6
Victime de la corruption (a payé un pot de vin)
4,8
2,4
2,2
3,4
2,1
2,4
RELATION POUVOIR-CITOYEN
Capacité d'écoute des membres du pouvoir (%toujours+souvent)
- Députés
29,2
33,1
47,8
22,8
38,5
34,3
- Conseillers communaux
38,0
38,4
61,9
23,4
46,4
40,2
- Chefs traditionnels
67,7
57,4
66,7
38,9
65,3
58,2
Information des citoyens (Très complètes+suffisantes)
- conseil local : information sur les programmes d'action & les budgets
26,5
29,4
31,9
13,9
35,4
29,6
- Autorités centrales : information sur les politiques & les budgets
26,0
28,2
30,7
22,0
30,8
28,4
Les citoyens et le politique
Prise en compte des préoccupations des citoyens par les politiciens (assez +
20,2
21,6
37,1
12,8
26,6
22,9
tout à fait)
Proche d'un parti politique
38,7
34,5
37,8
30,8
36,3
34,8
Intérêt pour la politique (assez + tout à fait)
22,9
17,7
29,2
17,6
19,0
18,6
PAIX ET SECURITE
Sentiment de sécurité
Seul dans le quartier la nuit (complètement+plutôt en sécurité)
70,7
62,9
60,8
58,5
64,3
62,7
Seul à la maison la nuit (complètement+plutôt en sécurité)
72,8
63,9
61,0
59,1
65,4
63,7
Incidence des atteintes aux biens et aux personnes
Vol hors domicile
1,8
1,9
1,0
1,8
1,8
1,8
Effraction à domicile
4,2
3,3
2,3
4,7
2,7
3,3
Agression physique
1,7
0,6
1,3
0,7
0,6
0,6
Risques et tensions ressentis
Risque d'être victime de criminalité (très ou plutôt probable)
10,1
12,7
28,4
16,2
13,1
14,0
Existence de tension entre les groupes dans la localité
10,0
6,0
33,6
5,3
9,2
8,2
Degré de confiance interpersonnelle (complètement+plutôt)
65,8
69,0
74,1
67,4
70,2
69,4
Performance des forces de l'ordre
Efficacité globale des forces de l'ordre (très + assez efficace)
74,7
61,5
64,5
41,5
69,2
61,7
Confiance à l'égard de l'Etat pour la protection
82,1
76,7
80,3
63,2
82,1
77,0
BILAN GLOBAL
Sentiment général de sécurité (complètement+plutôt en sécurité)
82,5
69,0
61,5
59,2
71,8
68,4
Bien-être (complètement+plutôt heureux)
57,3
55,8
65,5
48,0
59,7
56,5
18