Section 8.1. Les taux de change effectifs I. Evolution récente en matière de régime...

Section 8.1. Les taux de change effectifs I. Evolution récente en matière de régime...



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Section 8.1. Les taux de change
effectifs


I. Evolution récente en matière de régime
de taux de change en Tunisie1


La monnaie de la Tunisie est le dinar tunisien
(DT) dont le cours est fixé par les autorités par
référence à un panier de devises. La composition de
ce panier n’est pas publiée. Les cours d’achat et de
vente du DT par rapport aux principales devises
étrangères sont fixés quotidiennement par la
Banque centrale de Tunisie. Les cours
correspondants pratiqués par les banques autorisées
sont identiques à ceux de la Banque centrale.


Le contrôle des changes est exercé par la Banque
centrale, avec une certaine délégation de pouvoir
aux banques autorisées en ce qui concerne les
paiements pour les importations. Toutefois, suite à
la volonté des autorités d’axer d’avantage la
politique commerciale sur l’extérieur, le
gouvernement a pris un certain nombre de mesures
en vue d’assouplir le contrôle des changes.


Le renforcement de la politique macroéconomique
et l’application des réformes structurelles ont
intensifié le rôle du marché dans la formation des
prix intérieurs et l’affectation des ressources. A cela
s’est ajouté la libéralisation du contrôle des changes
applicable aux transactions courantes, ce qui a
permis à la Tunisie d’établir la convertibilité du DT
pour les transactions courantes le 6 janvier 1993 et
d’assumer les obligations vis-à-vis des autres pays
membres au titre de l’article VIII, section 2 (non
recours aux restrictions sur les paiements courants),
section 3 (non recours aux pratiques monétaires
discriminatoires) et section 4 (convertibilité des
avoirs détenus à l’étranger) des statuts du FMI.2


En ce qui concerne les transactions de compte de
capital, la législation tunisienne garantit aux
étrangers qui investissent dans les secteurs libérés la
possibilité de rapatrier en devises le capital investi,
ainsi que le produit net de sa vente ou de sa
liquidation, même s’il dépasse l’investissement
initial en devises, et le revenu réalisé, aussi
longtemps que les livres de la société sont en bon
ordre. En général, les transactions en capital des
non-résidents sont libres. En revanche, les
transactions en capital des résidents, les prêts
octroyés aux non-résidents et les emprunts
contractés à l’étranger par les résidents doivent être
approuvés par la Banque centrale, à l’exception de
l’amortissement des emprunts extérieurs qui est
automatique. Cependant, depuis janvier 1993, les
banques et les entreprises peuvent emprunter à
l’étranger respectivement jusqu’à un maximum de
10 millions et de 3 millions de DT par an sans
autorisation préalable de la Banque centrale. En
même temps, les hommes d’affaires résidents qui
reçoivent des devises peuvent les investir à
l’étranger dans le cadre des activités de leur
entreprise en utilisant leurs fonds disponibles ou en
s’adressant aux banques commerciales pour obtenir
des devises. Seules les banques commerciales ont
connaissance de ces investissements. En résumé, on
peut considérer que la Tunisie a établi la
convertibilité de la monnaie pour les transactions
en capital des non-résidents et a pris des mesures
pour assouplir les restrictions afférentes aux
transactions en capital des résidents.


Le gouvernement poursuit sa volonté de parvenir
à la convertibilité totale du DT. Les réformes
structurelles en cours (en particulier les réformes
dans le secteur financier et dans le secteur du
commerce extérieur) et la réduction des
déséquilibres extérieurs devraient permettre la
création d’un marché interbancaire libre pour la
détermination des taux de change et une
intégration accrue de la Tunisie dans les marchés
internationaux des capitaux.


La Banque centrale continue de mettre en oeuvre
une politique souple dans le domaine du taux de
change. Des dépréciations successives du taux


8


151


Projection du secteur extérieur


CHAPITRE


1Cf. Nsouli et al. (1993).
2Ces mesures ont été officialisées dans une nouvelle loi


adoptée en mai 1993 qui a libéralisé tous les paiements afférents
aux transactions courantes.




2 2

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nominal en 1986 (–16,2 %) et 1987 (–17,2 %) se
sont traduits par une dépréciation effective réelle du
DT de 26,5 % au cours de ces deux années (cf. infra
pour les définitions) et, en conséquence, par une
augmentation sensible de la compétitivité de la
Tunisie. Entre 1988 et 1991, le taux de change
effectif nominal du DT a continué de se déprécier.
Cette dépréciation ayant compensé plus ou moins
l’écart d’inflation entre la Tunisie et ses partenaires
commerciaux, le taux de change effectif réel du DT
est demeuré relativement stable, démontrant la
capacité de la Banque centrale à poursuivre une
politique de ciblage de taux de change effectif réel
et empêchant toute perte de compétitivité de la
Tunisie. Pendant la période 1986–92, la
dépréciation de 29,5 % du taux de change effectif
réel du DT a dépassé la baisse cumulée (15,7 %) des
termes de l’échange. La stratégie, mettant en oeuvre
une politique de ciblage du taux de change réel et
une libéralisation progressive des échanges, étayée
par une politique de gestion de la demande
prudente, a eu pour effet de réorienter les ressources
de certaines activités de remplacement des
importations peu efficientes vers le secteur des
exportations qui s’est développé et diversifié.


II. Le concept de taux de change effectif


Le taux de change nominal bilatéral peut être
considéré comme le prix d’une unité de monnaie
étrangère exprimée en monnaie nationale (cotation à
l’incertain
) par exemple, pour la Tunisie le nombre de
DT par dollar E.U. Le taux de change nominal bilatéral
peut être également défini comme étant la valeur
d’une unité de monnaie nationale exprimée en
monnaie étrangère (cotation au certain) par exemple,
pour la Tunisie le nombre de dollars E.U. par DT.
L’interaction de l’offre et de la demande sur les
marchés des changes aboutit à la fixation d’un taux
de change nominal bilatéral auquel une monnaie est
échangée contre une autre monnaie à un moment
donné. Lorsque les marchés ne font pas l’objet de
restrictions, ce taux fluctue au cours du temps en
fonction de l’offre et de la demande. Le taux de
change nominal bilatéral peut également être fixé si
les autorités maintiennent une parité officielle stable,
soit en intervenant de façon appropriée (en vendant
et en achetant des devises) sur les marchés des
changes, soit en exigeant que toutes les transactions
en devises s’effectuent à des taux légalement
déterminés, voire passent par l’intermédiaire d’un
organisme officiel (par exemple, la banque centrale).


Du fait de la plus grande flexibilité des taux de
change nominal bilatéral observée depuis le début


des années 70, on s’est intéressé à l’élaboration
d’indices qui mesurent la variation moyenne du
taux de change de la monnaie d’un pays par rapport
à un certain nombre d’autres monnaies et par
rapport à une période de référence donnée. Cette
conception multilatérale de la relation entre une
monnaie donnée et d’autres monnaies conduit à la
notion de taux de change effectif.


Le taux de change effectif (TCE) désigne, en
général, un indice synthétique décrivant l’évolution
moyenne des taux de change bilatéraux de la
monnaie d’un pays par rapport aux monnaies de ses
principaux partenaires ou concurrents
commerciaux.3 Par exemple, si le taux de change de
la monnaie d’un pays s’affermit par rapport à
certains de ses partenaires et s’affaiblit par rapport à
d’autres, le taux de change effectif de la monnaie
nationale sera égal à la moyenne pondérée de ces
deux variations (il se peut que dans ce cas le taux
effectif ne change guère).


L’indice du TCE est une moyenne pondérée des
taux de change, calculée par rapport à une période
de référence. Du fait que les coefficients de
pondération ont pour objet de refléter l’importance
relative de chaque monnaie étrangère pour le pays
considéré, leur choix dépend du but dans lequel on
veut utiliser l’indice des TCE. Si l’on se propose
d’évaluer l’effet d’un taux de change sur la balance
commerciale du pays considéré, alors les coefficients
de pondération “idéaux” doivent refléter l’impact
des variations des prix des monnaies étrangères sur
la balance commerciale. Ces coefficients de
pondération ne peuvent être estimés que par des
méthodes quantitatives appliquées à un modèle
particulier de balance commerciale et en même
temps à une base de données indiquant les flux
commerciaux par produit et par pays. Le FMI
calcule (et publie dans les Statistiques financières
internationales — SFI
) des indices pondérés en
fonction de l’incidence des variations des taux de
change sur la balance commerciale, à partir du
modèle multilatéral des taux de change (MMTC) pour
17 pays industrialisés.


152


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


3L’expression “taux de change effectif” peut aussi avoir une
deuxième signification en économie. Elle peut désigner un taux
de change corrigé des effets moyens des droits de douane, des
subventions et des autres droits et commissions sur le coût des
importations dans un pays et sur le coût des exportations de ce
pays à l’étranger. Ce concept reste un concept de taux de change
bilatéral, qui est différent du concept de taux de change effectif
décrit dans le texte qui est un concept multilatéral. Récemment,
le niveau des droits de douane a été abaissé, mais les barrières
non tarifaires se sont développées. Comme l’effet moyen d’une
barrière non tarifaire sur le coût est difficile à estimer et peut
fortement varier en très peu de temps, cette expression est de
nos jours rarement employée dans ce sens classique sauf dans
certains ouvrages spécialisés traitant des politiques relatives au
commerce international (cf. encadré 8.1.1.).




3 3

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Les coefficients de pondération utilisés dans ces
calculs sont fonction du volume des flux
commerciaux et des élasticités-prix y afférents et
tiennent compte également des effets des variations
du taux de change sur les coûts et les prix intérieurs.
En ce qui concerne les autres pays, le FMI estime
des taux de change effectifs en utilisant des
coefficients de pondération calculés à l’aide d’une
méthode plus simple qui est exposée ci-après.


III. Le taux de change effectif nominal


Il est courant d’estimer les indices des taux de
change effectifs nominaux (TCEN) en utilisant
comme coefficients de pondération les parts des


échanges bilatéraux (les parts des importations ou
les parts des exportations du pays considéré
respectivement dans le total des importations et des
exportations, ou encore une moyenne des deux pour
chaque pays partenaire). Ces derniers ne peuvent
être considérés que comme une approximation pour
prendre implicitement en compte les effets sur la
balance commerciale.


Quels que soient les coefficients de pondération
utilisés, la construction proprement dite d’un indice
des TCEN dépend de la technique retenue pour
calculer la moyenne et de la définition du taux de
change. Comme indiqué ci-dessus, un taux de
change peut être défini soit comme le prix d’une
unité de monnaie étrangère exprimé en monnaie
intérieure (cotation à l’incertain), soit comme le
prix d’une unité de monnaie intérieure exprimé en
monnaie étrangère (cotation au certain);


153


Le taux de change effectif nominal


Encadré 8.1.1.
Une conception alternative : la conception “classique” du taux de change effectif


Dans la conception classique (bilatérale), le taux de
change effectif
(TCE) est interprété comme “le prix
intérieur véritable” des devises. Dans cette optique, il
convient de tenir compte non seulement des
fluctuations de taux de change nominal bilatéral, mais
aussi des autres mesures appliquées par les pouvoirs
publics en matière de transactions internationales et
qui influent directement sur les prix des importations et
des exportations—comme les droits de douane, les
commissions ou les subventions. Par conséquent, le
taux de change effectif est le nombre d’unités de
monnaie locale effectivement versées ou perçues dans
une transaction d’exportation ou d’importation d’une
valeur égale, par exemple, à un dollar E.U. Etant donné
que les différentes transactions sont soumises à
différentes taxes ou autres mesures, le TCE n’est
généralement pas unique. Dans les travaux empiriques,
on cherche souvent à calculer deux taux de change
effectifs, l’un pour les importations et l’autre pour les
exportations. Le taux de change effectif des
exportations (TCEx) est donc le nombre d’unités de
monnaie intérieure qui peuvent être obtenues pour un
montant d’exportations équivalant à un dollar, compte
tenu des droits de douane sur les exportations, des
subventions et des surtaxes, des taux de change
spéciaux, des subventions à l’achat d’intrants liées aux
exportations et d’autres mesures d’ordres financier et
fiscal qui modifient le prix des exportations. Le taux de
change effectif des importations (TCEm) est, quant à
lui, le nombre d’unités de monnaie intérieure qui
seraient versées pour un montant d’importations
équivalant à un dollar, compte tenu des droits de
douane, des surtaxes, des intérêts versés au titre des
dépôts préalables à l’importation, et d’autres mesures
qui modifient le prix des importations. Ces taux de
change effectifs globaux des exportations et des


importations sont des moyennes pondérées des taux
appliqués aux différentes catégories de marchandises.


Dans la mesure où le TCE se compose de deux
éléments, à savoir le taux de change nominal et une
composante qui n’est pas un taux de change (droits de
douane, subventions, etc.), on peut considérer que ces
deux éléments sont, dans une certaine mesure,
complémentaires. Non seulement une grande disparité
peut exister entre les taux de change nominaux et
effectifs mais l’impact d’une modification du taux de
change nominal peut aussi être en partie compensé par
l’effet d’ajustements d’autres facteurs qui influent sur le
prix intérieur des monnaies étrangères. Dans de
nombreux cas, la dévaluation brute (c’est-à-dire la
variation du taux de change nominal) est supérieure à
la dévaluation nette (c’est-à-dire à la variation du
TCEx et du TCEm), en raison des réductions
compensatoires des droits de douane et des subventions
à l’exportation qui accompagnent souvent les
dévaluations.


Le rapport du taux de change effectif des
exportations (TCEx) au taux de change effectif des
importations (TCEm) est utilisé pour saisir la variation
de prix relatifs entre produits d’exportation et produits
d’importation. On peut le considérer comme un indice
de la mesure dans laquelle les exportations sont
rentables par rapport à la production destinée à
concurrencer les importations. S’il est inférieur à
l’unité, cela dénote une distorsion au détriment des
exportations. Selon certains auteurs, une politique de
substitution aux importations est définie par une
politique correspondant à un régime d’échanges
extérieurs aboutissant à TCEx/TCEm < 1. Les pays qui
mènent des politiques d’encouragement à l’exportation
ont généralement tendance à rétablir ce rapport à un
niveau proche de l’unité.




4 4

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l’estimation de l’indice des taux de change effectifs
varie en général en fonction de la définition
retenue.


Plus précisément, supposons qu’un pays donné ait
des échanges avec n pays étrangers. Soit



Rit le prix,


exprimé en monnaie du pays de référence, d’une
unité de monnaie du ième pays partenaire au temps t
et soit



Sit le prix, exprimé en monnaie du ième pays


partenaire, d’une unité de la monnaie du pays de
référence au temps t. Les deux taux de change



Rit et–


Sit sont reliés par l’identité suivante :


(8.1.1)


Les indices de taux de change par rapport à une
période de référence peuvent être exprimés en
fonction de



Rit et de



Sit, soit



R*it =



Rit /



Ri0 et–


S*it =

Sit /



Si0. A partir de ces indices, il est alors


possible de définir quatre indices de taux de change
effectif nominal
pour un ensemble de coefficients de
pondération –wi donné, suivant la formule retenue
pour calculer la moyenne—deux moyennes
arithmétiques et deux moyennes géométriques :


Moyenne arithmétique


(8.1.2)


avec


Moyenne géométrique


Étant donné que 1/

R*it =



S*it, on observe que


TCEN3 = TCEN44 : on remarque donc qu’un


indice des taux de change effectifs établi à partir
d’une moyenne géométrique, telle que définie ci-
dessus, est indépendant de la définition retenue du
taux de change (cotation à l’incertain ou cotation
au certain). On remarque que TCEN2 peut aussi
être considérée comme une moyenne harmonique
puisque



R*it = 1/



S*it. Pour un ensemble de coefficients


de pondération donné, on peut donc donner trois
définitions possibles du taux de change effectif.
TCEN1 est généralement désigné comme un indice
arithmétique, TCEN2 comme un indice harmonique et
TCEN3 ou TCEN4 comme un indice géométrique.


Pour une variation donnée des taux de change
bilatéraux entre les monnaies du pays de référence et
de ses partenaires commerciaux, des différences
souvent considérables risquent d’apparaître entre les
trois indices. Ces différences découlent du traitement
asymétrique apporté à la dépréciation et à
l’appréciation des monnaies, tant par l’indice
arithmétique que par l’indice harmonique. En
revanche, l’indice géométrique traite la dépréciation
et l’appréciation des monnaies de façon symétrique.


Un examen simple permet d’illustrer cette
asymétrie. Supposons que le pays de référence ait des
échanges, en proportions égales, avec seulement deux
autres pays et que, à la fin d’un intervalle de temps, le
nombre d’unités de sa monnaie échangée par unité de
monnaie des pays partenaires ait doublé dans le cas du
premier, et diminué de moitié dans le cas du second.
On obtient alors :



S*1t = 0,5;



S*2t = 2,0;



R*1t = 2,0;–


R*2t = 0,5. Si l’on attribue des coefficients de
pondération égaux aux monnaies des deux pays
partenaires, alors l’indice arithmétique du taux de
change effectif indique que la monnaie du pays de
référence s’est appréciée de 25 % par rapport aux
monnaies des pays partenaires, alors que l’indice
harmonique indique une dépréciation de 20 % de la
monnaie du pays de référence.5 En revanche, comme
l’indice géométrique traite de façon symétrique
l’appréciation et la dépréciation des monnaies, dans
l’exemple ci-dessus, l’indice géométrique des taux de
change effectifs n’indique pas de différence.6 C’est
surtout à cause de cette propriété de symétrie que
l’indice géométrique est devenu le plus couramment
utilisé ces dernières années.


Le calcul d’un indice des taux de change effectifs
nécessite une définition des coefficients de
pondération des échanges. On peut choisir à cet
effet les parts d’exportation ou les parts


TCEN 4t = 100 Rit
*wi


i= 1


n
∏ .


TCEN 3t = 100 Sit
*wi


i= 1


n
∏ ,


wi
i= 1


n
∑ = 1.


TCEN 2t = 100 wi
i= 1


n
∑ Rit


*,


TCEN 1t = 100 wi
i= 1


n
∑ Sit


*,


Sit=
1


Rit
.


154


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


4En effet :
TCEN4 = 100/Π i



R*it


wi


= 100[1/Π i (1/

S*it)


wi]
= 100[1/Π i



S*it


wi]
= 100[Π i



S*it


wi] = TCEN3.


5En effet :
TCEN1 = 100 [(0,5 * 0,5) + (0,5 * 2,0)] = 100 (0,25 + 1,0) = 125,0,


100 100
TCEN2 = —————————— = —— = 80,0,


(0,5 * 2,0) + (0,5 * 0,5) 1,25
6En effet :


TCEN3 = 100 [0,5 0,5 * 2,0 0,5] = 100 * 0,71 * 1,41 = 100,0.




5 5

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d’importation, c’est-à-dire, en considérant un pays
donné, la part wxi de ses exportations allant vers le
pays i, où :


(8.1.3)


ou bien la part –wi
m
de ses importations en


provenance du pays i, où :


(8.1.4)


ce qui donne une estimation du taux de change
effectif, respectivement pondérée par les exportations
ou pondérée par les importations. Ces deux estimations
du taux de change effectif diffèrent en général.


Pour avoir un indice des taux de change effectifs
qui soit pondéré à la fois par les exportations et par
les importations, on peut utiliser pour les
coefficients de pondération la moyenne arithmétique
simple
des parts d’exportation et d’importation,
c’est-à-dire7 :


(8.1.5)


Une autre solution consisterait à retenir, pour les
coefficients de pondération, la moyenne pondérée des
parts d’exportation et d’importation, soit :


(8.1.6)


qui peut encore s’écrire :


avec :


et :


c’est-à-dire, –vx et –vm sont respectivement les parts
des exportations et des importations dans le total
des échanges du pays (exportations + importations).
Ce choix des coefficients de pondération, qui est
une généralisation de (8.1.5), donne une valeur de
l’indice des TCEN différente lorsque les
exportations et les importations ne sont pas égales.


D’un point de vue pratique, les données
disponibles relatives aux taux de change des pays
partenaires sont fréquemment exprimées en
fonction d’une monnaie prise comme numéraire,
par exemple le dollar E.U., qui peut elle-même
intervenir, mais pas nécessairement, dans le calcul
de l’indice des TCEN. En pareil cas, il faudra
calculer les taux croisés avant de procéder comme
indiqué ci-dessus. Supposons par exemple que le
pays considéré ait des échanges avec n autres pays et
que les taux de change de n–1 de ses partenaires,
c’est-à-dire,



R1,



R2,



Rn–1 de même que son propre


taux de change,

Rn, soient exprimés en fonction


d’une unité de la monnaie du nième partenaire. Les
taux croisés peuvent alors être obtenus au moyen
des relations suivantes :



RinRij = —— où : i, j = 1, 2, . . . , n–1, (8.1.7)–
Rjn

RjnSij = —— où : i, j = 1, 2, . . . , n–1,–
Rin


avec :


i : pays de référence;
j : pays partenaires.


Par exemple, si le pays considéré est la Tunisie et si
la monnaie prise comme numéraire, dans laquelle
s’exprime le taux de change de la monnaie de chaque
partenaire commercial, est le dollar E.U., alors :



Rij = DT par unité de monnaie du iième


partenaire;



Rin = DT par dollar E.U.;



Rjn = nombre d’unités de monnaie du jième


partenaire par dollar E.U.;



Sij = nombre d’unités de monnaie du jième


partenaire par DT.


vm =
M i


i= 1


n


X i+
i= 1


n
∑ M i


i= 1


n


,


vx =
Xi


i= 1


n


Xi+
i= 1


n
∑ M i


i= 1


n


w i
c = w i


xvx + w i
mvm ,


w i
c =


Xi+ M i


X i+
i= 1


n
∑ M i


i= 1


n


,


w i
c =


w i
x + wi


m


2
.


w i
m =


M i


M i
i= 1


n


,


w i
x =


Xi


Xi
i= 1


n


155


Le taux de change effectif nominal


7Si la formule arithmétique (TCEN1) est utilisée, avec les poids
de l’équation 8.1.5, pour le calcul de l’indice des taux de change
effectifs, cette méthode de pondération donne une estimation de
l’indice des TCEN équivalente à la moyenne arithmétique
simple de l’indice pondéré par les exportations et de l’indice
pondéré par les importations. Si la formule géométrique
(TCEN3) est utilisée, cette méthode de pondération donne un
indice des TCEN équivalent à la moyenne géométrique simple
de l’indice des TCEN pondéré par les exportations et de l’indice
des TCEN pondéré par les importations.




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Dans la pratique, il est courant de ne retenir
qu’un nombre restreint de monnaies représentant
un fort pourcentage du total des échanges
commerciaux du pays de référence et de ne pas tenir
compte d’un grand nombre d’autres monnaies qui
représentent une part faible des échanges. Dans ce
cas, les coefficients de pondération doivent être
“normalisés” pour que leur somme soit égale à
l’unité. Ainsi, si un ensemble de partenaires
représentant 80 % des échanges du pays considéré
est utilisé pour calculer l’indice, alors


On définit :


alors, (8.1.8)


IV. Le taux de change effectif réel


L’évolution du taux de change effectif nominal indique
dans quelle mesure le taux de change entre la
monnaie d’un pays et celle de ses partenaires
commerciaux a varié par rapport à une période de
référence.
L’évolution des taux nominaux ne permet
cependant pas de conclure quant à l’évolution du
pouvoir d’achat d’une monnaie et elle n’indique pas
davantage la mesure dans laquelle la compétitivité des
biens exportables d’un pays peut avoir évolué avec le
temps. Par exemple, considérons un cas où le taux de
change effectif nominal est resté constant par rapport
à une année de référence, alors que le niveau des prix
a augmenté dans le pays concerné par rapport au reste
du monde. Il en résulte que le prix d’un panier de
biens donné s’est accru dans le pays de référence par
rapport à l’extérieur ou encore que le pouvoir d’achat
de la monnaie s’est détérioré à l’intérieur par rapport à
l’extérieur. Ainsi, la monnaie du pays considéré est
devenue surévaluée, en ce sens que les exportations
sont découragées et les importations encouragées,
exerçant de ce fait une pression sur le solde des
transactions courantes. Pour estimer la mesure dans
laquelle le pouvoir d’achat d’une monnaie donnée
s’est modifié avec le temps, il faut corriger l’indice du
taux de change effectif nominal par une estimation
des mouvements des prix relatifs et calculer un indice
du taux de change effectif réel (T



CER)
. Les écarts de


l’indice du taux de change effectif réel par rapport à
l’unité dans la période de référence permettraient
alors d’estimer l’évolution relative du pouvoir d’achat
de la monnaie à l’intérieur et à l’extérieur. Pour


estimer l’indice du taux de change effectif réel, on
calcule la moyenne pondérée des taux de change des
monnaies des pays partenaires, ajustés de l’évolution
des prix relatifs. En utilisant une moyenne
géométrique, on obtient :


(8.1.9)


où :



Si* : indice du prix de la monnaie du pays de


référence exprimé en fonction de la
monnaie du iième pays partenaire;



Pi* : rapport de l’indice des prix du iième pays


partenaire à la période t à l’indice des prix
du pays de référence à la période t, l’année
de référence étant la même que celle des



Si*;


t : période de référence;


ŵi : coefficient de pondération normalisé de la
monnaie du iième pays partenaire.


Pour que l’équation (8.1.9) devienne
opérationnelle, il faut choisir un indice de prix pour
mesurer l’évolution des prix relatifs. Des arguments
ont été avancés en faveur de l’utilisation des coûts
unitaires de main-d’oeuvre et des prix de gros, mais
les données disponibles imposent fréquemment
l’utilisation de l’indice des prix à la consommation.8


En construisant les indices des taux de change
effectifs réels, il convient de choisir des indices des
prix appropriés et de pondérer, comme il convient,
les fluctuations des taux de change des monnaies des
pays partenaires. En d’autres termes, les prix et les
coefficients de pondération choisis doivent
contribuer à l’utilité de l’indice T



CER
en tant


qu’indicateur de la compétitivité globale des coûts et
des prix au niveau international. Exception faite du
cas de 17 pays industrialisés déjà cités, pour lesquels
les prix sont mesurés par les coûts unitaires de main-
d’oeuvre normalisés, le FMI utilise l’indice des prix à
la consommation pour calculer les taux de change
effectifs réels de ses pays membres.9 Le système de
pondération utilisé repose sur une distinction opérée
pour chaque pays entre produits manufacturés et
produits primaires. Cela permet de prendre en
compte, à un niveau désagrégé, la concurrence des
marchés tiers comme celle qui émane de liens
commerciaux bilatéraux (cf. ci-après).


TCERt = 100
Sit
*


Pit
*












i= 1


n


ŵ i


,


ŵi = 1
i= 1


n
∑ .ŵ i=


wi


w i
i= 1


n


;


wi = 0,8.
i= 1


n


156


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


8Cf. Wickham (1987).
9Des taux de change effectifs réels sont calculés mensuellement


pour tous les pays à l’exception d’une trentaine d’entre eux pour
lesquels on ne dispose pas de statistiques de prix acceptables.




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A partir de cette distinction opérée entre
produits manufacturés et produits primaires,
quatre ensembles distincts de coefficients de
pondération sont calculés pour chaque pays,
respectivement pour les exportations de produits
manufacturés, les importations de produits
manufacturés, les exportations de produits
primaires et les importations de produits
primaires. Ces quatre ensembles de coefficients
de pondération sont ensuite regroupés en
un seul ensemble synthétique. Les notions
théoriques qui sous-tendent le calcul des
coefficients de pondération sont exposées
brièvement ci-après.


En ce qui concerne les exportations de produits
manufacturés, on considère qu’un pays
exportateur affronte, dans chacun de ses marchés
extérieurs, la concurrence de la production locale
comme celle des autres exportateurs. La
composante de la concurrence opposée à un
exportateur par les fournisseurs intérieurs sur
chacun des différents marchés est désignée par
le terme de composante concurrentielle bilatérale,
tandis que celle qui lui est opposée par les autres
exportateurs sur ces mêmes marchés est désignée
par le terme de composante concurrentielle de
marché tiers.
Chaque catégorie de produits
manufacturés est considérée séparément de telle
sorte que, par exemple, le Japon apparaît comme
un concurrent des exportations coréennes de
produits chimiques, de textiles, de matériel
électrique, etc. Dans la mesure où la Corée
exporte ces produits vers le Japon, on assigne à
celui-ci un coefficient de pondération
concurrentiel bilatéral. On considère ensuite
les autres débouchés extérieurs de la Corée pour
ces mêmes produits et l’on assigne au Japon un
coefficient concurrentiel de marché tiers qui
correspond à la part des exportations japonaises
de chaque catégorie de produits manufacturés
vers ces marchés.


En ce qui concerne les importations de produits
manufacturés, les coefficients de pondération sont
établis à partir des parts de marché des
fournisseurs extérieurs dans les importations
totales de produits manufacturés du pays
importateur.


En ce qui concerne les exportations et les
importations de produits primaires, les
coefficients de pondération sont basés sur un
ensemble désagrégé de produits primaires. Pour
chaque produit primaire, le coefficient de
pondération attribué au taux de change de la
monnaie d’un pays exportateur donné est
rattaché à la part du pays dans les exportations
mondiales de ce produit et le poids attribué au
taux de change d’un pays importateur donné est


rattaché à la part de ce dernier dans les
importations mondiales.10


V. Exercice et thèmes de réflexion


Exercice


Le but de l’exercice est d’illustrer le calcul des taux
de changes effectifs nominaux et réels de la Tunisie.
Comme indiqué dans les sections précédentes, le
concept fondamental à retenir est celui du taux de
change effectif réel, car il permet de porter une
appréciation sur l’évolution de la compétitivité
extérieure d’un pays et donc sur sa politique de taux
de change. L’évolution dans l’espace permet de faire
d’utiles comparaisons d’un pays à l’autre.


Les données nécessaires au calcul des taux de
change effectifs sont les taux de change bilatéraux
nominaux du pays considéré et de ses principaux
partenaires commerciaux par rapport à une devise de
référence—en général le dollar américain; les indices
des prix à la consommation; et la part que chaque
partenaire représente dans le commerce international
du pays étudié (graphique 8.1.1).11 L’interprétation
de l’évolution des indices de taux de change effectifs
dépend du type de taux de change bilatéraux
nominaux choisi. Par convention, la cotation au
certain est la méthode de calcul utilisée par le Fonds.
Une dépréciation de la monnaie nationale (taux de
change bilatéral nominal) se traduit par une
diminution du taux au certain.


Les calculs des taux de change effectifs sont
complexes. L’exercice proposé utilise une méthode
simplifiée pour le calcul des taux de change effectifs.


Selon la méthodologie simplifiée utilisée dans
l’exercice, le taux de change effectif nominal est la
somme pondérée des taux de change bilatéraux
nominaux, les pondérations normalisées
représentant les parts commerciales des partenaires
du pays considéré. Le taux de change effectif réel est
la somme pondérée des produits des taux de change
effectifs nominaux et des prix relatifs. Une hausse des
indices du taux de change effectif réel (appréciation du


157


Exercice et thèmes de réflexion


10Les recettes d’exportations nettes de certains produits
primaires tels que les produits pétroliers, le diamant et l’uranium
peuvent être exclus du calcul de la pondération des taux de
change effectifs parce que leur fluctuation ne reflète pas une
variation de leur compétitivité mais plutôt de la rente qu’elles
procurent aux pays exportateurs.


11La pondération du commerce international (exportations et
importations) ainsi calculée doit être basée sur une période
relativement stable. Par exemple, pour les calculs effectués par le
FMI, la période de 1980 à 1982 a servi de référence pour tous les
pays jusqu’en 1992, année qui a servi de nouvelle base pour le
calcul des pondérations.




8 8

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taux), calculé à partir des taux au certain, indique une
perte de compétitivité, alors qu’une baisse (dépréciation
du taux) indique un gain de compétitivité.


A titre de simplification, on suppose dans cet
exercice que six pays seulement (la France, l’Italie,
l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et les Etats-
Unis d’Amérique) représentent la totalité des
partenaires commerciaux de la Tunisie.12


En l’occurrence, cette simplification n’affectera
que marginalement le calcul des taux de change
effectifs nominaux et réels.


L’exercice comporte sept étapes, chacune
permettant de compléter un tableau, qui aboutissent
au calcul des taux de change effectifs nominaux réels
pour la Tunisie et à leur comparaison avec ceux
calculés par le Système des avis d’information du FMI.


1. Première étape : calcul des taux de change
bilatéraux nominaux de la Tunisie (cotation
au certain) et des indices correspondants
(base 1985 = 100) à partir des taux de
change bilatéraux par rapport au dollar
américain (cotation à l’incertain) publiés
dans les Statistiques financières internationales.


Compléter le tableau 8.1.1.


Commenter l’évolution des taux de change
bilatéraux nominaux de la Tunisie.


2. Deuxième étape : calcul de la pondération
normalisée des partenaires commerciaux de
la Tunisie.


Compléter le tableau 8.1.2.


Que penser de la structure du commerce
extérieur de la Tunisie ?


Que penser du régime de taux de change de
la Tunisie à cet égard ?


3. Troisième étape : calcul du taux de change
effectif nominal de la Tunisie.


Calculer les indices des taux de change
effectifs nominaux de la Tunisie pour la
période 1985 à 1992 dans le tableau 8.1.3,
selon la formule :


où :


T


CEN : indice du taux de change effectif
nominal;


T


CBN : indice du taux de change bilatéral
nominal;


TCEN tu= TCBN tuii= 1
n∑ × ŵi,


158


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


12Ces six pays représentent en réalité plus de 76 % du
commerce international de la Tunisie, tel que calculé dans la
base de données du Système des avis d’information du FMI.


Source : FMI, Systéme des avis d’information.




9 9

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: coefficient de pondération
normalisée;


tu : indique la Tunisie;
i : indique les partenaires


commerciaux de la Tunisie.


Quels commentaires peut-on faire sur
l’évolution du taux de change effectif
nominal de la Tunisie?


Quels enseignements supplémentaires peut-on
tirer de ce tableau par rapport au tableau 8.1.1?


4. Quatrième étape : calcul des prix à la
consommation relatifs de la Tunisie par
rapport à ses partenaires.


Compléter le tableau 8.1.4.


Quels commentaires peut-on faire sur
l’évolution des prix à la consommation en
Tunisie et dans les pays partenaires de la
Tunisie?


5. Cinquième étape : calcul des taux de change
bilatéraux réels de la Tunisie.


Calculer les taux de change bilatéraux réels de
la Tunisie dans le tableau 8.1.5 suivant la
formule :


avec :


T


CBR : indice du taux de change bilatéral
réel;


T


CBN : indice du taux de change bilatéral
nominal;


IPC : indice des prix à la
consommation;


tu : indique la Tunisie;
i : indique les partenaires


commerciaux de la Tunisie.


Quels commentaires peut-on faire sur les
taux de change bilatéraux réels de la
Tunisie?


6. Sixième étape : calcul du taux de change
effectif réel de la Tunisie.


TCBRtu i= TCBNtu i ×
IPCtu
IPCi


,


159


Exercice et thèmes de réflexion


Source : FMI, Système des avis d’information.




10 10

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Calculer les taux de change effectifs réels de
la Tunisie pour la période 1985 à 1992 dans
le tableau 8.1.6, selon la formule :


où :


T


CER : indice du taux de change effectif
réel;


T


CBR : indice du taux de change bilatéral
réel;


: coefficient de pondération
normalisée;


tu : indique la Tunisie;
i : indique les partenaires


commerciaux de la Tunisie.


Quels commentaires peut-on faire sur
l’évolution des taux de change effectif réels
de la Tunisie?


7. Septième étape : comparaison de calculs de
taux de change effectifs nominaux et réels.


Compléter le tableau 8.1.7.


Comparer les résultats calculés avec les
résultats donnés par le Système des avis


d’information et expliquer les raisons
possibles des écarts.


Thèmes de réflexion


1. Commenter le graphique 8.1.2 et le
tableau 8.1.8.


2. Quelle serait l’utilité du calcul de taux
de change effectifs nominaux ou réels sur
la base des seules exportations ou importations?


3. Les taux de change effectifs nominaux sont-
ils suffisants pour juger de la compétitivité
d’un pays?


4. Pourquoi peut-on recommander d’exclure les
exportations de produits pétroliers
du calcul de taux de change effectifs
pour les pays exportateurs nets de ces produits?


5. Dans la mesure où un pays ne dispose pas de
flexibilité en matière de politique de taux de
change, citer quelques autres instruments de
politique qui pourraient lui permettre
d’améliorer sa compétitivité.


6. Dans quel cas un pays pourrait-il poursuivre à
bon escient une politique d’appréciation de
son taux de change effectif réel?


TCERtu= TCBRtui× ŵi,i= 1
n∑


160


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




11 11

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161


Exercice et thèmes de réflexion


Tableau 8.1.1.
Tunisie et partenaires commerciaux : Taux de change bilatéraux nominaux, 1985–92
(Moyennes annuelles)


1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


(Cotation à l’incertain par rapport au dollar E.U.)


FF/$ 8,99 6,93 6,01 5,96 6,38 5,45 5,64 5,29
LI/$ 1.909,40 1.490,80 1.296,10 1.301,60 1.372,10 1.198,10 1.240,60 1.232,40
DM/$ 2,94 2,17 1,80 1,76 1,88 1,62 1,66 1,56
FB/$ 59,38 44,67 37,33 36,77 39,40 33,42 34,15 32,15
FL/$ 3,32 2,45 2,03 1,98 2,12 1,82 1,87 1,76
DT/$ 0,83 0,79 0,83 0,86 0,95 0,88 0,92 0,88


(Cotation au certain par rapport au DT)


FF/DT
LI/DT
DM/DT
FB/DT
FL/DT
$/DT


(Cotation au certain par rapport au DT; indices, base 1985 = 100)


FF/DT 100,00
LI/DT 100,00
DM/DT 100,00
FB/DT 100,00
FL/DT 100,00
$/DT 100,00


Source : FMI, Statistiques financières internationales, Annuaire (1993).


Tableau 8.1.2.
Tunisie : Calcul de la pondération des partenaires commerciaux, 1980–82


Parts de marché1 Pondération normalisée


France 29,11


Italie 17,74


Allemagne 15,38


Belgique 4,56


Pays-Bas 4,24


Etats-Unis 5,11


TOTAL 76,17 1,000


Source : Système des avis d’information du FMI.
1Calculées sur la période 1980–82 sur la base des exportations et des importations, à l’exclusion des produits pétroliers.




12 12

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162


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.1.3.
Tunisie : Calcul du taux de change effectif nominal, 1985–92


1985 1986 1987 1988 1989 1991 1992


(Moyennes annuelles; indices, base 1985 = 100)


France
Italie
Allemagne
Belgique
Pays-Bas
Etats-Unis
TC



EN 100,00


Variation en %


Sources : Tableaux 8.1.1 et 8.1.2.


Tableau 8.1.4.
Tunisie et partenaires commerciaux : Indices des prix à la consommation, 1985–92


1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


(Indices, base 1985 = 100)


Indices
France 100,00 102,50 105,90 108,80 112,60 116,40 120,10 123,00
Italie 100,00 105,80 110,80 116,50 123,80 131,70 140,10 147,40
Allemagne 100,00 99,90 100,10 101,40 104,20 107,00 110,70 115,20
Belgique 100,00 101,30 102,90 104,10 107,30 114,10 114,60 117,30
Pays-Bas 100,00 100,10 99,40 100,10 101,20 103,70 107,70 111,70
Etats-Unis 100,00 101,90 105,70 109,90 115,20 121,40 126,60 130,40
Tunisie 100,00 105,80 113,40 120,60 129,50 138,30 149,70 157,80


(Prix en Tunisie par rapport aux prix dans le pays partenaire)1


Prix relatifs
IPC/IPC France
IPC/IPC Italie
IPC/IPC Allemagne
IPC/IPC Belgique
IPC/IPC Hollande
IPC/IPC Etats-Unis


Source : FMI, Statistiques financières internationales, Annuaire (1993).
1Avec : IPC : indice du prix à la consommation de la Tunisie;


IPCw : indices des prix à la consommation des partenaires commerciaux;
IPC/IPCw : indice des prix à la consommation relatifs entre la Tunisie et ses partenaires.




13 13

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163


Exercice et thèmes de réflexion


Tableau 8.1.5.
Tunisie : Indices des taux de change bilatéraux réels, 1985–92
(Moyennes annuelles; indices, base 1985 = 100)


1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


FF/DT 100,00


LI/DT 100,00


DM/DT 100,00


FB/DT 100,00


FL/DT 100,00


Sources : Tableaux 8.1.1 et 8.1.4.


Tableau 8.1.6.
Tunisie : Calcul du taux de change effectif réel, 1985–92
(Moyennes annuelles; indices, base 1985 = 100)


1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


FF/DT


LI/DT


DM/DT


FB/DT


FL/DT


$/DT


TC

ER 100,00


Variation en %


Sources : Tableaux 8.1.1 et 8.1.5.


Tableau 8.1.7.
Tunisie : Taux de change effectifs nominaux et réels, 1985–92
(Moyennes annuelles; indices, base 1985 = 100)


1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


TC

EN 100,00


TC

ENSAI 100,00 83,79 69,41 65,80 63,05 60,17 58,78 59,12


TC

ER 100,00


TC

ERSAI 100,00 85,55 73,67 71,81 70,62 68,67 69,38 70,78


Sources : Tableaux 8.1.3 et 8.1.6; et Système des avis d’information du FMI.




14 14

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164


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.1.8.
Tunisie : Indices de taux de change, 1986–921
(Moyennes trimestrielles ou annuelles; 1980 = 100)


Taux de change effectif2


Dollar Franc Réel Prix
E.U. français DTS Nominal (base IPC) relatifs


1986 I 55,2 94,1 63,8 88,2 90,6 102,6
II 53,4 90,5 59,9 83,0 86,1 103,7
III 49,6 79,7 53,7 73,1 75,7 103,6
IV 46,7 72,7 50,4 67,2 71,1 105,7
Année 51,0 83,6 56,6 77,9 80,9 103,9


1987 I 49,3 71,5 50,9 66,5 71,1 107,0
II 48,8 69,5 49,0 64,6 69,4 107,5
III 47,6 69,1 48,5 64,1 69,2 108,1
IV 49,9 68,0 48,4 62,9 68,5 108,7
Année 48,9 69,6 49,2 64,5 69,6 107,8


1988 I 50,0 67,1 47,6 62,2 67,9 109,1
II 48,6 66,5 46,2 61,3 67,7 110,4
III 45,0 67,2 45,1 61,5 68,4 111,2
IV 45,6 65,4 44,2 59,7 67,0 112,3
Année 47,2 66,5 45,7 61,2 67,7 110,8


1989 I 43,4 64,6 43,0 58,5 66,0 112,8
II 42,0 65,1 43,1 59,0 66,8 113,1
III 42,4 65,2 43,8 59,2 67,4 113,8
IV 43,0 62,7 43,6 57,7 66,0 114,5
Année 42,7 64,5 43,3 58,6 66,6 113,6


1990 I 44,7 60,7 44,2 56,8 65,2 114,8
II 45,0 60,1 44,7 56,5 65,2 115,4
III 46,4 58,6 44,0 55,3 64,1 115,9
IV 48,5 58,1 44,1 55,1 64,5 117,0
Année 46,1 59,4 44,2 55,9 64,8 115,8


1991 I 47,4 58,4 43,6 55,0 65,3 118,7
II 42,1 58,6 41,0 54,5 65,2 119,6
III 42,0 58,9 40,9 54,8 65,9 120,2
IV 44,1 57,9 41,4 54,2 65,3 120,3
Année 43,8 58,5 41,7 54,6 65,4 119,7


1992 I 44,5 58,0 41,7 54,5 65,8 120,7
II 44,9 57,8 42,0 54,7 66,5 121,5
III 48,7 57,2 43,6 54,9 66,5 121,3
IV 45,3 56,4 42,0 55,7 68,1 122,1
Année 45,8 57,4 42,3 55,0 66,7 121,4


Source : Système des avis d’information du FMI.
1Unités de monnaie étrangère pour un dinar tunisien.
2Pondéré par les mouvements au titre des échanges non pétroliers et du tourisme dans 16 pays partenaires ou concurrents.




15 15

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Section 8.2. La dette extérieure


I. Introduction


La dette extérieure (encours ou stock)
correspond, si l’on exclut les réévaluations, au
cumul des financements extérieurs annuels nets
(flux). Pour chaque année, si on se réfère à
l’équation vue précédemment, on a :


RNDBt At = CAt = – Set


où on désigne par Set l’épargne extérieure, ou
encore le flux net de capitaux extérieurs pendant
la période t. Si on désigne par Dt la dette
extérieure à une fin de période donnée (déboursée)
on aura ainsi :


Dt = Σ 0k Set .
Les emprunts extérieurs peuvent servir à financer


le déficit du compte courant de la balance des
paiements, l’amortissement des dettes
précédemment contractées, ou la reconstitution
des réserves extérieures de change. Par ailleurs,
puisque le déficit du compte courant reflète
l’insuffisance du revenu national disponible brut
par rapport à l’absorption, on peut considérer le
flux net d’endettement extérieur, égal aux
nouveaux emprunts moins l’amortissement des
emprunts contractés antérieurement, comme un
moyen de financer un surcroît de consommation
ou d’investissement. Le niveau et l’évolution de la
dette extérieure sont donc étroitement liés à la fois
à la balance des paiements et à l’équilibre entre
emplois et ressources de biens et services. Il s’en
suit la nécessité d’une bonne coordination entre la
gestion de la dette extérieure et les autres
politiques économiques.


L’endettement extérieur étant un complément à
l’épargne intérieure, son niveau doit être
déterminé de façon à ce que les flux financiers
(internes et externes) soient compatibles avec un
niveau de demande globale qui permet la
réalisation des équilibres interne et externe.13 Par
ailleurs, la gestion de la dette extérieure doit se
faire de façon à ce que, à long terme, l’utilisation
des ressources empruntées puisse permettre la
réalisation de taux de croissance élevés et
soutenables, sans pour autant se traduire par des
difficultés pour servir cette dette au niveau de la
balance des paiements.


Dans cette section, on rappelle quelques définitions
utiles pour l’analyse et la projection de la dette
extérieure, on analyse les divers indicateurs
couramment utilisés pour étudier l’endettement et la
viabilité de la dette extérieure, on donne des éléments
relatifs à la restructuration de la dette extérieure, on
présente l’évolution récente de la situation de la dette
extérieure de la Tunisie et enfin, brièvement, les
méthodes de projection de la dette extérieure (cf.
graphique 8.2.1 et tableaux 8.2.1 et 8.2.2).


II. Rappel de définitions


1. Notion de dette extérieure


La dette extérieure peut être définie comme les
engagements d’unités résidentes envers des unités
non résidentes, remboursables en devises étrangères
ou en biens et services. On peut distinguer la dette
extérieure à court terme qui a une échéance égale
ou inférieure à un an, et la dette extérieure à moyen
et long termes qui a une échéance supérieure à un
an. On entend souvent, et notamment au FMI, par
dette extérieure la dette à moyen et long termes. Il
est à noter que d’après cette définition, la dette
extérieure publique exclut la dette remboursable en
monnaie nationale, les investissements directs et la
dette à échéance inférieure ou égale à un an.14


Du point de vue des créanciers, la dette peut être
contractée auprès de créanciers officiels ou privés. La
dette contractée auprès de créanciers officiels couvre
les prêts consentis par les organismes internationaux
et les banques régionales de développement (dette
multilatérale
), ainsi que ceux consentis par les
gouvernements étrangers et les organismes publics
autonomes (dette bilatérale). La dette contractée
auprès de créanciers privés regroupe les prêts accordés
par les banques et autres institutions financières
privées, ainsi que les crédits- fournisseurs.


Du point de vue des débiteurs, on distingue la
dette contractée par le secteur public (dette
publique
), ou contractée par le secteur privé mais
bénéficiant de la garantie d’un organisme public
(dette garantie), et la dette qui est contractée par le
secteur privé mais dont le remboursement n’est pas
garanti par un organisme public (dette privée).


165


Rappel de définitions


13Cf. sous-section III.


14Selon les présentations, la dette extérieure publique peut
inclure ou non les transactions avec le FMI. La plupart des
opérations des pays avec le FMI sont considérées comme des
opérations d’achat ou de vente de réserves (un “achat” de
réserves internationales par le pays en échange de monnaie
nationale, ou un “rachat” par un pays de sa monnaie nationale
en échange de réserves internationales).




16 16

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2. Nature de la dette extérieure


Les concepts utilisés pour analyser la dette
extérieure recouvrent à la fois des stocks et des flux.


• Les notions de stocks recouvrent, à l’instant t,
soit l’encours de la dette extérieure évaluée à
partir des engagements de tirages, c’est-à-dire y
compris les engagements non décaissés, soit
l’encours de la dette extérieure évaluée sur la
base des seuls décaissements non remboursés. La
notion la plus fréquemment utilisée est celle
sur la base des décaissements.


• Les notions de flux recouvrent, pour la période
t, les éléments suivants :


– les engagements, c’est-à-dire le montant des
prêts pour lesquels on a signé des accords
pendant la période t;


– les décaissements, c’est-à-dire le montant des
tirages effectués non remboursés pendant la
période sur les engagements;


– les paiements au titre du service de la dette,
c’est-à-dire le montant des remboursements
du principal (amortissement) et des intérêts,
effectués ou à effectuer (dus);


– les flux nets, c’est-à-dire le montant des
décaissements moins le remboursement du
principal;


– les transferts nets, c’est-à-dire le montant des
décaissements moins le remboursement du
principal et le paiement des intérêts
(équivalent aux flux nets moins le paiement
des intérêts);


– les ressources nettes, c’est-à-dire le montant
des décaissements moins le remboursement
du principal et le paiement des intérêts, plus
les transferts publics et les investissements
directs (équivalent aux transferts nets plus
les transferts publics et les investissements
directs).


Pour une période donnée, les obligations qui
tombent à échéance au titre de la dette extérieure d’un
pays figurent dans sa balance des paiements. Elles
correspondent au service de la dette, qui comprend les
intérêts (inscrits au compte des transactions courantes
de la balance des paiements sous la rubrique “revenus”)
et l’amortissement (inscrit au compte de capital et
d’opérations financières). Lorsqu’à la fin d’une période,
les paiements effectués au titre du service de la dette
sont inférieurs aux montants initialement dus, le pays
concerné a soit accumulé des arriérés de paiements,
soit bénéficié d’un réaménagement ou d’un allégement
de ses obligations courantes sur la dette extérieure,


opérations qui constituent ce que l’on appelle un
financement exceptionnel. Ce dernier est généralement
défini comme un moyen de financement du solde
global de la balance des paiements s’ajoutant à
l’utilisation des réserves de change et des ressources du
FMI. Il peut inclure :


• le rééchelonnement ou l’annulation des
obligations au titre du service de la dette
extérieure dues au cours d’une période de
consolidation donnée;15


• le rééchelonnement ou l’annulation d’arriérés
de paiements;


• les dons ou emprunts extérieurs finançant des
opérations précises comme le rachat d’une
dette commerciale.16


3. Les conditions d’emprunt


Le niveau et l’évolution du service de la dette
reflètent les conditions d’emprunt, c’est-à-dire le
montant du prêt, le taux d’intérêt, la période de
remboursement et les différés d’amortissement17 de
chaque emprunt. Au cours de la dernière décennie,
les pays lourdement endettés ayant un programme
d’ajustement appuyé par les ressources du FMI ont
été amenés à ne contracter que des prêts
concessionnels
, c’est-à-dire ceux ayant un élément
don
d’au moins 25 %.


L’élément don d’un prêt dépend des conditions
d’emprunt et permet de mesurer le degré de
concessionnalité du prêt. Il est calculé comme la
différence entre la valeur nominale du prêt et la
valeur actualisée des paiements prévus au titre du
service de la dette, rapportée à la valeur nominale
du prêt. Ainsi, l’élément don joue un rôle très
important dans la stratégie d’endettement d’un
pays, car il permet de comparer les conditions de
différents prêts et de choisir ceux qui alourdissent
le moins les charges futures de la dette extérieure.
Par convention, le taux d’actualisation utilisé
pour ce calcul est de 10 %.18 Le tableau 8.2.3


166


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


15La période de consolidation est la période pour laquelle le
service de la dette sera rééchelonné. Au niveau du Club de Paris,
la période de consolidation est souvent de l’ordre de 12 à 24
mois, et prend fin avec l’expiration d’un programme
d’ajustement appuyé par le FMI (cf. infra).


16Les opérations de rachat de dette consistent pour un Etat à
racheter sa propre dette avec une certaine décote. Ces opérations
s’effectuent sur le marché et peuvent être financées par les
ressources propres du pays ou au moyen d’un don ou d’un emprunt.


17La période de différé ou période de grâce est celle au cours de
laquelle seuls les intérêts sur le montant emprunté sont exigibles.


18Cette convention a été instituée par le Comité d’aide au
développement de l’OCDE pour permettre de comparer le degré
de concessionnalité des prêts accordés par différents pays.




17 17

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illustre le calcul de l’élément don pour un prêt aux
conditions suivantes : un montant de 1.500
dollars, un taux d’intérêt de 5 %, une période
d’amortissement de 20 ans comprenant une
période de grâce de cinq ans.


L’élément don peut aussi être calculé sans
référence au montant du prêt suivant la formule
suivante :


Elément don en % =


,


où :


i : taux d’intérêt;
ra : taux d’actualisation;
GA : période de différé ou de grâce;
PA : période d’amortissement.


III. Indicateurs d’endettement et de
viabilité de la dette extérieure


L’analyse rétrospective ou prévisionnelle de la
dette extérieure s’appuie en général sur des
indicateurs qui permettent de mesurer l’aptitude
d’un pays à faire face à ses obligations extérieures.
Ces indicateurs d’endettement portent à la fois sur
les stocks et les flux de la dette extérieure.


Les indicateurs qui portent sur les stocks
reflètent le volume des capitaux étrangers
générateurs de dette dont un pays a bénéficié dans
le passé, et qui restent dus. Ils mesurent donc le
montant de dette qui devra un jour être remboursé
et sont donc sensés fournir une indication sur la
solvabilité du pays, c’est-à-dire sa capacité à
générer dans le futur des excédents du compte
courant qui seront suffisants pour rembourser
intégralement sa dette.19


Les indicateurs qui portent sur les flux
permettent d’identifier d’éventuels problèmes de
liquidité liés au paiement du service de la dette en
rapportant celui-ci au montant des ressources
générées au cours d’une période donnée. Les
indicateurs d’endettement sont calculés
habituellement par référence d’une part aux
recettes d’exportations ou aux recettes courantes
en devises et d’autre part au produit intérieur brut


(PIB) ou au revenu national brut (RNB).20 Ils
permettent ainsi d’évaluer le montant de devises
étrangères ou de production nationale auquel un
pays doit renoncer soit au cours de la période
courante, soit à plus long terme, pour acquitter ses
obligations au titre de sa dette extérieure.
Cependant, bien que le niveau de ces indicateurs
permette de détecter des problèmes éventuels en
matière de dette extérieure, leur interprétation
doit tenir compte d’informations portant sur
d’autres variables macroéconomiques,21 ainsi que
des perspectives à moyen terme de l’ensemble de
la balance des paiements du pays.


Les indicateurs les plus fréquemment utilisés sont
les suivants :


• le rapport entre l’encours de la dette et les
exportations de biens et services, qui permet
d’apprécier le poids de l’endettement
extérieur;22


• le rapport entre l’encours de la dette et le produit
intérieur brut, ou ratio de la dette, qui permet
d’évaluer l’importance des entrées de capitaux
générateurs d’endettement au cours des périodes
précédentes par rapport d’une variable d’échelle
reflétant la taille de l’économie;


• le rapport entre la valeur actualisée des
paiements futurs prévisionnels au titre du
service de la dette et les exportations de biens
et services. Contrairement au ratio
précédent, celui-ci tient compte du caractère
plus ou moins concessionnel de la dette, qui
est reflété dans le montant des paiements
d’intérêt ainsi que dans l’étalement dans le
temps des remboursements de principal;


• le rapport entre le service de la dette dû et le
produit intérieur brut;


1−
i


ra










 1−


1− ra( ) GA − 1− ra( ) PA
PA − GA( )ra


















167


Indicateurs d’endettement et de viabilité de la dette extérieure


19Les flux de capitaux non générateurs de dette correspondent
aux investissements directs.


20L’utilisation de l’une ou l’autre de ces variables dépend de la
situation particulière d’un pays. Ainsi, pour les pays où l’épargne
dégagée sur les salaires des nationaux à l’étranger représente une
proportion importante du RNB, l’utilisation du PIB pour le
calcul des ratios d’endettement pourrait conduire à sous-estimer
la capacité du pays à assurer le service de sa dette extérieure.
Généralement, les recettes d’exportations sont considérées
comme une meilleure base car plus fiable que le PIB, et moins
sensible aux variations des taux de changes réels. Les recettes
d’exportations auxquelles on fait référence peuvent se rapporter
aux seuls biens, mais peuvent également inclure les services hors
rémunération des facteurs et les transferts courants.


21Les indicateurs d’endettement augmentent généralement au
début d’un processus d’investissement et d’accumulation de
dette. Ils sont notamment influencés par une modification des
termes de l’échange, du taux d’inflation et du taux de change.


22Les indicateurs fondés comme celui-ci sur l’encours de la
dette ont l’inconvénient de ne pas tenir compte des conditions
d’emprunt, et donc du plus ou moins grand degré de
concessionalité de celles-ci.




18 18

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• le rapport entre le service de la dette dû et les
exportations de biens et services, ou ratio du
service de la dette.
Il permet d’évaluer la part des
recettes en devises étrangères à consacrer au
paiement du service de la dette au cours d’une
période donnée;


• le rapport entre les intérêts exigibles et les
exportations de biens et services, qui permet de
mesurer le coût implicite de l’endettement passé;


• le rapport entre le service de la dette
effectivement acquitté et les exportations des
biens et services. La différence entre ce rapport
et le ratio du service de la dette donne la
mesure des difficultés d’un pays à honorer ses
obligations au titre de la dette extérieure, ainsi
que son recours au financement exceptionnel
sous forme de rééchelonnement ou à
l’accumulation d’arriérés de paiements. Par
ailleurs, une diminution de cette différence est
souvent interprétée comme la volonté du pays
débiteur de normaliser ses relations avec ses
créanciers afin de bénéficier de nouvelles
entrées de capitaux.


De tous ces indicateurs, le ratio de la dette et le
ratio du service de la dette sont ceux qui sont le plus
fréquemment utilisés dans le cadre de projections à
moyen terme. Le premier peut être interprété
comme un indicateur de solvabilité. Le second, qui
synthétise les conditions d’emprunt, peut constituer
un indicateur de liquidité qui permet d’évaluer la
capacité d’une économie à générer suffisamment de
ressources pour faire face à son service de la dette
extérieure. A ce titre, il joue un rôle important dans
la détermination de la viabilité de la dette
extérieure d’un pays.


Lorsque le ratio de la dette atteint des valeurs
élevées de l’ordre de 100–200 %, il est
vraisemblable que le pays en question soit confronté
à un problème majeur de la dette extérieure.
Cependant, un encours de la dette important ne
signifie pas nécessairement qu’il y ait un problème
de la dette, puisqu’il n’y aura problème que si le pays
en question ne peut pas assurer le service de la dette.
Celui-ci dépendra en fait des conditions d’emprunt
(montant, taux d’intérêt, durée d’amortissement,
période de grâce). Par exemple, un pays avec un
endettement élevé (ratio de la dette élevé, par
exemple de l’ordre de 150 %) mais à des conditions
très concessionnelles (par exemple, échéance sur 50
ans, dont 10 ans de grâce, et un taux d’intérêt de
1 %) n’aura vraisemblablement pas de problème
majeur de la dette extérieure. Par contre, un pays
ayant un endettement équivalent ou moindre
pourra avoir des problèmes majeurs si sa dette a été
contractée à des conditions commerciales (par


exemple, échéance sur 6 ans, sans différé, et avec
des taux d’intérêt du marché). Il est en général
admis que pour un pays, un ratio de la dette
supérieur à 200 % peut être indicatif d’un problème
de la dette extérieure, mais qu’un ratio du service de
la dette supérieur à 20 % est souvent indicatif d’un
problème de la dette extérieure.


La notion de viabilité de la dette est liée à celle de la
viabilité de la position extérieure, et les deux notions
sont capitales dans l’évaluation des perspectives à
moyen et long termes d’une économie. L’on
considère que la dette extérieure d’un pays est viable
ou soutenable à moyen et à long termes si ce pays est
en mesure de s’acquitter de toutes ses obligations
courantes et futures sur la dette extérieure sans
recourir à un financement exceptionnel ou aux
ressources du FMI, ce qui, à plus ou moins long
terme, passe par une amélioration du solde courant
de la balance des paiements.


La viabilité de la dette extérieure est évaluée sur la
base des projections à moyen terme de la balance des
paiements. La dette extérieure est considérée comme
soutenable si au cours de la période de projection,
l’équilibre de la balance des paiements peut être
réalisé sans recours à des financements exceptionnels,
et si le niveau de l’endettement à la fin de la période
de projection est suffisamment bas pour ne pas laisser
présager de difficultés ultérieures en matière de
paiements au titre du service de la dette. Cette
seconde condition peut être quantifiée au moyen des
indicateurs d’endettement mentionnés ci-dessus,
calculés pour la fin de la période de projection, ainsi
que par le rapport entre la valeur actualisée nette du
service de la dette et les exportations. Les études
empiriques réalisées, dans le cadre de l’Initiative pour
les pays pauvres très endettés (PPTE) (cf. infra sous
section IV.3), sur les pays lourdement endettés ont
montré que le dépassement de certaines seuils par les
indicateurs utilisés pour évaluer la viabilité de la
dette extérieure constitue un signe précurseur de
difficultés de paiements extérieurs. Ces seuils
critiques sont de 20–25 % pour le ratio du service de
la dette, et de l’ordre de 200–250 % pour le ratio de
la valeur actualisée nette du service de la dette aux
exportations. Cependant, il faut noter que pour les
pays surendettés à faibles revenus qui bénéficient
d’une importante assistance financière étrangère sous
forme de dons ou de prêts à forte concessionnalité, le
ratio du service de la dette peut sous-estimer leur
capacité à faire face aux obligations de la dette
extérieure dans la mesure où il ne tient pas compte de
ces particularités. Par ailleurs, la viabilité de la dette
extérieure doit être évaluée dans le contexte d’une
analyse de sensibilité de la balance des paiements, qui
révèle l’impact de l’évolution de certaines variables
exogènes importantes, comme les prix des principaux
produits d’exportation.


168


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




19 19

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IV. Restructuration de la dette extérieure


Les difficultés que certains pays en
développement ont eues au début des années 80 à
assurer le service de leur dette extérieure ont mis en
lumière l’importance d’une stratégie d’endettement
et d’une politique de gestion de la dette extérieure
judicieuses. Ces difficultés ont également fait
apparaître la nécessité pour les créanciers de ces
pays de les aider afin d’éviter des défauts de
paiements généralisés, avec les conséquences que
ceux-ci pouvaient avoir pour le système financier
international. Cette aide a pris plusieurs formes, y
compris la restructuration de la charge de la dette.
Les opérations de restructuration sont définies
comme toute action prise par un créancier en vue
de modifier les conditions initiales du
remboursement d’un prêt, de façon à réduire le
service de la dette exigible dans le court terme. Ces
opérations ont été mises au point sous leur forme
actuelle au milieu des années 80 par les créanciers
bilatéraux et les banques commerciales, pour aider
les pays qui, temporairement, ne pouvaient pas faire
face à leurs problèmes de liquidité et assurer le
service de leur dette extérieure.


La restructuration de la dette peut être effectuée
de diverses manières : rééchelonnement,
annulation de créances, remise de dette,
refinancement et opérations de rachat de dette.
Ces opérations ne portent que sur la dette
bilatérale publique ou privée; elles ne concernent
pas la dette multilatérale. La restructuration de la
dette publique bilatérale se fait sous les auspices
du Club de Paris, alors que celle de la dette
commerciale est négociée au niveau d’un comité
consultatif des banques créancières (BAC)23 du
Club de Londres.


1. Restructuration de la dette publique dans le
cadre du Club de Paris


a. Le Club de Paris


La restructuration de la dette dans le cadre du
Club de Paris est soumise à l’existence préalable
d’un programme d’ajustement structurel appuyé par
le FMI, qui garantit la mise en place par le pays
débiteur de politiques économiques cohérentes
susceptibles de lui permettre de parvenir à la


viabilité extérieure et de jeter les bases d’une
croissance durable.24


Le Club de Paris réunit un certain nombre de
créanciers bilatéraux des pays en développement.
Ce groupe a été constitué en 1956 à l’occasion
d’une réunion ad hoc consacrée aux problèmes de
l’Argentine. Son rôle, ainsi que les modalités de
ses interventions ont connu des changements
importants avec la crise de la dette extérieure des
années 80.25 Les rééchelonnements consentis par
le Club de Paris portent sur le principal et sur les
intérêts exigibles au cours de la période de
consolidation au titre des prêts accordés avant ce
que l’on appelle la date butoir qui est convenue
entre le pays débiteur et les pays créanciers. Cette
date varie selon les pays et correspond en principe
à la date de la première opération de
rééchelonnement dont a bénéficié le pays
concerné. Il arrive parfois que le rééchelonnement
couvre les arriérés de paiements existant au début
de la période de consolidation. Alors que les
premiers accords ne portaient que sur l’allégement
des paiements exigibles au cours d’une période de
12 à 15 mois sur les crédits à l’exportation privés
et garantis par l’Etat, le champ de ces accords a
été progressivement élargi pour inclure tous les
prêts bilatéraux (accordés ou garantis par des
entités publiques au secteur public d’un autre
pays ou au secteur privé avec la garantie de l’Etat)
ainsi que les dettes précédemment rééchelonnées.
D’autres modifications apportées aux modalités
d’intervention du Club de Paris incluent
l’allongement de la période de remboursement,
la capitalisation des arriérés de paiements, la
conclusion d’accords pluriannuels et la réduction
de l’encours de la dette. En effet, en dernier lieu,
depuis l’adoption fin 1991 des conditions de
Toronto “améliorées”, le Club de Paris peut
procéder à des opérations d’allégement portant
sur l’encours de la dette, et non plus seulement
sur le service de la dette exigible au cours d’une
période donnée.


Entre 1956 et fin 1997, le Club de Paris a
restructuré la dette extérieure d’une soixantaine de
pays d’Amérique Latine et d’Afrique, ainsi que de
pays parmi les économies en transition.


L’octroi d’un rééchelonnement par le Club de
Paris repose sur les principes suivants :


169


Restructuration de la dette extérieure


23Le BAC (Bank Advisory Committee) est composé de
représentants des principales banques créancières des pays
concernés.


24C’est avec la création par le FMI de la facilité d’ajustement
structurel (FAS) en 1986, que le Club de Paris a pris la décision
de rééchelonner les obligations de la dette extérieure des pays
qui en faisaient la demande, dans le cadre des programmes
appuyés par la FAS.


25La crise de la dette s’est déclenchée en août 1982 lorsqu’il
s’est avéré que le Mexique ne pouvait pas payer l’amortissement
dû sur sa dette extérieure.




20 20

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défaut de paiement imminent : une demande de
rééchelonnement ne peut être examinée que s’il
peut être prouvé que ex ante les financements
disponibles sont insuffisants pour faire face aux
obligations sur la dette extérieure;


conditionnalité : le rééchelonnement est accordé
à condition que des mesures soient prises pour
corriger les déséquilibres macroéconomiques;


partage du fardeau (ou principe de
comparabilité)
: tous les créanciers doivent
accorder un allégement des échéances
considérées, proportionnel à leur
engagement; et


décision par consensus.


b. Modalités pour les pays à faible revenu


Dans son action pour alléger le poids de la dette
extérieure des pays surendettés à faible revenu
(revenu par habitant), le Club de Paris a appliqué
les conditions suivantes, dont les noms sont ceux
des villes où se sont tenues les réunions au cours
desquelles ces conditions ont été adoptées :


• les conditions de Venise (septembre
1987–septembre 1988) qui prévoyaient un
remboursement sur une longue période;


• les conditions de Toronto (octobre
1988–décembre 1991) qui prévoyaient un choix
de conditions de la part du débiteur selon le
menu suivant : (1) une annulation de 33 % du
service de la dette exigible pendant la période
de consolidation, le restant étant rééchelonné
sur 14 ans avec une période de grâce de 8 ans;
(2) un rééchelonnement sur une période de 25
ans avec une période de grâce de 14 ans, au taux
d’intérêt du marché; et (3) un rééchelonnement
sur 14 ans, avec une période de grâce de 8 ans, à
un taux d’intérêt du marché diminué de 3,5
points de pourcentage ou de moitié si le taux du
marché est inférieur à 7 %;


• les conditions de Toronto “améliorées” (décembre
1991–janvier 1995) qui prévoyaient
essentiellement deux options : (1) une
réduction de 50 % du service de la dette
exigible au cours de la période de consolidation,
et un rééchelonnement des 50 % restant sur 23
ans y compris une période de grâce de 6 ans, au
taux d’intérêt du marché; et (2) un
rééchelonnement sur 23 ans, sans période de
grâce, avec une réduction du taux d’intérêt se
traduisant par une réduction du service de la
dette de 50 % en valeur actualisée nette;


• les conditions de Naples (à partir de janvier 1995)
qui portent à la fois sur les flux, et sur le stock de
la dette (cf. encadré 8.2.1).


• les créanciers du Club de Paris ont encore amélioré
les conditions de Naples en novembre 1996, dans
le cadre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très
endettés
(cf. infra 3. et encadré 8.2.2). Le
pourcentage de réduction de la valeur actualisée
nette du service de la dette pourra en effet
atteindre 80 % (au lieu de 67 % avec les conditions
de Naples
), sur la base d’un examen au cas par cas
de la viabilité de la dette du pays concerné.


c. Modalités pour les pays à revenu
intermédiaire dans la tranche inférieure


Dans son effort pour alléger le poids de la dette
extérieure des pays à revenu intermédiaire dans la
tranche inférieure
, le Club de Paris avait adopté en
Septembre 1990, ce qu’il est convenu d’appeler les
conditions de Houston. Ces conditions prévoyaient un
rééchelonnement du service de la dette et des
conversions de dette.


Le rééchelonnement permettait aux pays
bénéficiaires d’effectuer les remboursements du
service de la dette exigible pendant la période de
consolidation aux conditions suivantes :


• un remboursement sur 20 ans, avec une
période de grâce de 10 ans pour les crédits
d’aide publique au développement (APD);


• un remboursement sur 15 ans, avec une période
de grâce de 8 ans pour les prêts officiels autres que
l’APD et pour les crédits à l’exportation garantis.


En ce qui concerne les conversions de dette (par
exemple, les échanges de créances contre des
programmes d’aide ou contre des actifs), elles se font
sur une base volontaire et les modalités pratiques
sont négociées de manière bilatérale entre le
créancier et le débiteur.


Pour bénéficier d’un allégement de dette aux
conditions de Houston, le pays doit remplir deux des
conditions suivantes :


• le revenu par habitant doit être conforme au
seuil d’admissibilité aux ressources de l’IDA26
(c’est-à-dire, en 1998, d’environ 1.500 dollars
E.U. par tête);27


170


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


26International Development Association, du groupe de la
Banque mondiale.


27Le seuil d’admissibilité “historique” est différent du seuil
“opérationnel” de la Banque mondiale qui est, en 1998, de
l’ordre de 925 dollars E.U. par tête.




21 21

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• le rapport de la dette bilatérale (Club de Paris)
à la dette envers les banques commerciales doit
dépasser 1,5;


• le poids de la dette et du service de la dette
doit être jugé élevé, c’est-à-dire que deux des


trois conditions suivantes doivent être
remplies : (1) le rapport de la dette au PNB
doit être supérieur à 50 %; (2) le rapport de la
dette aux recettes d’exportations doit être
supérieur à 275 % (en valeur nominale); et/ou


171


Restructuration de la dette extérieure


Encadré 8.2.1.
Club de Paris : Les conditions de Naples1


Pour les pays à faible revenu, les principaux éléments
des conditions de Naples, qui ont remplacé les
conditions concessionnelles antérieures à partir de
janvier 1995, sont les suivantes :


L’admissibilité est décidée par les créanciers, au
cas par cas, sur la base essentiellement du niveau
de revenu du pays. Les pays ayant déjà bénéficié
de rééchelonnements concessionnels peuvent
bénéficier des conditions de Naples.


Concessionnalité : la plupart des pays bénéficient
d’une réduction en valeur actualisée nette (VAN)
de 67 % de la dette éligible au titre des prêts
autres que ceux de l’aide publique au
développement (APD). Certains pays—dont il est
décidé au cas par cas—ayant à la fois un revenu
par habitant de plus de 500 dollars E.U. et un
ratio de la dette aux exportations de moins de
350 %, bénéficient d’une réduction en valeur
actualisée nette de 50 %.


Portée : la couverture de la dette non-APD,
contractée avant la date butoir, est décidée au cas
par cas, compte tenu des besoins de balance des
paiements. Les dettes déjà rééchelonnées à des
conditions concessionnelles peuvent faire l’objet
d’un rééchelonnement supplémentaire, afin de
compléter le degré de concessionnalité
consentie.2


Options : les créanciers peuvent choisir entre
deux options concessionnelles leur permettant
d’accorder une réduction de 67 ou 50 % en valeur
actualisée nette.3


– une réduction de la dette (RD)
(remboursement sur 23 ans avec un différé de
6 ans).


– une réduction du service de la dette (RSD) en
vertu de laquelle la réduction en valeur
actualisée nette est obtenue au moyen de taux
d’intérêts concessionnels (avec remboursement
sur 33 ans).4 5


Il y a également une option commerciale qui
prévoit des échéances longues et qui n’est
assortie d’aucune réduction en valeur actualisée
nette (remboursement sur 40 ans avec un différé
de 20 ans).6


Crédits d’aide publique au développement (crédits
APD)
: les crédits consentis avant la date butoir
sont rééchelonnés aux taux d’intérêt concessionnels
initiaux sur 40 ans avec un différé de 16 ans (30 ans
avec un différé de 12 ans dans le cas d’une
réduction de 50 % en valeur actualisée nette).


Le rééchelonnement des flux porte sur le service
de la dette admissible venant à échéance pendant
la période de consolidation.


Les opérations sur le stock de la dette—en vertu
desquelles l’encours total de la dette éligible,
antérieure à la date butoir, est rééchelonné à des
conditions concessionnelles—sont réservées aux
pays ayant des antécédents satisfaisants pendant
trois ans au minimum sur le double plan des
paiements au titre d’accords de rééchelonnement
et des critères de réalisation de leurs accords avec
le FMI. Il faut que les créanciers soient
convaincus que le pays sera en mesure de
respecter l’accord sur sa dette en tant que
rééchelonnement final (et qu’il n’aura donc plus
besoin d’autres rééchelonnements) et qu’un
consensus se dégage parmi les créanciers en faveur
d’un choix d’options concessionnelles.


1Cf. Boote and Thugge (1997).
2Pour ce complément de concessionnalité, la réduction en valeur actualisée nette passe du niveau
initialement accordé selon les conditions de Toronto au niveau convenu selon les conditions de
Naples, à savoir 67 % ou 50 %.
3Pour une réduction de 50 % en valeur actualisée nette, l’option de réduction du service de la dette
prévoit un remboursement sur 23 ans avec six ans de différé, et l’option d’échéances longues, un
remboursement sur 25 ans avec 16 ans de différé.
4Pour le rééchelonnement des flux, il n’y a pas de différé tandis que pour les opérations sur le
stock de la dette, le différé est de 3 ans.
5Il y a en outre une option de capitalisation des intérêts moratoires (CIM) qui aboutit également à
une réduction en valeur actualisée nette du fait que le taux d’intérêt est moins élevé sur la même
période de remboursement (et de différé) que pour l’option de réduction du service de la dette.
6Les créanciers qui choisissent cette option s’engagent à faire de leur mieux pour la remplacer
ensuite, lorsqu’ils sont en mesure de le faire, par une option concessionnelle.




22 22

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(3) le service de la dette inscrit à l’échéancier
doit dépasser 30 % des recettes d’exportations.


Il apparaît ainsi qu’au fil des années, les
rééchelonnements au Club de Paris sont devenus de
plus en plus concessionnels, mais ils continuent à
exclure la dette à court terme.


2. Restructuration de la dette commerciale
dans le cadre du Club de Londres


La dette dite commerciale est composée des
créances des banques commerciales. Celles-ci
résultent de prêts accordés par les banques à un Etat
souverain à des conditions de marché, donc sans
élément de concessionnalité, souvent dans le cadre de
crédits syndiqués ou consortiaux pouvant regrouper
plusieurs dizaines, voir centaines, de banques.


La restructuration de cette dette est plus
complexe à réaliser que celle de la dette publique
bilatérale examinée précédemment. En effet, le
nombre élevé des intervenants, ayant des intérêts et
des contraintes (notamment réglementaires et
fiscales) souvent différents, voire divergents, pose
un problème de coordination et complique la
négociation d’accords qui doivent recevoir
l’approbation de tous les intéressés. Par ailleurs, les
préoccupations des banques sont de nature
exclusivement commerciale et, à la différence des
créanciers bilatéraux, ne peuvent tenir compte de
considérations liées aux politiques économiques ou
aux stratégies de développement.


La négociation des accords de restructuration de la
dette commerciale se fait à la demande du pays
concerné dans le cadre du Club de Londres, qui
regroupe les banques créancières, mais sans avoir une
organisation structurée comparable à celle du Club
de Paris. Les modalités de négociation ont été mises
en place à l’occasion de l’accord conclu en 1970
entre les Philippines et ses créanciers les plus
importants, dans leur diversité géographique, afin de
tenir compte des spécificités des réglementations
nationales. Lorsqu’un accord de principe a été
conclu entre le comité consultatif des banques
créancières (BAC) et le pays débiteur, il doit ensuite
être ratifié par toutes les banques créancières pour
pouvoir être signé. Son entrée en vigueur suppose en
général qu’il n’y ait pas d’arriérés de paiements vis-à-
vis des créanciers. Par ailleurs, le rééchelonnement
de la dette commerciale est conditionné par
l’existence d’un programme avec le FMI.


Le rééchelonnement porte en général sur le
principal, mais rarement sur les intérêts ou sur la
dette à court terme. Dans les années 70, les
rééchelonnements étaient en général effectués sur
une période de 7 ans, dont 3 années de différé


d’amortissement. Cependant, après le début de la
“crise de la dette” des années 80, initiée en août
1982 par la décision du Mexique de suspendre le
remboursement de sa dette, les conditions de
rééchelonnement se sont assouplies progressivement.
La période de consolidation, c’est-à-dire la période
pendant laquelle les échéances dues font l’objet du
rééchelonnement, est passée d’une durée usuelle de
18 mois à 2 ans à une durée de 3 à 6 ans, dans le
cadre des “accords pluriannuels de
rééchelonnement” (“Multi-Year Rescheduling
Agreements” ou “MYRA”), dont le premier fut
conclu avec le Mexique en 1984. Par ailleurs, la
période d’amortissement des montants rééchelonnés
a été allongée pour atteindre 12, voire 14 ans. Enfin,
les taux d’intérêts appliqués sont également devenus
plus favorables grâce à une réduction des marges.


La mise en place de rééchelonnements
pluriannuels pour répondre à la situation nouvelle
créée par la crise de la dette des années 80 restait
fondée sur la perspective d’un retour rapide à la
normale, sans recours à de nouveaux
rééchelonnements. Il s’est avéré que les difficultés
des pays fortement endettés ont perduré, justifiant
la mise en place du plan Baker en octobre 1985.
Celui-ci reste fondé sur l’idée que les déséquilibres
resteront temporaires, que les pays fortement
endettés restent fondamentalement solvables, à
condition de maintenir un niveau suffisant de
financements à moyen terme et de les aider à
procéder à un ajustement structurel de leurs
économies.


Cependant, le plan Baker n’a pas eu le succès
attendu, le montant des financements
supplémentaires accordés aux pays concernés (15
pays fortement endettés) par les banques
commerciales et les institutions multilatérales d’aide
au développement étant resté en-deçà des objectifs.
Dans le même temps, la capacité des pays à assurer
le service de leur dette s’est détériorée en raison
notamment de la baisse des prix du pétrole
intervenue en 1986. Aussi une approche de
conversion et de réduction de la dette, dite “à la
carte” et fondée sur les mécanismes de marché, a-t-
elle commencé à apparaître en 1987–88 à l’occasion
des accords de restructuration de la dette négociés
par l’Argentine, le Brésil et le Mexique avec leurs
créanciers bancaires. Parmi les options proposées “à
la carte” figuraient les conversions de dette en fonds
propres
(swaps), les conversions de dette en bons de
sortie
(obligations à long terme à taux inférieur au
taux du marché) et les rachats de dette (buy-backs) à
un cours inférieur à la valeur faciale. La décision de
plusieurs grandes banques d’approvisionner leurs
créances sur certains emprunteurs souverains a
constitué une autre évolution importante au cours
de cette période. Elle a en effet permis aux banques


172


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




23 23

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d’entreprendre la mise en oeuvre d’opérations de
réduction de dette en même temps qu’elle a fait
chuter les cours de la dette des pays concernés sur le
marché secondaire.


Ces évolutions et la prise de conscience du
caractère plus profond et durable des difficultés des
pays fortement endettés ont conduit à l’adoption en
mars 1989 du plan Brady, visant à la réduction ou à
la remise partielle de la dette commerciale, sur la
base du volontariat et du respect des mécanismes de
marché. L’adoption de ce plan revenait donc à
admettre que certains pays fortement endettés ne
pouvaient parvenir à résoudre leur endettement de
manière spontanée avec un redémarrage de la
croissance, car leur situation de surendettement
empêchait le retour à la croissance.


Dans le cadre du plan Brady, les options offertes
aux banques comprennent :


• les rachats de créances avec une décote;


• l’échange de créances contre des obligations
avec une décote mais avec un taux de marché;


• l’échange de créances contre des obligations de
même valeur faciale mais avec un taux
d’intérêt inférieur à celui du marché; et


• l’apport d’argent frais.


Le choix effectué par les banques entre ces
différentes options dépend de leurs contraintes
réglementaires et fiscales ainsi que de leurs vues et
objectifs à long terme pour le pays concerné. Les
banques souhaitant réduire leurs engagements ou
ayant des vues pessimistes sur un pays cherchent à
échanger leurs créances contre des instruments plus
sûrs et plus liquides, alors que celles qui sont plus
optimistes ou qui cherchent à rester engagées à long
terme pourront envisager d’apporter de nouveaux
financements.


L’acceptation par les banques d’une réduction de
leurs créances supposait que deux éléments soient
réunis :


• qu’elles soient convaincues de ne pouvoir
récupérer l’intégralité de leur mise sans une
telle réduction;


• que l’acceptation de réductions ou de remises
de dette leur garantisse de pouvoir recouvrer la
partie restante de leurs créances.


Pour ce faire, un élément clé du plan Brady est la
mise à disposition, par le FMI, la Banque mondiale
ou des créanciers bilatéraux, de fonds destinés soit à
financer des opérations de rachat de dette, soit à
acquérir des instruments financiers (en principe des
obligations à coupon zéro du Trésor américain)
destinés à garantir les nouveaux instruments


(normalement des obligations) émis en échange des
anciennes créances. Ces garanties couvrent en
général l’intégralité du principal des nouveaux
instruments et une partie des intérêts.


3. L’initiative en faveur des pays pauvres très
endettés


En dépit des rééchelonnements successifs et de
l’amélioration progressive des conditions auxquelles
se sont effectuées les opérations successives de
rééchelonnement, puis d’allégement de la dette, un
certain nombre de pays pauvres très endettés
(PPTE) ne parviennent pas à atteindre un rythme
de croissance suffisant et à générer les ressources en
devises pour faire face au service de leur dette.


Une évaluation préliminaire effectuée en 1996 par
les experts du FMI et de la Banque mondiale indique
que, même s’ils menaient des politiques économiques
saines et poursuivaient leurs réformes structurelles, un
certain nombre de pays ne parviendraient pas à
atteindre une situation d’endettement soutenable à
long terme. Plus précisément, les projections réalisées
en tenant compte du montant probable des
financements extérieurs à venir, y compris les
allégements envisageables sur la base des conditions
de Naples de la part du Club de Paris (avec
traitement comparable de la part des autres créanciers
bilatéraux et privés), montrent que dans ces pays le
ratio du service de la dette resterait supérieur à 25 %
et que le ratio de la valeur actualisée nette de la dette
aux exportations resterait supérieur à 250 % au bout
de dix ans. On considère en général que la croissance
économique est étouffée lorsque le fardeau de la dette
est aussi lourd. En effet, si tout surcroît de croissance
doit être absorbé par le service de la dette, il n’y a plus
d’incitation à investir. De plus, les gouvernements ont
bien du mal à faire passer des réformes économiques si
les créanciers étrangers sont appelés à en être les
principaux bénéficiaires.


Cette analyse, conjuguée aux résultats des
projections mentionnées plus haut, a conduit les
autorités du FMI et de la Banque mondiale à
proposer une initiative en faveur des pays pauvres
fortement endettés, visant à résoudre une fois pour
toutes le problème de la dette dans ces pays. Cette
initiative est fondée sur six grands principes :


• l’objectif est de permettre aux pays concernés
d’atteindre un niveau soutenable de dette
extérieure et de s’affranchir des
rééchelonnements à répétition;


• les bénéficiaires devront d’abord faire la preuve
que les ressources exceptionnelles qu’ils
recevront seront bien employées;


173


Restructuration de la dette extérieure




24 24

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• les mesures nouvelles s’appuieront sur les
mécanismes existants, notamment sur ceux du
Club de Paris;


• il y aura coordination et répartition équitable
de la charge entre créanciers;


• les allégements accordés par les institutions
multilatérales ne devront mettre en danger
leur équilibre financier et ne remettront
pas en cause leur statut de créanciers
privilégiés; et


• tout nouveau financement accordé à ces pays
devra l’être à des conditions suffisamment
concessionnelles pour ne pas mettre en péril
la soutenabilité de la dette.


Les modalités de l’Initiative sont examinées dans
l’encadré 8.2.2.


V. Projection de la dette extérieure28


Les projections relatives à la dette extérieure sont
établies en concordance avec celles des flux de la
balance des paiements. En effet, comme il a été
mentionné plus haut, pour une période donnée, les
nouveaux emprunts peuvent être contractés en
relation avec les éléments suivants de la balance des
paiements :


• le financement des transactions courantes;


• l’amortissement de la dette extérieure;


• la constitution des réserves de change; et


• le financement des investissements à l’étranger.


Ainsi, abstraction faite des effets de réévaluation
liés aux fluctuations des taux de change, la variation
de l’encours de la dette extérieure est un élément
important de la balance des paiements. Les
projections de la dette extérieure partent donc de
l’identité suivante :


CA + ∆ KN = ∆ AEN, (8.2.1)


ou encore :


CA + ∆ D + ∆ KC + IDE = ∆ AEN, (8.2.2)


où :


CA : solde du compte courant de la balance
des paiements;


KN : flux nets de capitaux;
D : encours de la dette extérieure (fin de


période);
KC : flux nets de capitaux à court terme;
D : variation de l’encours de la dette


extérieure ou flux nets de capitaux à
moyen et long termes (au cours de la
période);


IDE : investissements directs étrangers nets;
AEN : stock des réserves internationales


(encore appelé avoirs extérieurs nets);
AEN : variation du stock des réserves


internationales.


Sur base de cette identité et partant des
projections de la balance des paiements l’on peut
déterminer la variation de l’encours de la dette :


D = – CA – ∆ KC IDE + ∆ AEN. (8.2.3)


L’encours de la dette pour la période t + 1 sera égal à :


Dt+1 = Dt + ∆ Dt+1. (8.2.4)


En utilisant la relation 8.2.4 on obtient :


Dt+1 = Dt CAt+1 – ∆ KCt+1 (8.2.5)
IDEt+1 + ∆ AENt+1.


Cependant, lorsque les éléments de la balance des
transactions courantes ne sont pas disponibles, les
projections de l’encours de la dette peuvent être
établies directement à partir des entrées de capitaux
attendus et de l’amortissement payé selon la formule
suivante29 :


Dt+1 = Bt+1 – AMDt+1, (8.2.6)


où :


Bt : montant brut des nouveaux emprunts
au cours de la période t;


AMDt : paiements au titre de l’amortissement
de la dette extérieure au cours de la
période t.


Dans cette relation, la variation de l’encours de la
dette est calculée à partir des entrées prévues de
capitaux générateurs d’endettement et de
l’amortissement :


174


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


29Pour la projection du compte de capital de la balance des
paiements se reporter à la section 8.3.


28Les deux méthodes de projection exposées dans cette section
ne tiennent pas compte des effets de réévaluation des stocks liés
à la fluctuation des taux de change.




25 25

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175


Projection de la dette extérieure


Encadré 8.2.2
Modalités de l’initiative relative à la dette des PPTE1


Le Comité intérimaire du FMI et le Comité du
développement, conjoint FMI/Banque mondiale, ont entériné
en septembre 1996 un ensemble de propositions pour remédier
aux problèmes d’un nombre limité de pays pauvres très endettés
(PPTE) qui mènent des politiques saines, mais pour lesquels les
mécanismes classiques d’allégement de la dette sont insuffisants
pour assurer la viabilité à moyen terme de la dette extérieure.
Désormais, la communauté financière internationale s’engage à
réduire à des niveaux soutenables la charge de la dette
extérieure des pays «admissibles» qui mènent à bien pendant
une certaine période des politiques économiques vigoureuses.
Cette aide doit venir renforcer l’ajustement macroéconomique
de ces pays ainsi que leurs réformes structurelles et sociales, et
assurer que la charge de leur dette n’entravera pas leur capacité
de croissance durable. Les mesures de développement social
seront choisies en fonction de leur importance dans le
programme de réformes ainsi que de leur effet sur la lutte contre
la pauvreté, en particulier dans le cas des mesures destinées à
améliorer l’éducation et la santé de base. Tous les créanciers et
donateurs concernés doivent coordonner leur action pour
prendre un certain nombre de mesures à différentes étapes.


Les étapes :
Première étape. Les créanciers membres du Club de Paris


accorderont un rééchelonnement de flux aux conditions
de Naples (cf. encadré 8.2.1)—la valeur actualisée nette
(VAN) de la dette admissible sera réduite à concurrence
de 67 % — tandis que les autres créanciers bilatéraux et
les créanciers commerciaux prendront des mesures
comparables. Les institutions multilatérales et les
donateurs bilatéraux continueront à apporter leur
concours dans le cadre de programmes d’ajustement
soutenus par le FMI et la Banque mondiale. Les pays
établiront leurs premiers “antécédents” en obtenant de
bons résultats pendant une première période de trois ans.


Prise de décision. Vers la fin de la première étape, le FMI
et la Banque mondiale conviendront avec les autorités
nationales d’une analyse de la viabilité de la dette
extérieure (AVD) en consultation avec les autres
créanciers intéressés. A partir de cette analyse, et si des
politiques vigoureuses et une réduction du stock de la
dette accordée par le Club de Paris aux conditions de
Naples suffisent pour que la situation d’endettement
extérieur devienne viable dans un délai de trois ans (fin
du processus), le pays demandera à bénéficier d’une telle
réduction et il ne sera pas admissible à une aide au titre
de l’Initiative. En revanche, si l’AVD indique que la
charge globale de la dette extérieure du pays ne sera pas
supportable à la fin du processus, le pays sera réputé
admissible et pourra bénéficier d’un soutien au titre de
l’Initiative.


Deuxième étape. S’agissant de pays réputés admissibles à
un soutien au titre de l’Initiative, le Club de Paris, ainsi


que les autres créanciers bilatéraux et les créanciers
commerciaux accorderont, au cas par cas, un
rééchelonnement de flux plus concessionnel supposant
une réduction de la VAN de la dette admissible pouvant
aller jusqu’à 80 %. Une réunion du pays débiteur avec
tous les créanciers et donateurs permettra de mettre au
point un plan de financement et l’engagement de
ressources supplémentaires nécessaires pour que sa dette
soit viable à la fin du processus. Le pays établirait à
nouveau de bons antécédents en menant à bien des
programmes soutenus par la Banque mondiale et le FMI
pendant une autre période de trois ans au cours de laquelle
une partie de l’aide exceptionnelle que les créanciers
multilatéraux s’étaient engagés à fournir pourrait être
décaissée, en plus du rééchelonnement des flux à des
conditions plus favorables convenu avec les créanciers
non multilatéraux.


Fin du processus. Le Club de Paris accordera, au cas par
cas, en même temps que les autres créanciers bilatéraux
et les créanciers commerciaux, une réduction du stock
de la dette admissible pouvant aller jusqu’à 80 % de la
VAN. Les institutions multilatérales prendront des
mesures supplémentaires afin que le pays puisse parvenir
à une situation de la dette viable, en veillant à une
participation large et équitable de tous les créanciers.


L’ admissibilité :
Ont pu bénéficier d’une aide exceptionnelle au titre de


l’Initiative, les PPTE ayant mené ou adopté des programmes
d’ajustement et de réformes soutenus par le FMI et la Banque
mondiale entre septembre 1996 et octobre 1998 (cette dernière
date, date à laquelle l’Initiative devrait être examinée pour
décider de sa prolongation, vient d’être reportée à fin 2000). Ne
peuvent être admissibles que les pays bénéficiant de la FASR ou
recourant exclusivement aux concours de l’IDA qui sont
confrontés à un endettement non supportable malgré
l’application intégrale des mécanismes classiques d’allégement
de la dette et ayant établi des antécédents convenables. La
décision quant à l’admissibilité de tel ou tel pays à l’Initiative est
prise par les conseils d’administration du FMI et de la Banque
mondiale, sur la base de l’AVD préparée conjointement par les
services des deux institutions, en étroite coopération avec les
autorités du pays intéressé.2


Les antécédents :
De bons antécédents en matière de politique économique


(mener à bien des programmes d’ajustement de réformes) seront
nécessaires pour garantir qu’une solution durable sera apportée
non seulement au problème de la dette mais aussi aux difficultés
économiques profondes du pays; en outre, il sera nécessaire de
donner aux créanciers et donateurs l’assurance que l’aide
exceptionnelle sera bien utilisée. La période de six ans pendant
laquelle il faudra établir ces antécédents pour bénéficier de
l’Initiative sera appréciée avec souplesse et au cas par cas.


1Cf. Boote et Thugge (1997).
2L’Ouganda et la Bolivie, ayant atteint la prise de décision et la fin du processus à fin septembre 1998, étaient les premiers pays à


bénéficier de l’Initiative. Sept autres pays ont atteint la prise de décision : le Burkina Faso, la Guyane, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, le
Mali, le Bénin et le Sénégal.




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176


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Source : Base de données et estimations du FMI.
1En pourcentage du PIB.
2Service de la dette en pourcentage des exportations de biens et services.




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177


Exercices et thèmes de réflexion


Dt+1 = Dt + Bt+1 – AMDt+1. (8.2.7)


Il faut cependant noter que ces méthodes de
projection supposent que les opérations de la
balance des paiements sont financées à l’aide des
réserves de change et que les obligations sur la dette
extérieure sont entièrement couvertes. Lorsque les
montants effectivement payés au titre des intérêts et
de l’amortissement sont inférieurs aux montants
dus, il y a un financement exceptionnel sous forme
d’allégement de dette, ou d’accumulation d’arriérés
de paiements qui augmente l’encours de la dette en
t+1 à concurrence de l’amortissement non
remboursé et des intérêts capitalisés.


VI. Exercices et thèmes de réflexion


Exercices


Sur le tableau 8.2.4, figure l’encours de la dette
publique extérieure de la Tunisie à fin 1992 et, sur
la base de cet encours, une projection des
paiements au titre du service de la dette exigibles
pour les années 1993–95. Cette projection fait
abstraction des nouveaux tirages sur emprunts et
suppose que les taux de change du DTS vis-à-vis
des monnaies représentées dans l’encours de la
dette de la Tunisie resteront inchangés au cours de
la période de projection. De plus, cette projection
fait abstraction des éléments décrits ci-après. Il est
par ailleurs à noter que les questions relatives au
rééchelonnement auprès du Club de Paris ainsi
qu’aux opérations de rachat au Club de Londres
sont hypothétiques, la Tunisie n’ayant dans les
faits pas eu besoin de rééchelonner sa dette.


1. Le gouvernement prévoit d’emprunter un
montant additionnel de 500 millions de DTS
auprès des créanciers officiels bilatéraux en
1993, à un taux de 7,5 % par an, remboursable
en vingt tranches égales à partir de 1994. Il
n’y a pas d’intérêts exigibles en 1993.


Refaire la projection de l’encours de la dette
et du service de la dette dans le tableau 8.2.5.


2. Le Club de Paris, qui réunit tous les
créanciers officiels bilatéraux de la Tunisie,
a accordé à ce pays un rééchelonnement des
paiements au titre du service de la dette
exigibles en 1993. Les conditions sont les
suivantes :


• seront rééchelonnés 100 % du capital dû
au titre de la dette contractée avant la date
butoir et 50 % des intérêts correspondants;


• ces montants seront consolidés et
remboursés en cinq tranches annuelles
égales après une période de grâce de 4 ans;


• le montant consolidé est assujetti à un
taux d’intérêt de 9 % par an, payable à
partir de 1994.


Entre outre, le Club de Londres qui réunit
tous les créanciers privés de la Tunisie, a
accordé à celle-ci un rachat de dette aux
conditions suivantes :


• rachat de la totalité de la dette à fin
1992 contractée avant la date butoir;


• le prix du rachat est de 0,55 DTS par
DTS dû;


• l’opération est financée par un emprunt30
remboursable en dix tranches annuelles
égales, avec trois années de grâce et un
taux d’intérêt de 9 %, payable à partir de
1994.


Refaire la projection de l’encours de la dette
et du service de la dette dans le Tableau
8.2.6. Calculer le montant du service de la
dette dû après allégement. Comparer les
résultats des tableaux 8.2.5 et 8.2.6.


3. Sur la base du tableau 8.2.3, calculer le degré
de concessionnalité d’un prêt du même
montant et aux mêmes conditions, mais avec
une période de grâce de 2 ans. Comparer le
résultat avec celui du tableau 8.2.3.


Thèmes de réflexion


1. Indiquer comment traiter le service de la dette
exigible (avant ou après rééchelonnement) et
les montants effectivement payés, s’il y a une
différence, dans les tableaux des finances
publiques et de la balance des paiements.
Comment traiter le rééchelonnement et le
rachat de la dette de la question 2 dans ces
tableaux?


2. Quelles variables macroéconomiques faut-il
intégrer dans l’analyse de la viabilité
extérieure dans le cas de la Tunisie? Justifier
votre réponse.


3. Décrire l’incidence qu’auraient sur la cote de
crédit de la Tunisie les événements suivants :


• une diminution du ratio dette extérieure
totale/exportations;


30L’emprunt est contracté auprès de créanciers privés.




28 28

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178


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


• une augmentation du taux de croissance
du PIB par habitant de la Tunisie;


• une hausse du LIBOR—London
Interbank Offer Rate—taux
interbancaire au jour le jour sur le
marché de Londres;


• une augmentation du taux de croissance
du PIB des pays industrialisés; et


• une hausse du taux d’inflation de la
Tunisie.


4. La défaillance (service de la dette impayé)
entraîne des coûts tant pour le créancier que
pour le débiteur. Décrivez la nature de ces
coûts pour le pays créancier et pour le pays
débiteur. Les pays débiteurs ont souvent opté
pour une approche de défaillances sélectives;
par exemple, ils cessent d’assurer le service
de la dette envers les banques commerciales,
mais continuent à s’acquitter des obligations
envers les institutions financières
multilatérales. Explicitez les raisons possibles
de tels comportements. Qu’en pensez-vous?




29 29

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179


Exercices et thèmes de réflexion


Tableau 8.2.1
Tunisie : Indicateurs de la dette extérieure, 1986–92


1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


(En millions de DTS)


Service de la dette 745 808 808 921 1.013 1.008 969
Intérêts 276 290 306 322 311 294 320
Principal 467 518 502 598 702 714 650


Dont : FMI (1) (10) (13) (20) (104) (113) (36)
Commissions (1) (10) (13) (20) (22) (14) (15)
Rachats (0) (0) (0) (0) (82) (99) (21)


Décaissements 669 542 545 709 781 796 854
Capitaux à long terme 311 355 399 485 478 542 482
Capitaux à moyen terme 357 187 146 224 303 255 372


Encours de la dette publique 4.305 4.267 4.336 4.713 5.007 5.355 5.478
Dette à moyen et long termes


(hors FMI) 4.155 4.077 4.131 4.507 4.884 5.175 5.267
Dont : Fonds monétaire arabe (16) (26) (16) (7) (3) (0) (11)


Crédits du FMI 150 191 206 206 124 180 211


(En pourcentage des recettes d’exportation courantes)


Ratio du service de la dette
Y compris les crédits du FMI 27,9 26,8 22,3 23,0 22,7 23,5 19,9


Intérêts 10,4 9,6 8,4 8,1 7,0 6,9 6,6
Principal 17,5 17,2 13,9 15,0 15,7 16,7 13,4


Non compris les crédits du FMI 27,9 26,4 22,0 22,5 20,4 20,9 19,2
Intérêts 10,4 9,3 8,1 7,6 6,5 6,5 6,3
Principal 17,5 17,2 13,9 15,0 13,9 14,4 12,9


Source : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.




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180


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.2.2.
Tunisie : Composition de la dette extérieure par créancier, 1986–92
(En millions de dinars, fin de période)


1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


Organisations multilatérales 743 800 998 1.370 1.610 1.944 2.036
Dont : Banque mondiale (645) (682) (799) (987) (1.120) (1.230) (1.299)


Banque africaine de
développement (64) (94) (147) (285) (395) (587) (675)


Pays membres de l’OCDE 2.494 2.748 3.034 3.064 3.363 3.662 3.895
Dont : France (669) (761) (748) (762) (841) (963) (980)


Allemagne (510) (541) (570) (611) (639) (667) (690)
Japon (377) (443) (548) (548) (531) (534) (557)
Etats-Unis (368) (325) (349) (382) (426) (505) (517)
Italie (149) (184) (221) (222) (268) (318) (408)


Pays ou organisations arabes 421 409 400 432 467 567 651
Dont : Fonds saoudien (94) (94) (102) (121) (133) (134) (149)


Fonds koweitien (128) (132) (123) (134) (145) (144) (131)
Fonds arabe de


développement
économique et social (55) (60) (69) (93) (100) (143) (221)


Autres pays 96 87 109 87 100 88 99


Marchés financiers 501 425 435 397 270 140 190


Total de la dette à moyen et
long termes 4.254 4.470 4.975 5.350 5.810 6.400 6.870


Fonds monétaire arabe 16 28 19 8 3 0 14
Fonds monétaire international 154 210 249 245 147 223 276


Total de la dette extérieure 4.424 4.709 5.243 5.603 5.960 6.622 7.160
(En pourcentage du PIB) (63,0) (58,9) (60,4) (58,0) (54,2) (54,3) (51,4)


Source : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.




31 31

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181


Exercices et thèmes de réflexion


Tableau 8.2.3.
Calcul de l’élément don d’un prêt


Total Valeur
Année Solde Intérêts Principal Service Actualisée1


1 1.500 75 0 75 68,18
2 1.500 75 0 75 61,98
3 1.500 75 0 75 56,35
4 1.500 75 0 75 51,23
5 1.500 75 0 75 46,57
6 1.500 75 100 175 98,78
7 1.400 70 100 170 87,24
8 1.300 65 100 165 76,97
9 1.200 60 100 160 67,86


10 1.100 55 100 155 59,76
11 1.000 50 100 150 52,57
12 900 45 100 145 46,20
13 800 40 100 140 40,55
14 700 35 100 135 35,55
15 600 30 100 130 31,12
16 500 25 100 125 27,20
17 400 20 100 120 23,74
18 300 15 100 115 20,68
19 200 10 100 110 17,99
20 100 5 100 105 15,61


Total 986,14


Note: L’élément don est égal à la valeur nominale du prêt ($E.U.1.500) diminué de la valeur actualisée des paiements futurs au titre du service de la
dette ($E.U.986,14), calculé en pourcentage de la valeur nominale du prêt. Ainsi l’élément don dans cet exemple s’élève à :


(1.500 – 986,14)
= 34,26%1.500


1Pour chaque période, la valeur actualisée du service de la dette peut être calculée comme suit :


DSDDS =
(l + ra)t


avec :


DDS : service de la dette actualisé;
DS : service de la dette;
ra : taux d’actualisation;
t : indice de temps, t = 1,2, ..., 20.




32 32

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182


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.2.4.
Tunisie : Projection de la dette publique et du service de la dette, 1992–951, 2
(En millions de DTS)


1992 1993 1994 1995
Projections


Encours de la dette publique (hors FMI) 5.467 4.830 4.203 3.562


Créanciers officiels 4.458 3.940 3.445 2.916
Multilatéraux 2.103 1.937 1.745 1.572
Bilatéraux 2.355 2.003 1.700 1.344


Dont : avant la date butoir (989) (876) (770) (667)
Créanciers privés 1.009 890 758 646


Dont : avant la date butoir (777) (673) (583) (506)


Service de la dette dû (hors FMI) 933 952 950 988


Principal dû 629 637 626 641
Créanciers officiels 357 518 495 529


Multilatéraux 174 166 192 173
Bilatéraux 183 352 303 356


Dont : avant la date butoir (128) (113) (106) (103)
Créanciers privés 271 119 131 112


Dont : avant la date butoir (209) (104) (90) (77)


Intérêts dus 305 315 324 347
Créanciers officiels 226 227 248 283


Multilatéraux 149 117 107 96
Bilatéraux 77 110 141 187


Dont : avant la date butoir (46) (44) (42) (39)
Créanciers privés 79 88 76 64


Dont : avant la date butoir (61) (57) (52) (48)


Source : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.
1Sur la base de l’encours existant à fin 1992.
2Les données relatives à la dette et au service de la dette avant la date butoir sont des estimations.




33 33

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183


Exercices et thèmes de réflexion


Tableau 8.2.5
Tunisie : Projection de la dette et du service de la dette après un nouvel emprunt, 1992–951, 2
(En millions de DTS)


1992 1993 1994 1995
Projections


Encours de la dette publique (hors FMI) 5.467


Créanciers officiels 4.458
Multilatéraux 2.103
Bilatéraux 2.355


Dont : avant la date butoir (989)
Créanciers privés 1.009


Dont : avant la date butoir (777)


Service de la dette exigible (hors FMI) 933


Principal exigible 629
Créanciers officiels 357


Multilatéraux 174
Bilatéraux 183


Dont : avant la date butoir (128)
Créanciers privés 271


Dont : avant la date butoir (209)


Intérêts exigibles 305
Créanciers officiels 226


Multilatéraux 149
Bilatéraux 77


Dont : avant la date butoir (46)
Créanciers privés 79


Dont : avant la date butoir (61)


Source : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.
1Sur la base de l’encours existant à fin 1992.
2Les données relatives à la dette et au service de la dette avant la date butoir sont des estimations.




34 34

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184


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.2.6.
Tunisie : Projection de la dette et du service de la dette après un allégement, 1992–951, 2
(En millions de DTS)


1992 1993 1994 1995
Projections


Encours de la dette publique (hors FMI) 5.467


Créanciers officiels 4.458
Multilatéraux 2.103
Bilatéraux 2.355


Dont : avant la date butoir (989)
Créanciers privés 1.009


Dont : avant la date butoir (777)


Service de la dette exigible (hors FMI) 933


Principal exigible 629
Créanciers officiels 357


Multilatéraux 174
Bilatéraux 183


Dont : avant la date butoir (128)
Créanciers privés 271


Dont : avant la date butoir (209)


Intérêts exigibles 305
Créanciers officiels 226


Multilatéraux 149
Bilatéraux 77


Dont : avant la date butoir (46)
Créanciers privés 79


Dont : avant la date butoir (61)


Source : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.
1Sur la base de l’encours existant à fin 1992.
2Les données relatives à la dette et au service de la dette avant la date butoir sont des estimations.




35 35

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Section 8.3. Projection de la
balance des paiements


I. Evolution récente en Tunisie31


Pendant la première moitié des années 80, la
Tunisie a enregistré une grave dégradation de ses
termes de l’échange et un fort recul de ses
exportations de pétrole (cf. graphique 8.3.1).
L’important déficit des transactions courantes, qui
a atteint en moyenne 8,5 % du PIB au cours de la
période 1981–85 et le niveau sans précédent de
10,9 % du PIB en 1984, s’est accompagné d’une
augmentation des emprunts à des taux d’intérêt
élevés. L’accroissement de l’endettement extérieur
a conduit à un doublement du ratio du service de la
dette entre 1981 et 1986.


La situation de la balance des paiements s’est
renforcée au cours de la période 1986–92, le ratio
déficit courant/PIB tombant à 3,9 % en moyenne
pour ces années par suite de la mise en oeuvre des
réformes structurelles et de la politique prudente de
gestion de la demande, ainsi que d’une politique
souple dans le domaine du taux de change. Les
ajustements successifs du taux de change se sont
traduits par une dépréciation réelle effective du dinar
de 26,5 % au cours des années 1986–87 et, en
conséquence, par une augmentation sensible de la
compétitivité de la Tunisie. Appuyée par la
libéralisation du commerce extérieur, cette
augmentation au début de la période d’application
du programme a contribué fortement à renforcer les
incitations économiques et à réduire les déséquilibres
extérieurs. Le taux de change effectif nominal du
dinar a continué de se déprécier en 1988–91. Cette
dépréciation ayant compensé souvent l’écart
d’inflation entre la Tunisie et ses partenaires
commerciaux, le taux de change effectif réel du
dinar est demeuré relativement stable, empêchant
toute érosion de la position compétitive de la
Tunisie. Pendant la période 1986–92, la dépréciation
de 29,5 % du taux de change effectif réel du dinar a
dépassé la baisse de 15,7 % des termes de l’échange.


Les résultats annuels de la balance des paiements
ont reflété aussi bien l’action des autorités que
l’effet des facteurs exogènes. Aidées par
d’excellentes récoltes et par un redressement des
prix du pétrole, toutes les mesures adoptées en 1986
et en 1987 (encadrement du crédit et forte
dépréciation du taux de change effectif réel,
notamment) ont contribué à un retournement
remarquable de la balance des paiements. Le déficit


des transactions courantes est tombé de 8 à 1 % du
PIB entre 1986 et 1987 et la balance globale des
paiements est passée d’un déficit à un excédent de
110 millions de DTS. En 1988, le solde des
transactions courantes a enregistré un excédent sans
précédent de 1 % du PIB, en partie sous l’effet d’un
quasi-doublement des recettes touristiques
attribuable pour l’essentiel à l’ouverture de la
frontière avec la Libye en avril 1988. Ainsi, les
réserves brutes avaient atteint l’équivalent de plus
de trois mois d’importations à la fin de 1988.


En 1989, les importations, stimulées par une
reprise de l’investissement du secteur privé et de la
consommation, se sont fortement redressées en
volume et les recettes au titre du tourisme ont
diminué. Cela étant, malgré une augmentation sans
précédent des exportations en volume (de produits
manufacturés et de produits énergétiques surtout), le
solde des transactions courantes s’est affaibli.
L’année suivante, les importations de biens
d’équipement ont continué de progresser
vigoureusement en raison d’un accroissement rapide
des dépenses d’investissement des entreprises
(publiques et privées). L’impact des pressions de la
demande sur le déficit des transactions courantes a
en outre été intensifié pendant le second semestre
de 1990 par la crise du Moyen-Orient qui a eu des
effets négatifs sur les exportations en volume et les
recettes au titre du tourisme. En conséquence, à la
fin de 1990, le déficit des transactions courantes
était passé à 5,3 % du PIB et les réserves brutes
étaient tombées à 1,8 mois d’importations.


En 1991, la crise du Moyen-Orient a fortement
freiné la progression des exportations, les
marchandises précédemment exportées vers cette
région du monde ne pouvant être réorientées vers
d’autres marchés, et a fait baisser les recettes
touristiques et les envois de fonds des travailleurs à
l’étranger. Pour atténuer les conséquences de cette
crise, les autorités ont comprimé sensiblement les
programmes d’investissement des entreprises
publiques dont le contenu en importations était
élevé. Dans l’intervalle, la demande d’importations
du secteur privé a été limitée par l’application d’une
politique monétaire restrictive et de mesures
administratives provisoires, alors que, parallèlement,
l’autorisation d’importer certains articles de luxe
était accordée de façon plus sélective. Pour ces
raisons, les importations en volume ont diminué
fortement et le déficit des transactions courantes a
été contenu à 4,4 % du PIB.


En 1992, la situation extérieure de la Tunisie a été
influencée par une vive dégradation des termes de
l’échange, un ralentissement de l’expansion des
marchés chez les partenaires commerciaux de la
Tunisie, une forte augmentation des importations
financées sur ressources extérieures attribuable à la


185


Evolution récente en Tunisie


31Cf. Nsouli et al. (1993).




36 36

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186


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Sources : Petroleum Market Intelligence (New York), autres publications pétrolières et estimations des services du FMI.
1A partir de 1984, moyenne non pondérée des cours sur le marché du disponible pour trois qualités de brut d’origine différente : U.K. Brent


(léger), Dubaï (moyen) et Alaska North Slope (lourd). Avant 1984, la moyenne estimée est comparable à ces données.
2Le déflateur utilisé est l’indice des prix des exportations de produits manufacturés des pays industrialisés.
3Le prix de référence de l’OPEP est la moyenne non pondérée des prix de sept variétés de brut. Le 27 juillet 1990, il a été porté de 18 à 21


dollars E.U. le baril.




37 37

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construction du pipeline trans-Tunisie et la lenteur de
la reprise de l’industrie du tourisme. Reflétant ceci, le
déficit des transactions courantes est passé à 6,0 % du
PIB. Cependant, avec le doublement des entrées de
capitaux dû surtout à l’investissement extérieur direct
généré par le gazoduc, la balance globale des
paiements a enregistré, après les déficits des deux
années précédentes, un excédent de 83 millions de
DTS et les réserves internationales brutes se
chiffraient à 1,8 mois d’importations à la fin de 1992.


La sensibilité du secteur extérieur aux chocs
exogènes aurait été encore plus forte si les autorités
n’avaient pas axé leur stratégie sur l’exportation.
Cette stratégie, qui prévoyait l’application d’une
politique de taux de change appropriée et une
libéralisation progressive des échanges étayée par
une politique de gestion de la demande prudente, a
eu pour effet de réorienter les ressources de certaines
activités de remplacement (substitution) des
importations peu efficientes vers le secteur des
exportations qui s’est développé et diversifié.


En volume, les exportations de la Tunisie ont
progressé à un taux annuel moyen de 9 % au cours de
la période 1986–90, contre une diminution annuelle
moyenne de 0,1 % pendant la période 1982–85. En


conséquence, le ratio exportations de
marchandises/PIB est passé de 20 % environ au début
des programmes d’ajustement à quelque 27 % en
moyenne en 1991–92. Au cours de la période
1986–92, l’augmentation en volume des exportations
hors énergie a été plus rapide, se chiffrant en
moyenne à 10,3 % par an. Cette augmentation a été
réalisée à un moment où les marchés à l’exportation
de la Tunisie se développaient à un taux annuel
moyen de 5,7 %, ce qui a permis à ce pays
d’enregistrer des gains importants de parts de marché.


Les produits manufacturés, textiles et articles en
cuir notamment, ont représenté la composante des
exportations qui a progressé le plus rapidement, avec
un taux annuel composé de 13,4 % en termes de
volume au cours de la période 1986–92. En
conséquence, la structure des exportations s’est
profondément modifiée depuis 1985 (cf. graphique
8.3.2.). La part des produits manufacturés dans les
exportations totales a augmenté continuellement,
passant de 30 % en 1985 à 61 % en 1992, les parts des
exportations d’énergie et de phosphates diminuant
dans des proportions analogues. Dans l’intervalle, la
part des produits agricoles est demeurée relativement
stable, alors que celle des produits agricoles


187


Evolution récente en Tunisie


Source : Données communiquées par les autorités tunisiennes.




38 38

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transformés a progressé. Cette évolution a permis une
meilleure diversification des secteurs exportateurs,
mais, en même temps, la demande d’importations a
fortement augmenté à cause du contenu en
importations directes relativement élevé des produits
manufacturés exportables. Malgré ce changement
dans la composition des exportations, l’Union
européenne est demeurée le premier marché
d’exportation de la Tunisie, absorbant les trois quarts
environ des exportations totales de ce pays en
1986–92. On peut donc constater que les résultats à
l’exportation de la Tunisie sont restés sensibles à
l’évolution économique de l’Union.


Par ailleurs, et suite à la volonté des autorités
d’axer davantage la politique commerciale sur
l’extérieur, la Tunisie a pris un certain nombre de
mesures en vue d’assouplir le contrôle des changes.
En ce qui concerne les paiements au titre des
importations de marchandises, ce pays n’a pas
appliqué récemment de restrictions sur l’octroi de
devises, mais des pratiques restrictives en matière
d’échanges ont été utilisées pour limiter la demande
de devises. Dans la mesure où ces pratiques ont
régressé, les restrictions de change ont été
indirectement assouplies et des progrès ont été faits
dans la voie de la convertibilité aux fins des
transactions courantes. Parallèlement, la Tunisie a
progressivement libéralisé les paiements au titre des
transactions invisibles en déléguant davantage de
pouvoirs en matière de paiements à l’étranger aux
banques agréées, en accroissant à plusieurs reprises
les allocations de devises pour les transactions
invisibles et en assouplissant la réglementation sur
les comptes en devises ou en dinars convertibles.


Depuis le 6 janvier 1993, la Banque centrale
approuve toutes les demandes de bonne foi qui
dépassent les plafonds prévus pour les voyages et les
études à l’étranger, après vérification que ces
demandes ne visent pas à transférer des capitaux.


Le renforcement de la politique
macroéconomique et l’application des réformes
structurelles ont intensifié le rôle du marché dans la
formation des prix intérieurs et l’allocation des
ressources. Ceci et la libéralisation du contrôle des
changes applicable aux transactions courantes ont
permis à la Tunisie d’établir la convertibilité du
dinar pour les transactions courantes le 6 janvier
1993 et d’assumer les obligations au titre de l’article
VIII, sections 2, 3 et 4, des statuts du FMI. Ces
mesures ont été officialisées dans une nouvelle loi
adoptée en mai 1993 qui a libéralisé tous les
paiements afférents aux transactions courantes.


En ce qui concerne les transactions du compte de
capital, la législation tunisienne garantit aux
étrangers qui investissent dans les secteurs libérés la
possibilité de rapatrier en devises le capital investi,
ainsi que le produit net de sa vente ou de sa


liquidation, même s’il dépasse l’investissement
initial en devises et le revenu réalisé, aussi
longtemps que les livres de la société sont en ordre.
En général, toutes les transactions en capital des
non-résidents sont libres. En revanche, toutes les
transactions en capital des résidents, les prêts
octroyés aux non-résidents et les emprunts
contractés à l’étranger par les résidents doivent être
approuvés par la Banque centrale. L’amortissement
des emprunts extérieurs est automatique.
Cependant, depuis janvier 1993, les banques et les
entreprises peuvent emprunter à l’étranger
annuellement jusqu’à 10 millions et 3 millions de
dinars, respectivement, sans autorisation préalable
de la Banque centrale. En même temps, les hommes
d’affaires résidents qui reçoivent des devises peuvent
les investir à l’étranger à des fins se rattachant à leur
entreprise en utilisant les fonds disponibles dans
leurs dossiers professionnels ou en s’adressant aux
banques commerciales pour obtenir des devises s’ils
ne tiennent pas de tels dossiers. Les banques
commerciales sont directement impliquées dans la
constitution des dossiers de ces investissements. En
bref, la Tunisie a en outre établi la convertibilité de
la monnaie pour les transactions en capital des non-
résidents et a pris des mesures pour assouplir les
restrictions afférentes aux paiements au titre des
transactions en capital des résidents.


II. Projection de la balance des paiements


1. Notions préliminaires


La projection de la balance des paiements est un
exercice difficile. Il est nécessaire de faire appel aux
techniques de projection usuelles qui sont
développées ci-après, mais il est également
indispensable, peut-être plus que pour les autres
secteurs, de faire appel au bon sens et au jugement.
L’objet de cette section est de dégager des lignes
directrices pour projeter la balance des paiements.


On peut définir sommairement une balance des
paiements par l’équation suivante:


AENt = Xbt Mbt + SNt + TRNt + ∆ KNt , (8.3.1)


où :


AENt : variation des avoirs extérieurs nets
pendant la période t;


Xbt : exportations de biens pendant la
période t;


Mbt : importations de biens pendant la
période t;


188


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




39 39

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SNt : services nets pendant la période t;
TRNt : transferts courants nets pendant la


période t;
KNt : flux nets de capitaux pendant la période t.


La projection de la balance des paiements va
consister à projeter, à partir d’un ratio, d’une
élasticité, ou toute autre relation fonctionnelle,
chacune des variables à droite de l’équation et d’en
déduire le solde global, à savoir la variation des
avoirs extérieurs nets à gauche de l’équation. Il est
à noter que cette démarche peut être présentée
schématiquement comme étant la démarche
inverse de celle de la programmation financière,
qui, elle est normative : on se fixe d’abord un
objectif de balance de paiements, le solde global ou
le solde du compte courant, et on détermine
ensuite la valeur requise des autres variables de la
balance des paiements (sur la base de la mise en
oeuvre de politiques économiques) permettant
d’atteindre cet objectif.


Pour pouvoir effectuer une projection de la
balance des paiements il est nécessaire :


• de disposer d’informations détaillées et à jour, à la
fois sur la situation économique nationale
(consommation, investissement, prix, . . .) et
sur la situation économique des pays
partenaires et des autres pays (demande
intérieure des pays partenaires, demande
potentielle de marchés tiers, prix des matières
premières, taux d’intérêt, . . .); et


• d’analyser comment ces différents facteurs de la
situation économique nationale, de la situation
économique des pays partenaires et de la
situation de l’économie internationale
influencent les principales composantes de la
balance des paiements et d’essayer d’établir des
relations
significatives entre ces facteurs et les
composantes de la balance des paiements.


Par exemple, on cherchera à établir une
relation entre les importations et la demande
intérieure du pays, ou entre les importations et les
prix à l’importation; on choisira la meilleure
relation qu’elle soit en termes nominaux ou réels,
en termes absolus ou de variations, avec ou sans
décalage temporel.


La projection des principales composantes de la
balance des paiements (à savoir les exportations de
biens, les importations des biens, les services
nets, . . .) peut être effectuée à des niveaux
d’agrégation
différents. Par exemple on peut choisir
d’effectuer la projection du total des exportations
(un produit) ou bien de décomposer les exportations
en hydrocarbures et autres exportations (2 produits)
ou encore de décomposer les exportations selon une


nomenclature très fine. On pourra aussi choisir
d’avoir des niveaux d’agrégations très différents
selon les composantes de la balance des paiements
(par exemple décomposer les exportations en 2
produits et les importations en plusieurs douzaines
de produits). Les services nets peuvent être
décomposés entre services crédits et services débits,
en identifiant les intérêts versés et les recettes
provenant du tourisme par exemple. Les transferts
nets peuvent être ventilés entre transferts reçus et
versés, entre transferts publics et privés. Les
mouvements de capitaux nets peuvent être éclatés
entre entrées (tirages) et sorties (amortissement) de
capitaux, capitaux à court terme et à moyen et long
termes, publics et privés, et ces partitions peuvent
être croisées.


Le choix du niveau d’agrégation ou de
désagrégation pour la projection de chacune des
principales composantes de la balance des
paiements dépend de :


• la disponibilité et la qualité des données (des
séries détaillées suffisamment longues et
cohérentes existent-elles?);


• de la stabilité des relations qu’il est possible
d’établir entre les composantes de la balance des
paiements et les facteurs qui influencent ces
variables (la relation est-elle suffisamment stable
pour servir de base à une projection de la
variable?); et


• de l’objet même de la projection de la balance
des paiements (les variables à isoler sont
différentes par exemple s’il s’agit d’une
projection à court terme ou à long terme).


La projection de la balance des paiements peut
être effectuée en monnaies différentes, soit en
monnaie nationale, soit en dollars des Etats-Unis,
soit en DTS, selon l’unité monétaire des variables
ou des facteurs qui affectent les composantes de la
balance des paiements. La présentation des tableaux
de la balance des paiements est en général faite en
deux unités monétaires, l’une en monnaie nationale
et l’autre en dollars E.U. ou en DTS.


La projection de certaines composantes de la
balance des paiements en particulier les
exportations de biens et les importations de biens,
est souvent faite en décomposant la variable nominale
entre un volume et une variation de prix.


On sait que :


Vt = qt × pt , (8.3.2)


où :


Vt : valeur dans la période t;


189


Projection de la balance des paiements




40 40

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qt : quantité physique dans la période t;
pt : prix unitaire dans la période t.


Soit encore :


pt–1Vt = qt × pt × —— (8.3.3)
pt–1


ptVt = qt × pt–1 × ——
pt–1


pt= Qt × ——,pt–1


où :


Qt : volume dans la période t.


On pourra ainsi décomposer un agrégat en valeur,
en un agrégat (ou un indice) de volume, ou à prix
constants, et en une variation (ou un indice de
variation) de prix. Cette décomposition permet de
prendre en compte des hypothèses de projection de
prix qui sont souvent données en termes de variation
(par exemple du pétrole, ou des matières premières)
et les hypothèses d’évolution de variables réelles (en
volume). Les hypothèses de variation de prix sont en
général disponibles pour les principaux produits
d’exportation ou d’importation soit à partir
d’informations nationales (les contrats stipulent les
prix) ou d’informations produites par les organismes
internationaux (par exemple, les projections de prix,
revues périodiquement, des Perspectives économiques
mondiales du FMI
).


2. Projection des importations


On s’intéresse ici à la projection des importations
en volume, sachant que les hypothèses de variations
de prix sont données par ailleurs (prix stipulés dans
les contrats ou projections d’organismes spécialisés).
L’appendice propose un certain nombre d’équations
de régression pour l’estimation des fonctions
d’importation de la Tunisie.


a. La relation de demande


Il est en général admis que les principales
variables explicatives du volume des importations
sont le niveau de la demande du pays importateur,
ou le niveau d’activité ou de revenu, et le niveau
des prix relatifs, c’est-à-dire le rapport entre les prix
extérieurs et les prix intérieurs.


On a :


MQ = f(Y, pr), (8.3.4)


où :


MQ : importations en volume;
Y : PIB en volume;
pr : prix relatifs, ou rapport des prix


à l’importation (indice des prix
à l’importation) aux prix intérieurs
(déflateur du PIB), exprimés dans
la même monnaie.


Il est également possible de désagréger
le PIB en ses composantes principales,
sachant que les importations peuvent répondre
différemment à chacune de ces composantes.


Il existe d’autres variables explicatives
que l’on omet par simplification, notamment
le niveau de l’investissement réel, le
crédit disponible, le niveau des réserves
de change, etc.


L’hypothèse faite est celle du petit pays
ouvert
(cf. encadré 8.3.1), à savoir que la
demande du pays en question n’est pas
suffisamment importante pour influencer
les prix des produits offerts (l’offre des
produits à importer est infiniment élastique).


190


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Encadré 8.3.1.
Hypothèse du petit pays ouvert


Le projection des importations en volume et des
exportations en volume fait appel à l’hypothèse du
petit pays ouvert.
En ce qui concerne les
importations, cette hypothèse suppose qu’une
nation joue un rôle suffisamment faible sur le
marché mondial d’un produit pour que toute
variation de sa demande de ce produit n’influe pas
sur son prix en devises, ou en d’autres termes, que
l’offre de ce produit est infiniment élastique. Dans
le cas des exportations, l’hypothèse
correspondante est que le pays joue un rôle
suffisamment faible sur le marché mondial d’un
produit d’exportation pour pouvoir vendre autant
qu’il le souhaite au prix mondial, sans modifier son
prix en devises; en d’autres termes, que la
demande de ce produit est infiniment élastique. La
notion de petit pays ouvert n’a que peu de rapport
avec la taille ou puissance économique du pays.
Un pays dont l’importance économique est grande
peut être considéré comme un “petit” pays quand
il s’agit de l’importation (ou de l’exportation) d’un
produit particulier dont il n’est qu’un
consommateur (ou producteur) marginal par
rapport à la taille du marché mondial.




41 41

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b. Sens de la relation


Les deux principales variables explicatives de la
relation de demande d’importation peuvent
s’interpréter de la façon suivante :


Effet de croissance : le sens de la relation entre
MQ et Y est positif. Ainsi, si le niveau de la
demande réelle, de l’activité ou du revenu réels
(exprimé par le PIB en volume) augmente, ceci
se traduit par un accroissement des importations
en volume. Cette relation s’appelle effet de
croissance. Ainsi, la hausse de la demande finale
peut refléter un effet direct par une hausse du
volume des produits importés, ou un effet indirect
par une hausse de la production finale qui
incorpore des biens intermédiaires importés
(cette dernière peut être quantifiée à partir du
contenu en importations du tableau entrées-sorties).


Effet de compétitivité : le sens de la relation entre
MQ et pr est négatif. Ainsi, un changement dans
les prix relatifs (prix à l’importation sur prix
intérieurs) va se traduire par une variation du
volume des importations. Par exemple, une
augmentation des prix relatifs (augmentation
plus forte des prix à l’importation que des prix
intérieurs) a tendance à décourager les
importations et à encourager la consommation
de produits locaux du fait que ceux-ci sont
devenus relativement moins chers. Cet effet de
substitution entre produits importés et locaux du
fait de la variation de leurs prix relatifs s’appelle
effet de compétitivité. Il faut noter que la
variation des prix relatifs d’un bien importé,
étant mesuré dans une même unité monétaire
nationale
, va refléter à la fois (1) des variations
des prix des produits dans leurs monnaies
respectives et (2) des variations des taux de
change. Par exemple, un acheteur pour décider
s’il va acheter un produit local ou importé va
comparer les prix relatifs des deux biens en
monnaie nationale; si le taux de change se
déprécie, ceci a pour effet d’accroître les prix en
monnaie nationale et donc décourage la
consommation du bien importé, et
réciproquement. On peut en effet décomposer la
variable prix relatifs de la façon suivante :


pr = pmn/pyn (8.3.5)
pr = pm$/(pyn.TCn/$),


où :


pmn : prix à l’importation en monnaie
nationale;


pm$ : prix à l’importation en dollars E.U.;
pyn : prix intérieurs mesurés par le déflateur


du PIB en monnaie nationale;
TCn/$ : taux de change de la monnaie


nationale en dollars E.U.


c. Implications de cette relation en termes de
politique économique


Premièrement, la relation indique la réponse en
termes d’importations à toute variation du PIB (il
s’agit de la propension marginale à importer). On
peut établir ainsi dans quelle mesure toute
augmentation de la demande globale d’un pays se
traduira par une détérioration de sa balance
commerciale (cf. la politique de relance menée en
France au début des années 1980, qui a dû être
arrêté à cause de la dégradation de la situation
extérieure). Deuxièmement, la relation mesure la
réponse en termes d’importations en volume à toute
variation des prix relatifs due d’une part à un taux
d’inflation intérieur relativement plus ou moins
élevé (dans le deuxième cas, il s’agit de la
désinflation compétitive), et d’autre part à un taux de
change plus ou moins apprécié ou déprécié (dans le
deuxième cas, il s’agit de la dévaluation ou de la
dépréciation qui améliorent la compétitivité).


d. Limites de cette relation


La validité d’une relation de demande
d’importation va également dépendre non seulement
de la prise en compte d’autres variables, comme
mentionné précédemment (investissement, crédit,
devises), mais aussi d’autres facteurs tels que
l’existence de restrictions quantitatives
(contingentements) et le niveau des droits de
douane. En outre, comme il est vraisemblable que la
demande d’importation ne soit pas satisfaite
instantanément, il peut être utile d’introduire un
décalage dans le temps entre le moment où cette
demande d’importation s’exprime et le moment où
elle satisfaite. Enfin, il est à noter que considérer un
seul produit d’importation, donc non désagrégé (le
total des importations), ne permet pas de rattacher
cette variable de façon fine à d’autres variables. La
décomposition du total des importations par exemple
en matières premières, biens alimentaires, autres
biens de consommation, et biens d’équipement,
permet de rattacher ces sous-ensembles à d’autres
variables (économiques ou non économiques) telles
que respectivement le PIB, la pluviométrie locale
(sécheresse), la consommation, et l’investissement.


191


Projection de la balance des paiements




42 42

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3. Projection des exportations


On s’intéresse aux projections des exportations en
volume, sachant que les hypothèses de variation de
prix sont données par ailleurs (prix stipulés par des
contrats ou projections d’organismes spécialisés).
L’appendice propose un certain nombre d’équations
de régression pour l’estimation des fonctions
d’exportation de la Tunisie.


a. La relation d’offre


Il est en général admis que les variables qui
affectent le volume des exportations d’un pays sont
la capacité de production nationale et les prix
relatifs, c’est-à-dire le rapport entre les prix
intérieurs et les prix à l’exportation.


On a :


XQ = f(y, pr), (8.3.6)


où :


XQ : exportations en volume;
y : capacité de production en volume;
pr : prix relatifs, ou rapport des prix intérieurs


(déflateur du PIB) aux prix à l’exportation
(indices des prix à l’exportation), exprimés
dans la même monnaie.


Il existe aussi d’autres variables explicatives de
l’offre d’exportation telles que la demande
intérieure de produits exportables, la disponibilité
du crédit bancaire, etc.


L’hypothèse faite ici est encore celle du petit pays
ouvert (cf. supra encadré 8.3.1) qui peut exporter
autant qu’il le souhaite sans affecter les prix (la
demande de produits à exporter est infiniment
élastique). On s’intéresse donc aux facteurs qui
affectent l’offre d’exportation car ce sont les
capacités de production nationales qui contraignent
les exportations.


b. Sens de la relation


• la relation entre le volume des exportations et
la capacité de production est positive et il s’agit
d’analyser les facteurs qui affectent la
production et le partage de celle-ci entre
emploi intérieur et emploi extérieur.


• la relation entre le volume des exportations et
les prix relatifs est négative, puisque si le rapport


des prix relatifs diminue (c’est-à-dire si les prix
intérieurs augmentent moins que les prix à
l’exportation, exprimés dans la même monnaie)
le volume des exportations augmente; le
rapport des prix relatifs tel qu’il est défini
correspond à l’inverse de la rentabilité de
produire des biens à l’exportation.


c. Implications de cette relation en termes de
politique économique


La relation permet de mettre en évidence la
réponse en termes d’exportations en volume à toute
variation des prix relatifs, qui peuvent traduire des
modifications des taux d’inflation et/ou des taux de
change.


d. Limites de la relation


La validité de la relation d’offre d’exportation
dépendra d’abord de la validité de l’hypothèse de
parfaite élasticité de la demande de produits
d’exportation. Elle dépendra aussi d’éventuelles
limites arbitraires à l’exportation (par exemple sur le
textile, ou sur le blé pour des raisons
d’autosuffisance alimentaire) ou, à l’inverse, de
l’existence de subventions qui sont accordées aux
exportations. La relation d’offre devra aussi refléter
le fait qu’une modification du taux de change ou du
prix à l’exportation peut ne pas être répercutée sur
le prix au producteur et donc ne pas fournir
d’incitations aux exportateurs pour accroître leurs
volumes; ceci est souvent le cas lorsqu’il existe dans
le pays une caisse de régularisation et de
stabilisation des prix dont l’objet peut être
précisément d’atténuer l’impact de la fluctuation
des cours. Aussi, dans certains secteurs, les délais de
réponse peuvent être longs : par exemple, dans le
domaine agricole, le délais de réponse de la
production de cacao à la décision d’augmenter les
exportations est d’environ 5 ans (une modification
du taux de change en n affectera les exportations de
cacao en n + 4 ou n + 5).


e. La relation de demande


Pour certains produits exportés, il peut s’avérer
plus intéressant d’analyser, non plus une relation
d’offre d’exportations mais une relation de demande
d’exportations. A l’instar des relations
correspondantes pour les importations, la relation
de demande d’exportations indique que les


192


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




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193


Projection de la balance des paiements


principales variables explicatives du volume des
exportations d’un pays donné sont la demande
réelle des pays partenaires et les prix relatifs.


On aura ainsi :


XQ = f(Ye, pr), (8.3.7)


où :


XQ : exportations en volume;
Ye : PIB en volume des pays partenaires;
pr : prix relatifs, ou rapport des prix à


l’exportation du pays (indice des prix à
l’exportation) et des prix des produits sur
les marchés internationaux, exprimés
dans la même monnaie.


Il est à noter que cette relation suppose que les
exportations soient ventilées par produit et par pays
destinataires. L’effet de croissance (cf. supra, la
relation de demande d’importations) va refléter le
fait que toute augmentation de la demande réelle
d’un pays partenaire va se traduire par une hausse en
volume des exportations vers ce pays. L’effet de
compétitivité
qui traduit l’effet du changement des
prix relatifs sur le volume des exportations va être
mesuré par une relation entre les prix des marchés
internationaux
(et non pas les prix sur le marché du
pays partenaire) et les prix nationaux à l’exportation
et va prendre en compte les éventuelles variations
du taux de change. Par exemple, quand le prix d’un
produit sur le marché international augmente
relativement au prix national à l’exportation, le
volume des exportations de ce produit tend à
augmenter, et inversement. De même, une
dévaluation ou dépréciation fait augmenter les prix
internationaux relativement aux prix nationaux à
l’exportation, et se traduit par un effet sur le volume
des exportations analogue au cas précédent. La
projection des exportations en volume à partir d’une
relation de demande comporte des limites
semblables à celles examinées pour la projection des
importations en volume, en particulier les
restrictions éventuelles qui influencent l’accès à
certains marchés de pays étrangers.


f. Exemples de relation d’offre et de demande
d’exportations


Le Togo produit, à coût d’extraction relativement
faible, des phosphates (capacité maximale de
production de x tonnes) qu’il exporte vers les pays
européens. Les exportations en volume de
phosphates s’analysent, en-deçà d’une pleine


utilisation des capacités de production de x tonnes,
à partir d’une relation de demande : la demande
pour ces exportations dépend de la demande
d’engrais et donc du revenu disponible des fermiers
européens, donc, indirectement, des récoltes des
années précédentes. Les exportations en volume de
phosphates s’analysent, au-delà de la capacité de
production de x tonnes, à partir d’une relation
d’offre : ce sont les capacités de production qui
contraignent les exportations en volume.


Le Mali exporte du bétail sur pied vers la Côte
d’Ivoire. Les exportations de bétail dépendent de la
situation économique en Côte d’Ivoire (relation de
demande) mais aussi des conditions climatiques au
Mali (relation d’offre) où la venue de la sécheresse
se traduit par une augmentation des exportations (il
y a moins de fourrage), et la fin de la sécheresse par
une réduction des exportations (pour permettre la
reconstitution du troupeau).


4. Projection des services et transferts


La projection des autres postes du compte courant
s’effectue, en général, d’une part en isolant les
postes les plus importants pour le pays considéré et
en les projetant en fonction de l’évolution d’autres
variables économiques, et d’autre part en projetant
les postes restants, peu importants, sur la base des
tendances passées. On pourra isoler en particulier
les postes suivants :


Services de transport : ils correspondent au
paiement du fret et de l’assurance. Les services de
transport au crédit correspondent à des ventes de
services de transport par des résidents (les
transporteurs) à des non-résidents, qu’il s’agisse du
transport de biens à l’importation ou à
l’exportation. Les services de transport au débit
correspondent à des achats de services de transports
par des résidents à des non-résidents (les
transporteurs), qu’il s’agisse, ici encore, de transport
de biens à l’importation ou à l’exportation.
Cependant, par simplification, on associe en général
les services de transport au crédit à l’évolution des
exportations (franco à bord) et les services de
transport au débit à l’évolution des importations
(franco à bord). Ainsi, par approximation, le
paiement du fret et de l’assurance peut être défini
comme une fonction de la valeur des importations
de marchandises du pays (en général, un rapport
fixe), tandis que les recettes qu’il reçoit au titre de
ces postes peuvent être liées à la valeur de ses
exportations de marchandises.


Voyages : les recettes des voyages peuvent être liées
au nombre de touristes qui se sont rendus dans le
pays au cours d’une période donnée, et à l’évolution




44 44

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des revenus dans leur pays d’origine. Les variables
explicatives pour la projection de ce poste peuvent
donc être le PIB ou le revenu national disponible
attendu (la situation conjoncturelle) des pays
d’origine des touristes, l’évolution des prix et du
taux de change (prévue ou effective) et donc la
compétitivité du pays en question par rapport aux
pays tiers concurrents (par exemple, pour des
touristes européens la compétitivité des services de
tourisme de la Tunisie comparée à celle des Baléares
ou du Maroc), et la stabilité politique et sociale du
pays en question par rapport à celle des pays
concurrents. Inversement, les paiements au titre des
voyages peuvent être liés au nombre de résidents
nationaux se rendant à l’étranger et au revenu
national disponible du pays en question.


Revenus : ces revenus peuvent provenir de la
rémunération des salariés qui travaillent sur le
territoire mais vivent dans les pays limitrophes
(saisonniers ou frontaliers) ou inversement; ils
peuvent aussi provenir d’investissements, soit
directs, soit de portefeuille. Les recettes et les
paiements au titre du revenu d’investissement
peuvent s’expliquer par un certain nombre de
facteurs tels que le niveau des taux d’intérêt et celui
des bénéfices, l’encours de la dette et le stock
d’investissement étranger dans le pays ou celui de
l’investissement du pays à l’étranger. En ce qui
concerne le paiement d’intérêts, souvent le poste le
plus important, on fait appel aux estimations
calculées par l’entité gouvernementale chargée de
gérer la dette extérieure et d’en préparer
l’échéancier. Une telle entité dispose généralement
(au moins en ce qui concerne la dette extérieure
publique) de tous les renseignements nécessaires,
par exemple le niveau des taux d’intérêt, le montant
et l’encours de la dette déboursée et des nouveaux
tirages prévus, ainsi que l’échéancier du service de la
dette déjà contractée et des nouvelles dettes.


Transferts sans contrepartie : ils comprennent les
transferts sans contrepartie privés et publics. Les
transferts privés couvrent les virements effectués
entre résidents et non-résidents tels que les
virements des travailleurs émigrés à leurs familles
restées dans leur pays d’origine. Les transferts
reflètent l’évolution de la situation économique,
institutionnelle ou politique des pays d’accueil ou
d’origine, ou tout autre facteur. Les facteurs qui
influencent le plus souvent les transferts privés sont
la conjoncture du pays d’accueil et celle du pays
d’origine, l’évolution des taux de change, mais aussi
des facteurs non économiques tels que le nombre de
travailleurs émigrés ou les conditions climatiques.
Par exemple, une sécheresse dans un pays donné se
traduira souvent par un accroissement des transferts
reçus par les familles (résidentes) des travailleurs
émigrés (non résidents). Autre exemple, l’ouverture


d’une agence d’une banque du pays d’origine dans
une région du pays d’accueil des émigrés peut
également se traduire par une augmentation des
transferts privés reçus par le pays d’origine. Plus
généralement, la stabilité politique a tendance à
favoriser l’afflux de transferts privés. Les transferts
publics, ou officiels, sont le plus souvent liés à des
facteurs non économiques. Dans la pratique, la
projection de ces postes de la balance des paiements
s’appuie sur les renseignements communiqués par
l’entité gouvernementale compétente (informations
disponibles dans le budget ou le plan) ou par les
pays donateurs. Les projections de transferts officiels
sans contrepartie dans la balance des paiements
doivent donc être compatibles avec les projections
des dons dans les données de finances publiques.


5. Projection du compte de capital


Les mouvements de capitaux sont la composante de
la balance des paiements qui est la plus difficile à
projeter, car les flux de capitaux reflètent souvent des
réactions à des décisions de politique économique. On
a vu qu’on pouvait ventiler les opérations entre entrées
et sorties
, le court terme et les moyen et long termes, le
public et le privé
, et les opérations d’investissement direct
et de portefeuille
, et qu’on pouvait croiser ces
ventilations. En général, on retient deux grandes
catégories de mouvements de capitaux :


• Les mouvements de capitaux à long terme, qu’il
s’agisse d’investissements directs ou de
portefeuille, vont refléter des facteurs variés tels
que le taux attendu de rendement du capital,
l’existence d’une main-d’oeuvre bon marché
comparée à celle d’autres pays, la nécessité
d’être présent sur le marché étranger avant ses
concurrents, les encouragements fiscaux (code
des investissements), et plus généralement la
stabilité politique et sociale du pays. En ce qui
concerne les entrées de capitaux publics à long
terme, ils sont liés souvent aux grands travaux
ou projets d’investissement (financés ou non
sur l’extérieur) tels que reflétés dans le
programme d’investissement public (si ce
document de synthèse des investissements
publics futurs existe) et des conditions
politiques des pays donateurs. Les sorties de
capitaux publics à moyen et long termes sont
données par l’échéancier du service de la dette
publique (remboursement du principal, ou
amortissement).


• Les mouvements de capitaux à court terme
répondent directement aux forces du marché
dans la mesure où les restrictions sont peu


194


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




45 45

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nombreuses et les titres intérieurs ou extérieurs
sont relativement substituables. Dans ces
conditions, les facteurs qui influencent le plus les
mouvements de capitaux à court terme sont les
taux d’intérêt relatifs et les taux de change, en
particulier le différentiel des taux d’intérêt pondéré
par les anticipations de taux de change
, ainsi que la
situation politique et sociale du pays en question.


Une fois achevée la projection des différents postes
de la balance des paiements, le calcul du solde global
permet de mettre en évidence les conséquences de ce
solde sur le niveau des réserves internationales
(variation des avoirs extérieurs nets) du pays, un solde
positif de la balance des paiements se traduisant par
une accumulation d’avoirs extérieurs (signe négatif
dans la balance des paiements ) et réciproquement.


6. L’écart de financement


On entend par écart de financement la différence
entre les besoins de financement et les
financements disponibles au cours de la période tels
qu’ils figurent soit dans les tableaux de la balance
des paiements, soit dans ceux des statistiques de
finances publiques. Cet écart est un écart qui existe
ex ante sur une estimation de l’année en cours ou
sur une projection d’une année future : il mesure à
priori les financements supplémentaires qu’il faut
rechercher afin que la projection soit “bouclée”.
L’écart de financement mesure donc le degré de
certitude
, à un moment donné, sur l’état ou le statut des
financements
, à savoir s’ils sont déjà acquis ou pas
encore acquis
(puisque ex post les financements
couvriront les besoins même si c’est sous la forme
d’accumulation d’arriérés de paiements).


Il est à noter, que dans le cadre de programmes
d’ajustement appuyés par le FMI, les rapports qui
présentent la demande du pays auprès du FMI pour un
appui financier, peuvent comporter des tableaux de
la balance des paiements ou de statistiques de
finances publiques dans lesquels figurent des écarts
de financement. Cependant, cette demande en
général ne peut être examinée par le conseil
d’administration du FMI qu’à condition qu’il y ait
des engagements fermes de la part des créanciers ou
donateurs sur la couverture financière de cet écart.


7. La notion de jugement


La projection de la balance des paiements est un
exercice difficile qui fait appel au jugement.


Pour faire la projection, il faut faire un certain
nombre de choix sur les postes à projeter et pour ce


faire il faut tenir compte de la notion d’erreur relative.
Il faut en effet examiner la balance des paiements et
identifier les postes les plus importants et ceux qui
sont bien saisis sur le passé et qui méritent qu’on leur
consacre du temps pour les projeter (par exemple en
analysant les relations de demande et d’offre
d’importation et d’exportation). Les postes peu
importants, ou particulièrement instables, peuvent
être projetés de façon plus mécanique, par exemple
par extrapolation de tendance.


Une fois la projection faite, il est bon de calculer les
ratios habituels (compte courant/PIB, ratio du service
de la dette, etc.) et d’examiner leur évolution
projetée et leur cohérence par rapport au niveau et à
l’évolution passés. Il est également utile, en faisant
appel au jugement, d’examiner la projection et de
voir si elle est cohérente avec l’évolution prévue de la
situation économique nationale et internationale. Si
des incohérences apparaissent, il est bon de reprendre
ou de refaire la projection, ou des éléments de la
projection, afin d’assurer la cohérence.


III. Exercice


1. L’exercice consiste à projeter la balance des
paiements de la Tunisie pour la période
1993–95. Pour cela il convient de tenir
compte des informations sur l’évolution
récente en Tunisie (sous-section I) et
d’appliquer les méthodes de projection
exposées précédemment aux données de la
Tunisie (sous-section II), tout en formulant
les hypothèses nécessaires. Il est important
de noter les hypothèses et méthodes de
calcul retenues pour chacun des principaux
agrégats de façon à faciliter les révisions
ultérieures. Les agrégats à projeter sont ceux
des tableaux de la balance des paiements
(tableaux 8.3.1 et 8.3.2) qui sont donc à
compléter. Des hypothèses chiffrées
complémentaires utiles pour la projection
sont fournies ci-après. Dans l’appendice
figurent des équations de régression. Dans
tous les cas, on exercera un jugement
critique sur les agrégats projetés.


2. Hypothèses de prévision :


a. On estime que les importations de biens
et services directement liées à la
construction du gazoduc transtunisien et
des installations de gaz naturel de Miskar
ont représenté en 1992 environ 1,2 % du
PIB (qui était de 13.928 millions de
dinars). Les importations ont été


195


Exercice




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financées sur ressources extérieures. Les
investissements directs étrangers liés à
ces projets sont projetés comme suit :


1992 1993 1994 1995


(En millions de DTS)
Investissements directs 162 286 322 65


A l’heure actuelle, il est prévu que les
exportations de gaz provenant de ces projets
ne débutent qu’en 1996.


b. Les prévisions concernant les prix
mondiaux du phosphate et de ses dérivés
s’établissent ainsi :


1992 1993 1994 1995


($E.U./tonne :
variation en pourcentage)


Phosphate (minerai)
(Maroc) . . . –21,0 0,0 0,0
Superphosphate (E.U.) . . . 7,3 0,0 0,0


c. Les projections de financements
extérieurs sont les suivantes :


1992 1993 1994 1995


(En millions de DTS)
Capitaux à moyen
et long termes 854 850 850 850


d. Les projections du service de la dette
extérieure sont les suivantes :


1992 1993 1994 1995


(En millions de DTS)
Amortissement
(hors FMI) 629 621 644 674


Intérêts 320 336 379 433
Dont: FMI (15) (7) (14) (14)


Obligations financières
envers le FMI 21 4 0 10


e. Les prévisions sur les partenaires
commerciaux sont fournies dans les
tableaux 8.3.3 à 8.3.12 qui sont
essentiellement extraits des Perspectives
mondiales de l’économie
(FMI).


f. Les hypothèses sur les taux de change
sont les suivantes :


• Le dinar tunisien est rattaché à un panier
dont la composition est confidentielle;
on retiendra, pour des raisons pratiques,
que la composition du panier reflète celle
de commerce extérieur de la Tunisie, à
savoir : 75 % des échangés réglés en ECU
et 25 % en $E.U.


• Les taux de change bilatéraux nominaux :


1992 1993 1994 1995


DT/$E.U. :
fin de période 0,9507 0,9507 0,9507 0,9507
moyenne 0,8844 0,9507 0,9507 0,9507


$E.U./ECU :
fin de période 1,2109 1,2109 1,2109 1,2109
moyenne 1,2968 1,2109 1,2109 1,2109


DT/DTS :
fin de période 1,3071 1,3071 1,3071 1,3071
moyenne 1,2456 1,3071 1,3071 1,3071


$E.U./DTS :
fin de période 1,3750 1,3750 1,3750 1,3750
moyenne 1,4084 1,3750 1,3750 1,3750


Appendice : Equations de régression des
exportations et des importations


Exportations


Les exportations réelles ou en volume, sont
expliquées dans les équations qui suivent (équations
1 et 2) par un terme de demande, qui est soit un
indice pondéré du PIB réel du reste du monde, soit
le PIB réel de la Communauté européenne (dont les
pays membres sont les principaux partenaires
commerciaux de la Tunisie), et par un terme de
compétitivité prix à l’exportation, défini comme le
ratio des prix à l’exportation de la Tunisie et d’un
indice pondéré des déflateurs du PIB du reste du
monde. Les coefficients estimés ont le signe
attendu : selon ces équations, les exportations
tunisiennes sont en effet affectées positivement par
la croissance du niveau d’activité de ses partenaires
commerciaux et par une baisse du prix relatif de ses
exportations par rapport aux prix intérieurs de ces
mêmes partenaires. Ces équations traduisent donc
bien la demande d’exportation adressée à la Tunisie.


Dans les deux équations retenues, l’élasticité des
exportations par rapport à la variable de demande
mondiale est nettement supérieure à 1 (0,83 à court
terme, mais 1,9 à long terme dans l’équation 1, et
1,36 dans l’équation 2).


196


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR




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197


Equations de régression des exportations et des importations


La valeur de la statistique H de Durbin dans la
première équation et celle de la statistique de
Durbin Watson dans la seconde, indiquent une
absence d’autocorrélation au seuil de 5 %, ce qui
permet de valider la statistique t de Student pour
tester la significativité des différentes variables
explicatives. Toutes les variables retenues sont
significatives au seuil de 5 % sur la base de ce test.
Dans les deux équations, le coefficient de
détermination (qu’il soit brut ou ajusté) indique a
priori un pouvoir explicatif satisfaisant de chaque
équation.


Importations


Les importations réelles (équation 3) sont
fonction des trois sources de demande
d’importations qui sont la consommation,
l’investissement et les exportations, et d’un terme
de prix relatifs à l’importation.


Les élasticités des importations par rapport à la
consommation, l’investissement et les exportations
sont respectivement de 0,56, 0,54, et 0,54. Comme


les trois élasticités ne diffèrent pas de façon
significative, le PIB peut être utilisé comme variable
d’activité.


La statistique H de Durbin indique qu’il n’y a pas
d’autocorrélation et toutes les variables sont
significatives au seuil de 5 % sur la base du test t de
Student.


La présence des exportations parmi les variables
explicatives des importations reflète le fait qu’une
part significative des importations tunisiennes est
destinée à être réexportée après transformation.


Dans une des trois équations retenues pour
expliquer les exportations et les importations, une
formulation auto-régressive a été adoptée. Ceci
constitue une manière usuelle d’introduire la
dynamique et le fait que les variables ne s’ajustent
que de manière progressive aux variations de leur
principaux déterminants. Cet ajustement progressif
peut s’expliquer de diverses manières. Dans le cas
des importations et des exportations on peut penser
notamment à l’existence de contrats qui ont pour
effet de créer une certaine inertie conduisant à faire
dépendre les importations ou exportations d’une
période donnée de leur niveaux atteints lors de la
période précédente.




48 48

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198


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Liste des variables utilisées


Variables Description Unités Séries


cr Consommation totale Millions de dinars 1985 1970–92
à prix constants


defcee Indice du déflateur du PIB de la Base 100 en 1985 1970–92
Communauté européenne


diecu Taux de change Dinars/ECU
fir Investissement total Millions de dinars 1985 1963–92


à prix constants
gdpd Indice du déflateur du PIB Base 100 en 1985 1963–92
inddeffipbrdm Indice du déflateur Base 100 en 1985 1963–92


du PIB mondial
indpibrdm Indice du PIB mondial Base 100 en 1985 1963–92


à prix constants
ipm Indice des prix à l’importation Base 100 en 1985 1963–92
ipx Indice des prix à l’exportation Base 100 en 1985 1963–92
mreel Importations à prix constants Millions de dinars 1985 1963–92
pibceesr Indice du PIB de la Communauté Base 100 en 1985 1970–92


européenne à prix constants
tddreel Demande intérieure à prix Millions de dinars 1985 1963–92


constants
xnr Exportations de biens et services Millions de dinars 1985 1970–92


non facteurs à prix constants
xreel Exportations à prix constants Millions de dinars 1985 1963–92




49 49

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199


Equations de régression des exportations et des importations


Exportations


Equation 1 :


Méthode des moindres carrés ordinaires
29 observations annuelles, 1964–92


log(xreel) = 0,57094 * log(xreel)[–1] + 0,82515 * log(indpibrdm)
(3,87884) (2,75396)


–0,22398 * log(ipx/inddefpibrdm*diecu) + 0,66503
(–2,41752) (1,49762)


Somme des carrés 0,3102 Ecart-type 0,1114 Moyenne de la
R
2 0,9706 R


–2 0,9671 variable dépendante 6,7462
D.W. (1) 1,7846 D.W. (2) 1,2550 F (3, 25) 275,262
H 0,7289


Equation 2 :


Méthode des moindres carrés ordinaires
23 observations annuelles, 1970–92


log(xnr) = 0,41396 * log(diecu * defcee/ipx)
(7,27905)


+ 1,36029 * log(pibceesr)
(6,54715)


+ 0,33994 * dum79 – 1,83231
(4,98879) (1,21114)


Somme des carrés 0,1457 Ecart-type 0,0876 Moyenne de la
R
2 0,9745 R


–2 0,9705 variable dépendante 7,4819
D.W. (1) 2,2457 D.W. (2) 2,0735 F (3, 19) 241,986


Importations


Equation 3 :


Méthode des moindres carrés ordinaires
29 observations annuelles, 1964–92


log(mreel) = 0,55783 * log(cr) + 0,54446 * log (fir)
(2,52519) (4,09167)


– 0,29876 * log(diecu*defcee/gdpd)
(–2,12900)
+ 0,53535 * log(xreel) –5,51959
(–6,08289) (–5,20664)


Somme des carrés 0,1329 Ecart-type 0,0796 Moyenne de la
R
2 0,9907 R


–2 0,9890 variable dépendante 7,1500
D.W. (1) 1,6283 D.W. (2) 2,2072 F (4,21) 561,278




50 50

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200


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.3.1.
Tunisie : Balance des paiements, 1988–951


1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
Projections


(En millions de DTS)


Balance commerciale –816 –947 –1.260 –870 –1.446
Exportations, f.à.b. 1.783 2.286 2.592 2.711 2.863


Energie 287 456 448 387 432
Hors énergie 1.496 1.830 2.144 2.324 2.431


Importations, f.à.b. –2.599 –3.234 –3.852 –3.581 –4.309
Energie –182 –297 –359 –289 –319
Hors énergie –2.417 –2.937 –3.493 –3.292 –3.990


Services et transferts (net) 888 689 773 447 780
Services, non facteurs 843 635 594 404 671


Dont : recettes touristiques (942) (724) (695) (500) (749)
Services facteurs et transferts 45 54 179 43 109


Dont : paiements d’intérêts (–306) (–322) (–311) (–294) (–320)
envois de fonds
des travailleurs (405) (381) (441) (417) (449)


Solde des transactions courantes 72 –259 –487 –423 –666


Capitaux 223 320 412 375 749
Dons 45 58 60 24 48
Investissements directs (net) 82 113 137 120 321


Dont : gazoduc et installations
de Miskar (...) (...) (...) (...) (162)


Emprunts à moyen et long termes 43 110 161 181 225
Décaissements 545 708 781 796 854
Amortissement –502 –598 –620 –615 –629


Capitaux à court terme, erreurs
et omissions 53 40 56 51 155


Balance globale 295 62 –74 –48 83


Variation des réserves nettes
(augmentation –) –295 –62 74 48 –83


Utilisation nette des crédits du Fonds 15 0 –82 56 31
Achats 15 0 0 156 52
Rachats 0 0 –82 –99 –21


Autres avoirs nets (augmentation –) –310 –62 156 –8 –114


(Unités indiquées)


Pour mémoire :
Solde des transactions courantes,


en pourcentage du PIB 1,0 –3,3 –5,3 –4,4 –6,0
Réserves brutes, en millions de DTS 676 739 565 559 658


En mois d’importations 3,1 2,7 1,8 1,9 1,8
Dette extérieure, en pourcentage


du PIB 60,4 58,0 54,2 54,3 51,3
Ratio du service de la dette1 22,3 23,0 22,7 23,5 19,9
Termes de l’échange (pourcentage


annuel de variation) –1,0 1,1 –0,4 –1,0 –3,6


Source : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.
1En pourcentage des exportations de biens et services; y compris les commissions du FMI.




51 51

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201


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.2.
Tunisie : Balance des paiements, 1988–95


1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995
Projections


(En millions de dinars)


Balance commerciale –941 –1.152 –1.501 –1.101 –1.801
Exportations, f.à.b. 2.055 2.782 3.089 3.429 3.566


Energie 331 555 534 490 538
Hors énergie 1.724 2.227 2.555 2.940 3.028


Importations, f.à.b. –2.996 –3.935 –4.590 –4.530 –5.367
Energie –210 –361 –428 –366 –397
Hors énergie –2.786 –3.573 –4.162 –4.164 –4.970


Services et transferts (net) 1.024 838 921 565 972
Services non facteurs 972 773 708 511 836


Dont : recettes touristiques (1.086) (881) (828) (633) (933)
Services facteurs et transferts 52 66 213 54 136


Dont : paiements d’intérêts (–353) (–392) (–371) (–372) (–399)
envois de fonds


des travailleurs (467) (464) (525) (528) (559)


Solde des transactions courantes 83 –315 –580 –535 –830


Capitaux 257 389 491 474 933
Dons 52 71 71 30 60
Investissements directs (net) 95 137 163 152 400


Dont : gazoduc et installations
de Miskar (...) (...) (...) (...) (202)


Emprunts à moyen et long termes 50 134 192 229 280
Décaissements 628 861 931 1.007 1.064
Amortissement –579 –728 –739 –778 –783


Capitaux à court terme, erreurs et
omissions 61 49 67 65 193


Balance globale 340 75 –88 –61 103


Variation des réserves nettes
(augmentation–) –340 –75 88 61 –103


Utilisation nette des crédits du Fonds 17 0 –98 71 39
Achats 17 0 0 197 65
Rachats 0 0 –98 –126 –26


Autres avoirs nets (augmentation–) –357 –75 185 –10 –142


(Unités indiquées)


Pour mémoire :
Taux de change1 :


Dinar/DTS 1,1527 1,2168 1,1916 1,2650 1,2456
DTS/Dinar 0,8675 0,8218 0,8392 0,7905 0,8028
Dinar/$E.U. 0,8578 0,9493 0,8784 0,9246 0,8844
$E.U./Dinar 1,1658 1,0534 1,1384 1,0815 1,1307


Sources : Base de données et estimations de l’Institut du FMI.
1Moyenne de la période.




52 52

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202


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.3.3.
Partenaires commerciaux de la Tunisie : Principaux indicateurs composites, 1968–971
(Variations annuelles en pourcentage)


1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977


Production et demande des
partenaires commerciaux
(croissance du marché
pondérée par les exportations)2


PIB réel3 6,6 7,2 5,5 3,2 4,7 5,9 3,9 0,1 6,1 3,5
Demande intérieure réelle totale4 5,0 7,9 5,2 3,1 4,4 6,5 1,6 –2,3 5,7 1,8


Volume des importations
de marchandises3
Total 14,1 17,9 10,9 5,3 14,1 12,9 7,1 –4,0 14,6 3,6
Hors produits pétroliers ... ... ... 5,2 14,5 13,5 9,2 –3,5 14,7 4,4


Coûts et prix des partenaires
fournisseurs
(pondérés par
les importations)5


Non corrigés des fluctuations
de change6
Déflateurs du PIB4 3,5 4,9 6,1 6,7 6,7 9,2 13,0 12,4 10,9 10,4
Prix à la consommation4 3,3 4,3 5,1 5,5 5,9 8,2 13,5 12,1 10,1 10,4


En termes de dollars E.U.
Déflateurs du PIB4 2,4 3,3 5,1 8,3 15,0 19,9 8,5 18,4 0,1 9,5
Prix à la consommation4 2,2 2,7 4,1 7,0 14,1 18,9 9,0 18,1 –0,6 9,6


Valeurs unitaires à l’exportation3
Total –0,8 2,8 4,0 6,7 10,1 23,0 32,7 11,8 –0,9 8,3
Hors produits pétroliers ... ... ... 5,2 10,2 21,8 20,1 12,4 –1,6 8,4


Coûts et prix des partenaires
commerciaux industrialisés
(pondérés par les exportations,
en termes de dollars E.U.)2,4


Valeurs unitaires à l’exportation –1,1 3,4 5,0 5,6 10,7 22,0 22,2 13,0 –2,8 9,2
Coûts unitaires de main-d’oeuvre 1,1 0,0 8,9 10,2 13,2 18,6 10,5 28,0 –6,1 8,9


Prix du marché mondial des
produits de base autres que les
combustibles
7 (en termes de
dollars E.U.)


Pondérés par la composition
des exportations de produits
de base de la Tunisie –2,4 2,1 0,3 –2,0 6,3 26,9 201,7 20,6 –42,6 –8,3


Pondérés par la composition
des importations de produits
de base de la Tunisie –5,6 –0,5 8,0 4,2 5,0 77,1 29,1 –18,1 –2,5 1,7




53 53

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203


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.3. (suite)


1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987


Production et demande des
partenaires commerciaux
(croissance du marché pondérée
par les exportations)2


PIB réel3 3,8 3,8 2,4 –0,5 1,2 1,1 2,3 2,5 2,0 2,6
Demande intérieure réelle totale4 2,8 4,4 2,6 –1,5 1,0 0,3 1,9 2,3 3,6 3,4


Volume des importations
de marchandises3
Total 5,5 10,8 3,1 4,9 1,1 –0,6 5,6 2,5 6,2 8,0
Hors produits pétroliers 6,4 11,4 7,1 9,4 2,8 0,5 7,7 3,3 6,6 9,1


Coûts et prix des partenaires
fournisseurs
(pondérés par
les importations)5


Non corrigés des fluctuations
de change6
Déflateurs du PIB4 9,6 9,7 11,3 10,5 10,6 8,6 7,0 5,7 5,4 3,6
Prix à la consommation4 8,4 9,7 12,7 12,2 10,5 8,4 6,7 5,8 3,3 3,2


En termes de dollars E.U.
Déflateurs du PIB4 18,7 15,7 10,6 –10,8 –4,1 –2,9 –4,9 1,3 33,5 19,0
Prix à la consommation4 17,4 15,7 12,0 –9,4 –4,2 –3,0 –5,1 1,4 30,8 18,5


Valeurs unitaires à l’exportation3
Total 12,1 18,1 15,4 –7,7 –4,5 –5,3 –3,8 0,5 14,9 13,4
Hors produits pétroliers 13,2 15,8 11,2 –9,4 –4,0 –4,7 –3,9 0,9 20,6 13,2


Coûts et prix des partenaires
commerciaux industrialisés
(pondérés par les exportations,
en termes de dollars E.U.)2, 4


Valeurs unitaires à l’exportation 13,6 17,2 13,1 –10,5 –4,4 –5,0 –4,9 1,5 21,2 15,0
Coûts unitaires de main-d’oeuvre 17,5 13,0 10,2 –13,3 –6,9 –6,4 –7,5 –0,8 32,9 17,9


Prix du marché mondial des
produits de base autres que
les combustibles
7 (en termes
de dollars E.U.)


Pondérés par la composition
des exportations de produits
de base de la Tunisie –2,9 25,5 22,7 2,4 –14,6 –12,7 4,0 –11,0 0,6 –3,3


Pondérés par la composition
des importations de produits
de base de la Tunisie 6,9 22,8 5,0 –6,6 –8,7 4,5 6,3 –16,2 –11,9 5,7




54 54

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204


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.3.3. (fin)


1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997


Production et demande des
partenaires commerciaux
(croissance du marché pondérée
par les exportations)2


PIB réel3 3,6 3,8 2,6 0,3 2,4 3,3 3,0 3,3 3,3 3,2
Demande intérieure réelle totale4 4,4 3,5 3,0 1,9 1,9 2,2 2,5 2,7 2,9 3,0


Volume des importations
de marchandises
Total 6,6 8,8 5,8 2,2 3,4 10,9 5,6 5,8 5,8 5,6
Hors produits pétroliers 7,2 9,3 6,3 2,1 3,4 11,2 5,8 5,9 6,0 5,8


Coûts et prix des partenaires
fournisseurs
(pondérés par les
importations)5


Non corrigés des fluctuations
de change6
Déflateurs du PIB4 3,8 4,4 4,7 4,7 4,1 3,6 3,2 3,2 3,1 3,0
Prix à la consommation4 3,3 4,4 4,7 4,7 4,0 3,7 3,3 3,0 2,8 2,8


Exprimés en dollars E.U.
Déflateurs du PIB4 5,5 –1,5 19,3 1,9 9,9 5,2 0,3 0,6 0,5 0,3
Prix à la consommation4 5,0 –1,4 19,2 1,8 9,8 5,3 0,3 0,6 0,4 0,2


Valeurs unitaires à l’exportation3
Total 4,0 0,5 13,5 –2,3 5,9 4,0 0,9 0,9 0,8 0,9
Hors produits pétroliers 5,6 –0,5 12,5 –1,5 6,7 4,0 0,7 0,9 0,7 0,8


Coûts et prix des partenaires
commerciaux industrialisés
(pondérés par les exportations,
exprimés en dollars E.U.)2, 4


Valeurs unitaires à l’exportation 4,4 –0,5 14,7 –2,2 7,7 4,4 0,4 0,7 0,5 0,6
Coûts unitaires de main-d’oeuvre 1,2 –3,4 20,8 1,5 9,9 5,0 0,2 0,6 0,0 –0,2


Prix du marché mondial des
produits de base autres que les
combustibles
7 (exprimés en
dollars E.U. )


Pondérés par la composition
des exportations de produits
de base de la Tunisie 16,0 12,5 1,5 –2,1 0,1 2,3 4,1 5,0 2,6 2,6


Pondérés par la composition
des importations de produits
de base de la Tunisie 20,7 4,8 –9,1 –3,0 7,4 0,3 3,9 3,9 3,8 3,9


1À l’exception des prix des produits de base hors combustibles (voir la note 7 ci-après), ces agrégats sont des moyennes des pourcentages de varia-
tion des données pour chaque partenaire commercial (tels qu’ils sont précisés aux notes 3 et 4 ci-après), pondérées par leur part respective des ex-
portations ou importations, selon le cas, de la Tunisie.


2Les coefficients de pondération sont proportionnels aux exportations de 1988–90 de la Tunisie vers les pays partenaires précisés aux notes 3 et 4 ci-
après.


3Sur la base des données pour les pays partenaires dont l’ensemble représente au moins 90 % des exportations ou importations, selon le cas, de la
Tunisie.


4Sur la base des données pour les seuls pays partenaires industrialisés.
5Les coefficients de pondération sont proportionnels aux importations de 1988–90 de la Tunisie en provenance des pays partenaires précisés aux


notes 3 et 4 ci-dessus.
6C’est-à-dire moyennes pondérées des pourcentages de variation des indices exprimés dans les monnaies nationales des pays partenaires industri-


alisés.
7Calculés sur la base des moyennes des prix du marché mondial pour les produits de base autres que les combustibles, pondérées par la composi-


tion des échanges de produits de base (exportations et importations) de la Tunisie pour la période 1979–81.




55 55

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205


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.4.
Tunisie : Coefficients de pondération utilisés dans le calcul des agrégats du tableau EEG1


Exportations vers Importations en provenance de


(Parts dans les échanges avec les pays industrialisés, en pourcentage)2


1 132 France 24,26 1 132 France 25,71
2 136 Italie 19,43 2 136 Italie 13,80
3 134 Allemagne 14,45 3 134 Allemagne 12,30
4 124 Belgique 6,19 4 111 Etats-Unis 5,58
5 672 Libye 3,52 5 124 Belgique 4,61
6 184 Espagne 2,76 6 184 Espagne 3,60
7 138 Pays-Bas 2,54 7 138 Pays-Bas 2,41
8 612 Algérie 2,27 8 612 Algérie 2,02
9 534 Inde 2,22 9 158 Japon 1,70


10 174 Grèce 2,01 10 112 Royaume-Uni 1,59
11 112 Royaume-Uni 1,51 11 174 Grèce 1,51
12 111 Etats-Unis 1,40 12 974 URSS 1,51
13 433 Iraq 1,37 13 156 Canada 1,33
14 974 URSS 1,01 14 186 Turquie 1,29
15 186 Turquie 0,95 15 686 Maroc 1,10
16 536 Indonésie 0,93 16 146 Suisse 1,03
17 914 Albanie 0,85 17 433 Iraq 1,01
18 128 Danemark 0,84 18 964 Pologne 1,00
19 429 Iran, Rép. islamique d’ 0,75 19 144 Suède 0,89
20 924 Chine 0,73 20 456 Arabie Saoudite 0,78
21 463 République arabe syrienne 0,61 21 924 Chine 0,69
22 158 Japon 0,61 22 122 Autriche 0,65


23 273 Mexique 0,62
24 213 Argentine 0,62
25 223 Brésil 0,60
26 128 Danemark 0,53
27 463 République arabe syrienne 0,51
28 188 Yougoslavie 0,51
29 934 Tchécoslovaquie 0,50


Total, pays énumérés ci-dessus 91,21 Total, pays énumérés ci-dessus 90,00


(Parts dans les échanges avec les pays industrialisés, en pourcentage)2


1 132 France 31,49 1 132 France 32,91
2 136 Italie 25,21 2 136 Italie 17,65
3 134 Allemagne 18,76 3 134 Allemagne 15,74
4 124 Belgique 8,04 4 111 Etats-Unis 7,14
5 184 Espagne 3,58 5 124 Belgique 5,90
6 138 Pays-Bas 3,30 6 184 Espagne 4,61
7 174 Grèce 2,61 7 138 Pays-Bas 3,09
8 112 Royaume-Uni 1,96 8 158 Japon 2,17
9 111 Etats-Unis 1,82 9 112 Royaume-Uni 2,04


10 128 Danemark 1,08 10 174 Grèce 1,93
11 158 Japon 0,79 11 156 Canada 1,70
12 146 Suisse 0,43 12 146 Suisse 1,31
13 144 Suède 0,22 13 144 Suède 1,14
14 178 Irlande 0,22 14 122 Autriche 0,83
15 182 Portugal 0,18 15 128 Danemark 0,68
16 172 Finlande 0,10 16 172 Finlande 0,59
17 122 Autriche 0,08 17 142 Norvège 0,23
18 142 Norvège 0,06 18 182 Portugal 0,10
19 156 Canada 0,05 19 193 Australie 0,09
20 193 Australie 0,00 20 178 Irlande 0,08
21 196 Nouvelle-Zélande 0,00 21 196 Nouvelle-Zélande 0,06


Total, pays industrialisés 100,00 Total, pays industrialisés 100,00


1Code pour la Tunisie : 744.
2Sur la base des statistiques de l’annuaire du commerce mondial DOTS (incluses dans la banque de données EIS du FMI). Pour de plus amples ex-


plications, voir les notes 2–6 dans les tableaux EEG (Environnement économique global).




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206


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.3.5.
Tunisie : Coefficients de pondération utilisés dans le calcul des agrégats du tableau EEG1
(Parts dans les échanges de produits de base hors combustibles, en pourcentage)


Exportations de Importations de


1 Phosphate 79,40 1 Blé 36,33
2 Plomb 15,00 2 Huile de soja 12,51
3 Tabac 2,96 3 Grumes et bois d’oeuvre 11,77
4 Zinc 2,29 4 Maïs 8,04
5 Peaux 0,18 5 Tourteaux de soja 5,62
6 Café Robusta 0,07 6 Thé 4.62
7 Autres cafés 0,07 7 Coton moyenne soie 2,94
8 Blé 0,03 8 Plomb 2,83
9 Cacao 0,01 9 Tabac 2,56


10 Thé 0,00 10 Boeuf 2,33
11 Sucre - E.U. 0,00 11 Autres cafés 1,31
12 Sucre - marché mondial 0,00 12 Café Robusta 1,31
13 Sucre - CEE 0,00 13 Sucre - CEE 1,08
14 Boeuf 0,00 14 Sucre - E.U. 1,08
15 Agneau 0.00 15 Sucre - marché mondial 1,08
16 Bananes 0,00 16 Bananes 0,96
17 Riz 0,00 17 Laine grossière 0,58
18 Poudre de poisson 0,00 18 Laine - qualité supérieure 0,58
19 Huile d’arachide 0,00 19 Graines de soja 0,52
20 Maïs 0,00 20 Riz 0,46
21 Huile de soja 0,00 21 Cacao 0,37
22 Coton moyenne soie 0,00 22 Etain 0,33
23 Laine - de première qualité 0,00 23 Caoutchouc naturel 0,28
24 Laine grossière 0,00 24 Agneau 0,25
25 Huile de coco 0,00 25 Peaux 0,23
26 Caoutchouc naturel 0,00 26 Huile d’arachide 0,03
27 Grumes et bois d’oeuvre 0,00 27 Huile de coco 0,00
28 Minerai de fer 0,00 28 Minerai de fer 0,00
29 Cuivre 0,00 29 Cuivre 0,00
30 Nickel 0,00 30 Nickel 0,00
31 Aluminium 0,00 31 Aluminium 0,00
32 Huile de palme 0,00 32 Zinc 0,00
33 Etain 0,00 33 Huile de palme 0,00
34 Tourteaux de soja 0,00 34 Poudre de poisson 0,00
35 Graines de soja 0,00 35 Phosphate 0,00


Total, produits de base hors combustibles 100,00 Total, produits de base hors combustibles 100,00


1Sur la base des statistiques de l’annuaire du commerce mondial DOTS (incluses dans la banque de données EIS du FMI). Pour de plus amples ex-
plications, voir les notes 2-6 dans les tableaux EEG (Environnement économique global).


2Sur la base des données communiquées par la Division des produits de base et des questions spéciales du Département des études. Pour de plus
amples explications, voir la note 7 dans les tableaux EEG.




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207


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.6.
Aperçu général des projections
(Variation annuelle en pourcentage, sauf indications contraires)


1990 1991 1992 1993
Projections actuelles


Production mondiale 2,1 0,1 0,8 2,3
Pays industrialisés 2,3 0,5 1,4 2,0


États-Unis 0,8 –1,2 2,0 3,0
Japon 4,8 4,0 1,6 2,4
Allemagne 5,1 1,0 1,6 0,6
France 2,2 1,2 2,0 1,5
Italie 2,2 1,4 1,0 0,5
Royaume-Uni 0,5 –2,2 –1,0 1,3
Canada –0,5 –1,7 1,0 2,7


Les sept pays précités 2,3 0,5 1,5 2,1
Autres pays industrialisés 2,5 0,6 0,8 1,1


Pour mémoire :
Communauté européenne 2,9 0,8 1,1 1,0
Allemagne de l’Ouest 5,1 3,7 1,5 0,2
Pays en développement 3,6 3,2 6,1 5,7


Afrique 1,0 1,5 2,0 3,3
Asie 5,5 5,7 6,6 6,4
Moyen-Orient et Europe 5,5 … 9,9 8,6
Hémisphère occidental –0,1 2,8 2,7 2,0


Pays en développement hormis le
Moyen-Orient et l’Europe 3,1 4,2 4,7 4,5
Economies en transition –3,1 –9,7 –17,2 –5,4


Europe de l’Est1 –7,1 –13,7 –10,4 2,1
Ex-URSS –2,3 –9,0 –18,6 –7,6


Volume du commerce mondial 4,1 2,6 4,0 5,6
Volume d’importations des


pays industrialisés 4,6 2,5 3,7 3,9
Volume d’importations des pays


en développement 6,3 9,7 8,2 9,5


Prix des produits de base
Pétrole2 28,3 –17,0 0,6 –1,7


En dollars E.U. par baril 22,06 18,31 18,42 18,11
Produits autres que les combustibles3 –6,3 –4,5 0,4 2,6


Prix à la consommation
Pays industrialisés 4,9 4,4 3,2 3,1
Pays en développement 80,2 42,7 46,3 40,7
Economies en transition 21,2 95,7 1.105,5 154,5


Europe de l’Est1 142,2 134,9 797,4 48,8
Ex-URSS 5,4 89,2 1.181,8 197,3


LIBOR à 6 mois (pourcentage)4 8,4 6,1 3,8 3,9


Note : Les projections reposent sur l’hypothèse que les taux de change effectifs restent constants en valeur réelle aux niveaux observés entre le 12
et le 23 octobre 1992, et que les parités bilatérales des monnaies participant au mécanisme de change européen restent constantes en valeur nomi-
nale. Cette hypothèse implique une appréciation effective de 2 % environ du dollar E.U. par rapport à l’hypothèse retenue dans les Perspectives de l’é-
conomie mondiale
d’octobre 1992.


1Les pays d’Europe de l’Est comprennent la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, l’ancienne République fédérale tchèque et slovaque, la Roumanie et
l’ancienne Yougoslavie (couvrant le territoire de la Yougoslavie tel qu’il existait en 1990).


2Moyenne non pondérée des cours sur le marché du disponible des bruts U.K. Brent, Dubaï et Alaska North Slope en dollars E.U.; pour 1992 et
1993, les chiffres indiqués sont des hypothèses.


3En dollars E.U., pondérés par les exportations mondiales.
4Taux interbancaire offert à Londres sur les dépôts en dollars E.U. à 6 mois.




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208


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


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209


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.8.
Pays en développement : PIB réel, 1974–93
(Variations annuelles en pourcentage)


Moyenne
1974–83 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993


Tous pays en développement 4,0 4,5 4,5 3,9 4,5 3,8 3,7 3,6 3,2 6,2 6,2
Par région
Afrique 2,5 1,5 4,0 2,1 0,3 3,6 3,2 1,0 1,5 1,9 3,3
Asie 5,8 8,4 6,9 6,9 8,1 8,9 5,3 5,5 5,7 6,9 6,6
Moyen-Orient et Europe 3,3 1,2 1,8 –0,8 3,3 –1,0 3,8 5,4 0,3 9,9 8,7
Hémisphère occidental 3,1 3,6 3,4 4,3 2,2 0,4 1,0 –0,1 2,9 2,8 3,9
Afrique subsaharienne 2,3 2,7 3,7 3,7 1,6 2,3 2,3 0,8 1,4 1,6 3,5
Quatre nouvelles économies


industrielles d’Asie 7,8 9,7 4,4 11,0 12,3 9,6 6,3 6,7 7,4 6,2 6,7


Par principales exportation
Exportateurs de combustibles 3,3 1,4 2,3 –0,1 0,9 –0,3 3,9 4,7 1,5 8,7 7,9
Exportateurs d’autres produits 4,0 6,2 5,7 6,1 6,4 5,8 3,6 3,2 4,0 5,0 5,3


Produits manufacturés 5,1 8,2 8,1 7,6 8,1 7,4 4,6 3,5 4,5 5,7 5,9
Produits primaires 1,7 3,4 2,0 4,4 3,0 0,6 0,1 1,4 3,3 4,1 4,5


Produits agricoles 2,0 3,1 1,9 4,2 2,5 0,6 0,4 2,0 3,3 4,1 4,5
Produits minéraux 1,0 4,7 2,1 5,2 5,1 0,4 –1,4 –0,8 3,1 4,0 4,2


Pays exportateurs de services
et bénéficiaires de transferts privés 4,2 4,3 3,7 4,9 6,5 4,0 3,1 2,5 2,8 3,6 4,4


Pays ayant une base d’exportations
diversifiée 4,5 2,1 0,1 1,3 2,7 6,6 3,3 3,9 2,3 2,6 4,1


Classification financière
Pays créanciers (en termes nets) 3,5 0,6 1,1 –2,6 0,4 –1,0 4,8 8,1 5,9 8,4 6,2
Pays débiteurs (en termes nets) 3,8 5,2 5,1 5,2 5,4 4,8 3,4 2,6 2,6 5,6 6,2


Pays emprunteurs sur les marchés 4,4 7,0 6,1 6,0 5,7 4,6 3,0 2,8 4,9 5,5 5,5
Pays emprunteurs à diverses sources 4,1 3,7 3,3 4,5 6,2 5,5 4,2 2,0 –2,5 6,9 9,0
Pays emprunteurs à des creanciers


officiels 3,0 1,8 5,2 3,5 2,7 4,4 3,3 3,1 3,0 3,2 4,0
Pays qui ont eu récemment des


difficultés à assurer le service
de leur dette 2,9 2,9 3,5 3,9 3,3 1,4 2,0 –0,6 –0,3 4,5 6,2


Pays qui n’ont pas eu récemment
de difficultés à assurer le service
de leur dette 5,3 7,9 6,9 6,4 7,4 8,2 4,7 5,5 5,2 6,6 6,3


Groupes divers
Petits pays à faible revenu 3,5 4,3 3,9 4,0 3,0 3,7 3,0 3,1 3,2 3,8 4,5
Pays les moins avancés 3,2 2,0 2,3 3,4 1,9 2,7 2,5 2,3 2,4 3,2 4,3
Quinze pays lourdement endettés 3,0 2,4 3,8 4,3 1,8 1,3 1,4 –0,3 1,5 0,3 3,6


Pour mémoire :
Pays en développement 4,1 3,4 3,2 3,4 2,9 4,0 3,3 3,3 2,8 3,5 4,1




60 60

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210


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.3.9.
Inflation, 1974–93
(Pourcentages)


Moyenne
1974–83 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993


Déflateurs du PIB


Pays industrialisés 8,7 4,8 4,1 3,5 3,1 3,4 4,2 4,2 4,1 3,2 3,1
Etats-Unis 7,8 4,5 3,7 2,6 3,2 3,8 4,6 4,2 4,1 2,7 2,9
Communauté européenne 10,6 6,4 5,6 5,3 3,8 4,1 4,7 5,1 5,5 4,8 3,9
Japon 6,0 2,3 1,6 1,8 0,0 0,4 1,9 2,1 1,9 1,7 1,9
Autres pays industrialisés 9,1 4,9 4,2 4,2 5,3 5,3 5,7 4,8 3,6 2,1 2,9


Prix à la consommation


Pays industrialisés 9,2 4,7 4,2 2,4 3,0 3,3 4,4 4,9 4,4 3,3 3,2
Etats-Unis 8,4 4,3 3,6 2,0 3,6 4,0 4,8 5,4 4,3 3,1 3,1
Communauté européenne 10,6 6,4 5,7 3,2 3,0 3,3 4,9 5,2 5,0 4,4 3,9
Japon 7,6 2,2 2,0 0,6 0,1 0,7 2,3 3,1 3,3 2,2 2,4
Autres pays industrialisés 9,3 4,0 5,2 4,9 5,0 4,6 5,3 5,9 5,2 2,6 2,7


Pays en développement 25,7 37,8 34,3 28,3 36,4 57,3 70,2 80,2 42,5 42,4 27,7
Par région
Afrique 16,7 21,2 13,0 13,6 14,4 19,3 18,7 16,2 27,1 28,6 18,6
Asie 11,1 6,5 6,8 12,4 12,6 18,6 13,1 8,7 9,0 8,4 8,1
Moyen-Orient et Europe 18,1 18,4 15,0 16,9 20,1 22,3 17,8 16,6 22,1 16,4 16,5
Hémisphère occidental 58,9 124,2 128,2 79,4 117,8 243,2 434,3 649,7 163,2 178,9 87,6


Classification analytique
Pays exportateurs


de combustibles 17,0 20,7 13,5 21,7 32,0 32,2 18,1 15,4 18,1 12,1 9,2
Pays exportateurs


d’autres produits 36,8 48,5 47,2 32,0 38,8 71,1 100,0 117,6 54,7 59,4 38,4
Pays emprunteurs sur


les marchés 52,0 69,6 66,3 41,2 59,1 108,8 162,6 198,2 72,7 79,8 45,7
Pays emprunteurs à des


créanciers officiels 17,4 30,9 27,8 41,2 37,5 55,6 35,0 25,9 32,0 27,9 21,0
Pays qui ont eu récemment


des difficultés à assurer le
service de leur dette 43,2 83,5 78,2 61,1 82,9 148,0 218,6 295,2 109,9 116,0 62,3


Pays qui n’ont pas eu récemment
de difficultés à assurer le
service de leur dette 16,0 10,9 11,1 8,2 9,0 13,4 13,2 10,5 12,3 12,9 13,2


Economies en transition 3,0 3,5 4,4 5,4 5,8 7,3 18,3 21,2 95,4 1.192,4 109,6
Dont : Europe de l’Est 10,0 14,6 16,1 16,9 23,6 41,8 130,6 142,2 134,9 796,4 42,1


Ex-URSS 0,8 -0,1 0,7 2,1 1,5 0,3 2,3 5,4 88,9 1.296,2 134,5


Pour mémoire : taux d’inflation
médians


Pays industrialisés 9,8 6,2 5,7 3,6 4,1 4,5 4,8 5,4 4,3 3,1 3,0
Pays en développement 12,0 10,2 7,7 6,5 8,2 8,3 9,6 10,0 8,6 7,8 6,1
Economies en transition 2,5 2,8 2,8 3,7 2,7 2,6 6,4 26,3 88,9 49,4 25,1




61 61

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211


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.10.
Pays industrialisés : Salaires horaires, productivité et coût unitaire de la main-d’oeuvre dans
l’industrie manufacturière, 1974–93
(Variations annuelles en pourcentage)


Moyenne
1974–83 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993


Salaires horaires
Etats-Unis 9,1 3,1 5,0 4,0 2,3 3,9 3,9 5,0 4,6 3,0 3,8
Japon 8,4 2,4 3,8 2,3 1,1 3,2 6,9 6,7 5,8 6,3 6,3
Allemagne de l’Ouest 7,9 3,2 3,8 5,0 5,2 3,9 4,2 5,7 7,0 5,7 5,3
France 14,9 8,6 7,3 5,4 4,8 4,0 4,6 4,9 4,5 4,6 5,3
Italie 20,7 13,1 10,2 3,1 6,7 5,1 7,1 5,7 8,5 6,8 5,5
Royaume-Uni 15,5 7,6 8,5 7,9 7,5 7,8 9,4 9,7 9,6 6,1 4,9
Canada 10,7 4,2 3,7 2,9 3,3 3,9 5,4 5,2 4,8 3,1 2,5


Autres pays industrialisés 13,0 7,1 7,5 6,8 6,5 5,8 6,4 7,3 6,5 5,3 4,9


Tous pays industrialisés 10,9 4,8 5,6 4,4 3,5 4,3 5,4 6,0 5,8 4,8 4,8
Dont : Sept pays précités 10,5 4,4 5,3 4,0 3,1 4,1 5,3 5,8 5,7 4,7 4,8


Communauté européenne 13,8 7,5 7,4 5,7 5,9 5,1 5,9 6,5 7,2 5,8 5,4


Productivité
Etats-Unis 1,4 2,6 2,3 4,3 4,1 4,2 0,4 2,5 1,4 3,1 3,3
Japon 2,4 5,7 1,7 –0,4 4,9 7,4 5,1 4,0 1,7 –2,9 4,6
Allemagne de l’Ouest 3,4 3,7 3,6 0,9 1,9 4,2 3,3 3,5 3,1 1,7 2,6
France 4,1 2,1 3,5 3,8 5,2 7,5 4,8 1,2 0,8 1,8 2,3
Italie 3,7 1,7 3,3 –0,8 3,9 2,5 –0,6 –1,2 2,0 1,9 1,1
Royaume-Uni 2,2 4,4 2,5 3,8 5,5 5,2 4,5 1,0 1,2 2,5 2,8
Canada 2,2 12,3 2,6 –2,0 5,7 2,2 –1,2 1,8 5,3 2,4 0,6


Autres pays industrialisés 4,7 4,9 3,7 1,5 2,5 3,7 2,9 1,6 1,8 2,6 2,4


Tous pays industrialisés 2,7 3,9 2,6 –5,1 4,1 4,8 2,3 2,3 1,8 1,5 3,0
Dont : Sept pays précités 2,3 3,7 2,5 –6,0 4,3 5,0 2,2 2,5 1,8 1,3 3,1


Communauté européenne 3,7 3,6 3,5 –23,1 3,5 4,6 3,0 1,3 1,9 1,9 2,2


Coût unitaire de la main-d’oeuvre
Etats-Unis 7,6 0,5 2,7 –0,3 –1,8 –0,2 3,4 2,5 3,1 –0,1 0,5
Japon 5,8 –3,2 2,0 2,7 –3,6 –3,8 1,7 2,7 4,0 9,5 1,7
Allemagne de l’Ouest 4,3 –0,4 0,2 4,0 3,3 –0,2 0,8 2,1 3,8 3,9 2,6
France 10,3 6,4 3,7 1,5 –0,4 –3,2 –0,2 3,7 3,7 2,7 3,0
Italie 16,3 11,2 6,6 4,0 2,7 2,5 7,7 7,0 6,3 4,8 4,4
Royaume-Uni 12,9 3,1 5,9 4,0 1,9 2,5 4,6 8,6 8,2 2,7 2,1
Canada 8,3 –7,3 1,0 5,0 –2,2 1,7 6,7 3,3 –0,4 0,7 1,9


Autres pays industrialisés 8,4 2,2 3,8 5,3 4,0 2,2 3,5 5,7 4,7 2,7 2,4


Tous pays industrialisés 8,1 0,9 2,9 1,9 –0,5 –0,4 3,0 3,7 4,0 3,2 1,8
Dont : Sept pays précités 8,0 0,7 2,8 1,5 –1,1 –0,8 3,0 3,3 3,9 3,3 1,7


Communauté européenne 9,8 3,9 3,8 3,6 2,3 0,5 2,9 5,1 5,2 3,7 3,2




62 62

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212


8 PROJECTION DU SECTEUR EXTÉRIEUR


Tableau 8.3.11.
Pays en développement : Prix à la consommation-moyennes pondérées, 1974–93
(Variations annuelles en pourcentage)


Moyenne
1974–83 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993


Tous pays en développement 25,7 37,8 34,3 28,3 36,4 57,3 70,2 80,2 42,5 42,4 27,7


Par région
Afrique 16,7 21,2 13,0 13,6 14,4 19,3 18,7 16,2 27,1 28,6 18,6
Asie 11,1 6,5 6,8 12,4 12,6 18,6 13,1 8,7 9,0 8,4 8,1
Moyen-Orient et Europe 18,1 18,4 15,0 16,9 20,1 22,3 17,8 16,6 22,1 16,4 16,5
Hémisphère occidental 58,9 124,2 128,2 79,4 117,8 243,2 434,3 649,7 163,2 178,9 87,6
Afrique subsaharienne 22,7 24,2 18,5 18,8 22,1 21,0 22,1 21,7 47,2 44,9 28,6
Quatre nouvelles économies


industrielles d’Asie 12,7 2,7 1,7 1,8 2,4 4,8 5,7 6,9 7,5 6,4 5,9


Par principales exportations
Pays exportateurs


de combustibles 17,0 20,7 13,5 21,7 32,0 32,2 18,1 15,4 18,1 12,1 9,2
Pays exportateurs d’autres


produits 36,8 48,5 47,2 32,0 38,8 71,1 100,0 117,6 54,7 59,4 38,4
Produits manufacturés 32,9 43,7 41,8 26,9 37,1 74,7 97,8 129,8 59,6 79,7 49,3
Produits primaires 67,0 112,2 120,8 77,7 77,2 144,0 290,9 265,9 87,4 37,0 22,4


Produits agricoles 67,6 125,0 116,6 83,7 85,6 142,3 273,3 211,1 67,4 31,1 22,4
Produits minéraux 63,4 75,4 136,2 55,0 45,0 151,4 370,0 553,8 172,8 59,7 22,3


Pays exportateurs de services
et bénéficiaires de
transferts privés 11,6 12,6 14,1 14,8 16,5 13,8 16,8 16,3 21,8 19,4 31,4


Pays ayant une base
d’exportations diversifiée 11,6 16,5 13,5 12,1 13,5 11,4 9,9 11,5 12,7 11,2 ...


Classification financière
Pays créanciers (en termes nets) 12,2 3,9 1,0 9,0 13,2 14,8 10,7 6,8 11,8 7,2 7,4
Pays débiteurs (en termes nets) 32,8 45,4 41,9 32,4 41,5 67,8 87,1 103,4 51,3 54,1 34,8


Pays emprunteurs sur
les marchés 37,7 69,6 66,3 41,2 59,1 108,8 162,6 198,2 72,7 79,8 45,7


Pays emprunteurs à diverses
sources 52,0 14,7 12,2 13,3 15,5 16,9 15,6 19,7 21,7 20,2 19,5


Pays emprunteurs à des
créanciers officiels 17,4 30,9 27,8 41,2 37,5 55,6 35,0 25,9 32,0 27,9 21,0


Pays qui ont eu récemment
des difficultés à assurer le
service de leur dette 43,2 83,5 78,2 61,1 82,9 148,0 218,6 295,2 109,9 116,0 62,3


Pays qui n’ont pas eu
récemment de difficultés à
assurer le service de
leur dette 16,0 10,9 11,1 8,2 9,0 13,4 13,2 10,5 12,3 12,9 13,2


Groupes divers
Petits pays à faible revenu 19,2 24,6 25,2 66,2 59,7 73,2 40,5 32,8 43,7 40,3 29,9
Pays les moins avancés 17,7 20,7 21,8 19,6 24,7 25,4 27,9 26,8 53,1 47,9 31,5
Quinze pays lourdement


endettés 52,8 112,2 108,1 68,5 104,4 217,4 425,2 574,6 157,9 301,5 84,0




63 63

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213


Equations de régression des exportations et des importations


Tableau 8.3.12.
Principaux pays industrialisés : Taux d’intérêt, 1984–92
(Pourcentages annuels)


Août
1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992


Taux d’intérêt à court terme1
Etats-Unis 10,4 8,0 6,5 6,9 7,7 9,1 8,2 5,8 3,3
Japon 6,4 6,6 5,0 4,1 4,4 5,3 7,6 7,2 3,7
Allemagne de l’Ouest 6,0 5,4 4,6 4,0 4,2 7,1 8,4 9,2 9,8
France 11,2 9,9 7,7 8,2 7,9 9,3 10,3 9,7 10,7
Italie 15,3 13,9 11,9 11,1 11,2 12,7 12,3 12,7 15,4
Royaume-Uni 9,9 12,2 10,9 9,7 10,3 13,9 14,8 11,5 10,4
Canada 11,2 9,6 9,2 8,4 9,6 12,2 13,0 9,0 5,1


Sept pays précités 9,6 8,4 6,9 6,7 7,2 8,7 9,2 7,8 6,2
Quatre pays d’Europe précités 10,1 9,8 8,3 7,8 7,9 10,3 11,1 10,6 11,4


Taux d’intérêt à long terme2
Etats-Unis 12,5 10,6 7,7 8,4 8,8 8,5 8,6 7,9 6,6
Japon 7,3 6,5 5,3 5,0 4,8 5,1 7,0 6,3 4,8
Allemagne 8,0 7,0 6,1 6,2 6,5 7,0 8,7 8,5 8,1
France 12,5 10,9 8,6 9,4 9,1 8,8 10,0 9,0 9,0
Italie3 16,6 14,6 12,2 11,6 12,0 13,3 13,6 13,1 13,7
Royaume-Uni 11,3 11,1 10,1 9,6 9,7 10,2 11,8 10,1 9,3
Canada 12,7 11,1 9,5 9,9 10,2 9,9 10,8 9,8 8,1


Sept pays précités 11,4 9,9 7,7 8,0 8,1 8,1 9,0 8,3 7,3
Quatre pays d’Europe précités 11,6 10,5 8,9 8,9 9,0 9,5 10,8 10,0 9,8


1Taux d’intérêt sur les instruments suivants : aux Etats-Unis, les certificats de dépôt à trois mois sur le marché secondaire; au Japon, les certificats de
dépôts à trois mois (depuis juillet 1984 - auparavant, les données se rapportent au taux Gensaki à trois mois); en Allemagne, en France et au Roy-
aume-Uni, les dépôts interbancaires à trois mois; en Italie, les bons du Trésor à trois mois; au Canada, les titres à trois mois émis par les sociétés les
mieux cotées.


2Rendement des bons du Trésor à 10 ans aux Etats-Unis; rendement des ventes hors cote des titres d’Etat à 10 ans ayant l’échéance résiduelle la
plus longue au Japon; rendement des emprunts d’Etat à long terme - TME (7 à 10 ans) en France; rendement sur le marché secondaire des bons d’E-
tat (BTP) à intérêt fixe et à échéance résiduelle de 2 à 4 ans en Italie; rendement des titres d’Etat à moyenne échéance (10 ans) au Royaume-Uni et
rendement moyen des titres d’Etat d’échéance résiduelle supérieure à 10 ans au Canada.


3Les données d’août 1992 se rapportent au rendement des titres d’Etat à dix ans.




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