POLICYBRIEF INSTITUTION ET SECURITE AU MALI : Cas des Forces de Sécurité (Police et...

POLICYBRIEF INSTITUTION ET SECURITE AU MALI : Cas des Forces de Sécurité (Police et...



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POLICYBRIEF
INSTITUTION ET SECURITE AU MALI : Cas des Forces de Sécurité


(Police et gendarmerie)







SITUATION ACTUELLE


La situation d’insécurité du pays a suscité de nombreuses
analyses et réflexions. Dans la perspective de donner un
éclairage fondé sur des faits probants, un partenariat s’est
établi en 2018 entre l’INSTAT, Folke Bernadotte Academy
(FBA) et IRD DIAL. Il vise à faire des analyses sur des
modules paix et sécurité. Le présent Policy brief constitue une
des dimensions de ces modules. La méthodologie utilisée
pour son élaboration a consisté en la capitalisation du
dispositif de collecte de l’INSTAT, à travers EMOP-GPS, de
l’annuaire statistique de la Cellule de Planification et de
Statistique en charge de la Sécurité intérieure ainsi que de
l’expérience des spécialistes du domaine. Cette note est
structurée autour de trois points : la confiance, le niveau
d’inquiétude et le vécu.


NIVEAU DE CONFIANCE DE LA POPULATION A
l’ETAT D’ASSURER LA SECURITE DE 2014 à 2018


Dans l’ensemble, la confiance de la population à l’Etat
d’assurer la sécurité des personnes et de leur bien a
légèrement été détérioré entre 2014 et 2018. En effet, le
graphique ci-dessous révèle que la proportion des personnes
qui pensent que l’Etat n’arrive pas du tout ou n’arrive pas
vraiment à assurer la sécurité des personnes et de leur bien
contre la criminalité et la violence est passée de 23,1% à
28,1% en 2018. Toutefois, la proportion des maliens qui
pensent que l’Etat fait assez pour assurer la sécurité de la
population n’a pas beaucoup variée entre 2014 à 2018 et
oscille autour de 54%.


Evolution du niveau de confiance de la population à l'Etat
d'assurer la sécurité




Source : INSTAT


0%


20%


40%


60%


80%


100%


2014 2015 2016 2017 2018


Pas du tout Pas vraiment Assez Complètement


INTRODUCTION


Depuis les années 1990, le Mali a été considéré
comme un modèle de démocratie et de stabilité en
Afrique. Cependant, suite à la crise
multidimensionnelle de 2012 due en partie à celle
intervenue en Libye avec l’intervention de l’OTAN,
des dysfonctionnements profonds ont été enregistrés
au niveau du dispositif sécuritaire. Au regard de cet
état de fait, nous assistons à une recrudescence des
attaques contre les forces de défense de sécurité
maliennes, les forces étrangères voire les
mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la
réconciliation au Mali, des conflits intra et
intercommunautaires ainsi que des violences
physiques (vols à main armée, braquages, etc.).
Toutes choses qui tendent à rendre difficile les
rapports de collaboration entre les institutions
étatiques notamment sécuritaire et judiciaire et les
populations.


Dans l’optique de lutter contre cette insécurité
généralisée, des mesures et actions tendant à
renforcer les capacités des forces de sécurité du Mali
afin qu’elles puissent être en capacité d’assurer de
manière efficace la sécurité des personnes et de leurs
biens, ont été entreprise par les autorités maliennes,
de concert avec la communauté internationale.


QUELQUES MESURES PRISES


 L’adoption de la Loi d’orientation et de
programmation militaire et celle relative à la
sécurité intérieure (LPSI) ;


 L’adoption du Décret N°401-P/RM du 09 juin
2016 fixant le cadre institutionnel de la réforme du
secteur de la Sécurité ;


 L’élaboration d’un Plan cadre 2018-2024 relatif
aux rapports de collaboration forces de sécurité
et la population ;


 La mise en place des numéros verts au niveau de
la Police et de la Gendarmerie Nationales et du
Centre de Coordination


 Etc. et de Gestion des Crises (CECOGEC) ;


Mali afin qu’elles puissent être en capacité d’assurer


de manière efficace la sécurité des personnes et de


leurs biens, ont été entreprise par les autorités


maliennes, de concert avec la communauté


internationale.





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Evolution du niveau de confiance de la population à l'Etat d'assurer la sécurité par zone de résidence















MENACE SECURITAIRE AU MALI : DE LA PERCEPTION A L’EVIDENCE.
































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10%


20%


30%


40%


50%


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2014 2015 2016 2017 2018


Pas du tout Pas vraiment


Assez Complètement


0%


10%


20%


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40%


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2014 2015 2016 2017 2018


Pas du tout Pas vraiment


Assez Complètement


0%


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20%


30%


40%


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100%


2015 2016 2017 2018


Pas du tout Pas vraiment


Assez Complètement


Le niveau de confiance de la population malienne en Etat d’assurer la sécurité selon la zone de résidence montre que
la proportion des personnes résidents au centre (Ségou et Mopti) qui pensent que l’Etat n’arrive pas du tout ou pas
vraiment à assurer la sécurité est moins prononcée par rapport aux autres zones de résidence. Dans les régions du
Sud (Kayes, Koulikoro, Sikasso et Bamako). Les personnes qui ont des perceptions positives (l’Etat fait assez ou
complétement pour assurer la sécurité) sur le rôle de l’Etat à garantir la sécurité oscille autour de plus de 7 personnes
sur 10 (un peu plus de 70%) entre 2015 et 2018. Par contre, dans les régions du centre, on observe une baisse de
niveau de confiance progressive en Etat d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Sur la même période,
dans les régions du Nord (Tombouctou et Gao) on en observe une perte soutenue.




Régions du Sud Régions du centre Régions du Nord


Les maliens ont largement et fortement
exprimé leur inquiétude face à la violence
criminelle (assez ou beaucoup d’inquiétude)
entre 2014 et 2018. La proportion des
personnes qui ont de l’inquiétude concernant
la violence d’ordre criminel dans l’ensemble
de la population à passer de 50% en 2014 à
66,4% en 2018. Cependant, on note que la
proportion de ceux qui ont assez d’inquiétude
demeure stable autour de 30% depuis 2015.




0%


20%


40%


60%


80%


100%


2014 2015 2016 2017 2018


Assez Beaucoup Pas du tout Pas vraiment


Evolution de l’inquiétude de la population malienne à la violence d’ordre criminel




Les résultats de la crainte de la population malienne à la violence d’ordre criminel selon la zone de résidence
attestent qu’aux régions du Sud (Kayes, Koulikoro, Sikasso et Bamako), quel que soit l’année de l’enquête près de
4 personnes sur 10 ne sont pas du tout ou pas vraiment inquiet. Pa contre, dans les régions du centre (Ségou et
Mopti) et du Nord (Tombouctou et Gao) on observe une augmentation de la proportion des personnes qui ont de
l’inquiétude concernant la violence d’ordre criminel.





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CRIMES ET VIOLENCES VECUS PAR LA POPULATION MALIENNE DE 2014-2018












Les types violences vécus par la population malienne de 2014 à 2018






0%


10%


20%


30%


40%


50%


60%


70%


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100%


2014 2015 2016 2017 2018


Beaucoup Assez


Pas du tout Pas vraiment


0%


10%


20%


30%


40%


50%


60%


70%


80%


90%


100%


2014 2015 2016 2017 2018


Beaucoup Assez


Pas du tout Pas vraiment


0%


10%


20%


30%


40%


50%


60%


70%


80%


90%


100%


2015 2016 2017 2018


Beaucoup Assez


Pas du tout Pas vraiment


1,7


4,2


1,1


1,8


0,6


3,2


0,6


1,8


0,6


2,1


0,3


1,3


1,7


2,1


0,8


1,6


0,6


1,4


0,6


1,3


0,0


0,5


1,0


1,5


2,0


2,5


3,0


3,5


4,0


4,5


agression vole ou essaye de vole détruit ou endommagé la maison,
boutique etc.


vole à l’extérieur du lieu de résidence


2014 2015 2016 2017 2018


Evolution de l’inquiétude de la population malienne à la violence d’ordre criminel par zone de résidence




Bien vraie qu’une bonne partie de la population malienne n’a pas confiance en Etat d’assurer la sécurité d’une part
et une grande partie sont inquiètes à la violence d’ordre criminel d’autre part, la proportion de la population qui a
réellement connu de violence ou de crime demeure faible quel que soit l’année d’observation. Cependant, le type
de violence le plus vécu par la population malienne est le vol ou tentative de vol que ce soit au niveau de la résidence
ou à l’extérieur. Toutefois, en ce qui concerne le vol ou tentative de vol, on note une baise au fil des années. En
effet, la proportion des personnes victimes à passer de 4,2% en 2014 à 1,4% en 2018.




Régions du Sud Régions du Centre Régions d Sud Régions du Nord




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Dans l’ensemble les résultats de cette note montrent une légère dégradation du niveau de confiance de


la population à l’Etat d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. Toutefois, on observe que la


perte du nouveau de confiance, et l’augmentation du niveau d’inquiétude de la population à la menace


d’ordre criminelle n’est pas associée à la violence que vivent la population. En effet, on observe d’une


part l’augmentation de niveau d’inquiétude au fil des années tandis que la proportion de personnes ayant


connue au moins un crime diminue. En outre, les résultats montrent qu’une grande partie de la population


ayant connue des violences ou crimes ne les rapportent pas quel que soit l’année de l’enquête. Le niveau


d’inquiétude et les actes de violences ou crimes connues par la population sont plus accentués dans les


régions du Nord et du centre par rapport au Sud.


Le graphique ci côté montrent la
proportion des maliens qui ont vécu au
moins une formes de violence dans
l’ensemble de la population. Dans
l’ensemble, il ressort que cette
proportion diminue au fil du temps
malgré que le niveau de confiance de
la population en l’Etat d’assurer la
sécurité suit une légère baisse. Cette
proportion a passé de 7,8% en 2014 à
2,6% en 2018.
la proportion des maliens qui ont vécu


au moins une formes de violence dans


l’ensemble de la population. Dans


l’ensemble, il ressort que cette


proportion diminue au fil temps malgré


que le niveau de confiance de la


population à l’Etat d’assurer la sécurité


suit une légère baisse. Cette proportion


a passé de 7,8% en 2014 à 2,6% en


2018.






0,0


1,0


2,0


3,0


4,0


5,0


6,0


7,0


8,0


9,0


2014 2015 2016 2017 2018


Evolution (%) de la population ayant connu au moins un crime ou une violence entre 2014 et 2018




Dans l’ nsemble, le n mbre de
personnes qui ont connu de crime ou
violence et qui n’ont pas rapporté est
su érieur à ceux qui rapportent excepté
l’année 2017. Parmi celles qui ont
rapporté, on observe qu’entre 2014 et
2016, le pourcent ge de ceux qui
rapportent à la famille ou amis dépasse
légèrement les autres lieux de recours.
Par contre, entr 2017 et 018, les
personnes qui ont rapporté les crimes
ou violence se sont beaucoup
adressées aux forces de l’ordre ou à la
justice.




0%


10%


20%


30%


40%


50%


60%


70%


80%


90%


100%


2014 2015 2016 2017 2018


Pas rapporté Rapporté à la police/justice Famille Autres


Rapportage du crime ou violence au Mali de 2014 à 2018




CONCLUSION