ÉVALUATION DE LA MÉTHODOLOGIE
ÉVALUATION DE LA MÉTHODOLOGIE

2.1 Pertinence du choix de la m thode d’ tablissement de la base de sondage

La collecte des donn es sur le niveau d’organisation des maraîchers dans des groupes
d’int r t a permis de se faire une id e sur l’exhaustivit des listes de maraîchers et leur
qualit en tant source d’information pour l’ tablissement d’une base de sondage. Ces
listes ne peuvent être exhaustives car seulement 37,6% des maraîchers appartiennent à
ces regroupements de producteurs (cf. tableau N° 2.1 ci-dessous).

La seule méthode pertinente pour établir une base de sondage des maraîchers dans la
ville de Bamako reste donc celle qui a été appliquée par cette étude. Cette pertinence est
renforcée par la vraisemblance du nombre de maraîchers recensés au cours du
d nombrement (2516) qui est assez loign du nombre d’actifs, exer ant l’activit de
maraîchage en activité principale ou en activité secondaire, établi lors du recensement
général de la population de 1998 (1362).

L’activit de maraîchage en milieu urbain, quoique très productive, est exercée par un
nombre peu important d’exploitants noy s dans une population nombreuse. En outre,
l’activit est localis e dans des sites diss min s dans l’espace urbain mais
reconnaissables du fait d’un certain regroupement des parcelles. La meilleure façon
d’identifier les maraîchers est de se rendre sur leur lieu de travail (les sites de
maraîchage). La constitution d’une base de sondage pour une enqu te sur le maraîchage
urbain doit proc der tel que nous l’avons fait à Bamako.

Tableau 2.1 : Répartition des exploitations selon l'appartenance
à une organisation de producteurs

L’exploitant est-il membre
%
d'une organisation de
producteurs ?
Oui
37,6
Non
62,4
Total
100,0

2.2 Evaluation de la m thode d’observation des superficies et des rendements

Pour valuer la m thode d’observation adopt e, il est question de v rifier la conformit
des hypothèses faites pour justifier les choix méthodologiques avec les observations de
terrain. Il sera aussi question de comparer les résultats des différentes méthodes
d’observation propos es notamment pour l’estimation des rendements et de la
production.

2.1.1 La conformité des hypothèses de départ avec les réalités du terrain concernant
l’estimation des superficies physiques

Pour l’estimation des superficies physiques des parcelles, les deux m thodes appliqu es
étaient la déclaration par le maraîcher de la superficie des parcelles et les mesures des
dimensions des parcelles.


Les r sultats de l’enqu te nous permet d’appr cier la capacité des maraîchers à estimer
par déclaration la superficie physique des parcelles.

D’abord, seulement 27% des maraîchers estiment tre en mesure de fournir une
estimation de la superficie de leurs parcelles (cf. tableau 2.2 ci-dessous). La méthode de
déclaration des superficies ne peut donc fournir des estimations fiables des superficies
des parcelles.

En comparant l’estimation par d claration et par mesure directe pour les maraîchers
ayant une connaissance de la superficie de leur parcelle, on note un écart de 9% entre la
superficie totale déclarée et la superficie totale mesurée.

Tableau 2.2 : Répartition des exploitations selon la capacité d'estimation
des superficies exploitées par l'exploitant

L’exploitant peut estimer la %
superficie de sa parcelle ?
Oui
27,1
Non
71,1
ND
1,8
Total
100,0

Les données nous permettent aussi de valider la méthode de mesure des parcelles
(assimilation à des figures régulières dont on connaît la formule du calcul de la
superficie). Le tableau 2.3 ci dessous montre que les formes des parcelles de maraîchage
en milieu urbain sont toujours régulières. 90% des parcelles ont une forme carré ou
rectangle, et 5.6% des parcelles sont en forme de triangle. Ceci permet d’adopter des
méthodes simples de mesure des parcelles

Tableau 2.3 : Répartition des parcelles selon la forme

Forme de la parcelle
Effectif
%
Carré/rectangle
3 331
90,1
Triangle
201
5,5
Trapèze
36
1,0
Losange
4
0,1
Autre polygone
60
1,6
ND
64
1,7
Total
3 696
100,0

2.2.1 Pertinence de la méthode d’évaluation de la superficie récoltée

La validit de la m thode d’estimation des superficies r colt es par culture reposait sur
l’hypoth se que les maraîchers se souviennent du nombre de repiquage-récoltes faits
pour chaque culture pendant une période de référence donnée (une année ou entre deux
périodes) ainsi que le nombre de planches récoltées au cours de chaque repiquage-
récolte.

La vérification de cette hypothèse passe par la vérification de la conformité du nombre
de repiquage-récoltes déclaré par les exploitants avec le nombre de repiquage-récolte

théorique autorisée en tenant compte de la durée du cycle de végétation pour chaque
culture et la longueur de la période de référence.

Le tableau n°A.2 en annexe 2 montre qu’il y a une concordance entre la déclaration des
maraîchers et le nombre théorique. Pour chaque culture, le mode de la distribution du
“nombre de repiquage-r colte” pour chaque culture est g n ralement inf rieur à la
valeur théorique permise indiquant la conformité des valeurs déclarées par les
maraîchers. Cette valeur théorique généralement supérieure aussi à la médiane de la
distribution confirmant que plus de la moitié des maraîchers fait une déclaration
conforme à la réalité. Les valeurs extrêmes observées sont justifiées par l’existence de
multiples variétés précoces ou des modes de récolte précoces pratiquées pour satisfaire
le désir des consommateurs.

On peut donc affirmer que les maraîchers suivent et se rappellent sur une période de
référence donnée (une année en ce qui nous concerne) du type d’assolement et de la
succession des cultures qu’ils ont pratiqu es.

La planche est l’unit de mesure par excellence pour la commercialisation des produits.
On note que pour la majorit de culture, l’unit de mesure est la planche. Pour certaines
cultures comme la laitue, le chou, l’oignon feuille, la carotte, l’ pinard, les feuilles de
patate, les feuilles “gnougou”, la menthe et le persil, c’est exclusivement la planche qui
est utilisée pour la commercialisation. En outre la planche est utilisée comme unité de
mesure dans la gestion des exploitations ; la r mun ration en nature de la main d’œuvre
se fait souvent en terme d’un certain nombre de planches octroy es aux ouvriers. Le
nombre de planches récoltées est donc une des variables conomiques de l’exploitation
sinon la principale que les maraîchers suivent.

Nous sommes donc en mesure d’affirmer que l’estimation de la superficie r colt e en
terme de nombre de planches peut être fournie aisément par les maraîchers. En
appliquant à cette variable une superficie de la planche observée sur le terrain, on obtient
une approximation acceptable des superficies récoltées par culture.

La fiabilit de la m thode reposait aussi sur l’hypoth se que la taille des planches
mesurée au moment du passage de l’enqu teur reste identique tout au long de la p riode
de r f rence choisie. Il est donc question de l’homog n it de la taille des planches des
différents repiquages-récoltes au fil du temps.

Pour statuer sur cette question, la comparaison de la taille des planches mesurée entre les
deux passages de l’enqu te (juin-juillet 2002 et juin-juillet 2003), pour chaque maraîcher
et pour chaque type de culture, montre que près de la moitié des maraîchers concernés
ont gardé à peu près la même taille de planche. Pour beaucoup d’entre eux la taille des
planches diff re. L’hypoth se d’une valuation r trospective, sur une p riode de
r f rence longue d’une ann e, des superficies r colt es à travers une estimation de
nombre total de planches pose quelques difficult s, l’application d’une taille de planche
mesurée une seule fois en fin de période pourrait entacher la qualité des estimations.

Les tudes pr liminaires et les observations faites pendant l’enqu te montre qu’il peut
exister deux périodes distinctes pour les activités de maraîchage. La première période
propice à la production maraîch re qui s’ coule de novembre à mai et la deuxi me

p riode qui inclut l’hivernage constitue la deuxi me p riode. L’arriv e de l’hivernage
constitue l’occasion de renouveler les planches en augmentant la hauteur des buttes pour
favoriser l’ coulement des eaux de pluie et viter l’inondation des planches.

La r alisation de l’enqu te en deux passages s par s d’un an et l’application d’une
évaluation rétrospective sur une p riode d’un an permet de juger de la capacit des
maraîchers à se souvenir de son activité. La différence entre les deux passages réside
dans le fait qu’au deuxi me passage, le maraîcher ayant re u la visite de l’enqu teur il y
a un an est mieux préparé à se rappeler de son activité entre les deux passages. La
diff rence entre les estimations des superficies r colt es entre est de l’ordre de 60% (Cf.
tableau n°2.4 ci-dessous) en faveur de la deuxième estimation. Cette variation des
superficies récoltées entre les deux p riodes ne peut s’expliquer que par une capacit
accrue des maraîchers à se souvenir des l’assolement et du nombre de planches r colt es
par repiquage. En effet, la contrainte de la disponibilité de terre est réelle en milieu
urbain, ce qui n’offre pas de possibilit d’augmentation substantielle de la superficie
récoltée.


Tableau 2.4 : Superficie récoltée par culture et par passage

Type de culture
Superficie
Superficie
Type de culture Superficie
Superficie
récoltée premier récoltée
récoltée premier récoltée
passage - (en
deuxième
passage - (en
deuxième
Ha)
passage - (en
Ha)
passage - (en
Ha)
Ha)
Salade
155,6
227,9 Courge
0,2
0,4
Chou pomme
10,1
8,2 Courgette
0,0
0,0
Chou-fleur
0,2
0,3 Melon
0,0
0,4
Oignon bulbe
1,6
0,1 Poireau
5,9
0,7
Oignon feuille
13,5
20,2 Epinard
1,4
1,0
Echalote
0,0
0,1 Piment
0,4
0,3
Tomate
1,1
0,3 Feuille de patate
13,7
34,8
Gôyô
1,7
0,4 Gnougou
5,9
9,8
Aubergine
2,7
1,5 Pomme de terre
0,0
0,0
Carotte
42,9
44,4 Haricot vert
2,2
0,3
Navet
3,8
8,1 Céleri
4,8
7,4
Concombre
0,0
6,3 Menthe
6,4
6,5
Poivron
3,2
3,9 Persil
6,1
3,0
Gombo
15,0
91,0 Fraise
0,1
0,9
Betterave
6,2
15,1 Total
304,8
493,2
Note : Premier passage : juin-juillet 2002, Deuxième passage juin-juillet 2003


2.1.2 La validité des différentes méthodes appliquées pour l’estimation des rendements

2.1.2.1 Estimation des rendements à partir de l’estimation par le maraîcher de la
production escompt e d’une superficie en culture valu e en nombre d’unit s de mesure
et étalonnage des unités de mesures


L’application de cette m thode en un seul passage suppose que les variables n cessaires
au calcul des rendements soient renseign es pendant l’unique passage. Ces variables
sont :

- N = Nombre de planches actuellement en culture ;
- V = Volume de la production prévue (correspondante à la superficie en culture)
estim e en nombre d’unit s de mesure ;
- PUM = Poids moyen de l’unit de mesure ;
- S = La superficie moyenne d’une planche.

Le rendement est calculé à travers la formule suivante : R1 = V*PUM/N*S

L’estimation de la production en nombre d’unit s de mesure suppose d’abord, pour une
culture donnée, que des planches en culture soient disponibles lors du passage de
l’enqu teur. On a trouv que, sauf pour certaines cultures rares (chou pomme, chou-
fleur, oignon bulbe, tomate, betterave, courge, courgette, melon, haricot vert, pomme de
terre), au cours du premier passage, des planches en cultures pour plus de la moitié des
maraîchers ayant fait au moins un repiquage de la culture en question pendant les 12
mois ayant pr c d le passage de l’enqu te. Si tous ces maraîchers taient capables de
renseigner toutes les variables demandées pour le calcul du rendement, on aurait un
chantillon de plus d’observations, variables selon les cultures, mais suffisantes pour
dériver un rendement moyen acceptable (cf. tableau n°A.3 en annexe 2).

En outre, pour calculer le rendement, les quatre variables ci-dessus mentionnées doivent
tre renseign es simultan ment. C’est le cas pour un chantillon important de parcelle.
Sur 80% des parcelles portant des cultures en cours de végétations, les maraîchers ont pu
fournir toute l’information demand e.

Pour caler les estimations de rendements à partir de la déclaration des maraîchers, une
autre méthode utilisant une mesure directe a t appliqu e. Il s’agit d’une estimation des
rendements à partir de la superficie d’une planche et de sa production (r colt e et pes e).
Les variables suivantes servaient à ce calcul :

- PP = Poids moyen d’une planche (r coltée et pesée) ;
- S = La superficie moyenne d’une planche.

Le deuxième rendement est calculé avec la formule suivante : R2 = PP/S

La comparaison des deux types de rendements permet de faire les observations
suivantes :

- Le nombre d’observations utilisables pour calculer les rendements moyens est
toujours plus important pour la méthode utilisant les données portant sur les planches
que celle utilisant les unités de mesure. Ceci indique une certaine difficulté
qu’ prouvent plusieurs maraîchers pour estimer la production prévisible en unité de
mesure locale ;

- La variabilité des rendements est toujours plus élevée pour la méthode R1 à partir
des déclarations des maraîchers que pour la méthode de mesure directe R2.


- les deux méthodes fournissent des rendements moyens proches pour certaines
cultures (salade, chou, oignon feuille, carotte, poireau, feuille de patate, menthe,
persil) et assez loign es pour d’autres cultures (oignon bulbe, aubergine, navet,
poivron, gombo, betterave). Ces deux groupes de cultures ont chacune une
particularit . Le premier groupe est constitu des cultures à r colte unique et l’unit
de mesure utilis e par le maraîcher est en g n ral la “planche”. Deux variables
utilisées pour le calcul sont les mêmes ; il s’agit de la superficie moyenne d’une la
planche S et du poids moyen de la r colte de l’unit d’une planche(PP= PUM
puisque l’unit de mesure est la planche). Le deuxi me groupe est constitu des
cultures à r coltes chelonn es tal es dans le temps et dont l’estimation de la
production prévue est estimée en unité de mesure généralement différente de la
planche (carton, caisse, panier). Les sources de différence entre les 2 types de
rendements moyens proviennent de l’utilisation m me moindre d’autre unit de
mesure que la planche.

- La confrontation des 2 types de rendements pour chaque culture avec l’information
sur l’ tendue des rendements observ s ailleurs et consign e dans des documents de
référence indique que ces rendements sont très au-delà des rendements maximums
constatés. Mais la méthode R2 fournis généralement des rendements plus proches du
rendement maximum.

Pour toutes ces raisons, nous avons choisi de garder les rendements issus de la méthode
R2 pour une estimation de la production.

Apr s l’apurement des donn es et l’ limination des valeurs de rendement aberrant (en
dehors de l’intervalle d’une longueur gale à 2 fois l’ cart type de rendement centr sur
la moyenne), seulement 25% des observations pouvaient être utilisées pour calculer un
rendement moyen. Sur l’ensemble des 29 cultures considérées, les rendements moyens
de 21 cultures ont pu être calculés avec pour certaines seulement 3 observations valides.
Le tableau n°A.5 en annexe 2 donne le niveau de rendement pour chaque culture.

2.1.2.2 Estimation des rendements à partir de l’enqu te rendement

La phase de l’enqu te rendement est celle qui a permis de collecter de fa on plus
contrôlée les données pour le calcul des rendements des cultures. Il faut rappeler que ces
donn es ont t collect es par les contrôleurs de l’enquête ayant participé de bout en
bout à la conception et à la conduite de l’enqu te.

Cette enquête rendement a consisté à acheter, récolter et peser la production de planches
sur un échantillon de parcelles sélectionné pour chaque type de culture.

L’enquête rendement réalisée après la phase 2 qui a eu lieu en juin-juillet 2003. Au cours
de cette phase 2, la date de récolte des cultures en cours de maturité a été collectée ; cette
information a été utilisée pour identifier les maraîchers disposant de parcelles en cours
de maturité pour chaque culture. Parmi ces maraîchers, un échantillon a été sélectionné
pour chaque culture pour l’enqu te rendement qui devait se d rouler imm diatement
apr s le deuxi me passe. Malheureusement, cette enqu te rendement n’a pu se dérouler
qu’en septembre 2003. A cette date plusieurs parcelles s lectionn es avaient t

r colt es, la taille fix e de l’ chantillon de parcelles pour l’enqu te rendement n’a pas pu
être couverte. Certains rendements ont donc été calculés à partir d’une ou de deux
observations.

Il faut signaler une erreur de conception de l’enqu te rendement en ce qui concerne les
cultures à r coltes chelonn es. Pour ces cultures, l’ valuation du rendement devrait se
faire sur la base de l’estimation de la production d’une planche en nombre d’unit s de
mesure, et l’ talonnage de cette unit de mesure. L’exp rience nous enseigne que cette
estimation de la production en nombre d’unit s de mesure est faisable mais pour
l’ensemble des planches portant la culture. La récolte se faisant à intervalle régulier de
temps (tous les 2 ou 3 jours) et concernant un ensemble de planches, il est plus aisé pour
le maraîcher de fournir une estimation pour l’ensemble des planches en se basant sur le
nombre de récoltes et la quantit moyenne r colt e à chaque r colte en nombre d’unit s
de mesure. Le nombre de récolte est estimé en utilisant la durée totale de la période de
récolte et le temps qui sépare 2 récoltes successives. Compte tenu de cette insuffisance,
l’enqu te rendement pour les cultures à r coltes chelonn es n’a pas fourni
vraisemblablement des données fiables. Les prochaines investigations devront tenir
compte de cette remarque.

2.1.2.3 La comparaison des rendements issus des 2 méthodes

Les deux méthodes ci-dessus pr sent es nous permettent d’obtenir des rendements pour
certaines cultures. Pour les cultures, pratiqu es par peu de maraîchers, il n’a pas t
possible d’obtenir un chantillon suffisant de donn es pour le calcul du rendement
(Chou-fleur, échalote, concombre, courge, courgette, melon, pomme de terre, haricot
vert).

Ces 2 méthodes donnent des estimations de rendement proches pour la salade, le chou, la
carotte, le navet, la betterave. Ces cultures ont la particularit d’ tre des cultures à
récolte unique. Les deux m thodes diff rent du fait que l’enqu te rendement a t faite
dans des conditions de contrôle satisfaisantes. Malheureusement, le nombre
d’observations est plus faible pour l’enqu te rendement. Nous avons choisi de garder les
rendements issus de la premi re m thode pour ces cultures en vue de l’estimation de la
production.

Les carts sont importants (parfois du simple au double) pour l’aubergine (local et
import ), le poivron, le gombo, le piment dont la particularit est qu’ils sont des cultures
à récoltes échelonnées sur 2 à 3 mois ; ce qui rend difficile et impr cise l’estimation du
nombre d’unit s de mesure locale r colt es sur une longue p riode. En outre, le d faut
de conception de d part pour l’estimation des rendements de ce type de culture évoqué
plus haut ne nous permet pas de faire le choix entre les deux types de résultats. Une
m thode fond e sur l’identification d’une p riodicit de r colte et d’une dur e de r colte
devrait permettre d’aider les maraîchers à faire une bonne estimation de la production de
plusieurs planches en nombre d’unit de mesure. Cette information, coupl e avec
l’ talonnage des unit s de mesure devrait permettre de calculer des rendements plus
vraisemblables pour les cultures à récoltes échelonnées.

Les écarts sont aussi constatés entre les deux méthodes pour les cultures à feuille et à
récolte continue (menthe, céleri, feuille de patate, feuille gnougou). Ces écarts peuvent

s’expliquer par le fait que pour la premi re m thode, l’information n’a pas t collect e
en ce qui concerne le nombre de fois que la planche est récoltée entièrement (puisque
plusieurs récoltes sont faites sur une même planche après un repiquage). Pour obtenir
des rendements comparables, nous avons multiplié le rendement de la première méthode
par le nombre moyen de r coltes calcul à partir des donn es de l’enqu te rendement.
Pour les cultures en question (Feuille de patate, feuille gnougou, céleri, menthe, persil)
nous avons d cid de retenir les rendements fournis par l’enqu te rendement pour
l’estimation des productions. Aucun rendement n’a t retenu pour l’ pinard ; cette
culture a la particularit d’ tre plant e en bordure des planches ou dans les all es. Les
rendements obtenus pour cette culture ne sont donc pas vraisemblables.

Le tableau n° 2.5 ci-dessous donne les rendements des cultures selon les deux méthodes
retenues et le choix du rendement pour l’estimation de la production.

Tableau 2.5 : Comparaison des rendements et choix du rendement pour l’estimation de la
production







Unité = Tonne/Ha
Rendement
Rendement
Rendement retenu pour
Culture
moyen
(Enquête Rendement)
l’estimation de la
(méthode 1)
production
Salade
23,3
33,5
23,3
Chou pomme
46,9
43,7
46,9
Chou-fleur
-
-
-
Oignon bulbe
27,7
16,0
27,7
Oignon feuille
18,5
23,6
18,5
Echalote
-
-
-
Tomate
24,9
23,1
-
Gôyô
30,5
63,5
-
Aubergine
26,5
72,6
-
Carotte
33,4
29,4
33,4
Navet
33,0
36,2
33,0
Concombre
-
-
-
Poivron
19,5
10,6
Gombo
21,4
51,8 -
Betterave
34,6
33,1
34,6
Courge
-
-
-
Courgette
-
-
-
Melon
-
-
-
Poireau
23,7

23,7
Epinard
-
-
-
Piment
19,0
8,1
-
Feuille de patate
187,2
252,0
252,0
Gnougou
311,1
372,8
372,8
Pomme de terre
-
-
-
Haricot vert
-
-
-
Celéri
300,0
63,8
63,8
Menthe
195,0
184,6
184,6
Persil
228,0
112,9
112,9
Fraise
-
-
-


2.2 Analyse de la qualité des données

2.2.1 La qualité des estimations des superficies récoltées

Pour évaluer la qualité des estimations, les variances des superficies récoltées ont été
calcul es, d’abord pour l’ensemble des cultures, et ensuite culture par culture. On note
donc une pr cision fort appr ciable pour l’estimation des superficies totales r colt es
avec un coefficient de variation de 6,18%. Ensuite par culture, les estimations sont très
bonnes pour un premier groupe de cultures largement pratiquées par les maraîchers de la
ville. Parmi ces cultures, on a les “feuilles gnougou” et la “salade” avec un coefficient de
variation respectif de 0,006% et 7,2%. Un deuxième groupe de cultures est constitué par
la “carotte”, les “feuilles de patate”, la “menthe ” et le “c leri” dont les superficies
récoltées sont moyennement bien estimées (coefficient de variation entre 13,63% pour la
menthe et 17,2% pour le céleri). Un troisième groupe de cultures pour lesquelles les
estimations peuvent être considérées comme acceptables (coefficients de variation
sup rieurs à 20% et inf rieurs à 30%) est constitu par le “poivron”, le “persil”, le
“gombo”, le “navet”, le “chou pomme”, l’“oignon feuille” et la “betterave”. Pour les
autres cultures, on peut considérer que les estimations sont mauvaises (coefficient de
variation supérieur à 30%) et qui correspondent aux cultures faiblement pratiquées par
les maraîchers de Bamako (Cf. tableau n° 2.6 ci-dessous).


Tableau 2.6 : Superficies récoltées, écart-type et coefficients de variation par culture

Type de culture
Superficie récoltée
Ecart-type des Coefficient
premier passage -juin- superficies
de variation
juillet 2002
récoltées en
(en %)
(en Ha)
juin-juillet 2003
(en Ha)

Salade
155,6
11,260
7,235
Chou pomme
10,1
2,732
26,940
Chou-fleur
0,2
0,127
63,588
Oignon bulbe
1,6
0,948
58,857
Oignon feuille
13,5
3,742
27,632
Echalote
0,0
0,005
89,403
Tomate
1,1
0,390
35,670
Gôyô
1,7
0,713
41,111
Aubergine
2,7
0,935
34,350
Carotte
42,9
6,288
14,650
Navet
3,8
0,920
24,312
Concombre
0,0
-
-
Poivron
3,2
0,665
20,831
Gombo
15,0
3,497
23,337
Betterave
6,2
1,774
28,680
Courge
0,2
0,110
68,298
Courgette
0,0
-
-
Melon
0,0
-
-
Poireau
5,9
2,800
47,390
Epinard
1,4
0,452
31,842
Piment
0,4
0,148
33,735
Feuille de patate
13,7
2,027
14,812
Gnougou
5,9
0,000
0,006
Pomme de terre
0,0
-
-
Haricot vert
2,2
1,280
58,960
Céleri
4,8
0,829
17,241
Menthe
6,4
0,872
13,628
Persil
6,1
1,390
22,785
Fraise
0,1
0,040
53,858
Total
304,8
18,844
6,183

2.2.2 La consistance des données
Nous publions dans le tableau n° 2.7 ci-dessous, les données de production de 11
cultures pour lesquels l’estimation des superficies r colt es ont t jug es assez fiables
et celles des rendements satisfaisants.

Les productions présentées peuvent être comparer à la consommation totale des ménages
fournie par l’enqu te malienne d’ valuation de la pauvret (EMEP) r alis e en 2001 et
couvrant la période de janvier à décembre 2001 (cf. tableau N°2.8ci-dessous).

Les écarts entre la production et la consommation sont acceptables et peuvent se justifier
dans le cas ou la production est supérieure à la consommation par des pertes importantes
et des utilisations autres que la consommation humaine (salade, carotte, betterave, feuille

de patate). Les légumes dont la consommation est largement supérieure à la production
de Bamako, l’ cart peut s’expliquer par un approvisionnement de la ville par d’autres
marchés (chou, oignon).

Il faut aussi admettre que cette première expérience reste à être roder. Les prochaines
expériences tiendront compte des erreurs de jeunesse de cette enquête. Il faudrait
essentiellement mieux collecter les données sur le nombre de repiquages et mieux
mesurer les superficies des planches pour obtenir de meilleures estimations des
superficies r colt es. En outre, la m thode d’estimation des rendements devrait tre
peaufiner pour éviter les erreurs évoquées plus haut notamment en ce qui concerne les
cultures à récoltes continues. En général les rendements retenus pour le calcul de la
production sont d’au moins 25% sup rieur à la borne sup rieur des rendements observ s
ailleurs. Ce qui nous fait penser que qu’il surestime les rendements r els.


Tableau 2.7 : Superficie récoltée en juin-juillet, rendements et production de quelques cultures pour
la période allant de juillet 2001 à juin 2002.

Type de culture
Superficie récoltée Rendement retenu Production
premier passage

pour l’estimation de (en tonnes)
juin-juillet 2002
la production
(en Ha)
(en tonne/Ha)
Salade
155,6
23,3
3 626,3
Chou pomme
10,1
46,9
475,6
Oignon feuille
13,5
18,5
250,5
Carotte
42,9
33,4
1 433,7
Navet
3,8
33
124,8
Betterave
6,2
34,6
214,0
Feuille de patate
13,7
252
3 448,2
Gnougou
5,9
372,8
2 185,4
Céleri
4,8
63,8
306,8
Menthe
6,4
184,6
1 180,9
Persil
6,1
112,9
688,9


Tableau 2.8 : Comparaison des estimations de la production issues de l’enqu te maraîch re et de la
consommation par l’EMEP

Culture
Production
Consommation
Enquête maraîchère
Enquête EMEP
(en tonnes)
2001
(en tonnes)
Salade
3 626,3
731,0
Chou
475,6
3 554,0
Oignon bulbe et feuille1
250,5
12 262,0
Carotte
1 433,7
384,0
Betterave
214,0
18,0
Feuille de patate
3 448,0
1 706,0


1 Pour la production, il s’agit de l’oignon feuille uniquement