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REPUBLIQUE DU MALI Un Peuple - Un But – Une Foi -----------------... |
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REPUBLIQUE DU MALI
Un Peuple - Un But – Une Foi
-----------------
MINISTERE DE L’ECONOMIE
DES FINANCES ET DU BUDGET
-----------------
INSTITUT NATIONAL DE LA
STATISTIQUE
-----------------
BUREAU CENTRAL
DU RECENSEMENT
ANALYSE DES RESULTATS DEFINITIFS
THEME
ETAT MATRIMONIAL ET NUPTIALITE
Daouda Aba FANE, Démographe, INSTAT
Boubakar Sidiki DIALLO, Démographe, DNP
DIARRA Fatimata M’BAYE, Administrateur de l’action sociale, CSLP
Bamako, décembre 2012
4ème RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION
ET DE L’HABITAT DU MALI (RGPH-2009)
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i
AVANT PROPOS
Institué par la loi numéro 98-020 du 9 mars 1998, le Recensement Général de la Population et de
l’Habitat du Mali de 2009 (RGPH 2009) est la quatrième opération du genre réalisée par le pays. En
effet, il a été réalisé avant 2009, trois recensements généraux de la population et de l’habitat (1976,
1987 et 1998). Ces opérations ont permis de disposer d’une gamme importante de données
démographiques, économiques et socioculturelles jusqu’au niveau géographique le plus fin. Les
opérations se sont améliorées au fil des années avec le développement de la recherche et l’avènement
des nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Le quatrième Recensement
Général de la Population et de l’Habitat a été réalisé du 1er au 14 avril 2009 sur toute l’étendue du
territoire national.
Cette quatrième édition dénote tout l’intérêt que le Gouvernement accorde au suivi périodique de
l’évolution des indicateurs démographiques à l’échelon national et confirme son engagement à
organiser tous les dix ans ce type d’opération, ceci conformément aux recommandations des Nations
Unies.
L’intégration des données de population dans les politiques de développement s’est davantage
renforcée de nos jours avec l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre par le Gouvernement, d’un
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) depuis mai 2002. La réalisation d’un quatrième
recensement répond ainsi aux besoins plus croissants en matière d’informations chiffrées et
actualisées, pour le suivi et l’évaluation au niveau central et décentralisé, des progrès réalisés dans la
mise en œuvre du CSLP et dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
La réalisation du 4ème RGPH a été possible grâce à une participation active de plusieurs bailleurs de
fonds et à une grande mobilisation sur le plan national.
En participant au financement de ce quatrième recensement, le Fonds des Nations Unies pour la
Population (FNUAP), la Coopération canadienne, la Coopération suédoise et la Coopération
néerlandaise ont démontré une fois de plus leur disponibilité à accompagner le Mali à mieux connaître
sa population afin de mieux planifier son développement économique et social. Au nom du
Gouvernement du Mali, je voudrais leur témoigner toute notre reconnaissance et leur adresser nos
sincères remerciements. Les remerciements s’adressent également à toutes les structures et à tous les
experts qui ont apporté une assistance technique à l’opération, en particulier AFRISTAT et l’Institut de
Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) du Cameroun.
Au niveau national, l’opération a été réalisée dans les délais grâce aux bonnes prestations du Comité
National du Recensement (CNR), du Bureau Central du Recensement (BCR) à travers la Direction
Générale de l’INSTAT. L’implication sans faille des Gouverneurs de région, des Préfets, des Maires,
des Chefs et Délégués de village, des Bureaux Régionaux et Locaux du Recensement (BRR) ainsi que
de l’ensemble du personnel de terrain a beaucoup contribué à la réussite de l’opération. Ces
responsables et agents n’ont ménagé aucun effort pour réaliser les activités préparatoires, assurer la
mobilisation de la population et mener l’opération à son terme.
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ii
Les informations recueillies ont porté sur la répartition géographique, les caractéristiques
socioculturelles, démographiques et économiques de la population ainsi que les caractéristiques des
ménages et de l’habitat. Ces informations présentées sous forme de tableaux soigneusement établis
ont fait l’objet de publications en trois tomes dont :
- Tome1 : Série Démographique ;
- Tome2 : Série Habitat ;
- Tome 3 : Série Economie.
Pour permettre une utilisation judicieuse de ces informations par les décideurs, les planificateurs et les
utilisateurs, des analyses thématiques seront menées par des équipes multidisciplinaires composées de
techniciens nationaux sous la conduite de l’INSTAT.
Les données issues du 4ème RGPH permettront de rédiger les 16 rapports thématiques ci-après :
1. Evaluation de la qualité des données
2. Etat et structure de la population
3. Etat matrimonial et nuptialité
4. Education : Instruction–Alphabétisation-Scolarisation
5. Caractéristiques économiques de la population
6. Natalité, Fécondité
7. Mortalité
8. Migration
9. Croissance urbaine
10. Ménages et habitation
11. Situation socioéconomique des enfants et des jeunes
12. Situation socioéconomique des femmes
13. Situation socioéconomique des personnes vivant avec un handicap
14. Situation socioéconomique des personnes âgées
15. Mesure et cartographie de la pauvreté
16. Projections et perspectives démographiques.
Le présent rapport s’inscrit dans le plan de publication ci-dessus évoqué.
Le BCR formule le vœu que cette publication puisse répondre aux besoins des utilisateurs et éclairer
les prises de décision en vue d’améliorer les plans de développement économique et social. Les
utilisateurs qui n’y trouvent pas l’ensemble des informations statistiques souhaitées peuvent s’adresser
à l’INSTAT.
Le Directeur Général de l’INSTAT
Seydou Moussa TRAORE.
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iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
CMT : Code du Mariage et de la Tutelle
DNP : Direction Nationale de la Population
EDSM : Enquête Démographique et de Santé du Mali
ELIM : Enquête Intégrée auprès de ménages
EMEP : Enquête Malienne sur l’évaluation de la Pauvreté
INSTAT : Institut National de la Statistique
MEF : Ministère de l’Economie et des Finance
PAIPP : Plan d’actions d’Investissements Prioritaires en matière de Population
PIB : Produit Intérieur Brut
PNP : Politique Nationale de la Population
PPIP : Programme Prioritaire d’Investissement en matière de Population
RGPH : Recensement Général de la ¨Population et de l’Habitat
SCOFI : Scolarisation des filles
UEMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
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iv
TABLEAU SYNOPTIQUE
Proportion de célibataires (%)
Population totale 38,3
Hommes 45,1
Femmes 27,8
Proportion de polygames (%)
Ensemble du pays 21,1
Hommes 14,2
Femmes 25,4
Milieu urbain 14,3
Milieu rural 23,3
Age moyen au premier mariage (années)
Hommes 24,5
Femmes 21,5
Age médian au premier mariage (années)
Hommes 25,1
Femmes 18,6
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v
TABLE DES MATIERES
AVANT PROPOS .............................................................................................................................................. i
SIGLES ET ABREVIATIONS .............................................................................................................................. iii
TABLEAU SYNOPTIQUE ................................................................................................................................. iv
TABLE DES MATIERES .................................................................................................................................... v
LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................................... vii
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 1
CHAPITRE I : CONTEXTE ET ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES .................................................... 3
1.1. Contexte de l’étude ..................................................................................................................................... 3
1.1.1. Contexte socioculturel.......................................................................................................................... 3
1.1.2. Contexte socioéconomique .................................................................................................................. 4
1.1.3. Contexte juridique ........................................................................................................................ 5
1.1.4. Contexte programmatique ........................................................................................................... 7
1.2. Aspects théoriques et méthodologiques ..................................................................................................... 8
1.2.1. Revue de la littérature .......................................................................................................................... 8
1.2.2. Définition des concepts ...................................................................................................................... 11
1.2.3. Source de données ............................................................................................................................. 14
1.2.4. Evaluation de la qualité des données ................................................................................................. 14
1.2.5. Calcul des indicateurs ......................................................................................................................... 20
CHAPITRE II : ETAT MATRIMONIAL DE LA POPULATION ................................................................................ 23
2.1. Etat matrimonial et milieu de résidence ................................................................................................... 23
2.2. Etat matrimonial et région ......................................................................................................................... 24
2.3. Etat matrimonial et groupe d’âge .............................................................................................................. 26
2.4. Etat matrimonial et caractéristiques socioéconomiques .......................................................................... 29
CHAPITRE III : INTENSITE ET CALENDRIER DE LA NUPTIALITE DES CELIBATAIRES ............................................ 33
3.1. Nuptialité, région et milieu de résidence .................................................................................................. 34
3.2. Evolution des principaux indicateurs de nuptialité ................................................................................... 35
CHAPITRE IV : NUPTIALITE DES ADOLESCENTES ET TYPES D’UNION DES 12 ANS ET PLUS ............................... 37
4.1 Nuptialité des adolescentes ........................................................................................................................ 37
4.1.1 Etat matrimonial des adolescentes......................................................................................................... 37
4.1.2 Intensité des mariages chez les adolescentes selon diverses caractéristiques ...................................... 38
4.2 Type d’union des 12 ans et plus ................................................................................................................. 38
4.2.1 Type d’unions selon le milieu de résidence et la région .......................................................................... 38
4.2.2 Principaux indicateurs de la polygamie .................................................................................................. 40
CONCLUSION ET RECOMMANDATION .......................................................................................................... 41
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................................................ 42
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vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 : Proportion de situation matrimoniale "non déclarée" ................................................................... 16
Tableau 1.2. : Nombre moyen de femmes mariées par homme marié ................................................................ 19
Tableau 2.1 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par milieu de résidence selon l’état
matrimonial et le sexe........................................................................................................................................... 23
Tableau 2.2 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par région résidence selon l’état
matrimonial et le sexe........................................................................................................................................... 25
Tableau 2.3 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par groupe selon l’état matrimonial et le
sexe ....................................................................................................................................................................... 27
Tableau 2.4 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par niveau d’instruction selon l’état
matrimonial et le sexe........................................................................................................................................... 28
Tableau 2.5 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par situation dans l’occupation selon l’état
matrimonial et le sexe........................................................................................................................................... 30
Tableau 2.6 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par situation par rapport à l’occupation
selon l’état matrimonial et le sexe ........................................................................................................................ 31
Tableau 2.7 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par niveau de vie selon l’état matrimonial
et le sexe ............................................................................................................................................................... 32
Tableau 3.1 : Age moyen, médian et fréquence du célibat définitif par région et milieu selon le sexe ............... 34
Tableau 3.2 : Evolution de l'âge moyen, médian et des fréquences du célibat définitif selon le sexe ................. 35
Tableau 3.3 : Table de nuptialité par sexe au niveau national .............................................................................. 35
Tableau 4.1 : Etat matrimonial des adolescentes par milieu de résidence et région ........................................... 37
Tableau 4.2 : Intensité des mariages chez les adolescentes par région et milieu de résidence ........................... 38
Tableau 4.3 : Type d'union des 12 ans et plus par région et milieu de résidence ................................................ 39
Tableau 4.4 : Indicateurs de la polygamie en 2009 ............................................................................................... 40
Tableau 4.5 : Taux de polygamie par région selon le sexe .................................................................................... 40
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vii
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1.1 : Proportion de situation matrimoniale "non déclarée" ............................................................... 16
Graphique 1.2 : Proportion des célibataires par âge, selon le sexe ...................................................................... 17
Graphique 1.3 : Proportion des marié(e)s par âge, selon le sexe ......................................................................... 18
Graphique 1.4 : Proportion des veufs/veuves par âge, selon le sexe ................................................................... 19
Graphique 1.5 : Proportion des divorcé(e)s/séparé(e)s par âge, selon le sexe .................................................... 20
Graphique 3.1 : Âge moyen au premier mariage par région selon le sexe .......................................................... 34
Graphique 3.2 : Âge moyen au premier mariage par milieu selon le sexe .......................................................... 34
Graphique 3.3 : Evolution de l’âge moyen au premier mariage de 1987 à 2009 ................................................. 35
Graphique 4.1 : Taux de polygamie par région selon le sexe ............................................................................... 39
Graphique 4.2 : Taux de polygamie par milieu de résidence selon le sexe .......................................................... 40
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viii
RESUME
L'état matrimonial et la nuptialité ont sans doute des implications sur les transformations profondes de
la société malienne compte tenu de leur effet sur la fécondité. En effet, toutes les théories en la matière
s`accordent à dire que la fécondité étant la variable décisive en matière d`accroissement d`une
population est elle-même sous l`influence de la nuptialité. Cette dernière détermine les conditions de
formation des couples avec des conséquences évidentes sur la reproduction. Au Mali, force est de
reconnaitre que le mariage demeure le cadre privilégié de la procréation à laquelle la société attache
une valeur particulière. Mais, l'état matrimonial et la nuptialité sont des domaines peu explorés et leurs
analyses délicates à mener. Dans un contexte malien, cela tient au fait que trois formes de mariage
cohabitent (religieux, coutumier et civil) ce qui rend la mesure difficile.
L`état matrimonial et la nuptialité » est un des thèmes d`intérêt de l`analyse du RGPH 2009. Son
analyse a pour objectif de présenter la situation matrimoniale au Mali et de manière spécifique, de
dresser le profil de la population malienne par rapport au mariage, de mesurer le niveau de la
polygamie, d’examiner la situation des premières unions et des ruptures d’unions, la nuptialité des
célibataires et des adolescentes.
Les évolutions du modèle matrimonial (intensité du mariage des célibataires, polygamie, unions libres,
ruptures d'unions) montrent que les célibataires représentent 38,3% de la population âgée de 12 ans et
plus au Mali en 2009. Ce célibat est un phénomène plus masculin car il touche 47, 9% des hommes et
seulement 29,2% des femmes. La polygamie est aussi un phénomène pressant avec une proportion de
21,1%. En ce qui concerne les ruptures d`union causées le plus souvent par le veuvage et le divorce,
elles touchent près de 4% de cette population. On peut retenir que dans le contexte du RGPH 2009, les
unions libres concernent une faible proportion de la population.
Les évolutions du modèle nuptial (intensité, calendrier, nuptialité des adolescentes) montrent la
persistance de la précocité des unions au Mali. En effet, l`âge moyen à la première union se situe à
21,5 ans pour les femmes et à 24,5 ans pour les hommes. Cependant cet âge a bien évolué entre 1987
(13 ans) et 2009 (21,5 ans) pour les femmes. La proportion des adolescentes mariées compte tenu de
la précocité des unions est bien importante dans cette population car elles représentent 53,3%. Cela a
sans doute des effets sur la fécondité au regard de leur contribution non négligeable à ce phénomène.
L'étude recommande de mettre davantage l`accent sur les politiques et programmes en faveur de la
scolarisation des filles.
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1
INTRODUCTION
L’état matrimonial et la nuptialité revêtent un caractère important vu leur influence sur la fécondité qui
constitue une variable déterminante dans l’accroissement d’une population. L’intérêt accordé à l’étude
de la nuptialité tient au rôle qu’il joue dans la dynamique des structures familiales et sociales. Dans le
champ de la démographie, l’étude de la nuptialité est considérée comme une partie de l’étude de la
fécondité, les conditions de formation des couples dans une société ayant des conséquences évidentes
sur la reproduction (Locoh, 2005). L’étude de la nuptialité est relativement complexe car elle s’intéresse
d’une part à des événements renouvelables et d’autre part à des évènements dont l’enregistrement
statistique n’est pas toujours opéré (Antoine, 2005).
L’étude de la nuptialité contrairement à celle de la fécondité et de la mortalité reste encore un domaine
peu exploré sur le plan théorique en démographie et s’avère très délicate pour deux raisons majeures.
La première réside dans l’ambigüité de la définition du mariage qui mêle conception juridique et
conception culturelle de cet événement démographique (Antoine, 2002). La seconde concerne le
caractère renouvelable du mariage et surtout le fait qu'il implique au moins deux unités statistiques
(Tapinos, 1985), voire plus en cas de polygamie. En outre, l’analyse des schémas de nuptialité en
Afrique repose principalement sur deux points : le mariage des célibataires et l’analyse de l’incidence
de la polygamie.
L’effet de la situation matrimoniale sur le comportement des individus et plus globalement sur la société
toute entière n’est plus à démontrer. Les résultats de certains travaux ont d’ailleurs révélé que le taux
de mortalité chez les hommes mariés est encore plus faible que chez les hommes non mariés car le
mariage est un facteur d’intégration sociale (Lillard et Panis, 1996 ; Boyd, 1994). Les mêmes résultats
font ressortir que le niveau de vie des femmes célibataires ainsi que des veuves et des divorcées est en
général moins élevé que celui des femmes mariées. Il apparaît que chaque modification de l’état
matrimonial induit à son tour des changements sur les comportements individuels des populations. Ce
travail qui donne une situation globale de l’état matrimonial et de la nuptialité au Mali servira de base
pour des travaux futurs permettant des analyses beaucoup plus approfondies.
A partir de quelques indicateurs et des données de base, une analyse démographique de la nuptialité
au Mali de 1960 à 1998 permet de tracer l’évolution suivante. Le milieu rural est caractérisé par une
légère baisse de l’intensité du mariage des célibataires entre 1960 et 1976, suivie d’une faible
augmentation au cours de la période suivante, tant chez les hommes que chez les femmes (Marcoux,
1997). Les tendances se présentent autrement en zone urbaine. La période 1960-1976 est marquée
par une augmentation de la proportion des célibataires de près de 50% chez les hommes alors qu’elle
est multipliée par quatre chez les femmes. Pendant la période 1976-1987, les transformations semblent
moins importantes : on observe une légère augmentation de la proportion des célibataires tant chez les
hommes que chez les femmes.
Mais en 1987, en milieu rural, la proportion des célibataires chez les hommes de 25-29 ans se compare
à la proportion de 1976 et dépasse légèrement la proportion observée en 1960 (Marcoux, 1997). En
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2
milieu urbain, dans le même groupe d’âges, la proportion serait passée de 44% à 69% durant cette
période. Chez les femmes en milieu rural, la proportion des célibataires dans le groupe des 20-24 ans
serait passée de 3% à plus de 9% de 1960 à 1976, pour franchir la barre des 10% en 1987 (Marcoux,
1997). De 1987 à 1998, la proportion des célibataires a été plus élevée chez les hommes que chez les
femmes. Les proportions des veufs et des veuves de même que la proportion des divorcés ont connu
très peu de variations au cours de la période considérée.
L’âge médian au premier mariage a légèrement augmenté en passant de 26,7 ans en 1976 à 27,9 ans
en 1987. La proportion des hommes polygames est restée stable sur la période 1960-1976 en passant
de 27,9% à 27,8%. La période suivante est caractérisée par une inversion des tendances car la
proportion des hommes polygames atteint 29,7% en 1987 pour baisser à 28,2% en 1998.
Ces évolutions matrimoniales sont révélatrices des transformations intervenues dans la société, leur
compréhension est d’une importance capitale pour l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi-évaluation
des politiques et programmes de développement. A ce titre, une série d’avantages peut être tirée par
les politiques de logements qui doivent tenir compte dans leur conception des structures sociales
existantes.
Au Mali, comme partout ailleurs au monde, le mariage demeure encore le cadre privilégié de la
procréation à laquelle la société attache une valeur particulière. Dans ce contexte, plusieurs formes de
mariage coexistent à savoir le mariage coutumier, le mariage religieux et le mariage civil qui corroborent
avec deux types de mariages (monogamique et polygamique).
Compte tenu de son importance, le thème « Etat matrimonial et Nuptialité » a été retenu comme un des
thèmes prioritaires de l’analyse des données du 4e Recensement général de la population et de
l’Habitat (RGPH). L’analyse de ce thème entre dans le cadre de l’atteinte de son objectif 3 qui est de
« déterminer les niveaux, structures et tendances de la fécondité, de la nuptialité, de la mortalité et de la
migration » et de l’objectif général 3 de la Politique nationale de la population (PNP) qui s’attache à
« contribuer à la maîtrise progressive de la fécondité ». L’objectif général visé par cette étude est de
présenter la situation matrimoniale au Mali et, de manière spécifique, de déterminer les indicateurs de
mesure de l’état matrimonial et de la nuptialité sur la base des données collectées. Autrement dit, il
s’agit de déterminer la situation de la population malienne par rapport au mariage (état matrimonial), de
mesurer le niveau de la polygamie, d’examiner la situation des premières unions et la nuptialité des
adolescentes.
Pour se faire, le travail s’appuie sur les données du quatrième RGPH réalisé au Mali en avril 2009. Il est
structuré en six chapitres de la façon suivante : un premier chapitre portant sur le contexte et les
aspects méthodologiques et un second sur l’état matrimonial de la population. Le troisième chapitre
aborde l’analyse de l’intensité et du calendrier de la nuptialité et le quatrième porte sur la nuptialité des
adolescentes. L’analyse de la polygamie et des unions libres est traitée au cinquième chapitre et les
caractéristiques du chef de ménage et de ses conjoints (es) sont abordées au dernier chapitre.
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3
CHAPITRE I : CONTEXTE ET ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES
Ce chapitre décrit les éléments contextuels qui permettent de comprendre les niveaux et tendances de
la nuptialité. En somme, il aborde les contextes socioculturel, socioéconomique, politique et juridique. Il
traite aussi des aspects méthodologiques qui portent sur la définition des concepts, la revue de la
littérature, la présentation des principaux indicateurs ainsi que leurs méthodes de calcul et d’évaluation
de la qualité des données.
1.1. Contexte de l’étude
1.1.1. Contexte socioculturel
Situé au carrefour des grandes civilisations Africaines, le Mali est composé de plusieurs sociétés très
vieilles et fortement impliquées dans l'édification de la culture nationale. Constitutionnellement, le Mali
est un pays laïc. Cette laïcité se manifestant par la cohabitation de trois principales religions (islam,
christianisme, animisme), peut aussi influencer la nuptialité. Ancienne colonie française, il accéda à
l’indépendance le 22 septembre 1960. Les différentes sociétés qui font la diversité de ce vaste pays
regroupent plusieurs ethnies, chacune ayant des valeurs culturelles spécifiques et une organisation
sociale propre.
Le Mali compte une vingtaine de groupes ethniques dont les principaux sont : Bambara, Malinké ou
Mandingue, Peulh, Soninké ou Sarakolé, Sonrhaï ou Songhaï, Dogon, Touarègue, Arabe, Khassonké,
Sénoufo, Minianka et Bwa. Avec cette diversité, les maliens vivent dans une alliance conformément aux
exigences de la coutume et de la tradition. Celle-ci consolide la solidarité et renforce les liens de
mariages entre les différents sous-groupes. Toutefois, il est important de signaler que ces différentes
ethnies se distinguent par leur mode de vie, leur milieu et leurs activités économiques qui ont des
implications sur l’état matrimonial et la nuptialité. Les unions entre les différents groupes ethniques sont
fréquentes et anciennes suite aux relations de voisinage, aux échanges commerciaux et du fait
d’influences partagées (colonisation, islam, etc.).
Ces spécificités ethniques et religieuses se traduisent par des systèmes de représentations et de
valeurs différents ainsi que des formes d’organisations sociales diverses. La société malienne est
basée sur le clan. Cependant, ni l’ethnie, ni la religion, ni la langue ne peuvent permettre de cerner
toute la réalité sociologique du mariage. Dans ce vieux pays aux traditions millénaires, les croyances,
perceptions, attitudes et valeurs sont plus persistantes et varient d’un groupe à un autre et d’une
religion à une autre. Tous ces éléments combinés expliqueraient la précocité des unions souvent
constatée au Mali.
Des études ont révélé une certaine ouverture et une forme de communication entre les différentes
ethnies. Cela se traduit par la pratique et l’existence de mariages exogamiques et endogamiques sur
l’ensemble du territoire ainsi que des ressemblances sur les aspects des différentes formes d’entrée en
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union. Tous ces facteurs mis ensemble expliqueraient la relative cohésion sociale au Mali et la diversité
des situations matrimoniales.
Selon que ces sociétés soient patriarcales ou matriarcales, musulmanes ou animistes, sédentaires ou
nomades, chacune a sa conception propre de la famille et des différentes formes d’unions les régissant.
La société traditionnelle malienne accorde une place importante au mariage et le considère d’ailleurs
comme une institution sociale sacrée, les divorces et autres formes de désunions étant souvent
proscrits. En effet, le divorce, symbole de désunion, ne devrait en aucun cas et sous aucun prétexte
être prononcé dans une famille, dans un village, car la croyance populaire vouait à la dégradation, toute
communauté au sein de laquelle il aurait été prononcé (DNP, 2006).
Mais de nos jours, le mariage fait l’objet de profondes mutations ayant entrainé la transformation des
structures sociales, économiques et culturelles désormais ouvertes au modernisme avec des
conséquences qui consacrent la modification des règles matrimoniales. L’une des premières mutations
est le passage «du mariage ancien » ou « mariage imposé », avec la mainmise du groupe social sur le
choix des partenaires, au mariage fondé sur le choix réciproque des deux époux. Les pratiques de
lévirat et de sororat en déperdition au Mali attestent toute l’attention accordée à cette institution sociale.
La valeur de la dot reste un facteur de différenciation sociale de la femme dans la famille de son mari et
ses parents.
La pratique de l’excision qui demeure toujours d’actualité est souvent citée comme une des causes de
la frigidité et de l’infécondité qui peuvent conduire à la dislocation des couples. Une des raisons
fréquemment évoquées par les mères pour soutenir l’excision de leur fille est que, non excisée, elle ne
trouverait pas à se marier (Sidibé, 2010). Or, dans la majorité des sociétés pratiquant l’excision, le statut
de la femme est subordonnée au nombre d’enfants qu’elle mettra au monde, d’où l’importance capitale
du mariage pour sa reconnaissance sociale. Le code du mariage et de la tutelle adopté en 1962 a été le
premier texte de lois qui réglemente la vie familiale et statue sur l’ensemble des questions relatives au
mariage, au divorce et à la tutelle des enfants1.
1.1.2. Contexte socioéconomique
L’économie du Mali est essentiellement rurale. Le secteur primaire occupe 80% de la population et
contribue à plus de 45% du PIB. Le PIB par habitant est passé de 265 164 FCFA en 2006 à 305 912
FCFA en 2008. L’économie du pays dépend fortement de l’extérieur. Cette économie a été
sérieusement affectée par la crise sociopolitique de la Côte d’Ivoire car le Mali ne dispose d’aucun
1 Un nouveau Code des Personnes et de la Famille a été adopté en décembre 2011, suite à une relecture. Le fait que ce
Code constitue un progrès pour la promotion et la protection des droits humains et du genre est contesté par certaines
Organisations de la Société Civile. Selon ces acteurs, il entérine malheureusement certaines discriminations contre les
femmes et les enfants, notamment l'âge légal différencié au mariage pour le garçon et la fille et la reconnaissance du
mariage religieux.
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accès sur la mer. La croissance économique observée au Mali en 2009 (4,5%), bien qu’elle soit en
deçà de la prévision (7% par an) est plus élevée que la moyenne observée dans les pays de l’UEMOA
(3%) (MEF, 2011).
Le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde. La pauvreté touche près de la moitié de la
population malienne, hypothéquant ainsi la réalisation de ses droits économiques et sociaux. Le degré
d’appauvrissement d’un ménage peut conditionner l’état matrimonial de ses membres et, par
conséquent, a des implications sur l’entrée en union et les formes de désunion. Plus la pauvreté
persiste plus les divorces peuvent s’intensifier.
L'incidence de la pauvreté est passée de 55,6% en 2001, à 47,4% en 2006 puis à 43,6% en 2010. Au
cours de la dernière décennie (2001-2010), la pauvreté a baissé en milieu rural (65% à 57%) et à
Bamako (18% à 10%). Elle a toutefois augmenté à Bamako (8% à 10%) et dans les autres milieux
urbains (26% à 31%) entre 2006 et 2010. Cependant, cette pauvreté reste essentiellement rurale avec
91% de ménages pauvres résidant dans les campagnes du Mali (INSTAT, 2011b).
La situation économique est un facteur déterminant pour le mariage et les choix matrimoniaux. La dot
reste une pratique exigée et sa réalisation est un honneur pour la famille de la jeune fille, ce qui revient
à dire que le mariage dans une certaine mesure est fondé sur des bases économiques qui ont des
implications sur l’âge d’entrée en union des jeunes. Un constat est que la crise économique aidant,
dans certaines familles le mariage de la fille devient l’opportunité rêvée pour constituer un fonds de
commerce. La valeur symbolique de la dot est de plus en plus occultée au profit d’une transaction
commerciale (Elizabeth, 2005). La reconstitution des trousseaux de mariage a un coût financier que le
mari doit supporter. De même que les charges liées aux différentes cérémonies ne restent pas sans
effets sur l’entrée en union.
Dans le même cadre, la crise de l’emploi qui a véritablement commencé à se manifester au Mali au
début des années 1980, notamment avec l’avènement des premiers programmes d'ajustement
structurel (PAS), a sans doute eu des effets sur l’entrée en union. Les résultats escomptés de la mise
en œuvre des PAS n'ont pas pu être obtenus, notamment en matière de développement du secteur
privé comme vecteur de la création de richesses et d’emploi. Les effets sociaux des PAS ont beaucoup
affectés les ménages au Mali et ont sans doute influencé l’état matrimonial et la nuptialité.
1.1.3. Contexte juridique
Dispositions du code du mariage et de la tutelle de 1962
Le mariage est caractérisé au Mali d’une façon générale par la précocité des unions. Le Code du
mariage et de la tutelle (CMT) adopté le 03 février 1962 par l’Assemblée Nationale était dominé par
deux soucis majeurs. D’abord, un souci d’uniformité, ensuite un souci de modernisme. Il fallait adapter
les coutumes au nouveau contexte du Mali indépendant en les mettant en harmonie avec le
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développement social de la population. C’est dans ce cadre que le code voulait créer un nouveau type
de rapport au sein de la famille, la charte d’un nouveau statut de la femme en raison des contraintes
sociales qui pesaient sur elle. Les dispositions du code se retrouvent aussi bien au niveau du régime
des fiançailles, des conditions d’entrée en union, des formalités relatives à la célébration du mariage et
de sa dissolution qu’en matière de droits et de devoirs des époux et de tutelle des enfants.
L’article premier du code consacre que le mariage est laïc et considère en son deuxième article qu’est
irrecevable, toute demande en mariage d’une femme ou d’une jeune fille accordée à un autre avec son
consentement. D’après l’article 4, l’homme avant dix-huit ans révolus et la femme avant quinze ans
accomplis ne peuvent contracter un mariage. La dot ne devrait pas dépasser, en valeur, vingt mille
francs maliens pour un premier mariage de la fille et dix mille francs s’il s’agit d’un remariage de la fille
(article 3), c'est-à-dire respectivement dix mille et cinq mille francs CFA. En cas de divorce aux torts de
la femme, le mari pourra exiger la restitution de la dot et des dons. Cependant, des initiatives existent
pour faciliter le processus de paiement de la dot comme par exemple l’utilisation du sel ou des colas
dans certaines localités du pays2.
En ce qui concerne les cas de prohibition et d’interdiction de mariage, le code stipule que la femme ne
peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier et les mêmes dispositions sont
applicables à l’homme qui a opté pour la monogamie. Toutefois, l’homme ayant opté pour le mariage
monogamique aura la faculté de réviser son contrat avec le consentement exprès de l’épouse (article
7). L’homme qui a quatre épouses légitimes ne peut contracter un nouveau mariage. Cette disposition
du code rime bien avec la conception musulmane. L’article 10 du code consacré au consentement du
mariage indique qu’il n’y a pas de mariage lorsqu’il n’y a pas de consentement qui doit d’ailleurs être
formulé oralement et en personne devant l’officier de l’état civil par chacun des futurs époux. Le
mariage sera célébré publiquement devant l’officier de l’état civil le plus proche du domicile de l’une des
parties (article 16). Toute personne ayant connaissance de la célébration prochaine d’un mariage nul
doit en informer l’officier de l’état civil qui surseoira à la célébration et rendra compte au procureur de la
République ou au juge de paix à compétence étendue (article 25).
Le mari doit protection à sa femme, la femme obéissance à son époux et les époux se doivent
mutuellement respect, fidélité, secours et assistance. Le mari est le chef de famille. En conséquence,
les charges du ménage pèsent à titre principal sur lui et le choix de la résidence de la famille lui
appartient (article 34). Dans les mariages polygamiques, chaque épouse est considérée comme un
ménage. La femme divorcée et la veuve n’ayant pas dix-huit ans accomplis pourront se remarier sans le
consentement de leur père et mère ou tous autres représentants légaux. Le régime matrimonial est, soit
la communauté, soit la séparation des biens. L’époux qui demande le régime de la communauté doit
rédiger un contrat de mariage (article 44).
2 En général, le don concerne un trousseau qui, dans la pratique sans être obligatoire, est exigible et requiert le plus souvent
des montants pouvant dissuader le mariage.
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La dissolution du mariage, peut résulter de la mort de l’un des époux et par le divorce légalement
prononcé. En effet, le divorce peut être demandé pour l’une des raisons suivantes : l’adultère du
conjoint, les excès, sévices et injures graves rendant la vie conjugale impossible, la condamnation de
l’un des époux à une peine afflictive et infamante, de l’alcoolisme invétéré, de l’impossibilité par le
conjoint de satisfaire à ses obligations conjugales (article 59). Mais la femme peut demander le divorce
si le mari refuse de subvenir à ces besoins indispensables (nourriture, logement, habillement), de payer
la dot à l’expiration du délai accordé dans l’acte de mariage.
Les dispositions soulignées ne sont valables que pour les mariages célébrés à l’état civil qui concernent
une faible proportion de l’ensemble des mariages au Mali. Ces mariages ont des difficultés d’adaptation
avec le contexte socioculturel du pays. L’analphabétisme, le poids de la tradition, la religion,
l’éloignement des services d’état civil des populations sont des facteurs limitant la bonne application
des dispositions du code. La plupart des mariages ne sont pas célébrés à la mairie et force est de
reconnaître la prédominance des cérémonies coutumières et religieuses.
1.1.4. Contexte programmatique
Le Mali dispose déjà de nombre de politiques et programmes qui ont certainement eu des effets
probants sur l’état matrimonial et la nuptialité. Dans ce cadre, il y a eu l’adoption d’une Politique
nationale de population en 1991, révisée en 2003. La PNP à travers ses deux premiers Programmes
prioritaires d’investissement en matière de population qui ont couvert respectivement les périodes 1996-
2000 (PPIP 1er) et 2004-2008 (2ème PPIP) a permis de développer des actions précisément dans le
domaine de l’éducation qui ont sans doute influencé la situation matrimoniale et la nuptialité. Un
troisième Plan d'actions d'investissements prioritaires en matière de population est en cours de mise en
œuvre (PAIPP 2010-2014). A côté de ces programmes, il faut signaler l’existence d’une Politique
assortie d'un plan d’Action pour la promotion de la femme, de l'enfant et de la famille qui a couvert la
période 2002-2006 et d’une Politique nationale de scolarisation des filles (SCOFI).
La PNP aborde la problématique de la nuptialité dans son objectif général 3 qui est celui de contribuer à
la maîtrise progressive de la fécondité et plus précisément à travers l’objectif spécifique 2 qui vise à
promouvoir l’âge au premier mariage de la jeune fille à 18 ans. Cet objectif était très ambitieux par
rapport au code de mariage de 1962 qui avait fixé un âge nettement inférieur (15 ans). On peut dire à
ce niveau qu’entre 1962 et 1991, date d’élaboration de la PNP, beaucoup de choses se sont passées,
comme l’amélioration de la collecte, qui ont permis de comprendre beaucoup de situation. La politique
de promotion de la famille quant à elle s’attache à recentrer l’entité familiale dans le processus de
planification du développement social et à faire émerger ces spécificités. Son objectif général est de
renforcer les liens sociaux et de consolider la fonction de socialisation de la famille et comme axe
stratégique, il s’agit d’assurer la stabilité de la cellule familiale.
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Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale de la scolarisation des filles, les efforts
consentis ces dernières années par le gouvernement et ses partenaires ont permis d’améliorer l’accès
des filles aux différents niveaux d’enseignement. Une des retombées possible de cette politique peut
être le relèvement de l’âge au premier mariage à travers par exemple l’amélioration des indicateurs de
taux brut de scolarisation des filles. En effet, au premier cycle, le TBS des filles est passé de 56,4% en
2002-2003 à 85,1% en 2005-2006. Au second cycle, le TBS des filles est passé de 21,7% en 2002-
2003 à 52,1% en 2005-2006 (CISSE, 2011). Ces tendances ne sont pas sans effet sur l’âge d’entrée en
union des filles.
1.2. Aspects théoriques et méthodologiques
1.2.1. Revue de la littérature
Dans cette revue documentaire, la manière dont la variable « état matrimonial » a été saisie dans les
recensements et autres enquêtes au Mali sera examinée. On tentera d’ébaucher les liens entre la
nuptialité et d’autres phénomènes démographiques tels la fécondité, la mortalité et la migration.
La question de l’état matrimonial et de la nuptialité a été appréhendée par différents travaux au Mali.
Les plus classiques sont : les RGPH (1976, 1987, 1998 et 2009) et les EDSM (1987, 1996, 2001 et
2006). En effet, la variable « Etat Matrimonial » a été saisie lors de ces enquêtes dans le but de mettre
en relation la nuptialité et la fécondité. En ce qui concerne les recensements, la question sur l’état
matrimonial a toujours été posée aux personnes âgées de 12 ans et plus mais lors des EDSM, elle a
concerné plus spécifiquement les femmes en âge de procréer (15-49 ans) ainsi que les hommes de 15-
59 ans. L’originalité des EDSM est l’enregistrement de l’âge au premier mariage et au premier rapport
sexuel. Mais l’enquête démographique de 1960-1961 avait déjà abordé la problématique de l’état
matrimonial en s’intéressant aux personnes de 14 ans et plus et avait retenu les modalités suivantes :
célibataire, marié, veuf, divorcé.
La variable « état matrimonial » a été aussi abordée dans d’autres enquêtes. Mais les données
collectées ont le plus souvent trait au chef de ménage. C’est le cas de l’Enquête légère intégrée auprès
des Ménages (ELIM) de 2003, 2006 et 2010. La question posée sur l’état matrimonial lors de l’ELIM
concernait la tranche d’âges des 12 ans et plus, la même que le RGPH de 2009 et avec pratiquement
les mêmes modalités. L’Enquête Malienne sur l’Evaluation de la pauvreté (EMEP) de 2001 avait saisi
l’état matrimonial en rapport avec le chef de ménage, mais cette enquête n’avait pas retenu la modalité
« Unions libres ». A priori, bien que les questions posées soient fort intéressantes, elles ne visent pas à
fournir des données pour une analyse appropriée sur la nuptialité. Elles permettent de faire une
distribution de la population de l’enquête selon certaines caractéristiques et par état matrimonial. Bref,
on peut noter que la problématique de l’état matrimonial a bénéficié d’une attention de la part des
opérations classiques de collecte.
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La relation qui s’établit entre la nuptialité et la fécondité est que l’intervention du mariage permet
d’étudier celle-ci. Tel est l’effet de la nuptialité sur la fécondité légitime. On entend par fécondité
légitime, les naissances survenues dans le cadre du mariage. Pour distinguer cet effet, on combine
dans l’étude de la fécondité légitime par exemple, la durée de mariage et l’âge de la femme. Mais
l’évolution de l’âge au mariage ne donne qu’une vision très partielle des changements matrimoniaux en
cours. En effet, l’état matrimonial et la nuptialité sont des facteurs importants de la fécondité car ils
exercent sur celle-ci une influence certaine. Toute attitude de la population à l’égard de la nuptialité
(changement de calendrier ou d’intensité par exemple) a un effet à terme sur la fécondité (référence,
année).
Par exemple au Kenya, la fécondité des femmes mariées à des hommes monogames et des femmes
n'ayant été mariées qu'une seule fois est supérieure à celle des femmes mariées à des hommes
polygames et des femmes ayant contracté plusieurs mariages. L'influence de la mobilité conjugale
semble donc très importante. Plusieurs facteurs expliquent cette situation. Des femmes ayant un
mariage instable et des femmes dans des familles polygames ont moins de chances d'être enceintes.
Bien que les femmes divorcées se remarient vite, elles restent souvent pendant quelques mois avec
leurs parents. Ce phénomène et la perturbation des rapports avec le mari pendant la période précédant
le divorce ont une influence négative sur la fécondité. Dans une famille polygame le mari est tenu
d'avoir des rapports sexuels avec chacune de ses épouses.
Le retard du mariage est considéré comme le premier facteur à l’origine de la baisse de la fécondité.
Mais au-delà de l’âge au premier mariage, la nuptialité au Mali connaît d’autres changements liés aux
modifications de comportements des individus face à cette institution, longtemps considérée comme
sacrée et immuable. Ces évolutions récentes dans le mariage (un choix du conjoint plus fréquent,
aspiration à vivre en famille nucléaire, etc.) sont autant de facteurs qui traduisent une évolution des
systèmes matrimoniaux au Mali.
L'association qui existe entre le mariage et la longévité est reconnue depuis au moins un siècle (Wyke
et Ford, 1992). Les personnes mariées ont des taux de mortalité qui sont systématiquement plus bas
que ceux des célibataires, des veufs et des divorcés de même âge et de même sexe. Cet avantage sur
le plan de la longévité est plus marqué chez les hommes que chez les femmes. Une différence
semblable a été observée dans le cas de la morbidité. Les personnes mariées sont victimes de moins
d'accidents et de voies de fait (Cheung, 1998). Ils ont moins de maladies aiguës et chroniques, sont
moins limitées dans leurs activités, risquent moins de devenir infirmes, souffrent moins de troubles
mentaux et utilisent moins les ressources médicales et hospitalières que les personnes non mariées
(Wyke et Ford G, 1992 ; Goldman et al, 1995 ; Bosworth et Schaie, 1997 ; Verbrugge, 1979).
En général, ce sont les veuves, les divorcées et les séparées qui ont le plus de problèmes de santé,
alors que les personnes qui demeurent célibataires ne sont que légèrement en moins bonne santé que
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les personnes mariées. Le sexe d'une personne vient bouleverser cette relation : les hommes
célibataires ont plus de problèmes de santé que les hommes mariés, alors qu'on n'observe aucune
différence entre les femmes célibataires et les femmes mariées. Certaines études ont conclu que les
femmes célibataires sont en meilleure santé que les femmes mariées.
Cette différence est-elle attribuable à l'effet protecteur du mariage ou encore est-ce que les personnes
en bonne santé ont tendance à se marier ou se remarier davantage? La question continue de susciter
maints débats. La plupart des chercheurs soutiennent qu'une combinaison de facteurs de sélection et
de causalité intervient dans la production de cet avantage différentiel sur le plan de la santé. Les
personnes mariées ont généralement plus de ressources matérielles, le lien entre la santé et le statut
socioéconomique étant bien établi. Le mariage peut également avoir une influence sur la santé en
assurant un soutien social qui atténue les effets du stress. De plus, le mariage est un mécanisme de
contrôle social. En effet, les personnes mariées ont moins de comportements à risque comme fumer ou
boire de l'alcool (Waldron et al, 1996). La séparation, le divorce ainsi que le décès du conjoint
représentent une source de stress extrême.
La meilleure santé et la longévité des couples mariés sont probablement aussi attribuables, en partie,
au fait que les personnes en bonne santé se marient davantage et que celles qui sont en moins bonne
santé se marient moins (Joung et al, 1998). Les personnes qui sont gravement malades ou infirmes
sont proportionnellement moins nombreuses à se marier parce qu'elles sont moins recherchées comme
partenaires (Goldman et al, 1995 ; Smith et Waitzman, 1997). De plus, la maladie chronique et
l'invalidité peuvent entraîner la dissolution du mariage. Une sélection indirecte fondée sur des
caractéristiques associées à la santé, comme le Statut socioéconomique (SSE), l'obésité et l'apparence
en général, peut également s'opérer à cet égard (Joung et al, 1994). Mais des études ont démontré que
les filles mariées avant l’âge de 18 ans sont en présence de risque considérable de VIH (référence,
année).
La relation entre la migration et l’état matrimonial peut être établie. Le fait d’avoir une dot à payer peut
pousser à la migration. Ainsi, la migration augmenterait la probabilité de se marier. Cela par le biais de
l’amélioration des conditions d’emploi et par l’élargissement du choix du conjoint. Le travail des femmes
en dehors du foyer aurait une influence sur leur probabilité de migrer et celle-ci à son tour agirait sur la
probabilité de mariage dans le sens d’une augmentation, à cause de l’élargissement du champ de choix
du conjoint.
Par ailleurs, bien des migrants sont mariés avant la migration. Le séjour en ville peut inciter certains
hommes à prendre une nouvelle épouse Ainsi, la migration pousserait à une version, dite moderne de
la polygamie par la création de ménages matri-centriques opérant dans des lieux de résidence distincts
(Locoh, 1988). Egalement, lors des migrations masculines de travail, un système de rotation de femmes
est parfois instauré entre le lieu de travail et le lieu de résidence. Néanmoins, certains migrants
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pourraient avoir une faible probabilité de se marier que les sédentaires. Cela pourrait être attribué d’une
part à la difficulté d’adaptation du migrant au nouveau contexte et d’autre part au fait que le migrant
peut migrer pour améliorer ses perspectives d’emploi et retardera son mariage si le fait d’être marié
rend difficile cette migration (référence, année).
1.2.2. Définition des concepts
Le RGPH a tenté de couvrir dans la mesure du possible toutes les informations susceptibles de bien
mesurer l’état matrimonial et la nuptialité sur les personnes âgées de 12 ans et plus.
La nuptialité est la survenance des unions et des ruptures d’unions au sein d’une population donnée,
instaurées dans des formes prévues par la loi ou la coutume et conférant aux individus en cause des
droits et obligations particulières3.
L’état matrimonial est la situation d’un homme ou d’une femme par rapport au mariage. Les modalités
qu’on attribue généralement à cette variable sont : célibataire, marié (e), divorcé (e) et veuf (ou veuve).
Dans les sociétés ou des unions non légalisées sont tolérées, on s’intéresse aux individus vivant en
concubinage ou en union libre ou union consensuelle.
Au Mali, le processus du mariage comporte des rites ayant à la fois une dimension coutumière,
religieuse et civile. Pour jouir de toute la reconnaissance sociale, il faut intégrer toutes ces dimensions
et franchir les étapes consacrées. Mais, il peut arriver que cette combinaison ne soit pas nécessaire,
une des cérémonies peut suffire pour avoir une reconnaissance sociale de l’union, ce qui est variable
d’une communauté à une autre.
Le mariage est l’union de deux personnes de sexes opposés selon la loi, la religion ou la coutume d’un
groupe social donné ou d’un pays. Le RGPH de 2009 a défini le mariage comme l’union légale d’un
homme et d’une femme selon les lois ou les coutumes. On distingue le mariage civil réglementé par
l’Etat, le mariage coutumier célébré selon les traditions locales ou tribales et le mariage religieux
réglementé par l’église ou la mosquée. Généralement, pour être complet, le mariage doit revêtir à la fois
ces trois formes. Parallèlement, d’autres formes d’union existent telles que les unions libres ou
consensuelles. Ces formes d’union, communément appelées "concubinage" au Mali, sont considérées
comme illégales et illégitimes.
Le mariage coutumier trouve sa consécration dans la famille de la future épouse et dont les facilités et
les difficultés dépendent de la société et du milieu. Cette forme de mariage peut à son tour revêtir
plusieurs facettes régies par la tradition. Il est souvent matérialisé par une remise de biens du
3 Il s'agit d'unions ou de ruptures d'unions entre deux personnes de sexes différents.
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prétendant à sa future belle famille. L’acceptation de ces biens constitue une preuve de reconnaissance
et d’approbation communautaire du mariage.
Le mariage religieux, célébré le plus souvent à la mosquée et/ou à l’église par un office religieux en
présence des parents, amis et connaissances des mariés, témoigne de toute la légitimité qui lui est due.
Sa célébration consacre la reconnaissance religieuse et sociale de l’union.
Le mariage civil est célébré par un officier d’Etat Civil et le plus souvent à la mairie. Ce mariage a un
caractère officiel et reconnu par la loi.
A côté de ces trois formes principales de mariage on rencontre des unions libres ou consensuelles.
L’union libre relève purement du consentement de deux personnes sans aucun engagement des deux
familles et sans aucune contrainte de la loi régissant les unions du code des personnes et de la famille.
Les unions libres sont sans couverture des règles de la coutume et de la religion.
Le lévirat et le sororat, autrefois répandus dans la société malienne avec un très fort contrôle social,
sont de plus en plus remis en cause du fait de l’éveil des consciences. D’un point de vue
anthropologique, le lévirat est une règle qui permet à une femme de se marier avec le frère de son
défunt mari et le sororat l’inverse du lévirat désigne le mariage d’une des sœurs de la conjointe en cas
de décès de celle-ci avec son mari. Dans certains cas, la veuve peut décider, pour une raison ou pour
une autre de ne plus se remarier (si elle est déjà mère de plusieurs enfants ou s’ils sont grands).
L’exogamie est la situation ou les mariages des membres d’un groupe se font exclusivement avec des
personnes extérieures à ce groupe. L’endogamie, au contraire, est la situation ou les mariages dans un
groupe se font exclusivement entre les membres de ce groupe.
Il existe deux types de mariage : le mariage monogamique et le mariage polygamique. Dans le mariage
monogamique, un individu se marie avec un et un seul individu tandis que dans le mariage
polygamique, il se marie avec plusieurs conjoints simultanément ou non. Dans les sociétés polygames,
on retrouve les ménages polyandres dans lesquels une femme peut être unie avec plusieurs époux à la
fois et les ménages polygynes ou un homme peut être uni avec plusieurs épouses simultanément. Dans
le cadre du RGPH de 2009, la polygamie concerne un homme marié à au moins deux femmes.
Dans le cadre du 4e RGPH du Mali, six modalités ont été retenues. Il s’agit de : célibataire, marié(e)
monogame, marié(e) polygame, veuf/veuve, divorcé/séparé(e), union libre/concubinage. La question
sur l’état matrimonial a été posée uniquement aux personnes âgées de 12 ans et plus.
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Célibataire : on entend généralement par célibataire toute personne qui ne s’est jamais mariée quelque
soit son âge. Le célibat est un événement non renouvelable. Lors du 4e RGPH, a été considérée
comme célibataire toute personne âgée de 12 ans et plus, qui n’est pas mariée, qui n’a jamais été
mariée et qui a déclaré être célibataire au passage de l’agent recenseur en avril 2009.
Généralement, le marié est tout personne ayant contracté (au moins) un mariage et dont au moins un
conjoint est en vie. Le RGPH de 2009 considère comme mariée toute personne âgée de 12 ans et plus
qui, au moment de la collecte des données, n’est pas célibataire et qui a déclaré être mariée. Une
distinction est faite entre le mariage monogame et le mariage polygame. Un homme marié à une seule
femme est considéré comme monogame et sa femme en union monogame. Tout homme marié à plus
d'une épouse est simplement considéré comme un marié polygame et ses épouses en union polygame.
On appelle veuf ou veuve toute personne dont le mariage a été dissout par le décès du dernier conjoint.
Lors du RGPH de 2009, est considéré comme veuf ou veuve toute personne âgée de 12 ans et plus
qui, au moment de la collecte des données, n’est pas célibataire et a déclaré être veuf ou veuve.
D’après cette définition, l’union a été rompue par suite du décès de l’un des conjoints. Toutefois, un
polygame dont l’une des épouses est décédée demeure toujours marié.
Toute personne dont le dernier mariage a été rompu sans décès du conjoint est considérée comme
divorcée. Ainsi pour le RGPH de 2009, toute personne de 12 ans et plus qui a rompu tous les liens
(légaux, coutumiers ou religieux) qui l’unissaient avec son conjoint ou sa conjointe et qui ne s’est pas
remariée est considérée comme divorcée. Toutefois, un polygame divorcé d’avec l’une de ses épouses
demeure marié. Toute personne de 12 ans et plus qui a été abandonnée ou qui est séparée de son
conjoint ou de sa conjointe légalement ou non mais dont le divorce n’a pas été prononcé est considérée
comme étant en séparation. Toutefois, un homme polygame séparé de l'une de ses épouses demeure
marié. On peut aussi retenir que les personnes classées comme "séparés" comprennent les personnes
séparées de mariages consensuels aussi bien que ceux de mariages reconnus socialement.
Toute personne de 12 ans et plus vivant avec une autre de sexe différent sans que le mariage civil,
coutumier ou religieux ait été célébré est considérée comme en union libre ou en concubinage.
La table de nuptialité indique la probabilité à chaque âge, pour un célibataire de contracter un mariage.
La table du moment décrit le mariage au sein d’une génération fictive, qui subirait à chaque âge la
nuptialité observée durant l’année en absence de la mortalité et de la migration. Les tables sont établies
séparément pour chaque sexe. Elles peuvent concerner les célibataires d’une génération, des cohortes
de veufs ou de veuves, des cohortes de divorcé(e)s On considère les âges à partir de 12 ans pour les
femmes et à partir de 15 ans pour les hommes.
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La table de nuptialité du moment comprend les indicateurs suivants : le nombre de mariages et le
quotient de nuptialité. Le nombre de mariages est obtenu en faisant la différence entre la proportion des
célibataires de deux âges consécutifs. Le quotient de nuptialité ou la probabilité pour un célibataire de
se marier avant son prochain anniversaire est obtenu en rapportant le nombre de mariages entre deux
âges consécutifs au nombre de célibataires de l’âge de début. La construction d’une table de nuptialité
n’est envisageable que lorsque le nombre de célibataires décroit régulièrement avec l’âge et le groupe
d’âge. La proportion des célibataires s’obtient en rapportant l’effectif des célibataires d’un âge donné à
l’effectif de ce groupe d’âges. Lorsque la proportion des célibataires observés ne décroît pas
régulièrement, on procède à un lissage par la méthode des moyennes mobiles.
1.2.3. Source de données
La question permettant de saisir l’état matrimonial (P29) a été posée à toutes les personnes résidentes
recensées âgées de 12 ans et plus lors du RGPH de 2009. Cette question avait été ainsi formulée :
« Quelle est la situation matrimoniale de (NOM) ? Avant de poser la question, l’agent recenseur a déjà
une idée du statut matrimonial à travers les questions posées en P2 (prénom et nom) et P4 (lien de
parenté). La variable Etat matrimonial est saisie à travers six modalités : célibataire, marié(e)
monogame, marié(e) polygame, veuf/veuve, divorcé(e)/séparé(e), union libre.
Les informations recueillies permettent de bien décrire la situation des personnes recensées selon leur
état matrimonial. Elles permettent aussi d’envisager des études beaucoup plus poussées sur la
nuptialité des célibataires, le type d’union contracté (monogamie ou polygamie), les ruptures d’union
(veuvage et divorce) chez les femmes, les unions non légalisées dans la société (union libre/
concubinage) de même que les mariages précoces.
Une combinaison des informations recueillies sur l’état matrimonial avec certaines variables telles que
l’âge, le sexe, le milieu de résidence, la région, le niveau d’instruction, la situation dans l’occupation
principale, la situation par rapport à l’occupation, le niveau de vie, la nationalité, le type de handicap
etc. permet de faire des analyses différentiées.
Toutefois, le caractère exhaustif des données recueillies ne veut nullement dire qu’elles ne comportent
pas de limites. Les données recueillies comportent les limites dues aux enquêtes basées sur la simple
déclaration des individus. Aussi, bien que le RGPH 2009 n’avait pas pour objectif de relever les
informations sur les trajectoires nuptiales des individus, des dispositions ont été prises pour relever de
façon fiable la situation matrimoniale des individus à travers une chaine séquentielle de questions.
1.2.4. Evaluation de la qualité des données
Malgré l’organisation mise en place pour atteindre les objectifs de recensement (notamment la
formation, les instructions aux agents recenseurs ainsi qu’à ceux chargés du traitement informatique
![]() |
24 24 |
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15
des données et les contrôles opérés à tous les niveaux), les données obtenues peuvent être sujettes à
différents types d’erreurs. Il importe donc d’évaluer leur qualité avant de procéder aux analyses.
La situation matrimoniale est la situation d’un individu par rapport au mariage et au regard des lois et
coutumes de son pays. Lors du RGPH de 2009 du Mali, la question relative à l’état matrimonial a été
posée à toutes les personnes de 12 ans et plus. Les modalités des réponses suivantes étaient
mutuellement exclusives : célibataire, homme marié monogame/femme mariée monogame, homme
marié polygame/femme mariée polygame, veuf/veuve, divorcé(e)/séparé(e), Union libre/Concubinage.
Pour évaluer la qualité des données sur la situation matrimoniale, il convient de passer en revue certain
pré requis théoriques.
Les femmes se mariant en général plus jeunes et vivant plus longtemps que les hommes, on devrait
s’attendre à ce qu’il y ait plus d’hommes célibataires que de femmes du même statut aux jeunes âges.
La courbe des proportions de célibataires selon l’âge devrait être régulière et décroissante quel que soit
le sexe. En effet, des irrégularités devraient être imputables aux erreurs de déclaration de l’âge ou de la
situation matrimoniale des individus.
Le nombre total d’hommes mariés monogames doit être théoriquement égal à l’effectif total des femmes
en mariage monogame.
Le nombre d’hommes mariés polygames doit être inférieur à l’effectif des femmes en mariage
polygame.
Compte tenu de la polygamie, associée aux remariages rapides des hommes, les veuves devraient être
relativement plus nombreuses que les veufs aux âges élevés.
Les effectifs des divorces devraient être plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
L’analyse de la qualité des données sur la situation matrimoniale portera préalablement sur la
proportion des personnes n’ayant pas déclaré leur situation matrimoniale.
Le tableau 1.1 indique que, dans l’ensemble, 4,2% des individus n’ont pas déclaré leur état
matrimonial, soit 4,7% pour le sexe masculin et 3,7% pour le sexe féminin. Dans l’ensemble, le
pourcentage des personnes n’ayant pas déclaré leur état matrimonial décroit avant de remonter à partir
de 55 ans pour les personnes plus âgées, certainement à cause des omissions et du répondant qui
n’est pas toujours la personne concernée.
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16
Tableau 1.1 : Proportion de situation matrimoniale "non déclarée"
Source : RGPH2009-INSTAT
L’analyse du graphique 1.1 révèle que la proportion de femmes qui n’ont pas déclaré leur état
matrimonial est inférieure à celle des hommes aux jeunes âges et la tendance s’inverse à partir de 40
ans, âge à partir duquel on observe un grand écart entre homme et femme.
Graphique 1.1 : Proportion de situation matrimoniale "non déclarée"
Source : RGPH2009-INSTAT
Au regard de ces résultats, il y a lieu de conclure que la proportion des personnes n’ayant pas déclaré
leur état matrimonial n’est pas négligeable, pour chaque sexe, selon qu’on soit aux jeunes âges ou aux
âgés avancés. Il est alors conseillé de les soustraire des effectifs avant toute analyse de ce
phénomène.
En général, la proportion des célibataires décroit avec l’âge tandis que celle des mariées augmente en
fonction de l’âge, quel que soit le sexe.
0,0%
2,0%
4,0%
6,0%
8,0%
10,0%
12,0%
14,0%
16,0%
18,0%
20,0%
% ND
Homme
Femme
Ensemble
12-14 17 0,0% 519307 100,0% 203 0,0% 492241 100,0% 220 0,0% 1011548 100,0%
15-19 66991 9,1% 665346 90,9% 41705 5,3% 741145 94,7% 108696 7,2% 1406491 92,8%
20-24 58369 11,0% 471104 89,0% 28747 4,7% 583618 95,3% 87116 7,6% 1054722 92,4%
25-29 27460 6,1% 421556 93,9% 14507 2,7% 532092 97,3% 41967 4,2% 953648 95,8%
30-34 11920 3,1% 373030 96,9% 8180 1,9% 419620 98,1% 20100 2,5% 792650 97,5%
35-39 6731 2,1% 318278 97,9% 5567 1,7% 321325 98,3% 12298 1,9% 639603 98,1%
40-44 4345 1,6% 266872 98,4% 4741 1,7% 270620 98,3% 9086 1,7% 537492 98,3%
45-49 3132 1,4% 225479 98,6% 4335 2,0% 212926 98,0% 7467 1,7% 438405 98,3%
50-54 2671 1,4% 186738 98,6% 7271 3,8% 185111 96,2% 9942 2,6% 371849 97,4%
55-59 1996 1,3% 146587 98,7% 6734 5,0% 127348 95,0% 8730 3,1% 273935 96,9%
60-64 2163 1,7% 125384 98,3% 10336 8,4% 113125 91,6% 12499 5,0% 238509 95,0%
65-69 1708 1,9% 86582 98,1% 8221 10,7% 68861 89,3% 9929 6,0% 155443 94,0%
70-74 1928 2,9% 65386 97,1% 9081 13,7% 56982 86,3% 11009 8,3% 122368 91,7%
75-79 1372 3,4% 39532 96,6% 5453 15,1% 30744 84,9% 6825 8,9% 70276 91,1%
80 et + 2187 5,2% 39800 94,8% 8102 18,6% 35500 81,4% 10289 12,0% 75300 88,0%
Ensemble 192990 4,7% 3950981 95,3% 163183 3,7% 4191258 96,3% 356173 4,2% 8142239 95,8%
Déclaré
Groupe
d'âges
quinquenna
ux
Déclaré Non Déclaré Déclaré Non Déclaré
Tableau 6. 1 : Proportion de 'non déclarées ' selon l'âge et le sexe , pour la variable Situation matrimoniale
Masulin Feminin Total
Non Déclaré
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17
Il ressort du graphique 1.2 que cette conjecture est vérifiée pour les données du RGPH2009. En effet,
les proportions de célibataires diminuent rapidement quand l’âge augmente jusqu’à l’âge de 50 ans,
considéré comme âge du célibat définitif. La légère remontée de la courbe après 55 ans traduit plutôt
une mauvaise déclaration de l’âge ou catégorisation de l’individu. On note également que l’assertion
selon laquelle il y a en général plus d’hommes célibataires que de femmes célibataires se vérifie au
RGPH2009.
Graphique 1.2 : Proportion des célibataires par âge, selon le sexe
Source : RGPH2009-INSTAT
Le graphique 1.3 indique que la proportion des mariés quel que soit le sexe, croît régulièrement avec
l’âge jusqu’à l’âge de 45 ans. Elle suit le schéma normal. Après cet âge, la courbe amorce une
descente lente, qui peut s’expliquer essentiellement par le phénomène du veuvage, lequel touche plus
les femmes que les hommes. Dans une moindre mesure, on peut citer le divorce, tout en relevant qu’il
est rare dans le pays. L’écart important entre sexe peut se justifier par le remariage des hommes après
la rupture d’union.
0,0%
5,0%
10,0%
15,0%
20,0%
25,0%
30,0%
35,0%
40,0%
45,0%
12 ‐14 15 ‐19 20 ‐24 25 ‐29 30 ‐34 35 ‐39 40 ‐44 45 ‐49 50 ans et
plus
Homme
Femme
Ensemble
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Graphique 1.3 : Proportion des marié(e)s par âge, selon le sexe
Source : RGPH2009-INSTAT
Les conventions qu’il convient de vérifier, lorsque la situation matrimoniale est bien déclarée, sont les
suivantes.
• Le nombre total d’hommes mariés monogames doit être théoriquement égal à l’effectif total des
femmes en mariage monogame (F/H =1).
• Le nombre d’hommes mariés polygames doit être inférieur à l’effectif des femmes en mariage
polygame (F/H>1).
Le tableau 1.2 montre que les hypothèses ci-dessus sont vérifiées en ce qui concerne les données du
RGPH2009. En effet, ce rapport est d’environ 1, pour les mariages monogamiques, et supérieur à 1
pour les mariages polygamiques, à l’exception de la région de KIDAL, à cause des problèmes de petits
effectifs car très peu de personnes se sont déclarées être en mariage polygame dans cette région.
0,0%
5,0%
10,0%
15,0%
20,0%
25,0%
30,0%
35,0%
12 ‐14 15 ‐19 20‐24 25 ‐29 30 ‐34 35 ‐39 40 ‐44 45‐49 50 ans et
plus
Homme
Femme
Ensemble
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Tableau 1.2. : Nombre moyen de femmes mariées par homme marié
Région
Monogame Polygame
Masculin Féminin F/H Masculin Féminin F/H
Kayes 167022 196192 1,2 99197 211382 2,1
Koulikoro 231242 263987 1,1 103038 195706 1,9
Sikasso 231973 249949 1,1 138770 267335 1,9
Ségou 239252 261802 1,1 95572 183033 1,9
Mopti 229693 259000 1,1 75658 138272 1,8
Tombouctou 87569 96385 1,1 16371 27922 1,7
Gao 67467 72470 1,1 12271 21586 1,8
Kidal 10913 10726 1 513 431 0,8
Bamako 171608 185124 1,1 66227 98337 1,5
MALI 1436739 1595635 1,1 607617 1144004 1,9
Source : RGPH2009-INSTAT
Il ressort du graphique 1.4 que le veuvage augmente avec l’âge. De même, la polygamie, le remariage
des hommes après rupture d’union, ainsi que la surmortalité masculine sont à l’origine de l’écart entre
les proportions des veuves, relativement plus nombreuses, et celle des veufs, aux âges élevés. La
tendance est donc conforme à ce qui est attendu.
Graphique 1.4 : Proportion des veufs/veuves par âge, selon le sexe
Source : RGPH2009-INSTAT
Le mode de questionnement n’a pas permis de distinguer les divorcé(e)s des séparé(e)s de sorte que
l’hypothèse selon laquelle les effectifs des divorces devraient être plus élevés chez les hommes que
chez les femmes ne se vérifie pas. On observe plutôt que les proportions des femmes sont
systématiquement supérieures à celles des femmes. Il est fort probable que la modalité séparé(e)s ne
se réfère pas toujours au mariage légal rompu, mais inclus aussi les interruptions liées au concubinage.
Toutefois, il semble que c’est une tendance propre au Mali puisqu’au RGPH1998, on avait enregistré au
niveau national, 1,1% pour les femmes contre 0,4% pour les hommes.
0,0%
2,0%
4,0%
6,0%
8,0%
10,0%
12,0%
14,0%
16,0%
Homme
Femme
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Graphique 1.5 : Proportion des divorcé(e)s/séparé(e)s par âge, selon le sexe
Source : RGPH2009-INSTAT
En définitive, Il ressort qu’en mettant de côté les personnes dont l’état matrimonial et l’âge n’ont pas été
déclarés, les données sur l`état matrimonial sont relativement de bonne qualité.
1.2.5. Calcul des indicateurs
Le célibat définitif est la proportion des célibataires dont la probabilité de se marier est supposée nulle4.
La proportion de célibataires est la part des célibataires parmi la population d’âge supérieur ou égal à
12 ans. Cette proportion est calculée à partir d’un âge donné pour les hommes (55 ans) et pour les
femmes (35 ans).
La proportion de mariés est la part des marié(e)s parmi la population d’âge supérieur ou égal à 12 ans.
La proportion des divorcés est la part des divorcé(e)s parmi la population d’âge supérieur ou égal à 12
ans.
La proportion des veufs/veuves est la part des veufs/veuves parmi la population d’âge supérieur ou égal
à 12 ans.
Le taux de rupture d’union est la proportion des veuf (ve) s/divorcé(e)s/séparé(e)s parmi la population
d’âge supérieur ou égal à 12 ans.
La proportion des jeunes célibataires est la part des jeunes célibataires parmi la population d’âge
supérieur à 12 ans.
4 En général, on s’intéresse à la population âgée entre 15 et 49 ans révolus. Cependant, il est admis que l’âge du célibat
définitif peut différer entre les hommes et les femmes selon des normes sociales de façon informelle comme l’âge au
premier mariage peut être réglementé de façon formelle comme c’est le cas au Mali. Les limites d'âge du célibat définitif sont
ainsi considérées pour un homme (55 ans) ou une femme (55 ans) dont la probabilité de contracter un premier mariage est
nulle.
0,0%
2,0%
4,0%
6,0%
8,0%
10,0%
12,0%
14,0%
Homme
Femme
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21
La proportion des jeunes mariés est la proportion des jeunes mariés parmi la population d’âge supérieur
ou égal à 12 ans.
La proportion des jeunes filles mariées en union polygamique est la part des jeunes filles mariées en
union polygamique parmi les jeunes filles mariées.
L’écart d’âge entre les conjoints vivant dans le même ménage est la différence d’âge entre les deux
époux.
Le taux de polygamie (Ph) est la proportion d’hommes polygames parmi les hommes mariés.
Le taux de polygamie des adolescentes est la part des adolescentes polygames parmi les adolescentes
mariées.
Le taux de polygamie chez les femmes en union (Pf) : Est la proportion de femmes en union polygame
parmi les femmes mariées.
L’âge modal au premier mariage est l’âge auquel se produit le maximum de mariages.
Le nombre moyen d’épouses par homme polygame est la moyenne du nombre d’épouses au sein des
hommes polygames. Il mesure l’intensité du phénomène.
Le nombre moyen d’épouses par homme marié (m) est la moyenne du nombre d’épouses au sein des
hommes mariés avec m=1 + (ph*(1-e)).
Le calendrier de la nuptialité correspond à l’âge moyen et l’âge médian à la première union. Il est établi
à l'aide de la méthode de Hajnal.
L’âge moyen au premier mariage est la moyenne pondérée des âges au premier mariage, avec
l’hypothèse que les mariages se répartissent uniformément entre deux anniversaires successifs. C’est
le nombre moyen d’années vécues en tant que célibataire par les personnes de la cohorte qui finissent
par se marier. Il permet de résumer le calendrier de la nuptialité.
L’âge médian au premier mariage est l’âge auquel la moitié des mariages est célébrée. L’âge médian
divise la population en deux groupes égaux, en d’autres termes, la moitié de la population est plus
jeune que cet âge, tandis que l’autre moitié est plus vieille.
La formule de l’âge moyen des hommes est :
55
5955
1915
55
1000
55)4,(515000
β
β
−
−++ ∑
−
−
XxPx
La formule de l’âge moyen des femmes est :
55 59
55
15 19
55
12000 3 ( 12 14) 5 ( , 4) 55
1000
P Px x X β
β
−
−
+ − + + −
−
∑
β55 et β55 sont respectivement les proportions des célibataires à 55 ans pour les hommes pour les
femmes. (Px, x+4) est la proportion des célibataires entre l’âge x et l’âge (x +4) ans.
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22
L’absence d’information sur l’âge au premier mariage oblige à utiliser des approches indirectes pour
calculer certains indicateurs de la nuptialité. Nous allons faisons recours à la méthode de Hajnal qui
repose sur deux hypothèses : (i) indépendance entre nuptialité d’une part, mortalité et migration d’autre
part ; (ii) stabilité de la nuptialité dans le temps. La méthode consiste à considérer que les proportions
de célibataires sont relatives à une cohorte (fictive) et à calculer le nombre moyen d’années passées
dans le célibat par les individus de la cohorte qui finissent par se marier.
La fréquence du célibat définitif est la proportion des célibataires à 55 ans pour les hommes et pour les
femmes. La formule est C55/C15 pour les hommes et C55/C15 pour les femmes (ou C55/C12 pour les
hommes et C55/C12 pour les femmes).
L’intensité de la nuptialité est le nombre moyen des premiers mariages par personnes. C’est le
complément à 1000 de la fréquence du célibat définitif. Ces seuils de 55 ans pour les hommes et pour
les femmes supposent que s’il n’y a pas eu de mariage avant cet âge il n’y en aura plus.
Homme : 1000 – P55 = 1000 – [(P50-54 + P55-59)/2]
Femme : 1000 – P55 = 1000 – [(P505-4 + P55-59)/2]
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CHAPITRE II : ETAT MATRIMONIAL DE LA POPULATION
Cette partie traite des niveaux et tendances de l’état matrimonial de la population résidence des 12 ans
et plus selon certaines caractéristiques : le milieu de résidence, la région de résidence, le sexe, l’âge, le
niveau d’instruction, le niveau de vie, la situation par rapport à l`occupation et la situation dans
l’occupation principale. Ce qui permet d’obtenir les sections suivantes.
2.1. Etat matrimonial et milieu de résidence
Le tableau 2.1 montre que (57,6%) de la population des 12 ans et plus sont mariés. Cette proportion est
de 50,8% chez les hommes et de 64,0% chez les femmes. Les célibataires représentent 38,3% parmi
lesquels les hommes sont plus nombreux (47,9%) que les femmes (29,2%). En outre, ces résultats
laissent apparaître que 21,1% de la population de 12 ans et plus sont en union polygame. Parmi ces
personnes, 26,7% sont des hommes et 15,1% des femmes. Les ruptures d’union sont causées par le
veuvage ou le divorce ou la séparation qui touchent respectivement (3,4%, 0,6%) de la population de
12 ans et plus. L’analyse de l’état matrimonial selon le milieu de résidence révèle que les mariages sont
plus importants en milieu rural (61,1%) qu’en milieu urbain (46,9%). Par ailleurs en milieu urbain, le
pourcentage des femmes mariées (51,3%) est plus élevé que celui des hommes mariés (42,6%). La
même tendance est observée en milieu rural. Ces résultats traduisent la précocité de l’entrée en union
des femmes par rapport aux hommes.
Tableau 2.1 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par milieu de résidence selon l’état
matrimonial et le sexe
Milieu de
résidence/Sexe
Etat matrimonial
Célibataire
Marié(e)
monogame
Marié(e)
polygame Veuf/veuve Divorcé/Séparé
Union
libre Total Effectif
Urbain
M 56,2 31,5 11,1 0,6 0,4 0,2 100 1020480
F 41,7 33,8 17,5 5,6 1,2 0,3 100 1028968
Total 48,9 32,6 14,3 3,1 0,8 0,2 100 2049448
Rural
M 45,1 37,2 16,5 0,7 0,4 0,1 100 3000561
F 25,3 38,4 29,6 5,9 0,7 0,1 100 3254511
Total 34,8 37,8 23,3 3,4 0,5 0,1 100 6255072
Ensemble
M 47,9 35,7 15,1 0,7 0,4 0,1 100 4021041
F 29,2 37,3 26,7 5,8 0,8 0,1 100 4283479
Total 38,3 36,5 21,1 3,4 0,6 0,1 100 8304520
Source : RGPH2009-INSTAT
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2.2. Etat matrimonial et région
Le Tableau 2.2 présente la situation matrimoniale des populations maliennes âgées de 12 ans lors du
RGPH2009se selon la région et le sexe. Globalement, on constate que les mariages sont plus intenses
dans les régions de Sikasso, Mopti et Kayes (respectivement 60,8%, 60,8% et 60,7%) avec
pratiquement les mêmes proportions. Les régions de Koulikoro et Tombouctou se ressemblent
beaucoup car elles présentent les mêmes proportions de maries (58,9%). En effet, Gao, et Kidal ont la
même allure avec respectivement des proportions de maries de 56,4% et de 55,3%. Le District de
Bamako se démarque des autres par une proportion beaucoup plus faible de maries (44,7%) que
partout ailleurs dans les autres régions.
La polygamie est plus répandue à Kayes et Sikasso (28,0% et 27,8%) que dans les autres régions. En
revanche, elle est plus faible à Kidal (2,3%). Le pourcentage des personnes polygames dans les
régions de Ségou et Mopti est de (respectivement 20,9% et 18,5%). Ce pourcentage est presque
identique dans les régions de Tombouctou et de Gao (11,4% et 11,0%). A Bamako, une personne de
12 ans et plus sur sept est en union polygame.
En matière d`état matrimonial des disparités s’observent en présentant la situation selon chaque sexe
pris isolement. En effet, il ressort une prédominance des hommes célibataires (45,1%) par rapport aux
femmes célibataires (27,8%). Le célibat est un phénomène globalement plus important à Bamako la
capitale que dans les autres régions. Ainsi, il touche 54,1% des hommes et 42,8% des femmes âgés
de 12 ans et plus. Quelque soit le sexe, la polygamie est plus accentuée dans les régions de Sikasso et
de Kayes que dans les autres régions (18,7% et 17,5%) pour les hommes et (34,3% et 33,7%) pour
les femmes. Elle peut être considérée comme un phénomène marginal à Kidal aussi bien chez les
hommes (2,2%) que chez les femmes (2,3%). La région de Kidal se distingue des autres avec
respectivement 54,8% de sa population féminine âgée de 12 ans et plus vivant en union monogame et
48,2% pour les hommes.
Le divorce phénomène pratiquement marginal dans les autres régions en tout cas en ce qui concerne
les hommes est en proportion importante chez les femmes dans les régions de Kidal, Gao et
Tombouctou. Ce phénomène concerne respectivement 3,7% des femmes âgées de 12 ans et plus
vivant dans la région de Kidal, 3, 1% à Gao et 2,2% à Tombouctou
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Tableau 2.2 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par région résidence selon l’état
matrimonial et le sexe
Région de
résidence
Etat matrimonial
Célibataire
Marié
monogame
Marié
polygame Veuf/Veuve Divorcé/Séparé
Union
Libre Total Effectif
Masculin
Kayes 45,4 29,5 17,5 0,5 0,3 0,1 100 565518
Koulikoro 44 33 14,7 0,5 0,3 0,1 100 700519
Sikasso 43,5 31,3 18,7 0,5 0,3 0,1 100 741790
Ségou 45 35,5 14,2 0,7 0,2 0,1 100 673907
Mopti 41 39 12,8 1,1 0,4 0,1 100 589953
Tombouctou 40,6 43,9 8,2 1,2 0,6 0,1 100 199383
Gao 42,9 42,6 7,7 1,1 0,8 0,1 100 158409
Kidal 44,1 48,2 2,3 0,8 0,8 0,3 100 22645
Bamako 54,1 27,6 10,7 0,5 0,4 0,3 100 621495
Mali 45,1 33,6 14,2 0,7 0,3 0,1 100 4273619
Féminin
Kayes 22,2 31,9 34,3 5,3 0,7 0,1 100 615479
Koulikoro 26,3 35,5 26,3 5,3 0,5 0,1 100 742917
Sikasso 25,3 31,5 33,7 4,7 0,3 0,1 100 793873
Ségou 28,1 36,8 25,7 5,2 0,4 0,2 100 712207
Mopti 24,6 41,3 22 6,6 0,7 0,1 100 627173
Tombouctou 23,8 46,2 13,4 9,4 2,2 0,1 100 208757
Gao 26,9 44,1 13,1 8,4 3,1 0,1 100 164315
Kidal 32,3 54,8 2,2 4,1 3,7 0,2 100 19585
Bamako 42,8 30 15,9 4,6 1 0,3 100 616595
Mali 27,8 35,5 25,4 5,6 0,8 0,1 100 4500901
Ensemble
Kayes 35,5 32,7 28 3,2 0,6 0,1 100 1110697
Koulikoro 37,4 36,7 22,2 3,2 0,4 0,1 100 1348594
Sikasso 35,9 33 27,8 2,8 0,3 0,1 100 1458375
Ségou 37,8 37,7 20,9 3,1 0,3 0,1 100 1330815
Mopti 34,3 42,3 18,5 4,1 0,6 0,1 100 1154325
Tombouctou 33,7 47,5 11,4 5,7 1,5 0,1 100 387088
Gao 36,4 45,4 11 5 2 0,1 100 308219
Kidal 39,9 53 2,3 2,4 2,2 0,3 100 40874
Bamako 51,5 30,6 14,1 2,7 0,7 0,3 100 1165533
Mali 38,3 36,5 21,1 3,4 0,6 0,1 100 8304520
Source : RGPH2009-INSTAT
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26
2.3. Etat matrimonial et groupe d’âge
Le tableau ci-après montre la distribution en % de la population âgée de 12 ans et plus par l’état
matrimonial selon le groupe d’âge. Il indique que la proportion de célibataires diminue au fur et à
mesure que l’âge augmente. Cette proportion est plus élevés aux dans les groupes âges 12-14 ans et
15-19 ans (respectivement 96,1% et 79,1%) et plus faible aux âges de 45-49 ans, 50-54 ans et 55-59
ans où elle s’établit respectivement à : 4,5%, 3,7%, 3,4% et 3,3% avant de connaître une augmentation
à 60 ans et plus (9%).
Toutefois une tendance inverse est observée dans les proportions des mariés. Il en ressort que le
pourcentage varie de 3,6% à 70,7% selon que les personnes soient dans les groupes de 12-14 ans et
25-29 ans. A partir de 30-34 ans, cette proportion diminue. Ces résultats confortent l’idée selon laquelle
les mariages sont importants aux jeûnes âges qu’aux âges avancés.
L’analyse du veuvage révèle que ce phénomène augmente avec l`âge. En effet, le veuvage touche plus
les personnes âgées (8,2%) pour les 50-54 ans, (10,6%) pour les 55-59 ans et(18,7%) des 60 ans et
plus). Il est moins important aux jeunes âges.
Il en est de même de la proportion des divorcés qui augmente aussi avec l`âge. Par ailleurs, des
disparités sur le plan de l`état matrimonial existent entre les deux sexes. En effet, on constate que
77,8% des hommes âgés de 30-34 ans sont en unions soient 62,5% pour les monogames et 15,3%
pour les polygames, alors que concernant, le même groupe d’âge chez les femmes, il ressort que
91,2% sont déjà en union, ce qui dénote d`un mariage plus fréquent aux jeûnes âges chez les femmes.
Dans le groupe d`âge 25-29, il ressort que 54,2 % des femmes sont en unions monogames. Quelque
soit le sexe et le groupe d`âge, le divorce est en faible proportion au Mali mais avec une tendance
beaucoup forte chez les femmes car dans ce contexte particulier, les hommes ont tendance à se
remarier beaucoup plus rapidement que les femmes. Le veuvage chez les femmes est un phénomène
qui augmente avec l`âge et atteint une forte proportion (35,1%) dans la tranche d`âge 60 ans et plus.
Ces résultats semblent traduire une surmortalité masculine. A cela il faudrait ajouter les difficultés de
remariage des femmes et la polygamie des hommes qui font que le statut matrimonial d'un homme ne
change pas même s’il arrivait à perdre une de ses épouses.
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Tableau 2.3 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par groupe selon l’état matrimonial et le sexe
Groupe
d’âge
Etat matrimonial
Célibataire Marié
monogame
Marié
polygame
Veuf/ Divorcé/Séparé Union
Libre
Total Effectif
Veuve
Masculin
12-14 97,7 1,6 0,4 0,1 0,1 0,1 100 519238
15-19 96,2 2,8 0,6 0,1 0,1 0,1 100 665523
20-24 82,5 14,9 2,1 0,2 0,2 0,1 100 471165
25-29 48,8 43,5 6,9 0,2 0,3 0,2 100 421638
30-34 21,2 62,5 15,3 0,3 0,5 0,2 100 373082
35-39 10,5 65,3 23,1 0,4 0,6 0,2 100 318321
40-44 5,8 62,5 30,2 0,7 0,6 0,2 100 266893
45-49 4,3 59,2 35 0,8 0,7 0,1 100 225492
50-54 3,3 58 36,8 1,2 0,6 0,1 100 186753
55-59 2,7 55,7 39,5 1,5 0,6 0,1 100 146598
60 et + 8,9 52,8 34,1 3,5 0,6 0,1 100 426338
Ensemble 47,9 35,7 15,1 0,7 0,4 0,1 100 4021041
Féminin
12-14 94,4 3,9 1,4 0,1 0,1 0,1 100 491683
15-19 63 26,5 9,2 0,2 0,3 0,1 100 741743
20-24 25,5 50,4 22,8 0,4 0,6 0,2 100 583620
25-29 11,5 54,2 32,6 0,7 0,8 0,2 100 532093
30-34 6 50,3 40,9 1,5 1 0,1 100 419620
35-39 4,2 46,7 45,1 2,7 1,2 0,1 100 321324
40-44 3,2 43,6 46,3 5,4 1,4 0,1 100 270623
45-49 3 40,8 46,2 8,4 1,4 0,1 100 212926
50-54 3,4 38,3 41,5 15,2 1,4 0,1 100 185111
55-59 3,9 34,5 39 21,1 1,4 0,2 100 127348
60 et + 10 29,2 24,3 35,1 1,2 0,2 100 397388
Ensemble 29,2 37,3 26,7 5,8 0,8 0,1 100 4283479
Ensemble
12-14 96,1 2,7 0,9 0,1 0,1 0,1 100 1010921
15-19 79,1 15,3 5,2 0,2 0,2 0,1 100 1407266
20-24 51 34,6 13,5 0,3 0,4 0,2 100 1054785
25-29 28 49,5 21,2 0,5 0,6 0,2 100 953731
30-34 13,2 56 28,9 0,9 0,8 0,2 100 792702
35-39 7,3 55,9 34,1 1,6 0,9 0,2 100 639645
40-44 4,5 53 38,3 3,1 1 0,1 100 537516
45-49 3,7 50,3 40,4 4,5 1 0,1 100 438418
50-54 3,4 48,2 39,2 8,2 1 0,1 100 371864
55-59 3,3 45,8 39,3 10,6 0,9 0,1 100 273946
60 et + 9,4 41,5 29,4 18,7 0,9 0,2 100 823726
Ensemble 38,3 36,5 21,1 3,4 0,6 0,1 100 8304520
Source : RGPH2009-INSTAT
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28
Il ressort du tableau 2.4 que la proportion des célibataires est plus élevée chez les personnes ayant un
niveau fondamental 2 (68,0%) et plus faible chez celles qui n’ont aucun niveau d’instruction (27,6%).
Cette proportion varie très peu entre les personnes de niveau fondamental 1 (59,6%) et de niveau
secondaire et plus (60,4%). Ce résultat pourrait s’expliquer par la fréquentation scolaire. En revanche,
la polygamie est en forte proportion chez les personnes sans niveau d’instruction (25,6%). Le veuvage
et le divorce diminuent au fur et à mesure que le niveau d’instruction augmente. En effet, la proportion
des veufs varient de 4,4% à 0,8% respectivement pour les sans niveau d’instruction et ceux qui ont un
niveau secondaire et plus. Ces données font apparaître des disparités entre les sexes. En effet, il y a
plus d’hommes célibataires sans niveau d’instruction (36,9%) que de femmes (20,2%) même niveau.
Cependant, ces catégories de femmes sont plus touchées par la polygamie (30,9%) que les hommes
de cette même catégorie (18,8%). Quel que soit le niveau d’instruction, les femmes sont plus exposées
que les hommes.
Tableau 2.4 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par niveau d’instruction selon l’état
matrimonial et le sexe
Niveau
d’instruction
Etat matrimonial
Célibataire
Marié
monogame
Marié
polygame Veuf/Veuve Divorcé/Séparé
Union
Libre Total Effectif
Masculin
Sans niveau 36,9 42,7 18,8 1 0,4 0,1 100 2532313
Fondamental 1 65,2 24,5 9,6 0,3 0,3 0,1 100 645067
Fondamental 2 72,9 19,2 7,3 0,3 0,2 0,1 100 419876
Secondaire et plus 62,7 27,4 9,1 0,3 0,3 0,1 100 415922
Ensemble 47,9 35,8 15,1 0,7 0,4 0,1 100 4013178
Féminin
Sans niveau 20,2 40,7 30,9 7,2 0,8 0,1 100 3199335
Fondamental 1 53 27,7 16,5 2 0,7 0,1 100 548697
Fondamental 2 61,3 24,1 12 1,8 0,7 0,2 100 311899
Secondaire et plus 55,8 29,5 11,8 1,8 1 0,2 100 217071
Ensemble 29,2 37,3 26,7 5,9 0,8 0,1 100 4277002
Ensemble
Sans niveau 27,6 41,6 25,6 4,4 0,7 0,1 100 5731648
Fondamental 1 59,6 26 12,7 1,1 0,5 0,1 100 1193764
Fondamental 2 68 21,3 9,3 0,9 0,4 0,1 100 731775
Secondaire et plus 60,4 28,1 10 0,8 0,5 0,2 100 632993
Ensemble 38,3 36,5 21,1 3,4 0,6 0,1 100 8290180
Source : RGPH2009-INSTAT
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2.4. Etat matrimonial et caractéristiques socioéconomiques
L`analyse de l`état matrimonial en fonction des caractéristiques socioéconomiques des populations est
très importante compte tenue de l`étroitesse des relations existants entre ces deux faits. Toutes choses
étant égales par ailleurs sur l`ensemble des travailleurs indépendants considères au Mali lors du RGPH
2009, on constate que (19,2%) sont en unions polygamiques, On constate que la proportion des
femmes polygames (34,8%) est plus élevée parmi celles qui travaillaient comme aide familiale lors du
RGPH de 2009. Mais le divorce apparait très important chez les femmes travaillant indépendamment
(1,8%) que chez les autres catégories.
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30
Tableau 2.5 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par situation dans l’occupation selon
l’état matrimonial et le sexe
Situation
dans
l’occupation
Etat matrimonial
Célibataire Marié
monogame
Marié
polygame
Veuf/Veuve Divorcé/Séparé Union
Libre
Total Effectif
Masculin
Indépendant 36,9 42,7 18,8 1 0,4 0,1 100 1320261
Employeur/
65,2 24,5 9,6 0,3 0,3 0,1 100 29006
Patron
Salarié 72,9 19,2 7,3 0,3 0,2 0,1 100 118900
Aide familiale 62,7 27,4 9,1 0,3 0,3 0,1 100 327592
Autres 372675
Ensemble 47,9 35,8 15,1 0,7 0,4 0,1 100 2168434
Féminin
Indépendant 20,2 40,7 30,9 7,2 0,8 0,1 100 3199335
Employeur/
53 27,7 16,5 2 0,7 0,1 100 548697
Patron
Salarié 61,3 24,1 12 1,8 0,7 0,2 100 311899
Aide familiale 55,8 29,5 11,8 1,8 1 0,2 100 217071
Autres
Ensemble 29,2 37,3 26,7 5,9 0,8 0,1 100 4277002
Ensemble
Indépendant 27,6 41,6 25,6 4,4 0,7 0,1 100 5731648
Employeur/
59,6 26 12,7 1,1 0,5 0,1 100 1193764
Patron
Salarié 68 21,3 9,3 0,9 0,4 0,1 100 731775
Aide familiale 60,4 28,1 10 0,8 0,5 0,2 100 632993
Ensemble 38,3 36,5 21,1 3,4 0,6 0,1 100 8290180
Source : RGPH2009-INSTAT
En considérant l`état matrimonial en fonction de la situation des personnes par rapport à l`occupation,
on peut dire que le célibat est un phénomène beaucoup plus important aussi bien chez les inactifs
féminins et masculins. En effet, l`analyse de l`état matrimonial des inactifs atteste que 75,4% d`entre
eux sont des célibataires, Une forte proportion des actifs occupes sont maries avec respectivement
58,5% pour les hommes et 67,1% les femmes, Le chômage comme on pouvait s`y attendre semble être
un facteur de maintien dans le célibat, Parmi les personnes vivant en chômage, une frange importante
soient 72,9% des hommes et 69,9% des (tableau 2.6) constituent des célibataires.
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31
Tableau 2.6 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par situation par rapport à
l’occupation selon l’état matrimonial et le sexe
Situation par
rapport à
l’occupation
Etat matrimonial
Célibataire Marié
monogame
Marié
polygame
Veuf/Veuve Divorcé/Séparé Union
Libre
Total Effectif
Masculin
Inactifs 81 11,3 6,3 1,1 0,2 0,1 100 923695
Actifs
occupés 37,4 43,5 18 0,6 0,4 0,1 100 2973040
Chômeurs 72,9 19,5 6,3 0,6 0,5 0,2 100 46094
Ensemble 48 35,7 15,1 0,7 0,4 0,1 100 3942829
Féminin
Inactifs 30,8 37 24,9 6,4 0,7 0,1 100 2592590
Actifs
occupés 26,3 37,7 30,1 4,9 1 0,2 100 1562473
Chômeurs 64,5 18,7 9,1 5,6 1,9 0,3 100 25760
Ensemble 29,3 37,2 26,7 5,8 0,8 0,1 100 4180823
Ensemble
Inactifs 44 30,3 20 5 0,6 0,1 100 3516285
Actifs
occupés 33,5 41,5 22,2 2,1 0,6 0,1 100 4535513
Chômeurs 69,9 19,2 7,3 2,4 1 0,2 100 71854
Ensemble 38,4 36,4 21,1 3,3 0,6 0,1 100 8123652
Source : RGPH2009-INSTAT
Le niveau de vie est une variable qui affecte l`état matrimonial d`une personne. En outre, on constate
que La proportion de mariés augmente au fur et à mesure que le niveau de vie s’améliore. Il ressort que
41,2% des personnes âgées de 12 ans et plus ayant un niveau de vie faible tous les sexes confondus
sont des célibataires, En considérant les deux sexes séparément, il ressort que prés de 65% des
femmes et 52,1% des hommes ayant un niveau de vie élève sont mariées. Toutes fois, l’on observe
une diminution du pourcentage de polygames lorsque le niveau de vie augmente. Les difficultés
sociales et économiques liées à cette pratique pourraient expliquer ce résultat.
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32
Tableau 2.7 : Répartition (en %) de la population des 12 ans et plus par niveau de vie selon l’état
matrimonial et le sexe
Niveau de
vie
Etat matrimonial
Célibataire Marié
monogame
Marié
polygame
Veuf/Veuve Divorcé/Séparé Union
Libre
Total Effectif
Masculin
Faible 51,5 31,8 15,8 0,5 0,3 0,1 100 705618
Moyen 47,4 36 15,3 0,7 0,4 0,1 100 2276218
Elevé 46,7 37,8 14,3 0,8 0,4 0,1 100 1039205
Ensemble 47,9 35,7 15,1 0,7 0,4 0,1 100 4021041
Féminin
Faible 32,7 33 28,2 5,1 0,9 0,1 100 761931
Moyen 28,8 37,4 27 5,9 0,8 0,2 100 2432424
Elevé 27,8 40 25 6,3 0,9 0,2 100 1089124
Ensemble 29,2 37,3 26,7 5,8 0,8 0,1 100 4283479
Ensemble
Faible 41,7 32,4 22,2 2,9 0,6 0,1 100 1467549
Moyen 37,8 36,7 21,4 3,4 0,6 0,1 100 4708642
Elevé 37 38,9 19,7 3,6 0,6 0,1 100 2128329
Ensemble 38,3 36,5 21,1 3,4 0,6 0,1 100 8304520
Source : RGPH2009-INTAT
L`état matrimonial de la population de 12 ans et plus résidente du Mali en 2009 se modifie en fonction
des régions, du Milieu de résidence et des groupes d`âges. Ainsi, il en ressort qu’il y a une
prédominance des mariages en milieu rural (61,1%) qu`en milieu urbain (46,9%). Le célibat est un
phénomène plus important à Bamako, la capitale que dans les autres régions. La polygamie est
très marquée dans les régions de Kayes et de Sikasso. Chez les femmes, la probabilité d`être veuve
augmente avec l`âge. En ce qui concerne le niveau d`instruction, on constate que la polygamie est en
forte proportion chez les personnes sans niveau d’instruction (25,6%). Les caractéristiques socio-
économiques ont des effets probants sur l`état matrimonial. En effet, la proportion des célibataires est
chez inactifs que dans les autres catégories socioprofessionnelles. En outre, le pourcentage des
mariés est plus élevé chez les personnes ayant un niveau de vie élevé que dans les autres indices de
bien-être.
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33
CHAPITRE III : INTENSITE ET CALENDRIER DE LA NUPTIALITE DES
CELIBATAIRES
Ce chapitre permet d’évaluer l’intensité de la nuptialité à travers le célibat définitif. Il fait ressortir aussi
l’âge d’entrée à la première union et ses tendances selon les caractéristiques suivantes : milieu de
résidence, région, âge, sexe.
Toute l`importance de l`analyse de la nuptialité comme une variable intermédiaire se situe au niveau de
la mesure de l`âge d`entrée en union. Au Mali, l`âge d`entrée en union pour les femmes est
généralement précoce. En effet, l`âge moyen à la première union varie selon le sexe. En effet L`âge
moyen au premier mariage est de 24,5 ans pour les femmes et de 21,5 ans pour les hommes. Cela
montre un écart d`âge moyen entre conjoints de l`ordre 3,0 ans. Il varie considérablement selon les
régions administratives du Mali. Ainsi, l’âge moyen au premier mariage est très bas dans les trois
régions nord du Mali se situent à un peu plus de 12 ans pour les femmes et d`environ 20 ans chez les
hommes.
En ce qui concerne l`âge moyen à la première union chez les femmes, Bamako se distingue des autres
régions avec un âge moyen de 21,4 ans pour les hommes et 20,7 ans pour les femmes ans, les autres
régions se caractérisant par la précocité des unions, la plupart des âges se situant en dessous de 15
ans pour les femmes. Contrairement à toute attente, l`âge moyen au premier mariage est plus élevé en
milieu rural qu`en milieu urbain. En considérant le milieu de résidence, on constate que l’âge moyen au
premier mariage est plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Les résultats du tableau 3.1
révèlent que la moitie des femmes au Mali se marie avant d’atteindre 18,6 ans.
Bamako se démarquent des autres régions aussi en ce qui concerne l`âge médian au premier mariage
des hommes et des femmes qui est respectivement de 28,4 ans et de 23,1 ans. Mopti se caractérise
par un écart d`âge médian au mariage beaucoup plus bas que dans les autres régions, Au Mali, on
constate qu’en 2009 que la proportion des femmes ayant atteint 55 ans sans jamais se marier est de
1,9%, ce qui n`est pas le cas chez les hommes qui ne se sont jamais mariées (0,3%). C’est dans la
région de Koulikoro que le pourcentage d’hommes qui ne se sont jamais mariés est plus élevé (2,2%).
En revanche Gao enregistre le plus faible pourcentage (0,4%).
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3.1. Nup
Tableau
Région
de rés
Kayes
Koulikoro
Sikasso
Ségou
Mopti
Tombouc
Gao
Kidal
Bamako
Urbain
Rural
Ensemb
Source : R
Graphiq
Source :
Graphiq
Source :
tialité, régio
3.1 : Age moy
et Milieu
idence
Ho
tou
le
GPH 2009-IN
ue 3.1 : Âge
RGPH 2009-IN
ue 3.2 : Âge
RGPH 2009-IN
n et milieu
en, médian
Âge moyen
mme Fem
20,9 1
21,0 1
21,1 1
21,0 1
20,8 1
20,3 1
20,2 1
20,0 1
21,4 2
26,8 2
22,3 1
24,5 2
STAT
moyen au pr
STAT
moyen au pr
STAT
de résidenc
et fréquence
Ecart
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moyen
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3,1 7
3,3 7
3,3 7
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2,8 7
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1,5
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emier mariag
34
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,7 28,4
,2 23,0
,4 23,9
3 25,1
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finitif par ré
médian
Femme
18,5
19,7
19,8
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18,9
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17,8
17,5
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selon le sex
selon le sex
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Ecart d’âge
médian
H-F
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4,3
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e
e
selon le sex
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Homme F
0,6
0,7
0,3
0,7
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e
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0,7
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0,5
0,4
0,7
0,8
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1,9
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3.2. Evo
Le tablea
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22,5 ans
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Année
1987
1998
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30
35
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45
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en 1987 à 2
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GPH 2009-IN
e 3.3 : Evolu
GPH 2009-IN
3.3 : Table de
C (x)
1 000 000
514 623
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12 595
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GPH 2009-IN
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35
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ns en 1998.
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0,3
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emme
0,3
1,6
1,9
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36
La nuptialité au Mali se caractérise par un âge moyen à la première union varie selon le sexe. Cet âge
est de 21,5 ans pour les femmes et de 24,5 ans pour les hommes et a considérablement évolué en
passant de 13 ans en 1987 à 21, 5 ans en 2009 chez les femmes et de 20,1 ans en 1987 à 24,5 ans en
2009 chez les hommes.
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37
CHAPITRE IV : NUPTIALITE DES ADOLESCENTES ET TYPES D’UNION DES 12
ANS ET PLUS
Ce chapitre s’attache à faire ressortir trois points essentiels de la nuptialité des adolescentes. Il s’agit de
faire ressortir leur état matrimonial, l’intensité du mariage dans ce sous-groupe de la population. L’étude
portera sur les filles âgées de 12 à 19 ans.
4.1 Nuptialité des adolescentes
4.1.1 Etat matrimonial des adolescentes
Les adolescentes constituent un groupe d`intérêt dans les études de la nuptialité compte tenue de leur
contribution à la fécondité générale. Les résultats du tableau 4,1 indiquent qu`une proportion de 53,3%
d`adolescentes étaient mariées en 2009. La proportion des adolescentes mariées en milieu rural
(57,1%) est plus accentuée qu`en milieu urbain (42,7%). Elles sont en proportion très élève dans la
région de Kayes (56,7%). De même dans cette région, une proportion de 24,1% des adolescentes sont
en union polygames, ce qui témoigne de la précocité des unions dans cette région. Le District de
Bamako enregistre une proportion d`adolescentes mariées (40,6%).
Tableau 4.1 : Etat matrimonial des adolescentes par milieu de résidence et région
Région de
résidence/Milieu
de résidence
Etat matrimonial
Célibataire Marié
monogame
Marié
polygame
Veuf/ Divorcé/ Union
Libre
Total Effectif
Veuve Séparé
Kayes 41,8 32,6 24,1 0,9 0,5 0,1 100 906950
Koulikoro 44 35,5 19 0,9 0,4 0,1 100 1103569
Sikasso 41,8 32,3 24,7 0,8 0,3 0,1 100 1228798
Ségou 45 35,7 18,1 0,8 0,3 0,1 100 1087987
Mopti 42,2 39,5 16,6 1,1 0,5 0,1 100 895250
Tombouctou 40,4 45,4 10,7 2 1,4 0,1 100 305873
Gao 43 43,3 10,1 1,7 1,8 0,1 100 251040
Kidal 45,9 48,8 2,3 0,9 1,8 0,3 100 34156
Bamako 57,5 28,9 11,7 0,9 0,7 0,3 100 1021361
Urbain 55,4 30,8 11,9 1 0,7 0,3 100 1769225
Rural 41,4 36,4 20,7 1 0,5 0,1 100 5065759
Ensemble 45,1 34,9 18,4 1 0,5 0,1 100 6834984
Source : RGPH2009-INSTAT
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38
4.1.2 Intensité des mariages chez les adolescentes selon diverses caractéristiques
Les adolescences qui se sont mariées sont en forte proportion (53,3%) en 2009. Leur mariage est
beaucoup plus accentué en milieu rural qu’en milieu urbain à cause certainement du contrôle social en
dans ce milieu. L`analyse de leur situation selon les régions administratives indiquent que le
phénomène de mariage des adolescentes est prédominant dans la région de Kayes.
Tableau 4.2 : Intensité des mariages chez les adolescentes par région et milieu de résidence
Ka
ye
s
Ko
ul
iko
ro
Si
ka
ss
o
Sé
go
u
Mo
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Ur
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l
En
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m
bl
e
Intensité des
mariages 0,81 0,73 0,76 0,67 0,78 0,65 0,67 0,55 0,35 0,35 0,77 0,69
Source : RGPH 2009-INSTAT
4.2 Type d’union des 12 ans et plus
Cette partie s’attache à examiner les caractéristiques des hommes polygames et des femmes ayant
une ou plusieurs coépouses ainsi que celles des personnes vivant en unions libres. La population cible
est celle des 12 ans et plus en union en vue d'appréhender le poids d’un type d’union donné
(polygamie, monogame ou union libre) par rapport à l’ensemble des unions. Les deux
phénomènes (polygamie et unions libres).
4.2.1 Type d’unions selon le milieu de résidence et la région
Le tableau 5.1 fait ressortir la population résidente de 12 ans et plus par type d`union. Il ressort
globalement une prédominance des unions monogames au Mali car elles représentent 63,2% de toutes
les unions. Elles sont aussi plus importantes aussi bien milieu urbain qu`en milieu rural Les régions de
Kayes (46%) et de Sikasso (45,6%) se distinguent avec des proportions bien élevées d`unions
polygames. La polygamie est en très faible proportion dans la région de Kidal (4,2%).
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Tableau
Kayes
Koulikoro
Sikasso
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GPH 2009-IN
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Graphiqu
Source : R
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Tableau
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Intensité
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Nombre
Source : R
Tableau
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résidence
Kayes
Koulikoro
Sikasso
Ségou
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Gao
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Bamako
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Rural
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e 4.2 : Taux
GPH 2009-IN
incipaux ind
4.4 : Indicate
urs de polygam
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de polygami
e
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GPH 2009-IN
4.5 : Taux de
u
GPH 2009-IN
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41,1
34,8
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22,9
3,9
34,7
34,1
43,6
41,8
Ensemble
29,7
41
selon le sex
2
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e
9,8
2,0
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Masculin
Féminin
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41
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L’analyse du thème Nuptialité révèle que 57,6% de la population de 12 ans et plus sont mariés. Cette
proportion est de 50,8% chez les hommes et de 64,0% chez les femmes. Le mariage est plus accentué
en milieu rural (61,1%) qu’en milieu urbain (46,9%). En ce qui concerne la polygamie, elle est plus
fréquente chez les hommes (26,7%) que chez les femmes (15,1%). Le veuvage et le divorce
représentent respectivement 3,4% et 0,6% de la population de 12 ans et plus. L’examen selon la région
montre que le pourcentage de mariés est plus élevé dans les régions de Sikasso, Mopti et Kayes
(respectivement 60,8%, 60,8%, 60,7%). Le District de Bamako se démarque des autres régions par le
faible pourcentage de mariés (44,7%).
Par ailleurs, l’occupation et le niveau de vie ont une influence sur l’état matrimonial. En effet, le célibat
touche plus les chômeurs et les inactifs. La proportion des mariés augmente au fur et à mesure que le
niveau de vie s’améliore. Elle est de 54,6% chez les personnes ayant un niveau de vie faible et de
58,6% chez celles de niveau élevé. L’analyse révèle également la précocité de l’entrée en union. Elle
indique que l’âge moyen au premier mariage varie selon le sexe. Il s’établit à 24,5 ans chez les
hommes contre 21,5 ans chez les femmes. Quelle que soit la région, l’âge moyen au premier mariage
chez les femmes se situe en dessous de 15 ans. En outre, la moitié des femmes se marient avant
d’atteindre 18,6 ans. L’évolution de cet indicateur montre qu’il a varié de 13 ans en 1987 à 21,5 ans en
2009 pour les femmes et 20,1 ans à 24,5 ans au cours de la même période. Concernant le statut
matrimonial des adolescentes, l’on constate que 53,3% d’entre elles sont mariées.
La polygamie est un phénomène qui touche plus les femmes que les hommes. En effet, le taux de
polygamie des femmes est de 41,8% contre 29,7% des hommes.
Au regard des résultats qui précèdent, l’étude recommande de mettre davantage l’accent sur la
scolarisation des filles.
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42
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Travail, DIAL ; DT/2002/05
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CEPED, n° 28, Janvier-Mars 1998, p. 1-4
4) Antoine Ph., Djiré M. et Nanitelamio J. (1998) Au cœur des relations hommes femmes : polygamie et
divorce, in : Philippe Antoine, Dieudonné Ouédraogo et Victor Piché (éd.), Trois générations de citadins
au Sahel, p. 147-180, Paris, L’Harmattan, 281 p
5) Banque Mondiale (2009) Le Mali face au défi démographique, 102 P.
6) Barbieri M. et Hertrich V. (2005) Ecarts d’âge entre conjoints et pratiques contraceptives en Afrique
subsaharienne, INED
7) Cellule Nationale de Coordination des Programmes de Population (2003) Politique Nationale de
Population, Bamako, 72 p
8) Cissé S. (2011) L’évolution des facteurs explicatifs de la scolarisation différentielle selon le sexe au
Mali entre 1996 et 2006, Yaoundé, IFORD, Mémoire de Master, 135 p.
9) Communication au XXVème congrès international de la population (2005) « La famille en Afrique »,
Séance S1101, Tours
10) CPS Ministère de la Santé, DNSI et Macro international (2007) Enquête Démographique et de Santé
du Mali EDSM 2006, Bamako, 535 p.
11) CPS Ministère de la Santé, DNSI et Macro international (2002) Enquête Démographique et de Santé
du Mali EDSM 2001, Bamako, 467 p.
12) CPS Ministère de la Santé, DNSI et Macro international (1997) Enquête Démographique et de Santé
du Mali EDSM 1995-1996, Bamako
13) CPS Ministère de la Santé, DNSI et Macro international (1988) Enquête Démographique et de Santé
du Mali EDSM 2001, Bamako
14) DNSI (2001) Principaux résultats du RGPH de 1998, Bamako, 39 p.
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17) Direction Nationale de la Population (2006) Etude sur les déterminants et les conséquences du divorce
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18) Direction Nationale de la population (2004) Deuxième Programme Prioritaire d’Investissement en
matière de Population (PPIP), Bamako, 103 p.
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43
19) Gendreau F. et Gubry F. (1988) La nuptialité en Afrique : niveaux, tendances et caractéristiques
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20) Gubry F. (1984) Les documents pédagogiques de l’IFORD : Analyse de la nuptialité, Imp. St- Paul,
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21) INSTAT (2011a) 4ème Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH 2009) : Analyse
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22) INSTAT (2011b) Rapport d'analyse de l'Enquête légère intégrée auprès des ménages (ELIM) 2010.
Bamako
23) Kayiba M.E. (2005) Les causes de l’évolution de l’AMPM, de l’écart d’âge entre les époux, de la dot et
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milieu urbain au Mali, Vol 26, n°2, p. 191-214
27) Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille (2009) Bulletin Statistique : la
Femme et l’Enfant en chiffres au Mali, Bamako, 81 p.
28) Ministère de l'Economie et des Finances (2011) Rapport 2010 de mise en œuvre du Cadre Stratégique
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29) Pilon M. (1991) Contribution à l’analyse de la polygamie, Étude de la Population Africaine, n° 5, p. 1-
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30) République du Mali (1962) Code du mariage et de la tutelle de 1962 : Loi N°62-17 AN-RM du 3 février
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31) Sanankoua B. (2008) Femmes, Islam et droit de la famille au Mali, Dakar, 13 p.
32) Sidibé K. R. (2010) Facteurs explicatifs de la pratique de l’excision au Mali, Yaoundé, Mémoire de
Master IFORD, 128 p.
33) Tabutin D. (1988) Population et Sociétés en Afrique au Sud du Sahara, l’Harmattan, Paris, p. 551
34) Tabutin D. (1974) La polygamie en Algérie. Population, n° 2, p. 313-325.
35) Tabutin D. et Vallin J. (1977) La nuptialité, in : Sources et analyse des données démographiques, 3e
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36) Tapinos G. (1985) Éléments de démographie : analyse, déterminants socioéconomiques et histoire des
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