Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013


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2014






Analyse de la pauvreté monétaire
et non monétaire au Mali de 2001
à 2013
Tendances et profils


Ibrahima Gacko, Diakaridia Dembélé et Seydou Moussa Traoré

Document d’Etude et d’Analyse Economiques-DEAE- N°1


Novembre 2014


REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple - Un But – Une Foi

-----------------

MINISTERE DE

L’AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE ET DE LA



POPULATION
-----------------

INSTITUT NATIONAL

DE LA STATISTIQUE





Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de
2001 à 2013 : Tendances et profils


Ibrahima Gacko, Diakaridia Dembélé et Seydou Moussa Traoré1


Document d’Etude et d’Analyse Economiques
DEAE N°012





Novembre 2014

1Les analyses et opinions émises dans ce document sont celles des auteurs et n’engagent pas l’INSTAT.
2 Ce document a bénéficié de l’appui technique d’AFRISTAT (www.afristat.org)
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
2

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à
2013 : Tendances et profils
Résumé
Ce document étudie les tendances et les profils de la pauvreté monétaire et non monétaire du
Mali de 2001 à 2013 à partir des enquêtes EMEP (2001), ELIM (2006) et EMOP (2011 et
2013) réalisées auprès des ménages.

La pauvreté monétaire a été appréhendée à partir des dépenses de consommation par tête des
ménages. Un seuil de 175 513 FCFA a été estimé en 2011 à partir des méthodes des coûts des
besoins essentiels. Les seuils de 2001, 2006 et 2013 ont été calculés à partir de 2011 en
prenant en compte l’inflation. La pauvreté non monétaire quant à elle, a été mesurée à partir
d’un indicateur composite de pauvreté (ICP). L’analyse des correspondances multiples a été
utilisée pour élaborer l’ICP et le seuil non monétaire à partir de la classification hiérarchique.

La pauvreté a reculé au niveau national sur le plan monétaire et non monétaire de 2001 à
2011. Ce recul a été plus important entre 2006 et 2011 malgré la hausse des inégalités
monétaires et la baisse des inégalités en conditions de vie. Le milieu rural reste plus exposé
aux deux formes de pauvreté que le milieu urbain. En effet, le taux de pauvreté monétaire est
passé de 58,8% en 2001 à 56,1% en 2006 pour atteindre 35% en 2011. Quant à la pauvreté
non monétaire, le taux était de 90,1% en 2001, contre 81,8% en 2006 pour atteindre 65,6% en
2011. Par ailleurs, une aggravation de la pauvreté monétaire et non monétaire a été observée
entre 2011 et 2013 selon les milieux de résidences (urbain et rural) des régions de Kayes,
Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti, et au niveau national. Cette situation serait imputable à la
crise politique, sécuritaire, institutionnelle et alimentaire que le pays connait depuis en 2012.

Le profil de pauvreté monétaire demeure identique tout au long de la période considérée. La
pauvreté est positivement corrélée avec l’âge du chef de ménage et la taille du ménage, et
négativement corrélée avec le niveau d’étude. Elle touche davantage les ménages dirigés par
un homme que ceux dirigés par une femme.
Le profil de pauvreté non monétaire quant à lui évolue selon les années en fonction des
caractéristiques suivantes : sexe du CM, âge du CM, niveau d’étude du CM, statut
matrimonial du CM et taille du ménage.

Mots clés: Pauvreté, Mali







Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
3

Analysis of monetary and no-monetary poverty in Mali from 2001 to
2013: Trends, profiles and determinants
Abstract
This paper studies monetary and non-monetary poverty trends and profiles in Mali from 2001
to 2013 conducted with the households surveys EMEP (2001), ELIM (2006) and EMOP
(2011 and 2013).

Monetary poverty is calculated by household consumer per capita spending. A threshold of
175 513 FCFA in 2011 is estimated from basic needs methods cost methods. 2001, 2006 and
2013 thresholds are calculated from 2011 taking into account inflation. Non-monetary poverty
is calculated using a composite poverty indicator (PCI). The multiple correspondence analysis
is used to develop PCI and non-monetary threshold from the hierarchical classification.

Monetary and non-monetary poverty has decreased at national level between 2001 and 2011.
This drop was most significant between 2006 and 2011 despite the increase in monetary
inequality and the fall in living conditions inequality. The rural environment remains more
exposed to the two forms of poverty than the urban environment. Indeed, the poverty rate has
increased from 58.8% in 2001; to 56.1% in 2006; and to 35% in 2011. As for non-monetary
poverty, the rate was 90.1% in 2001 against 81.8% in 2006 and 65.6% in 2011. Moreover,
monetary and non-monetary poverty has increased between 2011 and 2013 depending on the
region environment (urban and rural) of Kayes, Koulikoro, Sikasso, Segou and Mopti, and
national level. This situation is due to the political, security, institutional and food crisis that
the country has experienced since 2012.

The monetary poverty profile remains stable throughout the period. Poverty is positively
correlated with the age of the head household of household size, and negatively correlated
with the education level. It affects more male-headed households than female-headed
households.
The non-monetary poverty profile in turn varied throughout the period according to the
following characteristics: sex of CM, CM age, level of education of the CM, the CM marital
status and household size.

Keywords: Poverty, Mali

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
4

Sigles et abréviations

ACM
Analyse des Correspondances Multiples
ACP
Analyse des Composantes Principales
AFC
Analyse Factorielle des Correspondances
AFRISTAT
Observatoire Économique et Statistique d’Afrique Subsaharienne
AUC
Area Under Curve
CFA
Communauté Financière Africaine
CM
Chef de Ménage
CSCRP
Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté
CSLP
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
DEAE
Division des Etudes et Analyses Economiques
DNSI
Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique
ELIM
Enquête Légère Intégré auprès des Ménages
EMEP
Enquête Malienne de l’Evaluation de la Pauvreté
EMOP
Enquête Modulaire et Permanente auprès des ménages
FAO
Food and Agriculture Organization of the United Nations
FGT
Foster, Greer et Thorbecte
GREAT
Groupe de Recherche en Économie Applique et Théorique
ICP
Indice Composite de Pauvreté
IDH
Indice de Développement Humain
INSTAT
Institut National de la Statistique
IPH
Indicateur de Pauvreté Humaine
OCDE
Organisation de Coopération et de Développement Economiques
ODHD
Observatoire du Développement Humain Durable
OMD
Objectifs du Millénaire pour le Développement
OR
Odds Ratio
PEP
Politiques Economiques et Pauvreté
PNUD
Programme des Nations Unies Pour le Développement
QUIBB
Questionnaire des Indicateurs de Base de Bien-être
RGPH
Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SNLP
Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté
UEMOA
Union Économique et Monétaire Ouest Africaine



Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
5

Sommaire
Résumé ....................................................................................................................................... 3
Abstract ...................................................................................................................................... 4
Sigles et abréviations .................................................................................................................. 5
Sommaire ................................................................................................................................... 6
Liste des illustrations .................................................................................................................. 8
1. Introduction .......................................................................................................................... 10
2. Concepts, méthodes et revue de la littérature ....................................................................... 11
2.1. Concepts ........................................................................................................................ 11
2.2. Méthodes ...................................................................................................................... 12
2.2.1. Mesure de la pauvreté ............................................................................................ 12
a. Indicateur de bien-être .............................................................................................. 12
a.1 Indicateur de bien-être monétaire ....................................................................... 12
a.2. Indicateur de bien-être non-monétaire ............................................................... 14
b. Seuils de pauvreté ..................................................................................................... 15
b.1. Seuil de pauvreté monétaire .............................................................................. 15
b.2. Seuil de pauvreté non-monétaire ....................................................................... 16
c. Mesure de la pauvreté ............................................................................................... 16
2.2.2. Mesure des inégalités ............................................................................................. 18
2.3. Revue de la littérature.................................................................................................... 18
3. Présentation des données et Méthodologie .......................................................................... 20
3.1. Données utilisées ........................................................................................................... 20
3.2. Méthodologie d’analyse ................................................................................................ 21
3.2.1. Seuil monétaire ....................................................................................................... 21
3.2.2. Indice Composite de Pauvreté (ICP) ...................................................................... 22
a. Les variables de l’Indice Composite de Pauvreté ..................................................... 22
b. Analyse des correspondances multiples (ACM) ...................................................... 23
3.2.3. Calcul du seuil non monétaire ................................................................................ 25
3.2.4. Corrélation entre les indicateurs de bien-être monétaire et non monétaire ............ 25
4. Résultats ............................................................................................................................... 26
4.1. Evolution du bien-être de 2001 à 2013 ......................................................................... 26
4.1.1. Dépenses de consommation des ménages .............................................................. 26
a. Dépenses par tête par quintile ................................................................................... 26
b. Dépense moyenne par région et par milieu de résidence ......................................... 27
c. Croissance pro-pauvres ............................................................................................ 28
d. Récapitulatif ............................................................................................................. 29
4.1.2. Conditions de vie des ménages .............................................................................. 29
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
6

a. Indicateurs élémentaires de bien-être non monétaire ............................................... 29
b. Condition de vie des ménages et quintiles des dépenses par tête ............................. 31
c. Evolution de l’ICP .................................................................................................... 32
d. Croissance pro-pauvres ............................................................................................ 33
4.2. Evolution des inégalités de 2001 à 2013 ....................................................................... 34
4.2.1. Inégalité monétaire des ménages ............................................................................ 34
4.2.2. Inégalité non monétaire des ménages ..................................................................... 36
4.3. Evolution de la pauvreté de 2001 à 2013 ...................................................................... 38
4.3.1. Pauvreté monétaire ................................................................................................. 38
4.3.2. Pauvreté non monétaire .......................................................................................... 40
4.3.3. Récapitulatif pauvreté monétaire et non monétaire ................................................ 42
4.3.4. Noyau dur de la pauvreté monétaire et non monétaire ........................................... 42
4.3.5. Analyse de la robustesse des indicateurs de pauvreté ............................................ 43
4.4. Profil de pauvreté de 2001 à 2013 ................................................................................. 44
4.4.1 Profil de pauvreté monétaire ................................................................................... 44
a. Sexe et Pauvreté monétaire ...................................................................................... 44
b. Age et pauvreté monétaire ........................................................................................ 44
c. Taille des ménages et pauvreté ................................................................................. 44
d. Niveau d’étude et pauvreté ....................................................................................... 45
e. Statut matrimonial et pauvreté .................................................................................. 45
4.4.2. Profil de pauvreté non monétaire ........................................................................... 46
a. Sexe et pauvreté non monétaire ................................................................................ 46
b. Age et pauvreté non monétaire ................................................................................. 46
c. Taille des ménages et pauvreté non monétaire ......................................................... 46
d. Niveau d’étude et pauvreté non monétaire ............................................................... 46
e. Statut matrimonial et pauvreté non monétaire .......................................................... 46
4.5. Analyse des résultats ..................................................................................................... 48
5.-Conclusions .......................................................................................................................... 49
Références bibliographiques .................................................................................................... 50
Annexe ..................................................................................................................................... 52


Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
7

Liste des illustrations

Tableaux
Tableau 1:Produits entrant dans le calcul du seuil monétaire .................................................. 21
Tableau 2: Seuils de pauvreté actualisés .................................................................................. 22
Tableau 3:Liste préliminaire des variables de l’ICP ............................................................... 23
Tableau 4:Valeurs propres et histogramme .............................................................................. 24
Tableau 5: Dépenses annuelles par tête en FCFCA par quintile de 2001 à 2013 .................... 26
Tableau 6: Dépense moyenne par tête (en millier de FCFA) de 2001 à 2013 selon le milieu de
résidence et la région ................................................................................................................ 28
Tableau 7 : Evolution des variables élémentaires de l’ICP de 2001 à 2013 ............................ 30
Tableau 8: Indice de Gini monétaire par région et par milieu de 2001 à 2011 ........................ 35
Tableau 9 : Indice de Gini non monétaire de 2001 à 2013 selon la région et le milieu de
résidence ................................................................................................................................... 37
Tableau 10: Indices FGT monétaires par région et par milieu de 2001 à 2013 ....................... 39
Tableau 11 : Indices FGT non monétaires par région et par milieu de 2001 à 2011 ............... 41
Tableau 12 : Caractéristiques des ménages et des CM et les indices de pauvreté ................... 45
Tableau 13 : Caractéristiques des ménages et des CM et les indices de pauvreté ................... 47

Graphiques
Graphique 1: Le nuage des variables selon le premier plan ..................................................... 24
Graphique 2 : Dépense moyenne par tête en FCFCA de 2001 à 2013 ..................................... 27
Graphique 3: Dépense moyenne par tête en FCFCA de 2001 à 2013 selon la région ............. 27
Graphique 4 : Variation de dépense moyenne par tête selon les centiles de bien-être............. 29
Graphique 5 : Possession de biens de quelques biens d’équipements et quintile des dépenses
par tête ...................................................................................................................................... 31
Graphique 6 : Evolution de l’ICP selon les régions de 2001 à 2013 ....................................... 32
Graphique 7 : Evolution de l’ICP selon le milieu de résidence de 2001 à 2013 ...................... 33
Graphique 8: Evolution de l’ICP selon le milieu de résidence de 2001 à 2013 ....................... 34
Graphique 9 : Variation de l’indice de Gini des dépenses par tête entre 2001/2006, 2006/2011
et 2013/2011 ............................................................................................................................. 34
Graphique 10: Variation de l’indice de Gini de l’ICP entre 2001/2006 et 2006/2011 ............ 36
Graphique 11 : Incidence de la pauvreté monétaire selon les régions de 2001 à 2013 ............ 40
Graphique 12: Incidence de la pauvreté non monétaire selon les régions de 2001 à 2013 ...... 42
Graphique 13: Noyau dur de pauvretés monétaire et non monétaire ....................................... 43
Graphique 14: Dominance en pauvreté monétaire FGT 0: Incidence ...................................... 43

Cartes
Carte 1: Indice de Gini des dépenses par tête selon les régions en 2011 ................................. 35
Carte 2: Indice de Gini de l’ICP selon les régions en 2011 ..................................................... 37
Carte 3 : Taux de pauvreté monétaire selon les régions en 2011 ............................................. 39
Carte 4 : Taux de pauvreté non monétaire selon les régions en 2011 ...................................... 41



Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
8

Annexes
Annexe 1 : Quintile des dépenses par tête et Possession de bien d’équipement ...................... 52
Annexe 2: Courbe de Lorenz de 2001 à 2013 à partir des dépenses par tête ........................... 53
Annexe 3 : Courbe de Lorenz de 2001 à 2013 à partir de l’ICP .............................................. 53
Annexe 4: Coordonnées, contribution, cosinus carrés de l’ACM finale .................................. 54
Annexe 5 : Dominance en pauvreté monétaire (Incidence, Profondeur et Sévérité) ............... 55
Annexe 6 : Dominance en pauvreté non monétaire (Incidence, Profondeur et Sévérité) ........ 56
Annexe 7 : Dominance selon le milieu de résidence (Incidence) ............................................ 56
Annexe 8: Contribution absolue de la pauvreté monétaire ...................................................... 58
Annexe 9: Contribution relative de la pauvreté monétaire....................................................... 59
Annexe 10: Contribution absolue de la Pauvreté non monétaire ............................................. 60
Annexe 11: Contribution relative de la Pauvreté non monétaire ............................................. 61





Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
9

1. Introduction
Depuis des décennies, la lutte contre la pauvreté est au centre de nombreuses politiques et
stratégies de développement. Elle est partie prenante des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) à travers l’objectif 1 qui vise à réduire l’extrême pauvreté et lutter
contre la faim. L’un des buts de cet objectif est de réduire de moitié la proportion de la
population dont le revenu est inférieur à 1,25 $ US par jour à l’horizon 2015.

L’Afrique est l’un des continents où la proportion des pauvres est la plus élevée et où l’on
rencontre diverses formes de pauvreté. Selon la Banque mondiale, en 2011, 46,8% de la
population vivait en dessous du seuil de 1,25 $ (PPA) par jour contre 14,5% pour le monde.
En ce qui concerne le Mali, ce phénomène est une réalité majeure avec plus de la moitié de la
population (50,6%) vivant en dessous de ce seuil en 2010. Dans cette étude, l’accent sera mis
à la fois sur la forme monétaire de la pauvreté et la forme non monétaire.

Depuis des décennies, les pays africains, en particulier le Mali, ont inscrit la lutte contre la
pauvreté dans les politiques de développement économique et social. En effet, le
gouvernement du Mali a élaboré en juillet 1998 la Stratégie Nationale de Lutte contre la
Pauvreté (SNLP). La SNLP avait pour objectif principal d’améliorer les conditions de vie des
maliens, en particulier les plus démunis. Deux ans après l’adoption de la SNLP, le
gouvernement a élaboré sur recommandation des institutions financières internationales, le
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), qui fut adopté le 29 mai 2002. Cette
première génération du CSLP (CSLP I) avait pour objectif de réaliser une forte croissance
économique (6,7 % en moyenne) afin de réduire l’incidence de la pauvreté de 63,8 % en 2001
à 47.5% en 2006. A l’issu de l’exécution du CSLP I, il a été élaboré en fin 2006 la deuxième
génération du CSLP (CSLP II) sous le nom de Cadre Stratégique pour la Croissance et la
Réduction de la Pauvreté (CSCRP) couvrant la période 2007-2011. Ce document constitue
l’unique cadre de référence des politiques et stratégies de développement de l’Etat à moyen
terme. Il a pour objectif général de stimuler une croissance de 7 % en moyenne pour améliorer
le bien-être des populations maliennes.

En outre, depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, le pays est plongé dans une crise politico-
institutionnelle et sécuritaire. Cette crise a eu des effets négatifs sur l’économie du pays. En
effet, le pays a connu une stagnation avec un taux de croissance réel de 0,0% contre 5,6%
prévu initialement. Cela est dû principalement au recul des activités du secteur tertiaire (-
6,7%) et du secteur secondaire (-2,9%). Les conditions de vie des ménages se sont dégradées
suite à une hausse de l’inflation (5,3% en 2012 supérieur à la norme communautaire de
l’UEMOA qui est de 3%). La suspension de la coopération internationale et le ralentissement
de l’activité des entreprises ont entrainé d’innombrables licenciements. La crise provoquerait
une augmentation du chômage et de la pauvreté. Une étude menée en décembre 2013 par
l’INSTAT, visant à analyser l’impact de la crise de 2012 sur les conditions de vie des
ménages de la région de GAO, conclut ainsi à une augmentation du taux de chômage et une
détérioration des conditions de vie des ménages.

Au Mali, diverses études ont été menées sur la pauvreté. On peut citer entre autres l’étude de
l’Observatoire du Développement Humain Durable ODHD et du PNUD sur le profil de la
pauvreté en 2001, celle de Prospère Backiny-Yetna, et al. qui montrent un recul de la pauvreté
au Mali sur la période 2001-2006. Cependant, peu d’études existent sur les tendances et les
profils de la pauvreté monétaire et non monétaire intégrant les enquêtes récentes sur les
ménages telles que l’EMOP 2011 et 2013, en lien avec la crise politico institutionnelle,
sécuritaire et alimentaire que le pays a connu en 2012. De plus, la plupart des études menées
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
10

sont focalisées sur l’approche monétaire. Cette approche est limitée par son caractère
unidimensionnel alors que la pauvreté peut être appréhendée à travers les dimensions sociale,
économique, sanitaire etc. En effet, selon le PNUD, « la pauvreté n’est pas un phénomène
unidimensionnel – un manque de revenus pouvant être résolu de façon sectorielle. Il s’agit
d’un problème multidimensionnel qui nécessite des solutions multisectorielles intégrées ».

C’est pourquoi ce document analysera les tendances et les profils de la pauvreté monétaire et
non monétaire de 2001 à 2013 à partir des enquêtes réalisées auprès des ménages, en mettant
l’accent à la crise politico institutionnelle, sécuritaire et alimentaire que le pays a connu en
2012. Pour cela, la méthodologie utilisée visera à appréhender la pauvreté (monétaire et non
monétaire) à partir des indices de Foster, Greer et Thorbecte (FGT). Les dépenses de
consommation par tête des ménages seront utilisées comme indicateur de bien-être monétaire.
Quant au bien-être non monétaire, un indice composite de pauvreté (ICP) sera élaboré à partir
de la méthode d’analyse des correspondances multiples (ACM). La méthode des besoins de
base (pauvreté monétaire) et la classification hiérarchique (pauvreté non monétaire) seront
recourus pour le calcul de la ligne (ou seuil) de pauvreté. Les inégalités seront appréhendées à
partir de l’indice de Gini et la courbe de Lorentz. Les courbes de dominances de la pauvreté
seront également utilisées dans ce document.

Le document se présente comme suit :
o Un aperçu sur les concepts et méthodes, la revue de la littérature, la mesure de la
pauvreté et des inégalités seront présentés dans la section 2.
o Dans la section 3, les données et la démarche méthodologique seront abordées.
o La section 4 présentera l’évolution des indicateurs de pauvreté et d’inégalités ainsi que
d’identification des profils de la pauvreté monétaire et non monétaire.

2. Concepts, méthodes et revue de la littérature
2.1. Concepts
La pauvreté est un phénomène complexe, multidimensionnel et difficilement mesurable. C’est
un concept qui intéresse aujourd’hui tous les acteurs de la société entre autres la population,
les gouvernements, les chercheurs et les institutions. Ces acteurs perçoivent indifféremment
la notion de pauvreté ce qui rend encore les débats autour d’elle beaucoup plus délicat.
Cependant, tous ces acteurs définissent un individu comme étant pauvre lorsqu’il n’atteint pas
un certain niveau de satisfaction considéré comme un minimum raisonnable d’une certaine
“chose’’ à définir. Toutes les divergences conceptuelles résident principalement autour de la
définition de cette “chose’’ manquante.

Par ailleurs, les formes de la pauvreté peuvent être regroupées en deux catégories, les mesures
monétaires et les mesures non monétaires.

S’agissant de la pauvreté monétaire, un individu est pauvre lorsque son niveau de revenu ou
de consommation est inférieur à un certain niveau considéré comme un minimum raisonnable
appelé seuil ou ligne de pauvreté. La Banque Mondiale est l’un des partisans de cette
approche et a entrepris plusieurs investigations sur la question. L’approche monétaire est la
plus utilisée par les pays pour appréhender la pauvreté. Cependant, cette approche se heurte à
de nombreuses critiques, entre autres son aspect unidimensionnel. En effet, selon le PNUD, «
la pauvreté n’est pas un phénomène unidimensionnel – un manque de revenus pouvant être
résolu de façon sectorielle. Il s’agit d’un problème multidimensionnel qui nécessite des
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
11

solutions multisectorielles intégrées ». La Banque Mondiale reconnait également que la
pauvreté a de multiples facettes.

La pauvreté non monétaire souvent qualifiée de multidimensionnelle vient pallier le coté
unidimensionnel de la pauvreté monétaire. Le principe fondamental de la pauvreté
multidimensionnelle consiste alors à élaborer un indicateur composite à partir de plusieurs
dimensions entre autres sanitaire, sociale, économique, culturelle etc. De ce fait, il existe
plusieurs façons de l’appréhender. Les principales méthodes sont entre autres les approches
fondées sur la théorie des ensembles flous, sur le critère d’entropie, sur le critère d’inertie (à
partir des analyses factorielles).

Le PNUD a développé le concept de pauvreté humaine en 2000. Il définit la pauvreté humaine
comme l’«absence des capacités humaines de base: analphabétisme, malnutrition, longévité
réduite, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée» [Vaincre la pauvreté
humaine, PNUD, 2000]. En 2010, ce concept de pauvreté humaine a été remplacé par la
pauvreté multidimensionnelle mesurée à partir de l’indice de pauvreté multidimensionnelle
(IPM). L’IPM complète les mesures monétaires de la pauvreté.

La pauvreté peut être également appréhendée selon la perception des individus sur leurs
propres conditions de vie. On parle ici de pauvreté subjective qui est aussi l’une des formes de
pauvreté non monétaire. Cet aspect rend encore l’analyse de la pauvreté intéressante. En
effet, pour que les politiques de lutte contre la pauvreté soient efficaces, il pourrait être
intéressant de prendre en compte les sentiments des individus sur leurs propres conditions de
vie.

Dans la théorie, les différentes formes de la pauvreté doivent être corrélées. Cependant, il peut
y arriver qu’un individu soit pauvre monétairement mais non pauvre sur le plan non monétaire
et inversement. Ce cas peut être fréquent dans les pays africains et surtout au Mali où en
milieu rural les individus peuvent avoir de moyens financiers mais vivent dans des habitations
modestes, n’ont pas accès aux services de santé faute d’infrastructures routières et même
souvent à l’éducation. De cette question de corrélation des formes de pauvreté ressort le
concept de noyau dur de la pauvreté. En effet, un individu appartient au noyau dur de la
pauvreté lorsqu’il souffre de toutes les différentes formes de pauvreté.
2.2. Méthodes
2.2.1. Mesure de la pauvreté
Trois éléments sont requis pour mesurer la pauvreté : l’indicateur de bien-être, le seuil (ligne)
de pauvreté et une mesure (indice agrégé) de la pauvreté. Cette section se propose ainsi
d’exposer ces différents éléments.
a. Indicateur de bien-être
Deux indicateurs de bien-être seront utilisés dans ce document: un indicateur de bien-être
monétaire et un indicateur de bien-être non monétaire respectivement pour la pauvreté
monétaire et non monétaire.
a.1 Indicateur de bien-être monétaire
Les indicateurs de bien-être monétaire couramment utilisés par les analystes de la pauvreté
sont le revenu et la consommation. Si l’utilisation du revenu est fortement recommandée dans
les pays développés, tel n’est pas le cas dans les pays en développement et en particulier les
Etats membres d’AFRISTAT. Dans ces pays, la dépense de consommation est considérée
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
12

comme un meilleur indicateur de bien-être monétaire que le revenu. En effet, dans un ouvrage
collectif, chapitre 1 « Mesure et analyse de la pauvreté »,
Aline Coudouel, Jesko S. Hentschel
et Quentin T. Wodon, expliquent pourquoi la dépense de consommation est globalement un
meilleur indicateur monétaire du bien-être que le revenu dans les Etats en développement ?
(encadré 1)
Encadré 1: Pourquoi la dépense de consommation est globalement un meilleur indicateur
monétaire du bien-être que le revenu ?
La consommation est naturellement liée au bien-être des individus : la consommation réelle est plus
directement liée au bien-être d’une personne que le revenu qui ne permet que d’accéder à cette
consommation. Le revenu ne préjuge donc pas du niveau du bien-être de l’individu. La
consommation est donc un meilleur indicateur de résultat du bien-être des individus.
La consommation est plus stable dans le temps que le revenu : un certain nombre d’arguments
permettent de soutenir ce point de vue. En effet, dans les milieux ruraux, les revenus des ménages
peuvent varier au cours de l’année en fonction du cycle prévisible des récoltes ou même du fait de
certains facteurs imprévisibles (faible pluviométrie, invasion acridienne, feu de brousse, etc.). Dans
ces conditions, les ménages peuvent par exemple étaler leur consommation dans le temps et se
procurer une assurance, par exemple en constituant une épargne et en participant à des systèmes de
partage des risques établis à l’échelon de la collectivité. De même, dans les milieux urbains, l’on
constate une nette propension des activités à se développer dans le secteur informel, très marqué par
une instabilité et/ou une irrégularité des revenus et une précarité des conditions de l’emploi.
Indépendamment de la situation de leur revenu, la consommation des ménages pauvres reste au
contraire relativement assez stable. Elle présente certes ses propres difficultés mais peut se révéler
plus fiable si le module de consommation de l’enquête auprès des ménages est bien conçu. Ainsi,
lorsque les disparités de revenus sont importantes, la pauvreté est statistiquement mieux
appréhendée par la mesure du niveau de consommation.

La consommation est plus facilement mesurable que le revenu : la volatilité des emplois informels
en milieu urbain ainsi que leur mode de gestion peut aussi expliquer la difficulté qu’ont les
opérateurs de ce secteur à fournir des informations précises et fiables sur leurs revenus. Le même
problème se pose aux agriculteurs des milieux ruraux quand il leur faut estimer leurs revenus à partir
des intrants achetés pour assurer leur production.

La consommation peut résumer la capacité du ménage à couvrir ses besoins fondamentaux : les
dépenses de consommation ne reflètent pas uniquement les biens et services qu’un ménage peut
obtenir sur la base de ses revenus actuels, mais aussi sa capacité à accéder à d’autres stratégies de
survie lorsque ses revenus sont faibles (mauvaises récoltes, variations saisonnières, autres raisons
diverses). L’exemple typique est fourni par l’autoconsommation agricole.

A la lumière des arguments évoqués ci-dessus, la consommation sera utilisée dans ce
document comme indicateur de bien-être monétaire.

L’unité d’analyse sera le ménage. Pour tenir compte de la structure et de la composition des
ménages, les statisticiens ont recours à une échelle d’équivalence (encadré 2). En effet, un
ménage composé de trois personnes, deux adultes et un enfant, ne peut pas avoir la même
consommation qu’un ménage composé de trois adultes. L’utilisation d’une échelle
d’équivalence permet d’obtenir une consommation par équivalent-adulte qui prend en compte
les différences de composition et de structure entre les ménages. Il s’agit donc d’un système
de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage normalisé à ‘’1’’. On
parle ainsi du nombre d’unités de consommation en équivalent-adulte.




Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
13



Encadré 2: A propos des échelles d’équivalence
Échelle d’OCDE
Cette échelle donne un coefficient 1 au premier adulte du ménage (chef de ménage), 0,5 au
deuxième adulte du ménage et les enfants de plus de 14 ans et 0,3 pour les enfants de moins de 14
ans. Cette dernière est plus adaptée dans les pays européens.
Échelle d’Oxford
Ce système de pondération donne le coefficient 1 au premier adulte, le coefficient 0,7 à tout adulte
supplémentaire et le coefficient 0,5 à tous les individus du ménage âgés de moins de 15 ans.
Échelle de la FAO
Ce système de pondération traite l’effet de structure de famille en tenant compte du sexe et du
groupe d’âges des individus du ménage. Elle est donc plus détaillée que les deux échelles
précédentes et plus adaptée au cas des pays africains. Les estimations sont données dans le tableau
suivant :
Classe d'âge
Homme
Femme
0- 1 an
0,27
0,27
2- 3 ans
0,45
0,45
4- 6 ans
0,61
0,61
7- 9 ans
0,73
0,73
10- 12 ans
0,86
0,73
13-15 ans
0,96
0,83
16-19 ans
1,02
0,77
20-50 ans
1,00
0,77
51 ans et plus
0,86
0,79


L’utilisation des échelles standards peut ne pas refléter la structure des ménages d’un pays
donné. Etant donné que le Mali ne dispose pas sa propre échelle d’équivalence, la dépense de
consommation par tête sera utilisée. Cependant, il faut noter que cette méthode consiste à
accorder la même pondération à la consommation de chaque membre du ménage.
a.2. Indicateur de bien-être non-monétaire
Plusieurs approches existent pour mesurer le bien-être non monétaire ; entre autres les
approches fondées sur la théorie des ensembles flous, sur le critère d’entropie, sur le critère
d’inertie, l’indice de pauvreté Humaine (IPH) proposé par le PNUD.

Dans ce présent document, l’approche d’inertie sera utilisée pour élaborer un indicateur de
pauvreté non monétaire appelé indice composite de pauvreté (ICP). Cette approche utilise les
techniques d’analyse factorielle, comme l’Analyse en Composante Principale (ACP),
l’Analyse des Correspondances Multiples (ACM) etc. L’avantage de cette approche d’inertie
est qu’elle permette de réduire l’arbitraire dans la structure des pondérations ou des seuils de
pauvreté fixés pour chaque item (Filmer et Pritchett2001, Asselin 2002, Sahn et Stiefel 2001),
qui devient endogène à l’analyse. Aussi pour Asselin (2002), cette approche évite la
redondance dans le choix des dimensions pertinents de la pauvreté.
La formule de l’ICP de Asselin sera privilégiée pour déterminer l’indicateur sur le premier
axe factoriel. Il convient alors de transformer toutes les modalités des variables entrant dans
l’analyse en indicateurs binaires codés en 0 ou 1, donnant au total P modalités. Si l’on
considère que les ménages sont indicés par i et
la valeur de l’ICP pour le ménage i. La
forme fonctionnelle de l’
est donnée par la formule suivante :
=
, (1)
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
14

Avec K le nombre de variables utilisées, Jk le nombre de modalités de la variable k,
le
poids (coordonnées factorielles sur le premier axe) normalisé (Score /
avec
la valeur
propre de l’axe 1).
, Indicateur binaire 0/1, prenant la valeur 1 lorsque le ménage i a la
modalité jk et 0 sinon.
b. Seuils de pauvreté
La méthode de calcul du seuil de pauvreté diffère selon la forme de pauvreté. Il sera présenté
ici les méthodes qui seront utilisées pour déterminer nos seuils de pauvreté : monétaire et non
monétaire.
b.1. Seuil de pauvreté monétaire
Seuil relatif versus seuil absolu
Le seuil de pauvreté se définit comme étant la ligne ou la limite en dessous de laquelle un
ménage ou un individu est considéré comme pauvre. Il existe principalement deux types de
seuil de pauvreté, le seuil absolu et le seuil relatif.

Le seuil absolu peut se définir comme étant le minimum vital à atteindre. En terme absolu, un
individu ou un ménage est pauvre lorsqu’il n’a pas les moyens de se procurer d’un panier de
biens relatifs à sa survie. Dans la détermination du seuil absolu, la difficulté réside dans la
définition des besoins minima (alimentaire et non alimentaire).Plusieurs approches existent
pour déterminer le seuil de pauvreté absolu ; entre autres la méthode de l’apport énergétique
alimentaire, la méthode d’un $ dollar US par tête et par jour, la méthode des coûts des besoins
essentiels. Ce seuil de pauvreté absolu est très utilisé dans les pays en développement, en
particulier ceux d’Afrique. S’agissant des pays d’AFRISTAT, en 2009, 17 pays sur 19
utilisaient le seuil absolu et 14 d’entre eux la méthode de coûts des besoins essentiels
(AFRISTAT, 2009).

Contrairement au seuil absolu, le seuil relatif est déterminé à partir de la distribution du
revenu ou de la consommation de l’ensemble de la population dans un pays donné. Les
quantiles (quintile, quartile, médiane, décile etc.) peuvent être utilisés.
Le seuil relatif est plus utilisé dans les pays développés. Les pays européens en particulier
ceux membres d’Eurostat utilisent en général un seuil relatif de 60 % de la médiane de
l’indicateur de bien-être monétaire (revenu ou consommation). D’autres techniques consistent
à utiliser comme seuil relatif le montant correspondant à une fraction de l’indicateur de bien-
être du ménage.

Ce document fera recours à l’approche absolue et précisément à la méthode des coûts des
besoins essentiels.
Méthode de coût des besoins essentiels
La méthode des coûts des besoins essentiels estime deux types de seuils : le seuil alimentaire
et le seuil non alimentaire. Le seuil global est la résultante des deux seuils.

Estimation du seuil alimentaire
La composante alimentaire est estimée de telle sorte que chaque individu puisse avoir les
moyens qu’il faut pour acheter un certain panier de biens alimentaires pour survivre. Ce
panier alimentaire minimum qui sépare les pauvres des non pauvres est estimé à partir des
kilocalories. Selon les normes, ce minimum vital en termes de kilocalories varie généralement
entre 1800 et 3000 kilocalories par adulte et par jour. Le niveau de kilocalories recommandé
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
15

dans les pays d’AFRISTAT est de 2450. C’est cette valeur qui sera utilisée dans cette présente
étude.

Le seuil alimentaire journalier (ZA_Jour) est obtenu à partir de l’équation ci-dessous, sur la
base du seuil calorique normatif (SCN, ici =2450) retenu :

_
= , ×
× ∑
×

×
(2)
Avec
Qi : la quantité moyenne journalière consommée en produit i ;
Ci : la valeur calorique (pour 100g ou 100 ml) correspondante au produit i consommé ;
PrixmoyBi : Prix moyen du produit i dans la zone de référence.
Le seuil alimentaire (ZA) annuel est ainsi obtenu en multipliant le seuil alimentaire journalier
par 365 jours : ZA=ZA_ Jour x 365.

Estimation du seuil non alimentaire
Le seuil non alimentaire est déterminé en fonction des dépenses alimentaires et non
alimentaires. Précisément, il est déterminé à partir de la dépense non alimentaire des ménages
qui ont une dépense alimentaire proche du seuil de pauvreté alimentaire (intervalle de plus ou
moins 5% du seuil alimentaire).
b.2. Seuil de pauvreté non-monétaire
A l’instar du seuil de pauvreté monétaire, plusieurs méthodes existent pour déterminer le seuil
de pauvreté non monétaire. Dans ce document, la méthode de classification hiérarchique sera
utilisée. Dans cette partie, l’objectif étant de déterminer une ligne qui sépare les pauvres des
non pauvres, il sera question de partitionner les ménages en deux groupes homogènes (pauvre
et non pauvre). Le seuil de pauvreté non monétaire sera déterminé à partir de la formule
suivante :

é
= ∗ + ∗ (3)
Avec
P1 : Poids de la classe des pauvres
P2 : Poids de la classe des non pauvres
C1 : Valeur Maximale de l’ICP de la classe des pauvres
C2 : Valeur minimale de l’ICP de la classe des non pauvres
c. Mesure de la pauvreté
Une fois le seuil et l’indicateur de bien-être définis, l’étape suivante consiste à déterminer une
mesure de pauvreté. Une mesure de pauvreté est un indice agrégé qui permet d’avoir une idée
sur la situation de la pauvreté au niveau d’une zone donnée. C’est aussi une fonction de
l’indicateur de bien-être et sa valeur varie entre 0 et 1. Lorsque l’indice est égale à 0, toute la
population est non pauvre et s’il est égal à 1, toute la population est pauvre.
Pour mesurer la pauvreté plusieurs indices ont été élaborés par des chercheurs. Dans cette
étude, l’attention sera accordée à la classe d’indices FGTα. Ces indices se révèlent être
aujourd’hui les plus utilisés par la communauté internationale en matière d’analyse de la
pauvreté.


Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
16

La classe d’indices FGT a été élaborée en 1984 par Foster, Greer et Thorbecte. La formule
générale est :
∝ = 1 ∗
− ∝ (4)
Avec
q : nombre de pauvres dans la population
n : taille de la population
z : le seuil de pauvreté
α :le degré d’aversion pour la pauvreté (est un nombre entier supérieur ou égal à 0)
Yi : l’indicateur de bien-être
• Si α=0, on a :
FGT = = (5)
FGT0 correspond à l’indice H encore appelé l’incidence de la pauvreté qui correspond à la
proportion des pauvres dans la population totale. Cet indice présente quelques limites bien
qu’il soit sollicité par les chercheurs à cause de sa simplicité à être mise en œuvre. Entre
autres limites, il ne prend pas en compte les écarts individuels. Aussi, l’indice H ne respecte
pas « l’axiome de monotonie3 » essentiel pour les indicateurs de pauvreté.

• Si α=1, on a :
= 1 ∗
− = 1∗
− = ∗ ( )
Avec I = ∗ ∑
( )
L’indice I mesure l’écart relatif moyen des pauvres au seuil de pauvreté. L’indice FGT1
appelé profondeur de la pauvreté ou encore l’écart de la pauvreté est le produit de l’indice H
et de l’indice I. Il mesure l’écart entre l’indicateur de bien-être et le seuil de pauvreté. Cet
indice vérifie l’axiome de monotonie mais pas l’axiome de transfert4.
En termes de politique, la profondeur de la pauvreté donne les ressources nécessaires pour
extraire tous les pauvres de leur situation par le biais des transferts de liquidités.
• Si α=2, on a :
= 1 ∗

( )
L’indice FGT2appelé sévérité de la pauvreté mesure l’écart au carré de l’indicateur de bien-
être et le seuil de pauvreté. En outre, l’écart de pauvreté au carré prend en compte l’inégalité
parmi les pauvres.

3 Toutes choses égales par ailleurs, une réduction de l’indicateur de bien-être d'un individu se trouvant en-
dessous de la ligne de pauvreté doit accroître la mesure de pauvreté (Sen).
4Axiome de transferts : un transfert de l’indicateur de bien-être entre une personne qui se trouve en dessous de la
ligne de pauvreté et une personne qui est plus riche doit accroître la mesure de pauvreté (Sen).
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
17

2.2.2. Mesure des inégalités
L’analyse de la pauvreté s’accompagne généralement d’une mesure d’inégalité au sein de la
population. Il existe plusieurs indices d’inégalités. Ici, l’indice de Gini sera utilisé pour
appréhender les inégalités au sein des ménages.
En effet, l’indice de Gini est l’un des indices d’inégalités le plus utilisé. Il est le double de la
surface comprise entre la courbe de Lorenz et la diagonale du carré.
La formule générale de Morrisson pour le calcul du coefficient de Gini est :
= 1
2
− ( )
Où µ est l’indicateur de bien-être moyen de la population, yi et yj les valeurs de l’indicateur
bien-être des individus i et j.

Si G=0 alors la courbe de Lorenz coïncide avec la diagonale du carré (égalité absolue).
Si G=1 la courbe de Lorenz longe d’abord l’axe des p puis la droite p=1 (inégalité maximale).
L’indice de Gini varie avec l’inégalité, sa valeur augmente quand l’inégalité croit et
inversement.
2.3. Revue de la littérature
Une large revue de la littérature existe sur tous les aspects de mesure de la pauvreté
particulièrement sur la pauvreté monétaire et la pauvreté non monétaire dans plusieurs pays.
Cette section se propose de présenter quelques études récentes réalisées notamment au Mali.

En 2005, l’Observatoire du Développement Humain Durable et de la Lutte contre la Pauvreté
au Mali (ODHD/LCPM) a réalisé une étude sur la dynamique de l’analyse de la pauvreté de
1993 à 2003. Les auteurs se sont penchés sur l’aspect monétaire de la pauvreté en introduisant
la notion de seuils spécifiques par région contrairement à l’utilisation d’une valeur nationale
appliquée à toutes les régions. Ils ont calculé les indices FGT et les contributions relatives
pour analyser la dynamique de la pauvreté. Il ressort de leur étude que l’introduction des
seuils régionaux entraine un changement au niveau de l’incidence de la pauvreté dans
certaines régions. Par ailleurs, ils ont montré que la pauvreté n’a pas reculé significativement
entre 1994 et 2001 (68,84 % en 1994 à 68,26% en 2001).

En Février 2006, l’ODHD a mené une autre étude au Mali intitulée « Profil de pauvreté au
Mali en 2001 ». Tout comme la précédente, cette étude s’est basée sur l’analyse monétaire de
la pauvreté. Ils ont utilisé les données de l’Enquête Budget Consommation (EBC, 1988) et
l’Enquête Malienne d’Evaluation de la Pauvreté (EMEP, 2001). Les résultats de cette étude
ont montré que deux maliens sur trois sont pauvres monétairement et que la pauvreté est un
phénomène essentiellement rural. Par ailleurs, elle est plus accentuée dans les régions à fortes
potentialités agricoles comme Mopti, Sikasso et Koulikoro. Le manque de nourriture est la
principale manifestation de la pauvreté monétaire selon la majorité des maliens.

Par ailleurs, en 2008, dans un document de travail de l’université Montesquieu- Bordeaux IV,
Yaya Koloma fait une contribution à l’analyse de la pauvreté non-monétaire micro-
multidimensionnelle au Mali. En précisant les limites de l’approche monétaire de la pauvreté
par le fait qu’elle demeure rigide pour appréhender l’ensemble des besoins de chaque
individu, il a montré la nécessité d’utiliser les approches multidimensionnelles qui prennent
en compte ces limites. L’auteur a utilisé l’approche de Chakravarty et al. qui décompose les
indicateurs multidimensionnels en sous-groupes et attributs pour évaluer le phénomène. Il est
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
18

parvenu aux mêmes conclusions que les statistiques officielles de l’analyse monétaire de la
pauvreté du pays mais relativise celles qui concernent la problématique du genre.

En 2009, Prospere Backiny-Yetna et al. ont réalisé une étude sur les tendances, profils et
déterminants de la pauvreté au Mali de 2001 à 2006. Les auteurs ont utilisé l’EMEP 2001
(enquête malienne d’évaluation de la pauvreté) et ELIM 2006 (enquête légère intégrée auprès
des ménages). Ils ont identifié les déterminants de la pauvreté en faisant une régression
linéaire et en prenant comme variable expliquée le logarithme de la dépense par tête déflaté
par le seuil de pauvreté. Leur étude a révélé une baisse de la pauvreté entre 2001 et 2006.
Cette baisse est surtout imputable aux performances réalisées dans le domaine de l’agriculture
et de l’extraction aurifère dans ladite période. Cependant, le nombre de pauvres et le nombre
d’agriculteurs pauvres ont tendance à augmenter.

En 2009, Ibrahima BOCOUM a réalisé une étude sur les liens entre la pauvreté monétaire et
la couverture des besoins alimentaires des ménages en utilisant les données de l’Enquête
Malienne d’Evaluation de la pauvreté (EMEP, 2001). L’auteur a utilisé plusieurs méthodes
pour comprendre les liens qui existent entre les deux phénomènes. Il s’agit entre autres des
courbes d’Engels et de la régression multinomiale logistique. Selon l’auteur, les
augmentations du coût moyen des calories consommées (chez les ruraux et les urbains) de la
part des dépenses scolaires (chez les urbains), de la part des dépenses de santé (chez les
ruraux), du nombre d’invités au moment des repas (chez les urbains) accroissent la
probabilité d’être non pauvre monétairement avec une consommation calorique insuffisante,
comparativement à la probabilité d’être non pauvre monétairement avec suffisamment de
calories.

En 2010, un rapport intérimaire de recherche PMMA dénommé Genre et dynamique de la
pauvreté en conditions de vie au Mali (2001-2006),
a été présenté au réseau PEP par Kassim
DABITAO et al. Dans ce rapport d’étude, les auteurs se sont basés sur l’approche non
monétaire établie avec les besoins de base. Un indicateur composite de bien-être a été élaboré
à partir de l’analyse des correspondances multiples (ACM). Trois seuils de pauvreté ont été
utilisés à savoir : un seuil absolu avec la classification hiérarchique et deux seuils relatifs
élaborés à partir des proportions de la médiane de la distribution initiale. Quant aux mesures,
elles ont été faites avec la classe d’indices FTG. Les tests de dominances stochastiques ont été
utilisés pour analyser la dynamique de la pauvreté axée sur le genre. L’indice de GINI
généralisé a été utilisé pour mesurer les inégalités. Il a résulté que, la pauvreté a baissé mais
que les inégalités ont augmenté sur le plan national.

Le Groupe de recherche en économie appliquée et théorique (GREAT) a aussi mené au Mali
diverses études sur les questions de pauvreté. Ces études font un point de littérature théorique
sur l’analyse de la pauvreté de manière générale. En novembre 2012, Boubacar
BOUGOUDOGO et Massa COULIBALY ont publié une étude sur le profil de pauvreté au
Mali en 2010 à partir des données de l’Enquête Légère Intégrée auprès des Ménages (ELIM,
2010). Ils estiment l’incidence de la pauvreté à 46% en 2010 et le déficit de financement pour
l’éradication de la pauvreté à 446 milliards de FCFA en cas de ciblage parfait.

En mars 2011, Kassim DABITAO et al. ont fait une étude sur la dynamique de la pauvreté et
conditions de vie des ménages de 2001 à 2006. Les auteurs ont utilisé l’approche non
monétaire de la pauvreté pour la mise en place d’un indice composite de Bien-être (IBE) à
partir de l’analyse des correspondances multiples. Ils ont trouvé que la pauvreté en termes de
conditions de vie des ménages a baissé entre 2001 et 2006 au Mali. Cependant, elle reste un
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
19

phénomène essentiellement rural accompagné d’inégalités régionales et inter classes sociales.
Par ailleurs, ils ont trouvé une relation positive entre la pauvreté monétaire et non monétaire.

En ce qui concerne le continent africain, il est difficile de citer toutes les études qui ont été
menées sur les approches de la pauvreté. Les deux études suivantes ont été retenues pour le
continent car elles présentent la même méthodologie que la notre sur la pauvreté
multidimensionnelle.

Au Congo, en 2006, Samuel AMBAPOUR a travaillé sur la pauvreté multidimensionnelle en
utilisant une approche non monétaire à partir des données de l’enquête ECOM (Enquête
Congolaise auprès des Ménages) réalisée en 2005. L’auteur a utilisé l’analyse des
correspondances
multiples
pour
construire
un
indice
composite
de
pauvreté
multidimensionnelle. Il est parvenu au résultat qu’il existe au Congo trois types de pauvreté
non monétaire à savoir : une pauvreté du point de vue des infrastructures, une pauvreté
traduisant la vulnérabilité de l’existence humaine et une pauvreté du point de vue du confort
des ménages.

Au Maroc, Ezzrari Abdeljaouad a également travaillé sur la pauvreté non monétaire. Plus
précisément, il a élaboré un indice composite de niveau de vie au Maroc. Il a d’abord identifié
les variables clés qui composent l’indice composite du niveau de vie. Ensuite, il s’est intéressé
au lien qui existe entre cet indice avec les indicateurs de développement humain (OMD, IDH
et IPH-1). Enfin, il analyse les tendances inédites des conditions de vie et de leur répartition.

L’Observatoire Statistique et Economique d’Afrique Subsaharienne AFRISTAT a également
élaboré plusieurs documents méthodologiques d’analyse de la pauvreté pour ses Etats
membres dont le Mali. Les différents documents d’AFRISTAT proposent des méthodologies
harmonisées pour ses 21 Etats membres dans le souci de faciliter les comparaisons entre ces
derniers.
3. Présentation des données et Méthodologie
Les données seront présentées d’abord car elles sont utilisées pour valider la méthodologie.
3.1. Données utilisées
Les données utilisées pour cette étude sont :
l’Enquête Malienne d’Evaluation de la Pauvreté (EMEP, 2001),
l’Enquête Légère Intégrée auprès des ménages (ELIM, 2006)
les Enquêtes Modulaires et Permanentes auprès des Ménages (EMOP, 2011 et 2013).

L’EMEP 2001 a été réalisée par la Direction Nationale de la Statistique et de l’Informatique
(actuel INSTAT) avec l’assistance technique de la Banque Mondiale. Elle s’inscrit dans le
cadre de l’élaboration des indicateurs de l’année 2001, année de référence du CSLP. L’EMEP
a utilisé un sondage stratifié à deux degrés : au premier degré la Section d’Enumération et au
second degré le ménage. Une taille d’échantillon de 7500 ménages a été retenue.

L’ELIM 2006 a été également réalisée par la Direction Nationale de la Statistique et de
l’Informatique en 2006. C’est une enquête de type QUIBB (Questionnaire des Indicateurs de
Base de Bien-être) avec trois autres modules spécifiques relatifs au Crédit-Epargne des
membres du ménage, à la démocratie et la gouvernance (des personnes de 18 ans et plus) et
aux revenus/dépenses des ménages. L’ELIM 2006 a utilisé un plan de sondage à deux degrés
dont l’unité primaire était la section d’énumération (SE) telle que définie au recensement de
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
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1998 et l’unité secondaire, le ménage. Elle a porté sur un échantillon de 750 unités primaires
et 4 500 ménages à raison de 6 ménages par unité primaire tirée.

L’EMOP est un dispositif permanent de collecte mis en place par l’INSTAT avec l’appui
technique et financier de la Suède pour répondre aux besoins de suivi-évaluation du Cadre
Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté ainsi que des programmes
sectoriels mis en œuvre par le pays. L’enquête traite plusieurs thèmes entre autres les
caractéristiques sociodémographiques de la population, l’éducation, la santé, l’emploi, le
logement, la sécurité alimentaire et les dépenses de consommation des ménages.
Tout comme l’ELIM 2006, la même méthode de sondage a été appliquée pour l’EMOP à
savoir la méthode stratifiée à deux degrés dont l’unité primaire est la SE et l’unité secondaire,
le ménage. L’EMOP 2011 utilise une taille d’échantillon de 7176 ménages et celle de 2013
une taille de 5215.

Ces différentes enquêtes sont compatibles et constituent de référence pour le pays en matière
d’analyse de la pauvreté. Leurs résultats sont représentatifs au niveau national, régional, du
district de Bamako, et selon le milieu de résidence (urbain et rural). Cependant, suite à la crise
sécuritaire dans le pays, les trois régions du nord (Tombouctou, Gao et Kidal) n’ont pas pu
être intégrées dans l’EMOP 2013.Donc, au niveau national, les résultats de 2013 ne sont pas
strictement comparables à ceux de 2001, 2006 et 2011.

En outre, à partir des analyses sur la base des données de 2001, 2006 et 2011, nous montrons
que la tendance des indicateurs de pauvreté ne change pas significativement suite à
l’intégration ou pas des régions du nord. Ce dernier constat permet de faire l’hypothèse que
pour l’année 2013, les résultats sur la pauvreté reflèteront la tendance nationale.
3.2. Méthodologie d’analyse
Cette section se propose de présenter les méthodologies adoptées pour les différentes
analyses.
3.2.1. Seuil monétaire
Pour des soucis de comparaison temporelle, l’année 2011 a été maintenue comme l’année de
référence pour le calcul du seuil de pauvreté. Les seuils des autres années ont été déduits en
appliquant le taux d’inflation.
Les produits consignés dans le tableau ci-dessous ont été utilisés. Il s’agit des produits les plus
utilisés au Mali donnant une consommation calorifique de 2450 kilocalories par jour. Ces
produits représentent jusqu’à environ 80 % des dépenses de consommations alimentaires des
ménages au Mali.
Tableau 1:Produits entrant dans le calcul du seuil monétaire
Produits alimentaires
quantité (100 g)
Kilo calorie (Ci)
Arachide
0,051
19
Haricots
0,092
35
Huile d'arachide
0,084
31
Lait en poudre
0,022
8
Lait Frais local
0,093
35
Maïs en grain crus
0,476
178
Mil
1,743
635
Oignon frais
0,459
172
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
21

Produits alimentaires
quantité (100 g)
Kilo calorie (Ci)
Pain
0,162
60
Poisson
0,101
37
Poisson fumé, séché, salé
0,113
41
Riz
1,655
601
Sorgho
0,678
250
Sucre
0,520
190
Thé
0,039
14
Tubercules
0,198
75
Viande de bœuf fraîche
0,127
47
Viande de mouton ou de chèvre fraîche
0,057
21
Total
2450
Source : calcul des auteurs à partir de l’EMOP 2011

Le calcul avec la méthode des coûts des besoins de base a permis d’obtenir en 2011 un seuil
alimentaire de 280 FCFA par tête et par jour correspondant à un montant annuel de 102 200
FCFA. Pour l’estimation du seuil non alimentaire, nous avons utilisé la dépense alimentaire
moyenne des ménages ayant une consommation alimentaire se trouvant dans l’intervalle de
plus ou moins 5% du seuil alimentaire. Ces estimations aboutissent à un seuil non alimentaire
de 73 313 FCFA. Le seuil global, la résultante du seuil alimentaire et non alimentaire, est égal
à 175 513 FCFA. Ce seuil est presqu’égal au seuil utilisé par l’INSTAT dans le cadre de
l’EMOP 2011qui provient d’une étude de la banque mondiale en 2001 et actualisé en fonction
du taux d’inflation.

Le tableau 2 ci-dessous donne les seuils des différentes années calculés dans le cadre de cette
étude et les seuils utilisés par l’INSTAT dans le cadre de l'EMOP.

Tableau 2: Seuils de pauvreté actualisés
Non de l’enquête et l’année
Seuils actualisés (FCFA)
Seuils utilisés
EMEP 2001
147 000 FCFA
144 000 FCFA
ELIM 2006
152 000 FCFA
149 000 FCFA
EMOP 2011
176 000 FCFA
172 000 FCFA
EMOP 2013
177 967 FCFA
173922 FCFA
Source : calcul des auteurs
3.2.2. Indice Composite de Pauvreté (ICP)
a. Les variables de l’Indice Composite de Pauvreté
Dans un souci de comparaison temporelle des données, toutes les bases de données de 2001 à
2013 ont été harmonisées. Cette démarche, indispensable pour des analyses dynamiques dans
le temps peut, cependant présenter certaines limites ; parmi lesquelles la non prise en compte
de certaines variables importantes lorsqu’elles n’existent pas pour une année donnée.
Le tableau ci-dessous contient la liste préliminaire des variables pour l’ICP.





Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
22

Tableau 3:Liste préliminaire des variables de l’ICP
Variables
Variables

5. Eléments de confort, d’équipement et autres actifs
1. Energie
Mode d'éclairage
Charrette
2. Education
Climatiseur
Alphabétisation
Parabole
3. Eau et Assainissement
Ordinateur
Mode d'approvisionnement en eau
Ventilateur
Type d'aisance
Voiture
Vélo

4. Habitat
Moto
Nature des murs
Réfrigérateur
Matériaux du toit
6. Communication
Nature du sol
Téléphone
Statut d'occupation du logement
Télévision
Source cuisine
Radio

b. Analyse des correspondances multiples (ACM)
L’ACM s’est déroulé en deux étapes. La première étape consiste à sélectionner les variables
qui répondent au critère de consistance Ordinale Sur le Premier Axe (COPA) qui stipule que
le bien-être des ménages se dégrade en passant d’une situation de non pauvreté à une situation
de pauvreté tout au long de l’axe. L’application de ce critère (COPA) a entrainé la
suppression de deux variables dans l’analyse ; à savoir la possession de charrette et la
possession de bicyclette. La deuxième a été réalisé sur la base des variables sélectionnées à
l’issu du test COPA effectué en amont.

Le Tableau 4 présente l’histogramme des valeurs propres. Il ressort de l’analyse de ce tableau
que le premier axe représente 19,33% de l’inertie totale et le deuxième axe 7,47%. Le premier
plan représente donc environ 26,79% de l’inertie totale.














Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
23

Tableau 4:Valeurs propres et histogramme

Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
Graphique 1: Le nuage des variables selon le premier plan

Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
24

Le premier axe contribue à au moins 19% de l’information oppose deux catégories de
ménages.
D’un côté, les ménages vivants en milieu urbain qui ont facilement accès à l’éducation, à
l’information, à l’électricité, à la téléphonie, à l’eau potable, avec des logements en dur et très
souvent en location; et de l’autre coté, les ménages vivants en milieu rural qui, contrairement
aux ménages issus du milieu urbain ont un accès limité à l’éducation, à l’information, à
l’électricité, à la téléphonie, à l’eau potable, avec des logements en banco et généralement
propriétaires.

De cette analyse, Il ressort que l’axe 1 reflète bien la situation de bien-être, donc de la
pauvreté. L’axe 2 quant à lui oppose également deux catégories de ménages.
3.2.3. Calcul du seuil non monétaire
Pour le calcul du seuil non monétaire, une classification hiérarchique a été effectuée selon les
variables de l’ICP en vue de dégager deux classes : les pauvres et les non pauvres. Ce seuil a
été calculé à partir de la formule indiquée dans la partie méthodes.
3.2.4. Corrélation entre les indicateurs de bien-être monétaire et non monétaire
La corrélation entre les deux indicateurs à savoir la dépense de consommation par tête et
l’ICP est de +0,50 significatif au seuil de 1 %. Ce qui explique l’existence des ménages riches
monétairement mais limités en termes de condition de vie et inversement. Ceci n’est pas
surprenant dans le contexte malien où le milieu rural occupe plus de 70% du territoire
national. En effet, dans certaines localités rurales, même si les moyens financiers des ménages
ne font pas défaut, il peut y arriver que le niveau de développement ne permette pas aux
ménages d’accéder facilement à certains conforts comme les infrastructures de santé,
éducation, électricité etc.


Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
25

4. Résultats
4.1. Evolution du bien-être de 2001 à 2013
4.1.1. Dépenses de consommation des ménages
a. Dépenses par tête par quintile
Le tableau 5 donne des statistiques descriptives sur les dépenses de consommation par tête des
ménages et par quintile de 2001 à 2013.
La dépense moyenne par tête des ménages varie selon les années. Elle était estimée à 179 309
FCFA en 2001 contre 208 720 FCFA en 2006, 312 428 FCFA en 2011 et 266 364 FCFA en
2013
. En outre, de 2001 à 2011, les dépenses moyennes par tête ont augmenté pour tous les
quintiles. Pour les quintiles 1 (les 20% les plus pauvres), l’augmentation est de 31% entre
2001 et 2006 et 51% entre 2006 et 2011. Pour les 20% les plus riches, la hausse est de 16%
durant la période 2001-2006 et 51% pour la période 2006-2011. En revanche, tous les groupes
de quintile ont vu leurs dépenses moyennes de consommation par tête baisser en 2013
comparativement à 2011. Par ailleurs, une très grande différence existe entre les dépenses
moyennes par tête des ménages les plus pauvres et celles des ménages les plus riches.

Tableau 5: Dépenses annuelles par tête en FCFCA par quintile de 2001 à 2013
Quintile des dépenses par
Minimum
Moyenne
Médiane
Maximum
Ecart-type
tête
Quintile 1
10 028
47 981
50 336
68 171
13 600
Quintile 2
68 183
86 281
85 769
105 299
10 455
Quintile 3
105 315
129 714
128 642
158 186
15 259
2001
Quintile 4
158 212
197 278
195 207
249 359
26 042
Quintile 5
249 468
435 365
347 042
2 459 124
261 723
Ensemble
10 028
179 309
128 642
2 459 124
181 030
Quintile 1
12 709
62 738
65 253
86 462
16 291
Quintile 2
86 483
105 485
105 283
124 916
11 194
Quintile 3
124 949
148 992
147 788
176 731
15 170
2006
Quintile 4
177 022
222 242
217 600
287 609
30 803
Quintile 5
287 853
503 982
412 658
4 186 692
280 592
Ensemble
12 709
208 720
147 841
4 186 692
201 582
Quintile 1
35 666
94 492
97 311
124 851
20 058
Quintile 2
124 957
153 070
153 249
182 313
16 059
Quintile 3
182 323
219 718
218 591
260 914
22 488
2011
Quintile 4
260 925
323 831
319 267
409 988
42 668
Quintile 5
410 506
771 135
586 767
9 084 331
619 725
Ensemble
35 666
312 428
218 591
9 084 331
368 433
Quintile 1
20 835
88 566
90 678
113 324
16 889

Quintile 2
113 353
133 675
132 869
155 999
12 334

Quintile 3
156 001
186 986
187 025
221 526
18 911

Quintile 4
221 542
269 886
267 554
335 973
31 850
2013
Quintile 5
336 522
652 493
486 250
11 785 494
614 553
Ensemble
20 835
266 364
187 009
11 785 494
341 887
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
26

b. Dépense moyenne par région et par milieu de résidence
Quel que soit le milieu de résidence (graphique 2), la dépense moyenne par tête des ménages
est plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural sur la période d’analyse.
Une augmentation des dépenses par tête est aussi observée dans toutes les zones (régions,
rural, urbain, national) au cours des périodes 2001/2006 et 2006/2011 (graphique 3). Par
contre, entre 2011 et 2013, elles ont baissé dans toutes les régions et milieux de résidence
excepté en milieu urbain où une légère hausse a été constatée.

Graphique 2 : Dépense moyenne par tête en FCFCA de 2001 à 2013
selon le milieu de résidence

450 000


400 000

350 000

300 000

250 000
2001


200 000
2006

150 000
2011

100 000
2013

50 000


0

Rural
Urbain
Ensemble




Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Graphique 3: Dépense moyenne par tête en FCFCA de 2001 à 2013 selon la région

700 000

600 000
500 000

400 000
2 001
300 000

2 006
200 000
2 011
100 000
2 013


0






Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
27

Tableau 6: Dépense moyenne par tête (en millier de FCFA) de 2001 à 2013 selon le milieu de
résidence et la région
2001
2006
2011
2013
Région
Rural
Urbain
Ensemble
Rural
Urbain
Ensemble
Rural
Urbain
Ensemble
Rural
Urbain
Ensemble
Kayes
149,8
263,0
183,4
172,6
311,8
212,0
333,2
285,0
316,3
265,4
299,2
270,4
Koulikoro
103,7
226,3
132,0
143,0
309,8
179,3
233,1
315,0
257,6
228,1
374,8
240,0
Sikasso
95,4
261,6
142,9
105,0
296,3
162,0
226,2
200,5
216,8
186,7
325,9
216,0
Ségou
142,1
225,4
167,9
120,5
247,8
158,1
227,8
241,1
231,8
209,5
297,9
221,5
Mopti
112,8
232,0
151,8
130,1
334,1
198,1
235,1
286,3
251,8
142,4
284,0
188,8
Tomboucto
175,2
246,4
194,5
169,1
287,4
201,2
233,2
420,1
304,1
-
-
-
u
Gao
117,1
306,8
223,1
148,7
294,5
231,1
298,7
265,9
283,5
-
-
-
Kidal
-
239,4
239,4
245,9
384,4
303,6
496,0
731,5
615,9
-
-
-
Bamako
-
344,4
344,4
0,0
453,7
453,7
0,0
524,3
524,3
-
453,6
453,6
Total
124,9
271,6
179,3
139,3
336,2
208,7
263,6
376,1
312,4
207,9
386,9
266,4
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
c. Croissance pro-pauvres
La croissance pro-pauvres est appréhendée selon l’observation de la variation des dépenses
selon les centiles de l’indicateur de bien-être monétaire. Lorsque la courbe est décroissante,
cela signifie que les plus pauvres ont constaté plus de variation au niveau de leur dépense par
tête que les plus riches ; c'est-à-dire que la croissance a été bénéfique aux pauvres (pro-
pauvres). Lorsqu’elle est croissante, cela signifie que les plus riches ont plus profité des
variations de consommation que les plus pauvres; donc la croissance a été bénéfique aux
riches (pro-riches)5.

Entre 2001 et 2006, la courbe suit une tendance à la baisse, ce qui montre que les plus pauvres
ont de manière générale constaté plus d’augmentation au niveau de leurs dépenses que les
plus riches indiquant un phénomène de croissance pro-pauvres.

Pour ce qui est de la période 2006 et 2011, à l’exception des 5% les plus pauvres et des 5% les
plus riches, les dépenses par tête semblent être stables pour les autres groupes.

En ce qui concerne la période 2011/2013, les dépenses moyennes ont connu une baisse pour
tous les centiles, ce dont témoigne la courbe en dessous de l’axe des abscisses. Par ailleurs, en
termes de comparaison inter centiles, de manière générale, la baisse s’accroit au fur et à
mesure que le niveau de vie augmente.







5Pour une étude plus poussée de la croissance pro-pauvres, il serait intéressant d’utiliser d’autres indices entre
autres le taux de croissance pro-pauvres (TCPP), l’indice de la croissance pro-pauvres (ICPP) et le taux de
croissance équivalent à la pauvreté (TCEP). Etant donné que l’objectif majeur de cette étude n’est pas de faire
une analyse approfondie de la croissance pro-pauvres, elle se limitera à l’analyser selon l’évolution des dépenses
par centile.

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
28

Graphique 4 : Variation de dépense moyenne par tête selon les centiles de bien-être
120

100

80

60


40

20


-
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58 61 64 67 70 73 76 79 82 85 88 91 94 97

-20

-40

2006/2001

2011/2006
2013/2011


Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
d. Récapitulatif
En guise de synthèse, les dépenses de consommation par tête ont augmenté de 2001 à 2011
aussi bien au niveau national que régional et par milieu de résidence. Cette augmentation est
valable pour les pauvres et les non pauvres bien que les plus pauvres ont plus profités que les
plus riches durant la période 2001-2006. Si une meilleure situation a été constatée au cours de
la décennie 2001/2011, ce n’est pas le cas pour la période 2011/2013. Durant la période
2011/2013, la situation financière des ménages s’est dégradée. Les dépenses moyennes de
consommation par tête ont baissé dans les cinq régions du Sud, y compris le district de
Bamako. Le même phénomène s’est passé dans le milieu rural. En milieu urbain, une légère
hausse des dépenses moyennes par tête a été notée. Cette dégradation de la situation
financière des ménages au cours de la période 2011/2013 s’expliquerait par la crise socio-
économique, sécuritaire et politique et alimentaire que le pays a connue en 2012. Cette crise
multidimensionnelle a entrainé d’innombrables licenciements et la suspension de la
coopération internationale qui sans doute ont eu des effets négatifs sur les ménages.
4.1.2. Conditions de vie des ménages
a. Indicateurs élémentaires de bien-être non monétaire
Les conditions de vie des ménages se sont améliorées entre 2001 et 2011 (tableau 8). Cette
amélioration est plus importante entre 2006 et 2011 qu’entre 2001 et 2006. La proportion des
ménages dont le sol est en banco est passée de 78% en 2001 à 50% en 2011. Les toits étaient
en Banco pour plus de six ménages sur dix en 2001 (69%) contre moins de la moitié des
ménages (45%) en 2011. La qualité des matériaux entrant dans la construction des murs a été
aussi améliorée au fil des années. Le pourcentage des ménages utilisant l’EDM comme mode
d’éclairage est passé de 9% en 2001 à 20% en 2006 pour atteindre 33% en 2011. Une nette
amélioration a été également constatée au niveau des indicateurs d’accès à l’eau potable.
En outre, de 2001 à 2011, la proportion de ménages disposant de biens caractéristiques des
ménages pauvres (charrette, vélo…) a baissé. Elle a augmenté pour les biens caractéristiques
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
29

de ménages riches. En revanche, entre 2011 et 2013, selon plusieurs indicateurs de bien-être
non monétaire, les conditions de vie des ménages se sont dégradées.

Tableau 7 : Evolution des variables élémentaires de l’ICP de 2001 à 2013
Variables
ANNEE
2001
2006
2011
2013
principaux matériaux du Sol_Terre
78,0
75,0
50,0
68,2
sol
sol_Cimt
21,0
23,0
44,0
27,5
sol_Carreau
1,0
2,0
6,0
4,2
principaux matériaux du toit_Banco
69,0
62,0
45,0
49,5
toit
toit_Tole
27,0
33,0
35,0
42,8
toit_Beton
3,0
5,0
21,0
7,7
type de bâtiment
const_prec
4,0
5,0
1,0
0,2
const_isol
24,0
16,0
1,0
6,8
const_pluslog
69,0
76,0
80,0
77,8
const_mod
3,0
3,0
17,0
15,2
principaux matériaux des mur_banco
84,0
78,0
60,0
72,6
murs
mur_semidur
5,0
8,0
3,0
2,1
mur_dur
11,0
14,0
37,0
25,3
Principale
source cuis_bois
95,0
100,0
99,0
99,7
d'énergie pour la cuisine
cuis_elect
5,0
0,0
1,0
0,3
Mode d'éclairage
Eclair_petrogaz
91,0
80,0
67,0
75,6
Eclair_edm
9,0
20,0
33,0
24,4
Approvisionnement
en Eau_surface
2,0
3,0
3,0
2,1
eau
Puits
29,0
47,0
39,0
43,3
Forage
44,0
33,0
35,0
39,9
Robinet
25,0
16,0
23,0
14,7
Mode d'occupation
loge_gratuit
9,0
5,0
5,0
5,4
Locataire
10,0
15,0
21,0
16,0
Propriétaire
81,0
81,0
74,0
78,5
Type d'aisance
aisa_nat
23,0
12,0
11,0
10,9
aisa_tradi
68,0
80,0
84,0
85,2
aisa_mod
9,0
9,0
5,0
3,8
Alphabétisation du CM
Non alphab
74,0
73,0
72,0
56,9
Alphabetisé
26,0
27,0
28,0
43,1
Charrette
Pas charrette
38,0
63,0
76,0
54,2
Charrette
62,0
37,0
24,0
45,8
Voiture
Pas voiture
97,0
97,0
94,0
96,0
Voiture
3,0
3,0
6,0
4,0
Climatiseur
Pas_climatiseur
99,0
99,0
98,0
98,6
Climatiseur
1,0
1,0
2,0
1,4
Antenne
Pas parabole
99,0
98,0
89,0
87,5
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
30

Parabole
1,0
2,0
11,0
12,5
Radio
Pas radio
31,0
46,0
58,0
44,2
Radio
69,0
54,0
42,0
55,8
Réfrigérateur
Pas
95,0
94,0
94,0
95,9
réfrigérateur
réfrigérateur

5,0
6,0
6,0
4,1
Télévision
Pastélé
86,0
79,0
72,0
67,7
télé
14,0
21,0
28,0
32,3
Téléphone (Fixe)
Pas téléphone
98,0
97,0
95,0
98,0
téléphone
2,0
3,0
5,0
2,0
Bicyclette
Pas vélo
56,0
55,0
74,0
50,0
vélo
44,0
45,0
26,0
50,0
Ventilateur
Pas ventilateur
95,0
90,0
92,0
84,1
Ventilateur
5,0
10,0
8,0
15,9
Total
100,0
100,0
100,0
100,0
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
b. Condition de vie des ménages et quintiles des dépenses par tête
Le tableau 9 donne la proportion des ménages qui possèdent des biens d’équipements selon
les quintiles de dépenses par tête de 2001 à 2013.
D’une manière générale, la proportion des ménages possédant les biens d’équipement
augmente avec les quintiles des dépenses par tête de 2001 à 2013 à l’exception de deux biens
notamment la bicyclette et la charrette. Le contraire y est observé pour la bicyclette durant
toute la période et pour la charrette à partir de 2006 (graphique 5 et annexe 1).

Graphique 5 : Possession de biens de quelques biens d’équipements et quintile des dépenses
par tête


Voiture

Charette
40,0
90,0

35,0
80,0

70,0
30,0

2001
60,0
2001
25,0
50,0
2006

2006
20,0

2011
40,0
2011
15,0

2013
30,0
2013
10,0
20,0
5,0
10,0

0,0
0,0

Q1
Q2
Q3
Q4
Q5
Q1
Q2
Q3
Q4
Q5






Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
31



Radio
Bicyclette
30,0
35,0

25,0
30,0

2001
25,0
20,0
2001

2006
20,0
2006
15,0
2011
2011

15,0
10,0
2013
2013

10,0
5,0

5,0
0,0
0,0

Q1
Q2
Q3
Q4
Q5

Q1
Q2
Q3
Q4
Q5


Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

c. Evolution de l’ICP
Les conditions de vie des ménages se sont améliorées de 2001 à 2011 au niveau national, dans
toutes les régions et les milieux de résidence (graphiques 6 et 7). Par contre, elles se sont
dégradées pour la période 2011-2013 à l’exception du milieu urbain et du district de Bamako.

Graphique 6 : Evolution de l’ICP selon les régions de 2001 à 2013

35,0


30,0


25,0


20,0

2001

15,0

2006
10,0

2011

2013
5,0


,0







Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs


Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
32

Graphique 7 : Evolution de l’ICP selon le milieu de résidence de 2001 à 2013

25




20




15
2001


2006

10
2011

2013

5



0

Rural
Urbai n
National



Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
d. Croissance pro-pauvres
Entre 2001 et 2006, les conditions de vie des ménages se sont améliorées pour la plupart des
centiles de l’indicateur de bien-être non monétaire. Les 10% des plus pauvres ont davantage
profité de cette amélioration.

Pour la période 2006/2011, tous les groupes de centiles ont connu une hausse des conditions
de vie. La croissance a été pro-pauvres jusqu’au centile 5. Ensuite, la courbe présente deux
tendances : l’une à la hausse du centile 5 jusqu'au centile 64 et l’autre à la baisse à partir du
centile 64. La tendance à la hausse signifie que les plus riches ont davantage bénéficié de
l’amélioration des conditions de vie que les plus pauvres. En revanche, la tendance à la baisse
signifie que les plus pauvres ont plus profité des fruits de la croissance.

Si au cours des périodes 2001/2006 et 2006/2011 les groupes de centiles ont de manière
générale constaté une amélioration de leurs conditions de vie (même si des écarts existent
entre eux), pour la période 2011/2013 ce n’est pas le cas. En effet au cours de cette dernière,
tous les groupes de centiles ont constaté une dégradation de leurs conditions vie à l’exception
des 8% les plus riches (Graphique 8).








Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
33


Graphique 8: Evolution de l’ICP selon le milieu de résidence de 2001 à 2013
350

300
250

200
150
2006/2001

2011/2006
100

2013/2011

50

0
-50 1 6 12 17 23 26 31 34 40 45 48 51 54 57 60 63 66 69 72 75 78 81 84 87 90 93 96 99
-100
-150


4.2. Evolution des inégalités de 2001 à 2013
4.2.1. Inégalité monétaire des ménages
Au niveau national, les inégalités en matière de dépenses de consommation par tête ont baissé
entre 2001 et 2006 et ont augmenté entre 2006 et 2011 (tableau 8). Dans le milieu urbain elles
augmentent entre 2001 et 2011 tandis que dans le milieu rural, elles suivent la tendance
nationale.
Au niveau régional, les inégalités monétaires ont baissé partout entre 2001-2006 à l’exception
des régions de Sikasso, de Tombouctou et de Ségou. A l’inverse la période 2006-2011 a
connu une hausse des inégalités dans la plupart des régions.
Par ailleurs, au cours de la période 2011/2013, les régions de Kayes, Koulikoro et Mopti ont
connu une baisse des inégalités contre une hausse pour celles de Sikasso, Ségou et le district
de Bamako.
En termes de comparaison régionale, en 2011, les inégalités monétaires étaient plus élevées
dans les régions de Kayes, Mopti et Gao et plus faibles dans celles de Ségou, Tombouctou et
Kidal (carte 1).
Graphique 9 : Variation de l’indice de Gini des dépenses par tête entre 2001/2006, 2006/2011
et 2013/2011

0,20


0,15


0,10

0,05

2006-2001

0,00
2011-2006
-0,05
2013-2011

-0,10

-0,15
-0,20

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
34


Carte 1: Indice de Gini des dépenses par tête selon les régions en 2011


Tableau 8: Indice de Gini monétaire par région et par milieu de 2001 à 2011
DEPENSES
GINI
Différence
2001
2006
2011
2013
2006-2001 2011-2006
2013-2011
1.- Région
Kayes
0,38
0,32
0,44
0,34
-0,06
0,12
-0,10
Koulikoro
0,43
0,40
0,38
0,37
-0,04
-0,02
-0,01
Sikasso
0,42
0,42
0,38
0,40
0,01
-0,04
0,02
Ségou
0,32
0,32
0,35
0,39
0,00
0,02
0,05
Mopti
0,39
0,34
0,45
0,37
-0,05
0,11
-0,08
Tombouctou
0,33
0,36
0,30

0,03
-0,05

Gao
0,35
0,27
0,42

-0,07
0,15

Kidal
0,42
0,25
0,33

-0,17
0,08

Bamako
0,36
0,31
0,39
0,42
-0,05
0,08
0,02
2.-Milieu de résidence
Rural
0,37
0,31
0,40
0,34
-0,06
0,09
-0,06
Urbain
0,35
0,36
0,42
0,36
0,01
0,06
-0,06
Ensemble
0,41
0,40
0,42
0,34
-0,01
0,02
-0,08
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
35

4.2.2. Inégalité non monétaire des ménages
Contrairement aux inégalités monétaires, les inégalités en matière de conditions de vie des
ménages ont augmenté au niveau national entre 2001 et 2006 et ont baissé entre 2006 et
2011(Graphique 11).

Par ailleurs, le milieu urbain a connu une stagnation des inégalités de conditions de vie entre
2001 et 2006 et une baisse au cours de la période 2006/2011. Dans le milieu rural, on observe
la tendance inverse qu’au niveau national (Graphique 11).

Au niveau régional, la majorité des régions suivent la tendance nationale de 2001 à 2011.
Entre 2011 et 2013, toutes les régions à l’exception des régions du nord que l’enquête EMOP
n’a pas pu renseigner, ont connu une hausse des inégalités en termes de conditions de vie.
Cette hausse est plus accentuée dans la région de Sikasso (Tableau 9).

En outre, En termes de comparaison régionale, en 2011 les régions de Tombouctou, Gao,
Ségou et Mopti sont celles à plus fortes inégalités en matière de conditions de vie des
ménages. Par contre, le district Bamako et la région de Kidal sont ceux où les inégalités sont
plus faibles. Les inégalités en conditions de vie sont moyennes dans les régions de Kayes,
Koulikoro et Sikasso (Carte 2).

Graphique 10: Variation de l’indice de Gini de l’ICP entre 2001/2006 et 2006/2011


0,15


0,10


0,05


0,00

2006-2001

-0,05
2011-2006


2013-2011
-0,10
Tableau : Indices d’inégalités non monétaire par région et par milieu de 2001 à 2011

-0,15



-0,20

-0,25



Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
36


Carte 2: Indice de Gini de l’ICP selon les régions en 2011

Tableau 9 : Indice de Gini non monétaire de 2001 à 2013 selon la région et le milieu de
résidence
ICP
GINI
Différences
2001
2006
2011
2013
2006-2001
2011-2006
2013-2011
1.- Région
Kayes
0,32
0,42
0,38
0,39
0,10
-0,04
0,02
Koulikoro
0,37
0,46
0,39
0,43
0,09
-0,07
0,03
Sikasso
0,48
0,42
0,34
0,42
-0,05
-0,08
0,08
Ségou
0,35
0,46
0,43
0,45
0,11
-0,03
0,02
Mopti
0,44
0,42
0,43
0,43
-0,02
0,01
0,00
Tombouctou
0,35
0,43
0,43

0,08
0,00

Gao
0,48
0,39
0,42

-0,09
0,03

Kidal
0,40
0,49
0,26

0,09
-0,23

Bamako
0,29
0,25
0,22
0,22
-0,05
-0,03
0,00
2.-Milieu de résidence
Rural
0,35
0,32
0,41
0,35
-0,03
0,09
-0,06
Urbain
0,34
0,34
0,31
0,27
0,00
-0,03
-0,04
Ensemble
0,45
0,48
0,40
0,43
0,03
-0,07
0,03
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
37

4.3. Evolution de la pauvreté de 2001 à 2013
4.3.1. Pauvreté monétaire
Au niveau national, la pauvreté a reculé sur le plan monétaire de 2001 à 2011. Cette baisse est
plus importante entre 2006 et 2011. En effet, l’incidence (P0, proportion des ménages pauvres
dans la population totale) est passée de 58,8% en 2001 à 56,1% en 2006 pour atteindre 35%
en 2011 ; soit une baisse de 2,7 points au cours de la période 2001-2006 et 21,1 points durant
la période 2011-2006. La profondeur ou l’écart de pauvreté (P1) et la sévérité de la pauvreté
(P2) ont aussi baissé entre 2001 et 2011.
Si au niveau national, la pauvreté a reculé durant la décennie 2001-2011, elle a cependant
grimpé entre 2011 et 2013. L’incidence de la pauvreté est passée de 35% en 2011 à 47% en
2013.

Au niveau régional, une baisse de la pauvreté monétaire est également constatée au cours des
périodes 2001/2006 et 2006/2011 à l’exception de la région de Sikasso, Ségou, et
Tombouctou au cours de la première période et Bamako durant la période 2006/2011. En
effet, durant la période 2001/2006, le taux de pauvreté est passé de 72% à 74% à Sikasso, de
54,3% à 70,6% à Ségou. Dans ces deux dernières régions, la profondeur et la sévérité de la
pauvreté ont également augmenté. Pour le district de Bamako, entre 2006 et 2011, la hausse
de l’incidence de la pauvreté est seulement de 1,3 point mais la sévérité et la profondeur de la
pauvreté ont baissé.

En outre, Bamako se révèle être la région (district) où les indices de pauvreté sont plus faibles
comparativement aux autres régions de 2001 à 2011. En 2001, l’incidence de la pauvreté était
de 21% à Bamako. Le taux le plus élevé (75%) en 2001était observé dans la région de
Koulikoro. En 2006, l’incidence de la pauvreté dans le district de Bamako était de 7,4% et la
plus grande valeur (74%) a été cette fois –ci marquée dans la région de Sikasso. Le taux de
pauvreté le plus élevé en 2011 a été noté dans la région de Mopti (50,5%, Cf. Carte 3) et la
plus faible dans celle de Kidal (4,1%). Le district de Bamako quant à lui a enregistré un taux
de pauvreté de 8,8% en 2011.

Comme au niveau national, le même constat a été fait entre 2011 et 2013 au niveau des 5
régions du sud et le district de Bamako ; c'est-à-dire, une augmentation des indices de
pauvreté dans toutes ces zones a été observée.

Par ailleurs, l’analyse par milieu de résidence (Rural et Urbain) montre que la pauvreté est
plutôt un phénomène rural au Mali. Les indices de pauvreté monétaire sont plus élevés dans le
milieu rural que dans le milieu urbain. La pauvreté s’est légèrement accentuée aussi bien dans
le milieu rural que dans le milieu urbain entre 2006 et 2011. Cette hausse tourne autour de 1
point. En effet, l’incidence de la pauvreté est passée de 72,4% à 73,8% au niveau rural et de
25,7% à 26,5% au niveau urbain au cours de la période 2001/2006. Entre 2006 et2011, le
milieu rural a connu un très grand recul de la pauvreté (33,7 points) par rapport au milieu
urbain (7 points). L’indice de pauvreté était de 40 % en milieu rural contre 20% en milieu
urbain en 2011. Entre 2011 et 2013, la pauvreté s’est accentuée aussi bien dans le milieu
urbain que dans le milieu rural. Cependant, celle du milieu rural prédomine (Tableau 10 et
Graphique 11)
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
38


Carte 3 : Taux de pauvreté monétaire selon les régions en 2011

Tableau 10: Indices FGT monétaires par région et par milieu de 2001 à 2013

2001
2006
2011
2013
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.- Région
Kayes
56,6 21,2 10,4 49,0 14,9
6,3
26,8
7,5
3,0
43,2 13,9
5,9
Koulikoro
74,9 37,7 22,6 60,6 25,0 13,2 38,2 10,6
4,1
49,3 14,9
6,0
Sikasso
72,8 34,4 19,5 74,0 32,7 17,8 43,0 15,1
6,9
60,1 21,1
9,5
Ségou
54,3 18,8
8,5
70,6 27,2 13,4 42,0 12,4
4,9
60,9 18,4
7,4
Mopti
71,7 31,5 17,1 64,5 24,2 11,5 50,5 20,6 10,5 66,9 23,6
10,3
Tombouctou 45,6 16,0
7,3
58,4 20,4
9,5
37,9
8,4
2,5



Gao
46,5 16,8
7,5
49,6 12,4
4,3
32,5
8,4
3,1



Kidal
40,2 12,3
6,6
10,4
1,4
0,3
4,1
0,9
0,3



Bamako
21,1
4,8
1,6
7,4
2,1
0,9
8,8
1,8
0,6
7,1
1,4
0,4
2.-Milieu de résidence
Rural
72,4 32,0 17,4 73,8 29,4 14,9 40,1 12,9
5,6
61,1 20,4
8,9
Urbain
25,7
6,8
2,8
26,5
7,8
3,2
19,6
5,2
2,1
20,2
5,3
2,0
Ensemble
58,8 24,7 13,1 56,1 21,3 10,6 35,0 11,0
4,7
47,7 15,5
6,6
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
39

Graphique 11 : Incidence de la pauvreté monétaire selon les régions de 2001 à 2013


80,0

70,0


60,0

50,0


40,0
2001

30,0
2006

2011

20,0

2013
10,0


,0







Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

4.3.2. Pauvreté non monétaire
La pauvreté non monétaire frappe plus les ménages que la pauvreté monétaire. Il existe des
ménages qui ont les moyens financiers de pouvoir acheter un panier de biens minimum mais
vivent dans des conditions de vie très mauvaises. Ce sont des ménages qui ont un accès limité
à l’éducation, à l’information, à l’électricité, à la téléphonie, à l’eau potable, avec des
logements en banco et généralement propriétaires.

Au niveau national, la pauvreté non monétaire a baissé au cours de la décennie 2001-2011. Ce
recul a été plus marquant entre 2006 et 2011qu’entre 2001 et 2006. En effet, l’incidence a
reculé de 7,7 points entre 2001 et 2006 (passé de 90 % à 82%) et de 20 points entre 2006 et
2011 (passé de 78% à 58%). Tout comme l’incidence, la profondeur et la sévérité ont baissé
au cours des deux périodes (tableau 11).

En revanche, la période 2011/2013 a enregistré une hausse de la pauvreté en condition de vie.
Au niveau régional, le taux de pauvreté non monétaire a reculé dans toutes les régions au
cours des périodes 2001/2006 et 2006/2011 excepté Gao et Kidal où le taux a augmenté
respectivement de 4,1 et 0,5 points entre 2001 et 2006. S’agissant de la période 2011/2013, la
pauvreté en conditions de vie des ménages s’est accrue dans toutes les régions enquêtées à
l’exception de Bamako. Bien qu’une baisse soit constatée à Bamako, il faut noter que cette
baisse est inférieure à celles des années antérieures.

En termes de milieu de résidence, la pauvreté non monétaire est plus accentuée en milieu rural
qu’en milieu urbain. De 2001 à 2011, le taux de pauvreté a baissé aussi bien dans le milieu
rural que dans le milieu urbain même si le recul est très important entre 2006-2011. En 2001,
plus de 9 ménages ruraux sur 10 (98,6%) vivaient dans des conditions de vie difficiles contre
environ 6 ménages urbains sur 10 (69,5%). Ces statistiques se révèlent à 98,3% dans le milieu
rural et à 54,3% dans le milieu urbain en 2006. Pour l’année 2011, l’incidence de la pauvreté
non monétaire était de 73,8 % en zone rurale contre 40,4% en zone urbaine. En ce qui
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
40


concerne la période 2011/2013, le milieu urbain a suivi la même tendance baissière.
L’incidence de la pauvreté est passée de 40% en 2011 à 37% en 2013. Par contre, les
conditions de vie des ménages se sont dégradées en milieu rural puisque l’incidence de la
pauvreté est passée de 74% à 94% ; soit une hausse de 20 points de pourcentage.

Carte 4 : Taux de pauvreté non monétaire selon les régions en 2011


Tableau 11 : Indices FGT non monétaires par région et par milieu de 2001 à 2011
ICP
2001
2006
2011
2013
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.- Région
Kayes
92,2 53,3 34,1 87,6 57,6 40,9 66,1 35,5 23,2
86,4
49,1
31,8
Koulikoro
94,5 61,3 43,2 86,5 58,6 43,5 67,0 35,4 23,3
85,3
53,2
37,0
Sikasso
94,7 66,1 51,0 82,2 52,0 35,7 65,8 32,5 20,0
85,2
51,7
35,2
Ségou
94,2 60,4 41,6 90,3 64,2 49,1 77,2 46,1 31,6
90,4
59,2
42,6
Mopti
94,9 65,7 49,4 93,1 65,7 49,4 86,5 54,3 39,1
94,9
62,4
45,1
Tombouctou 98,4 73,0
56,5 92,4 62,8 46,5 85,5 55,6 39,8



Gao
90,4 67,2 53,1 94,5 62,8 45,1 70,8 41,9 28,9



Kidal
91,8 62,2 45,3 92,3 65,0 49,9 23,9 11,4
7,5



Bamako
56,8 16,9
7,0
31,2
8,0
3,0
22,9
5,5
1,9
16,3
3,0
,8
2.-Milieu de résidence
Rural
98,6 69,9 52,5 98,3 72,0 54,8 73,8 42,3 28,8
94,2
61,0
43,0
Urbain
69,5 28,8 15,7 54,3 23,9 13,6 40,4 17,8 10,7
36,9
14,7
8,3
Ensemble
90,1 58,0
41,8
81,8
54,0
39,4
65,6
36,3
24,3
75,5
45,9
31,7
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
41

Graphique 12: Incidence de la pauvreté non monétaire selon les régions de 2001 à 2013


100,0

90,0


80,0

70,0


60,0

50,0
2001

2006

40,0

30,0
2011

2013
20,0


10,0

,0







Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
4.3.3. Récapitulatif pauvreté monétaire et non monétaire
L’analyse montre que les deux formes de pauvreté (monétaire et non monétaire) ont baissé au
cours des périodes 2001/2006 et 2006/2011 au niveau national et selon le milieu de résidence.
Mais le recul a été plus important durant la période 2006/2011.
Entre 2011 et 2013, une aggravation de la pauvreté a été constatée dans toutes les zones
(régions, district, urbains et ruraux) sur le plan monétaire. Sur le plan non monétaire, la même
conclusion est obtenue excepté le district de Bamako et le milieu urbain.
Les ménages ruraux sont plus exposés aux deux formes de pauvreté que les ménages urbains.
Par ailleurs, la pauvreté non monétaire est plus accentuée sur le plan spatio-temporel que la
pauvreté unidimensionnelle ou monétaire.
Cette baisse considérable des formes de pauvreté entre 2001 et 2011 témoigne de l’efficacité
des politiques mises en œuvre dans la lutte contre la pauvreté ; surtout entre 2006 et 2011. Par
ailleurs, l’aggravation de la situation entre 2011 et 2013 s’expliquerait par la crise politique,
sécuritaire et alimentaire de 2012.
4.3.4. Noyau dur de la pauvreté monétaire et non monétaire
Le noyau dur de la pauvreté se définie comme l’ensemble des individus qui combinent les
formes de pauvreté. L’accent est mis ici sur la pauvreté monétaire et non monétaire
(graphique 13).
Au niveau national, le noyau dur de la pauvreté a connu une baisse de 2001 à 2011 passant
ainsi de 57,7% à 32%. Il a par contre abandonné sa trajectoire au profit d’une hausse en 2013
(45,7%).
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
42

Graphique 13: Noyau dur de pauvretés monétaire et non monétaire
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
,0
2001
2006
2011
2013*
National
57,7
54,9
32,0
45,7

Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
4.3.5. Analyse de la robustesse des indicateurs de pauvreté
La courbe de dominance permet de comparer la situation de la pauvreté selon des catégories
en faisant varier le seuil de pauvreté en fonction des indices FGT. Plus la courbe est haute
pour une catégorie, plus la pauvreté domine pour cette même catégorie.
Les résultats de la courbe de dominance par année des trois indices FGT aboutissent à la
même conclusion. La pauvreté a décru de 2001 à 2011, mais a augmenté en 2013. Même si la
pauvreté s’est accentuée entre 2011et 2013, la situation de 2013 se révèle meilleure que celle
de 2001 et 2006. Ces résultats sont valables sur le plan monétaire et non monétaire durant la
période d’analyse (annexe 5 et 6).
En outre, l’analyse selon le milieu de résidence (urbain, rural), montre que pour toutes les
années, la pauvreté prédomine en milieu rural qu’en milieu urbain selon ses deux formes
(annexe 7).
Graphique 14: Dominance en pauvreté monétaire FGT 0: Incidence
FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
1
.
8
.
6
.
4
.
2
0
0
200000
400000
600000
800000
1000000
Poverty line
2001
2006
2011
2013

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
43

4.4. Profil de pauvreté de 2001 à 2013
Quelles que soient les formes de pauvreté et les caractéristiques du chef de ménage
considérées, on retrouve une tendance générale qui se caractérise par (i) un recul de la
pauvreté entre 2001 et 2011 au niveau national (ii) cette baisse est plus importante entre 2006
et 2011 (iii) elle s’est accentuée en 2013. A partir de ce constat, l’analyse des profils
monétaire et non monétaire ci-après permettra de réaliser une analyse plus détaillée des
caractéristiques de la pauvreté des ménages maliens.
4.4.1 Profil de pauvreté monétaire
L’analyse du profil de pauvreté monétaire est faite à partir du tableau 12.
a. Sexe et Pauvreté monétaire
Au niveau national, les ménages dirigés par les hommes étaient plus frappés par la pauvreté
monétaire que ceux dirigés par les femmes de 2001 à 2013. L’incidence de la pauvreté
monétaire est passée de 60,5% pour les ménages dont le chef est homme en 2001 à 57,7% en
2006 pour atteindre 36,1% en 2011. Pour ce qui concerne les ménages dirigés par les femmes,
le taux de pauvreté monétaire est passé de 42,9% en 2001 à 38,3% en 2006 pour atteindre
24,1% en 2011. Le même constat est fait pour les autres indices FGT ; à savoir la profondeur
et la sévérité. Ce résultat atteste que le concept de « féminisation6 de la pauvreté » n’est pas
vérifié au Mali sur la période considérée. Des éléments explicatifs peuvent provenir du statut
des femmes chefs de ménage. En effet, au Mali, les femmes chefs de ménage sont en général
veuves, sans niveau d’instruction, la moitié d’entre elles a plus de 50 ans et dirige des
ménages de moins de 7 personnes. Elles bénéficient donc soit de pensions soit de leurs prises
en charge par leurs enfants. Cependant les ménages dirigés par des femmes restent
minoritaires au Mali et représentent 9,1% des ménages totaux en 2011.
b. Age et pauvreté monétaire
La pauvreté augmente avec l’âge du Chef de ménage (CM). Les ménages dont le chef est
jeune (au plus 24 ans) réussissent le plus à sortir de la pauvreté : l’incidence à leur niveau
passe de 55,0 % en 2001 à 15,7 % en 2011. Cependant ceux ci représentent moins de 2% de
ménages au Mali. Pour les ménages dirigés par les CM plus âgés (50 ans et plus) qui
représentent plus de la moitié des ménages maliens, la situation ne s’améliore pas
comparativement aux plus jeunes.
c. Taille des ménages et pauvreté
Il découle d’une vision globale que la pauvreté touche davantage les ménages de grande taille
que ceux de taille moyenne ou petite. Les ménages composés d’un à trois membres sont
presque tous sortis de la pauvreté en 2011: l’incidence à leur niveau est passée de 34,7 % en
2001 à 4% en 2011. Cependant ces ménages restent peu représentatifs au Mali : 10,5% des
ménages totaux. En outre, lorsque le ménage est composé de plus de 3 personnes, l’incidence
de la pauvreté devient problématique. En effet, la catégorie de ménages la plus nombreuse et
la plus atteinte par la pauvreté est celle ayant plus de onze membres : l’incidence de la
pauvreté à leur niveau est passée de 79,4 % en 2001 à 49,7 % en 2011.


6 La « féminisation de la pauvreté » est un concept qui remonte aux années 1970 et qui a été vulgarisé au début
des années 1990, notamment grâce aux recherches menées par des organismes des Nations Unies. La définition
que nous proposons ici est conforme à de nombreuses études menées récemment dans ce domaine : la
féminisation de la pauvreté est une évolution du niveau de pauvreté qui s’effectue au détriment des femmes ou
des ménages ayant une femme à leur tête (Marcelo Medeiros et Joana Costa, Centre international pour l’action
en faveur des pauvres)
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
44

d. Niveau d’étude et pauvreté
La pauvreté est inversement corrélée au niveau d’étude du CM. Selon les pourcentages
présentés dans le tableau 12, plus le niveau d’étude du CM est élevé, moins son ménage sur
l’ensemble de la période considérée. En outre, la différence de taux de pauvreté est très
importante entre les ménages dont le CM a un niveau supérieur par rapport à ceux dont le CM
n’a aucun niveau d’éducation durant toute la période. A titre d’illustration, en 2001, le taux de
pauvreté monétaire était de 66,5% pour les ménages dirigés par les CM sans niveau d’étude
contre 4,4% pour les ménages dont le niveau d’étude du CM est le supérieur. Toutefois ces
derniers ne représentent que 5,3% des ménages en 2011 et ne contribuent qu’à seulement
0,7% du taux de pauvreté national (annexe 9).
e. Statut matrimonial et pauvreté
Au Mali, la pauvreté monétaire touche davantage les ménages déclarés « mariés » que ceux
ayant les autres statuts matrimoniaux. Il faut cependant souligner qu’au Mali 89,3% des
ménages sont mariés en 2011 ce qui rend le statut matrimonial peu discriminant en termes
d’analyse de la pauvreté. Ainsi, le taux pauvreté des ménages mariés suit la tendance
nationale passant de 61,2% en 2001 à 36,5% en 2011.

Tableau 12 : Caractéristiques des ménages et des CM et les indices de pauvreté

2001
2006
2011
2013
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.-Sexe
Masculin
60,5 25,5 13,6 57,7 22,1 11,0 36,1 11,4
4,9
49,8 16,3
7,0
Féminin
42,9 16,6
8,8
38,3 12,7
5,7
24,1
7,0
2,7
22,1
5,3
1,8
2.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
55,0 17,9
7,2
49,9 15,2
5,6
15,7
4,4
1,7
27,1
8,9
4,0
25 à 39 ans
48,1 18,7
9,5
45,2 15,9
7,4
23,9
6,9
2,7
33,7
9,7
3,7
40 à 49 ans
57,2 22,3 11,4 55,8 20,6 10,1 35,8 11,1
4,8
48,3 15,5
6,5
50 à 59 ans
58,4 26,9 15,0 62,9 24,8 12,5 37,9 11,5
4,8
52,8 17,3
7,4
60 ans et plus
71,0 31,2 17,0 63,3 25,7 13,4 42,6 14,3
6,4
56,8 19,6
8,7
3.- Taille des ménages
1 à 3 individus
34,7 11,1
4,7
24,2
6,8
2,6
4,0
0,9
,3
6,3
1,1
,3
4 à 7 individus
48,9 19,0
9,5
48,9 16,1
7,1
23,8
6,1
2,3
33,6
8,1
2,8
8 à 10 individus
61,0 23,0 11,5 63,8 24,3 12,1 37,3 10,7
4,2
53,4 16,1
6,2
11 individus et plus
79,4 38,8 22,5 76,9 34,9 19,1 49,7 17,3
7,9
69,2 25,9 12,0
4.- Niveau d'étude
Aucun
66,5 28,3 15,2 63,9 24,7 12,4 41,7 13,4
5,8
55,6 18,4
7,9
Primaire
36,3 13,0
6,4
41,6 14,4
6,6
17,1
3,8
1,3
38,1 11,3
4,5
Secondaire
9,2
2,6
1,1
11,8
2,8
,9
4,8
1,0
,3
6,9
1,5
,4
Supérieur
4,4
1,4
,6
7,9
3,2
1,4
4,4
,6
,1
4,7
,7
,1
5.- Statut Matrimonial
Marié
61,2 25,8 13,8 58,0 22,2 11,0 36,5 11,5
5,0
50,2 16,5
7,1
Célibataire
42,4 14,6
7,1
26,7
8,8
3,6
9,3
2,3
,7
18,2
5,0
1,8
Divorcé
36,1 13,3
6,2
43,1 11,9
5,3
15,4
4,9
2,0
27,1
8,1
3,6
Veuf/ve
45,8 19,2 10,6 43,9 16,1
7,6
29,0
9,0
3,6
31,6
7,8
2,7
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs



Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
45

4.4.2. Profil de pauvreté non monétaire
Si la section précédente a présenté le profil de pauvreté monétaire de 2001 à 2013, cette
section se propose de présenter celui de la pauvreté non monétaire (Tableau 13).
a. Sexe et pauvreté non monétaire
En 2001, à la différence des résultats sur la pauvreté monétaire, le taux de pauvreté non
monétaire des ménages est presque le même pour les ménages dirigés par des hommes
(90,1%) que ceux dirigés par des femmes (90,4%). A partir de 2006, les caractéristiques sont
identiques à celles de la pauvreté monétaire à savoir que le taux de pauvreté est plus important
chez les ménages dirigés par des hommes.
b. Age et pauvreté non monétaire
Contrairement à la pauvreté monétaire, le taux de pauvreté non monétaire ne croit pas en
fonction de la classe d’âge durant la période d’étude. En 2001, les groupes de ménages les
plus pauvres étaient les « jeunes » (au plus 24 ans) avec un taux de 97,3%. A partir de 2006,
la catégorie de ménage qui connait le taux de pauvreté le plus élevé se retrouve chez les 60
ans et plus (87,7% en 2006).
c. Taille des ménages et pauvreté non monétaire
Les statistiques ne permettent d’établir une corrélation significative entre la taille des ménages
et la pauvreté non monétaire, à l’exception de 2011 où plus la taille du ménage est élevée plus
le ménage est pauvre non monétairement. Ce dernier résultat rappelle celui sur la pauvreté
monétaire.
d. Niveau d’étude et pauvreté non monétaire
Tout comme la pauvreté monétaire, la pauvreté non monétaire est corrélée négativement avec
le niveau d’instruction du chef de ménage. Par ailleurs, la disparité entre les ménages dont le
CM est sans niveau d’instruction et ceux dont le CM a un niveau supérieur est très grande sur
toute la période considérée.
e. Statut matrimonial et pauvreté non monétaire
Si la pauvreté monétaire touche davantage les ménages dirigés par un CM marié, lorsqu’on
traite de la pauvreté non monétaire des tendances significatives ne peuvent pas être établies
tout au long de la période. Par exemple, en 2001, les ménages dirigés par un veuf étaient les
plus pauvres (92,7%) tandis qu’en 2006, la pauvreté non monétaire frappait davantage les
ménages dont le chef est divorcé (100%).















Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
46

Tableau 13 : Caractéristiques des ménages et des CM et les indices de pauvreté
ICP
2001
2006
2011
2013
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.-Sexe
Masculin
90,1
57,9
41,7
82,8
55,1
40,3
66,3
37,1
25,1
76,3
46,8
32,6
Féminin
90,4
58,7
42,4
71,7
42,2
29,3
57,9
27,7
16,9
65,9
33,8
20,9
2.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
97,3
75,9
63,5
84,0
56,0
39,4
57,9
28,1
18,5
84,4
46,6
29,2
25 à 39 ans
86,8
54,0
39,4
78,2
49,7
35,6
58,6
29,7
19,4
67,0
38,5
25,9
40 à 49 ans
87,0
53,6
37,4
79,5
51,5
37,2
60,6
33,5
22,6
72,5
42,9
29,2
50 à 59 ans
91,3
60,3
44,0
83,4
56,9
42,0
69,0
38,6
25,8
78,2
48,2
33,3
60 ans et plus
94,1
61,7
43,7
87,7
59,6
44,1
73,5
42,9
29,2
82,9
52,9
37,7
3.- Taille des ménages
1 à 3 individus
93,3
65,4
52,4
75,5
46,3
32,6
53,4
26,6
17,1
69,0
35,7
23,2
4 à 7 individus
90,6
58,5
42,8
81,7
53,2
38,5
62,7
32,5
21,2
74,2
44,9
31,0
8 à 10 individus
88,5
55,3
38,4
80,7
53,4
39,1
66,7
37,4
25,5
76,3
47,7
33,4
11 individus et
89,5
56,7
39,2
86,4
60,0
44,6
69,9
40,9
27,8
78,2
48,7
33,9
plus
4.- Niveau d'étude
Aucun
96,8
65,6
48,3
90,4
62,3
46,5
75,8
43,6
29,7
85,1
54,1
38,3
Primaire
76,5
34,9
20,2
67,2
35,4
21,9
42,6
15,3
7,6
64,8
32,8
19,9
Secondaire
43,6
11,7
4,4
35,4
13,7
6,7
19,2
5,7
2,3
31,3
10,8
5,0
Supérieur
16,2
4,1
1,7
18,5
7,4
3,6
10,4
2,9
1,2
7,7
1,4
,3
5.- Statut Matrimonial
Marié
89,9
57,7
41,5
82,4
55,1
40,3
66,4
37,1
25,1
76,5
47,1
32,7
Célibataire
92,7
52,4
35,1
70,3
41,3
27,6
39,7
18,3
11,3
59,0
25,5
14,8
Divorcé
79,2
47,0
33,3
100,
55,2
39,3
64,2
33,1
21,8
63,7
38,5
26,5
0
Veuf/ve
92,7
64,0
48,3
77,6
45,1
31,4
65,1
32,5
20,2
72,2
40,8
27,2

National
90,1
58,0
41,8
81,8
54,0
39,4
65,6
36,3
24,3
75,5
45,9
31,7
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs



Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
47

4.5. Analyse des résultats
L’analyse montre que les deux formes de pauvreté (monétaire et non monétaire) ont reculé au
cours des périodes 2001/2006 et 2006/2011 au niveau national et selon le milieu de résidence.
Mais le recul a été plus important durant la période 2006/2011. Entre 2011 et 2013, une
aggravation de la pauvreté a été constatée dans toutes les zones (régions, district, urbains et
ruraux) sur le plan monétaire. Sur le plan non monétaire, la même conclusion est obtenue
excepté le district de Bamako et le milieu urbain.

Les ménages ruraux sont plus exposés aux deux formes de pauvreté que les ménages urbains.
Par ailleurs, la pauvreté non monétaire est plus accentuée sur le plan spatio-temporel que la
pauvreté unidimensionnelle ou monétaire.

La période 2006/2011 qui a connu une forte réduction de la pauvreté au niveau national a été
accompagnée par une hausse des inégalités monétaires et une baisse des inégalités en
conditions de vie. Par ailleurs, de 2001 à 2011, le milieu urbain a connu une baisse des
inégalités en matière des conditions de vie. Cette réduction des disparités entre les ménages en
termes de conditions de vie peut être expliquée par le fait que chaque année, la proportion qui
a accès à l’éducation, à la santé, aux logements etc. augmente. De plus les projets de
logements sociaux initiés par le gouvernement depuis des décennies ont contribué à réduire
ces disparités.

L’analyse de robustesse a révélé que quel que soit le seuil adopté, la pauvreté sur le plan
monétaire et non monétaire a baissé de 2001 à 2011 tandis qu’elle a augmenté entre 2011 et
2013. Cependant, même si la pauvreté s’est accentuée entre 2011et 2013, la situation de 2013
se révèle meilleure que celle de 2001 et 2006. En outre, les analyses selon le milieu de
résidence montrent que la pauvreté prédomine en milieu rural.

L’amélioration de la situation de la pauvreté monétaire et non monétaire dans le pays entre
2001 et 2011 peut témoigner de l’efficacité des politiques menées dans la lutte contre la
pauvreté au Mali, de l’amélioration des conditions macroéconomiques au Mali et dans les
pays de l’UEMOA et du faible impact de la crise internationale de la décennie 2000 sur
l’économie malienne.

Cependant, la situation de la pauvreté sur le plan monétaire et non monétaire s’est fortement
détériorée entre 2011 et 2013 à cause d’une part de la crise sociopolitique et sécuritaire et
d’autre part de la mauvaise campagne agricole. En effet, le Mali a connu en 2012 un coup
d’état militaire qui a entrainé le pays dans une crise politico- institutionnelle et sécuritaire.
Cette crise a occasionné une suspension de la coopération internationale et le ralentissement
de l’activité des entreprises qui par la suite a entrainé d’innombrables licenciements. A cette
situation s’ajoute la crise alimentaire de 2012 due à la mauvaise campagne agricole de l’année
précédente. Avec la mauvaise pluviométrie, la valeur ajoutée de l’agriculture en 2011 a chuté
de 4,5% comparativement en 2010. Ce contexte a occasionné une stagnation sur le plan
économique avec un taux de croissance réel de 0,0% contre 5,6% prévu initialement. De plus,
les conditions de vie des ménages se sont dégradées suite à une hausse de l’inflation 5,6%7 en
2012 et une augmentation du chômage.



7 Ce taux est supérieur à la norme communautaire de l’UEMOA qui est de 3%
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
48

5.-Conclusions
L’objectif principal de ce document était d’étudier les tendances et les profils de la pauvreté
monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 à partir des enquêtes ménages EMEP
(2001), ELIM (2006) et EMOP (2011 et 2013). Pour ce faire, la pauvreté monétaire a été
appréhendée à partir des dépenses de consommation par tête des ménages et la pauvreté non
monétaire à partir de l’ICP.

Concernant les tendances, la pauvreté a reculé au niveau national sur le plan monétaire et non
monétaire de 2001 à 2011. Ce recul a été plus important entre 2006 et 2011 malgré la hausse
des inégalités monétaires et la baisse des inégalités en conditions de vie. Le milieu rural reste
plus exposé aux deux formes de pauvreté que le milieu urbain. En effet, le taux de pauvreté
monétaire est passé de 58,8% en 2001 à 56,1% en 2006 pour atteindre 35% en 2011. En ce
qui concerne la pauvreté non monétaire, le taux était de 90,1% en 2001 contre 81,8% en 2006
pour atteindre 65,6% en 2011. Par ailleurs, une aggravation de la pauvreté monétaire et non
monétaire a été observée entre 2011 et 2013 selon les milieux de résidences (urbain et rural)
des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti, et au niveau national. Cette
situation serait imputable à la crise politique, sécuritaire, institutionnelle et alimentaire que le
pays connait depuis en 2012.

Concernant le profil de pauvreté monétaire, il demeure identique tout au long de la période
considérée. La pauvreté est positivement corrélée avec l’âge du chef de ménage et la taille du
ménage, et négativement corrélée avec le niveau d’étude. Elle touche davantage les ménages
dirigés par un homme que ceux dirigés par une femme. Le profil de pauvreté non monétaire
quant à lui évolue selon les années en fonction des caractéristiques suivantes : sexe du CM,
âge du CM, niveau d’étude du CM, statut matrimonial du CM et taille du ménage.

L’amélioration de la situation de la pauvreté monétaire et non monétaire dans le pays entre
2001 et 2011 pourrait témoigner de l’efficacité des politiques menées dans la lutte contre la
pauvreté au Mali, de l’amélioration des conditions macroéconomiques au Mali et dans les
pays de l’UEMOA et du faible impact de la crise internationale de la décennie 2000 sur
l’économie malienne. Une analyse des déterminants des formes de pauvreté ainsi qu’une
évaluation d’impact des politiques de lutte contre la pauvreté s’avère nécessaire pour répondre
à ces questionnements.






Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
49

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Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
51

Annexe

Annexe 1 : Quintile des dépenses par tête et Possession de bien d’équipement

Quintile de dépense par tête
Total
Q1
Q2
Q3
Q4
Q5
Charrette
2001
13,8
16,1
19,4
23,1
27,5
100
2006
29,2
25,5
23,2
15,7
6,4
100
2011
33,6
26,5
21,8
12,6
5,5
100
2013
31,5
28,3
20,8
13,5
5,9
100
Voiture
2001
2
3,6
11,5
22,5
60,5
100
2006
0
1
4
10,6
84,3
100
2011
5
7,7
10,9
18,6
57,8
100
2013
1,5
1,5
8,1
17,9
71,1
100
Climatiseur
2001
0
2
10
10
78
100
2006
0
0
0
5,3
94,7
100
2011
0,8
5,8
4,1
31,4
57,9
100
2013
0
0
2,7
12,3
84,9
100
Parabole
2001
1,9
3,8
7,7
23,1
63,5
100
2006
0,8
0,8
1,7
11,9
84,7
100
2011
4,4
5,7
9,8
24,9
55,3
100
2013
5,1
8,7
13,9
22,9
49,4
100
Radio
2001
17,7
17,6
19,8
21,5
23,4
100
2006
13,3
17,2
18,8
22,3
28,4
100
2011
15,9
18,9
22,1
21,1
22
100
2013
20
19,9
19,6
20,4
20,1
100
Réfrigérateur
2001
0,8
2,1
9,5
26,9
60,8
100
2006
0,3
2,7
3,7
18
75,3
100
2011
2,3
4,7
10,2
23,8
59
100
2013
0,7
1,9
7,1
16,2
74
100
Télévision
2001
3,6
7,2
14,5
29,8
44,9
100
2006
2,5
5,7
9,2
27,3
55,2
100
2011
8,1
11,8
16,9
25,1
38,2
100
2013
7,6
9,5
16,9
25,5
40,5
100
Téléphone
2001
0
0,6
9,3
23
67,1
100
2006
1,9
1,9
3,1
14,4
78,8
100
2011
6,8
13,4
16,1
23,6
40,1
100
2013
4,2
7,9
7,9
17,9
62,2
100
Bicyclette
2001
28,6
22,3
19,3
16
13,7
100
2006
27,3
25,9
20,4
14,9
11,5
100
2011
25,9
23,2
20
16,5
14,5
100
2013
29,2
26,2
20,8
15,2
8,6
100
Ventilateur
2001
0
2,4
8,8
26,6
62,2
100
2006
0,2
1,6
4
17,4
76,8
100
2011
2,2
6,1
12,1
29,7
49,9
100
2013
0,4
3,1
10,7
23,2
62,6
100
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
52

Annexe 2: Courbe de Lorenz de 2001 à 2013 à partir des dépenses par tête
Lorenz Curves
1
.
8
.
6
)
(
p
L
.
4
.
2
0
0
.2
.4
.6
.8
1
Percentiles (p)
45° line
Population
2001
2006
2011
2013

Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Annexe 3 : Courbe de Lorenz de 2001 à 2013 à partir de l’ICP
Lorenz Curves
1
.
8
.
6
)
(
p
L
.
4
.
2
0
0
.2
.4
.6
.8
1
Percentiles (p)
45° line
Population
2001
2006
2011
2013
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs




Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
53

Annexe 4: Coordonnées, contribution, cosinus carrés de l’ACM finale
Variables de conditions de
Coordonnées
Contributions
Cosinus Carrés
vie des ménages
Axe 1
Axe 2
Axe 1
Axe 2
Axe 1
Axe 2
Principaux matériaux du sol
Sol_Terre
-0,51
0,22
3,11
1,47
0,53
0,10
sol_Cimt
0,86
-0,79
3,86
8,56
0,31
0,26
sol_Carreau
2,67
2,60
4,27
10,51
0,25
0,24
Principaux matériaux du toit
toit_Banco
-0,57
0,33
3,20
2,77
0,40
0,13
toit_Tole
0,42
-0,84
1,12
11,53
0,10
0,38
toit_Beton
1,73
1,17
5,14
6,13
0,32
0,15
Type de bâtiment
const_prec
-0,63
0,90
0,18
0,95
0,01
0,02
const_isol
-0,57
0,48
0,65
1,19
0,04
0,03
const_pluslog
-0,10
-0,24
0,13
1,98
0,03
0,18
const_mod
1,54
1,04
4,23
5,03
0,26
0,12
Principaux matériaux des murs
mur_banco
-0,45
0,09
2,60
0,28
0,54
0,02
mur_semidur
0,37
-1,19
0,11
2,93
0,01
0,07
mur_dur
1,37
-0,06
7,59
0,03
0,55
0,00
Principale source d'énergie pour la cuisine
cuis_bois
-0,01
0,00
0,00
0,00
0,00
0,00
cuis_elect
0,47
0,06
0,06
0,00
0,00
0,00
Mode d'éclairage
Eclair_petrogaz
-0,42
0,07
2,49
0,19
0,62
0,02
Eclair_edm
1,47
-0,25
8,65
0,66
0,62
0,02
Approvisionnement en eau
Eau_surface
-0,60
0,76
0,17
0,69
0,01
0,02
Puits
-0,49
0,28
1,73
1,41
0,16
0,05
Forage
-0,03
-0,44
0,00
3,36
0,00
0,12
Robinet
1,15
0,18
4,60
0,28
0,32
0,01
Mode d'occupation
loge_gratuit
0,08
-0,19
0,01
0,09
0,00
0,00
Locataire
0,93
-0,88
2,44
5,67
0,16
0,15
Propriétaire
-0,19
0,19
0,52
1,33
0,14
0,13
Type d'aisance
aisa_nat
-0,72
0,82
1,25
4,22
0,08
0,11
aisa_tradi
0,02
-0,23
0,01
2,04
0,00
0,22
aisa_mod
1,22
1,20
1,70
4,25
0,10
0,10
Alphabétisation
Non alphab
-0,32
0,08
1,23
0,20
0,22
0,01
Alphabétisé
0,70
-0,17
2,70
0,43
0,22
0,01
Voiture






Pas voiture
-0,10
-0,06
0,16
0,17
0,22
0,09
Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
54

Voiture
2,27
1,46
3,76
4,00
0,22
0,09
Climatiseur
Pas_climatiseur
-0,04
-0,04
0,03
0,08
0,13
0,13
Climatiseur
3,02
3,02
2,21
5,72
0,13
0,13
Antenne






Pas parabole
-0,14
-0,04
0,30
0,06
0,24
0,02
Parabole
1,81
0,51
4,05
0,84
0,24
0,02
Radio
Pas radio
-0,15
0,18
0,18
0,65
0,02
0,03
Radio
0,13
-0,15
0,15
0,55
0,02
0,03
Réfrigérateur
Pas réfrigérateur
-0,13
-0,06
0,28
0,18
0,31
0,08
réfrigérateur
2,37
1,18
5,19
3,33
0,31
0,08
Télévision
Pas télé
-0,37
0,12
1,83
0,46
0,42
0,04
Télé
1,14
-0,35
5,64
1,42
0,42
0,04
Téléphone
Pas téléphone
-0,06
-0,05
0,07
0,10
0,12
0,07
téléphone
2,01
1,52
2,15
3,18
0,12
0,07
Ventilateur
Pas ventilateur
-0,22
0,02
0,76
0,01
0,42
0,00
Ventilateur
1,92
-0,13
6,69
0,09
0,42
0,00
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Annexe 5 : Dominance en pauvreté monétaire (Incidence, Profondeur et Sévérité)

FGT 0: Incidence


FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
1
.
8
.
6
.
4
.
2
0
0
200000
400000
600000
800000
1000000
Poverty line
2001
2006
2011
2013


Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
55

FGT1: Profondeur FGT2: Sévérité




FGT Curve(s)

FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
Confidence interval(95%)
.
8
.
8


.
6
.
6


.
4
.
4

.
2

.
2

0

0
0
12
24
36
48
60
0
12
24
36
48
60
Poverty line
Poverty line

2001
2006
2001
2006

2011
2013
2011
2013



Annexe 6 : Dominance en pauvreté non monétaire (Incidence, Profondeur et Sévérité)


FGT 0: Incidence
FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
1
.
8
.
6
.
4
.
2
0
0
12
24
36
48
60
Poverty line
2001
2006
2011
2013


FGT1:Profondeur FGT2: Sévérité


FGT Curve(s)
FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)

Confidence interval(95%)
.
8
.
8

.6
.
6

.
4
.4

.
2
.
2

0
0
0
12
24
36
48
60
0
12
24
36
48
60
Poverty line

Poverty line
2001
2006
2001
2006

2011
2011
Annexe 7 : Dominance selon le milieu de résidence (Incidence)

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
56



Monétaire en 2001 Non monétaire en 2001
FGT Curve(s)
FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
1
Confidence interval(95%)
1
.
8
.
8
.
6
.
6
.
4
.
4
.
2
.
2
0
0
0
200000
400000
600000
800000
1000000
0
12
24
36
48
60
Poverty line
Poverty line
Group: 1
Group: 2
Group: 1
Group: 2


Monétaire en 2006 Non monétaire en 2006

FGT Curve(s)
FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
Confidence interval(95%)
1
1
.
8
.
8
.
6
.
6
.
4
.
4
.
2
.
2
0
0
0
200000
400000
600000
800000
1000000
0
12
24
36
48
60
Poverty line
Poverty line
Group: 1
Group: 2
Group: 1
Group: 2

Monétaire en 2011 Non monétaire en 2011
FGT Curve(s)
Confidence interval(95%)
FGT Curve(s)
1
Confidence interval(95%)
1
.
8
.
8
.
6
.
6
.
4
.
4
.
2
.
2
0
0
0
200000
400000
600000
800000
1000000
0
12
24
36
48
60
Poverty line
Poverty line
Group: 1
Group: 2
Group: 1
Group: 2

s
Source : EMEP 2001, ELIM 2006, EMOP 2011 et 2013, calculs des auteurs

Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
57

Annexe 8: Contribution absolue de la pauvreté monétaire
Contribution
2001
2006
2011
2013*
absolue
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.-Sexe
Masculin
54,7
23,1
12,3
52,9
20,2
10,1
32,8
10,4
4,5
46,1
15,1
6,5
Féminin
4,1
1,6
0,8
3,2
1,1
0,5
2,2
0,6
0,2
1,6
0,4
0,1
2.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
1,5
0,5
0,2
0,6
0,2
0,1
0,2
0,1
0,0
0,4
0,1
0,1
25 à 39 ans
12,2
4,7
2,4
11,9
4,2
1,9
5,9
1,7
0,7
8,5
2,4
0,9
40 à 49 ans
13,2
5,2
2,6
16,1
5,9
2,9
8,6
2,7
1,2
11,1
3,6
1,5
50 à 59 ans
12,8
5,9
3,3
13,5
5,3
2,7
8,2
2,5
1,0
11,4
3,7
1,6
60 ans et plus
19,2
8,4
4,6
14,0
5,7
3,0
12,2
4,1
1,8
16,4
5,7
2,5
3.- Taille des ménages
1 à 3 individus
3,7
1,2
0,5
2,8
0,8
0,3
0,3
0,1
0,0
0,7
0,1
0,0
4 à 7 individus
18,7
7,3
3,6
20,1
6,6
2,9
7,7
2,0
0,7
11,2
2,7
0,9
8 à 10 individus
14,0
5,3
2,6
15,4
5,9
2,9
7,5
2,2
0,8
10,3
3,1
1,2
11 individus et
22,5
11,0
6,4
17,8
8,1
4,4
19,5
6,8
3,1
25,6
9,6
4,4
plus
4.- Niveau d'étude
Aucun
53,8
22,9
12,3
48,9
18,9
9,5
32,8
10,5
4,6
40,5
13,4
5,8
Primaire
4,5
1,6
0,8
6,4
2,2
1,0
1,7
0,4
0,1
6,6
2,0
0,8
Secondaire
0,4
0,1
0,0
0,6
0,1
0,0
0,3
0,1
0,0
0,4
0,1
0,0
Supérieur
0,1
0,0
0,0
0,3
0,1
0,0
0,2
0,0
0,0
0,2
0,0
0,0
5.- Statut Matrimonial
Marié
52,6
22,2
11,9
52,2
20,0
9,9
32,6
10,3
4,5
45,0
14,8
6,4
Célibataire
1,5
0,5
0,2
0,7
0,2
0,1
0,2
0,1
0,0
0,6
0,2
0,1
Divorcé
0,5
0,2
0,1
0,3
0,1
0,0
0,2
0,1
0,0
0,2
0,1
0,0
Veuf/ve
4,3
1,8
1,0
3,0
1,1
0,5
2,0
0,6
0,3
2,0
0,5
0,2

National
58,8
24,7
13,1
56,1
21,3
10,6
35,0
11,0
4,7
47,8
15,5
6,6














Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
58


Annexe 9: Contribution relative de la pauvreté monétaire
Contribution
2001
2006
2011
2013*
relative
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.-Sexe
Masculin
93,1
93,6
93,6
94,3
95,0
95,5
93,7
94,2
94,7
96,6
97,5
98,0
Féminin
6,9
6,4
6,4
5,7
5,0
4,5
6,3
5,8
5,3
3,4
2,5
2,0
2.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
2,6
2,0
1,5
1,1
0,9
0,7
0,6
0,5
0,5
0,8
0,8
0,8
25 à 39 ans
20,7
19,2
18,3
21,2
19,6
18,4
16,8
15,4
14,1
17,7
15,7
14,1
40 à 49 ans
22,5
20,9
20,1
28,7
27,9
27,6
24,6
24,3
24,5
23,3
23,0
22,7
50 à 59 ans
21,7
23,8
25,0
24,1
25,0
25,4
23,4
22,6
22,1
23,8
24,0
24,2
60 ans et
32,6
34,1
35,0
24,9
26,6
28,0
34,7
37,2
38,9
34,4
36,5
38,1
plus
3.- Taille des ménages
1 à 3 ind.
6,2
4,7
3,8
5,0
3,7
2,8
0,9
0,7
0,5
1,4
0,7
0,5
4 à 7 ind.
31,8
29,4
27,7
35,9
31,0
27,7
22,1
18,0
15,8
23,4
17,4
14,1
8 à 10 ind.
23,8
21,3
20,1
27,4
27,4
27,6
21,4
19,6
17,9
21,6
20,1
18,2
11 ind. et
38,2
44,5
48,5
31,8
37,9
41,9
55,6
61,7
65,7
53,6
61,8
67,3
plus
4.- Niveau d'étude
Aucun
91,5
92,9
93,5
87,1
88,5
89,6
93,6
95,7
96,7
84,9
86,6
87,7
Primaire
7,6
6,5
6,0
11,4
10,4
9,6
4,9
3,5
2,8
13,9
12,7
11,9
Secondaire
0,7
0,5
0,4
1,0
0,6
0,4
0,8
0,6
0,4
0,9
0,6
0,4
Supérieur
0,2
0,1
0,1
0,5
0,5
0,4
0,7
0,3
0,1
0,3
0,1
0,1
5.- Statut Matrimonial
Marié
89,5
90,0
90,1
92,9
93,4
93,9
93,0
93,2
93,8
94,1
95,4
96,1
Célibataire
2,5
2,0
1,8
1,2
1,1
0,9
0,7
0,5
0,4
1,3
1,1
0,9
Divorcé
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,5
0,5
0,4
0,4
0,4
0,4
Veuf/ve
7,2
7,2
7,5
5,4
5,2
4,9
5,8
5,8
5,3
4,2
3,2
2,6

National
100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0












Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
59

Annexe 10: Contribution absolue de la Pauvreté non monétaire
Contribution
2001
2006
2011
2013
absolue
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.-Sexe
Masculin
81,5
52,4
37,7
75,9
50,5
36,9
60,2
33,7
22,8
70,6
43,3
30,2
Féminin
8,6
5,6
4,0
6,0
3,5
2,5
5,3
2,5
1,5
4,9
2,5
1,6
2.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
2,7
2,1
1,7
1,1
0,7
0,5
0,7
0,4
0,2
1,2
0,6
0,4
25 à 39 ans
21,9
13,7
10,0
20,6
13,1
9,4
14,4
7,3
4,8
16,8
9,7
6,5
40 à 49 ans
20,1
12,4
8,6
23,0
14,9
10,7
14,6
8,0
5,4
16,7
9,9
6,7
50 à 59 ans
20,0
13,2
9,6
17,9
12,2
9,0
14,9
8,3
5,6
16,9
10,4
7,2
60 ans et plus
25,4
16,7
11,8
19,4
13,2
9,7
21,0
12,2
8,3
24,0
15,3
10,9
3.- Taille des ménages
1 à 3 individus
9,8
6,9
5,5
8,7
5,4
3,8
4,4
2,2
1,4
7,3
3,8
2,4
4 à 7 individus
34,6
22,4
16,4
33,6
21,9
15,9
20,3
10,5
6,9
24,6
14,9
10,3
8 à 10 individus
20,3
12,7
8,8
19,4
12,9
9,4
13,4
7,5
5,1
14,8
9,2
6,5
11 individus et
25,3
16,1
11,1
20,0
13,9
10,3
27,4
16,0
10,9
28,9
18,0
12,5
plus
4.- Niveau d'étude
Aucun
78,3
53,1
39,1
69,2
47,7
35,6
59,6
34,3
23,3
62,0
39,4
27,9
Primaire
9,5
4,3
2,5
10,3
5,4
3,4
4,3
1,5
0,8
11,2
5,7
3,5
Secondaire
2,0
0,5
0,2
1,7
0,7
0,3
1,2
0,3
0,1
2,0
0,7
0,3
Supérieur
0,4
0,1
0,0
0,6
0,2
0,1
0,5
0,2
0,1
0,3
0,0
0,0
5.- Statut Matrimonial
Marié
77,3
49,6
35,7
74,1
49,5
36,2
59,3
33,1
22,4
68,5
42,2
29,3
Célibataire
3,2
1,8
1,2
1,8
1,1
0,7
1,0
0,5
0,3
2,0
0,9
0,5
Divorcé
1,0
0,6
0,4
0,6
0,4
0,3
0,7
0,3
0,2
0,5
0,3
0,2
Veuf/ve
8,6
6,0
4,5
5,3
3,1
2,2
4,6
2,3
1,4
4,5
2,6
1,7

National
90,1
58,0
41,8
81,9
54,0
39,4
65,6
36,3
24,3
75,5
45,9
31,7














Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
60

Annexe 11: Contribution relative de la Pauvreté non monétaire
Contribution
2001
2006
2011
2013*
relative
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
P0
P1
P2
1.-Sexe
Masculin
90,5
90,4
90,3
92,7
93,4
93,8
91,9
93,0
93,7
93,5
94,5
95,1
Féminin
9,5
9,6
9,7
7,3
6,6
6,2
8,1
7,0
6,3
6,5
5,5
4,9
2.- Groupe d'âge
15 à 24 ans
3,0
3,6
4,2
1,3
1,3
1,3
1,1
1,0
1,0
1,5
1,4
1,3
25 à 39 ans
24,4
23,6
23,9
25,1
24,2
23,8
22,0
20,1
19,6
22,3
21,1
20,5
40 à 49 ans
22,3
21,4
20,7
28,0
27,5
27,3
22,2
22,2
22,3
22,1
21,6
21,2
50 à 59 ans
22,2
22,7
23,0
21,9
22,6
22,9
22,7
23,0
22,9
22,3
22,7
22,6
60 ans et plus
28,2
28,7
28,2
23,7
24,4
24,7
32,0
33,7
34,2
31,7
33,3
34,3
3.- Taille des ménages
1 à 3 individus
10,9
11,9
13,2
10,7
9,9
9,6
6,8
6,1
5,8
9,6
8,2
7,7
4 à 7 individus
38,5
38,6
39,2
41,1
40,6
40,3
31,0
29,1
28,3
32,6
32,5
32,4
8 à 10
22,5
21,8
21,0
23,7
23,8
23,9
20,5
20,7
21,1
19,5
20,1
20,4
individus
11 individus et

28,1
27,7
26,6
24,5
25,7
26,3
41,8
44,1
44,8
38,3
39,2
39,5
plus
4.- Niveau d'étude
Aucun
86,9
91,5
93,5
84,6
88,3
90,3
90,9
94,4
96,0
82,1
86,0
88,1
Primaire
10,5
7,4
6,0
12,6
10,1
8,5
6,5
4,2
3,1
14,9
12,4
10,9
Secondaire
2,2
0,9
0,5
2,1
1,2
0,8
1,8
1,0
0,6
2,7
1,5
1,0
Supérieur
0,4
0,2
0,1
0,7
0,4
0,3
0,8
0,4
0,3
0,3
0,1
0,0
5.- Statut Matrimonial
Marié
85,8
85,6
85,4
90,5
91,7
92,1
90,4
91,4
92,0
90,7
91,9
92,4
Célibataire
3,5
3,1
2,9
2,2
2,0
1,8
1,6
1,3
1,2
2,7
1,9
1,6
Divorcé
1,1
1,1
1,0
0,8
0,7
0,6
1,0
1,0
0,9
0,6
0,6
0,6
Veuf/ve
9,6
10,3
10,7
6,5
5,7
5,5
7,0
6,3
5,9
6,0
5,6
5,4

National
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0
100,0














Analyse de la pauvreté monétaire et non monétaire au Mali de 2001 à 2013 : Tendances et profils
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2014







Analyse de la pauvreté monétaire et non
monétaire au Mali de 2001 à 2013
Tendances et profils


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