COMMISSARIAT GENERAL DE LA LANGUE FRANCAISE JINSYJIY1U1[ DJE RJECJE[JE]RCJEIJE§ §UJR...

COMMISSARIAT GENERAL DE LA LANGUE FRANCAISE JINSYJIY1U1[ DJE RJECJE[JE]RCJEIJE§ §UJR...



1 1

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COMMISSARIAT GENERAL DE LA LANGUE FRANCAISE


JINSYJIY1U1[ DJE RJECJE[JE]RCJEIJE§


§UJR IUAVlEN][]R DU ]FRANCAIS .,


LAJ6AJNGUE ]fRAN~AI~E


AU MALI


par Ghislaine ]PJERRJIN, e xpert - démographe


1984




2 2

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COMMISSARIAT GENERAL DE LA LANGUE FRANCAIS~~~ll
][]Nf§1rJl UT JD)lE RJEClEIIERCJEI}E§


§UIR ][! AVJEN1[R JI))U lFJRANCA1[§ . .,
CEPED


Centre Français sur la Population
et le Développement


15. rue de r Ecole de Médecine
75270 PARIS CEDEX 06


Tél (1) 46 33 99 41


St=;-


LALt-\\NG-UE FRAN~ÂI8E


AU MALI


par Ghislaine JPJERRJlN, expert-démographe


1984




3 3

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LISTE DES ETUDES REALISEES PAR L'IRAI"


Déjà parues :


LES PAYS D'AFIQUE DU i\\orm
- AlGérie


- Tunisie


- l'1aroc


- Bilan 1'1aghreb


LES PAYS D'AF'RIQUE NOIRE TROPICALE FRANCOPHONE


- Cameroun


- Centrafrique


- Congo


- Gabon


- Tchad


- Bilan de l'Afrique Noire Tropicale Francophone


LES PAYS D'AF'HIQUE NOIHE SAH.8LIENNE PHA0:COPHO\\'E


- 1'1auri tani e


- Sénégal


Burkina-Faso


- i'lali


LES PAYS DE L'OCEAN INDIEN


- L'Archipel des Comores


- 1'1adagascar


En COurs de réalisation


- Ile Maurice


- Iles Seychelles


- Bilan Océan Indien


- Côte-d'Ivoire


- Niger




4 4

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vers AORAR 1~\\~ \\, v",sdN SA/AH \\:.:-, \\ \\ ' ",,!' . r' .: Q: '::ç il lc'
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Section géographique lARD) du M.R.E


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MALI


• Capitale d'Etat


• De 50000 à 1 000000 hab,


•• Autres villes, localités


ROllte principale


Route secondaire


Piste


Vole ferree


Aéroport, aérod rome


Bac


_ _ Barroge, cn'Jte


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limite t~ reg.on


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5 5

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- SOM MAI R E -


PAGES


PRESENTATION GENERALE DU f~ALI :


1. SITUATION POLITIQUE ...... 1 •• 1 ••••••••••••• 1 ,. 2
2. LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SES PERSPECTIVES " 3


LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE:


1. EFFECTIFS ET RÉPARTITION DE LA POPULATION "., 8
2. STRUCTURE PAR SEXE ET ÂGE ................ , .. , 10
3. MOUVEMENT DE LA POPULATION ... 1 , ••• 1 "'" Il 1 1 1 11


LA SITUATION LINGUISTIQUE :


1. LES LANGUES NATIONALES .. """ 1 1 ,............ 13
2. LA SITUATION DU FRANCAIS """,""""", 1 •• 29


LE SYSTEME EDUCATIF:


1. ORGANISATION ET STRUCTURE DE L'ENSEIGNEMENT., 41
2. EVOLUTION QUANTITATIVE DE L'ENSEIGNEMENT..... 44
3. ASPECTS QUALITATIFS DE L'ENSEIGNEMENT........ 50


ESTIMATION DE LA POPULATION FRANCOPHONE :


1. LA POPULATION FRANCOPHONE EN 1980 ,.,......... 58
2. LA POPULATION FRANCOPHONE EN 1990 ET 2000 :


PERSPECTIVES ............ , ......... , .......... 69


CONCLUSION • • t • • • • • • • • • • • • • • • 91


BIBLIOGRAPHIE • • • . . . . . . • • • • • t t • 93




6 6

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- 2 -


PRESENTATION GENERALE DU hLLI


Le Mali,doté d'un climat inter-tropical, s'étend sur 1.240.000 kms~
Les zones sud-saharienne et sahélienne englobent les trois quarts du
pays. Le delta intérieur du Niger constitue une région climatique
originale au sein de la zone sahélienne. Le réseau hydrographique est
concentré dans le Sud et le Centre du Pays avec les bassins des fleu-
ves Sénégal et Niger qui jouent un rôle essentiel dans l'économie
nationale.


Pays enclavé, objet d'une colonisation tardive, le Mali est
"à la charnière de l'Afrique blanche et de l'Afrique noire, au con-
fluent des civilisations arabo-berbères et négra-africaines" (1).


Le Ma li, qui fa it pa rt i e des cinq pays 1 es plus pauvres du monde
selon le critère du PNB par habitant, évalué par la Banque Mondiale
à 180 $ pour 1982, subit en outre depuis plusieurs années les consé-
quences dévastatrices de la sécheresse et de la désertification.


I. SITUATION POLITIQUE


Le Mali est dirigé depuis novembre 1968 par un gouvernement mi-
litaire, après l'éviction de Mr MODIBO KEITA.


Le général Moussa TRAORE, Chef de l'Etat, préside aux destinées
du pays depuis décembre de la même année; tout d'abord en tant que
président du Comité militaire de libération nationale, puis à partir
de 1979, comme Président de la République, issu du suffrage universel,
pour cinq ans, en application de la constitution adoptée en 1974 par
référendum. En 1979, "année du retour à une vie constitutionnelle nor-
male" est créée l'Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM), parti
unique dont le Secrétaire Général est le Chef de l'Etat et dont le
bureau exécutif central (BEC) décide de la pOlitique générale du pays.


L'Assemblée Nationale, composée de 82 membres, élus pour 4 ans
(1982) appartenant tous à l'UDPM, dispose du pouvoir législatif.


Le Gouvernement est directement présidé par le Chef de l'Etat.


L'indépendance de l'autorité judiciaire est approuvée par la
Constitution.


(1) Maihemot DIOP - "Histoire des c'lasses socia'les dans 'l'Afrique de
'l'Ouest"
- Paris - F. Maspero 1971.




7 7

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- 3 -


Le territoire est administrativement découpé en sept régions
correspondant aux régions économiques, avec un gouverneur à leur
tête.


II - LA. SITUATION ECONOMIQUE ET SES PERSPECTIVES


Le PIB était estimé en 1983 à 743 milliards de francs maliens(l)
enregistrant une légère croissance (à prix constants de 1980). Les
estimations relatives à la répartition du PIB selon les secteurs
étaient les suivantes en 1983 :


- agriculture 29 %
- industrie .••........ 12 %
- administration et


services ••••••••••.• 59 %


En moyenne période, on enregistre une croissance du secteuragri-
cole et une baisse de la part du secteur tertiaire.


~_:_?i~~~~iQD_~çQDQœig~ê_iD~~riê~tê


1 - Le secteur primaire


Quatre vingt cinq pour cent de la population relèvent du secteur
primaire.


Les résultats de l'agriculture sont largement dépendants des don-
nées climatiques. L'adoption récente d'une politique de prix plus sti-
mulante ne devrait cependant pas rester sans incidence sur les activi-
tés agricoles.


- g~r~21ê~_~!_s~1~~t~~_yjYtj~rê~ : la production céréalière subit
les conséquences de la sécheresse persistante. Aussi, le déficit de la
production par rapport aux besoins se serait-il élevé à 330.000 t. en
1984.


Les données suivantes illustrent la dégradation de la production
au cours des années récentes (en francs)


1978-1979 1982-1983 1983-1984
- Mi l - mals - sorgho •...•.. 1.005.600 900.700 802.400 .
- paddy .••.......•.........• 269.000 134.000 141.000


(1) Le franc malien était équivalent à 0,01 franc francais.




8 8

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- 4 -


Les informations relatives aux cultures vivrières, très incer-
taines, ne peuvent faire l'objet - quelle que soit leur importance
pour la population - d'une illustration statistique.


- Ç~l!~r~~_~~~~QQr!~!iQ~~ : ce sous-secteur est dominé par le
coton qui a enregistré une évolution très favorable de la production,
au cours des deux dernières campagnes, avec plus de 128.000 tonnes
en 1982/1983 et plus de 150.000 (données provisoires) en 1983/1984.
La production d'arachide subit une décroissance sensible et continue
depuis 1978/1979 (160.000 tonnes) avec un chiffre voisin de 20.000
tonnes seulement en 1983/1984.


Ressource naguère fort importante pour le Mali, 1~~1~~~9~ est
depuis plusieurs années, gravement frappé par l'insuffisance pluvio-


métrique. On enregistre ainsi un processus cumulatif de dégradation :
accumulation du bétail en surnombre sur les pâturages disponibles
provoquant l'épuisement de ceux-ci. Le marché s'est considérablement
affaibli avec des pertes en ressources et en capital, dramatiques pour
les éleveurs. A la fin de 1983, le cheptel était encore estimé à plus
de 6,6 millions de bovins et 12,5 millions de caprins et ovins.


- Le secteur de 12_e~s~~ occupe environ 100.000 personnes et
participe pour 2 % à la formation du PIB. La pêche fournit le tiers
des protéines animales consommées au Mali. Elle constitue également un
poste important des exportations. Plusieurs projets de développement,


en cours ou à l'étude, visent à accroître le volume de production et


la rentabilité de ce secteur.


Au total, le secteur primaire est l'objet de préoccupations cons-
tantes des autorités maliennes qui tendent à mobiliser à son profit
- directement ou indirectement - l'essentiel des ressources d'aides


extérieures.




9 9

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- 5 -


2. L'industrie et l'énergie


L'industrie malienne est très dépendante de l 'agro-alimentaire.
Ses activités sont ainsi elles aussi en grande partie conditionnées
par les aléas climatiques. En 1982, les principales productions s'é-
tablissaient ainsi


- Coton fibre (1.000 t.) 38,1


- Hu i 1 e (1 .. 000 t.) ..................... """""""""."""" 8 , 5
-Sucre(1.000t.) ................................. 6,0


- Cigarettes (1.000 cartons) ....................... 68,2
- Savons (1.000 t.) •.•..•••••••••••.••••••••••••.•• 5,0
- Tissus (millions m.) ............................. 13~7
- Cycles et cyclomoteurs (1.000 u.) .~ .............. 10,~
- Tôles (1.000 u.) •••••••••.•......•..••••••.•.•... 3~682
- Ciment (t.)
- Electricité (MkWh)


4,915
114,2


L'amélioration de la situation énergétique, avec l'exploitation
du barrage de Sélingué devrait permettre dé supprimer l'un des goulots
d'étranglement et de répondre en cas de besoin à une augmentation sen-
sible de l'utilisation de la capacité industrielle existante, et même
à un accroissement de celle-ci. A plus long terme, le barrage de Manan-
tali satisfaira aux besoins de la consommation croissante d'énergie
électrique et rendra possible - si les financements sont réunis - l'ex-
tension de la culture irriguée.


Le sous-sol n'offre pour l'instant que peu de ressources. L'or,
le phosphate et le sel présentent les meilleures perspectives.


3. Le tertiaire


La commercialisation des grands produits a relevé jusqu'à une
époque très récente, des sociétés d'Etat. Les réformes introduites avec
l'appui de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International abou-
tissent progressivement à un assainissement du secteur, en proie à un
déficit coûteux pour les ressources de l'Etat.


Le réseau bancaire qui compte six établissements ne parvient pas
encore, malgré d'importants progrès en 1982/1983, à une mobilisation
suffisante de l'épargne qui demeure thésaurisée.




10 10

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- 6 -


Le tourisme, dont le potentiel attractif est particulièrement
riche, mérite les efforts financiers qui lui sont consacrés. Les ré-
sultats enregistrés ne sont cependant pas encore à la hauteur des
espérances (résultats 1979 : 22.000 touristes, objectif 1985: 35.000).


4. Les finances publiques


La politique de rigueur menée depuis plusieurs années par les
autorités maliennes a eu pour résultat un rétrécissement sensible du
déficit budgétaire: (en milliards de francs maliens)


1980 1981 1982 1983 1984(Prov. )


- Dépenses budgétaires 81,2
- Recettes budgétaires 60,7


Déficit ••••......•. -20,6


85,4
72,7


-12,7


88,2
78,4


- 9,9


93,5
84,0


- 9,5


100,6
94,1


6,5


Cette amélioration de la situation représente essentiellement un


ralentissement de la croissance des dépenses de fonctionnement qui re-
couvrent l'essentiel du budget, puisque les dépenses d'investissement
relèvent pour leur quasi-totalité de l'aide extérieure.


Le rythme d'accroissement des recettes s'est par ai11eurs amélioré.
L'assainissement des finances publiques constitue l'une des bases du
redressement de l'économie malienne.


1 - Le commerce extérieur


Sur le plan global, le déficit commercial est particulièrementmarqué.
En 1983, les exportations représentaient à peine plus que la moitié des
importations: 124 milliards de francs maliens contre 239 milliards. On
note toutefois une amélioration du taux de couverture au long des quatre
dernières années.


Les exportations sont caractérisées par
a) une très forte concentration en termes de produits coton, bétail et
métaux précieux représentent 93,5 % du total en 1983.


b) la prépondérance du secteur rural : plus de 85 %.




11 11

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- 7 -


Pour les importltions on notera que produits alimentaires et
produits pétroliers se situent a peu près a égalité: 20 % et qu'ils
représentent environ les trois quarts des recettes d'exportation.
On comprend ainsi l'importance des politiques d'auto-suffisance ali-
mentaire et de substitution à l'énergie pétrolière importée.


2. L'endettement


Le Mali qui bénéficie d'une aide extérieure très significative,
connaît un endettement important mais non démesuré. (estimation fin
1983 : 600 milliards de francs maliens). Le service de la dette ex-
térieure publique ne devrait pas dépasser a moyen terme, 10 % des
recettes d'exportation.


ç_:_~~§_p~r§p~çtiy~§


L'économie malienne, altérée, comme l'ensemble du Sahel, par la
sécheresse persistante, affaiblie par la crise économique mondiale,
connaît une conjoncture difficile.


Pourtant, grâce a une politique d'ajustement courageuse, le Mali
enregistre une amélioration au niveau global, qui peut constituer la
base d'un redémarrage. Balance des payements, endettement. finances
publiques, entreprises d'Etat constituent les principaux points~'ap­
plication de la politique de rigueur. Des projets importants prépa~t
par ailleurs les conditions du développement futur. On citera ainsi:
le plan de redressement de l'office du Niger, Mali-Sud II, l'opération
Pêches Mopti, les perspectives d'irrigation liées aux barrages de Sé-
lingué et de Manantali ainsi que l'énergie que ceux-ci libèreront, les
recherches minières, etc •..


Enfin. l'entrée du Mali dans l'Union Monétaire Ouest-Africaine
(accord d'adhésion février 1984) et l'adoption du Franc CFA, lui
assurent les avantages d'une monnaie internationale et doit permettre
une meilleure intégration de son économie dans la région avec les avan-
tages liés à la solidité de la solidarité connue au sein de la zone
franc.




12 12

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- 8 -


LA SITUATION DEMOGRAPHIQUE


Il existe au Mali peu de sources de documentation en matière de


démographie. Un seul recensement d'envergure nationale, réalisé en dé-
cembre 1976, apporte des informations précieuses sur la répartition
géographique ou l'état de la population. Les données sur les mouvements
de population sont, elles, plus sujettes à caution.


1. EFFECTIFS ET REPARTITION DE LA POPULATION


A peine 6,4 millions de résidents ont été recensés en 1976. Le
déséquilibre entre la vaste superficie du pays et sa faible population
se traduit par de basses densités (5,1 h./km2 pour l'ensemble du pays),
particulièrement dans les régions désertiques (Tombouctou et Gao) et
celles qui sont en partie sahéliennes (régions de Kayes et Koulikoro).
Les différences de peuplement entre les zones géographiques du Mali sont
illustrées par le tableau 1.


Tableau 1 • population résidente selon le sexe, par région, et


dens ité.


REG ION


KAYES ......... .
KOULIKORO .•.•••
SIKASSO ........
SEGOU •..•.•••••


MOPT l .•••••••••


TOMBOUCTOU .•••.
G A a ......... .
BAMAKO ........ .


• ENSEMBLE DU MALI •


POPULATION RESIDENTE


Masculin


413.720
454.080
537.550
528.490


555.233
241.295
182.342
211.023


:1.123.733


1
1 Féminin
1


~


1


459.090
478.157
560.518
553.734


573.808
249.161
188.561
208.216


:3.271.185


Total


872.750
932.237


.


1. 098 .068 :
1


: 1. 082.224 :
1 1


: 1. 129.041 :
1 1


: 490.456 :
1 1


: 370.903 :
1 1


: 419.239.:
1 1


:6.394.918 :
1 1


DENSITE


(H/KM2 )


7,2
10,0
15,3
18,3


14,2
1,0
1,2


1.570,2


5,1


Source: République du Mali - Bureau Central du recensement -


"Principales caractéristiques de la population malienne à partir des
résultats définitifs du recensement de 1976", Mars 1982.


1




13 13

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- 9 -


Le pays est essentiellement rural : 83,2 % des habitants vivent
en secteur rural, 84,9 % (1) des actifs occupés sont employés dans l'a-
griculture (au sens large du terme qu;inclut également l'élevage et la
pêche). Cette population est dispersée dans 10~000 villages dotés d'une
infrastructure économique et sociale peu développée. La plupart des vil-
lages sont isolés par suite du manque de routes et, pendant la saison
des pluies, beaucoup sont complètement inaccessibles. Vingt-cinq pour
cent seulement des habitants peuvent s'approvisionner en eau potable
dans un rayon de 5 kms de leur lieu de résidence et les normes d'hygiène
et de salubrité sont faibles.


Corrélativement, le taux d'urbanisation (2) est bas (16,8 % en
1976).la population urbaine est répartie entre 58 villes dont 12 communes
plus un district. Près de 40 % de la population urbaine (38,9 .. %) se
trouve dans le District de Bamako qui est la seule ville de plus de
100.000 habitants. 18 localités sur les 58 centres urbains du Mali soit
5,5 % de la population urbaine totale sont des chefs lieux de cercle,
renfermant moins de 5.000 habitants chacun.


Tableau 2 : population urbaine selon la taille des villes


1 POPULATION


1 Nombre 1


TAI L EI v·~f Effectifs 1 ! 1 es 1 %


Moins de 5.000 Il 18 60.098 1 5,58
- 5.000 - 10.000 22 146.315 1 13,59
- 10.000 - 20.000 1 9 130.267 .,' 12,10


- 20.000 - 50.000 '1 6 202,162,' 18,77
- 50.000 - 100.000 2 118.748 11,03


- 100.000 - et plus 1 1. 419.239. 1 38,93


~---------------------------------------r---------- ------------r-----------
TOT ALI 58 1.076.829' 100,0 !


l ,
(1) Chiffpes de 1976.
(2) Le pecensement a petenu comme zones upbaines :


- les chefs-lieux de cepcles et communes
- les villes de 5.000 habitants ou plus




14 14

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- 10 -


II. STRUCTURE PAR SEXE ET AGE


La répartition de la population selon le sexe et l'âge qui ap-
paraît dans le tableau 3 est illustrée par la pyramide des âges en
annexe 1.


Tableau 3 population résidente selon le sexe et l'âge.


: S E X E AGE S 1----------------,----------------,-----------------
MASCULIN : FEMININ : TOTAL


o - 4
5 - 9


10 - 14
15 - 19 ......
20 - 24 '" ..••
25 - 29
30 - 34


• 35 - 39
40 - 44
45 - 49
50 - 54


55 - 59


60 - 64
65 - 69 ......


1


70 - 74 ...... :
1


75 - 79 ...... :
1


80 - 84 ...... :
1


85 - 89 ...... :
1


90 - 94 ...... :
1
1


· 95 et plus •.• 1
1
1


N - D •••••••• :


587.015


492.272
342.807
308.607
218.391
200.095
185.729
161. 383
139.426


111 .330
104.619
77.578


76.620
40.279
31.890


17. 149
14.091
4.493
4.326
5.236


397


1 •
1 •
1 1


589.394


482.851
321.959
333.508
265.842
267.018
225.950
165.949
147.829
98.453


103.607


62.917
81.466


36.832
37.747
16.730
17.831
4.376
4.915
5.637


374
1 1


1.176.409


975.123
664.766
642.115
484.233
467.113
411.679
327.332
287.255


209.783
208.226


140.495
158.086
77.111
69.637
33.879
31. 922
8.869
9.241


10.873
771


-------------------~-----------------~----------------~----------------1 1 1
1 1 1


• TOT AL.... : 3.123.733 : 3.271.185 : 6.394.918
1 1 1
1 1 1




15 15

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- 11 -


Chez les hommes, la pyramide des âges Est assez régulière, sauf
aux âges 25 - 34 ans <;t pour ce qu i est des Gécenn i es success ives,
après 45 ans. Par contre, la pyramide est très irrégulière chez les
femmestoù on constate des creux au niveau de certains groupes d'âges.


La pyramide, àla base très large, et éU sommet pointu, est
caractéristique d'une population jeune, telle qu'on la retrouve dans
tous les pays d'Afrique tropicale: 44 % de jeunes de moins de 15 ans
(54 % de moins de 20 ans), 49,5 % d'adultes et 6,5 % de,personnes
âgées de 60 ans et plus. La faible part des adultes entraîne une
charge importante sur la population considérée comme
"active" (15 - 60 ans), même si on observe dans la réalité qu'une
forte proportion d'enfants commence à travailler dès l'âge de 8 ans
et que des personnes âgées continuent à travailler au-delà de 60 ans.
Signe d'une population en expansion, la structure démographique du
Mali rend compte des niveaux élevés de la fécondité et de la mortalité.


1 1 1 - MOUVEMENT DE LA POPULATION


Les taux bruts de natalité et mortalité, déterminés d'après les
déclarations au recensement des naissances et décès survenus lors
des 12 mois précédents, sous-estiment vraisemblablement l'ampleur des
phénomènes qu'ils mesurent. Le seul appel à la mémoire des personnes
interrogées (en l'absence d'Etat-civil digne de foi) ne peut en effet
garantir des résultats fiables dans le cadre d'une opénation censitaire
non spécifiquement destinée à appréhender ces faits démographiques.


A titre indicatif toutefois, notons que, selon le recensement
de 1976, le taux brut de natalité s'élevait à 43,2 % pour l'ensemble
du Mali (44,0 % en secteur urbain et 43,0 % en secteur rural). La
légère supériorité de la natalité en milieu urbain peut s'expliquer par
des conditions d'hygiène sanitaire, d'infrastructure socio-médicale,
plus favorablesque dans les campagnes.




16 16

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- 12 -


Les taux de mortalité (générale et infantile) sont mentionnés
dans le tableau 4


Tableau 4 taux de mortalité par sexe et zone de résidence (%) .


SECTEUR TAUX DE MORTALITE GENERALE TAUX DE r'~ORTAL!TE INFANTILE
-----_._----- ---------r-------r--------- --------- -------1---------


Masculin Féminin Ensemble Masculin FémininlEnsemble
1
1


· Urbain ... 12, 1 10,4
1


11 ,25 81,5 66,3 1 74,0
Rura l 20,95 18,2


1


· .... 19,5 140,5 120,0 1 130,6 1
· Ensemble . 19,5 16,9 18, 1 130,5 110,8


1


1 120,9
1


i i
,


La mortalité apparaît élevée, surtout très forte parmi les enfants
en bas âge: un enfant sur huit meurt ainsi avant d'avoir atteint son
premier aniversaire. Les conditions d'existence, particulièrement défa-
vorisées en milieu rural, introduisent un grand écart entre les niveaux
de mortalité selon la zone de résidence.


A ces taux, correspond un taux d'accroissement naturel beaucoup
plus élevé en ville qu'à la campagne: respectivement, 3,3 % et 2,4 %.
le taux pour l'ensemble du Mali étant de 2,5 %. Un taux annuel moyen
d'accroissement naturel d'au moins 2,7 % pour la période présente semble
vraisemblable, et diverses projections démographiques tendent à montrer
que la population doublera ses effectifs de 1975 à 2000. De l'ordre de


6,9 millions en 1980, la population peut être estimée à 7,8 millions
en 1984 (variante moyenne, O.N.U.) (1), elle atteindra 12 millions de
personnes environ en l'an 2000.


(1) Les premières projections de population effectuées par le Bureau
Central de recensement malien (comme celles du Ministère français
de la Coopération), sur la base des résultats provisoires du recen-
sement qui indiquaient un effectif total de 6,308 miUions au lieu
de
6,395, sont quelque-peu sous-estimées.




17 17

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ANNEXE 1


RECENSEMENT DE 1976 POPULATION RESIDEXTE DU :'IALI, PYRA;vJIDE
DES AGES.


Af,J~


S5


2Q


8..5


élO


U


1D


tU


!.~n!'culin 60 . Féminin


51


iQ


41


49


3,2


3.2,


2l
20


11-
10


.5.
Ert. Err.


0




18 18

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- 13 -


LA SITUATION LINGUISTIQUE


Deux traits définissent la spécificité de la situation linguis-
tique au Mali, comme dans la majorité des pays d'Afrique tropicale:


- un plurilinguisme local (avec en présence plusieurs langues
à l'origine non-écrites).


- une exoglossie assurant au français, langue importée, un sta-
tut de langue officielle qui en fait presque le seul véhicule de tout
ce qui s'écrit, et surtout des activités de gestion de l'Etat et de
l'enseignement.


Une option gouvernementale se dégage, qui vise à promouvoir les
langues nationales maliennes pour leur permettre d'accéder à un nouveau
statut, et d'assurer les fonctions de communication dans toutes les
sphères de la vie nationale (y compris dans le domaine de l'éducation).


Un principe essentiel de la politique linguistique a été, dès le
départ, de développer toutes les langues nationales sans imposer aucune
d'entre elles. Si dans un premier temps, les quatre langues maliennes
à vocation ouest-africaine ont été privilégiées, la presque totalité
des langues maliennes font aujourd'hui l'objet de recherches linguis-
tiques, tant appliquées que fondamentales.


I. LES LANGUES NATIONALES


1) Données socio-linguistiques.


Une douzaine de langues coexistent au Mali, appartenant selon la
classification de Greenberg ("the languages of Africa", 1963), aux
groupes linguistiques:


- mandé, ouest-atlantique et gur (famille de langues Niger-Congo)
- berbère et sémitique (famille de langues Afro-Asiatiques)
- Songhay-Zarma.


Quatre de ces langues (le bambara, le fulfuldé, le songhay et le
tamasheq) ont un statut de fait privilégié, en tant que langues de grande
diffusion interne et comme langues de communication inter-africaine.




19 19

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- 14 -


L'une d'elles, le bambara s'impose comme langue majoritaire,
comprise dans toutes les régions du Mali. Comme le ouolof au Sénégal,
elle constitue ainsi un puissant moyen de communication et d'unification
nationales. Les autres langues maliennes sont le bobo, le bozo, le dogon,
le maure, le sénufo-minyanka et le soninké. La carte linguistique en
annexe 2 et la classification qui l'accompagne en annexe 3 permettent de
localiser ces langues sur l'ensemble du territoire malien. D'importance
numérique inégale, elles se différencient selon qu'elles jouent un rôle
de communication inter-ethnique ou qu'elles se limitent à n'être un moyen
de communication qu'au sein d'un seul ensemble linguistique.


Les chiffres qui suivent, concernant le nombre de locuteurs par
langue, se rapportent à la population recensée en 1976, soit 6,4 millions
de personnes,


• GROUPE LINGUISTIQUE MANDINGUE


L'aire linguistique et culturelle mandingue est l'une des plus vastes
d'Afrique de l'Ouest, s'étendant sur 8 pays. Elle comprend pour l'essentiel
trois sous-aires culturelles dominées chacune par un parler


- le bamanan (Mali et Sénégal Oriental)
- le maninka (Mali, Gambie, Sénégal-Casamance-)
- le jula (Burkina-Faso, Côte d'Ivoire).


L'intercompréhension existe entre ces langues mais chaque sous-aire possède
ses propres variantes dialectales.


Au Mali, près de 80 % de la population utilise le mandingue, comme
langue maternelle ou langue seconde. Un groupe à lui seul, celui des bama-
nans, représente plus du tiers de la population totale.


- Les 6amanans (Bambaras) forment le groupe ethno-linguistique le
plus important, avec 2,4 millions d'individus (en 1976), soit 37,5 % des
habitants. Concentrés dans les régions de Bamako et Ségou, ils sont aussi
dispersés dans de nombreux cercles. On peut rapprocher d'eux les Dioulas
(70.000), les Malinkés (290.000), les Dialonkés et les Kagoro avec les-
quels ils constituent 64 % environ de la population.




20 20

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- 15 -


- Les Soninkés du Mali (Markas, Sarakollés) comptent environ
500.000 personnes. La communauté ethnique des Diawaras (100.000 individus
au Mali) parle soninké mais ne se considère pas comme faisant partie de
cette ethnie.


- Les l3ozo~. au nombre de 500.000, sont souvent bilingues en rai-
son de leurs multiples contacts avec d'autres ethnies, principalement
les 83.mbaras et les Peuls.


· GROUPE LINGUISTIQUE GUR (OU VOLTAIQUE)
- Le groupe ethnique Sénoufo-Minyanka réunit environ 500.000 person-


nes, soit 9 % de la population. Cependant les langues gur ont perdu leur
statut de langue maternelle ~urde nombreux membres du groupe: près de
100.000 Sénoufos et Minyankas ont le bambara pour langue maternelle tandis
que le bobo-fin est la langue d'environ 35.000 Minyankas.


Les quelques 100.000 Bobos du Mali utilisent deux dialectes:
le boré et le bwamu, ce dernier étant plus répandu au Burkina-Faso qu'au
Mali.


· GROUPE LINGUISTIQUE OUEST-ATLANTIQUE
- Les Peuls regroupeilt environ 875.000 individus au Mali (14 % de


la population totale). Leur langue, le fulfuldé, présente dans toute
l'Afrique Occidentale, est un puissant facteur de cohésion parmi ses
locuteurs, au-delà des barrières étatiques.


· GROUPE LINGUISTIQUE SONGHAY-ZARMA
- Près de 450.000 Songhays constituent 7 % de la population malien-


ne, parlant l'un des deux dialectes du songhay sdnghay de l'est et
songhay de l'ouest.


· GROUPE LINGUISTIQUE SEMITIQUE
- les 150.000 Maures du Mali parlent, comme en Mauritanie où ils


forment la majorité de la population, un dialecte arabe, le hassaniya.


GROUPE LINGUISTIQUE BERBERE
Les Targi (Touareg), avec environ 110.000 individus, ne repré-


sentent que 1,7 % de la population, mais occupent une portion importante
du territoire malien. On les retrouve, outre le Mali, en Algérie, en
Libye et au Niger, parlant une même langue, le Tamasheq, doté d'un très
ancien alphabet qui lui est spécifique: le Tifinagh.




21 21

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- 1 b -


LA LANGUE DOGON
- Parlée uniquement au Mali, à l lest de la région de Mopti, elle


est divisée en un grand nombre de dialectes pas toujours intercompré-
hensibles, utilisés par 500.000 dogons environ.


AUTRES LANGUES
- Outre les langues déjà citées, on rencontre encore au Mali les


langues des minorités ethniques immigrées, comme le ~ooré parlé par les
17.000 Mossis venus da Burkina-Faso et le ouolof des groupes du même nom


venus du Sénégal.


Il apparaît, au vu de ce bref inventaire des langues du Mali, que
celles-ci jouissent d'une diffusion plus ou moins grande selon l'impor-
tance numérique du groupe d'origine, selon aussi qu'elles ont pu s'im-
poser pour de multiples raisons (historiques, linguistiques, ••• ) à
d'autres groupes. Elles se différencient également par leur niveau de
développement linguistique.


2) Etat de la recherche linguistique


Le principal organisme chargé de promouvoir les cultures et les
langues nationales au Mali est la D.N.A.F.L.A. (Direction Nationale de
l 'Alphabétisation fonctionnelle et de la Linguistique appliquée) créée
par ordonnance en octobre 1975.


Ses tâches essentielles dans le domaine linguistique sont les
suivantes :


- recenser et décrire les langues maliennes, et choisir une forme
standard pour chaque langue ou groupe de langues.


- Doter chaque langue d'un alphabet, de règles orthographiques,
de dictionnaires et d'encyclopédies, de grammair~,de textes de lecture.


- Recueillir et fixer les textes de tradition orale.
- Elaborer des brochures de vulgarisation pour la formation perma-


nente, des revues et des journaux.


- Traduire en langues nationales les textes et documents adminis-
tratifs (actes d'Etat-Civil, textes juridiques, commerciaux, ••• ).




22 22

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- 17 -


Au total, entre 50 et 60 personnes oeuvrent à la promotion des
langues nationales dans quatre divisions de la D.N.A.F.L.A. qui sont,
outre la recherche linguistique et pédagogique, l'alphabétisation fonc-
tionnelle, la promotion féminine, la production.


La recherche linguistique au sein de la D.N.A.F.L.A. touche actuel-
lement presque toutes les langues nationales puisque neuf d'entre elles
disposent d'unités techniques chargées de la recherche fondamentale et
appliquée: ce sont le manden, le peul, le songhay, le tamasheq, le
soninké, le dogon, le bozo, le sénoufo-minyanka, le bobo. En attendant
qu'une unité soit créée pour l'arabe hassaniya, la promotion de celui-ci
est pour le moment pris en charge par d'autres institutions (l'Inspec-
tion générale de la langue arabe de la Direction Nationale de l'Ensei-
gnement Fondamental) et diverses organisations privées.


Autre organisme chargé de la recherche linguistique, l'Institut
des Sciences Humaines a entrepris en 1980 une étude portant sur quatre
des langues nationales soit: le bambara, le fulfuldé, le songhay et
le soninké.


Par ailleurs, le Mali participe au projet de "Promotion des langues
Manden et Peul "lancé par l'Agence de Coopération Culturelle et Technique
et qui a favorisé depuis 1979 une collaboration étroite entre les Etats
de la région (Mali, Côte-d'Ivoire, Sénégal, Mauritanie, Burkina-Faso,
Guinée-Bissau) pour la standardisation des dites langues, et la produc-
tion de matériels didactiques. Ce projet a permis d'aboutir à une harmo-
nisation des orthographes et des terminologies de base pour les deux
ensembles linguistiques.


Au Mali même, les recherches linguistiques entreprises à des dates
différentes ont plus ou moins progress~ selon les langues et ont donné
lieu à une production plus ou moins intense. Quatre de ces langues (le
manden, le peul, le songhay, le tamasheq) sont dotées d'un alphabet
adopté par décret en 1967.


Le bambara (langue manden) : l'utilisation écrite du bambara est
assez avancée au Mali où la recherche fondamentale a débouché sur des


applications pédagogiques.




23 23

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- 18 -


Il existe actuellement dans cette langue:
- une presse rurale mensuelle de 12 pages (Kibaru)
- des brochures de vulgarisation scientifique dans les domaines


de la santé, de l'agriculture, de la technologie ... ,
- une revue trimestrielle de vulgarisation scientifique,
- une autre revue trimestrielle a caractère humoristique présen-


tant des bandes dessinées,
- des manuels scolaires dans différentes disciplines: morale,


grammaire, histoire, géographie, sciences physiques et naturelles.


Le' peul (fulfuldé) : l'existence de nombreux centres d'alphabéti-
sation dans cette langue a dynamisé la recherche et permis l'élabora-
tion de plusieurs instruments linguistiques:


- un lexique de base,
- un atlas de la langue peul, résultant d'enquêtes dialectales,


des vocabulaires techniques sur les métiers traditionnels,
- des études descriptlves des systèmes phonologique et grammatical.


De nombreux textes de tradition orale ont été publiés, et une page
paraît en peul dans le journal mensuel Kibaru~ Il faut noter encore que
beaucoup d'initiatives individuelles se déploient autour de la transcrip-
tion de la langue peul ~ certaines donnant lieu a des textes en caractères
arabes.


Le songhay : son utilisation écrite est peu développée au Mali,
bien qu'il possède depuis 1967 un alphabet ainsi que des règles de trans-
cription et des lexiques. La plupart des instruments linguisti~ues sont
en voie d'achèvement ou de publication et on observe un certain progrès
en ce sens, pour répondre aux besoins d'une alphabétisation fonctionnelle
qui prend de l'ampleur.


Le tamas : depuis la conférence de Bamako en 1966, il commence
a être écrit en caractère latins , mais l'alphabet issu de la conférence
est révisé pour permettre une meilleure adaptation au système phonologique
tel qu'il apparaît dans la variante parlée au Mali. C'est sur la base de
ce nouvel alphabet qu'a été préparée une méthode d'alphabétisation fonc-
tionnelle a l'intention de coopératives d'éleveurs et d'agriculteurs.




24 24

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- 19 "!


Le soninké : les recherches linguistiques sur le soninké au Mali
ont commencé plus tardivement que celles sur les langues précédemment
citées mais ont permis déjà l'adoption d'un alphabet officiel et d'un
système de transcription, ainsi que la publication d'un lexique. Le
lancement d'un volet d'alphabétisation fonctionnelle en soninké a sé-
rieusement fait progresser la recherche et suscité l'élaboration d'une
méthode d'alphabétisation et la publication de divers textes de post-
alphabétisation. La tradition orale soninké a également bénéficié de
beaucoup de travaux scientifiques intéressants, dont certains publiés
à l'étranger avec le concours de l'ACCT.


Le dogon: malgré l'existence de nombreux dialectes, pas toujours
compréhensibles entre eux, il a été possible de mettre en évidence
l'existence d'un dialecte central plus ou moins compris de tous les
locuteurs de la langue. Cette variante a été choisie comme forme stan-
dard du dogon écrit et ne cesse d'être enrichie par les emprunts aux
autres dialectes. Le dogon est lui aussi maintenant doté d'un alphabet
officiel et p'un système de transcription. Un lexique et des syllabaires,
résultats d~ recherches effectuées pour l'alphabétisation en dogon, ont
été publiés et il existe également des brochures de post-alphabétisation.


Le sénoufo-minyanka : cette langue bénéficie de nombreux travaux
de missionnaires: descriptions grammaticales, recueils de contes et
proverbes. Le système de graphie a été hal~mon;sé avec celui d'autres
langues maliennes ou d'autres Etats, notamment la Côte-d'Ivoire. Des
enquêtes dialectales ont montré, malgré l'unité profonde de l'ensemble
sénoufo-minyanka, qu'il existe deux parlers plus ou moins différenciés
de la même langue. Les recherches doivent être approfondies sur chacun
des parlers afin d'élaborer, si nécessaire, des instruments linguistiques
spécifiques pour chacun d'eux.


Le bobo (bomu,boré) : de nombreux travaux scientifiques ont porté
sur cette langue. avant même ceux de la D.N.A.F.L.A. entrepris en 1977.
Son utilisation comme langue d'alphabétisation et d'évangélisation par
les missions chrétiennes. déjà ancienne, a été à l'origine d'une produc-
tion intense: textes religieux, syllabaires, manuels d'agriculture et
divers autres textes utilitaires. mais aussi grammaire. lexique. etc •..
L'alphabet de la langue est maintenant officialisé.




25 25

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- 20 -


Le bozo : cette langue a fait jusqu'à présent l'objet de peu
de travaux. Ceux de la D.N.A.F.L.A., depuis 1979, ont cependant aboutit
à l'élaboration d'un alphabet officiel et à la publication d'un lexique
de base. Des enquêtes dialectales ont permis de dégager un parler stan-
dard parmi les dialectes bozo, susceptible de devenir langue d'alpha-
bétisation pour l'ensemble bozo.


Pour toutes ces langues, la recherche linguistique, tant fondamen-
tale qu'appliquée, a atteint un niveau tel que les bases de leur promo-
tion réelle sont aujourd'hui solidement posées. Leur usage, longtemps
cantonné aux sphères d'activité privées (vie familiale, communication
courante) peut dès lors s'étendre aux différents secteurs de la vie
publique que ce soit dans les domaines de l'alphabétisation, de la
scolarisation ou des medias.


3) Utilisation des langues nationales.


~2_~~~lQ~~Q~!i~~!iQ~


C'est dès 1965, au vu de l'échec des campagnes d'alphabétisation
en français que le gouvernement malien a opté pour une alphabétisation
fonctionnelle en langues nationales. Dans le cadre du programme expéri-
mental mondial d'alphabétisation, un projet pilote assisté par le PNUD
et l'UNESCO s'est déroulé de 1968 à 1972, utilisant les quatre langues
maliennes à vocation ouest-africaine, 1e bambara, le peul, le songhay
et le tamasheq. On estime à environ 70.000 le nombre de ruraux alpha-
bétisés pendant cette période, répartis dans 1.800 à 2.000 centres.
De 1972 à 1975, la conjoncture économique difficile qu'a traversée le
pays (essentiellement pour cause de sécheresse) a fait obstacle à la
relève du projet PNUD-UNESCO et de nombreux centres d'alphabétisation
ont dû fermer. C'est dans ce contexte qu'ont été repensés les objectifs
assignés à l'alphabétisation, celle-ci étant à partir de 1972 entière-
ment intégrée aux opérations de développement rural. La naissance du
journal Kibaru remonte à cette date: destiné aux paysans néo-alpha-
bètes, il traite en langue bambara de.squestions de politique intérieure
et des problèmes agricoles. Subventionné par le gouvernement, le journal
voit son tirage augmenter régulièrement, de 5.000 exemplaires à sesdébut~
à 20.000 en 1980.




26 26

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- 21 -


La D.N.A.F.L.A., issue en 1975 du Centre national d'alphabéti-
sation fonctionnelle, est chargée de la coordination des activités
d'alphabétisation au niveau national, de la production du matériel
didactique, de l"élaboration des documents et autres brochures d'al-
phabétisation et de post-alphabétisation, et également de l'évaluation.


Malgré la lenteur de ses progrès sur le plan quantitatif (56.000
auditeurs environ inscrits dans 3.700 centres en 1981) (1), l'alphabé-
tisation fonctionnelle qui est maintenant dispensée, outre les 4 langues
déjà citées, également en soninké et en dogon, semble solidement implan-
tée dans les régions rurales du Mali. Les évaluations effectuées ont
montré l'impact de l'alphabétisation sur le développement des campagnes
vulgarisation des techniques agricoles, amélioration de l'élevage, et
surtout prise en charge par les paysans eux-mêmes, dès lors qu'ils sont
alphabétisés, de certaines fonctions au niveau de la collectivité (ges-
tion du crédit, de l'approvisionnement, de la commercialisation, de
l'Etat-Civil, organisation de soins de santé primaire, etc .,.). Il semble
aujourd'hui que l'alphabétisation rencontre l'adhésion des populations
villageoises (dans la mesure où les connaissances acquises permettent d'a-
méliorer les conditions locales de vie), et que les langues nationales
sont les plus adaptées à cet objectif. On peut dire en ce sens que l'ex-
périence malienne d'alphabétisation dans les langues du pays est un modèle
du genre, dont le moindre succès n'est pas d'avoir su motiver les princi-
paux intéressés.


Des problèmes demeurent toutefois, qui expliquent la lenteur des
progrès accomplis et les limites atteintes concernant les couvertures
géographiques et linguistiques du territoire national par l'alphabétisation.
Le soutien technique apporté aux centres (distribution des brochures d'al-
phabétisation, formation et recyclage des animateurs, inspection régulière
des centres, évaluation périodique des résultats), est souvent insuffisant
en raison des difficultés d'organisation mais aussi du manque de moyens
financiers.


(1) L'annexe 4 donne la situation des effeotifs alphabétisés paX' la
D.N.A.F.L.A. en juin 1981.




27 27

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- 22 -


D'une façon générale, la dépendance des aides extérieures (même si
une partie significative des coOts de fonctionnement est assurée par
les villageois eux-mêmes et par l'Etat) constitue un handicap impor-
tant pour l'avenir de l'alphabétisation.


Outre les problèmes matériels d'organisation et de financement,
certains obstacles au développement de l'alphabétisation tiennent à
des facteurs humains : ainsi la faible participation des femmes aux
séances de formation (environ 5 % de femmes en 1980) s'explique-t-elle
par la réticence des maris comme par le fait qu'elles sont fort peu
disponibles, toutes entières occupées aux travaux domestiques.


Un autre facteur préjudiciable au bon développement de l'alpha-
bétisation réside dans l'attitude négative de certains cadres vis-à-vis
de l'utilisation des langues nationales dans les activités de type mo-
derne comme l'administration. le commerce, la santé, etc ••• Pour com-
battre cette attitude. le D.N.A.F.L.A. consacre une partie de ses ac-
tivités à initier les cadres à la transcription et à la lecture des
langues nationales. C'est ainsi qu'une campagne lancée en 1979 a permis
de toucher les cadres supérieurs, moyens et subalternes du Ministère
de l'Education Nationale, du Ministère de la Santé Publique et des Af-
faires sociales, et de quelques autres organismes officiels. L'Institut
des Sciences Humaines s'est chargé, à la même époque, d'une expérience
d'alphabétisation en bambara visant le personnel du Ministère des Sports,
des Arts et de la Culture.


Ces actions d'alphabétisation dans les langues nationales en milieu
urbain doivent se poursuivre, conformément aux intentions exprimées dans
le plan quinquennal de développement (1981-1985). Si celui-ci prévoit
l'extension des activités rurales d'alphabétisation (une douzaine de
projets envisagent l'ouverture de 3.400 centres recevant 98.000 auditeurs
encadrés par 6.700 animateurs) (1), il convient aussi souligne-t-i.l, de
s'intéresser au monde urbain, en implantant des actions d'alphabétisation
et de formation au niveau des sociétés et entreprises d'Etat.


(1) Annexe 5.




28 28

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- 23 -:


Les perspectives assignées à l'alphabétisation sont celles d'une alpha-
bétisation de masse dont une première étape consistera en l'initiation
des cadres : les services de la D.N.A.F.L.A. ne pouvant. à eux seuls,
réaliser efficacement une campagne d'alphabétisation de masse à court
terme, il faudra recourir à une mobilisation générale de toutes les
personnes lettrées du pays (techniciens, enseignants, élèves, étudiants,
néo-alphabètes, etc ..• ). On espère ainsi, selon une stratégie en cas-
cade, que chaque alphabétisé devienne à son tour alphabétiseur. Cette
action, dont le but ultime est de favoriser le progrès social et éco-
nomique du pays, doit surmonter les difficultés de mise en oeuvre, no-
tamment au plan de la production des documents d'alphabétisation (pour
les alphabétiseurs et les alphabétisés) mais surtout, de post-alphabé-
tisation. Il importe en effet que les néo-alphabètes puissent entrete-
nir et consolider les connaissances acquises au moyen des documents mis
à leur disposition. Pour l'heure, les supports médiatiques à l'alphabé-
tisation sont ceux qu'apportent la presse rurale (plusieurs titres
en bambara et fulfuldé) et la radio-éducative (Radio Mali diffuse des
émissions en ~angues nationales pour l 'alphabétisation, à raison de
90 minutes hebdomadaires).


Si les langues nationales ont été choisies comme les plus adaptées
pour répondre aux besoins de formation des masses, elles n'interviennent
encore dans le système formel d'éducation qu'à titre expérimental.


~2_~~_~y~!~~~_~çQl~lr~
L'utilisation des langues nationales à l'école a été préconisée


par la réforme de l'enseignement de 1962, mais ce n'est qu'en octobre
1979, à la su,ite des recommandations du 2ème Séminaire sur l'éducation
nationale (1978). que 4 écoles expérimentales ont été ouvertes. Le bam-
bara y sert de matière et de médium d'enseignement au niveau du premier
cyc l e de 1 'ense; gnement fondamental.




29 29

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- 24 -


Les écoles ont été implantées dans 4 villages des régions de
Koulikoro et de Ségou, situés entre 130 et 250 kms de la capitale
Bamako, choisis selon les critères suivants :


- accord des populations locales
bonne access"ibilité du village en toute saison


- absence d'école classique
- certaine expérience du village en matière d'alphabétisation.


L'expérience s'est poursuivie en s'étendant à 3 autres langues,
à savoir le peul, le songhay et le tamasheq~ selon le calendrier sui-


vant
1979-80 ouverture des 4 classes initiales, en bambara (ré-


gions de Koulikoro et de Ségou).
1980-81 ouverture de 4 nouvelles classes en bambara (régions


de Kayes, Sikasso et Koulikoro).
1981-82 ouverture de 5 nouvelles classes, en bambara (régions


Sikasso : 2, Koulikoro : 3) •
. 1982-83 : - ouverture de 8 nouvelles classes, en bambara (régions


SégJu: 4, Sikasso : 3, Koulikoro 1).
- ouverture de 4 nouvelles classes en peul (région de


Mopti).
- ouverture de 5 nouvelles classes en songhay (régions


de Tombouctou: 2, Gao: 3).
-ouverture de 5 nouvelles classes en tamasheq (régions


de Tombouctou: 3, Gao: 2).


En 1983, 35 écoles fondamentales fonctionnaient au Mali, scolari-
sant 2.200 enfants encadrés par 56 maîtres (sur les 200 formés par la
D.N.A.F.L.A.). Le tableau 5 montre la prédominance des activités en
1 angue bamba ra.


Tableau 5 situation des écoles expérimentales (année scolaire


î082-1983).
1


NOMBRE NOMBRE : EFFECTIFS
REGIONS 1 D'ECOLES 1 DE MAITRES • LANGUES: PAR CLASSE 1 TOTAL.


~---------------i---------------~--------------r-------------r-------------------~-----------
: : : : 1e2e 3e 4e:
1 1 1 .- ------.


KAYES ....... : : 2 : Bambara : 27 37 :
1 1 1 1


KOULIKORO ...: 8 14: Bambara : 183 79 152 98:
1 .


SIKASSO ..... 1 6 8: Bambara : 221 135 47
SEGOU ...... .
MOPTI ...... .


TOMBOUCTOU ..
GAO •........
TOMBOUCTOU ..
GAO ........ .


- Total .......


6


4


2


3
3
2


35


12
4


4


4


4
2


56


1 1


: Bambara :390 79
1 1


: Peul : 179
1 1


: Songhay : 100
1 1


: Songhay : 190
1 1


: Tamashea : 115
: Tamasheq : 90
1 1


: :1495 214 315
1
1


77


1
1
1
1
1
1
1
1


175 :
1
1


64
512


403
546
179
100
190
115


90
2199




30 30

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- 25 -


L'expérimentation au départ dépendait de trois directions du
Ministère de l'Education Nationale.


- la Direction nationale de l'enseignement fondamental (DNEF),
assurant le suivi ad~inistratif et pédagogique du projet.


- La D.N.A.F.L.A., chargée du soutien pédagogique et de la pro-
duction des documents.


- La Direction nationale de l'Institut Pédagogique National et
de l'Enseignement Normal (DNIPN-EN) chargée de l'organisation des
stages de formation et de recyclage, et de l'impression des manuels,
conjointement avec la D.N.A.F.L.A.


L'insuffisante collaboration entre les 3 directions aux tâches
pas très nettement délimitées, a rendu nécessaire dès 1983 une res-
tructuration du projet d'expérimentation par la création d'une Ins-
pection chargée des langues nationales, sous l'égide de la Direction
de l'Enseignement Fondamental. Désormais, toutes les classes dépendent
de cette inspection qui travaille en étroite collaboration avec la
D.N.A.F.L.A. et l'I.P.N.


Comme pour l'alphabétisation, la volonté d'introduire les langues
nationales dans le système éducatif répond à l'objectif d'une meilleure
adaptation de l'école aux réalités locales. La stagnation du taux de
scolarisation ~ l'importance des déperditions scolaires, les redouble-
ments massifs dès la première année de scolarité sont autant de preuves
de l'inadaptation de l'école traditionnelle malienne fonctionnant dans
sa totalité en français. Si le but visé par l'école expérimentale est
d'utiliser les langues maternelles des élèves pour faciliter leur ap-
prentissage des mécanismes élémentaires (lecture, écriture et calcul),
il ne s'ensuit pas pour autant qu'une telle procédure soit préjudiciable
à la langue française. Elle doit au contraire favoriser, à un stade
ultérieur mais relativement précoce de la scolarité, le passage à l'é-
tude du français comme première langue étrangère, l'option fondamentale
du Mali étant que le français et les langues nationales doivent entre-
trenir des relations de complémentarité et non de concurrence.


Le programme d'enseignement demeure celui utilisé dans le système
classique mais son organisation linguistique suit le schéma suivant:


- le et 2e années : la langue nationale est matière et véhicule
d'enseignement. Le français oral est introduit comme matière
à partir du 2ème trimestre de la 2ème année.




31 31

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- 26 -


- 3è et 4è années: la langue nationale reste véhicule d1ensei-
gnement et à partir du 1er trimestre de la 3ème année le fran-
çais écrit (en plus de lloral) intervient comme matière.


- 5è et 6è années : dès le premier trimestre de la 5ème année,
le français accède au statut de médium d'enseignement et la
langue nationale nlest plus que matière d'enseignement.


La part impartie au français augmente donc tout au long du cursus
scolaire et c'est dans cette langue que sont appelées à se dérouler les
épreuves de 1 1 examen dlentrée en 7ème année.


La généralisation de 1 lutilisation des langues maliennes dans
l 1 enseignement dépendra de la réussite ou de l'échec des écoles d'expé-
rimentation actuelles. Pour 1lheure, les premiers résultats semblent
encourageants (1) : l'absence de coupure entre la langue parlée dans
la cellule familiale et celle utilisée en classe, favorise une parti-
cipation plus active des élèves, ceux-ci réagissant de façon spontanée
aux textes étudiés qui reproduisent leur environnement socio-culture1.
Les méthodes pédagogiques utilisées dans les classes expérimentales font
moinsappel à la mémorisation systématique et à l'apprentissage mécani-
que des structures qui sont la base de la pédagogie à l'école tradition-
nelle, et les enfants de ces classes se montrent plus aptes à produire
des phrases originales et à éviter tout psittacisme. Ceci vaut pour llex-
pression en français comme pour celle en langue maternelle. Le niveau
de maîtrise des élèves en lecture, écriture et calcul appara1t satis-
faisant, et de llavis des observateurs, supérieur à celui constaté dans
les écoles classiques. L1expérience est trop récente cependant pour
qulil soit possible de généraliser les premières constatations.


Ce qui paraît dlores et déjà certain, clest que le succès de 11 0-
p6ration est largement tributaire de la formation et du recyclage des
maîtreset surtout de leur motivation. Tous en effet ne sont pas totale-
ment convaincus de la valeur de llexpérience, certains continuant à
penser IIqu len dehors du français, il nlest point de salut pour l'école
africaine"(2).


7ï;-V;i;-d ce sujet le mémoire de fin d'études présenté en 1982-83 à
l'Ecole Normale Supérieure de Bamako: "Introduction des langues
nationales aans l'enseignement fondamental; Etude comparée des
modes d'acquisition de l'écriture et de la lecture aans les classes
conventionnelles et dans les classes expérimentales" (sous la direc-
tion de Daniel Huguet).


(2) Article de Daniel Huguet (professeur de lettres à l'Ecole Normale
Supérieure de Bamako), dans le Bulletin de liaison des agents de la
coopération technique nO
34, octobre 1983.




32 32

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- 27 -


r:e sentiment est répandu chez de nombreux parents d'élèves, en ville
surtout et particulièrement dans la capitale, et dans les hautes sphères
et les moins hautes du ministère de l'Education Nationale.


Dans ces conditions, l'expérimentation ne peut prétendre à un
succès généralisable sans une large information des intéressés (en-
')('ignJllts, p,wcnts d'élèves, ••• ) par tous les medias : articles de pres-
se et surtout conférences-débat radiodiffusées en langues nationales et
en français, etc ••• D'autres conditions, d'ordre plus technique, devront
être remplies, à savoir:


- une mi se au po; nt des méthodes et des documents pédagogi ques ap-
propriés : "il ne suffit pas, en effet, de transposer mécaniquement les
méthodes traditionnelles de l'enseignement en français à l'enseignement
bambara ou dans d'autres langues nationales mais bien plutôt de les adapter,
voire dlen trouver de nouvelles, compte-tenu des différences fondamentales
qui existent entre l'apprentissage dans une langue étrangère et dans la
langue maternelle~ •• "(1). Ceci exige une intensification de la recherche
linguistique et de ses applications psycho-pédagogiques, allant de pair
avec une densification de l'alphabétisation des adultes en langues nationales.


- La dotation de l 'organisme exécutant en moyens matériels et finan-
ciers importants (telle l'aide apportée par l'ACCT dans la réalisation de
lexiques en langues nationales).


En définitive, clest d'une volonté et d'un choix politiques clairement
affirmés, concrétisés par un soutien matériel conséquent, que dépendent 1e
succès et la généralisation de l 'opération, celle-ci faisant figure de test
pour de nombreux pays de la région.


ç2_~~!r~~_9Q~~i~~~_9~~~ili~~~iQD_9~~_1~~g~~§_~~~iQD21~§.
Le bambara sert souvent de langue de communication orale entre l'ad-


ministration et ses administrés, il est également utilisé par les tribu-
naux, et lors des discours officiels.


(1) Artiole Daniel Huguet (professeur de lettres à l'Eoole Normale
Supérieure de Bamako), dans le Bulletin liaison des agents de la
ooopération teohniQue nO
34, ootobre 1983.




33 33

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... '
- 28 -


En ce qui concerne la radio, des émissions sont diffusées dans
presque toutes les langues maliennes, à raison de plus de 50 % de la
production totale. llles sont consacrées pour l'essentiel aux infor-
mations et à la vulgarisation scientifique sur divers thèmes qui inté-


'ressent la population (agriculture, élevage, pêche, etc .•• ).


Pour la presse écrite, il exi~te une presse rurale destinée à la
post-alphabétisation: le mensuel d1informations Kibaru lancé en 1972,
quelques revues trimestrielles en bambara et en fu1fuldé, le tout édité
par la D.N.A.F.L.A. (à 1 lexception de le revue Jama qu1édite l'Institut
Pédagogique National).


L1éditi,on en langues nationales se développe comme l'atteste
l'existence d1une collection qui publie des légendes, des romans, des
poèmes, des manuels d'hygiène, etc ••• Depuis 1980 enfin, des pièces de
théâtre dans ces langues ont donné lieu à diverses représentations.


Pour conclure, le tableau qui suit résume les fonctions détenues
par les différentes langues du Mali. Une d'entre elles se distingue,
le bambara qui tend à s'imposer de fait comme la langue de communication
nationale, comprise et parlée par une grande majorité de la population.
En ce sens, parmi les diverses configurations linguistiques qui carac-
térisent les pays africains, le Mali apparaît comme un Etat multilingue
à langue(s) dominante(s) (c'est le cas, historiquement, du [3urkina-
Faso avec le jula et le mooré, du Sénégal avec le ouolof et, plus
récemment, de la République Centrafricaine avec le sango, le ZaTre avec
le lingala, la Côte-d'Ivoire avec le jula).Une fonction toutefois échap-
pe au bambara, celle de langue officielle, rôle qui incombe à la langue
française.


blll1Clu. fulfuldd aonghlY t_heq aOl'linke I:IOlO dogon bobo .tnoufo IRII.I" rnrçela
" ,


"


langue secrète + + + + +
Service religieu. + + + + +
lit t'rature + + + + ...
Radio-Pre."" + + + + + + + + + + +
(neelQnDlllent + +
Koino cH ad!n + .. +
langue n.tion.le + + + + + + .' + ,.' + llll'l9ue officielle + langUI r6gionale + + + .. + ... .: + +
lingua 'ranca national + ,+"
LlII'I9ue c:t*Ierc:hle
Inter-(tat ..
lingua 'ranc. inter-Ctat +
Clan, ethnOl + + + + + + + + +, ,+
F_1l1e .. + + + + + ... +' ... +"




34 34

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- 29 -


II. LA SITUATION DU FRANCAIS


Si le Mali s'est préoccupé dès le début des années 60 de la pro-
motion de ses langues nationales, le français n'en demeure pas moins
la seule langue officielle que reconnait la constitution (article 1,
titre 1 de la constitution de 1974). C'est en cette langue que sont ré-
digés les imprimés et autres textes administratifs ainsi que la presse
dans sa quasi-totalité, et elle continue à détenir, en dehors des écoles
expérimentales, le monopole de l'enseignement. Sans qu'aucune enquête
récente n'ait mesuré son degré de diffusion parmi la population, il de-
meure certain qu'elle n~est comprise et parlée que par une minorité,
celle des individus qui ont été scolarisés.


L'étude des statistiques de scolarisation, dans ce pays où l'école
constitue le principal moyen d'accès à la langue française, permettra
d'estimer le volume de la population francophone. Il n'est pas sans in-
térêt, auparavant, de considérer les résultats d'une enquête réalisée
en 1960-61 qui fournit, entre de nombreuses autres données, quelques
informations sur la connaissance du français.


1. La connaissance du français au Mali selon l'enquête démographique
1960-1961.


L'enquête, effectuée par sondage, couvre l'ensemble du pays et de
la population, à l'exception de la zone ressortissant de l'Office du Niger
(soit 30.000 personnes environ) et des tribus nomades difficilement ac-
cessibles représentant environ 200.000 personnes. Les résultats extrapolés
de l'enquête s'appliquent à une population de 3,5 millions d'habitants,
la population totale étant de l'ordre de 3,7 millions.


Le tableau 7, construit à partir des tableaux joints en anne.xes6 à
8, rend compte de la très faible diffusion du français parmi la population
malienne au moment de l'indépendance: 4,6 % d'entre elle seulement, soit
105.000 personnes sur un total de près de 2,3 millions, ont une certaine
connaissance du français, plus souvent écrite (selon les déclarations,
non-vérifiées, des personnes interrogées) qu'orale.




35 35

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- 30 -


Tableau 7 (1) Connaissance du français selon le sexe et le
secteur d'habitat (en %).


1 SECTEUR Il SECTEUR 1 ENSEMBLE
CONNAISSANCË 1 RURAL .L URBAIN 1 MALI
DU FRANCA l S ISM---s"F---ENS:-' s"M-- SF ---Ë'Ns:-jsrr--sr --Ë'Ns.--


1 t !. ---------------1------------------ -----------------f-----------------
• Aucune .... 196,4 99,7 98,1156,5 92,5 75,6191,8 98,8 95,4
· Comprend .. 1 1,1 0,1 0,618,8 0,7 4,51 2,0 0,1 1,0


Parle .....


• Lit/écrit.
- T ota 1 .•.•.


1 0,6 0,316,7 0,4 3,41 1,3 0,1 0,7
1 1 1
1 1,9 0,2 1,0,28,0 6,4 16,5


1


4,9 1,0


1100,0 100,0 100,0,1100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
1 1
1 1 1
1 1 1


2,9


100,0


On Dote une grande variation dans les aptitudes en français en
fonction des sexes mais plus encore en fonction du secteur de résidence
8,2 % des hommes sont francophones, ce nlest le cas que de 1,2 % des
femmes. Quant à la population urbaine, près d'un quart connait le fran-
çais contre moins de 2 % de la population rurale.


Si dans l'ensemble la majorité des francophones ont déclaré savoir
écrire le français, ceux de plus de 40 ans n'ont de cette langue qu'une
connaissance orale et parmi eux plus nombreux sont ceux qui comprennent
le français sans même pouvoir le parler. Le tableau 8, page suivante,
montre que l'évolution de l'instruction au Mali est récente et très dif-
férente selon le milieu d'habitat. Plus de la moitié des garçons de 10-
14 ans ont déclaré, dans les centres urbains, savoir lire et écrire, alors
qu'on ne compte déjà plus dans cette situation que le quart des homn~s
de 20 à 39 ans et 8 % parmi les plus de 60 ans. La scolarisation est moins
élevée chez les femmes, puisque 32 % des jeunes filles de 10 à 14 ans sont
alphabétisées, le pourcentage décroissant très rapidement au-delà de ces
âges, pour devenir pratiquement nul chez les 60 ans et plus.


Très atténuées, les mêmes caractéristiques sont observées en zone
rurale où la pénétration du français s'est faite plus lentement: les
lettrés sont plus nombreux chez les hommes que chez les femmes mais le
niveau d'instruction des premiers montre un grand retard par rapport au
niveau d'instruction des hommes des villes.


(1) Tableau reconstitué à partir des données publiées dans le volume :
"Enquête démographique au MaU 1960-1961"
- RépubUCfU:e du Mali,
Service de la Statistique, Secrétariat d'Etat aux Affaires Etran-
gères, INSEE
- Service Coopération, Paris -




36 36

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- 31 -


En définitive, étant donné le poids démographique de la popula-
tion rurale dont 1 % seulement sait lire et écrire le français (contre
16,5 % des habitants des villes), le niveau d ' a1phabétisation de la
population dans son ensemble reste limité à un peu moins de 3 %. Il
est à noter que l ' enquête malienne de 1960-1961 fournit des résultats
comparables à ceux de l 1 enquête réalisée à la même époque en Haute-
Volta, selon lesquels le taux de francophonie global était quelque
peu inférieur à 4 %, pour la population âgée de 14 ans et plus.


,
1




37 37

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Tableau 8 Connaissance du français selon le sexe, l'âge et le secteur d'habitat (en %).


1
1 SEXE MASCULIN SEXE FEMININ ENSEMBLE DES SEXES 1
1


IAucune con- 1 1 1 Aucune coo-l 1 1 Aucune con+ 1 1 1 1 1 1 1
Inaissance ICanprend 1 Parle ILit/écrit naissance 1 Comprendl Parle 1 L it/écri t nai ssancel Comprend 1 Parle 1 Lit/écrit
1 1 1 1 1 1


ME 1 Z ONE RURALE
- 10 - 14 ans · . 1 95,7 1 0,1 1 - 1 4,2 98,8 1 - - 1 ,2 97,0 1 0,1 1 - 1 1 ,9
- 15 - 19 1 98,0 1 0,2 1 0,1 1 1,7 99,7 1 0,3 98,9 1 0,1 1 1 1 ,0 ans · . 1 1 1 1 1 - - 1 - 1 - 20 - 39 96,4 1,2 1 0,8 1 1 ,6 99,9 1 0,1 98,4 1 0,6 0,3 1 0,7 ans · . 1 1 1 1 - - 1 1 1 - 40 - 59 ans 1 95,9 1 2,0 1 0,9 1 1,2 99,9 1 0,1 97,8 1 , 1 1 0,5 0,6 · . 1 1 1 1 - - 1 1 1
- 60 ans et plus 1 97,1 1 1,4 1 0,8 1 0,7 100,0 1 98,3 1 0,8 1 0,5 1 0,4 1 1 1 1 1 - - - 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1


Ensemble 1 96,4 1 1 , 1 1 0,6 1 1,9 99,7 1 0,1 0,2 98,1 1 0,6 1 0,3 1 1 ,0 · . ,. ... 1 1 1 1 - 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 1


AGE 1 Z 0 N E URBAINE
- 10 - 14 ans 1 43,6 1 1 ,7 54,7 67,3 0,6 32,1 54,5 1 0,9 1 o 3 ! 44,3 · . 1 1 - - 1 1 1 1 - 15 - 19 49,6 1 3,4 2,5 44,5 88,9 1 , 1 1 1,0 1 9,0 74,0 1 2,0 1 ' 1 22,7 ans · . 1 1 1 1 1 1,3 1 - 20 - 39 1 55,1 11 ,0 8,0 25,9 95,6 0,8 1 0,4 3,2 78,2 1 5,2 1 1 12,9 ans · . 1 1 1 3,7 1
- 40 - 59 ans 1 59,2 11 ,9 10,5 18,4 97,8 0,7 1 0,4 1 1 , 1 77 ,6 1 6,5 1 5,7 1 10,2 · . 1 1 1 - 60 ans et plus 77 ,5 7,9 6,7 7,9 100,0 1 1 89,7 1 3,6 1 3, 1 1 3,6 1 - - 1 - 1 1 1 1 1 1
• Ensemble 1 56,5 8,8 6,7 28,0 92,5 0,7 1 0,4 1 6,4 75,6 1 4,5 1 3,4 1 16,'; ..... 1 1 1 1 1 1 1 1


1
1 1 1 1 1 1


AGE 1 ENSEMBLE DU MAL l --
- 10 - 14 ans 1 89,8 i 0,4 1 1 9,8 95,2 0,1 4,7 92,1 1 0,2 1 1 7,4 · . 1 1 1 - 1 1 - 1 1 1 -15 - 19 ans 1 93,6 l ' 0~5 1 0,3 5,6 98,3 1 0,1 1 0,1 1 1 ,5 96,0 0,3 1 0,2 1 3,5 - · . 1 1 1 1 1


1 - 20 - 39 ans 1 91,3 1 2,5 1 1 ,6 1 4,6 99,4 1 0,1 1 0,1 1 0,4 95,8 1 1,2 1 0,7 2,3 · . 1 1 1 1
1


- 40 - 59 ans 91,6 3,1 1 2,1, 1 3,2 99,7
1 0,1 0,1 1 0,1 95,4 1,7 1 , 1 1 1 ,8 · . 1 1 1 1 1 1 1 - 60 ans et plus 1 95,2 1 2,0 1 1,4 1,4 100,0 1 97,3 1 , 1 0,8 1 0,8 1 1 1 - - 1 - 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 • Ensemble ••••• 1 91,8 1 2,0 1,3 4,9 98,8 0,1


1


0,1 1,0 95,4 1,0 1 0,7 l 2,9 1 1 1 1 1 1 1
1


1 1
1 1


1


1 1 1 1 1 1 1


Source Enquête (1p.n10Œr'an


W
N




38 38

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- 33 -


La faible diffusion du français observée alors est a mettre en
relation avec les maigres performances réalisées dans le domaine de
la scolarisation: le taux de scolarisation dans l'enseignement pri-
maire au Mali n'était que de 7 % en 1960. Les lents progrès accomplis
d~puis laissent présager une faible progression du degré de franco-
phonie, dans un contexte culturel qui demeure des plus pauvres.


2. Le français dans l 'environnement culturel.


Les moyens de diffusion culturelle (au sens large du terme) les
plus francisés sont aussi ceux qui ont l'audience la plus faible auprès
de la population: seule la minorité alphabétisée peut accéder à la
lecture, que ce soit celle de la presse ou des livres, et la localisa-
tion des salles de cinéma en limite l'accès à la population urbaine,
celle au moins qui a pu bénéficier d'un minimum de scolarisation. La
radio, qui jouit d'un impact plus large, fonctionne pour une part impor-
tante de ses programmes dans les langues nationales .


. La radio --------
Le parc de récepteurs en service est estimé (par l'UNESCO) à


115.000 en 1981.
Selon une enquête récente (1), un r~alien sur deux écoute régu-


lièrement la radio et clest la radio nationale qui enregistre le meil-
leur indice d'écoute. Une étude plus ancienne (2), mais dont les conclu-
sions demeurent valables, montrait que les émissions les plus suivies
dans les villages étaient, par ordre d'écoute décroissante: les infor-
mations en bambara, les émissions de musique traditionnelle, 1es contes
en bambara, les émissions sur la santé, l'école à la radio.


En 1980, la programmation horaire de radio Mali s'élevait à 100
heures par semaine, dont 38 heures environ d'émissions en langue fran-
çaise, consistant pour moitié en informations et pour l lautre moitié
en programmesd'origine malienne ou envoyés par Radio France. Le tableau
9, page suivante, donne la ventilation des émissions selon la langue
de diffusion.


(1) Ambassade de Frunce, Bamako : "Enquête sur Za presse, Ze Uvre et
Za radio au MaU", 1981.


(2) UNESCO - MEN : "Projet-pUote d'aZpluzbétisation fonationneUe",
1968, MaU.




39 39

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- 34 -


Tableau 9 programmes hebdomadaires de Radio-Mali en 1980 •


• Temps d'antenne : 100 heures


dont .
- informations .•••••••••... 39h30


- progralnliles 60h30


Informations :


- en langues nationales ..... 20h15
- en langue francaise ....... 19h00
- en langue anglaise ......... 00h30
- en langue arabe ........... 00h15


. Programmes :
- en langue francaise (pro-


duction malienne) ••••••••• 10h40
- Radio-France •.•••••••••••• 8h35
- en langue arabe ••..••••••• 2h30
- musique ..••••••.•••••••••• 17h30


Les émissions diffusées par les radio-étrangères sont écoutées par
la frange de population qui a bénéficié d'une scolarisation moderne. Des
sondages effectués par une équipe de l'Ecole Nationale d'Administration
.montrent que l es préférences s' ori entent vers Radio-France Internat; ona l e
(25 % des francophones interrogés, mais les chiffres avancés par l'en-
quête n'ont pas une grande valeur scientifique), suivie en ordre décrois-
sant par


- Radio Conakry
- R.T.I. Abidjan
- Voix de l'Amérique
- Voix de l'Allemagne, B.B.C, Moscou.


Des divers chiffres cités, l 1 enquête de l'Ambassade de France à
Bamako conclut que les Maliens préfèrent les émissions qui les informent
ou les distraient à celles qui ont des visées idéologiques: les radios
des pays de l'Est et des Etats arabes n'ont qu'une très faible audience
malgré l'islamisation progressive des masses et les campagnes menées
pendant plusieurs années en faveur du socialisme scientifique.




40 40

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- 35 -


• La presse
Le volume de la presse diffusée au Mali paraît dérisoire quand


on le rapporte à llef=ectif de la population, même si on considère
que chaque exemplaire est lu ou au moins feuilleté par un grand nombre
de personnes. Les chiffres cités sont extraits de llenquête de 1981 :


- l~L9~9Hg!~Q~ : il existe un seul qLotidien national ul'Essor",
publié en langue française sous l'égide du Ministère de l'In-
formation et qui tire à 3.000 exemplaires le plus souvent vendus
par abonnement.
Il se vend en outre 280 exemplaires de quotidiens français dont
la plus grande partie est achetée à Bamako par des ressortis-
sants non maliens (150 exemplaires du Monde, 25 de France-Soir,
20 de l'Equipe, 16 du Figaro et 1ou2e,xemplaires seulement pour
les autres titres).


- b~~_~~~gQm2g2!r~§ maliens,au nombre de 2 (l'Essor Hebdo., jour-
nal d'information et Podium, journal sportif),paraissant égale-
ment en français sont tirés à environ 3.000 exemplaires chacun.
Quant aux hebdomadaires français, il s'en vend 2.700 exemplaires
régulièrement; Jeune Afrique vient très nettement en tête des
ventes (800 exemplaires), les journaux d'information IIclassiquesU
(lIExpress, Paris-Match, Le Point, le Nouvel Observateur, .•• )
totalisent un peu plus de 900 exemplaires, de même que toute une
pl éi ade de journaux pilus di stractifs composés surtout de la
presse féminine (plus de 600 numéros pour la presse féminine mais
le Canard Enchaîné avec 125 exemplaires et Qui Police, 90 exem-
plaires, enregistrent à eux seuls de bons scores).


- b~~_e~r!Q~!g~~§ : La production malienne en langue française se
limite à 3 ou 4 titres dont l'Economique, trimestriel tirant à
1.500 exemplaires, et Etudes mal iennes également tr'imestriel,
au tirage variable.
Les autres périodiques, importés, comptent de nombreux titres,
représentatifs des centres d'intérêt du public cultivé malien
et de la clientèle européenne. La revue catholique Famille et
Développement est la plus vendue (700 exemplaires à chaque paru-
tion mensuelle), suivie de Bella (470 exemplaires), de Lui (248
exemplaires) et de la revue spécialisée Union (200 exemplaires).
Sélection, Afrique - Asie et Historia dépassent les 100 exemplaires
précédant Play-Boy de justesse (86 exemplaires de l'édition fran-


1


ça i se).




41 41

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- 36 -


La vente de ces numéros est assurée à Bamako par 3 librairies
seulement, la province devant se contenter de "l'Essor" quotidien et
de quelques hebdomadaires maliens. Il faut toutefois ~igna1er que le
Service culturel de l'Ambassade de France distribue gratuitement en
province plusieurs centaines d'exemplaires de Kouakou et Calao, des-
tinés aux enfants •


. Le livre --------
- le commerce du livre: comme pour la presse, les points de


vènte du livre sont concentres dans la capitale et les prix
pratiqués le rendent S0uvent inaccessibles aux lecteurs po-


tentiels.
Les manuels scolaires constituent l'essentiel du commerce du
livre: il s'en vend en moyenne plus de 30.000 par an dans les
1 ibrairies, auxquels on peut adjoindre 200 dictionnair'es envir'on.
Les statistiques d'achat direct par les collectivités locales
ne sont pas connues, on estime à 10.000 le nombre de volumes
ainsi achetés, destinés surtout à l'enseignement fondamental.
Pour être exhaustif dans le domaine des livres scolaires, il
faut également tenir compte des dons de la coopération francaise
qui s'élevaient en 1980 à 25.000 manuels (pour 1.000.000 F.F.


envi ron).


En ce qui concerne les livres non scolaires, une partie impor-
,tante du marché est détenue par les livres soviétiques, qu'ils
soient techniques, scientifiques ou politiques (4.500 exemplaires
vendus en moyenne annuelle) et par les livres en arabe dont la
vente s'élève à plus de 20.000 exemplaires (Corans et brochures
diverses). Les uns et les autres sont souvent bon marché ce qui
nlest pas le cas des autres livres.


Ceux-ci ne représentent pas plus de 10.000 volumes vendus par
an dont 2.300 romans policiers, 1.700 livres de poche, 1.400
romans ou nouvelles d'auteurs africains, 1.300 livres pour en-
fants et une centaine de romans récents venant de France.


D'autres statistiques (1), concernant les exportations francaises
de livres, montrent la prédominance des publications scolaires.


(1) Source : "~c commeroe extérieur du livre pour l'année 1982",
Syndicat National de l'Edition, Paris 1983.




42 42

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- 37 -


Tableau 10 Exportations françaises de livres en valeur et poids
selon le type d'ouvrages (année 1982).


Types d'ouvrages


Livres scolaires .•.......•...
Livres techniques, scientifiques
Sciences humaines ......•.....


. Littérature, histoire, géo-
graphi e ..................•...
Dictionnaires, encyclopédies.
Beaux-Arts .................. .
Jeunesse ..•........•......••.
Livres pratiques .....•..•.•.•
Livres dans autres langues
que français .............•...
Parties de livres,de brochures


- Tata l ....................... .


1
1
1 Poids 1 Valeur
1


(en Q.M. 100 kgs): (unité =1000 Frs)
-------------------~------------------


372


15


5


75


13


121


3


126


731


1
1
1
1
1
1


3.693


219
34


640


38


18


1.108


13


74


5.837


Ces chiffres placent le Mali en 9ème position dans la liste des
pays d'Afrique noire importateurs de livres français.


- ~~~_~i~liQ~b~g~~~
Elles sont rendues d'autant plus nécessaires que le prix prohibi-


tif des livres s'oppose à une diffusion commerciale de grande ampleur


ou correspondant au moins aux besoins de la population lettrée.


Un réseau de lecture publique s'est implanté au Mali, qui cons-
titue la première expérience de cette importance en Afrique francophone
et qui, à ce titre, a valeur exemplaire. Fruit d'un accord de coopéra-
tion conclu en 1975 entre les Gouvernements maliens et français, le pro-
jet d'implantation de bibliothèques dans l'ensemble des provinces s'est
concrétisé par l'ouverture de 46 bibliothèques entre décembre 1978 et
janvier 1983 (39 dans les chefs-lieux de cercles et 7 dans les chefs-
lieux de régions).




43 43

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- 38 -


Les fonds de livres ont été constitués de manière à répondre


aux besoins et aux goûts du plus grand nombre : ouvrages de référen-
ce, dictionnaires, encyclopédies, oeuvres agréées par le Ministère
de l'Education Nationale (titres de littérature française, africaine
et étrangère aux programmes d'enseignement), fonds africaniste et de
culture générale, littéraire, technique et scientifique, lecture de
détente et bandes dessinées. Les collections pour enfants consti-
tuent le tiers du total. A l'exception de quelques titres en langue
arabe, les ouvrages sont tous de langue française, mais il est prévu
d'introduire des livres et publications en langues nationales.


Le catalogue général fait état de 38.000 livres au 1.1.1982,
les bibliothèques étant dotées de 800 ouvrages en moyenne. L'évolu-
tion escomptée est de 50.000 ouvrages en 1984 et de 75.000 en 1986.
Quant au nombre de lecteurs, le rapport d'activité pour l'année 1980-
1981 en mentionne 5.000 pour les 40 centres alors en activité, tandis
que le rapport 1981-1982 recense 7;000 lecteurs. Les résultats de l'o-
pération de lecture publique semblent encourageants après 6 années
de fonctionnement des premiers centres qui sont venus meubler un en-
vironnement culturel quasiment vide au-delà de la capitale.


A Bamako même, 1 e Centre Culturel françai s met à 1 a di sposition
des lecteurs un ensemble de 24.000 volumes dans trois bibliothèques
(prêt - documentation - jeunes) qui accueillent un public composé
en majorité de jeunes, enfants ou étudiants. Les 2.727 lecteurs ins-
crits en 1984 se répartissent ainsi :


- Adultes africains ••.••••••.••..... 269
- Adultes européens ..•.••••••.••.••• 462_
- Etudiants africains 1. 314
- Jeunes (africains + européens) .••• 682


D'autres activités du Centre (séances de cinémas: 30 films pro-
grammés sur 9 mois pour la saison 1983-1984, plus des semaines cinéma-
tographiques a thèmes, également quelques représentations théatr3les)
marquent la vie culturelle de Bamako mais ont un impact limité au public
cultivé de la capitale.




44 44

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- 39 =


3. Caractéristiques linguistiques du français au Mali.


La langue française n1est utilisée au Mali que dans des circons-
tances bien définies, dans certaines situations de travail par exemple
(cas des fonctionnaires). Ceci explique que ses caractéristiques lin-
guistiques, très proches par ailleurs de celles du français du Séné-
gal (1), soient largement déterminées par le niveau scolaire des lo-
cuteurs.


J. BLONDE, dans un article sur la situation du français au Mali
(2), note :


- "au niveau phonologique, les fautes sont extrêmement fréquen-
tes chez les' individus dont la scolarité a été très courte , •. Une
enquête de discrimination auditive a été faite en février 1972 qui
montre 11évo1ution en ce domaine de la classe de 6ème aux classes ter-
minales. Les fautes d'ordre phonologique sont de moins én moins fré-
quentes alJ fur et à mesure des années d'étude".


- "Au niveau morphosyntaxique, les fautes subsistent plus long-
temps et il n1est pas rare d'en avoir encore de nombreux exemples dans
les copies de baccalauréat. Parmi les fautes fréquentes, citons 1 'omis-
sion de l'artic1e (inexistant en bambara), les fautes portant sur les
pronoms, les fautes de temps, ..• ",


- "Au niveau 1exicosémantique, les informations manquent, mais on
remarque que les africanismes fréquents au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au
Zaïre, se retrouvent au Mali.


Un fait majeur à noter est qu l i1 n'existe pas à ce jour de "fran-
çais popu1aire" du Mali, pas plus qu l i1 n1en existe au Sénégal ou Jau
3urkina-Faso,contrairement à ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Il y a,
par contre, selon le nombre d'années d'instruction des individus et
leur situation sociale, différents niveaux qualitatifs:


~ •.. tout d'abord, un parler très élémentaire qui nia de français
que quelques lexèmes reconnaissables. A ce niveau, les déformations
phonologiques sont très importantes, la syntaxe française est inexis-
tante. Il s'agit là du parler des analphabètes.


(1) Voir notre étude sur la langue fran~aise au Sénégal mais surtout
l'ouvrage de
P. DUMONT: "le fran~ais et les langues afrioaines
au Sénégal", ACCT
- Karthala, Paris, lB83.


(2) A. VALDMAN, R. CHAUDESSON, G. MANESSY : "te français hors de Franoe",
Ed. Honoré Champion, Paris, lB7B
- Chapttre de J. BLONDE, Pages 378
à 382.




45 45

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- 40 -


~La structuration française de la phrase s'élabore au fur et à
mesure des années d'étuœspour en arriver au niveau supérieur ll (1).
Les locuteurs qui ont atteint un stade d'instruction supérieur mani-
festent une forte tendance à l'hypercorrection, à un style emphatique
et font souvent avoisiner des termes de registres très différents
(archaïques, littéraires ou vulgaires). Phénomène couramment observé
dans les pays d'Afrique francophone et qu'expliquerait un enseigne-
ment trop livresque du français dans les dits pays.


(1) Jacques Blonde dans fiLe francais hors de France 11.




46 46

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A~N~XE :2


CARTE LIXGUISTI~UE DU MALI


o
1




47 47

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A;\\iNEXE J


CLASSIFICATION DES LANGUES DU MALI


les langues mandé du Mali (d'après M. HOUIS. 1981l


Iler 0
bambara 1*


malinké 2*,


soninké (marka, safakole f'.3;'
bozo


dialonké


. samogo


bobo 34*


- les langues songhaï-zarma du Mali (d'aprèsN.TERSIS,1981)


:- :- i\\:- :-: songhaï 1* ':-:-1->:- ..
·:-:a-:-:· :-:-}>:-: tadaksahak 4*
:-:-8:-:-: tagdalt 5*
-:-:11':-:-


..
• •• ' limite de zone de parcours des Touareg


, .


. les langues afro -asiatiques du Mali


berbère hamashek)


arabe


- les parlers peuls du Mali (voir le détail aux Annexes 131


les langues voltaïques du Mali (d'après G. MANESSY, 19811


,-<l:Y",,--,
1 w.t "'tl 1« 1
(0.'2:,1-,-
1::>1_ t....J 1


bwamu 47-fO.~IO.
'a:'<c'>'
't:)'IX):.!' :_
1 t lit 1 1 '-1-'-'-'-1-'- minianka 61 (lwCI:':'-
::~ ~:::::::= supyire 62* 1_I01Q,l1_1 ... , _, a: 1_1_'_1 , _1 cc 1_1_1_'


64 , 1 t Iii , senari , :-:CCCC , , -'-'-1-1-'-,
j-IWI-'-'-'
'-1 Q,.t-I-'-j-
,-,:;:),- -1-.....


'-'00,-,- dogon 72* .-.CCI'-'-I-'-
CI~((((




48 48

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STTU,\\TIUt'\\ I)[~S r~FFr:CTIF'S DE L'ALPIIABETISATIQ;'. AU )0-6-1981.


~-


(F(RA TI ONS oc NO~R( oc ZONE S NO~RE OC NOK3RE OOK3RE OC
O(VElOPPEHENI (OOR) O'AlPHABrlISATION CCNTRES O'AUDITEURS VIllAGES PRtlGRAfoHS


RURAL (ZAt)


Compagnie Malienne de ()(){ 4S 1186 14 028 Kalsnjè ni sèbèoni, jste.
Développement des Textiles An ka dJgu rusow bè basraw


minou kè koori sènè
1


Opération Haute-Vallée œv Il 15J J 367


Opération ArA~hlde et Cultures OACV 56 19JO 26 840 1 365 Kslanjè ni sèbbnni
Vivrières COOIPAC) Tigasènè
(Office de Développement Intégré Jate
de la Production Arachidière et Céréalière)


Office du 7 85 2 911 60 Malo sènè
Niger Kalanjè ni sèbènni


Musow bè ••• Jate


~ration de Développement IDIK 10 46 998 Kalanjè ni sèbènni xaranr;) e
Intégrée de Kaarta jaate


IDEM 1 10 2-, Jannde HHsa


~ration Mil Mopti OHM 1 ,.-.~ 64 2 5}~ 46 Jannde' hUss
Dôn tiru - Lugo
Lugu dOO


~rétioo 'Rb Mopti ORM 8: 52 t ~6 Jarîrîije : hlt aà
K81anj~~nl sèbènnl


1


-~rat.ionRil Ségou 005 1t 99 2 958i _ 131 Kalanjè .nisàbènnl .10 sènill
Musow bè bBaraw min kè


Dpérat 100 Pêche HOpt 1 O. Pêche M. 7 120 ~fr&gn8ilxBh8J~t
b~ feersy


- ,
6/1 I(GiONS 18 taS


JOrAl 1660' S5 '556'


(Source : Hinistère de l'éducation nationale - "La m:AF'LA, une i nsti tution
malienne d'éducation pour le développement).


;.:..
/.
:..:~


t=;
;,.<;
t:J


+:-




49 49

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ANNEXE 5


PROJETS D'ALPHABETISATION SELON LE PLAN DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE


lIT SOC l AL 1 98 1 -1 985 •


PROJETS


t Nombre
Ide cen-


.. tree


r Nombre
ldfan:lma-


teure


1 Nombre t Nombre
! éuditeurs! d f alph:a.;';"
inscrits bétisés" t .. r . . .


I{ali-Sud ••••••••••••••••••


O.L.C.V •••••••••••••••••• ~
1


. , 1
Rl.z--Segou •••••••••••••••••


Riz-lYiopti •••••••••••••••••
t


1
Huute-vallée ••••••••••••••


Mil-Mopti •••••••••••••••••
1


j\\" l 1
r11 -Kaarta ••••••••••••••••


P~che-Mopti •••••••••••••••
1


Projet ODEM' •••••••••••••••
!


. r
Coopér~tive Gao-Tombouctou


Forr.1e.tion des fen',mes ••••••
1


1
Alphabétisation-Dio:tla···· r
Introduction des langues
n3.tionales dans l'ensei-
gTleraen t •.••••••••••••••••• ,


1
TOTAUX ••••••••


1


f'
1 200


!
800


, ,
.110


220'
1


200
1


JOO
1


172 .. '
t


55
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50 50

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ANNEXE 6


ENQUETE DEHOGRAPHIQUE 1960/61 : RESIDENTS DE 10 ANS ET PLUS,


SUIVANT L'AGE ET LA CONNAISSA~CE DU FRANCAIS. ENSEHBLE DU MALI.


Sexe : · ; · ~ :15 à J20 à :40 à :i5UanE! :1:":50 · · CO~'!l..:ri..3sanGe : 10 n.:w: 11 ans; 12 ans:1) an.::;:14 ans: 19 ans: 39 an..":1:59 ans: et + :(2)
du fl'ar;cais : · : • · : : ~ ~ · · · · ,
S(~X"l na"1C1~~'n · · 0 · N I:!ccnprend pas · 28~62 32,6 · 29 t 1 1 29,0 · 27.3 · 123,3: 406,7: 236,2: 89,(): 1015,0 · · · · Comurend · 0,1: 0,1 : Of 1 :: 0,2 · 0,1 · 0,7-: 1019; 8,1; 1)9: 2'::,5 · · · Parïe : t' : - · ~ · t- · S : 0,4, 7,3: 5,4: 1 ,3: 14,5 · · · Lit y lit et ;Jcl'it 3,7: 4,0 · 3,3 · 218 1 2,2 · 7,3: ?O,6: 8~3~ 1,3: 54,3 · · · · ,. · , Tot::lt 1) · 32,4: 36)9 · 3~~6 · 3211 · 29;6 · 131 1 7: 445,0: 258,2: 93,5~11C9,9 · · · · · :
2C:":B d.~('lin:i.n · •


:
l:e conprond p.'J.s: 24,6: 3~ ,3 : 32,~ · 32~8 0 14,7 · 133,0: 566;5: 23t.,2: 75, 1 : 11 54, 1 · • • Goop:'i;nd · - · _. · - · · - · 0,2: 0,8: 0~3M - · 1,4 · · · · · · · P:,r~c · - · - : - · 0,1 : - : 0,2: 0,4: 0,;: - · 0,7 · · · · lit,-;.{.t ct écrit 1 ,5: 1,7 · 1,6 : 1,2: :. 0,7 · 2,'J: 2,5: 0,3: t : 11 ,6 · · · · · · 'l'otnl (1) t 26,'2 t 33, 1 : 33,9 : 34,3 · 15,4- · 135, ék 571,3: 235,2: 75,4~117D,9 · · · · 'Er.sc:ic le , ..


· · Ne c00prend pas: : 53,2: 63,9 : 61,4- · 61,9 : 41>9 · 256,3: r;;73~2: 4;Of3~ 164,0:2169,1 · · CO:Jl''r'E'>'lQ · 0 / 1: 0,1 · °1 1 : 0,2 : 0,1 ~ 0,8: 11,7: 9,4: 1,9 : 23,9 · · ) :trle : t : - · é. : 0,1 · E · 0,5: " ,6: 5,5: 1,3: 15,2 · · · lJit , J.i t et Efcrit 5,3: 5,7 : 4,8 · 4,0 : ~19 : 9,3: 23,1: 8,6. 1,3: 65,8 · , . : ~
'J1otal(1) · 58J 6: 70,0 · 66,5 · 66,3 · 45,0 · 267)5~1017,2: 493 4. 168,9: 2280, · · · · · , .
',) y co· ""'p"";s d' 1 ' { _'....... connais .. ance du français non ec aree
2) y conpris ûge non décla-..é




51 51

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ANNEXE 7


E~~UETE DEHOGRAPHIQ.UE 1960/61 : RESIDENTS DE 10 ANS ET PLUS,


SUIVANT L'AGE ET LA CONNAISSANCE DU FRANCAIS. ZONE RURALE.


Suze · ; 1 · : ~ 15 à :20 a ~40 à :6.:>ans ;Ens. · · Connais8ance du :10ans:11 ans:12 ans:13 ans:14 ans:19 ans = 39 ans 69ans :et + :(2)
frpncai~ t · ~ · : · · · · fe:::e l!l~.s0u1j.r.


i,e cooprend pes · 27,3: ;0,8: 27,4: 27,3: 26,0: · f'.onprond · - · 0,1: - · 0,1 : f.. · · · · · Par:!.e : - : - · .:: : f · - : · · Lit,lit et écrit " 1z6: 1t5: 1 t 2 : ~: Oz8: ·
Total(1) · 29,0: 32,6: " 28;7: 28)5 : 26,8: · · Sexe féoinin :


1


Ne corp::-erd pes 1 22)9: 28}9': 29)<3: 30,4 · 12,8: · COt.:lp:-m:d · - : - · - · - · - · · · · · · Parle · - : - : - · - : - · · · · Lit:~lit et écrit · 0..4: 0.2: 0,6: o 11 : 0,2: · ,
:':otal (1) : 23,3: 29,3: ;Cl,4: 30,7 · 13,0: , · ..
E!'s"l!l"'le · · :
Ne cor;;;p:cend pas · 50,2: 59,8: 57,2~ 57.8 · }J,8: • · Cooprend · - · 0,1: - · 9,1 · - · · · · · · IParle · - · - · '::. · t : - · · · · · · lLi t,li. t et écrit · 2Z0: ~! 1,8: 1 ~ 2 : 1 sO: ·
rrotal(1) : "., ? 61,9 : 59,1: 59,1 .' 39,8: "'-; -. ·
i) Y conpris connaissance du français non déclsrée.
2) y coopris âge nO!1 dé·~lar1.


: · · ~ · ·
1 n,4: 376,4~ 21 9,2: 82,1: 943,3


0,3: 4~8: 4,5: 1,2: 11 , 1
0,1: 2,9: 2:2: 0.7: 5,9 . ,
2z0~ 6,3: 2,7: 0,6: 18.1


119,9: 390,8: 227,8: 84,6: 980,3


116,2~ 497,8: 207,0: 64,6:1018,6
- ; 0:3. 0,1: - · 0,4 · L : t · - · - · 0,1 · · · 0,3: 0,3: E. : - · 2,1 ·


116,9: 499,1: 20'/,5: 64,9: 1023,6


233,6: 874,2: 4é:5,3: 146,7: 1961,9
0!3: 5,1: 4,6: 1,2: 11,5 ° 1. , 2;9~ 2,2: C,7: 5,9
2~3: 6,,6: 2 t 7: 0,6: 20,1


236 1 8: 889,9: 435,3: 149,5:2004,0




52 52

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.r\\.N;\\SXE 8


f~:, )UETE DE~!OGRAPHIQUl; 196Oi 61 : RESIDENTS DE 10 A;\\S ET PLUS,
:3.;r Vi\\\\T Lt:\\G;:; ET LA CONNAISSANCE DU l''RANCAIS, CENTRES URBAIl'\\S.


, '.'2':0 ~ 15 à ~20 à '40 à :bOnns :'Ensc-::,l
r>;:,: 'lig:.:,:'.nce (lu :10 al..s: 11 nn.,: ; 2 ar.s! 13 f:.l!' .:.: 14 uns ~ 19 8..'1S ;3') ~"' . .:l:::;9 an~~ d + ( ... \\ '-1


f~~l1C0.s · · , ·
1~,3xe r1as~ulin


No con prend po.s 1,3 : 1,8 · 1,7 · 1,7 , ,3 5,9 3');3: 17,9 6,9 71,'i · C':'i.Jpr<::a1d 0,1 , · 0,1 0,1 t 0,4 6,1: 3,6 · 0,7 1: 14 .. . ~
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Lü:,li t é:t écrit 2,1 2,5 2,1 1,7 1,4 5,3 ~ 1,3: 5,6 0,7 3b y2


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ht,lit et écrii 3,3 : 3,9 3: 1 2,9 2,0: 7,0 16,5: 5,9 0,7 45,7


Total (1) 6,4 : 8,1 7,4 · 7,2 5,2: 30,8 : 1 ~~7, 3 l 53,1 · 1~,~, ;276,9 · •
1) y CO:lpris connaisoan~e du frençnis non déclarée
2) y coopri.s âge non déclaré.




53 53

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- 41 -


LE SYSTEME EDUCATIF


Bien que sa structure et son organisation soient calquées sur
le modèle français, le système malien d'éducation diffère
des autres systèmes d'Afrique de l'Ouest en ce sens qu'il intègre l'é-
ducation des adultes, à laquelle il consacre une grande partie de ses
efforts. L'objet de ce chapitre étant de présenter le cadre dans le-
quel s'effectue l'apprentissage de la langue française, ainsi que les
effectifs concernés, on ne tient pas compte ici de la formation des
adultes dont les deux modalités essentielles (alphabétisation fonction-
nelle et vulgarisation agricole) ne font plus guère appel au français.
Pour la même raison, on néglige également l'enseignement dispensé (en
arabe) dans les médersas et les écoles coraniques, à propos duquel
on possède très peu d'informations.


On considère donc ici le système éducatif moderne caractérisé par
les niveaux et types d'enseignement suivants, dont rendent compte les


annexes 9 (structure) et 10 (situation des effectifs) :


- enseignement fondamental
- enseignement secondaire général, technique et profes-


sionnel
- enseignement normal
- enseignement supérieur


Ce système est issu d'une réforme scolaire (1962) consécutive à
l'indépendance qui visait à remplacer l'enseignement élitiste de l'é-
poque coloniale par un enseignement de masse et de qualité, adapté aux
exigences de développement du pays et fondé sur les valeurs nationales
aussi bien qu'universelles. Si les orientations de la réforme sont
aujourd'hui conservées, les objectifs ambitieux ont dû être révisés à
la baisse, faute de moyens suffisants pour les atteindre. On examinera
successivement ici l'organisation et les structures du système éducatif,
l'évolution des effectifs et pour finir, les principaux problèmes que
pose l'éducation.




54 54

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- 42 -


I. ORGANISATION ET SfRUCTURESDE L'ENSEIGNEMENT (Annexe 9)


1. L'enseignement fondamental, obligatoire selon les textes, mixte,
gratuit, laic,se compose de deux cycles:


• un premier cycle de 6 ans sanctionné par le certificat de fin
d'études du premier cycle (CFEPC) ;


· un second cycle de 3 ans sanctionné par le diplôme de l'enseigne-
ment fondamental (DEF).


Au terme de ces études, une commission nationale examine les dos-
siers des élèves admis au DEF et les oriente dans les diverses filières
du secondaire.


2. L'enseignement secondaire, comprend les filières suivantes:


le secondaire général, d'une durée de 3 ans,'sanctionné par le
baccalauréat;


· le secondaire technique, également d'une durée de 3 ans, sanction-
né par le baccalauréat technique;


les enseignements techniques et professionnels courts, d'une durée
de deux ans, conduisant aux certificats d'aptitudes professionels (CAP) ;


• les enseignements techniques et professionnels moyens, d'une durée
de 4 ans, conduisant à différents diplômes de techniciens.


3. L'enseignement normal forme les maîtres du fondamental dans des
établissements spécifiques aux divers niveaux:


- les Instituts pédagogiques d'enseignement général (IPEG)
recrutant après le DEF les futurs maîtres du premier cycle fondamental
qu'ils forment en deux ans;


. les Ecoles Normales secondaires (E.N. Sec.) recrutant
au même niveau, mais pour une formation de 4 ans les futurs maîtres du
second cycle fondamental ;


- l'Ecole Normale d'enseignement technique féminin (ENETF),
l'Institut national des arts (INA) et l'Institut national des sports (INS),
forment, en 4 ans également après le DEF, les professeurs spécialisés d.es
deux cycles de l'enseignement fondamental.




55 55

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- 43 -


4. L'enseignement supérieur


Le Mali présente la caractéristique de n'avoir pas créé d'univer-
sité mais un certain nombre d'établissements d'enseignement supérieur


orientés vers la formation professionnelle:
- l'Ecole normale supérieure (E.N.Sup.), le premier


établissement d'enseignement supérieur en date est chargée de la fonna-
tion, en 4 ans, des professeurs du secondaire. L'admission des bache-
liers et des maîtres en exercice dans le second cycle fondamental ayant
au moins 3 ans de service, se fait sur concours


- l'Ecole nationale d'administration (E.N.A.), ouverte
sur concours aux bacheliers et aux fonctionnaires en service, forme en
4 ans les cadres supérieurs de l'administration, de l'économie et de la


magistrature.
- l'Ecole nationale d'ingénieurs (E.N.I.), ouverte éga-


lement sur concours aux bacheliers et aux fonctionnaires, prépare en
4 ans toujours au diplôme d'Ingénieur dans différentes disciplines;


- l'Institut polytechnique rural (I.P.R.) recrute les
bacheliers et les fonctionnaires sur concours ou sur titre auxquels il
dispense une formation sanctionnée soit par un diplôme de Techicien
supérieur, soit par un diplôme d'Ingénieur (en 4 ans);


- l'Ecole nationale de médecine, de pharmacie et dentis-
terie reçoit les bacheliers et les fonctionnaires sur concours ou sur
titre, pour des études qui durent 5 ans.


- l'Ecole nationale des postes et télécommunications


recrute dans les mêmes conditions, mais pour des études de 2 ans seule-
ment, sanctionnées par un diplôme de Contrôleur;


- l'Ecole des hautes études pratiques (E.H.E.P.) reçoit
les bacheliers sur concours. La formation dure 2 ans et est sanctionnée
par un diplôme de technicien supérieur.


Trois autres établissements dispensent une formation en 3 ans,


de niveau post-universitaire:


- le Centre pédagogique supérieur (C.P.S.) forme les
professeurs d'enseignement supérieur;


- l'Institut de productivité et de gestion prévisionnelle
(I.P.G.P.) prépare au doctorat de 3ème cycle en gestion;


- l'Institut supérieur de pédagogie rurale appliquée


forme les enseignants maliens destinés à l 'I.P.R.




56 56

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- 44 -


II. EVOLUTION QU~~ITATlVE DE L'ENSEIGNEMENT (annexe 11)


Partant d'un hiveau très bas au moment de l'indépendance (taux
de scolarisation dans l 'enseignement pri~aire de 7 % en 1960), la sco-
larisation ne s'est développée que très lentement et le Mali
est aujourd'hui l'un des pays les moins scolarisés d'Afrique, avec un
taux de scolarisation primaire qui plafonne autour de 21 ou 22 %. Ceci


n'empêche pas que se soit développé, de façon pléthorique, eu égard aux
besoins du pays, un enseignement supérieur dont il faut maintenant ré-
primer le rythme de croissance pour éviter qu'il ne forme toujours plus
de chômeurs diplômés.


1. Evolution des effectifs dans l'enseignement fondamental


Il convient de distinguer les deux cycles qui composent l'enseigne-
ment fondamental, largement autonomes, même si le premier est surtout


. orienté ve:~s la préparation du second cycle.


Du point de vue des effectifs, le premier cycle se caractérise par


une extension extrêmement rapide au cours des premières années qui ont
suivi l'indépendance: le nombre total d'élèves scolarisés, de l'ordre de
54.450 élèves en 1959/60,a atteint 119.350 en 1963/64, tandis que le taux
d'inscription en 1ère année passait pendant la même période de 12 % à 24 %,
et que les recrutements nouveaux croissaient en moyenne annuellement de
22 %.


Cette explosion scolaire, du fait de la pénurie de maîtres qualifiés
et de la surcharge de.sclasses, a très tôt amené une dégradation de la qua-
lité de l'enseignement, d'où la décision, prise en 1964, de freiner l'ex-
pansion des effectifs. C'est ainsi que l~ taux d'accroi$sement moyen an-


nuel du nombre de nouveaux inscrits a été maintenu à un niveau fort bas
(4,4 % par an de 1963 à 1977), soit, compte-tenu du taux d'accroissement
démographique de 2,5 %. une croissance réelle de 1,9 %. Encore note-t-on


depuis 1977 une progression négative des entrées à l 'école,le nombre de


nouveaux en 1ère année étant passé de 53.100 à cette date à 48.600 en
1981. Quant aux effectifs globaux, ils ont régressé en 1980/81 et n'avaient
pas encore, en 1982/83 (296.300 élèves dans le premier cycle fondamental),
rejoint le niveau maximal atteint en 1979/80 (298.700 élèves).




57 57

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- 45 -


Cette croissance. modérée quand elle n'est pas négative, explique
que le taux brut de scolarisation plafonne depuis plusieurs années au-
tour de 21 ou 22 % et que le taux d'admission en 1ère année n'ait été
que de 28 % environ entre 1976 et 1980, avant de s'abaisser â 24 ou 25%
en 1981, Seuls en Afrique, le Burkina - Faso et le Niger présentent
dès taux aussi bas.


Si la scolarisation primaire dans l'ensemble est peu développée
au Mali, elle l'est encore moins chez les filles qui, pour un effectif
comparableâ celui des garçons, ne constituent que 36 % du total des élè-
ves du premier cycle fondamental.


Le mode rural est également très défavorisé sur le plan de la sco-
larisation : le recensement de 1976 montre que 8,2 % seulem~t de la po-
pulation rurale est ou a été scolarisée, ce taux monte â 36,7 % pour la
population urbaine (la moyenne nationale étant de 10,2 %).


L'influence de l'urbanisation sur la scolarisation ne manque pas
de déterminer des disparités régionales importantes : ainsi le district
de Bamako, urbanisé à 100 %, avait-il (année scolaire 1977/78) un taux
de scolarisation de l'ordre de 50 %, tandis 0,ue les régions de Mopti,
Tombouctou et Gao, urbanisées à 10 ou 12 % enregistraient les taux de sco-
larisation les plus faibles, de 15 ou 16 %.


La faible croissance des effectifs dans les écoles primaires est
dûe avant tout à des raisons d'ordre budgétaire, une part croissante des
ressources du secteur éducatif ayant été affectée à l'enseignement secon-
daire et supérieur, au détriment de l'enseignement fondamental. La pé-
nurie du nombre de classes (6.411 classes en 1978/79) en découle direc-
tement, mais le manque de maîtres qualifiés (6.877 maîtres la même année),
qui limite également la progression des effectifs,tient d'une part à la


~


faible capacité d'accueil des IPEG, et d'autre part à la défection de nom-
breux maîtres quittant une fonction très <dévalorisée au Mali.


D'autres contraintes, d'ordre culturel ou socio-économique, font
obstacle à l'expans~on de l'enseignemnnt de base: en particulier, la
faible densité de la population, la concurrence des écoles coraniques, la
participation des enfants aux travaux agricoles, ont un effet négatif sur
la demande d'éducation dans de nombreuses régions rurales.




58 58

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- 46 -


Le second cyc 1 (! fondamenta 1


L'évolution des effectifs scolarisés à ce degré d'enseignement dé-
pend de1 'évolution des effectifs dans le premier cycle et de celles
des taux de passage d'un cycle à l'autre(rapport des nouveaux inscrits
en 1ère année du second cycle à l'effectif de la dernière année du pre-
mier cycle de l'année scolaire précédente). Ce taux était au début des
années 1960 de 24 % environ, niveau qu'il a conservé dans la plupart
des pays qui ont conservé le système éducatif hérité de la colonisa-
tion (il s'agit là du taux de passage du primaire au secondaire). Dans
le cas du Mali où le second cycle fondamental correspond au premier
cycle secondaire ailleurs, le taux de passage a augmenté jusqu'à at-
teindre 67 % en 1976, avant de retomber à un niveau qui reste relative-
ment élevé de 41 % en 1981.


Cette am~lioration dans l'ensemble des taux de passage, s'est
traduite par une croissance des effectifs plus rapide dans le second
cycle fondamental que dans le premier: de 1959/60 à 1979/80 les ef-
fectifs ont été multipliés par près de 13 dans le second cycle alors
qu'ils ne l'ont été que par 5,5 dans le premier cycle (croissances an-
nuelles moyenneY respectives de 13,6 % et 8,9 %). Au-delà, les effectifs
des deux cycles ont baissé, passant pour le second de 58.800 en 1979/80
à 52.100 en 1982/83.


Quant aux sortants du système, titulaires d'un DEF (annexe 12),
leur nombre a augmenté jusqu'en 1974/75 (5.576 admis au DEF) puis a sta-
tionné entre 5.000 et 5.400 jusqu'en 1981, avec une exception en 1976/
77 (6023admis), pour finalement chuter à 3.817 en 1981/82.


Le taux d'admission au DEF, inférieur à 30 % jusqu'en 197,3 a at-
1


teint sa valeur maximale en 1975 (48,6 %) et n'a pas cessé de ddminuer
jusqu'en 1982 (18,3 %).


La croissance des effectifs conjuguée à la stagnation, voire la
diminution du nombre de diplômés, engendre une masse toujours plus nom-
breuse de non-diplômés dépourvus de toute qualification pratique et qui
posent un problème grave au niveau de l'emploi.




59 59

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- 47 :::


2. Evolution quantitative de l'enseignement secondaire


Les données statistiques insomplêtes pour ce degré d'enseignement
rendent difficile l'analyse de la progression des effectifs. Il est
incontestable cependant qu'elle a été beaucoup plus forte ici que dans
l'enseignement fondamf:ntal : le nombre d'élèves dans l'enseignement se-
condaire, général, technique ou professionnel a été multiplié par 8,1


entre 1966/67 et 1978/79, alors que le nombre d'élèves dans l'ensemble
du fondamental n'a fait que doubler pendant la même période (croissances
moyennes annuelles respectivps de 17,5 % et de 5,6 %). Les données ponc-
tuelles au-delà laissent supposer une stagnation, si ce n'est une dimi-
nution, des effectifs du secondaire.


La progressio(l a été beaucoup plus forte pour l'enseignement gâléral (ef-
fectifs !"1ultipl iés par 10,6) que pour les formations techn-iques et professionnell es
(effect ifs multipl i és par 4,9), 1 a part de cell es-c i dans l' ensemb 1 e du seconda i re
(non-compris l'enseignement normal) passantde 43% à 26% entre 1966/67 et 1978/79.


Cette Évolution défavorable par rapport aux besoins de développement
de l'économie malienne, s'explique surtout par des considérations d'ordre
budgétaire : les coûts de fonctionnement sont en effet beaucoup moins éle-
vés dans l'enseignement général que dans l'enseignement technique ou pro-
fessionnel qui exigent des équipements relativement coûteux. Le système
de formation secondaire est loin ainsi de répondre aux besoins du pays
en matière d'employés et d'ouvriers qualifiés, de cadres moyens et tech-
niques: bien qu'une grande partie de la demande d'ouvriers et employés


qualifiés puisse être satisfaite par la formation sur le tas, on estime
que la capacité actuelle des établissements de formation professionnelle
représente moins de 15 % de la demande.


L'actuel plan de développement 1981/85 se propose de mettre fin au
déséquilibre croissant entre les filières générale et technique du s~­
condaire par la création de nouveaux établissements et la transformation
de lycées d'enseignement général en lycées techniques agricoles. '




60 60

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~ 48 -


Les structures d'accueil devraient, selon les voeux du Plan, évoluer
de la sorte:


Situation actuelle


Lycées d'enseignement général 18
- Lycées techniques 1
- Ecoles professionnelles 4


Situation prévue à la fin du Plan


~ Ets d'enseignement général
- Ets d'enseignement techniques


et professionnels


La part des effectifs formés dans le secteur technique et profes-
sionnel devrait ainsi passer à 54 % à la fin du Plan, tandis que celle des
élèves scolarisés dans la filière générale ne serait plus alors que de 46%.


17


18


Pour en revenir à l'évolution récente, la progression des effectifs
dans les lycées s'est traduite par une augmentation importante du nombre des
bacheliers (de 531 en 1971 à 1.747 en 1979) (1), au point qu'on enregistre
depuis 1974 un excédent important à la fois par rapport aux besoins pla-
nifiés et par rapport à la capacité d'accueil des établissements d'enseigne-
ment supérieur.


Si la part des bacheliers techniques stagne autour de 7 ou 8 %, le
déséquilibre en faveur des séries littéraires observé jusqu'en 1976 s'est
inversé au profit des séries scientifiques qui regroupaient en 1979 53,5 %
des candidats admis au baccalauréat. Il n'en demeure pas moins que la sur~
production des bacheliers atteint des proportions plus considérables chez
les littéraires que chez les scientifiques, et que dans l'ensemble, l'aug-
mentation très rapide du nombre de bacheliers pose des problèmes d'absorption"
sur le marché de l'emploi ou dans l'enseignement supérieur.


3. Evolution quantitative de l'enseignement supérieur.


L'enseignement supérieur malien a connu une évolution d'autant plus
rapide qu'il est très récent: on ne comptait en 1966/67 que 210 étudiants
environ inscrits à ce niveau, l'effectif en 1978/79 était de l'ordre de
4.800, il a été multiplié par 23 en l'espace de 12 ans (augmentation an-
nuelle moyenne de 30 %).


(1) Voir annexe 12.




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- 49 -


Cette explosion des effectifs a échappé à tout effort de plani-
fication et le nombre de diplômés est bien supérieur aux besoins~ notam-
ment pour ce qui est de l'Ecole normale supérieure (surtout les filières
littéraires), l'Institut polytechnique rural et l'Ecole nationale d'ad-
ministration, tous établissements surpeuplés et manquant d'enseignants.
Les autres institutions d'enseignement supérieur risquent fort également
de voir le nombre de leurs diplômés devenir excessif avant longtemps si
aucune mesure n'est prise pour freiner leur rythme d'expansion. Le gou-
vernement a en effet clairement affirmé sa volonté de mettre fin au re-
crutement automatique de tous les diplômés par la fonction publique com-
me cela a été le cas jusqu'à présent. Les possibilités d'emplois très
limité~s offertes par le secteur privé ne suffiront pas alors à absorber
les surplus d'étudiants qui, au terme de leur formation supérieure, n'au-
ront d'autre alternative que le chômage ou l'émigration.


En résumé, ce qui a été dit de l'évolution quantitative de l'ensei-
gnement au Mali révèle des distorsions importantes entre les divers degrés
et types de formation: trop faible développement de l'éducation de base
mais croissance pléthorique, par rapport aux besoins, des enseignements
secondaire et supérieur, prédominance des formations générales au détri-
ment des spécialisations techniques et professionnelles. Un des problèmes
majeurs de l'éducation au Mali est que seule une minorité dl enfants
accède à l'école de type moderne et que la situation, lo;'n de s'améliorer
comme elle le fait, même modestement, dans certains pays de la région,
ne fait ici que stagner depuis plusieurs années. D'autres problèmes se
posent encore, liés à la qualité de l'enseignement.




62 62

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- 50 -


III - ASPECTS QUALITATIFS DE L'ENSEIGNEMENT


Aucune évaluation systématique des résu'ltats de l'enseignement n'a
été faite jusqu'a présent au Mali, mais les données disponibles sur l'ef-
ficacité interne du système montrent que les rendements,comparables a


ceux des pays voisins,n'en sont pas moins pa,'mi les plus faibles du monde.


1. Le rendement interne.


Il est particulièrement faible pour le premier cycle fondamental
(voir annexe 13) : en moyenne sur les cinq années 1977 a 1981, on calcule
que, chaque année~ 28 % des élèves (de la 1ère a la 6ème classe) redoublent
et que 10 % (de la 1ère a la 5ème) abandonnent leur scolarité.


·
·
·


Les taux de rendement moyens sont mentionnés dans le tableau Il.
Tableau 11 : Moyenne des taux de rendement dans le 1er cycle fonda-


mental (de 1977 à 1981).


C L A S S E S
------- ------ ----------------------- -------, 1


TAU X 1ère 2ème 3ème 1 4ème 1 5ème 6ème 1 1
1 1
1 1
1 1
1 1


De promotion 63,8 65,4 60,0 1 60,8 1 57,8 51 , 1 ...... 1 1
1 1


De redoublement 26, 1 25,6 30,3 1 28,5 1 31 , 1 33,0 ... 1 1
1 1


D'abandon 10,1 9,0 9,7 1 10,7 1 11 , 1 15,9 ........ 1 1 1
1 1 1 1
1 1 1 1


L'application successive de cest~ux à 1000 élèves inscrits en 1ère


année (selon la méthode des cOhortes)apporte les précisions suivantes
· près de 35 % des enfants qui entrent a l'école ne parviennent


jamais en 4ème année, c'est-a-dire a un niveau qui peut être considéré
dans le système actuel comme le seuil d'une alphabétisation durable;


· plus de la moitié (53 % environ) n'atteignent pas la 6ème année,
et sur les 47 % qui y parviennent, 9 % seulement le font sans redoublement
et 38 % après un ou plusieurs redoublements ;


· le nombre d'années /élèves nécessaires pour qu'un élève atteigne la
6ème année est de 12,4 au lieu des six années théoriques, soit un coef-
ficient d'augmentation du coût unitaire de 2,1


· les 53 % d'enfants qui n'atteignent pas la fin du cycle passent
en moyenne environ 4 ans a l'école (3,9 ans).




63 63

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- 51 -


Tous ces chiffres illustrent de façon éloquente le gaspillage de
ressources que représente l'enseignement fondamental, 1er cycle: les
sommes dépensées pour la scolarisation d'élèves qui ne parviennent pas
en fin de cycle l'ont été pour une bonne part en pure perte car les en-
fants exclus trop tôt du système ne tardent pas à oublier le peu qu'ils
ont appris. De leur passage à l'école subsiste surtout un sentiment d'é-
chec et de frustration qui est également encore ressenti par les élèves
qui, parvenus au terme du premier cycle, ne peuvent accéder au second.
Ce phénomène s'explique par le fait que le premier cycle de l'enseignement
fondamental reste encore trop exclusivement orienté vers la préparation
des enfants scolarisés en vue du passage dans le second cycle. Un rapport
de l'UNESCO note à ce propos que les connaissances acquises dans le pre-
mier cycle ne présentent que très peu d'intérêt en soi pour tous ceux qui
ne poursuivront pas leurs études: "", au lieu de rendre les élèves en
mesure de mieux comprendre leur milieu de vie et de travailler plus ef-
ficacement à sa transformation, ces connaissances contribuent à leur dé-
racinement et alimentent l'exode des campagnes vers les villes et du Mali
vers l'étranger"(l).


Or. l'analyse de la cohorte fictive montre que 35 % seulement des
élèves inscrits en 1ère année fondamentale accèdent au second cycle, du
fait des déperditions nombreuses tout au long du premier cycle. Le taux
d'accès au second cycle est lui relativement élevé. par rapport à la moyen-
ne africaine. en raison même des principes qui présidaient à la Réforme
de 1962, établissant une continuité entre les deux cycles de l'enseigne-
ment fondamental : pour la période 1977-1981. 75 % des enfants qui ont
atteint la 6ème année ont pu accéder en 7ème. soit directement, soit après


un ou plusieurs redoublements.


Quant au rendement interne du second cycle, il a été pendant cette
même période plus faible encore que celui du premier cycle. comme le montre
le tableau suivant:


(1) RépubUque du MaU : l'éduaation en perspective IIUNESCO ASMS/ED/EPP/006,
r'ax'is 1976".




64 64

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Tableau 12 moyenne des taux de rendement dans le second cycle
fondamental (de 1977 à 1981).


C L A S S E S ---------T··---------T--------
1


T A U X 7ème 8ème 1 9ème :
1


De promotion 60,7 65,1 1 · . . . .. .. . . . .. .. . . . . 1 ... 1
1


De redoublement 25,3 26,2
, 47,1 · .................. 1 1
1


D'abandon 14,0 8,7 1 · . . .. . .. . . . .. .. .. . .. .. .. .. 1 ... 1
1
1


C'est ici un tiers des élèves qui redoublent chaque année et Il %
qui abandonnent au niveau de la 7.ème et de la 8ème année (voir annexe 13).


L'analyse selon la méthode des cohortes établit que 28 % des élèves
inscrits en 7ème année ne parviennent pas en fin de cycle. En définitive,
par rapport aux élèves nouvellement inscrits en 1ère année, un quart seu-
lement atteint le terme de l'enseignement fondamental et
14 % environ obtiennent le diplôme de fin d'études (sur la base de la
moyenne des taux d'admission au DEF observés de 1977 à 1981 et qui s'éta-
blit à 30 % ,; l'application de ce taux aux effectifs de la cohorte qui
atteignent la 7ème année montre que 57 % d'entre eux finissent par obte-
nir le diplôme, avec ou sans redoublement).


Les données statistiques de l'enseignement secondaire ne permettent
pas une analyse cohérente du rendement interne, le seul indicateur fiable
étant le taux de succès au baccalauréat qui a été, en moyenne sur les
années 1975 à 1979, de 60 %. Notre étude des causes du faible rendement
du système éducatif malien ne concerne donc que l'enseignement fondamental.


2. Les causes du mauvais rendement dans l'enseignement fondamental.


Le niveau élevé des abandons et des redoublements tient aux raisons
habituellement avancées pour expliquer les mauvais résultats de l'ensei-
gnement primaire dans nombre de pays africains: surcharge des classes,
formation insuffisante des maîtres, inadaptation des programmes, difficul-
tés linguistique des élèves enfin.




65 65

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- 53 -


. ~9_~~r~b~rg~_g~§_~1~§~ê~·
Dans le premier cycle, le ratio êlêvesl classe s'est établi ces


dernières années autour de 45 ou 46. Cette moyenne dissimule de fortes
disparités selon les cours qui sont de moins en moins chargés au fur et
à mesure qu'on s'élève dans le cycle: on compte ainsi 62 élèves par
classe en 1ère année, mais seulement 30 en 6ème année. Les variations
sont moins fortes dans le second cycle (de 43 à 4' élèves par classe
selon l'année d'études).


La situation diffère également beaucoup selon que l'école est si-
tuée en zone rurale ou urbaine, les deux cas extrêmes, fréquemment ob-
servés. étant ceux de classes surpeuplées en ville et sous-occupées dans
les campagnes à faible densité de population .


Les conditions de scolarité sont difficiles, dans des bâtiments
souvent précaires: 39 % seulement des écoles fondamentales pour le pre-
mier cycle sont construites en dur, 9 % sont des bâtiments ('n semi-dur ,


35 % sont en banco-tôle, 17 % ne sont que des abris en matériaux provi-
soires. Selon un professeur de lettres à l'E.N. Sup. de Bamako, n il n'est
pas rare de rencontrer encore - même en ville, à Ségou par exemple - des
élèves sous la tôle et le banco, assis à même le sol en terre battue,
après avoir fait cinq, voire dix kilomètres à pied pour rejoindre l'école
qui, le plus souvent scolarise. en brousse, les enfants de plusieurs


villages voisins.(1) .


. La formation des maîtres ------------------------
Le bas niveau de culture souvent reproché aux maîtres du premier


cycle est dû au mode d'orientation des~lèves titulaires du DEF, qui di-
rige vers l'enseignement normal (dans les IPEG) les élèves les plus âgés
et les moins doués qui ne peuvent accéder à l'enseignement secondaire.


Si la première année d'études dans les IPEG est essentiellement
consacrée à l'approfondissement de la culture générale, la seconde est
beaucoup plus orientée vers la formation professionnelle (56 % du temps
hebdomada ire) .


(J) Article de D. HUGUET : "Enseigner dans une langue nationale - l'Expé-
rience du Mali", dans le Bulletin de Liaison des Agents de Coopéra-
tion Technique, nO
34, octobre 1983.




66 66

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r


- 54 -


Toutefois, le contenu des enseignements professionnels lui-même (psy-
chologie, pédagogie générale, etc •.. ) est trop théorique, sans rapport
avec les réalités nationales. Les stages prévus pour sensibiliser les
futurs maîtres aux problèmes du monde rural se déroulent souvent dans de
mauvaises conditions, faute d'une infrastructure adéquate, tandis que
les cours sont donnés dans des classes aux effectifs pléthoriques (47


élèves par classe en moyenne).


L'insuffisante capacité de production des 4 IPEG existants est
l'un des principaux obstacles à l'expansion de l'enseignement fondamen-
tal, le nombre de sortants (504 en 1977, 522 en 1978) ne suffisant pas
à couvrir les besoins en enseignants. Ainsi, en 1979/80, 233 postes dans
le premier cycle fondamental n'étaient pas pourvus. Le projet du Gou-
vernement visant à ajouter des classes supplémentaires aux IPEG et à en
créer de nouveaux (2 dans l'immédiat, sur financement du Fonds Africain
de Développement) devrait permettre de décongestionner les structures
actuelles et d'y améliorer les conditions de formation. Le recrutement
des élèves-maîtres par voie de concours devrait par ailleurs contribuer
à élever le niveau de culture générale des futurs enseignants et à amé-
liorer le rendement des IPEG (actuellement 20 % de redoublement en 1ère
année).


~~_~Q~~~~~_9~_1~~~~~ig~~~~~~


Malgré l'orientation de la réforme de 1962, réaffirmée depuis,
selon laquelle il convient d'introduire dans les programmes de l'ensei-
gnement fondamental des matières axées sur la vie professionnelle, ces


programmes continuent à donner la priorité aux matières théoriques, toutes
enseignées en français. Comme le montre le tableau 13, la moitié des
horaires du premier cycle est consacrée à l'étude même de la langue fran-
çaise, à laquelle se trouvent confrontés, dès leur entrée à l'école,
des enfants élevés dans un contexte linguistique guère francisé.




67 67

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Tableau 13


- 55 -


horaire de l'enseignement fondamental 1er cycle


(nombre d'heures par semaine).


Initiation Aptitude Orientation


1ère A 2e A 3e A 4e A 5e A 6e A


Langue française 8,50 9,20 8 7 7,?;IJ 7,;0


Lecture 7,;0 7,;IJ 7,;0 7,?;IJ 3,;0 3,?;IJ


Ecriture 2,;0 2,;0 1,;0 1,;0 0,;0 0, ?;IJ


Exercice sensoriel obs. 0,;0 1,;0 3 3


Calcul/mathématiques 4,10 4,10 6,?;IJ 5 6 t)


Histoire 0,;0 1 1


Géographie O,?;IJ 1 1


Dessin 1 1 0,;0 0,;0 o ,?fJ 0,;0


Travail manuel 1 1 0,;0 0,;0 o ,?;IJ o ,?;IJ


Chant 1 1 1 1 1 1


Education civique et morale l l l l l l


Education physique 1,;0 1,;0 2 2 2,?fJ 2,;0


Travaux pratiques l l 1,;0 1,;0 2 2


Récréation 2,» 2,;0 2,;0 2,» 2,;0 2,?fJ


Total 32,;0 32. ?fJ 32,?fJ 32,?fJ 32,;0 32,?fJ


Source Ministère de l'Education nationale.


!


1 ,




68 68

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- 56 -


Tableau 14 horaire de l'enseignement fondamental 2nd cycle


(nombre d'heures par semaine).


! 1ère année 2e année 3e année


Langue franç:aise 6 6 6


Lecture 0 0 0


Ecriture 0,:;0 0 0


Exercice/Sensoriel/Observation 1,:;0 2 2


Calcul/mathématiques 5 5 5


Histoire 1,:;0 1,:;0 1.30


Dessin l 1 l


Géographie 1,:;0 1,;0 1,3)


Travail manuel l 1 l


Chant/Education musicale 1 l l


Education civique et morale l l 1


Education physique et plein air 2 2 2


Etude surveillée 2 2 2


Travaux pratiques l l l


Sciences physiques 2 2 2


Langues vivantes 5 5 1+


Total 32 32 3')


Le fait que le français serve de véhicule d'enseignement pour les
autres disciplines multiplie pour les élèves les difficultés de compré-
hension et d'assimilation. Ainsi, plusieurs mémoires de fin d'études
en psycho-pédagogie soutenus à l'Ecole normale supérieure de Bamako ont-
ils mis en évidence que, le plus souvent, les difficultés rencontrées
par les enfants en calcul ne sont pas d10rdre logique mais linguistique.


L'inadaptation de l 'école malienne se caractérise donc par un en-


seignement, dans une langue étrangère, de matières fort éloignées des
'données et des préoccupations de la vie quotidienne des petitsrialiens.




69 69

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- 57 -


Les autorités. depuis longtemps conscientes de la situation, intensi-
fient ces dernières années leurs efforts en vue d'une meilleure adap-
tation de l'enseignement, dans deux voies distinctes, préconisées dès
1962 par la Réforme de l'éducation: l'utilisation des langues natio-
nales, dont il a déjà été question ici, et la ruralisation de l'ensei-
gnement fondamental.


La ruralisation a pour objectif d'adapter l'école au milieu en
préparant les enfants aux activités concrètes qui attendent la majo-
rité d'entre eux au terme de leur scolarité. Cet objectif, applicable
aux écoles urbaines aussi bien que rurales, ne s'est traduit pendant
longtemps par aucun programme officiel, et a revêtu le plus souvent
la forme d'un enseignement classique des travaux agricoles, du jardi-
nage et de l'artisanat, se surajoutant aux anciens programmes. Le plan
quinquennal 1981-1985 a réaffirmé que la ruralisation est la condition
indispensable de l'adaptation de l'enseignement aux réalités maliennes
et que les écoles devraient être équipées en conséquence. La rurali-
sation a été généralisée à l'ensemble des écoles fondamentales à la
rentrée scolaire 1980;81, et les horaires modifiés, en principe consa-
crés aux cours théoriques le matin et aux activités pratiques de rura-
lisation l'après-midi.


Il est trop tôt pour préjuger des chances de succès de la rurali-
sation comme de celles de l'introduction des langues nationales à l'é~ole.
De nombreuses difficultés surtout d'ordre matériel doivent être résolues,
mais il est certain que ces deux expériences représentent un effort nota-
ble d'adaptation de l'enseignement aux réalités socio-économiques du pays.
Reste le problème, fondamental, du niveau de la scolarisation, que les
difficultés financières de l'Etat ne permettront pas d'améliorer de façon
importante avant longtemps. Du fait de la croissance démographique, le
simple maintien du taux de scolarisation dans le premier degré, et plus
encore une progression de ce taux ne sont envisageables que dans le cas
du transfert d'une partie des ressources de l'enseignement secondaire et
supérieur à l'enseignement fondamental: la réduction des dépenses consa-
crées aux bourses, la limitation des inscriptions dans le supérieur, l'ar-
rêt du recrutement systématique des diplômés par la fonçtion publique,
autant de mesures qui pourraient financer l'expansion de l'enseignement
fondamental mais qui n'iront pas sans susciter une forte opposition, sur-
tout de la part des étudiants qui ont violemment protesté au cours de ces


dernières années contre des tentatives de ce genre.




70 70

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ANNEXE 9


STRUCTURE DU SYSTEME EDUCATIF AU !vIALl.


2 t. 5 6 7 8 9
TTT i i TTT


CAA Centre d'Apprent. Agricole


EIV Ecole d'Inrirmiers Vétérinaire


'':;FP Centre de FOin1atfOtl Pro'essionne\\


ENPT Ecole Nat. Postes et Tèlécom,


ENSEC Ecole Normale SêCôndaire


ENTF ECOle Normale d'Ens. Techn. Féminin


INA ill!titut N,n'on.,1 des Atts


IPEG Inst. Pédag, d'Ens, Général


lPRT fmt. Polvtechn, Aurai (Technicien,;


ECICA Ecole Centrale Ind. Cam. Admini~


ESS F.eole Secondaire de la Santé


l T L vc.ée Technique


iPGp lost. de Productivité I:l de Gestion prévis


CPS Centre Pedag, Supérieur


oNS Ecole Normale Supérieure


Et!A Ecole Nationale d'Adminiuration


ENM Ecole Nationale de Medecine


ENI


IPHI


Ecole NJtlOndle d 'Ingéni~urs


Inu. Poly, Ru~al OngénieursJ


ËMPT IC [COlt· N.Hlonale p, et T, Control,


ISPHA huI. Stlp. IlétL AurAlr AppliqUf


INS In .. ltut N,Hianal d<~ $(>0'11


ENP/G Ecole Nationale de Poliœ (Gardienst


ENPII .. {ln,pec'teur.I]


m EnUli;. T.chn, et Proto f.MrllenL
rzl I:'n."îq. TtJd'lfll.11!f P,.ot. Movort
@ f.nul!I. Normal !Format. mttilpa}


10 11 12 13


TTT


• E.n~ig. SuP e1 f"H"'Jn'~~"'lUllr. o etl'l!'lg, $Kondllf'.
... Pouibilit6 de COI'li."Our, •. HO/I'$, .. uJ~t.


:J an. de Htrvicit


14 15 16 17


TTï7
l8 19 20 -• T


~~ ENETF r---II CPS
•• -• .J EN Sup


ENPT/
P,i!p01:ét


Pon-universitaire


•••• ENM


------, IPR/I


~ISPRA


ENP!I


EHEP




71 71

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ANNEXE 10


SITUATION DE L'ENSEIGNEMENT POUR L'ANNEE SCOLAIRE 1981/82


~OMBRE D'ELEVES:


- Enseignement fondamental


1 er cycle (primaire) ••••••••••••.••••••••• 291 546


2nd cycle (collège) .•••.••••••.••.•••••••• 5J 442


- Enseignement secondaire général (lycée) ••••••• Il J51


- Enseignement technique ••.•..••••.•••.••••••••. 887


- Formation professionnelle •••••.•••••.••••••••• 5 586


- I!:coles normales instituteurs ••••••.••••••••••• 2 026


- Ecoles normales maîtres 2nd cycle •••.•••••••.• 2 127


- Enseignement supérieur •••••••••••••••••.•••••• 2 720


NOf\\1BRE DE PROFESSEURS LOCAUX DE FRANCAIS :


- 1er cycle fondamental (instituteurs) •••••••••


- 2nd cycle fondamental (PEGC) •••••••••••••••••


- Enseignements secondaires technique et prof ••


- Enseignement supérieur (ENSUP) •••••••••••••••


7 J25


584


7J


Il




72 72

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ANNEXE Il


EVOLUTION DES EFFECTIFS D'ELEVES SELON LE DEGRE ET LE TYPE D'ENSEI-


GNEJVlENT


Année Ens. fondamental 2 al.:;E Ens. Lycée Ens. !:ns.
scolaire 1er cyc. 2nd cyc généI. prof tech. norma sup.


1959/60 54 450 4 550


. ., . ., ...
1966/67 149 600 25 900 1 JOC 580 410 1 220 210


1967/68 157 000 29 100 1 80C 790 5)0 2 060 )40


1968/69 162 400 J) 700 2 50C 900 640 1 410 420


1969/70 185 600 25 JOO 2 80C 1 280 220 1 470 6)0


1970/71 20) 700 26 200 ) .5 OC 1 520 250 1 540 7)0


1971/72 217 100 26 800 4 OOC 1 800 )90 1 760 1 )60


1972/7) 224 700 29 900 5 20C · .... )90 1 470 1 470
197J/74 2J6 600 )2 200 5 70C 2 070 500 1 440 1 8)0


1~74/75 25) 350 )5 800 6 90C 2 280 610 1 8)0 2 780


1975/76 252 1+00 37 500 8 90C · .... 760 2 100 ) )10
1976/77 26) 800 47 200 10 40C · .... 780 2 ))0 ) 570
1977/78 280 300 52 200 11 60( 4 990 8)0 2 250 4 220


1 ~)78/79 291 900 57 100 1) 80C 4 120 780 2 570 4 790


1979/80 298 700 58 800 t 0 70( · .... . .. . .... . ....
19:W/8t 2')1 200 55 200 . . . . . . · ... ., . ••• ..... . ....
1 (let /H;~ ;! () 1 500 5J l!OO 11 40C 5 600 890 4 150 2 720


(Source Annuaires statistiques)




73 73

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EVOLUTION DES AmnS AU DEI" ET AU BACCALAUREAT (2 è PARTIE),


DE 1971~/75 A 1989/90


DEF 1 Eff. ens~ Secon l Bac Lit! Bac • Sc Total Bac


Annéas 1 P


1974 /75 1 11469
1975/76 . 1 12061
1976/77 14241
1~"t3'ï78 '16241
1978/79 ! 19283
1979/SO ,20675
1980/81 1 20412
1981/82' 20879
1982/83 t 22737
1983/84 ~ 24761
1984/85 t 26965
1985/86 . 29364
1SE6/87 1- 31978
1S37/88 34824
1988/69 1 37923
19~9/90 41298


! A


5576
5243
6023


, 5j!15
. 5274


5413
1 5032
. 3817


5255
1 5721


6228
, 6780
• 7381
"1 8036


8749
, 9526


10é


! 2652
3711


1
" 3523


4056
4667 -1 _
3335


, 4037
. 4419


4806
- 5225
! 5680


6177
6717


! 7306


11è


! 282';
3404


, 4442
• 5037
! 5664


t 12è


! 1417
, 1800
• 2'Q6


2455
! 3510 - -


1 -7561
1 6015
• 6038


6386
! 6864


7421
, 8040
• 8721


9463


! -
3117


·4733
1 4452


4380 i 4530
4811
5168


, 5580
• 6039


- t . ~ r Ta t al P A P A P A


! 6893
8915


! 10371
-11548
! 13841 --! 14013
·14785
! 14909
- 15572
116619
17912


-19385
121018
-22708


623
784


! 898
657


! 818 -


477
649
592
505
670


- t


799 478
1191 587
1527 905
1669 710
1930, 940 - . - - ! - - - -11145 900 1786! 1210


1256 828 2114 1218c
,1453 961 2422 14~6
'1680 1113 2776 1632
1941 1289 3183 1867


!2241 1491 _ 3651 2139
2586 1723 1 4189 2451
2983 1990 4808 2810


!3439 ! 2297 5520 3222


1422 955
1975 1236
2425 1610
2326 1215
2748 1610


- 1 ,.;.. - -2931
3370
3875
4456
5124
5892
6775
7791
8959


2110
2076
2387
2745
3156
3630
4174
4800
5519


(Sources : DNEF pour les années 1974/75 à 1981/82 pour le fondamental, et DNESTP
pour le secondaire sur les mêmes années.)



z
Z
trJ
~
t=J -N




74 74

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- 58 -


ESTIMATION DE LA POPULATION FRANCOPHONE


La notion de population francophone, entendue au sens large, désigne
ici l'ensemble des personnes susceptibles d'utiliser le français, au moins
dans certaines circonstances de communication, même si cette langue n'est
pas pour elles la langue d'expression courante.


S'agissant d'évaluer la population francophone, les études de l'IRAF,
au vu de la réalité linguistique des pays africains étudiés, fondent leur
méthodologie sur un principe simple: la scolarisation constitue le mode
essentiel d'acquisition du français, et il convient d'estimer le volume
des personnes scolarisées qui ont atteint un niveau d'instruction mini-
mai leur conférant une certaine connaissance de la langue.


I. LA POPULATION FRANCOPHONE EN 1980.


1. Les données
Les données du recensement sur le niveau éducatif de la population


et les statistiques scolaires, fournissent les matériaux de base sur les-
quels portent les calculs .


• Le recensement de 1976 donne la répartition de la population selon
1 'âge et le niveau d'instruction atteint à cette date •


• Les statistiques de l'éducation nationale indiquent pour chaque an-
née scolaire les effectifs d'élèves par classe, en distinguant, au moins
pour l'enseignement fondamental, les élèves nouvellement promus et redou-
blants.


On obtient une estimation du niveau d'instruction de la population
en 1980:


en projetant le niveau d'instruction observé en 1976 chez les
groupes d'âges qui ont passé l'âge de scolarisation (les 22 ans et plus
même s'il existe des étudiants parmi eux, leur niveau d'instruction ne se
modifie pas puisqu'ils ont atteint le degré supérieur de 1 1 enseignement)


- en suivant la carrière scolaire des élèves entre 1976 et 1980.




75 75

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FREQUENTATION
SCOLAIRE


. Jamais scolarisés


. Scolarisés ....


- 59 -


Situation de départ la population selon son niveau d'instruction
en 1976.


On peut au préalable considérer la faible étendue de la frequenta-
tion scolaire, passée ou présente, dont rendent compte les données du re-
censement. Les annexes 14 à 16 donnent la répartition de la popula:ion
selon le sexe, l'âge, le secteur de résidence et la fréquentation scolu ,re,
résumée, abstraction faite de l'âge, dans le tableau 15 (il ne s'agit ic"
comme dans tout ce qui suit, que de la scolarisation de type moderne, à
l'exclusion des enseignements coraniques).


Tableau 15 : résidents de 6 ans et plus suivant la fréquentation
scolaire, le sexe et la zone de résidence (en %).(1)


---


M;;~~;;~!;~;;~~~T~~;~~b';, M;;~~,~~r;;'~~~~~~~;~~b'~~M;;~~,;~l~~;'~~;~;~~;~~b'~
1 1 l ' 1 1--
1 1 1 1 1
1 1 1 • 1 1


54,7 71,5 1 63,3 88,2 1 95,1 1 91.8 82,5
1


91,2
1


89,8 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1
1 1 1 1 1


45,3 28,5 1 36,7 11.8 1 4,9 1 8,2 17,5
1


8,8
1


10.2 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1
1 1 1 1 1
1 1 1 1 1


Ces résultats confirment ce qui a été vu du faible développement de la
scolarisation et de son inégale importance en fonction des sexes et plus
encore en fonction des secteurs de résidence : les hommes ont bénéficié de
la scolarisation deux fois plus que les femmes, mais les habitants des villes


4,5 fois plus que les ruraux.


Si on considère seulement la fréquentation scolaire actuelle, on voit
que les élèves en milieu urbain sont plus nombreux que ceux du secteur ru-
ral (les uns et les autres représentant respectivement 55 % et 45 % du total
des jeunes scolarisés), alors que la population urbaine de 6 ans et plus ne


constitue que 17 % de la population de cet âge.


Il importe de noter que les déclarations de fréquentation scolaire
actuelle correspondent relativement bien aux effectifs recensés par l'ad-
ministration scolaire pour l'année en cours 1976/1977 : 327.043 élèves et
étudiants dans le premier cas et 330.961 dans le second, soit une différence


de 1,2 %.


(1) Sourae : Répub'lique du MaU, Bureau Central. du Reaensement : "Prinaipa'les
aaraatéristiques de 'la popu'lation ma'lienne à partir des résuLtats défini-
tifs du reaensement de 1976",mars 1982.




76 76

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·
·


- 60 -


Quant à la distribution de la population par âge et niveau d'ins-


truction, elle est donnée en annexe 17, le tableau 16 indiquant la ré-
partition de chaque groupe d'âge selon le niveau atteint (en pourcentages).


AGE


6 -


Tableau 16 : répartition de la population de chaque groupe d'âge
selon le niveau d'instruction (en %) - ensemble des
sexes.


NIVEAU D'INSTRUCTION


-~é;~~---r--F1-----~--F2----r-s~~:---1---s~~:---r--N:D:-r-T~~~ï---
1 1 1 1 1 1 1 1
1


1
1 1


1 1
1


1 9 76,0 17,8 1 6,2 ,1 100 1 - 1 - 1 - 1 1 1 1 1 1 10 - 14 73,3 24,7 1 ,3 1 1 0,7 1 100 1 1 - 1 - 1 1 1 1 1 1 1 · 15 - 19 78,4 1 13,0 6,7 1 1 , 1 1 0,1 0,7 1 100 1 1 1
1 1 1 1 · 20 - 24 82,4 1 9,8 4,1 1 2,5 1


0,7 1 0,5 100
1 1 1 1


· 25 - 29 91,5 1 4,5 2,0 1 1 ,4 1 0,4 1 0,2 1 100 1 1 1
1 · 30 - 34 94,5 1 3,3 0,9 1 0,7 1 0,3 0,3 1 100 1 1 1 1 1
1 1 35 - 39 95,0 1 3,4 0,7 1 0,4 1 0,3 0,2 100 · 1 1 1 1 1 1 1 40 - 44 95,8 2,9 1 0,5 1 0,3 1 0,2 0,3 100 · 1 1 1 1 1 1 45 - 49 96,0 2,9 1 0,4 1 0,3 1 0,2 0,2 100 · 1 1 1 ,1 1 1 1 1 50 - 54 96,6 2,4 1 0,4 1 0,3 0,1 0,2 1 100 · 1 1 1 1 1


1
1 1 · 55 - 59 96,8 2,4 0,4 1 0,2 0,1 1 0,2 100 1 1 1 1 1 1 1 60 et + 98,2 1 ,2 0,2 1 0,1


1 0,3 1 100 · 1 - 1 1 1 1 1 ENSEMBLE 86,0 1 10,0 1 ,8 1 0,7 0,2 1 1 100 1 1 1 1,3 1 1 1 1 1
1


1
1 1 1 1


1 1 1 1 1


Il apparaît que 87 % environ de la population nia aucune instruc-
tion (autre que coranique éventuellement) et que le pourcentage de person-
nes instruites est très faible' même parmi les jeunes,adultes (de l'ordre


de 5 % pour les 30 - 34 ans, légèrement inférieur au-delà), ce qui dénote
le caractère récent d'un développement relatif de la scolarisation. L'ex-
plosion scolaire qui a marqué les premières années de l'indépendance se
reflète au niveau des 20 - 24 ans, nettement plus scolarisés que leurs
aînés, les groupes de générations suivantes n'ont bénéficié que d'une
expansion plus modérée de la scolarisation.




77 77

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- 61 -


Un autre critère du faible degré d'instruction de la population
est le bas niveau atteint par la minorité qui a un minimum d'instruc-
tion, puisque près de 80 % d'entre elle n'a pas dépassé le stade de
l'enseignement fondamental, 1er cycle. La répartition des personnes
instruites selon leur niveau d'instruction est la suivante


Niveaux d'instruction


· Fondamental. 1er cycle
· Fondamental, 2nd cycle
· Secondaire ....•.....•.....
• Supérieur


- Total


Effectifs


500.800
92.000
32.600
9.400


634.800


%


78,9
14,5
5,1
1 ,5


100,0


En l'espace de 4 années, caractérisées d'ailleurs par une stagna-
tion de la scolarisation, voire une régression au regard de certains
critères, la situation n'a pu évoluer que faiblement comme le montrera
l'actualisation des données du recensement au moyen des statistiques
scolaires récentes.


2. Traitement des données


~rQj~ç!12~_9~_~i~~~~_~~i~~!r~~!i2~_9~_!~_E2E~12!iQ~
Elle repose sur deux hypothèses implicites:


- le niveau d'instruction ne change pas pendant la période de projection
on a vu en effet qu'il n'y a pratiquement pas d'alphabétisation en fran-
çais au Mali;
- la population de référence ne change pas par rapport à la variable "ni-
veau d'instruction"; il est possible de vérifier que la mortalité diffé-
rentielle (les illettrés ont, en général, une plus faible espérance de
vie) ne contribue que marginalement à modifier la répartition de la po-
pulation selon son niveau d'instruction.


La brièveté de la période de projection justifie l'emploi d'une telle
procédure. Toutefois, travaillant sur des répartitions de la population selon
le niveau d'instruction par groupe d'âge quinquennal telles qu'observées
en 1976, il n'est pas possible de les appliquer directement aux effectifs
de groupes d'âges quinquennaux correspondants 3 ans plus tard.




78 78

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- 62 -


Il convient donc d'opérer une interpolation linéaire entre groupes
d'âges successifs en 1976 pour obtenir des pourcentages selon l'ins-
truction pour les groupes 22 - 26 ans, 27 - 31 ans, •.. , pourcentages
qu'on applique aux effectifs estimés (tels que fournis par les projec-
tions démographiques des Nations-Unies) des groupes d'âges correspon-


dants en 1980 : 30 - 34 ans, 35 - 39 ans, etc •••


~~_~~rr!~r~_~~Ql~!r~9~~_~l~~~~
Si on peut légitimement penser que le niveau d'instruction de la


population n'évolue plus au-delà d'un certain âge, celui des plus jeunes
se modifie en l'espace de 3 ans, sous l'impact de deux facteurs:


- la scolarisation des nouveaux élèves
- le passage des élèves d'un niveau d'études à l'autre


Dans l 'hypothèse où on se place, qui est celle d'une population
fermée ne recevant pas d'apport extérieur, la répartition de cette popu-
lation selon son niveau d'instruction en 1980 est égale à la sommation
des niveaux d'instruction de trois catégories distinctes de population


- les élèves scolarisés en 1980 (1979/80)
- ceux qui ont abandonné leurs études depuis 1976 (1976/77)
- la population non-scolarisée pendant la période de projection.


a) La population non-scolarisée de 1976 à 1980.


Afin d'évaluer cette population et son niveau d'instruction, il con-
vient pour les groupes d'âge pertinents correspondant aux groupes clas-
siques quinquennaux en 1980, de soustraire des effectifs des différents
niveaux d'instruction, tels que fournis par le recensement, les effectifs
d'élèves scolarisés à ces nive.aux, tels que nous les fournissent les
statistiques scolaires de l'année 1976/77. De la catégorie des "sans-
instruction" pour les 6 ans et moins en 1976 et les 7 - 11 ans, on sous-
trait également les effectifs de nouveaux inscrits à l'école après 1976.


b) Les élèves ayant abandonné leurs études entre 1976 et 1980.


Le niveau d'études atteint est, en toute logique, le niveau auquel
se situent les abandons scolaires.




79 79

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- 63 -


Les statistiques existantes (annexe 13) qui donnent, pour chaque
classe de l'enseignement fondamental, les effectifs d'élèves selonqu'ilssont
redoublants ou nouveaux promus, permettent de calculer le nombre des aban-
dons survenus dans chaque classe, chaque année, par la formule classique


avec


D 9
t


D g =
t


E g
t


P g + 1
t + 1


R g
t + 1


9 +
E 9 - P


t t +
+ R 9


t +


nombre d'abandons en classe g, l'année t.


effectifs de la classe g, l'année t.


effectifs de la classe g. l'année t, qui sont promus
dans la classe supérieure l'année suivante.


= effectifs de la classe g. l'année t. qui redoublent
leur classe l'année suivante.


Autrement dit. le nombre d'abandons dans une classe donnée. une cer-
taine année, est égal au nombre d'élèves de la classe qu'on ne retrouve
pas l'année suivante, soit dans la classe supérieure, soit dans la même
classe. Notons que pour ce qui est des abandons en 9ème et dernière année
fondamentale. on considère comme élèves promus dans la classe supérieure
les nouveaux inscrits en 1ère année de l'enseignement secondaire général,
normal ou technique long (donc à l'exclusion des nouveaux inscrits dans
les enseignements techniques et professionnels courts ou moyens, en fonc-
tion du schéma de correspondance qui sera retenu entre degré d'instruc-
tion et degré de connaissance du français).


La sommation des abandons survenus dans les classes regroupées au
sein d'un même niveau donne l'ensemble des abandons, donc l'effectif
des élèves qui resteront à ce niveau. Il convient ensuite de ventiler
ceux-ci selon l'âge, en suivant l'évolution d'une année à l'autre des
différents groupes d'âge scolarisés dans l'enseignement fondamental (an-
nexe l8).




80 80

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- 64 -


On ne possède pas autant de données pour l'enseignement secondaire,
dont on ne connaitque les effectifs totaux. On calcule globalement le nombre
d'abandons dans le secondaire pendant la période de projection de la façon


suivante


OS 1976 __ ) 1978 = ES 1976 + Nl
s


1977 _) 1979 - ES 1979 ~ P SUP'1976 -) 1978


Avec OS1976 _) 1978 = abandons dans le secondaire de 1976/77 à 1978/79


s s
E 1976 et E 1979


s
NI 1977 --) 1979 =


sup


respectivement effectifs inscrits dans le secon-
daire en 1976/77 et en 1979/80.


nouveaux élèves inscrits dans le secondaire de
1977/78 à 1979/80.


P 1976 1978 = passages à l'enseignement supérieur à l'issue
des années scolaires 1976/77 à 1978/79 (on consi-
dère qu'accèdent à l'enseignement supérieur une
année donnée tous les nouveaux bacheliers).


Le principe est identique à celui appliqué pour la détermination
des abandons dans l'enseignement fondamental mais on travaille ici sur un
ensemble de classes et une période de plusieurs années.


Après avoir globalement calculé le nombre d'abandons dans le secon-
daire, on les répartit selon l'âge de façon arbitraire sur la base de la
structure par âge de l'enseignement secondaire général. telle qu'on la
connaît pour 1977/78.


c) Les élèves scolarisés en 1980.


Leur répartition selon l'instruction est fournie directement par les
statistiques scolaires 1979/80.


La sommation des effectifs de chaque niveau d'instruction pour les
trois catégories de population distinguées donne la répartition de chaque
groupe d'âge ayant moins de 22 ans en 1976 selon le niveau d'instruction
atteint en 1980. Il reste à calculer cette répartition en pourcentag~pour
l'appliquer aux effectifs des groupes d'âges correspondants, survivant
en 1980 (on retient, comme estimation de la population en 1980, les pers-
pectives démographiques des Nations-Unies, variante moyenne).




81 81

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- 65 -


On souligne que, au préalable, les abandons ou les effectifs des
classes détaillées de l'enseignement fondamental ont (~té regroupés, de
sorte à leur faire correspondre des niveaux distincts dans la connais-
sance du français. Deux impératifs ont guidé notre choix d'un schéma de


correspondance entre niveaux d'instruction et niveaux de connaissance


(ou de maîtrise) du français:
- ce schéma doit être cohérent avec ceux adoptés dans les autres


études ltIen~es par l' IRAF sur 1 a langue française dans 1 es pays


africains dits francophones.
- Il doit également tenir compte des spécificités du système d'en-


seignement malien.


Si dans certaines des études de 1 'IRAF le niveau le plus bas de
connaissance du français (le niveau 1, celui de l'oralité simple) cor-
respond aux premières années de l'école primaire, on a choisi ici, com-
me on l'a fait pour le Sénégal et le Burkina-Faso, de relever le seuil de sco-
larité en deçà duquel la population ne peut être considérée comme franco-
phone. On suit en cela les appréciations de D. Gontier, chercheur au Cen-
tre de Linguistique Appliquée de Dakar qui, dans un travail analogue au
nôtre portant sur le Sénégal (1), exclut du groupe des francophones les
personnes qui n'ont pas plus de deux années de scolarité à leur actif.


"Les deux classes de CI et CP sont des classes d'initiation et si
l'on peut admettre qu'à la fin de la 2ème, l'élève qui a régulièrement
suivi possède, théoriquement, une compétence minimale en français, celle-
ci a bien peu de chances de survivre à un départ prématuré de l'école.
Ce qui revient à penser que, sauf cas rare, aucun élève quittant ou ayant
quitté l'école à ce stade ou même avant ne pourra être considéré comme
françisant ou francophone",


Estimant que cette remarque s'applique également au cas du Mali, on
établit comme suit notre schéma de correspondance:


Niveaux de français Niveau d'instruction


- N. 1 - 3 et 4èmesannées fondamentales
- N.2 - 5 et 6èmesannées fondamentales
- N.3 _ 7 et 9~ années fondamentales


- N.4 - Enseignement secondaire
- N.5 - Enseignement supérieur


(1) D. GONTIER: "La presse éarite de langue française et la franaophonie
au Sénégal", dans "Réalités afriaaines et Langue française", revue du
CLAD, nO
16, janvier 1983.




82 82

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- 66 -


Les niveaux 3 à 5 correspondent à des niveaux distincts dans
les résultats du recensement mais celui-ci traite en un seul ensemble
l'enseignement fondamental, 1er cycle.


On obtient une plus grande précision en opérant de façon suivante


pour chaque groupe d'âge au-delà de 20 ans, on répartit les effectifs
de niveau 1er cycle en trois sous-groupes, en appliquant aux effectifs
qui ont été scolarisés (ensemble des niveaux d'instruction) le plus


,
ancien schéma de progression de cohorte connu. Il concerne la cohorte
qui a commencé ses études en 1965 et qui a évolué ainsi dans la filière


scolaire:


Proportion de la cohorte ayant atteint l'année d'études (1)


2


1.000 880
3


765
4


643
5


566


En faisant l'hypothèse que les générations scolarisées antérieure-
ment à 1965 ont pareillement progressé, on considère que 23,5 % des élèves
n'ont pas atteint la 3ème année (d'où le niveau 0 qui leur est attribué),
que 19,9 % ((765-566) / 1000 ) ont abandonné en 3ème et 4ème années (niveau
1), et que 56,6 % ont atteint au moins la 5ème année. En multipliant par
ce taux l'effectif des personnes qui ont un minimum dJinstruction, et en
soustrayant du résultat lleffectif des personnes de niveaux 2nd cycle,
secondaire ou supérieur, on obtient le nombre d'individus qui nlont pas


dépassé la 5ème ou 6ème année (niveau 2).


Pour le groupe 15 - 19 ans en 1980, on applique le schéma de progres-
sion observé chez les élèves qui ont commencé leurs études en 1970


Proportion de la cohorte ayant atteint l'année d'études


1000
2


844
3


728
4


625
5


565


6


494


Pour les plus jeunes, les statistiques scolaires détaillées de l'en-
seignement fondamental permettent, comme on 1 la vu, de calculer le niveau
des abandons ou d'observer directement le niveau des effectifs scolarisés.


(1) Sourae : "Les déperditions saol.aires dans l.'enseignement primaire et
dans
l. 'enseignement général. du seaond degré" UNESCO, CSR - E - 37,
Paris 1982.




83 83

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AGE


10-14 ans
15-19 ans


20-24 ans
25-29 ans


30-34 ans


. 35-39 ans


. 40-44 ails
P''j-49 ans


! . 50-54 ans
55-59 ans
60 ans et +


Ensemble des


âges .....•.


,
55,5 !
37,4 1 ,
25,8 1 ,
14,3 1


1


6,2 1
1 3,8 1


2,9 :
1 2,2 ,


1,6 !
1,1 1
1,3 1


1


1 ,
152,1 1


- 67 -


3. Les résultats


Les diverses opérations décrites aboutissent au tableau présenté


ci-dessous donnant,pour 1980, la répartition de la population scola-
risée de 10 ans et plus par groupe quinquennal,selon le niveau de con-


naissance du français.


6,6


5,2


4,3


2,9
1,5


1,1


1,0


0,9


0,8


0,7


0,4


3,3


Tableau 17 : Répartition de la population scolarisée de 10 ans et
plus, selon l'âge et le niveau de français. Ensemble
des sexes, estimation pour 1980. (Effectifs en mil-
liers et pourcentages par rapport ~ la population to-
tale de chaque çroupe d'âge).


,
101,5 1


1


23,1 1
21,7 1


11,9 !
5,4 1
3,5 1


2,4 1
1,7 1
1,4 1


1
1,0 1


1,3 1


174,9 1


i


12,1


3,2


3,6


2,4


1,3


1,0


0,8


0,7


0,7


0,6


0,4


3,8


1
55,11 ,
32,°1


1
19,2\\ ,
7,91
3,7! ,
3,9:


3.5!
1


2,71
2 31 . , ,
1,6:


1


1,9!


:
133,81 , .


1


6,6


4,5


3,2


1,6


0,9


1,1


1,2


1,1


1,1


1,0


0,6


2,9


8,3 1 1,0
1


64,2 1
22,4 1


13,9 1
5,8 1 ,
2,8 1


1,8 1


1,2 " 0,8
1


0,7 1


0,6 1


1
122,5 1


i


9,0


3,7


2,8


1,4


0,8


0,6


0,5


0,4


0,4


0,2


2,6


8,6


15,9


8,4


Il,6


2,1


1
1


i 1 1,2
1 2,7
1 1,7 ,
1 1,1
1


0,6
1


1,2 l'
0,8


0,4


0,3
1


0,4 1 0,2
0,3 ,


0,3


42,6


1


1


1
1
1
1


0,2


0,1


0,9


0,1


5,2


4,0


'\\ ,6


1,1


0,6


°
(' ,J


0,4


1 , , ,
1


1
1 , ,
1
1


1


1


0,0


0,9


0,8


0,4


0,3


0,2


0,2
1
1 0,2


0,2 1 0,1 :
0,3 1 0,1


14,0
1


0,3
1


164,9


128,0


84,4


46,1
21,1


13,4
9,5


6,9


5,3


3,8


1 ,
1


1
1
1
1


1


1
1


1.
1 ,
1
1 ,
1 4,4 ,
1
1


487,8
1


i
19.7, 338,0


17,9: 14,3
!


14,1! 598,8


9,31 495 ,0
S,II 413,7


3,8! 350,4


3,2: 295,2


2,8 i 246,2
2,6! :02,3


2,3! 152,2


1,4! 31"4,0
1 , ,
1


10,514630 ,1
1


Il ressort de ce tableau que la population francophone, tous âges
confondus, se ventile ainsi:


Tableau 18 : répartition de la population francophone de 10 ans
et plus selon son niveau de français (estimation
pour 1980).


% par rapport à
la population de 10 ans


Niveaux de français Effectifs et plus


- N. 1 174.900 3,8
- N.2 133.800 2,9
- N.3 122.500 2,6


N.4
1


;42.600 0,9
- N.5 14.000 0,3


. Total n87.BOO
i


10,5
,
!


,_ .. i




84 84

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- 68 -


Les deux tableaux appellent un certain nombre de commentaires:
• La population francophone au Mali regroupe environ 1/2 million


de personnes (509.000 environ si on compte les quelques 21.000 enfants
de moins de 10 ans scolarisés en 3ème année ou au-délà), soit seulement
10,5 % de la population âgée de 10 ans ou plus. La diffusion du français
demeure donc très limitée comme la faible expansion de la scolarisation
pouvait le laisser supposer, et les progrès depuis l'indépendance sont
des plus modestes. Un gaspillage important, par rapport à la production
des francophones, résulte de la forte déperdition scolaire puisque 24 %
des personnes scolarisées n'atteignent pas même la 3ème année. étant
ainsi vouéesà l'oubli rapide des rudiments de français acquis •


. La répartition des francophones selon le degré de maîtrise du
français montre que plus d'un tiers d'entre eux (36.% environ) ont de
cette langue une connaissance élémentaire conférée par 3 ou 4 ans d'é-
tudes, guère suffisants pour en assurer la maîtrise écrite. On peut con-
sidérer le niveau 1 comme étant celui la "connaissance orale" du fran-
çais.


Au-delà, l'aptitude à lire et à écrire est définitivement acquise,
mais 63 % des francophones n'ont pas dépassé le stade de ce qui corres-
pond dans d'autres pays à l'école primaire. Encore ce pourcentage est-il
plus faible qu'ailleurs du fait de la continuité qui existe au Mali entre
les deux cycles de l'enseignement fondamental. Le niveau 3 apparaît ici
à peine moins représenté que le niveau 2 qui est largement dominant au
Sénégal et au Burkina par exemple, où il correspond à la fin de l'école
primaire, stade qui n'est dépassé que par une minorité d'élèves. Au Mali,
les personnes qui ont atteint l'équivalent de l'enseignement moyen (ou
secondaire 1er cycle) sont presque aussi nombreuses que celles qui sont
restées au niveau "fin primaire", les unes et les autres représentent
respectivement 25 % et 27 % de la population francophone.


Moins de 12 % des francophones enfin, soit 1 % environ de la popu-
lation de plus de 10 ans avec un niveau d'instruction acquis dans le secon-
daire (2nd cycle secondaire), voire le supérieur. peuvent être considérés
comme aya'nt une maHrise très aisée du français.




85 85

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- 69 -


L'étude des chiffres selon l'âge montre une légère progressio~
du français parmi les couches les plus jeunes de la population, les 10-
19 ans enregistrant un taux de francophonie de l'ordre de 19 %. On peut
s'attendre à une augmentation du taux global de francophonie avec l~ :e-
nouvellement des générations, mais le faible développement de la scola-
risation, tel qu'on peut le prévoir pour les années à venir, limite les
chances d'expansion du français d'ici à la fin du siècle.


II. LA POPULATION FRANCOPHONE EN 1990 ET 20CXJ : PERSPECTIVES


la population francophone en 1980 a été déterminée sur la base
des niveaux d'instruction atteints, en fonction du rôle du français com-
me langue d'enseignement. Pour estimer le volume des francophones au dé-
but des deux prochaines décennies, il faut, d'une part établir les pers-
pectives de scolarisation les plus probables, d'autre part tenir compte
des futurs rôles possibles de la langue française au sein du système


éducatif malien.


1. Les perspectives de scolarisation


Des perspectives ont été établies par une équipe mixte composée de
spécialistes maliens et d'experts de l'UNESCO. A la demande du Gouverne-
ment, elles s'inscrivent dans le cadre d'un programme de développement de
l'éducation en liaison étroite avec les besoins du développement économi-
que et social du pays, et limité par les ressources disponibles. Ce pro-
gramme a donné lieu à une publication intitulée: "l 'éducation au Mali;
Problèmes, perspectives et priorités", mai 1981 (Rép. du Mali - Ministère
de l'Education nationale, Bureau des projets d'éducation. en collabora-
tion avec la Division du financement de l'éducation de l'UNESCO).


On trouve dans cette publication des perspectives très détaillées
concernant l'enseignement fondamental pour la période 1980;2000, mais les


statistiques scolaires du début de la décennie 1980 montrent que les objec-
tifs pour ces années sont loin d'être atteints, incitant ainsi à revoir
en baisse les prévisions établies au niveau de l'enseignement fondamental.




86 86

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- 70 -


On se propose ici


- à titre indicatif et en faisant abstraction des statistiques connues
allant de 1980/81 à 1982/83, d'évaluer les niveaux d'instruction at-
teints en 1990 et 2000, sur la base des projections publiées (non
sans avoir fait quelques hypothèses à propos des passages en secon-
daire et supérieur). Cette estimation sera une estimation "haute".


- D'établir de nouvelles projections à partir de l'évolution récente
de l'éducation jusqu'en 1982/83. Envisageant une expansion plus modes-
te du nombre de nouveaux élèves, cette estimation qui nous semble plus
réaliste compte-tenu d'une conjoncture économique difficile, sera qua-
l ifiée d'estimation (ou hypothèse) "basse",


~l_~~~_erQj~~~!Q~~_Qff!~i~ll~~


Le développement du premier cycle de l'enseignement fondamental a
été simulé à partir de l'accroissement envisagé de deux indicateurs:


- la capacité de production des écoles de formation de maîtres (IPEG),
puisque la politique du Gouvernement consiste à n'ouvrir de nouvelles
classes que quand des enseignants qualifiés sont disponibles,


La création de nouveaux IPEG (à terme chacune des 7 régions du pays
doit être dotée d'un tel institut), et la restructuration des IPEG actu-
els doit porter de 500 environ (promotions de 1977 et 1978) à 1465 à par-
tir de 1991 le nombre annuel de nouveaux maîtres diplômés.


Le taux d'admission en 1ère année (rapport des nouveaux inscrits à la
population de 7 ans telle qu'estimée - apparemment sous-évaluée-
par le Bureau central de recensement) devrait se maintenir au niveau
de 29 % jusqu'en 1984, puis augmenter progressivement de façon à at-
teindre 37 ~ en 1990 et 44 % en 1999.


Il est possible de rendre compatible ces deux évolutions (l'accrois-
sement du nombre de maîtres et celui des nouveaux inscrits) en jouant sur
les ratios maitre/classe et élèves/classe, comme le montre l'annexe 19.


Le nombre de nouveaux inscrits étant ainsi déterminé~ année par an-
née, il reste à faire progresser ceux-ci tout au long du cursus fondamen-
tal selon les taux de rendement retenus. L'hypothèse faite est celle d'une
amélioration du rendement scolaire, les taux évoluant de la sorte entre
1980 et 2000.




87 87

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·
·


·


·
·


1ère


2ème


- 71 -


Tableau 19 Evolution des divers taux de rendement (hypothèse


officielle, haute)


TAUX DE PROMOTION TAUX DE REDOUBLEMENT TAUX D'ABANDON


CLASSES ------------------- ------------j--------- ---------j----------1 1979/80 : 1998/99 1979/80 1 1998/99 1979/80 1 1998/99 1 1
: 1 1
1 1 1
1 1 1


année 67 1 87 25 1 10 8 1 3 · 1 1 1
1 1 1
1 1 1


année . 68 1 87 26 1 10 6 1 3 1 1 1
1 1 1
1 1 1


3ème année 66 1 87 28 1 10 6 1 3 · 1 1 1
1 1 1
1 1 1


4ème année 67 1 86 26 1 11 7 1 3 · 1 1 1 1 1 1
Sème année 65 1 86 28 1 11 7 1 3 · 1 1 1 1 1 1


1 1 1


6ème année 55 1 79 30 1 15 15 1 6 · 1 1 1 , 1
1 1


7ème année 70 85 22 1 12 8 1 3 · 1 1 1 1
1 1


8ème année • 71 85 22 1 12 7 1 3 1 t
1 1
1 1


9ème année (*) 40 68 47 1 20 - 1 -· 1 t
1 , 1
1 ~ 1 1


(*) Pourcentage admis au DEF en (1980/81 )


L'évolution des taux année par année est donnée en annexe 20 qui
fait également appara ître 1 es effectifs d'élèves par classe et année jusqu'en
2000 résul tant des hypothèses adoptées.


La comparaison des résultats obtenus pour les trois premières années
de projection et la réalité des faits dont rendent compte les statistiques sco-
laires pour ces mêmes années, montre que les perspectives ont largement surestimé
les effectifs réels, tant en ce qui concerne les nouveaux inscrits que les effec-
tifs totaux. Ceci peut être illustré par le tableau 20 :




88 88

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- 72 -


Tableau 20 Comparaison entre les effectifs réels et les effectifs
projetés.


NOUVEAUX INSCRITS EFFECTIF TOTAL
-------------r------------ -------------~------------Statistiques: Statistiques


l' 1 Projections scolaires Projections seo a lres !
1


1ER CYCLE 1 ,
1
1


1980 - 1981 'S 1. 930 1 56.791 291.159 316.116 · · . " . 1 1
1981 - 1982 48.638 1 56.255 291.546 330.172 · · ... 1 1
1982 - 1983 1 59.890 296.300 354.398 · · ... , 1 1 1


1
1
1


2ND CYCLE 1 1
1
1


1980 - 1981 14.902 16.609 55.245 1 61. 595 · · ... 1 1
1981 - 1982 12.263 19.269 53.442


1
66.020 · · ... 1 1


1982 - 1983 21.511 52.073
1


71.116 · · ... ...... 1 1
1
1


Au vu de cette surestimation importante des effectifs, particulière-
ment forte au niveau du 2nd cycle fondamental, on a été amené à élaborer
de nouvelles perspectives, résolument moins optimistes.


~2_~~~_erQj~s~!Q~~_r~yi~~~~


Elles résultent, comme les projections officielles, d'hypothèses
faites sur l'évolution du nombre de nouveaux inscrits et sur l'améliora-
tion du rendement scolaire.


On s'est inspiré pour cela de projections inédites non officielles,
émanant du Ministère de l'Education nationale malien, révisées au vu des
dernières statistiques disponibles, et portant sur quatre années succes-
sives, jusqu'à la fin du plan, en 1985/86. Ces projections qui figurent
en annexe 21 postulent un accroissement annuel du nombre de nouveaux ins-
crits égal au taux estimé d'accroissement démographique du groupe d'âge
concerné, c'est-à-dire 2,54 %. Les taux de rendement appliqués aux ef-
fectifs des diverses classes recensés en 1981/82, et aux nouveaux inscrits
au-delà, sont égaux à la moyenne des taux observés sur les cinq dernières
années statistiquement connues.




89 89

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-


Tableau 21


1 1
1 1


TAU X 1 1 èl"e ! 1
1 1
1


1 1
1


63,81 De promotion 1 ••• 1
1 1
1


26,1\\ De redoublement. i
1
1 1


- 73 -


MO.lenne des taux de rendement dans l'enseignement fon-
da:l1enta1, de 1976/77 à 1%0/81 (d'après l'annexe 13).


1 1 1 l 1 1 1
2ème 1 3ème t 4ème 1 5ème 1 6ème 1 7ème 1 8ème 1 9ème


1
1 1 1


1 1
1


1


1 1 1 1 1 1
1 1


1 1 1
65,4 1 60,0 1 60,8 57,8 51,1 1 60,7 1 65,1 1 -1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
25,6 1 30,3 1 28,5 1 31 ,1 1 33,0 1 25,3 1 26,2 1 47,1


1
1 1 1 1 1


1 1 1 1 1 1
1 1 1 1 1 1 1 D'abandon - •••• -1 10,11 9,0 1 9.7 1 10,7 1 11 , 1 15,9 1 14,0 1 8,7 1 -1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1


1 l 1 1 1 1 1 1 l l


On a retenu pour notre part le taux d'accroissement du recrutement
de 2,54 % jusqu'à l'année 1988. A partir de cette date, les promotions
de maîtres issues des deux IPEG mis en place 2 ans auparavant (1), vien-
dront gonfler les effectifs de maîtres disponibles, permettant ainsi une
accélération du rythme de recrutement des élèves. On fait ici l'hypothèse
que la création de ces deux IPEG, ainsi que la restructuration prévue des
IPEG existants pourraient porter à 5% l'accroissement annuel des nouveaux
élèves, taux que l'on maintient constant pour la durée de la période de
projection. Notons que nos propres hypothèses sur l'évolution du nombre
de nouveaux inscrits ne s'appliquent qu'à la période commençant en 1986/87.
La moyenne d'augmentation annuelle jusqu'à 2000 est de 4,6 %, inférieure
de 10 % à la moyenne calculée pour la même période telle qu'elle ressort
des projections officielles (5,1 %).


Quant aux taux de rendement, on les fait évoluer à partir de 1982/
83 dans le sens d'une amélioration, plus lente toutefois que celle envi-
sagée par les projections officielles. Les données de base correspondent
à la moyenne des taux observés les cinq années précédentes.


( 1) !"ordu IIff'7>cd71 de néveloppement : "MaU - proposition de prêt pour' le
financement du projet de formation
des mattres de l'enseignement fon-
damental" juin 1984.




90 90

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·
·
·
·
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·


1ère


2ème


- 74 -


Tableau 22 : Evolution des divers taux de rendement (hypothèse
basse)


TAUX DE PROMOTION TAUX DE REDOUBLEMENT TAUX D'ABANDON
CLASSES ------------------- ------------j--------- ---------j--------_. 1982/83


,
1 1998/99 1982/83 1 1998/99 1982/83 1 1998/99 1 1 1
1 1 1


1 , 1 1
année


1 1 1


· 64 1 80 26 1 15 10 1 5 1 , 1 1 1 1
année


1 1 1


· 66 1 82 25 1 14 9 1 4 1 1 1 1 1 1
1 1


3ème anné€ •
1


61 1 77 30 1 19 9 1 4 1 1 1
1 1 1


4ème année •
1 1 1


62 1 78 28 1 17 10 1 5 1 1 1
5ème année 59


1 1 f


· 1 75 31 1 20 10 1 5 1 1 1
1 1 1


6ème
1 1 1


année • 53 1 69 32 1 23 15 1 8 1 1 1
1 1 1
1 1 1


7ème année • 62 1 78 25 1 17 13 1 5 1 f 1
1 1 1
1 1 1


8ème année • 66 1 82 26 1 15 3 1 3 1 1 1 , 1 1
1 1 1


9ême année - 1 - 47 1 31 - 1 -· 1 1 1 1 1 1
1 1 1


1 1


L'évolution détaillée de ces taux, année par année, et leur ap-
plication aux effectifs des diverses classes en 1982/83 et aux nou-
veaux inscrits estimés au-delà, est mentionnée dans l'annexe 22. Notre
simulation aboutit à un effectif total d'élèves dans le premier cycle
s'élevant à 383.650 en 1989/90, et à 631.300 en 1999/2000. L'accrois-
sement annuel moyen des effectifs est de 2,5 % pendant la décennie
1980 (de 1979/80 à 1989/90), et de 5,1 % pendant la décennie suivante.


On est largement en-deçà, ainsi, des projections officielles qui
impliquent un taux moyen d'accroissement annuel des effectifs de 5,1 %
dans le premier cycle pour l'ensemble des deux décennies. Un tel objec-
tif, il est vrai, doit être abandonné puisqu'il exige la création de
4 IPEG au cours de la présente décennie, alors que les contraintes bud-
gétaires limitent à deux le nombre de nouveaux IPEG (1).


Pour ce qui est du 2è cycle fondamental, nos projections aboutis-
sent à un taux moyen annuel d'accroissement de 3,1 % au cours de la
1ère décennie et de 8,3 % au cours de la seconde, au lieu des 8,1 %
qu'impliquent les projections officielles pour l'ensemble de la période.


(1) Voi~ note p~éeédente.




91 91

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- 75 -


D'autres hypothèses doivent être faites concernant l'accès aux en-
seignements secondaire et supérieur. Elles sont plus aléatoires car si
le gouvernement entend freiner l'expansion de ces deux ordres dlenseigne~
ment, une telle politique n'ira pas sans soulever une forte résistance
de la part des milieux concernés,et on peut prévoir une longue période de
flottement dans l'ajustement entre offre et demande au niveau du secon-
daire et du supérieur.


Dans l'incertitude où on est, incertitude aggravée par le caractère
hétérogène de l'enseignement secondaire dont les composantes sont statis-
tiquement mal connues, même à l 'heure actuelle, nos hypothèses ne peuvent
être qu'arbitraires. On en retient deux


- la première hypothèse va de pair avec les projections officielles,
telles qu'elles ont été publiées. Celles-ci donnent l'évolution du nombre
d'admis au DEF, sur la base d'un taux d'admission par rapport aux effec-
tifs d'élèves en 9ème année fondamentale qui passe de 40 % en 1980;81 à
68 % en 1998/99. On estime de notre côté, arbitrairement, répètons-le,
que la moitié des lauréats chaque année accèdent à l'enseignement secon-
daire, leur nombre varie de 2.700. environ en 1980 à 29.000 en 1999.


- La deuxième hypothèse s'accorde à notre projections elle pos-
tule que 30 % des élèves de 9ème fondamentale chaque année accèdent
l'année suivante à l'enseignement secondaire. Le taux maintenu constant
pendant toute la période de projection n'empêche pas un accroissement
des effectifs du secondaire, parallèle à la croissance des effectifs
en 9ème année fondamentale. Le nombre de nouveaux inscrits dans le se-
condaire évolue ainsi selon nos estimations de 6.200 environ en 1980 à
15.900 en 1999, évolution beaucoup plus faible que celle qui résulte.
de la première hypothèse, mais plus conforme aux objectifs gouvernemen-
taux.


Le mode de calcul mis en oeuvre pour déterminer les niveaux d'ins-
truction atteints par les élèves ne nécessite pas d'hypothèses sur les
taux de rendement internes du secondaire si on a par ailleurs des pers-
pectives sur l'accès à l'enseignement supérieur. En bref, le nombre de
personnes de niveau secondaire est égal à la différence entre les effec-
ti fs de cell es qui accèdent à ce niveau et l es effectifs de cell es qui par-
viennent à l'enseignement supérieur.




92 92

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- 76 -


Or, le Ministère malien de l'Education nationale a fait des projec-
tions, non pas sur le nombre de nouveaux inscrits dans l'enseignement
supérieur, mais sur celui des lauréats au baccalauréat jusqu'en 1990 (voir.
annexe 12). L'hypothèse faite est celle d'une progression annuelle de 15%.
On fait de notre côté 1 'hypothèse que 90.% des nouveaux bacheliers chaque
année se dirigent à la rentrée suivante vers l'enseignement supérieur.
C'est là un taux qui se situe au dessous du taux enregistré les années·
passées, souvent supérieur à 100 %, du fait de l'inscription directe dans
les établissements d'enseignement supérieur d'un certain nombre de fonc-
tionnaires non bacheliers.


Egalement en réponse au souci du Gouvernement de freiner la crois-
sance du nombre d'étudiants, on fait deux hypothèses qui permettent d'es-
timer l'évolution des nouveaux inscrits dans le supérieur au-delà de 1990


- celle d'une augmentation annuelle du nombre de bacheliers de 10 %
(au lieu de 15 % au cours de la décennie précédente).


- Et 1 'hypothèse selon laquelle 80 % (et non plus 90 %) de nouveaux
bacheliers se dirigent vers l'enseignement supérieur.


Notons que contrairement à ce qui se passe pour le secondaire, on
ne retient ici qu'un seul schéma d'évolùtion de l'enseignement supérieur.


f2_k~~_Diy~~~~_g~iD~!t~f!iQQ __ 2!!~iD!~_~Q_!~~Q_~!_gQQQ.
La population instruite selon le niveau d'études atteint à chacune


de ces deux dates est conlposée d'élèves ou étudiants en cours de scolari-
sation et d'ex-scolarisés.


Ces ex-scolarisés se répartissent eux-mêmes en deux catégories:


- les individus qui ont abandonné leurs études avant 1980. Notre
estimation de 1980 permet d'évaluer à cette date leur volume par niveau
d'instruction: c'est l'ensemble de la population instruite de chaque niveau
d'instruction moins la population scolarisée en 1980 au niveau correspon-
dant. Cette population est soumise à la mortalité entre 1980 et 1990 ou
2000, on calcule donc les survivants en multipliant les effectifs selon
l'instruction en 1980 par un taux de survie. Le taux de survie selon l'âge
est obtenu en rapportant la population d'un groupe d'âge donné en 1990 ou
2000 (1), à la population plus jeune de 10 ou 20 ans en 1980.


(1) Les projeations démographiques aonsidérées sont aelles des Nations-
Unies (variante moyenne).




93 93

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- 77 -


- Parmi les an:iens scolarisés, on tnluve également les personnes


en cours de scolarisation en 1980, ou inscrites à l'école ultérieurement,
et qui ont abandonné leurs études après 1980. Les abandons sont calculés
d'année en année en fJnction des taux d'abandon adoptés. On évalue les


"abandons survivants" en 1990 et 2000 en affectant aux abandons selon la


classe (ou le niveau) un âge théorique, et en mesurant la probabilité de
survie de cet âge à l'âge atteint à l'une ou l'autre de ces deux dates:


par exemple, on admet que les abandons en 1è'e et 2ème années fondamentales


ont lieu à 8 et 9 ans; selon qu'ils ont lieu en 1980 ou en 1989, la pro-


babilité de survie en 1990 est égale aux rapports suivants:


ou


population de 18 et 19 ans en 1990


population de 8 et 9 ans en 1980


population de 9 et 10 ans en 1990


population de 8 et 9 ans en 1989


On adopte la moyenne de ces deux rapports qui, appliquée à l'ensem-
ble des abandons en 1ère et 2ème années,donne une estimation satisfaisante


des personnes ayant abandonné à ce niveau entre 1980 et 1990 et qui sont


encore vivantes en 1990. On opère de même pour les autres classes ou ni-
veaux d'ensei9nement.


Le problème de la survie ne se pose évidemment pas pour les élèves


et étudiants en cours de scolarisation en 1990 et 2000, telles que lesdeux
simulations nous les fournissent (annexes 20 et 22). Notons que pour le se-
condaire et le supérieur, quelques hypothèses supplémentaires doivent être


apportées pour apprécier le volume des jeunes scolarisés à ces deux dates,


elles sont faites sur la base du nombre de nouveaux inscrits dans ces deux
ordres d'enseignement les années précédentes.


Au terme de ces diverses opérations, il convient d'additionner les


effectifs d'anciens scolarisés et de scolarisés pour obtenir la réparti-
tion de cette population selon son degré d'instruction en 1990 et 2000.




94 94

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·


·


·


- 78 -


On obtient les résultats suivants, pour chacune des deux simulations
d'effectifs scolarisés au-délà de 1980 (projection officielle, haute,
et projection révisée, basse) :


Tableau 23 : Répartition de la population instruite par niveau
d'études en 1990 et 2000, selon les deux hypothèses
d'évolution de la scolarisation.


1990 2000
---------------i--------------Î~------------,--------- -----


1 1


HYPOTH 1 HYPOTHESE HYPOTHESE 1 HYPOTHESE NIVEAU D'ETUDES 1 1
RASSE 1 HAUTE BASSE 1 HAUTE 1 1


1 1


1 1


Enseignel11ent fOIl- 1 1 1 1
damental 1er cycle 96.800 1 993.500 1.430.700 1 1.492~500 J J


1
1 J


Enseignement fon- 1 1 1 1
damental 2ème cycle 230.500 326.500 1 484.500 1 759.400 1 1


1 1
1 1


Enseignement se- I 1
condaire 78.700 84.300 117.000 1 203.800 ............... 1


1
1


Enseignement su- I 1
périeur ..•...... 35.000 35.000 97.000 1 97.000 1


1
1


- Total 1.312.200 1. 439.300 12.129.200 1 2.552.700 ...................... 1
1 1 1
1 1 1


Il reste à faire éorrespondre à ces niveaux de scolarisation des
niveaux de connaissance et de maîtrise du français, compte-tenu du rôle
de cette langue dans le système éducatif malien.


2. Les perspectives d'avenir du français dans le système d'ense;-


nt malien.


Les perspectives officielles de scolarisation s'accompagnent d'un
objectif qualitatif d'adaptation de l'enseignement fondamental au milieu.
Le développement de cet ordre d'enseignement doit respecter deux ph~ses,
l'une d'expansion, traitée précédemment, l'autre d'adaptation, allant
jusqu'en 1984/85, et au cours de laquelle le Gouvernement entend concen-
trer ses effort sur :


- l'institutionnalisation de la ruralisation
- l'introduction des langues nationales à l'école.




95 95

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- 79 -


En ce qui concerne le dernier point, il appartient à l'Inspection


chargée des langues nationales de procéder à une évaluation des expéri-


mentations en cours avant de décider de leur généralisation. Le dévelop-


pement de la recherche linguistique appliquée à la pédagogie, la forma-


tion (1) et le recyclage des maîtres, la production du matériel didac-


tique, sont les conditions indispensables au succès d'une telle opéra-


tion.


Comme au Sénégal, l'introduction des langues nationales à l'école


ne va pas sans soulever maints problèmes, au premier rang desquels celui


du choix de la langue d'enseignement. Le Mali bénéficie pourtant d'une


situation linguistique relativement privilégiée, avec un nombre limité


de langues dominantes, dont une (le bambara) est largement prédominante,


comprise par la grande majorité de la population. En brousse, une certai-


ne homogénéité linguistique, propre aux différentes régions, devrait fa-
ciliter l'organisation d'un enseignement en langue maternelle auquel


sont favorables les paysans. Ceci d'autant plus que l'alphabétisation en


langues nationales, appelée à se développer, doit contribuer à s~nsibi­


liser les collectivités villageoises et les associations de parents d'é-


lèves à l'idée d'un tel enseignement. Le problème est plus délicat en


ville où le phénomèrle linguistique est hétérogène et où les parents d'é-


lèves continuent à considérer le français comme la seule langue noble.


Les autres problèmes sont surtout d'ordre socio-économique, culturel


ou pédagogique :


- problèmes socio-économiques: sans compter les coûts de recherche,


et plus généralement de réorganisation de l'enseignement, la démultipli-


cation des classes (avec un bas ratio élèves/ maître r pour tenir
compte des langues maternelles des élèves, entraînerait une augmentation


importante des dépenses afférentes au personnel enseignant.


Plus fondamentalement se pose le problème des déboochés, sur le


plan socio-économique, d'un enseignement en langues nationales. Une pro-
n~tion réelle de celles-ci ne peut se limiter au seul secteur de l'éduca-
tion, elles doivent encore trouver leur place dans toutes les instances


de la vie publique et permettre l'accès au plus grand nombre de profes-
sions.


(1) Depuis l'année scolaire 1981/82, la formation en langues nationales des
élèves
- mattres étudiant dans les IPEG et dans les Ecoles Normales secon-
daires, se fait sur la base d'un manuel d'enseignement programmé intitulé :
"Initiation à la linguistique africaine par les langues du Mali".




96 96

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- BQ -


La reconnaissance d'un statut privilégié des langues nationales dans
la direction des affaires publiques serait un facteur déterminant pour
le succès de l'enseignement des langues nationales, de même que l'ac-
cueil que lui réserveraient les élites. Si celles-ci boudaient les
écoles fonctionnant en langues nationales et envoyaient leurs enfants
dans les écoles n' util i sant que le frança i s (pri vées ou autres, à l' é-
tranger par exemple), l'enseignement en langues nationales serait con-
sidéré comme un enseignement au rabais, et rejeté par l'ensemble de
la population.


A l'opposé de ce qui a été avancé sur le coOt qu'impliquerait une
telle réorganisation de l'enseignement, il est un argument d'ordre éco-
nomique en faveur des langues nationales à l'école: celles-ci, en tant
que vecteurs d' un ensei gnement mieux adapté, l imiteraient T'immense gas-
pillage de ressources que constituent les déperditions importantes en
début de scolarité: près d'un quart des enfants ne parviennent pas même
en 3ème année, n'atteignant pas ainsi le stade de l'alphabétisation, et
promis à un oubli rapide des connaissances laborieusement acquises, parce
que non fonctionnelles.


- Problèmes culturels: les débouchés culturels aux langues malien-
nes sont encore insuffisants, or les élèves seront d'autant plus motivés
à l'étude de leurs langues qu' e 11 es donneront accès à l' informa t i on et aux
livres. Les efforts accomplis ces dernières années dans les domaines de
l'édition et de la production artistique montrent qu'il ne s'agit pas là
de problèmes insurmontables.


- Problèmes pédagogiques il y a bien sûr les problèmes qui sont
liés à l'état de développement, inégal selon les langues, de la recher-
che linguistique; mais là encore, les progrès réalisés ces derniers temps
devraient permettre aux principales langues maliennes d'accéder très ra-
pidement au statut de langue d'enseignement au moins pour les premières
années de scolarité.


Car, et c'est là un point essentiel, l'introduction des langues na-
tionales dans l'enseignement ne signifie pas pour autant l'exclusion du
français hors du système éducatif malien.




97 97

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- 81 -


Ce qui est en cause ici, c'est le monopole du français rendu respon-
sable du nombre élevé d'échecs scolaires, les élèves se heurtant dès
leur entrée à l'école à un enseignement en une langue qui leur est
presque toujours complètement étrangère. Mais nul , parmi les ~uto­
rités concernées, n'envisage l'éviction du français hors de l'école,
parce que cette langue est de fait, et pour longtemps encore, la
langue d'ouverture sur le monde extérieur, jouant un rôle essentiel
même dans les relations inter-africaines, celle aussi qui ouvre sur
l'univers technique et scientifique. Ajoutons - mais c'est là une re-
marque purement subjective - que nous n'avons trouvé aucune agressi-
vité envers la langue française de la part des cadres de l'Education
nationale rencontrés lors de notre mission à Bamako. Le Mali semble
avoir atteint une phase de décrispation vis-à-vis de la langue de l'an-
cien colonisateur et aborde sans complexe la question linguistique liée
à la promotion de ses langues nationales.


L'intégration de celles-ci à l'école, et le maintien revendiqué
du français, aboutiraient à un système d'enseignement bilingue, souhaité
par de nombreux spécialistes, comme Adama Ouane, linguiste (Ministère de
l'Education nationale, DNAFLA) :


"L'ojectif à long terme et la solution la plus rationnelle de la
construction linguistique étant que chaque malien puisse obtenir
un minimum éducatif véhiculé par sa langue maternelle, il est ur-
gent d'approfondir les recherches linguistiques et pédagogiques
sur toutes les langues en tenant compte peut être d'une hiérarchi-
sation imposée par le caractère, le contenu et les tendances de
développement de la sphère communicative existante •••
Il s'agit donc de s'orienter vers un bilinguisme "hiérarchisé ll


dont un des termes sera une langue nationale variable selon son
poids dans la sphère communicative, et :J['autre terme constituant
la composante de ce bilinguisme - le français comme langue auxi-
liaire mondiale favorisant l'ouverture sur le monde extérieur ll (1).


7ï7-j[&i;na-0üa1ië : "Aperçu sociolinguistique du, Mali", Projet CONFEMEN 80
B 01




98 98

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- 82 -


Logiquement, l'instauration d'un bilinguisme harmonieux dans l'en-
seignement impliquerait que soit redéfinis le rôle durrançais au Mali,
ainsi que les relations qu'il entretient avec les langues nationales, et
que les attributions des unes et des autres soient clairement établies.
La situation du français dans cette optique se trouverait modifiée: ce
serait une langue étrangère, enseignée en tant que telle et véhicule
d'une culture spécifique. Faisant appel à des méthodes mieux adaptées au
contexte socio-culturel des enfants, la réduction horaire de son ensei-
gnement ne devrait pas nuire à la qualité de son apprentissage: les pre-
mières évaluations empiriques menées auprès des écoles expérimentales
fonctionnant partiellement dans les langues nationales ont montré que
les performances des élèves en français y sont des plus satisfaisantes.
Les écoles sélectionnées pour cette expérimentation ont bénéficié, il
est vrai, de conditions privilégiées qu'il sera sans doute difficile de
généraliser. Mais il est permis de penser, comme le fait P. Dumont à
propos d'un contexte analogue (celui du Sénégal) que: "loin de nuire à
l'enseignement du français, l'enseignement préalable des langues natio-
nales ne peut que permettre cette amélioration des résultats que des ré-
formes successives n'ont pas encore véritablement atteinte" (2). Ainsi
sera-t-il peut-être mis fin à la régression souvent dénoncée au Mali, de
la maîtrise du français oral et du français écrit, tant au niveau des
élèves qu'au niveau des enseignants. Plusieurs raisons, d'ordre psycholo-
gique et pédagogique. militent en faveur de la thèse selon laquelle le
bilinguisme scolaire ne peut qu'être bénéfique à l'enseignement du fran-
ça i s :


- l'introduction des langues nationales doit favoriser une meil-
leure adaptation du français aux besoins de la société malienne (surtout
si est reconnue la réalité et la valeur du français d'Afrique avec ses
spécificités surtout lexicales)


les enfants seront plus motivés pour apprendre une langue qui
ne leur est pas imposée au détriment de leur propre langue


- l'apprentissage des mécanismes de base (lecture, écriture) dans
la langue maternelle facilitera l'accès à l'étude du français.


(2) P. DUMONT: "Le français et les langues afriaaines au Sénégal", Aaat -
Khartala, Paris 1983.




99 99

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- 83 -


3. Estimation de la population francophone aux horizons 1990 et 2000


En fonction de ces arguments, on adopte ici une hypothèse qui ne nous
semble pas exagérément optimiste, à savoir que les élèves n'auront pas, au
terme de leurscolarité primaire (fondamentale, 1er CYCle), une moins bonne
connaissance du français, dans le cadre d'une école où cette langue ne
serait plus introduite par exemple qu'en 2ème année: l'amélioration atten-
due de la qualité de l'enseignement devant compenser la réduction de la
durée de l'apprentissage du/en français. Si on admet que l'organisation
linguistique de l'enseignement observée aujourd'hui dans les classes expé-
rimentales doit se généraliser (2), on est conduit à adopter un nouveau
schéma de correspondance entre niveaux d'étudeset niveaux de maîtrise du
français, qu'on établit de la sorte (à titre de comparaison, on fait fi-
gurer également le schéma de correspondance retenu s'appliquant à l'école
actuelle) :


NIVEAUX DE FRANCAIS 1 NIVEAUX D'ETUDES 1 NIVEAUX D'ETUDES
1 ATTEINT DANS L'ECOLE 1 ATTEINT DANS L'ECOLE
1 REFORMEE 1 ACTUELLE


----------------------~------------------------1_------------------------
1 1


· 1 .•...••••. 1 - 4è et 5è années fonda-I - 3è et 4è années fonda-
I mentales 1 mentales
1 1


• 2 .......... 1 - Fin fondamental 1er 1 - Fin fondamental 1er
1 cycle (= 6è année) 1 cycle (5 et 6è années)
1 1


· 3 .....••..• 1 - Fondamental, 2nd 1 - Fondamenta 1, 2nd cy-
l cycle (7 à 9è années) 1 cle (7 à 9è années)
1 1


· 4 •......... 1 - Ensei gnement secon- I-
1 daire 1
1 1


• 5 .....•..•. 1 - Enseignement supérieurl -
1 1
1 1


Enseignement
daire
Enseignement


secon-


supéri eur


Pour le début de la scolarité, on introduit d'un schéma à l'autre
un décalage d'un an, du fait que le français n'est plus, dans le cas de
figure où nous nous situons, introduit que dans le courant de la seconde
année. Les schémas sont équivalents dès la 6ème année en vertu de notre
hypothèse préalable: c'est que, les élèves abordant l'étude du français
dans de mei11eures conditions d'adaptation (tant en ce qui concerne l'en-
seignement du ~ançais comme langue étrangère, que leur propre état de
maturation), ils ne doivent pas avoir, à terme, une moindre connaissance
de cette langue.


(2) Le français oral étant introduit en cours de 2ème année comme matière
d'enseignement, le français écrit en 3ème ann4e avant que cette "langue
ne devienne te véhicule exolusif de "l'enseignement
cl partir de "la Sème
année.




100 100

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- 84 -


Un problème se pose à propos du niveau 2 dans notre nouveau schéma
qui ne correspond qu'à une seule année d'étude, d'où un déséquilibre par
rapport aux autres niveaux. On a voulu, autant que possible, que les dif-
férents niveaux de français correspondent à des étapes distinctes dans
le ~ursus scolaire: or la 6ème année est une étape charnière qui donne
accès à un cycle supérieur d'enseignement, d'où notre souci de ne pas
réunir dans un même niveau la 6ème et la 7ème bien que cela ait conduit
à des regroupements plus pertinents du point de vue de la durée (mais
moins homogène quant au contenu de l'enseignement interne à chaque niveau).


Il reste ensuite à déterminer le moment de l'introduction généralisée
des langues nationales dans l'enseignement. Les indications officielles sur
le sujet sont peu explicites, ont sait seulement que la phase de prépara-
tion visant à l'introduction de ces langues à l'école doit se poursuivre
jusqu'à l'année scolaire 1984/85 (1). On retient ici deux hypothèses ex-
trêmes quant à l'organisation linguistique de l'enseignement au-delà de


cette date


- H2 les langues nationales sont promues comme langues enseignées
et d'enseignement dès 1985/86, la part du français étant celle indiquée
plus haut.


- H~ : Le projet d'introduction des langues nationales n'aboutit
pas, le français conserve le monopole de l'enseignement durant toute la
période de projection.


La combinaison de ces deux hypothèses avec les deux schémas d'évolu-
tion de la scolarisation considérés,aboutit à quatre scénarios possibles,
ainsi résumés :


- hy~othèse 1 , haute: perspectives "officielles" de scolarisation
+ maintien du monopole du français dans l'enseignement.


- hypothèse 1 • basse : perspectives "révisées" de scolarisation +
maintien du monopole du français dans l'enseignement.


- hypothèse 2 , haute: perspectives "officielles" de scolarisation
+ introduction des langues nationales comme véhicules d'une partie de
l'enseignement à partir de 1985/86.


(1) Rép. du Mali: ilL 'éducation au Mali problèmes, perspectives et
priorités", l4ai 1981.




101 101

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1


- 85 -


- hypothèse 2 , basse: perspectives "révisées" de scolarisation


+ même organisation linguistique de l'enseignement que précédemment. '-
Les résultats auxquels on parvient !?far la mise en" oeuvre des dif-


férentes hypothèses apparaissent dans le tableau suivant qui donne la


répartition de la population francophone par niveau de français, selon les


définitions retenues (effectifs et pourcentages par rapport à la population


de 10 ans et plus) :


Tableau 24 : REPARTITION DE LA POPULATION FRANCOPHONE PAR NIVEAU DE
FRANCAIS (effectifs et pourcentages par rapport à la
population de 10 ans et plus). Estimations 1980, 1990 et
2000.


HYPOTHESE 1 (Le français demeure l'unique langue d'enseignement)


NIVEAUX DE 1 1980 1990 2000
FRANCAIS Hypothèse basse: hypothèse haute hypothèse basse 1 hypothèse haut


---------------- ---------------r--------------~---------------- -------------- 1 --------------
~l i veau 1


- Effecti fs ... 174.900 310.100 313.200 455.700 468.300
- % ......... " .. 3,8 5, 1 5, 1 5,4 5,6
Niveau 2


- Effecti fs ... 133.800 244.700 258.800 401. 700 451.900
- % ............. 2,9 4,0 4,2 4,8 5,A
Niveau 3 ;
- Effectifs ... 122.500 230.500 326.500 484.500 759.400
- % . ., ............ 2,6 3,7 5,3 5,8 9, 1
Niveau 4


1


- Effectifs ... 42.600 78.700 84.300 117.000 203.800
- % ................ 0,9 1 ,3 ~ 1 ,4 1 ,4 2,4
Niveau 5 ---------
- Effectifs ... 14.000 35.000 35.000 97.000 97.000
- % ................ 0,3 0,6 0,6 i ,2 1 ,2


Tota 1 des
frêtllcophones. 487.800 899.000 1.017.800 1.555.900 1.980.400


1


Population 1 1
10 ans et pl us 4.630.100 6.120.200 6.120.200 8.358.500 1 3.358.500 1


1


~fo des fran- 1 1
cophones 10,5 14,7 16,6 18,6 1 23,7 .... 1


1
1




102 102

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NIVEAUX DE
FRANCAIS


- 86 -


HYPOTHESE 2 (Le français perd son monopole de langue d'enseignement
à partir de 1985/86)


1980 1990 2000
Hypothèse basse: hypothèse haute hypothèse basse: hypothèse haut


--------------- r--------------r--------------~---------------- ---------------t--------------1
Niveau 1 : 1 1


1 1


1 1


- Effect ifs ... 174.900 284.200 281.700 425.700 1 439.800 1 1 1
1 - % 3,8 4,6 1 4,6 5,1 5,3 · .... " . . . . . .. : 1 1


Niveau 2 . .
- Effectifs · ..
- % · ... " " ... " .
Niveau 3 ;


- Effectifs · ..
- % · " ........ "
Niveau 4 :
- Effectifs · ..
- % " .......... "
Niveau 5
- Effectifs · ..
- % " ...... " .. " "
· Totat des francophones.


· Population 10 ans et plus
· % des fran-cophones " " ..


1 1


1 1
1 1
1 1


133.800 193.200 1 194.200 276.200 1 303.900
1 1


2,9 3,2 1 3,2 3,3 1 3,6
1 1
1 1
1 1


1 1


1 1


122.500 230.500 1 326.500 484.500 1 759.400
1 1


2,6 3,7 1 5,3 5,8 1 9,1
1 1


1 1


1 1
1 1
1 1


42.600 78.700 J 84.300 117.000 1 203.800 1
0,9 1 ,3 1,4 1 ,4 1 2,4 1


1
1
1
1


14.000 35.000 35.000 97.000 1 97.000 1
0,3 0,6 0,6 1,2 1 1 ,2 1


1
1


487.800 821.600 921. 700 1.400.400 1.803.900


4.630.100 6.120.200 1 6.120.200 8.358.500 8.358.500 1
1
1 ,


10,5 13,4 1 15, 1 16,8 1 21,6 ,
1 1
1 1


Ces résultats doivent bien sûr s'interprêter à la lumière des diffé-


rentes hypothèses mises en jeu


• On voit que le changement de statut du français, consécutif à l'in-
troduction des langues nationales à l'école, ne cont~ibue que modérément
à baisser le niveau de francophonie. Encore s'agit-il là largement d'un
effet ponctuel, et l'écart entre les deux estimations selon les hypothèses
1 et 2 n'exprime, pour une part, qu'un décalage dans le temps: selon nos
conventions, les individus scolarisés en 3ème année en 1990 et 2000 sont
dans un cas (hypothèse 2) considérés comme non-francophone mais la plupart
d'entre eux, en atteignant la 4ème année, pourront alors être comptabi-
lisés comme tels, avec en moyenne un an de retard par rapport à la situa-
tion décrite dans 1 'hypothèse 1. Seuls les abandons survenus en 3ème an-
née rendent compte à terme de la différence d'intensité dans la production
des francophones, or ils sont relativement peu nombreux par rapport à l'en-


semble de la population.




103 103

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- 87 -


Ceci n'est valable que dans l'hypothèse optim'iste où nous nous plaçons
qui est que les élèves, abordant plus tardivement l'étude du français,
finissent par atteindre un niveau identique à celui observé dans l'é-
cole malienne actuelle. Dans le cas contraire où un surcroît apporté à
la qualité de l'enseignement ne viendrait pas compenser la diminution
du temps horaire imparti au français, nos est'imations seraient à réviser.


· Les deux schémas d'évolution de la scolarisation aboutissent,
eux, à des résultats forts différents. A notre avis, l 'hypothèse haute
ne peut être sérieusement retenue puisqu'on a vu qu'elle découle des
projections officielles aujourd'hui caduques, du fait du ralentissement
(voire de la régression) de la scolarisation observé au début de la décen-
nie 1980. Un très important effort de scolarisation devrait être déployé
pour rattraper le retard accumulé dans ce domaine, qui ne nous semble guère
probable dans une conjoncture économique difficile, et alors que les res-
ponsables de l'éducation ont dans l'immédiat des objectifs qualitatifs d'a-
daptation qe l'enseignement plus que des 'objectifs quantitatifs d'expan-
sion de celui-ci.


· Tout ceci considéré, on choisit de retenir comme projection la
plus vraisemblable du point de vue de la production du nombre global de
francophones, celle qui correspond à l'hypothèse 1, basse, intermédiaire
entre les hypothèses extrêmes (Hypothèse 2, basse, et Hypothèse 1, haute)


selon celle -ci, les francophones seraient au nombre de 900.000 environ en
1990 et de près de 1,6 millions en l'an 2000. De tels résultats implique-
raient une évolution très modérée de la scolarisation conjuguée au main-
tien du monopole du français dans l'enseignement. Ils pourraient être ob-
tenus également malgré l'introduction des langues nationales ~ l'école,
dans le cas d'une progression plus forte de la scolarisation (hypothèse
2, intermédiaire entre la variante basse et la variante haute~.


· En dépit du faible développement de la scolarisation dont rend
compte la variante basse, le nombre de francophones est néanmoins multi-
plié par 1,8 ou 1,7 d'une décennie à l'autre, il fait plus que tripler
entre 1980 et 2000.




104 104

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- 88 -


La progression relative est plus faible du fait de l'accroissement démo-


graphique: on compte 10,5 % de francophones parmi la population de 10 ans


et plus en 1980, moins de 15 % en 1990 et moins de 19 % en 2000 (respec-
tivement 7 %, moins de 10 % et plus de 12 % par rapport à la population


total e, tous âges confondus (1)).


· La répartition des francophones selon le niveau de maîtrise du


français réflète les hypothèses adoptées concernant le rendement scolaire.


Il apparaît que, quelles qu'aient été nos précautions pour limiter l'ex-


pansion de l'enseignement supérieur, les taux retenus pour le passage du
secondaire au supérieur soient encore trop élevéssi on en juge par l'infla-


tion des effectifs à ce niveau, en l'an 2000. Il semble en conséquence
,


plus sage de regrouper en un seul niveau les enseignements secondaire et


supérieur pour 1990 et 2000.


Pour le reste, nos hypothèses sur l'amélioration progressive du


rendement scolaire tendent à réduire la part relative des francophones de


faible niveau par rapport à l'ensemble des francophones. Selon l'hypothèse


1, variante basse, la composition de la population francophone selon sa
maîtrise du français évolue de la sorte (en %) :


NIVEAUX DE FRANCAIS 1980 1990 2000
------------------------------- ------------- ------------- -------------


· Niveau 1 ............. 35,9 34,5 29,3


· Niveau 2 ............. 27 ,4 27,2 25,8


· Niveau 3 ............. 25, 1 25,6 31 ,2
· Niveaux4 et 5 ........ 11 ,6 12,7 13,7


-- -- --
100,0 100,0 100,0


Nos hypothèses sur la diminution des abandons en début de scolarité
font régresser les francophones oraux de 36 % à 29 % environ au profit de
ceux qui parviennent jusqu'au terme de l'école fondamentale (niveau 3 :
2nd cycle fondamental).


(1) Selon les perspectives démographiques de l'ONU (variante moyenne).




105 105

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- 89 -


La part de ceux-ci, déjà importante en 1980 (un quart des francophones) ,
s'accroît fortement au cours de la 2ème décennie jusqu'à atteindre 31 % en
2000. Ceci s'explique par la structure très particulière du système édu-
catif au Mali qui établit une forte continuité entre les deux cycles du
fondamental, permettant ainsi à un nombre relativement important d'élèves
d'accéder à ce qui correspond ailleurs au 1er cycle secondaire.


Corrélativement, les francophones de niveau 2, dont la part tend à
régresser pour ne plus avoisiner en 2000 qu'un quart des francophones,
sont moins bien représentés au Mali qu'ils ne le sont au Sénégal ou au Bur-
kina~Fas~de 40 à 47 % de francophones de niveau 2), où la fin de l'école
primaire constitue une étape impossible à franchir pour la grande majorité
des élèves.


Les francophones de niveaux 4 et 5 qui ont en principe une très
bonne maîtrise de la langue française voient leur nombre augmenter forte-
ment, passant de 57.000 environ en 1980 à 214.000 en 2000 (représentant
ainsi moins de 12 % des francophones en 1980 à près de 14 % en 2000, mais
guère plus de 1,2 % de la population de plus de 10 ans en 1980 ou 2,6 %
en 2000). Le taux d'accroissement de cette population qui maîtrise parfai-
tement le français est cependant légèrement inférieur à celui des franco-
phones de niveau 3, conformément au souci des autorités de maîtriser la
croissance des enseignements secondaire et supérieur.


En définitive, le faible développement de la scolarisation, qu'une'
conjoncture économique difficile laisse prévoir, ne permettra d'ici la fin
du siècle qu'une amélioration modérée du degré de francophonie. Plus faible
que celle qui s'est opérée entre 1960 et 1980 alors que l'explosion scolaire
consécutive à l'indépendance avait favorisé la pénétration du français dans
des couches sociales restées jusqué là en marge de tout processus de fran-
cisation. Une forte expansion de la scolarisation qui n'est toutefois pas
à exclure totalement, aboutirait à un effectif de francophones de l'ordre
de 1,8 millions à 2 millions en 2000 (au lieu de 1,6 millions selon nos
projections jugées les plus vraisemblables).


Un tel développement de la scolarisation ne peut se concevoir sans
l'aboutissement des efforts menés en vue de l'adaptation de l'enseignement
aux réalités spécifiques du pays (en particulier au contexte linguistique):
une meilleure adaptation qui signifierait meilleur rendement, donc moindre


coût unitaire, dont plus forte généralisation pour un même coOt global.




106 106

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- 90 -


En ce sens, il semble que le français pourrait bénéficier à terme de
l'introduction des langues nationales à l'école qui, outre un plus fort
développement de la scolarisation, favoriserait dans le meilleur des cas
une amélioration qualitative de l'enseignement.


Toutefois, l'incertitude est peut être plus grande aujourd'hui
que jamais quant à l'organisation linguistique future du système éducatif
au Mali comme dans d'autres pays d'Afrique occidentale. Les décisions ré-
centes prises par exemple en Guinée ou au Burkina-Faso mettant fin (de façon
provisoire, conjoncturelle ?) à l'expérimentation ou aux pratiques déjà
plus anciennes de l\\'utilisation des langues nationales dans l'enseignement
tendent à remettre en cause le caractère inéluctable de l'acheminement
vers un bilinguisme scolaire.




107 107

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- 91 -


CONCLUSION


La douzaine de langues qui coexistent au Mali font de ce pays un
Etat multilingue où une langue, le bambara, apparaît comme la langue
de communication nationale, parlée, estime-t-on, par 80 % de la popu-
lation.


Le bambara et les autres langues nationales sont utilisées pour
l'alphabétisation mais c'est le français, langue officielle, qui dé-
tient le monopole de l'enseignement. Exception faite des écoles cora-
niques qui fonctionnent en arabe et de quelques classes expérimentales
(35 en 1983) ouvertes à partir de 1979, utilisant dès les premières
années de scolarité 1 lune des 4 langues suivantes: bambara, peul,
songhay, tamasheq. Dans ces clas~es mêmes, la part du français comme
objet d'étude puis comme véhicule de l'enseignement est importante,
et ne cesse de croître tout au long du cursus scolaire. On ne pense
pas ici que l'éventuelle généralisation de l'utilisation des langues
nat'ionales à l'école puisse se faire, à terme, au détriment de la langue
française, qui continue à être hautement valorisée par la population et
plus particulièrement par les cadres. L'instauration d'un bilinguisme
scolaire pourrait contribuer à l'adaptation de l'enseignement aux réa-
lités linguistiques du Mali si elle prenait en compte la complémentarité
des fonctions détenues d'une part par les langues nationales et d'autre
part par le français. Cette adaptation favoriserait un meilleur rende-
ment de l'institution scolaire, alors que les abandons actuellement
fort importants en début de scolarité constituent un pur gaspillage au
regard des finances publiques, sans que les élèves exclus trop tôt de
l'école en retirent le moindre bénéfice sur le plan des connaissances,


linguistiques ou autres.


Mais le problème majeur de l'éducation au Mali j'éside dans son
faible développement, puisque le pays enregistre l'un des plus bas taux
de scolarisation du continent africain. avec un taux ne dépassant pas
22 %. Ceci explique le faible degré de diffusion de la langue française
dans un environnement culturel des plus pauvres, où l'acquisition du
français n'est guère concevable en dehors de l'école.




108 108

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- 92 -


Selon nos estimations, en ne considérant que les personnes ayant
au moins trois années de scolarité à leur actif, on établit à 1/2 mil-
lion environ le nombre de francophones en 1980, soit 10,5 % de la po-
pulation âgée de 10 ans et plus. Les hypothèses adoptées sur le déve-
loppement futur de la scolarisation aboutissent à un effectif de fran-
cophones de l'ordre de 900.000 en 1990 (moins de 15 % des 10 ans et
plus), et de 1,6 millions en 2000 (19 % des 10 ans et plus). Dans le
cas où le français perdrait le monopole de l'enseignement, ces chiffres
seraient quelque peu inférieurs (820.000 francophones environ en 1990
et 1,4 millions en 2000 si la réorganisation linguistique de l'enseigne-
ment devait intervenir très prochainement). Au contraire, un dévelop-
pement plus accéléré de la scolarisation permettrait d'atteindre un ef-
fectif de francophones de 1,8 ou 2 millions en l'an 2000 qui ne représen-
terait encore au mieux que 24 % de la population de 10 ans et plus.




109 109

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A~N8XE 1)


fWOLUTIO(\\; DES EFFBCTIPS DE L'ENSEIG:\\Ei'lBi'\\T FONDAMENTAL (1er CYCLE)
l)L':PUIS 1976, SELON LE STATUT (NOLTVEAUX INSCRITS OU REDOUBLANTS î


Annee Statut lè 2è Jè 4è 5è 6è scolairE


1 ~n6/77 Eff'ecti Cs (j) 81~1 56 459 l~6 228 38 737 .H 1 j. L~ ~j 27 125


1<)77/78 Redoubl. 18 166 15 028 IJ 948 10 1)1 9 225 7 748


~vx. Tns. 1 5.3 11~ J9 917 J7 878 29 586 25 42C 19 966
Erfee t:' fs 71 28' 54 945 51 826 J9 917 J4 645 27 714


1
0 7"/79 1 Hedoubl,


1 18 2J~ 15 251 15 )68 11 143 10 218 8 881 1
j~\\,x t> lns. 1 .. 8 }'!l 47 887 J6 81+6 J2 181 25 72C 21 774
Efrec tifs 66 6cd 63 1J8 52 214 4J J24 J5 9J8 )0 665


1


11)79/80 Redollbl, 19 l'5J 16 016 16 J22 12 484 12 OO~ 10 570
Nv:,·(' " Ins. 52 91~ 42 302. 40 89: JI 26J 25 045 19 722
E;rfec tifs 72 0711 58 J18 57 215 43 747 J7 05t. JO 292


198D/81 Redoubl. 12 69~ IJ 4111 14 6lE 12 002 10 48C 8 569


~vx" Ins. 51 ')J( 46 510 J8 79C J4 873 26 196 21 189


Effectifs 6ll 62'1 .~ 59 921 5J 406 46 875 J6 676 29 758


11)01/82/ Redoubl. 19 5J' 15 117 113 66?1 1 J~ 8291 12 81d 12 J56 . , /
J2~ 18 542 ! 6Jt )6 85t1 28 J97 26 1 Nvx. ins. 48 J9 476


~Ef'fectHs 68 175 54 59J 55 51' 4J 226 J9 IJ~ JO 898
1


\\IiIOy~;;c.;NE DES TAUX DE RENDEMENT SELON LA CLASSE, DE _L9I? ~L1981


TAUX 0E PROMOTION 6J,8 65,4 60,0 60,S 57,8 51,1


TAUX DE REDOUBLEt-1. 26,1 25,6 JO,J 2S,5 )11'1 JJ,O


TAUX D'AJ3ANDON 10,1 9,0 9,7 10,7 11,1 15,9




110 110

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ANNEXE 13 Bis.


EVOLUTION DES EFFECTIFS DE L'ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL (2nd CYCLE)


DEPUIS 1976, SELON LE STATUT (NOUVEAUX INSCRITS OU REDOUBLANTS)


Annee
scolaire Statut 7è 8è 9è


.-- .
1976/77 Eff'ectifs 19 163 14 017 14 048


1977/78 Redoubl. 4 146 3 393 5 1~04


Nvx. Ins. 16 458 12 613 10 137
I~ffectif's 20 60l~ 16 006 15 541


1978/79 Redoubl. 4 773 3 991 7 932
Nvx. Ins. 15 262 13 769 11 345
Effectifs 20 035 17 760 19 277


1979/80 Redoubl. 5 835 5 032 8 970
Nvx. Ins. 15 105 12 060 11 804
Eff'ectifs 20 940 17 092 20 774


1980/81 Redoubl. 5 070 3 930 10 216
Nvx. Ins. 14 902 11 534 9 593
Ef'fectifs 19 972 15 464 19 809


1981/82 Redoubl. 6 262 4 715 9 936
Nvx. Ins. 12 263 11 062 9204
Ef'f'ectif's 18 525 15 777 19 140


f\\1OYENNE DES TAUX DE RENDEMENT SELON LA CLASSE, DE 1977 à 1981 :


TAUX DE PROMOTION


TAUX DE REDOUBLEN.


TAUX O' ABA:-JDON


60,7
25,3
14,0


65,1
26,2


8,7


47,1


....




111 111

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RECE~sr;>lENT DE 1976 : POPULATT ON REST DENTE DE 6 ANS ET PLL'S, SUIVANT LE SEXE,
L'AGE ET LA FREQUENTATIO:'; SCOLAIRE. ENSEf'-lBLE DU Ht\\I.I.


~'AMAIS PRESENT . PAS S E ! TOT AL !
AGE S ! ~lASCULn: : F"ilmlDl ! 1 : MASCUL~ FEMlNm 1 J.!ASCULIN ! FZ:·::mm 1 )!ASCULDl rnrn:w


! 1 1


1 1 1 !
. 1 r


! 1 1 1 9&.657 :
! 1 1 6 100.921 1 7.86) 4.980 ! 461 355 1 106981 1 106.256


1 1 !
1 1 1


7 1 76.808 : 82.249 1 20.137 ! 12.50) : 1.321 1 958 1 98266 t 95.710
1 t 1 1 1 1054921 8 . 1 73.975 ! 132.439 i 24.67ti ! 15.025 ! 6.84} 1 4.536 ! 102.000
!


1 ! t ! . !
9 44.112 ; 50.134 ! 19.016 11.569 i 3.844 2.969 ! 66972 t 64.672 ! ! 1 ! 1


342807 : 10 - 14 ! ~r 1~7! 255.358 ! 63.7u1 ! . 47.100 1 <:5909 1 19.50' 1 321·959 1 G • ..). 'j ! 1 1 ! 1 ! 1 -.; 308601 1 33).508 15 - 19 2~3.4j) 1 282.696 i 4)·953 ! 19.162 ! 41221 1 )1.645
1 1 ! ).520 : 4<:57 1


1 1
20 - 24 1 163.4)5 1 236.114 : 12.385 1 26.208 1 21&391 1 265.842


1 1 1 1
25 - 29 1 172.881 1 254.785 1 795 ! 2,70 ) ;~64 19 1 11.963 1 200095


1 267.018
t 1 ! 1 1 :-t 269.1941 212 ; 16375 ! 5.693 ! 185129 1 225·950 30 - 14 220.045 " 160 ! ! 1


161383 : 35 - 39 ! 148.713 : 162.343 : 18
1 - ! 12652 1 3.606 ! 165.949


! 1 ! ! 1
40 - 44 1 129.695 J 145.806 1 - ! - ! 9731 1 2.023' 1 139426 ' 141.829


1 1 1 .. ! ! 1
45 - 49 104.079 i 97.403 ! - - 72,1 ! 1.0:.;0 111330 1 . 98.453 r ! ! ! ! . 1 14a.61~ 50-54 1 98.4101 1~O.807 ; t - ! 6209 BOO ! 103.607 .,. !


! 1 .J~ ! 1 !
55 - 59 1 13.506 1 62.517 ! - - 1 4072 ! 400 715181 62.911 1 1 ! .,


194084: 60 .t plw:: 1 188.306 ~ 204.617 1 ! ! 5778 ! 917 ! 205·534 ! - - ! ! !
1 1 ! ! 397 1 1. - D 291 ! 282 i - ! - 105 92 ! 374 1 1 1 1 ! ! 1
1 . 1 1 1
1 '1' •


~10.163
1 1


TOTAL 1 ~998.692: 2340.518 i 212.702 : 114341 1 112.719 :2422157 1 2.567.578
1 " 1


! 1 1 . 1


(Source : Bureau Central du Recensement - "Principales caractéristiques de la
population malienne à partir 4es r~sultats du recensement", Tome l, mars 1982)




112 112

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RECENSEt'lE~T DE 1976 : POPULATION RESIDENTE URB~~INE DE 6 .\\\\:3 ET PLUS SUIV~.\\i~T LE SEXE,
L'AGE ET LA FHEQ.UENTATION SCOLAIRE.


1 ,


AGDa
, J .A. II .A. l S , PRESEHT 1 P A S S g 1 T 0 T Â L


iriASCULIl1I PE:!Il:ITN 'vrliSCULIN1 F'EMINlH tM.ASCULI!lI P.f:.iINH r 'l!J.SCULIN f J'EMIn! , l f f 1 1 1 t
6 ! t4247 t 14886 ! 3000 , 2464· 1 531 41 1 17 .. 305 ! 11 .391
7 1 785-4 J '9300 t 7S7"j t 6}27 1 101 1 81 1 150828 1 16.211:


8 , é85) 1 9422 1 10002 t 8035 1 1343 ! 1163 1 18.276 r 18.620
9 ! 3,65 1 5321 ! 819.2 t 6600 ! 635 t 727 ! 12 .. 192 1 12.656


10 .. 14 t 16402 1 29379 J 39936~ r 30214 1 4309 ! 5<482 1 60.6<1.7 1 65.075
15 - 19 t ·20858 1 33197 J 27000 1 15257 1 10004 1 12331 ! 58.662 1 60.765
20 - 2-4 J, 19091 t :!'O572 ! 10105 t 3139 t 17043 1 1 )776 ! <1.6.239 t 47.~7
25 - 29 '1 :l2é:.,': : )::,H:,:'\\~ ! i.:;t> ! 188 1 13046 t 7}05 1 36 9 )90 1 43.143 .
30 - 34 1 22096 ! 31 «1 , J 124 t 140 ! ,8675 1 3723 1 30.895 ! 35.5(J~
35 - 39 1 21102 1 26105 1 ;) ! ... ! 0019 1 2400 , 27.926 1 :;6.5u')
4-0 - 4.4 1 17573 ! 20695 1 - ! ... ! ?906 , 1:;lZ ! 22.479 ! 22.007
45 - 49 J 14048 f t .(699 1 - l ... 1 3822 1 746 ! 17..864 f 15.445
50 - 54 t 11570 f 12666 1 - ! - 1 3134 1 ')72 t 14.692 t \\ '.238
55 - 59 • 8614 t 8639 S - ! .. 1 2045 1 299 t 10.659 r 809~
60 et P11l5 t 18588 t 24846 ! .... , ... 1 2017 ! 460 1 210405 1 25.}O6
li - ]) 1 .2~ 1 12 t - 1 - i .,22 , 21 t ' 122_' t 9'
T'C T .& L r 2i50,2 t J:Y7ff78 El 0696:; ! 123'12 t . 79589 1 50429 1 .411 .. 586 r 4W.;,19




113 113

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RECENSEi'-lENT DE 1976 : POPULATION RESIDENTE RURALE DE G A~:S ET PLUS SUIVANT LE SEXE,
L'AGE ET LA FREQUENTATION SCOLAIRE.


t J .\\ li ~ l S 1 p!.aSllrt 1 P J. ~ li • 1 '1' 0 '1' - J. L "
.t a 1 s UUSC"O'LIlft J'EKIIlIH lHASCULIl'tl FDIIIIIB 1 l!I.ASCULI! 1 11:KIHlll' tJUSCOLlm PlIUIIlf


! 1 1 t 1 ) 1 r
6 r 844to , 860}5 1 ,-&a~ ) 2516 1 403 t 314 1 89676 1 88.s65 -
7 f 66954 1 72«1 t 12264 ! 6176 1 1220 1 877 t 82438 t 79.494


.


8 J 6'7122 r 7,017 " 14592 1 6990- t 5500 1 3373 1 87214 1 83.;;80
...


9 r 4111 f7 , 4-481 , 1 10324 r 4961 1 }209 ) 2242 1 54780 ! 52.016
10 ... 14 t 218795 t 225779 t 4376:J , 1688& 1 21600 t ll019 t 262t 60 , 256.004
15 - 19 1 202575 1 249521 1 16953 1 3905 ! :;0417 1 19317 r 249945 1 Z72.743
20 .. 24 1 144344 t '205542 ! 2260 t ~1 t 255<fl 1 124332 ! 172152 t 218.355


"
25 - 29 t 150185 1 219135 1 147 1 82 1 13313 1 4658 1 163705 1 22'-'J5
30 - H r 147093 f 188404 t ,6 t 7 2 t ',700 t 1970 t 1548'4 , 190.446
35 .. '9 1"27611,1 136239 t 13 r ... , 5833 J 1 206 1 1 3'457 1 137.«4
40 - « ! 122122 1 125111 1 .. t ... 1 -48251 711 t 116947 t U5.8Z2
45 .. 49 t 90037 t 82704 1 ... r - J ~t 3041 9'466 1 8,.0<8
50 .. 5"- t 86652 t 9Ot41 t .. t - 1 -,075 1 23:t t 899V' 90.369
55 - 59 1 6489~ 1 5"18 , .. 1 - J 20Z1 1 111 t 66919 1 ' 5'.969
60 - ... t.~ J 17W111 - t .. ! 2961 J 457 r t7a679f 150,.118
JI. - ]) 1 193 1 210 ,1 - r . - J 74 1 71 t V21 ~1
'1'O'1'.I.L 11773660 12032940 t 105737r 41969 .' 131174 1 62290 '1 201057; 1 ~I :)7199 '




114 114

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RECENSEMENT DE 1976 POPULATION RESIDENTE SUIVANT LE SEXE, L'AGE ET LE CYCLE D'ETUDE


NEANT FOND. 1 FOND. 2 SECOND. SUP. N.D TOT A L


HOM. FEM. HOM. FEM. HOM. FEH. HOH. FEM. HOM. FEM. HOM. FEM. HOM. FEM. TOTAL
6 ans 83930 85771 8190 5240 - - - - - - 14861 15245 106981 106256 213237
7 72409 77365 21205 13296 - - - - - - 4652 5049 98266 95710 193976
8 72865 81307 29226 18373 - - - - - - 3401 2320 105492 102000 207492
9 43807 49792 22586 14367 - - - - - - 579 513 66972 64672 131644


10-14 232557 254581 102123 62239 5945 2974 26 19 - - 21,,6 2146 342807 321959 664766
15-19 222156 281336 49002 34459 29017 13770 5572 1424 207 338 2653 2181 308607 J33508 642115


20-24 163222 235826 28661 18517 12848 7244 9413 2643 2758 596 1489 1016 2183ryl 265842 484233


25-29 172751 254586 13457 7357 6660 2900 5203 1278· 1592 279 432 618 200095 267018 467113


30-34 169050 219839 9751 3846 2879 780 2472 597 1124 212 453 676 185729 225950 411679


35-39 148628 162235 8654 2555 1880 392 1173 262 786 123 262 382 161383 165949 327332


40-44 129591 145665 7001 1330 1335 172 746 129 454 63 299 470 139426 147829 287255


45-49 104024 97352 5414 687 879 90 512 56 313 54 186 214 111330 98453 209783


50-54 98340 102722 4561 506 838 61 443 57 206 29 231 232 104619 103607 208226


55-59 73475 62464 3125 242 546 32 220 28 110 12 102 139 77578 62917 140495


60 + 188219 204378 4403 353 689 58 307 34 140 6 326 705 194084 205534 399618


N • D 182 204 10 8 3 4 1 - 4 6 197 152 397 374 771
TOTAL 1975206 2315423 317369 183375 63519 28477 26088 6527 7696 1718 32229 32058 2422157 2567578 4989735




115 115

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ANNEXE 18


lŒPARTITION DES ELEVES DE L'ENSEIGNEMENT FONDAMENTAL SELON L'AGE
DEPUIS 1976


CI.J\\S3ES 1976/77 1977/78 1978/79 1979/80


(- ~, ans) (- 8 ans) (- 9 ans) (5"'9 ans) 1
lè <) 7Ll 3.5 125 ')2 512 68 U18
') , .... e 1 671 9 546 26 281 40 018
3è 128 439 3 603 18 147
;. è 24 24 584 2 32)
-' , 12 J4 349 )e -
6è - - 17 25
7è - - - 8


11 548 45 04 8J OJl 128 890


(7-11ans) (8-12ans) (9-1Jans) (1 0-14ans)


lè 5J 767 36 066 14 022 4 OJ8
2è 53 IJ4 45 115 J6 782 18 248
Jè )8 319 47 794 47 J17 J8 614
l .. è 20 222 29 676 J7 162 J9 OJ9
.5 (.~ 7 537 o 645 24 997 29 8J6
6è 2 224 3 87J 10 670 17 J97
7è 24 984 2 441 5 969
8è - 89 560 1 628
~)è - 1 66 403


175 227 177 24J 174 OJ7 155 072


(12-16ans) (U-17ans) (14-18ans) (15-19ans)


lè J6J 92 52 15
?è 1 654 281 75 52
Jè 7 781 J 59J 1 294 454
l.j.è 18 489 10 217 5 578 /' 2 38J
Sè 2J 900 21 000 10 907 6 869
6è 24 901 2J 841 19 968 12 870
7è 15 278 18 26J 17 277 14 871
8è 7 882 11 696 15 898 14 904
9è 3 110 5 7JJ 12 8J2 16 538


103 J59 94 716 8J 881 68 956


(17-21ans) ( 18-22ans) (19-2Jans) (20-24ans)


7è 3 861 .1 J57 J17 92
8è 6 IJ5 4 221 1 J02 560
9è 10 9J8 9 807 6 J19 J 8JJ


20 9J4 15 J85 7 998 4 485


(Source: Annuaires statistiques, pour 1976 à 1978. Recons-
titutioryPour 1979/80 sur la base des taux de rendement de 1978)




116 116

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PROJECTI O~S POUR LE PREMIER CYCLE DE L'E:\\SEIGl\\'EMENT FO:..!DAtvIENTAL, DE 1979/80
A 199h/95 ~1AITRES, CLASSES ET TAUX O'AD\\!ISSIO~ DE 1ère ANNEE.


I-._"_'_d._._ .. _~_ .. _~_-_!_,"-J._"'-'.~ _--<_5_"_-f-_''' __ 2_1--6_a_'_L-6_55_+_~_>_}--e_''_+_'''_5--L_S;>_'_;''; _,v_,'_J .,: " : ."2 L21J 1.21) ,,}'d L '1/;' !. "':- ' :. "'; ! ! ,"';
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(Source
Bamako


Bureau des projets éducation, Ninistère de l'Education Nationale,
"L-éducation au Mali, problèmes, perspectives et priorités", Mai 1981)




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PROJECTIONS POUR LES DEUX CYCLES DE L 1 E\\'SEIG~E:1S:-:T FO:WAt-lENTAL, JUSQU' E"i 2 ()()O
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Bureau des projets ~ducation, Minist~re de l'Education Nationale,
"L'~ducation au Mali, problèmes. perspectives et priorités", t-lai 1981)




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PROJECTIONS POUR LES DEUX CYCLES DE L'E:\\SEIGNE:'1E:"JT FON IH.:·lE\\TAL, JUSQutE~~ 1985.
(Projections provisoires, source inédite émanant du tvlinist;;re de l'Education
nationale) •


Annee Statut lè 2è 3è 4è 5è 6è 7è 8è scolaire


1981/82 Effectifs 68 175 54 593 55 519 43 226 39 135 30 898 18 525 15 777


1982/83 Redoubl. 17 840 14 001 16 858 12 348 12 198 10 223 4 712 4 158
Nvx. Ins. 54 598 4J 539 35 764 33 383 26 334 22 674 15 837 Il 298
Effectifs 72 438 57 540 52 622 45 731 J8 532 32 897 20 549 15 456


1983/84 Redoubl. 18 954 14 756 15 980 13 062 12 011 10 882 5 224 4 074
Nvx. Ins. 55 985 46 257 37 691 31 644 27 856 22 325 16 858 12 526
Effectif.s 74 939 61 013 53 671 44 706 39 867 33 207 22 082 16 600


1984/85 Redoubl. 19 608 15 645 16 298 12 770 12 426 10 985 5 612 4 374
Nvx. Ins. 57 407 47 852 39 962 32 273 27 233 23 097 17 017 13 456
Effectif~ 77 015 63 497 56 260 45 043 39 659 34 082 22 629 17 830


1985/86 Redoubl. 20 15e 16 291 17 083 12 866 12 J61 11 273 5 740 4 696
Nvx. Ins 58 865 49 176 41 586 33 827 27 438 22 977 17 464 1) 787
Effectif~ 79 015 65 467 58 669 46 693 39 799 )4 250 23 204 18 483


Taux de rendement
adoptés . .


- PROMOTION 63,86 65,50 60,13 60,92 57,94 51,25 60,96 65,48
- REDOUBLEMENT 26,17 25,65 30,37 28,56 31,17 33,08 25,46 26,35
- ABANDON 9,97 8,85 9,50 10,52 10,89 15,67 13,58 8,17




19 140


9 058
10 J30
19 388


9 175
10 121
19 296


9 132
10 865
19 997


9 462
Il 665
21 127


47,'




119 119

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AN:\\EXE 22


.'iW~JEGTIOl\\S POUl"\\ u:~; DIWX CYCJ.l~'s ,JE LtE:":SEIC~œNENT ?O\\DAME\\TAL


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-: 93 ""


BIBLIOGRAPHIE


DEMOGRAPHIE


-"Enquêtedémographique au Mali, 1960-61". Rép. du Mali, Service de
la statistique, Secrétariat d'Etat aux Affaires Etrangères, INSEE.


- "Recensement général de la population du Mali, 1976. Résultats
provisoires". Nations-Unies, CEA Ministère du Plan, Bureau Central
du Recensement, février 1977.


- "Principales caractéristiques de la population malienne à partir
des résultats définitifs du recensement de 1976". Rép. du Mali,
Bureau Central du Recensement, Mars 1982.


- "World population prospects as assessed in 1980". Nations-Unies.
ST/ESA/SER.A/78.


SITUATION LINGUISTIQUE, CONTEXTE CULTUREL


- "La situation du français au Mali" par J. BLONDE, dans ilLe français
hors de France", Ed. Honoré Champion, 1979.


- "Aperçu socio-linguistique du Mali" par Adama OUANE, projet CONFEMEN
80 B 01.


- "Présentation des situations et politiques linguistiques dans 23
pays d'Afrique francophone, des CaraTbes et de 110céan Indien" par
R. THOMAS et P. THOMAS, février 1982.


- "Enquête sur la presse, le liv.re et la radio au Mali", Ambassade
de France à Bamako, Service Culturel, 1981.


- "Le commerce extérieur du livre pour l'année 1982". Bureau d'Infor-
mation et de liaison pour 1 'Exportation,du Syndicat National de
l'Edition, Paris 1983.


Centre culturel français à Bamako "septembre 1983/juin 1984


chiffres et commentaires".




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- 94 -


ENSEIGNEMENT


- Annuaires de~, Statistiques scolaires, de 1970/71 à 1978/79
(Ministère de l'Education nationale, Rép. du Mali),


- UNESCO: "Rép. du Mali; l'éducation en perspective" ASMS/ED/
EPP/006, avril 1976.


- Rép. du Mali, Ministère de l'Education nationale: "l'éducation
au Mali: problèmes, perspectives et priorités", Mai 1981.


- Rép. du Mali, Ministère de l'Education nationale: "la Direction
nationale de l'alphabétisation fonctionnelle et de la linguis-
tique appliquée (DNAFlA) : une institution malienne d'éducation
pour le développement", janvier 1982.


- "Enseigner dans une langue nationale - l'expérience du Mali",
article de D. HUGUET dans le Bulletin de liaison des Agents de
Coopération technique N : 34, octobre 1983.


- Fonds Africain de Développement: "Mali - Proposition de prêt
pour le financement du projet de formation des maîtres de l'en-
seignement fondamental", juin 1984.